578e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.

Inventez la suite en laissant votre imagination se perdre dans ses nuages


Entre Noël et le jour de l’an, l’association Entre2lettres® vous offre un tête-à-tête avec Pascal Perrat

Recevez la compilation de plus de 690 exercices d’écriture créative publiés sur ce blogue depuis 2009. Pour l’obtenir au format PDF faites un don de quelques € à l’association Entre2lettres. Pensez à préciser votre demande d’exercices, vous recevrez un lien pour la télécharger.

30 réponses

  1. Pauchant Bernard dit :

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.
    Josépha, ma belle, la pluie fait pleurer les sapins au bas de la colline sur laquelle est bâtie ma maison. Triste Noël ! Tu sais que dans ce coin sauvage du Vermont, elle fut celle du bonheur. Elle surplombe un lac paisible. Les bateaux de mes rares voisins sont amarrés à des pontons de bois dont certains commencent à être vermoulus. Qu’importe ! Je passe mon temps à écrire des poèmes, à jouer de la guitare. J’adore la pêche et nous faisons de bonnes parties avec mes potes, Tommy, Phil et Matt. Je ne parle pas de la chasse ! Lièvres, chevreuils, cerfs et même biches, rien ne nous échappe. Nous nous distrayons parfois de quelques loups, renards ou sangliers. Il nous arrive même de rencontrer un ours.
    La femme de Tommy (moi, je suis célibataire) joue souvent les rabat-joie « Vous n’avez aucune limite, les gars, ces animaux ne vous ont rien fait. Pourquoi prenez-vous tant de plaisir à les tuer ? Ne comptez pas sur moi pour vous cuisiner des terrines ou des civets. Vous avez tort de mépriser la nature, ça risque de vous retomber dessus. ».
    « Laisse courir », a l’habitude de dire Tommy en débouchant nos bouteilles de whisky quotidiennes… C’est que les soirées sont plutôt chaudes dans nos chalets de bois ! Je sais bien, Josépha, que je t’avais promis de changer de vie quand nous nous sommes vus à Burlington. Je t’assure que je fais des efforts mais c’est difficile, tu sais ! A cause des copains.
    Mon père a construit cette maison de bois sur une hauteur, à la merci des vents et des orages. Plusieurs fois, il a dû redresser les murs, réparer la toiture, replanter les arbres du verger. En 1904, une trombe d’eau a tout emporté, la maison a été vidée, les portes, les fenêtres, la varangue se sont retrouvées dans le lac. Il s’est pourtant toujours accroché à cette terre ingrate et j’aurais l’impression de le trahir si j’abandonnais la lutte. L’autre jour, tu m’as dit, Josépha, en clignant de l’œil (je ne sais pas, à la réflexion, si tu étais sérieuse) d’installer des épouvantails à nuages. Je m’y suis mis, j’ai coupé de grosses branches d’arbres que j’ai disposées en croix. Je les ai habillées de toile de jute et couronnées d’un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur avant de les dresser et d’en entourer ma maison. Je suis rentré dans le chalet et je suis revenu avec deux cruchons d’alcool et une caisse de bières, et je me suis mis à attendre. A la dixième bière, je n’en crus pas mes yeux, j’avais réussi ! Les nuages semblaient s’arrêter à une vingtaine de mètres des épouvantails délimitant un grand cercle qui restait bleu comme au plus fort de l’été. Peu à peu, ce cercle prit toutes les couleurs du soleil couchant, puis devint bleu nuit. Le spectacle des étoiles scintillant dans les profondeurs était fascinant. Je n’arrivais pas à détacher mes yeux de cet espace conquis sur les nuages, il avait quelque chose de magique. Je décidai alors de passer la nuit dehors, je fis un feu de brindilles et de branches, rentrai dans la maison pour prendre un gros pull-over, deux couvertures, renouveler ma provision de bière et de whisky et me préparer quelques hot-dogs.
    Je passai le reste de la nuit à boire et à fumer, heureux comme jamais, souvent inconscient. Le matin, il faisait froid, la rosée glacée recouvrait les herbes du sous-bois et tombait à grosses gouttes des feuilles des arbres. En levant les yeux vers le ciel, je vis que les nuages faisaient toujours cercle autour de la maison et que je me trouvais exactement au centre. Je vis aussi qu’ils s’étaient maintenant épaissis, entassés les uns sur les autres, amoncelés comme s’ils voulaient franchir la frontière illusoire que j’avais créée. Ils s’obscurcirent peu à peu, prirent la couleur ténébreuse de l’Enfer. Des coups de tonnerre à percer les tympans entamèrent tout à coup une danse satanique tandis qu’une couronne aveuglante d’éclairs transformait en torches chacun de mes épouvantails et grignotait le cercle qui me protégeait. La tornade attendait ! Elle me jeta au sol, emporta le toit de ma maison, fit voler les planches de la façade, mes livres, les brouillons des poèmes et des nouvelles que j’étais en train d’écrire. Un tourbillon de bois et de papier projeta à plusieurs mètres mes meubles, mes rideaux et mes draps : tout était dispersé et détruit jusqu’au dernier objet. La tornade continua son chemin, en labourant le sol, en arrachant les genêts, les pommiers et les mirabelliers. Elle s’attaqua au ponton et à mon vieux bateau qui ne fut plus qu’un amas de planches flottant a volo sur le lac écumant, parcouru de vagues inouïes. Puis, curieusement, elle s’arrêta brusquement en atteignant la rive opposée sans avoir touché aucun de mes voisins. Tout fut alors silencieux : aucun souffle d’air, une immobilité totale. Je me relevai et commençai à faire l’inventaire des dégâts, déplaçant les amoncellements de débris qui entouraient mes épouvantails, ramassant de ci de là des objets miraculeusement sauvés. Mais je ne tardai pas à m’apercevoir que, de l’autre côté du lac, arrivait un nuage de brume blanchâtre qui s’épaississait, une vague de brouillard cotonneux qui atteignit rapidement le bas de mon terrain qu’elle gravit petit à petit. J’entendais venant de cette masse impénétrable des bruits qui me terrorisaient, les cris des bêtes de la forêt que je connaissais mais que j’avais du mal à reconnaître, le brâme inquiétant des cerfs, le hurlement modulé des loups, les pépiements, les gloussements, le croassements obsédants des oiseaux, les cris déchirants des rapaces, le hululement des chouettes-effraies. Bientôt ce fut des frôlements, des effleurements, des frissons d’ailes. Quelque chose se posait sur mon épaule, me passait entre les jambes, m’ébouriffait les cheveux, venait bourdonner dans mon oreille… Eperdu, affolé, submergé par l’épouvante, je me suis mis à courir, au hasard, allant de droite et de gauche, les bras étendus devant moi. J’ai fini par retrouver la grille d’entrée du jardin et la jeep bien à l’abri dans le garage construit avec quelques parpaings récupérés.
    C’est là, Josépha, que je t’écris. Que se passe-t-il ? Suis-je devenu fou ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Je suis perdu. Ne me laisse pas tomber ! J’aurais dû te dire que je t’aimais et même que je voulais t’épouser. Au secours ! Josépha, au secours.

