576e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier…
Entêtez-vous à inventer la suite de ce conte
Sur ce blogue, on n’apprend pas à écrire un roman ou des nouvelles, on enflamme son imagination. Les exercices que j’invente, aiguillonnent l’esprit. Mon but est de conduire toute personne vers le créateur plus ou moins claquemuré en elle. L’enfant imaginatif avec lequel elle se réconcilie définitivement dès qu’elle se prête au jeu. Après quoi, elle décide de mener le projet d’écriture qui lui convient.
Voir : L’accent circonflexe n’a pas dit son dernier mot.
Projet Voltaire
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Il y a longtemps vous crûtes voir Pacôme, un maître acariâtre couronné sur la tête de plusieurs accents circonflexes inversés, qui râlait assidûment tout en ânonnant, comme un ancêtre bon pour l’hôpital, des insultes infâmes. Pour lui, en bas de son château, c’étaient tous des benêts, des ânes bâtés bons à châtier continûment, même ses aumôniers, ses évêques et archevêques en leur cloîtres. Pour eux, tout opiniâtres qu’ils soient, pas de casse-croûte, mais plutôt le jeûne et le carême. Tous, ils bûchaient, les pôvres, empêtrés de poussière et de fumée, tâcherons brûlés de soleil. Les bêtes mouraient, les hêtres et les frênes blêmissaient. Lâchés par Pacôme le Malhonnête, c’était pour eux un avant-goût de la fin.
Mais, au milieu d’une chênaie, vivaient un bûcheron et une bûcheronne. Pas de clôture chez eux, seulement quelques genêts au subtil arôme, des mûriers, des câpriers et de ci de là des prêles. Ils étaient amis des bêtes et des oiseaux, des chiens-bâtards et même des mâtins dormant près de l’âtre. Ils dînaient benoîtement de leur pêche ou de quelque poêlée. C’était continûment fête.
Un jour, l’apprîtes-vous, une colombe leur fit signe, leur âne les entraîna à la ville, la nôtre. Toutes les bêtes de la forêt leur emboîtèrent le pas. Une mêlée déchaînée de goûteux, de grêlés, de gâteux, de tôlards sortis de leurs geôles, de rôdeurs, de malheureux tâcherons, tous des réprouvés, les suivit chantant à tue-tête, le cœur en fête. Un maître à danser folâtre prit son flûtiau et les entraîna dans une ronde au pied de la royale et blâmable bâtisse.
Vîtes-vous alors le maître châtelain paraître à sa fenêtre à l’extrême faîte de son gîte sous le ciel rougeâtre ? A les voir, il s’esclaffait crûment : « Qui sont ces gens ? Quelques drôles juste dessoûlés, des mulâtres dégoûtants, des crâneurs châtrés, des fêtards fêlés, de misérables bélîtres, des traînards paresseux, des traîtres bientôt châtiés ? D’eux pas peur je n’ai même ».
Au deuxième tour, les maîtresses câlineuses aux cheveux jaunâtres et l’olivâtre marâtre défraîchie prirent place aux mâchicoulis. Toutes pimbêches, elles se gaussaient. Des ancêtres empâtés branlaient de la tête, mâchonnant leur mépris de l’envoûtante colonne dont ils attendaient la débâcle.
Sitôt le troisième tour, les murailles fâcheusement s’effondrèrent. Ainsi disparut la cité, opiniâtre guêpier.
576 :Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier car il fut spolié de ces biens qu’il considérait lui appartenant et auxquels il tenait tant , en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, façon de parler.
Comment aurait-il pu imaginer que sa maîtresse changerait d’amant ! et quel amant !L’évêque qu’elle suivit dans son évêché et dont la porte lui fut interdite .
Vénal mais sentimental il se jeta dans le vide du haut de l’aile gauche de son ancien château
Un moustique tigre de la pire espèce mais féru de littérature qui passait par là
le rattrapa et lui demanda ce qui justifiait sa tentative de suicide.
L’accent lui raconta ses déboires amoureux.
ému, l’accent à l’abri dans son oreille gauche (allez savoir pourquoi dans la gauche)
vola vers les coupables et les piqua sur toutes les parties de leurs corps.
Effrayé par leurs cris, l’accent circonflexe ,apercevant un livre ouvert tout à côté , trouva corporellement une place sur le mot ame qui en manquait .
Disparition.
Une pensée pour Jacques Drillon, auteur entre autres du « Traité de la ponctuation française »
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier car bientôt il ne saura plus où crécher.