  2. françoise dit :

    578/Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé ?Moi qui ai toujours la tête dans les nuages – n’est-ce-pas pour cette raison que vous l’avez commandé au Père Noël, lequel lors de la livraison était couvert de nuages jusqu’à la taille ; j’ai d’ailleurs eu très peur qu’aveuglé il ne tombe dans l’escalier qu’il avait emprunté ; Je n’ai jamais compris pourquoi il n’était pas passé par la cheminée comme d’habitude ; peut-être a-t-il eu peur de l’abimer.
    Je l’ai déballé, déplié la notice d’emploi (elle était en chinois – je vais prendre des cours) je me suis contenté du schéma et suis arrivé à le monter.
    Je suis sorti dans le jardin, il m’a échappé et s’est mis à voler sur le dos à 1m50 du sol, les nuages ont disparu faisant place à un ciel d’un bel azur.
    Amo Schmidt (Léviathan) a écrit : “Plutôt un ciel sans dieux que sans nuages !”
    Qu’en pensez-vous Chère amie ,

  3. Urso dit :

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.

    Cette nuit j’ai eu la peur de ma vie.
    Un gros nuage est venu me voir dans ma chambre, menaçant, avec un long couteau.
    Il m’a ordonné de démonter au plus vite possible l’épouvantail à nuages installé dans le jardin.
    Car lui et ses compatriotes n’en veulent plus.
    Paraît-il que là haut cet épouvantail a semé la zizanie.
    – Quoi quoi dis-je encore endormi. C’est un cadeau de Noël d’une amie.
    – Cadeau répéta plusieurs fois le nuage qui avait perdu son arrogance.
    – Ben oui le cadeau d’une amie.
    Apparemment il n’avait jamais entendu parlé de ce mot.
    – Bon bon fit-il après un court instant. Nous on n’en veut pas de ce truc de malheur. Il nous empêche de travailler.

    – Mais mais lui répondis-je. Tu viens forcément de la part de quelqu’un.
    – Oui c’est mon papa qui ne veut plus le voir cet épouvantail.
    – C’est d’accord, lui dis-je. Dans quelques heures, juste après mon réveil, j’irai le démonter et le mettrai sous un hangar.
    Ha ha, je le transformerai même en épouvantail à fromages.
    – C’est bien dit-il, même si certainement il n’avait pas compris et entendu la fin de ma phrase.
    En me regardant droit dans les yeux, il me dit gentiment :
    Au revoir monsieur et il s’en alla.

    Le matin, comme annoncé, je retirai l’épouvantail du jardin.
    Aussitôt, au dessus de ma tête, je vis des nuages qui me faisaient signe.
    Ils paraissaient heureux. Ils étaient redevenus libres.
    Bonne année monsieur me lancèrent-ils.
    Bonne année je répondis, en haussant un peu ma voix, car ils n’étaient pas tout près.
    Remontant dans ma chambre, je me remis au lit, en rêvant tout à coup de nuages : moi aussi je voudrais en faire partie un jour de cette belle et grande famille des petits et grands nuages …

  4. Laurence Noyer dit :

    Fin de réveillon chez les Nuages

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.
    Cirrus a mis les voiles sans attendre la fin du repas
    Cumulus a déposé des cristaux de glace dans les paquets cadeaux
    Cirro est parti dessaouler avec ses moutons
    L’orage a éclaté entre les jumeaux Altostratus et Altocumulus
    Stratus déprimé, s’est mis à bruiner sur le sapin
    Cirrostratus a laissé trainer ses cheveux d’ange sur la buche
    Stratocumulus a jeté les petits fours sur les santons
    Nimbostratus a éteint la guirlande lumineuse
    Cumulonimbus a arraché sa barbe de père Noël

    Ce matin, après le départ de tous ces fâcheux, mon ciel est bleu
    La famille Nuages est épouvantable

  5. Laurent dit :

    Chère Amie,
    L’épouvantail à nuages que vous m’avez offert est remarquable.

    Mais vous n’imaginez pas le tintamarre que cela a créé dans nos herbages. Notre village est accueillant, sous réserve de ne pas trop bousculer les habitudes et traditions. Ici les nuages font partie du paysage alors un épouvantail à nuage, c’est comme si vous imaginiez un tableau d’Eugène Boudin sans ciel. Bref, au début cela a très mal commencé. La fronde a été violente.

    Planté non loin de la haie d’aubépines les passereaux qui l’habitent d’ordinaire et y chantent si joyeusement se sont mis à déchanter, voir à chanter faut ! Il faut dire qu’ils sont habitués à leur épouvantail à eux, avec lequel ils composent allégrement. C’est un vieux ballai de paille de coco planté à l’envers avec deux couvercles qui brillent pour faire les yeux et une petite baguette. Hé bien, il s’en est mêlé. Il a apostrophé votre épouvantail en prétextant qu’a son âge, sans chapeau et sans nuages il risquait tout simplement de griller. De ce fait de ne plus pouvoir donner la mesure aux passereaux, car il en ont besoin : la preuve il chantent faut ! Comme si il se prenait pour un chef d’orchestre avec sa baguette plantée de travers !

    Je l’ai donc changé de place et mis dans le vergé. Dans les arbres fruitiers les épouvantails en tête de chat avec leurs yeux à effet diamant ont rejoint le cortège. A peine installé les railleries, que dit-je les persiflages ont fusé. « Tu crois qu’avec la tête que tu as tu vas réussir ? Prétentieux, tu n’es même pas brillant pour deux sous !» Et un autre de renchérir «Tu n’as aucun reflet, tu es la terniture même ». Là je crois qu’ils ont inventé un mot, mais cela veut bien dire ce que cela veut dire ! Tu es terne, une personnalité sans éclat. Le pauvre épouvantail à nuage en a été tellement vexé, tellement triste qu’il en a fait pleurer les nuages.

    Tout cela n’arrangeait pas mes affaires, où implanter ce merveilleux cadeau que vous m’avez fait ? L’idée m’est alors venu de le positionner dans le champ. Vous savez celui qui descends en pente douce depuis la grange vers le petit bois. D’un coup vigoureux je l’ai planté à mi-chemin en direction de la lisière du petit bois. Mal m’en à pris j’ai dérangé les galeries du rat des champs. Celui-ci n’a pas tardé à traiter l’épouvantail de galopiau, de mécréant et que sais-je encore. Tout cela par-ce-que Monsieur, avec un habitacle dégradé, ne pourrait pas inviter son ami le rat des villes pour que ce dernier puisse se refaire une santé. Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !

    Alors je l’ai mis dans la pâture. Bien qu’il n’ait pas d’utilité majeure à cet emplacement il a de suite produit un certain effet d’attraction. Toutes les vaches, curieuses de tout, se sont agglutinées autour de lui. Tout allait bien jusqu’au moment où une jeune vache, plus fougueuse et amoureuse que les autres lui à exprimé son émoi. Le bisou et le petit coup de langue l’accompagnant fut tellement enthousiaste qu’il s’est retrouvé les quatre fers en l’air dans les graminées. Croyant qu’il s’agissait d’une dépouille les corbeaux rapaces et les choucas se sont précipités sur lui pour faire de cette éventuelle charogne leur ordinaire. Il s’en est fallut de peut que les jolis yeux que vous avez peint pour cet épouvantail ne disparaissent à jamais. Soyez sans crainte, je n’ai pas hésité un instant à me mettre en danger pour sauver ce joli cadeau que vous m’avez offert.

    Maintenant il trône dans l’entrée de la maison. Tous mes invités sont heureux de faire sa connaissance. Certain lui on donné un prénom, d’autres le saluent comme un vieux pote, tous mes hôtes échangent un sourire avec lui. Tout est bonne humeur. Finalement ce n’est pas un épouvantail à cirrus ou à cumulonimbus mais un épouvantail aux nuages de la discorde, c’est encore mieux ainsi.

    Encore merci ; Chère Amie ; pour ce présent et soyez assurée de mon amitié la plus indéfectible

    Laurent

  6. iris79 dit :

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.
    Moi qui n’en pouvais plus que l’on me dénigre par ce que je passais trop de tant la tête dans ses immenses volutes blanches, j’ai donc installé sans tarder votre cadeau sur le toit. Mais des vents violents de cet hiver naissant se sont invités et ont arraché l’épouvantail qui s’est envolé au-dessus de la maison. (Je n’aurais pas dû le mettre ici). Pris dans une course folle, il a attiré à lui tous les nuages qui grossissaient dans le ciel sombre de cette fin de décembre. Aspirés par votre cadeau, un silence des plus étranges s’abattit sur notre quartier en même temps que l’épouvantail complètement disloqué se crachait au sol.
    Plus un seul nuage ne parcellait le ciel. En cela, votre cadeau avait montré son efficacité. Mais je me retrouvais devant un débris d’épouvantail sous un ciel bleu glacial.
    J’ai récupéré tous les morceaux que j’ai pu trouver et j’ai essayé de le rafistoler. C’est alors qu’un petit nuage s’échappa de la bouche de l’épouvantail et vint se poser sur ma tête me laissant deux petits trous par lesquels fort heureusement je pus voir normalement. Après maints examens de l’objet fracassé et la recherche vaine de la notice ou d’une quelconque garantie dans le carton d’emballage, je me résolus à ramener les morceaux de mon défunt cadeau à la maison, accompagné du petit nuage qui avait glissé autour de mon cou et qui désormais m’accompagnait partout. Je craignais désormais être condamné par tout ceux qui me blâmaient d’être sur un nuage en permanence mais contre toute attente, c’est le contraire qui se passa. Les gens me trouvaient charmant et me regardaient différemment. Ma capacité à être dans les nuages au propre comme au figuré leur procuraient de la joie et provoquaient une curiosité bienveillante. Les passants me souriaient quand ils me croisaient, m’arrêtaient et me demandaient comment faire pour obtenir un petit nuage comme celui qui me réchauffait le cou et m’enveloppait dans un écrin de douceur. Il avait un petit côté rassurant, chaleureux, un peu comme un doudou. Je leur disais alors la vérité. Le moment d’étonnement passé, ils poursuivaient leur chemin un sourire accroché à leur visage un peu plus lumineux qu’avant.