Les ânes bâtés dominent la sphère politique et culturelle depuis de longues années. Ils ont décrété que leurs chères petites têtes blondes et brunes n’ont plus besoin d’utiliser ce signe jugé trop archaïque. A croire que le cerveau humain est lui aussi en décrépitude.
Chapeau pointu.
Turlututu.
Ces quelques mots résonnent encore dans notre esprit.
Comme une ritournelle.
Celle que nous chantonnait notre maîtresse.
Celle qui nous apprenait à aimer ce circonflexe.
Ce V renversé qui nous donnait du fil à détordre.
Chapeau bas, Maîtresse !
Nous vous rendons grâce !
Nous avons créé en votre honneur une Ligue pour réhabiliter ce cher disparu.
Nous sommes confiants.
Un jour, il sera de nouveau parmi nous.
Et tant pis pour les anes batés et tous leurs batards.
PS : Toute personne intéressée par notre combat peut nous contacter à cette adresse :
chapô.chapô@ensemble.univ
Bien vu ! Bonnes fêtes…
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château bâti en Espagne ; parfois à l’évêché où son hôte, l’évêque était revêche ; souvent chez sa maîtresse si bête mais aux appâts si câlins ; plus rarement dans un hôtel de passe.
Il était si sûr de lui, certain que jamais il ne connaîtrait la rue. Que sa vie de rêve durerait toujours. Il avait vaincu, il y a des siècles du «S » dont il avait usurpé la place et avait eu raison de «é» et des « è » qui tentèrent, en vain, de se joindre, s’unir pour l’éliminer.
Mais, il aurait dû se méfier et se souvenir que toujours l’émule finit par égaler puis dépasser le maître
C’est ainsi qu’il apprit par le ouï-dire qu’il était devenu bizarroïde, archaïque même. Et qu’il allait perdre sa place de caïd au profit d’un aux mœurs ambiguës. La rumeur fut confirmée dans les .tabloïds.
« Aïe, aïe, aïe. Je devins paranoïaque » se dit-il. songeant à invoquer ses aïeux : Caïn, Moïse, le peintre Raphaël, le musicien Camille Saint-Saëns et Mme de Staël
Sa foi de païen convaincu le poussa à envisager un temps le suicide mais il hésita entre ingurgiter de la ciguë, se trancher la gorge avec la scie égoïne, s’éventrer avec une baïonnette, faire une overdose de cocaïne ou d’héroïne mais son égoïsme forcené le poussa finalement à renoncer
Sa vie spirituelle et intellectuelle connut les mêmes indécisions et il ne parvint pas à choisir entre le stoïcisme, le judaïsme, le maoïsme, le dadaïsme ou le dalaï-lama
A ses yeux, la France était devenue trop exiguë pour lui, un véritable capharnaüm kafkaïen. Il se mit à la et il décida d’émigrer. Mais partir où ? Au Zaïre ou à la Jamaïque ? En Israël ou aux Caraïbes?
Par une coïncidence inouïe, il apprit d’un qu’un laboratoire américain cherchait des donneurs de spermatozoïdes en vue de créer un nouveau super-humanoïde, il s’y précipita certain que la qualité de ses apporterait la fortune. Et même qu’un jour une astéroïde porterait son nom.
Hélas, les analyses révélèrent des traces d’alcaloïde, des relents de typhoïde et un dérèglement de la thyroïde. Il fut refusé
A son âge, pauvre naïf, il croyait encore au Père Noël. Et il termina sa vie chez Emmaüs
Une bataille circonflexe – tréma qui fait plaisir à lire. Bonnes fêtes.
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement. Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent à l’hôtel. Il aimait aussi méditer sous un cloître ou simplement sous la voûte du ciel étoilé, théâtre de ses rêves les plus fous. Il était respecté. Le monde lui appartenait. Il se déplaçait sans relâche ; que ce soit à dos d’âne ou à sillonner les mers tantôt à bâbord du bâtiment ou tout en haut du mât à scruter l’horizon dans une quête d’infini.
Il n’a pas vu venir sa disgrâce. Du jour au lendemain, il a été rejeté, calomnié, ridiculisé. Seul le chômage l’a accueilli dans un entrepôt miteux recouvert de tôles rouillées qui tambourinaient au moindre grain de pluie. Il en perdit le sommeil. Pourquoi un tel châtiment ? Il ne comprenait pas. Il sentait la fêlure qui se creusait irrémédiablement en lui. Même l’abime, dans lequel il voulait en finir, le repoussa violemment.