    Oui chère amie, c’est pour cela qu’aujourd’hui, je puis quand même vous dire malgré tout, que votre cadeau est très opérant. Il a chassé des nuages et installé durablement dans ma vie les plus beaux des sourires !

  7. Françoise Rousseaux dit :

    Chère amie,

    J’ai été ravie de recevoir votre colis de Noël et encore plus de découvrir à l’intérieur un authentique épouvantail à nuages. Après avoir lu attentivement la notice, je l’ai installé au beau milieu de la pelouse, juste devant la maison. J’attendais avec impatience de constater son efficacité et là, je dois dire que je n’ai pas été déçue ! En effet, le plafond nuageux qui assombrissait nos journées s’est rapidement désintégré, laissant place à un ciel bleu et immaculé. Le soleil hivernal baigne les alentours d’une belle lumière dorée . Le soir, les lueurs du couchant rougeoient à l’horizon et la nuit, c’est un ciel tout piqueté d’étoiles qui se déploie au-dessus du jardin.
    Tout est pour le mieux me direz-vous…Eh bien, non car il y a un…hic !
    J’aurais été bien en peine de l’imaginer et vous aussi sans doute ; mais voilà ce qui m’arrive dès que je quitte le périmètre regroupant la maison et le jardin : les nuages refoulés par l’épouvantail se sont massés à l’extérieur, nous encerclant en quelque sorte. Chaque fois que je veux aller quelque part, je dois affronter de violentes averses de pluie, de grêle, voire une véritable tempête de neige ! Et c’est la même chose au retour ! A tel point que je limite mes déplacements à l’extérieur.
    Mais ce n’est pas tout ! Cette couronne tempétueuse sévit chez mes voisins qui n’apprécient pas d’être constamment arrosés, alors que chez moi, l’ensoleillement est permanent. Une pétition a été lancée.
    C’est pourquoi j’ai le regret de vous annoncer que j’ai démonté l’épouvantail et l’ai rangé au fond d’un placard. Nuages et éclaircies alternent de nouveau et mes voisins rassérénés m’ont offert le verre de l’amitié. Ouf ! Par contre, je suis vraiment désolée pour vous, car je sais que vous aviez vraiment voulu me faire plaisir avec ce cadeau. Mais qu’à cela ne tienne ! Les épouvantails peuvent être reconvertis et dès que j’aurai trouver une nouvelle fonction pour celui-là, je vous le ferai savoir.
    En attendant, je vous envoie toutes mes amitiés.
    Et à propos, chez vous, quel temps fait-il ? Pas trop beau j’espère…

  8. Maguelonne dit :

    Chère amie, nous nous sommes perdus de vue longtemps. Et je me réjouis du hasard qui nous a fait retrouver. Vous ne pouvez imaginer ce qui m’est arrivé. Fini le rêve d’être lézard sous le soleil, fini l’adoration du Soleil. J’ai maintenant la tête dans les nuages et je me perd en contemplant toutes ces formes, ces couleurs. Cirrus, Stratus, Cumulus, vous entendez comme ça sonne bien à l’oreille.
    Jamais plus je ne suis déprimé par les nimbostratus, les cumulonimbus. Ces nuances de gris sombre, lourd, menaçant m’emportent vers l’orage, les éclairs, le tonnerre, la pluie, le vent violent. C’est effrayant et tellement excitant. Puis tout s’apaise. Je suis toujours là et j’aime la vie.
    Les nuages d’un blanc léger, vaporeux, celui ci habillant un arbre dénudé par l’hiver, ou celui là coiffant d’un chapeau et habillant d’un foulard le col d’un sommet, et ces nuages couleur pêche si rares et si précieux sont une poésie qui embellit ma vie. Ces formes changeantes, fuyantes ou immobiles m’amusent et m’embarquent tellement loin là haut, tout là haut.
    Je vous remercie pour l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël. Mais vous l’avez compris il ne me correspond plus . Sachez tout de même qu’il est très opérant et fait le bonheur d’un voisin à qui je l’ai cédé. Depuis cet homme cuit et recuit sous le soleil et ne s’en rend même pas compte tellement son cerveau est déjà desséché.. Il paraît qu’il ne va pas très bien. Bof, c’est quelqu’un que je n’aimais pas beaucoup.
    Mais j’y pense, est ce que vous m’aimez ? Ou pas ?
    En tout cas ma propriété est devenu un refuge à nuages pourchassés par de fichus épouvantails. C’était le bonheur mais trop c’est trop et ma passion s’étiole. Maintenant je rêve d’être dans la lune. N’est elle pas magnifique et propice à la rêverie ?

  9. Sylvianne Perrat dit :

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.
    J’étais tranquillement sur la plage. Le ciel était bleu. Infiniment bleu azur.
    Je sommeillais, ressassais à mon habitude, lorsqu’en une seconde, le ciel s’assombrit et se voila d’une quantité de nuages de toutes couleurs, de toutes formes. Je n’avais jamais vu cela.
    Je sortis, vivement, de mon panier l’épouvantail à nuages reçu pour mon anniversaire. J’étais impatiente de le tester.
    Avec son trépied, il me fut facile de l’installer. Les 10 pales furent vite montées. Un jeu d’enfant. Plus facile que l’attrape-étoiles de l’année dernière. Avec lequel j’avais attrapé plus de toiles d’araignées que d’étoiles. Les étoiles filantes avaient brouillées le système.
    Je mis le moteur électrique à énergie solaire en route. J’attendis… fébrile.
    Les pales bougèrent doucement, très doucement.
    Comme vous le savez, vous mon meilleur confident, j’ai des idées sombres depuis qq temps. Une défaillance de mon système chimique. Souvent des nuages gris assombrissent ma vie. Je m’emploie quotidiennement à m’éclaircir les idées à coup de méditations, respirations et tutti quanti. Je suis assez fière de moi. Mais, là… quand l’épouvantail atteint sa vitesse, je sentis en moi un vent de bonheur, des bourrasques de joie. Une pluie de bien-être. Le bleu remplaça le gris. Une tempête de bonheur.
    Épouvanter ses idées noires, voici le nouvel outil à expérimenter. Je vais en dire deux mots à Christophe A.
    Merci pour ce cadeau bien ciblé.

  10. L’épouvantail à nuages

    Vous n’imaginez pas combien pour une conteuse « un épouvantail à nuages » est une idée sublime, celle qui me manquait, précisément, pour clore mon nouveau recueil.

    Dès qu’il me fut livré, un scénario des plus cocasses s’imposa à mon esprit et le mit en action.

    Tout d’abord, je le vis effrayer les oiseaux, y compris les corbeaux et les aigles, que l’on rencontre si souvent dans mes montagnes.

    Pire encore, et cela m’a beaucoup fait rire, il donna une frayeur bleue aux passagers d’un avion qui volait en basse altitude, se préparant à atterrir. Un homme hurla que c’était un djinn, tandis qu’une femme brailla que c’était son oncle, récemment trépassé. Les autres devinrent aussitôt hystériques. Peu importe alors que le pilote, superstitieux, soit pris d’un soudain malaise.

    Tous préféraient que l’avion s’écrase, plutôt que de se trouver projetés à l’extérieur, face à l’horrible créature.

    Par bonheur, les haillons de cette dernière ne furent pas aspirés par les réacteurs de l’appareil qui put se poser au sol, avec une relative douceur.

    Au-dessus de tout cela, les nuages riaient. Eh oui, que voulez-vous qu’ils fassent d’autre ?

    Tandis que mon imaginaire me délivrait ces images, libres et polissonnes, « votre épouvantail à nuages » n’avait pas quitté la toile sur laquelle, vous l’aviez peint.

    J’ai souri à l’idée du message que – subtilement – vous m’adressiez, pour que je ne me laisse pas envahir par toute la noirceur qui gagne le monde en ce moment.

    J’ai réalisé soudain que votre toile prônait au-dessus du meuble où loge un autre épouvantail, bien moins charmant que le vôtre, non pas chasseur, mais capteur et diffuseur de vilains nuages.

    J’ai compris. Il ne tenait qu’à moi de m’en délivrer.

    J’ai éteint ma télévision.

  11. FANNY DUMOND dit :

    Chère amie,

    L’épouvantail à nuages que tu m’avais offert pour Noël était très opérant, tu n’imagines pas ce qui m’est arrivé.
     
    J’étais très heureuse de voir le ciel bleu et le soleil après tous ces mois passés dans la grisaille et sous la pluie qui avait pourri mes fruits et légumes cet été. J’avais installé ma chaise longue sur laquelle je passais mon temps à bouquiner. Du coup, j’ai pris un sacré coup de soleil qui m’a amenée à consulter aux urgences. Je te dis pas la file d’attente de centaines de mètres, puis le monde là-dedans après avoir piétiné 4 heures sur le trottoir !  Brûlée au 3ᵉ degré qu’il m’a dit le toubib étonné par ce phénomène en plein hiver ; il pensait que j’avais exagéré sous les rayons UV et m’a engueulée d’encombrer ainsi les services. Il n’a pas cru à mon histoire d’épouvantail, et il m’a même fait une ordonnance pour voir un psy !  Ensuite, mes voisins jaloux de mon microclimat sont venus squatter mon terrain. Après les avoir dégagés, ils m’ont harcelée et m’ont menacée de porter plainte, car les nuages qui ne savaient plus où aller se vidaient chez eux. Ils n’en pouvaient plus de patauger dans les flaques, d’avoir sans arrêt besoin de parapluies, de cirés et de ne plus pouvoir sortir de chez eux pour faire la fête.

    Ne le prends pas mal, mais je l’ai vendu hier sur la toile, tu ne devineras jamais pourquoi. Les nuages sont revenus en force, car ils n’avaient plus peur de ton épouvantail. Et maintenant, j’ai plein de stratocumulus dans et au-dessus de la tête et les voisins sont contents. 

    Gros bisous. 

  12. camomille dit :

    Je l’ai tout de suite fixé frénétiquement sur mon petit balcon.
    En apercevant cet étendard multicolore, les voisins commencèrent à me lancer des regards ironiques.
    L’un d’eux osa même : « c’est le 14 juillet Madame ? »
    – Non Monsieur (répondis-je offensée), c’est un épouvantail à nuages ne vous déplaise !
    Il continua son chemin en ricanant.

    Un enfant intrigué s’arrêta, observa longuement mon balcon et me demanda :

    – C’est quoi ce truc Madame ?
    – C’est un épouvantail à nuages mon petit,
    – Ça alors ? Ça alors ?…

    Et là, arrêt sur image : il se figea, tête en l’air, bouche bée :
    Au bout d’un quart d’heure, l’enfant étant toujours dans le même état, je décidai d’appeler le SAMU.