Alors il se ressaisit et décida de retrouver la pêche et un rôle salvateur. Il s’essaya au jardinage ; la bêche le laissa perclus de courbatures qui le transformèrent en parenthèse. Il tenta la pâtisserie : la chaleur du four le fit s’aplatir comme une crêpe. Il se reconvertit en technicien de ligne à haute tension ; après une décharge électrique, les secours l’ont confondu avec un dièse en piteux état.
Il eut le temps réfléchir pendant sa longue convalescence à l’hôpital. Face à l’adversité, la seule solution est l’union, la solidarité. Alors, il mobilisa ses congénères et joyeusement ils ouvrirent une fabrique de guillemets. Aux dernières nouvelles, l’affaire est florissante. Une indiscrétion laisse entrevoir de nouveaux débouchés, encore top secret !
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier…
Père circonflexe et le maire étaient en train de siroter une bière au café de la place du village.
Ils devaient parler de politique et certainement de jolies nanas.
– Sauve qui peut, sauve qui peut !
Les dinosaures géants sont là. Ils vont tout écrabouiller dans le village.
Celui qui criait cela était un jeune homme d’une vingtaine d’années, hurlant à travers les rues, tout affolé, pire qu’un dératé.
– Vous avez entendu monsieur le maire dit tranquillement notre accent.
Des dinosaures dans le village.
Je crois bien que ce jeune a un peu bu.
L’homme le regarda avec étonnement mais n’eut pas le temps de lui répondre.
En effet, le village peuplé d’une centaine d’âmes venait subitement d’être la proie d’un effroyable tsunami.
En l’espace de quelques secondes, il fut entièrement saccagé par une « horde » d’horribles dinosaures, aussi hauts que des gratte-ciels américains.
– Aïe aïe quel malheur murmura une petite voix.
C’était notre ami circonflexe, allongé à même le sol, la tête dans des gravats, recouvert d’une énorme couche de poussière.
– Où suis-je, où suis-je, dit-il en tournant sa tête dans tous les sens.
Nom de Dieu ! Le village il n’y en a plus. Mon beau château au loin a disparu.
L’évêché aussi est parti en fumée.
Quelle catastrophe ! Quelle catastrophe !
Et ma princesse où est-elle ?
Tout à coup son regard fut attiré par une petite fleur, miraculeusement rescapée dans ce paysage de mort.
– Eh, comment t’appelles-tu ?
La fleur parut surprise qu’on lui adresse la parole.
– Moi, moi, je suis une petite marguerite.
Je viens d’apparaître. Regarde nous sommes plusieurs ici.
– Et toi monsieur. D’où viens-tu ?
J’ai comme l’impression que tu as un accent du sud.
– Ah ah fit circonflexe, accent, accent, oui maman est napolitaine. Et moi parlant le napolitain, mon français doit être coloré.
Hi hi, ah ah.
Hou, hou, fit ensuite le circonflexe.
Quelle tristesse ! Tout le village est détruit, avec mon château. Que vais-je devenir ?
Ben annonça petite marguerite. Nous sommes maintenant toi et moi. Ne sois pas triste. Aie confiance dans la vie devant nous.
Regarde, j’ai là un magnétophone de gosse.
Tu vas peut-être reconnaître cette chanson. Le chanteur il a l’accent corse.
Écoute :
…
Petit Papa Noël Quand tu descendras du ciel Avec des jouets par milliers N’oublie pas mon petit soulier …
Il était autrefois, un accent circonflexe ….
Au château de Khôn :
– Allez ! Allez ! Encore une fois !
Et une … et deux … et trois ….
Allez ! Fléchissez bien ! Pliez les genoux !
Courage la séance est bientôt terminée, Sire.
– Ah mais nous n’en pouvons plus, ; nous sommes tout à fait épuisés …
Qu’on aille me quérir mon fauteuil !
– Si je puis me permettre, Sire, il convient chaque jour d’achever vos exercices.
Votre autorité en dépend. Votre crédibilité également !
N’avez-vous pas fait le pari (stupide, j’en conviens) d’être le monarque le plus souple de Bavière ?
– Bien stupide, en vérité ! Je vous l’accorde !
– Vos progrès sont royalement encourageants. D’ici à la fin de l’hiver, vous serez assurément, le plus flexe de tous les dirigeants et en cette période de grands changements, cela est très précieux !
L’accent circonflexe
Une tempête venue des îles Kyûshû (Japon) vint fâcheusement arracher le faîtage du toit du château. Dans le même temps, elle provoqua de nombreux dégâts sur celui de l’évêché, alors que l’évêque lisait l’épître de Saint-Benoît. Il en fut de même de celui de l’hôtel où il rejoignait, en catimini, sa maîtresse.
C’était le jour de la Fête-Dieu. Fallait-il y voir un châtiment divin ou un cruel râteau du destin ? Dans sa tête il remua longuement la question. Il n’était pas assez mûr pour concevoir un blâme dûment mérité et opta plutôt pour un phénomène extrême d’ordre naturel.
Bien que vivant dans la luxure et le paraître, l’état de disgrâce n’était pas pour lui, car l’arrogance était son trône. Ne coiffait-il pas le crâne des archevêques, des prêtres et des maîtres ?
Il était sûr au moins d’une chose. Cette foutue tempête ne le priverait pas de logement. Il y aurait toujours quelque cloître ou gîte pour l’accueillir. Et les hôtels pour y retrouver sa maîtresse ne manqueraient pas non plus.
Du coup, il se sentit d’humeur folâtre et en toute hâte il alla traîner ses guêtres du côté de chez elle. Mais — coup de théâtre —, voilà qu’il apprit qu’elle était à l’hôpital.
Seul, le dos voûté, les mains croisées, il alla de forêt en montagne, en quête de son nouveau logement. Sûr, de le trouver.
Autrefois, j’avais parmi mes connaissances un accent circonflexe, dont le caractère insouciant et enjoué me plaisait beaucoup. On pouvait le rencontrer assez souvent, coiffant telle ou telle voyelle, dans des mots que sa présence égayait.Quand certains esprits chagrins commencèrent à évoquer une crise du logement, il continua à batifoler, sans se soucier de leurs pessimistes prédictions … Malheureusement, ces oiseaux de mauvaise augure avait vu juste.Sans que l’on sût pourquoi (tiens, un petit abri pour la nuit !), les mots qui l’hébergeaient se firent plus rares. Il cherchait, parfois en vain, une lettre à coiffer et se perdait dans des textes où aucune place ne lui était réservée ! Touchés par sa détresse, nous décidâmes de mener une enquête ( là, deux abris d’un coup!).
Nous avons rapidement découvert que certaines conjugaisons, passé simple, passé antérieur et autre imparfait du subjonctif, qui permettaient aux verbes d’héberger notre ami, étaient de moins en moins utilisées, ce qui pouvait expliquer cette pénurie de logement. Néanmoins, il y avait quand même (tiens, encore un!) d’autres mots pour l’accueillir avec plaisir. Car enfin, tout le monde l’aimait bien, notre cher circonflexe, on n’allait pas l’abandonner à son triste sort. Alors nous avons dégainé nos stylos.
Et sur un petit air de flûte, hâtons-nous sur le chemin des crêtes.
Notre âne nous accompagne, lourdement bâté.
Ne craignons pas les piqûres des taons déchaînés, nous mettrons de la crème (eh,non, pas de crême)
Nous ponctuons le sentier avec nos bâtons de marche.
Le soleil brûle, mais nous grimpons ; peut-être devrons-nous stopper, gênés par la chaleur.
Nous nous arrêterons dans un gîte et là, assis près de la fenêtre, nous mangerons les crêpes fourrées que nous avons apportées.
Après nous être bien reposés, nous repartirons vers le Crêt de la neige, épiés par des chamois et d’autres bêtes…
Et voilà, nous avons offert à notre ami des mots qui l’hébergeront à sa guise. Et j’en rajoute deux pour terminer.
A bientôt, Ô cher petit « chapeau ».. .
Une belle défense et illustration de l’accent circonflexe !
Bonnes fêtes (tiens, encore deux)…
Une belle défense et illustration de l’accent circonflexe !
Bonnes fêtes (tiens, encore un).
Il était une fois un accent circonflexe qui se riait du manque de logement. Tantôt il logeait en son château, parfois, à l’évêché, souvent chez sa maîtresse. Mais il aurait dû se méfier. Ses habitudes furent bouleversées. Au petit-déjeuner, supprimée la pâte à tartiner.