    Rapidement une ambulance arriva.
    Deux hommes en blouse blanche en sortirent.
    Ils virent l’enfant figé, levèrent les yeux vers mon balcon pour comprendre ce qu’il regardait et découvrirent votre cadeau.
    – Mais qu’est-ce que c’est que ce bidule Madame ?
    – C’est un épouvantail à nuages.
    A ce moment là, arrêt sur image : les deux hommes se figèrent eux aussi, tête en l’air, bouche bée.
    – Ah Non ! (me dis-je) ça commence à bien faire !
    Et c’est là que le voisin du début (celui qui avait ricané), repassa.
    Voyant le tableau surréaliste, il s’arrêta.
    Je devançai son ironie et lui lançai sur un ton hargneux :
    – Vous n’allez pas vous y mettre vous aussi, vous ne voyez pas que j’ai un souci, non ?
    – Ben oui, je le vois bien… mais fallait pas vous amuser à contrarier l’Univers chère
    Madame !
    – Quoi ?
    – l’Univers se venge tout simplement ! Faut laisser les nuages tranquilles et voguer à leur guise. C’est tout de même facile à comprendre Non ? « Un épouvantail à nuages ! » Vous vous rendez compte Madame ? « un épouvantail à nuages ! …
    Et il s’en alla toujours en ricanant et en dodelinant de la tête.

    Chère amie, vous imaginez mon malaise n’est-ce pas ?
    Je me résolus alors à défaire l’engin en question de sa fixation.
    A ce moment là, la pluie commença à tomber.
    L’enfant se mit à courir joyeusement derrière un chien, et les deux hommes se demandant ce qu’ils faisaient là, repartirent dans leur ambulance.
    Soulagée, j’en conclus que votre cadeau était d’une efficacité Redoutable… j’ai bien dit Redoutable…
    Convenez-en chère amie !

  13. Patricia dit :

    Je marchais en direction de ma maison , pressée d’y retourner, quand je me suis aperçue qu’il n’y avait pas un nuage dans le ciel, c’était quelques jours après soirée vous me l’avez offert.
    Et vous savez, moi j’adore le bleu. Le bleu ciel me régénère.
    Il me redonne l’espoir et la joie , je me sens revenir en enfance
    Alors je vois ce ciel magnifique et je me dis hourra!!

    Plus tard, je joue avec des amis et je vois le nuage de mots, du Scrabble s’envoler. Véridique.
    Les lettres ont tout simplement décollé. Etc se sont retrouvées par terre éparpillées.

    Ce qui est super , c’est que je n’ai plus aucun encombrement de l’esprit. Toutes les pensées sont balayées par l’épouvantail.

    Idem pour les nuages de poussière. La brume mentale, et toutes les accumulation qu’elles quelles soient.

    Merci pr votre cadeau.
    Il y a juste un bémol, car cet appareil dissipe aussi les nuages de lait dans mon café et aussi les nuages d’amis. Je ne peux plus en recevoir que un ou deux en même temps.

    Je vous demanderais donc s’il serait possible d’y ajouter un réglage ou deux? En effet je n’ai plus de Potager non plus. Car il fait trop chaud par chez moi.
    Je vous remercie d’avance et espère que vous pourrez m’aider dans ce grand vide que je vis actuellement, comme vous l’avez scellé de manière définitive sur le toit de ma maison, comprenez bien que la situation est gênante.

  14. RENATA dit :

    Vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé .
    Alors que je l’installais et que les nuages commençaient à s’éloigner , un vent jaloux se mit à me tourner autour .
    Je me sentis soulevée , aspirée puis décollée du sol .
    Je me retrouvai au dessus de la girouette de l’église qui en perdit son coq !
    Aspirée de plus en plus fort , je montai , montai , montai de plus en plus haut et de plus en plus vite .
    Me voilà au dessus des nuages , de la lune , des planètes et des étoiles .
    Soudain , plus de vent . Je m’imagine alors redescendre en flèche , mais non , je suis en apesanteur , si légère .
    C’est l’attraction d’une comète de passage qui me ramena à la réalité . Je m’y installai à califourchon et c’est là que je redescendis à pleine vitesse , direction la terre .
    Non , je ne veux pas . Je me sens si bien , si aérienne .
    Je quittai la comète et me mis à planer .
    J’étais en pleine communion avec l’univers . Plus de vent pour me bringuebaler , me balloter . J’avais enfin trouvé le calme et la sérénité .
    J’étais heureuse .
    La légende racontera plus tard que les étoiles filantes sont les enfants que j’ai eu de mon union avec l’univers .

    Joyeux Noël

  15. Antonio dit :

    Chère amie,

    l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé. Non, vous ne pouvez pas l’imaginer.

    Figurez-vous que le ciel de ma vie, grâce à vous, est limpide, d’un rose immaculé. Je ne pensais pas que tout ce qui allait m’arriver puisse être aussi idyllique. J’ai enfin quitté Jean. Le lendemain, j’ai rencontré Jeff. Incroyable ! L’homme idéal, beau, drôle, cultivé, fin et, surtout, attentionné. Cela fait trois mois maintenant, et chaque moment avec lui est une bénédiction. Chaque fois qu’il plonge son regard dans le mien, j’ai l’impression qu’il y puise tout le soleil des désirs que je ne soupçonnais pas. Je ne pleure plus. Plus une goutte. Je bois ses paroles comme d’une fontaine de jouvence et de joie immense. Je n’avais jamais autant ri, autant aimé ma vie, autant aimé celle qui la porte depuis cinquante ans derrière mon miroir. Mon travail me rend heureuse aussi. Je suis enfin reconnue, respectée, on me regarde différemment, on me trouve belle même, d’après quelques-unes et quelques-uns. Tout est parfait comme je n’aurais jamais pu l’imaginer. Merci !