Bien que la belle enjôleuse utilisât un subterfuge pour contrôler la situation, il soupçonna, en pleine enquête sur la gnôle frelatée, que la forêt-noire d’hier soir, ce gâteau sublime fût quelque peu arrangé. Un arrière-goût âcre dans la bouche qu’il crut faire disparaître avec une crêpe flambée au rhum mais celle-ci avait, un soupçon brûlé plus que de coutume dans la poêle. En mâchant la pâtisserie, un arôme bizarre, il ressentit une extrême fatigue puis une brève interruption de sa lucidité, un bâillement et il demanda, Ô combien ! il fut gêné, à se reposer sur le sofa, dans l’alcôve.
Le lendemain matin, il s’était réveillé dans une espèce d’entrepôt de la rue de l’Aumônerie. Dans l’obscurité, il voulut récupérer de son râteau, se rafraîchir les idées. A tâtons, il essaya de se reconnecter à la réalité. Il avait été séduit par les joues rosâtres de la belle, son parfum entêtant plutôt envoûtant et sa voix câline. Un instant, il se souvint. C’est quand elle leva son verre, elle dit : « A la nôtre ! » Il vacilla, pas sûr de lui du tout et dans un suprême effort, il tituba pour aller se relâcher derrière les rideaux. Il y dormit tout son soûl.
A partir de là, il ne se souvenait plus que vaguement. Dans la nuit, on l’avait transporté. Et cette piqûre au bras qui le démangeait. Sa géôlière l’avait abandonné comme un sac de patates dans un dépôt-vente. Elle lui avait promis un mariage aux acquêts. Bien qu’il l’eût crue pour ses biens issus du droit d’aînesse, c’était embêtant, cette histoire. Il devait maintenant demander une trêve. Ses affaires privées se superposaient à son enquête. Sa fierté de mâle en prenait un coup. Il n’avait même pas eu droit à une petite gâterie. Elle l’avait enchaîné. Quel rôle voulait-elle lui faire jouer ?
Son binôme éclatait. Et maintenant, c’était plus qu’un désintérêt qu’elle lui manifestait. Elle le prenait pour un fantôme. Plus question de flâner. Opiniâtre, il devait se battre. Soudain, dans l’entrebâillement de la porte, des voix. La porte de fer claqua. Le bâtiment trembla. Un bellâtre et ses deux apôtres apparurent. Un caïd, un hâbleur sans accent ! dont il avait entendu parler prit la parole :
– Alors mon poulet, on joue les maître-chanteur !
Il était autrefois un accent circonflexe qui se riait du manque de logement. Tantôt il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse. Mais il aurait dû se méfier.
Bien sûr qu’il aurait dû se méfier. Mais c’était un vieux de la vieille. Il était impensable, inimaginable qu’on puisse le déloger. Et là, d’un coup d’un seul, il était balayé comme un vulgaire grain de poussière.
Après un temps de sidération, il se mit à penser, avec nostalgie, à ces générations d’écoliers désespérés grâce à lui, à ces bonnets d’ânes honteusement portés encore grâce à lui, à ces adultes transpirant sur des lettres administratives : je met, je met pas, je met je met pas…
Ah c’était le bon temps !
Ensuite il eut un temps de petite folie. Il se voyait danser, chanter en turlututu chapeau pointu.
Puis il se vit en petite hirondelle d’accent circonflexe. Et libre comme l’air il prit son envol vers d’autres horizons.
Il était autrefois un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.Tantôt il logeait au château,tantôt à l’évêché,souvent chez sa maîtresse.Mais il aurait du se méfier.Celle ci, toujours à la pointe des dernières nouveautés,avait décidé de refaire la décoration de son habitat selon les préceptes du Feng Chui.
Le pauvre n’avait plus rien à faire la,il se sentait mal à l’aise au milieu des bouddhas , dans l’odeur de l’encens qui lui donnait de l’asthme.
Sa forme adapté au vol lui permit de s’enfuir vers des lieux plus accueillants.Il erra ça et là quelques temps sans trouver son havre.Puis un jour,dans un petit village perdu entre forêts et montagnes,il se posa sur la tête d’une statue assez mal en point.
Un pauvre apôtre anonyme, juste signalé par sa qualification.L’accent circonflexe s’incrusta épuisé, entre P et T,au dessus d’un O encore visible.
Un paroissien passant par là,remarqua le changement,tomba à genoux en criant: ô miracle!
L’affaire remonta à l’évêché où monseigneur Jérôme résidait.Il vint sur place,constata les faits, déclara jour férié celui de cette découverte, de ce signe divin.Un sculpteur redonna sa jeunesse à l’effigie,des pélerinages furent organisés.
Le paroissien, Côme Legaillard, obtint le poste de gardien du cimetière qu’il briguait depuis si longtemps et notre accent coula des jours heureux,ayant enfin trouvé une place digne de lui.
L’accent circonflexe réfléchit !!! ses amis l’accent grave et l’accent aigü sont ils dans les abîmes ? sans nouvelles, depuis longtemps.
Il est vrai que l’accent aigü voyage beaucoup entre Orange, Marseille, la région PACA, « Eh peuchère » et le sud ouest surtout Agen, Toulouse « Eh con », cet accent chantant qui fait chanter la France.
L’accent grave est situé plutôt vers le haut de france avec leur « A » fermé, leur « chti-mi »mais je me tournerais aussi vers le bourguignon surtout quand un paysan parle, il faut tendre l’oreille pour le comprendre
Et Moi, l’accent circonflexe, avec mon côté pointu, je me situe dans l’île de France, je me sens SDF mais je maîtrise. Je profite de l’hospitalité des uns et des autres. Les évêchés, les cloîtres sont des endroits si hospitaliers que je m’en lasse pas. Le silence des geôles me permet de penser, de créer et d’écrire tous les mots et les voyelles qui me supportent, et leur dire toute ma gratitude
Avec cet accent neutre, je peux m’étendre sans me sentir étranger vers les pays de Loire là où tous les châteaux me gardent leur chambrée de la tour « â »
Mais l’endroit où est mon gîte c’est chez ma maîtresse, la jolie Benoîte. j’adore quand elle rit, car je peux danser sur son « î »sans état d’âme.
Je ne reste jamais longtemps car malgré mon côté enjôleur je suis honnête et ne veux pas gâcher notre rêve en quête de pérennité, en provoquant une fêlure du temps.
En restant dans l’île de France J’aurais dû me méfier car c’est une région qui bannit les accents, je suis un vrai benêt.
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier, obtenir un abri n’était plus aussi facile qu’avant. Ces amis bienveillants en avaient plus qu’assez de leur ami squatteur et commençaient à le lâcher. Il était connu maintenant comme le loup blanc, il prit soudain conscience de ce qu’était la crise du logement.
Il savait que potentiellement il y avait encore moult possibilités pour se faire héberger. Mais monsieur avait ses exigences. Il adorait aller sur une île où tout le monde le prenait pour une icône. Avec sons sens de l’humour, les gens l’idolâtraient. Nul besoin de porter des vêtements extravagants, nul besoin de faire de longs discours, de se croire dans un théâtre, il pouvait y être lui-même et ça lui plaisait. Mais ces derniers temps, il avait eu vent de l’arrivée de nouveaux amis qui pouvaient se passer de lui (non par mépris mais tout simplement par habitude, par évolution) et dont la naissance avait bien sûr réjoui tous les membres du dictionnaire (à part bien évidemment tous les vieux grincheux et les grands réacs). Il était ravi de ces nouveaux membres, plus on est nombreux plus on rit ! Mais il avait peur qu’on l’oublie, tout simplement.
Il se sentit vieux tout à coup. Il choisit donc de s’adonner à un peu d’introspection sur son îlot. Il ouvrit ses vieux grimoires et autres livres précieux et revit avec plaisir les traces de ses ancêtres. Ah quelle élégance ce « s » accolé aux consonnes ! Il s’amusa à prononcer tous ces mots dans lesquels officiaient ses aïeux ! Cela leur donnait un petit air hautain et précieux ! Fenestre et autre forest le réjouissaient. Il comprit d’ailleurs que les petits malins étaient toujours présents sous leurs habits moyenâgeux dans des mots bien d’aujourd’hui !
Cela lui remit du baume au cœur et d’en prendre conscience et surtout de comprendre que la langue évolue tout le temps, tout au long de l’histoire lui redonna espoir. Il trouverait peut-être d’ailleurs d’autres hôtes, dans d’autres pays, dans d’autres contrées. Il allait voyager, il verrait bien ! Il était optimiste ! Il allait trouver ! Et puis qui sait, il reviendrait peut-être dans son pays, déguisé en « s » ou en un autre signe plus ou moins visible. La langue était pleine de richesses et de surprises ! Il y avait eu tellement de bouleversements, qu’il y en aurait encore, toutes les langues changent ! A l’échelle du monde, il y avait eu tant d’ évolutions ! Alors il évoluerait lui aussi ! Et il était fier de penser que si un jour il n’était plus là, des passionnés et petits curieux partiraient à sa rencontre, et découvriraient des trésors d’anecdotes à son sujet.