    Seulement, hier matin, je me suis réveillée avec une drôle de sensation au fond de moi. Je ne pensais pas que mon cœur, l’âme peut-être (je n’y connais rien en anatomie) pouvait avoir soif d’autre chose que je ne savais alors définir. Je me sentais sèche d’une émotion qui cherchait à sortir par un hoquet vain, devenant douloureux, comme un sanglot qui creuse au fond du cœur pour jaillir en pleurs. Pourquoi pleurer, pensais-je alors ? N’avais-je pas assez versé de larmes depuis ma pauvre enfance ?

    Ma chère amie, aujourd’hui, je le sais, j’aimerais qu’il pleure dans mon cœur, comme il pleut sur la ville, vous savez comme dans ce poème. J’aimerais pouvoir y arroser l’espoir fertile de jours meilleurs, rien qu’une fois par semaine, par mois, rien que pour revoir la beauté d’un arc-en-ciel. Je n’ai plus peur de mes vieux ressentiments, du manque, de cette mélancolie dévastatrice et de ses orages.

    Chère amie, aidez-moi à retrouver quelques nuages ou je vais mourir desséchée, languie de révolte, de combat, d’espérance, offrez-moi rien qu’un nuage d’eau-de-vie juste pour un éclair de folie.

    • Sylvianne Perrat dit :

      J’adore ! Renversement .. bravo

      • Antonio dit :

        Chère amie, l’épouvantail à idées noires que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas l’effet que produit sur mes écrits vos compliments. Comptez sur moi pour dire à Christophe les maux bleus qui se sont envolés grâce à votre création. Merci, chère amie ! 🙂

  16. Souris verte🐁 dit :

    🐀Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé

    C’est lorsque j’ai ouvert la boîte que tout à commencé.
    Aussitôt libérée du paquet la baudruche se gonfla, enfla je n’eus sur le temps de m’accrocher à la ficelle pour traverser le salon et nous envoler par la fenêtre.
    Si haut si haut que, surpris les nuages s’écartaient pour nous laisser passer. Et visitais grande et petite Ours mais pour descendre je pris le traineau.
    Il paraît qu’en bas il a fait beau !
    Merci pour eux.
    Je vous prie cette année de m’envoyer quelque chose de moins violent… à volants ? si vous voulez mais je tiens au plancher des vaches, ça me sécurise.
    Ce 27 décembre
    Je viens de recevoir mon cadeau pour cette année. Vous m’avez gâtée… C’est une bonne idée cette voiture à pédales c’est parfait.
    Merci et bonne année à tous.🐀

  17. LURON'OURS dit :

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé
    🐻 BE CLOUD
    À Noël, c’est par la cheminée qu’arrivent les cadeaux très des souliers. Comment expliquer que ceux-ci aient disparu ? Auraient-ils eu des semelles de vent ?
    L’épouvantail à nuages était bien arrivé, enfin, pas très bien… Il en avait pris plein la gueule. Est-ce dû à un défaut de fabrication ou à une rencontre fortuite ? Certes, le ciel étoilé brille comme par une belle gelée. Y est-il pour quelque chose ? Là-haut sur la montagne les canons opèrent pour offrir une belle neige, plus tard, la déneigeuse ouvrira les routes et nous aurons chaussé des pneus hiver… Rien ne devrait nous prendre au dépourvu ! Alors, cet épouvantail, il tiendrait plutôt de l’Inspecteur Gadget. Ne serait-ce pas lui qui craindrait, avec son imper raglan et son chapeau rabattu, les éléments déréglés ? Cher ami, vous auriez pu en expédier un exemplaire à la nouvelle station orbitale et son super télescope, celui qui doit trouver toujours plus loin d’autres nuages intergalactiques. Qui sait si dans ces espaces infinis il n’existe pas un autre balayeur qui sélectionnerait des cumulus inconnus, et qui recueille sur le Cloud tous les messages de notre planète. Ce nuage, je le verrai bien comme un feuilleté, une sorte de galette des rois géante. Le cosmos comme un gâteau de fête, ça va de soi…
    🐻 CLAUD’Ours

  18. Alain Granger dit :

    J’avais installé votre épouvantail au sommet d’un mat, très haut. On aurait dit qu’il tutoyait le ciel. Il fonctionnait très bien. Par intermittence, ce mannequin fait de bois et d’osier, prenait l’apparence d’une fusée, fusée qui déclenchait le Kourou des nuages. Ceux-ci avaient horreur d’être transpercé. Alors ils se dispersaient. Bien sûr ils toléraient le passage des avions mais c’était jusqu’à ce que leur mauvaise humeur se mette à l’orage. Comme ils trouvaient leurs abus pas sages, ils les secouaient alors comme à l’intérieur d’une machine à laver ou bien ils les foudroyaient de leurs multiples éclairs sans chocolat. Mais surtout, ils ne toléraient pas qu’on titille leur tranquillité en haute atmosphère. Les cirrus protestaient depuis que les Américains et leurs missions Apollo déchiraient la peau de l’eau en suspension. On le disait dans le journal mais je n’en n’avais cure. Moi je voulais ma tranquillité, une vie sans nuages. Grace à votre épouvantail je retrouvais la quiétude. Le ciel redevenait bleu, limpide, immaculé. Le soleil ne m’était plus masqué. Je pouvais marcher lentement, dans le calme, sans craindre la précipitation. Depuis que j’avais l’appui de votre repoussoir à nuages je ne subissais plus la pluie. Les cumulus naturels ne versaient plus leurs douches inopportunes sur mon désir de soleil. Je retrouvais le stratus d’homme libre, libre de prévoir des barbecues n’importe quand sans être esclave de la météorologie. Au début je trouvais ça vraiment très foehn. Oui mais voilà, moi qui étais anti-cyclone, voilà que les éléments imprévisibles me manquaient. Le vent avait même perdu la saveur humide d’une averse à venir. Le ciel devenait monotone, sans le spectacle des amoncellements cotonneux qui donnaient forme à mon imaginaire avec leurs visages improbables. La nébulosité me manquait. Plus de voile blanc pour marier mes journées d’incertitudes. Plus de nappe grise pour faire replier la mienne lorsque la vaisselle se mouillait. Plus de couche nuageuse qui incitait à se changer pour ne pas être mouillé. J’avais la rage de ne plus être surpris. Alors j’ai démonté votre épouvantail et je l’ai rangé dans le garage. Aujourd’hui je sais apprécier l’incertitude du temps. Je peux goûter à nouveau le bon et le mauvais temps. Car pour prendre du bon temps, ne faut-il pas avoir connu des orages dans sa vie ?