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement. Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse. Mais il aurait dû se méfier.
Un jour, la duchesse, sa femme qu’il avait épousée parce qu’elle venait de la lignée des accents graves, l’envoya quérir, car il pleuvait dans son boudoir. Furieux d’être dérangé dans ses ébats, il monta à la cime du toit, pour découvrir l’ampleur des dégâts. Les tuiles, plus que centenaires, se faisaient la malle sous les coups de ventôse. Il faillit être entraîné dans son parterre de ronces et se rattrapa à la girouette. Sain et sauf, il alla trouver son palefrenier, son homme à tout faire, et lui donna pour tâche de retaper cette couverture. Cependant, il constata que le coût des réparations dépassait ce que contenait sa boîte à écus. Il mâchait sa rancœur des impôts sur les portes et fenêtres qui l’avaient ruiné.
Laissant patauger son épouse dans dix centimètres d’eau et moisir entre ses murs couverts de salpêtre, il décida de retourner chez la comtesse, sa maîtresse. Il la trouva en pleines câlineries. Sous les accents aigus de la marâtre, il prit ses jambes à son cou en évitant le déluge de bibelots qui lui frôlaient les abattis. Je trouverai bien à me loger chez mon pote, se dit-il. Après avoir trotté, en se dépêchant, durant deux heures sur son âne, une sœur de la charité lui apprit que Monseigneur avait rendu son âme à Dieu dans le courant de la nuit. Il se grattait tant le crâne, pour trouver une idée, qu’il en perdit sa moumoute et que sœur Marie des Anges lui claqua la porte du cloître au nez.
Sur le chemin du retour à son château, il se prit une averse de grêlons qui assommèrent son bourriquet. Sa femme avait levé les voiles et était retournée chez son père qui ne put s’empêcher de lui dire qu’il n’était guère étonné.
Perplexe, Accent circonflexe tomba peu à peu dans un abîme sans fond. Trop fier pour demander l’aumône, il s’engagea sur un trois mâts et partit à la conquête de mondes meilleurs.
Mais, il aurait dû se méfier de la prolifération des fauteurs de troubles qui squattent, aujourd’hui, partout et accentuent gravement la crise orthographique aigüe que le monde de l’écriture traverse.
Des voyelles sont chaque jour déshabillées, des phrases violées derrière des tweets malfamés où la police grammaticale n’ose plus s’aventurer pour corriger les fauteurs. Un petit a témoignait, l’autre jour, de la violence ordinaire qu’il subissait chaque fois qu’il prenait les trans-posts en commun, s’étant vu arracher son accent grave qu’il n’osait plus porter, laissant des sujets livrés à eux-mêmes et qui se faisaient conjuguer sans leur accord, quand ils n’étaient pas vulgairement tronqués, mutilés et laissés, là, inanimés, dans la trame, en état de choc, se vidant de leur sens, avant qu’un usager du réseau Tweet-Express-Régional ne lève enfin son gros pouce.
Il aurait dû, oui, laisser son chapeau à la maison, quand il voulut, avec son accent haut de forme, déloger, en grande pompe, l’opportun qui squattait chez sa maîtresse par l’entrain d’un tweet grandiloquent au subjonctif passé de mode.
Qu’elle ne fût pas sa surprise, quand le têtu vit toute la trame de son éloquence lui revenir dessus, tel un boomerang, et lui ôter son chapeau pour se le faire passer en selfies qui allaient faire le tour du monde.
Voilà, que l’accent, sans complexe, logeait dans la câbane d’un pêcheur chînois, d’un mânoir suêdois, ou d’un lôft new-yôrkais.
Ce n’était pas tant finalement pour lui déplaire, de se faire buzzer ainsi, une fois dans sa vie.
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier… car à force de traîner tantôt à droite, tantôt à gauche, de se croire tout permis et d’arriver à l’improviste, un soir il atterrit chez une flûte.
La flûte, qui était en pleine concentration avant un concert, fût extrêmement contrariée.
Elle voulut le chasser, mais il s’incrusta.
Il se trouvait bien dans ce mot et s’appropria le gîte.
La flûte, qui était militante féministe de surcroît, rumina sa vengeance.
Elle le dénonça au ministère des accents pour abus d’intrusion.
Le ministre des accents, homme zélé comme il se doit, prit la flûte au sérieux et se lança dans une enquête raffinée qui aboutit en 1990.
Il en découla que la flûte aurait dorénavant le droit de refuser la présence de l’accent circonflexe.
Ce serait selon son bon vouloir qu’il logerait chez elle ou pas : C’est elle qui déciderait !
Notre accent circonflexe fut très déstabilisé par cette rectification orthographique qui chamboulait son mode de vie de machiste.
Il s’en voulut d’être entré chez la flute sans frapper d’autant plus qu’elle a fait des émules et que d’autres mots ont porté plainte par la suite.
A présent, notre pauvre accent fait profil bas.
Et comme il me fait de la peine, j’ai décidé de créer un comité de soutien :
« SAUVONS L’ACCENT CIRCONFLEXE»
Mais je dois vous avouer que ça ne se bouscule pas au portillon !
Il était autrefois, un accent circonflexe
qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château
parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier
des contremaîtres malhonnêtes
et de leurs apôtres déchaînés
prêts à tout pour l’empêcher
de bâtir un hôtel dans la forêt
Car il avait des goûts champêtres
Un bûcheron enchevêtra des rameaux de châtaigniers
pour créer une clôture alcôve
En côtoyant des chênes, et des frênes
il a senti renaître une sûreté suprême
et est reparti à la conquête
d’une vie moins coûteuse et sans gâchis.
Aussitôt cloîtré son âme se hâla de bien-être
Grâce aux hôtes de la forêt,
opiniâtres et honnêtes,
il a pu disparaître
dans la presqu’île olivâtre
et verdâtre de ses rêves
Même sous un toit en tôle,
Même dans la fraîcheur d’une geôle
Sous un dôme, sous un faîte, sous un crêpe
Chez l’accent circonflexe
C’est la fête
🐻 CI-GÎT
Le circonflexe, tel Icare, il s’envola. Retourné, voyez ses ailes. Conquête, mâle, on n’en veux plus de ces mots-là ! Je décrète obsolète son usage, tant à l’hôtel, qu’au château, ou dans un gâteau à la châtaigne, partout où la voyelle s’allonge. On n’a pas le temps de s’étaler. En agence de voyage, on lui trouvera d’autres destinations. Là-bas, on lui offrira l’hospitalité, il suivra le guide.
Cette fois-là, c’était une jeune polyglotte qui nous mena par les ruelles pittoresques. Les Circonflexes se transformaient tour à tour en ombrelle ou parapluie. Puis la CIA s’en mêla. We speak english !
Il était autrefois, un accent circonflexe qui se riait du manque de logement.
Tantôt, il logeait en son château, parfois à l’évêché, souvent chez sa maîtresse.
Mais, il aurait dû se méfier… bientôt, il devra payer son impôt. Aucun gîte n’ y échappait. Seule la geôle était examptée. Son rêve s’évanouissait. Depuis qu’il était au chômage, il ne contrôlait plus sa vie. Blême dès le matin, il frôlait la fêlure. Sans relâche, il remâchait ses déboires. Il espérait une trêve…
Il avait même penser à l’hôpital…
Mais il aimait trop les huîtres au dîner.
De naissance, il avait un fort accent. C’était son charme. Il en usait. Avec son chapeau sur la tête, enjôleur, il plaisait.
En quête d’un logement, gratuit, il visita l’archevêque. Ne demanda pas l’aumône. Il se fit drôle. L’homme d’église lui proposa une chambre à l’hôtel pour qq jours. En attendant, la prêtrise. Hébergé à vie, sa tâche dans la vie serait définie. Il pourrait prier à tue-tête et trouver son âme. Il s’éclaterait aux vêpres.
Un nouveau prêtre au fort accent, son petit chapeau sur la tête était né !
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566e/🐀LES EXCLUS
Les ‘ circonflexés ‘ , derniers punis de l’écriture exclusive en château ou évêchés furent relegués.
Plus d’accent plus de chapeau
Tout ‘bô’ ‘môssieur’ on ne salue plus au manoir.
Perruque poudrée recommandée.
Mais le blason à l’auriculaire
Au diocèse, les ‘Revêches’ dissimulent la tonsure sous la mitre mitée.
L’annus au doigt pour l’épiscopat. 🐀