  19. Jean Marc Durand dit :

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert à Noël est très opérant. Vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé. Et d’ailleurs, en retour, je vais l’imaginer pour vous.

    J’ai planté votre épouvantail au milieu de mon jardin. La météo s’annonçait douce mais humide. Les trafiquants de boules de neige allaient être déçu. Donc, ce matin, tout le village était sous la flotte. Les père Noël en plastique, abandonnés sur les toits égouttaient leur tristesse. Malgré le temps maussade, la SPD avait maintenu sa manifestation honorifique envers les dernières dindes tombées au sacrifice. Tous ces volatiles qui, de leur plumes ne savaient rien rédiger avaient vraiment triste mine, mais la dignité des futurs condamnés pour la seule faute d’être encore vivants.

    Les humains, d’ailleurs, en ce 25 du mois, se faisaient discrets. Ils avaient de la bûche et de la messe à digérer. Des guirlandes de papier cadeaux décoraient les carcasses. Un bricoleur insomniaque consolidait son mur d’appentis avec des coquilles d’huîtres.

    Et moi, quelle surprise, pas une goutte, pas un pet de vent. Mes 1000m2 dessinaient dans le ciel un rectangle très ensoleillé. La pelouse , chatouillée par tant de douceur se mit à dérouler une couette majestueuse. Un peu partout, les primevères engourdis pointaient leur museau. J’observais tout cela et enfin convaincu de sa réalité, j’enfilais mon maillot de bain et sortis. Je dégageais mon fauteuil relax et l’orientais face à la bonne vitamine. Je me prélassais ainsi toute la matinée, jusqu’à m’endormir.

    Vers midi, je fus réveillé par une sorte de grognement. Les mauvaises ondes de certains voisins grognons engendraient des tentatives de perturbation. Mon jardin tint tête. Moi j’insistais et pour l’après midi me confectionnais un broc d’orangeade. Tout en dégustant les premières cerises, j’observais l’escalade fantomatique de mon thermomètre. Je constatais que même en éventail, mes doigts de suffiraient pas à adoucir ni la chaleur ni les humeurs de certains voisins. J’invitais donc certains, les cordiaux, les aimables, les décompliqués de l’existence.

    La journée fut exceptionnelle et une fois de plus, au village, j’avais entretenu ma mauvaise réputation.

  20. Dominique PORHIEL dit :

    Chère amie, l’épouvantail à nuages que vous m’avez offert pour Noël est très opérant, vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.

    J’avais à peine ouvert la boîte que, tel un lendemain qui chante, le bougre a jailli comme un fou.
    J’ai failli le prendre en pleine tête.
    C’est quand même un peu dangereux ces engins là. On vous les vend – parce que je suppose que vous l’avez acheté – pour des trucs assez inoffensifs genre Pif Gadget et ses pois sauteurs du Mexique !!!
    Mais que nenni ! C’est une vraie tornade qui m’a fusé sous le nez.
    La première surprise passée, et après ouverture de la fenêtre pour plus ample précaution, j’ai pu constater que l’engin se comportait assez vaillamment.
    Je l’ai observé de longues minutes. Parce que, moi, je voulais le voir à l’œuvre. Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit : mais votre surprise a fait long feu ! J’en avais tellement envie et depuis si longtemps que j’étais allé faire un tour du côté de chez Oiseaurama. Oh ! juste pour voir ! bien sûr !
    Mais une rapide démonstration du vendeur m’avait tout à fait convaincu de l’utilité de la chose.
    Il faut dire que tous les ans à l’époque de la migration, je suis victime de tous ces oiseaux qui survolent ma terrasse en y déposant quelques cadeaux bien crades.
    Alors, cette invention qui fait fuir les étourneaux sans leur faire de mal bien sûr, me paraissait parfaitement appropriée à ma situation.
    Donc, je l’ai laissé opérer tranquillement
    Au bout de quelques minutes, plus un pépiement, plus un survol, plus rien. L’efficacité était à nouveau prouvée. J’étais ravi.
    Je l’ai donc rappelé pour qu’il puisse réintégrer sa boîte et je l’ai chaleureusement félicité.
    La soirée s’annonçait calme et sereine et je m’apprêtais à vous passer un petit coup de fil pour vous remercier de votre attention.
    Je n’en ai pas eu le temps !
    Un nuage d’étourneaux a fondu sur ma maison, piaillant comme des fous, visiblement furieux de la présence de mon nouvel ami.
    Ils ont saccagé mon jardin, salopé ma terrasse, re-décoré mes façades et je ne vous parle pas des carreaux ….
    Par crainte de représailles encore plus gênantes, je me vois contraint de vous retourner cet épouvantail pourtant très prometteur.
    Mais, là, je suis dans la peur ! Et je vis désormais cloitré chez moi, toutes fenêtres fermées.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.