555e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Il était une fois, un thermomètre qui souhait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais…


Chaque exercice créé par Pascal Perrat est un clin d’oeil à notre imagination, l’occasion d’une irrésistible relation avec sa créativité innée.


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23 réponses

  1. Iris79 dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui souhaitait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais il craignait de ne pas y arriver.

    Depuis le temps qu’on le tripatouillait dans tous les sens sans ménagement, il avait constaté qu’avant et après usage, on le barbouillait d’un coton imbibé d’un désinfectant répugnant. Il en gardait l’odeur sur lui jusqu’à ce qu’on l’utilise à nouveau. Certes, il était propre comme un sou neuf mais bonjour les étourdissements ! Il se dit que la prochaine fois qu’il subirait cette torture, il allait anormalement agiter son mercure ! Les propriétaires pour sûr, penseraient qu’ils ne pourraient plus se fier à lui et ça, c’était hors de question pour n’importe quel malade qui attendait fiévreusement de connaitre un résultat.

    Il attendit donc patiemment et quelques jours après les grands froids de l’hiver, il revit la lumière en sortant de son étui. Il savait qu’avant même de pénétrer dans le grand tunnel, il allait avoir droit à la sale manie du coton et du désinfectant. Sans perdre de temps donc, il se concentra sur une poussée des plus inhabituelles. Tout en se dirigeant bien malgré lui vers l’entrée, la main interrompit son chemin et il sut que c’était gagné. Evidemment cela passa par quelques montagnes russes (et vas’y que je te secoue dans tous les sens ! Et plus vigoureusement que jamais !) Il colla autant qu’il le put le mercure aux parois, il fallait tenir, pas le choix ! Quand la main, vaincue, s’arrêta, le thermomètre avait réellement perdu le nord ! Le proprio en grommelant ne prit même pas la peine de le remettre dans l’étui ! Il le mit dans une boite avec d’autres objets qu’il ne connaissait pas mais au moins, il se fit des amis ! Il commençait à entrevoir la possibilité d’un futur ! Son courage et son abnégation furent bientôt récompensés ! Le vieil homme le conduit lui et ses nouveaux camarades dans une déchetterie spécialisée dans les polluants (polluants, polluants, je t’en mettrais moi des polluants…). Et ce ne fut pas tout puisqu’il put vivre dans deux corps différents dorénavant ! Son verre passa par la fonderie et trouva une nouvelle forme de petite coupelle qui servait un scientifique quotidiennement pendant que le mercure s’offrit une seconde peau dans une ampoule fluocompacte !

    Après avoir passé toute cette première partie de son existence dans les trous noirs, il allait éclairer la vie, apporter la lumière ! Sacrée victoire !

  2. Michel-denis Robert dit :

    – Le thermomètre.
    Dans ce film, un acteur comique jouait un quidam passionné de météo. Pour la première fois il visitait la mégapole par un début d’automne pluvieux. Très peu de gens ont pu voir ce film entièrement parce qu’il témoignait d’évènements qui gravissaient les degrés du stress dans un crescendo trop exagéré. Au bout du compte, ce n’était plus supportable. Et malgré les coupures de la censure et de la presse elle-même qui ne donnait de l’actualité que sa version personnelle, toutes les deux faisaient fi de la véracité de leurs propos en donnant le panorama de pourcentages ininterprétables. Tout ceci était calcul. Le thermomètre des sondages, coûte que coûte maîtrisé ne devait laisser paraître que le petit bout de la lorgnette. On ne pouvait apprécier la réalité dans sa totalité. Mais il suffisait de discerner quelques mots dans le discours qui pouvait dire ainsi l’inverse de ce qu’il était censé exprimer. La stratégie d’introduire le doute finement conduisait à augmenter les tirages et à diffuser une intox entre le doute et le réel. Un cinéaste imagina un subterfuge dans le but d’établir sa propre version de cet évènement qui désormais était inscrit dans les archives des films Z. Le personnage venait de passer une vie de labeur, là-bas, au fin fond de sa campagne et pour couronner sa carrière, il s’offrait le luxe dans un grand palace très coté de la capitale. Il fut très fier de payer sa suite l’équivalent de six mois de son salaire de six mois pour une journée et une nuit petit déjeuner compris. En ceci, il obtenait enfin le statut de star que pour vingt-quatre heures certes, mais son sacrifice le valait bien. Il mesurait ainsi l’amplitude entre sa condition de toujours et celle-ci, éphémère. Derrière cette idée en apparence farfelue, il comptait prendre la température de la capitale qui dirigeait son pays. Quand les grooms le virent arriver, escorté par une splendide créature, ils le gratifièrent de tous les égards. On lui octroya même un guide pour qu’il puisse évaluer toutes les nuances de ses nouveaux contacts et s’approprier ainsi l’idée de son dépaysement. Il découvrit tant de beaux monuments extraordinaires témoins de la diversité culturelle. Il s’en émerveilla. Il n’en crut pas ses yeux, ne les avait jamais vus que dans les livres. Cependant, quand il arriva au pied de cette immense tour métallique, il se dit :
    – D’où qu’c’est qu’est le thermomètre ? Ces citadins qui font la pluie et le beau temps l’ont subtilisé. Ceux-là, faut qu’ils s’accaparent de tout. D’un si gros thermomètre, qu’est-ce qu’ils vont en faire ?
    – Mais voyons Monsieur ! Tous les thermomètres sont maintenant affichés électroniquement comme des panneaux publicitaires. Regardez ici et là encore ! dit l’employé de l’hôtel, en montrant les enseignes lumineuses. Visiblement, il le prenait pour un idiot.
    – Allons, rentrons, dit celui-ci déçu. J’ai un rendez-vous de campagne électorale important avec le nouveau président et ma créature doit s’ennuyer seule, dans ce grand hôtel.
    Quand il rentra, personne dans sa chambre ! Sa créature avait disparu. A la réception on lui dit que pendant son absence, on ne l’avait pas vue franchir la porte. Une idée stupide lui traversa l’esprit. Et si elle avait subtilisé ce fameux themomètre ! Puis il se ravisa. Non, ce n’était pas possible. Il remonta dans ses appartements et s’aperçut que le GPS de King-kong, un oran-outang au dos argenté, le localisait au jardin des plantes.

  3. THIERY RESSMER dit :

    Il était une fois un thermomètre qui voulait se rebiffer.. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment si prendre. Il avait bien une idée mais…

    Comment faire ?

    Comment sortir de ce tiroir ? toujours fermé ? Normal pour un tiroir. Il y fait toujours noir.

    Le noir d’ailleurs il en avait marre. Partout où on l’emmenait, il faisait noir et chaud, parfois il y faisait même très chaud. D’ailleurs, il avait remarqué que c’est à ce moment précis, qu’il était, bien souvent, le plus secoué. C’est à cause de cette sonnerie de malheur ! Elle bipe dès que la température excède 37.2, et, pas que le matin. Certainement un moment de doute pour mes utilisateurs qui ne doivent pas me croire. Pourtant je ne mens pas, ce que j’affiche est bien le bon résultat. Je ne suis encore pas défaillant.

    Pour le tapotage, je suis tapoté au démarrage, avant l’utilisation, je sais pas pourquoi, de suite après être sorti du noir, du tiroir, comme si on me réveillait subitement. Pas facile d’être de suite efficace à moitié endormi. Il me fallait être fonctionnel, c’était leur exigence. A peine, ai je vu la lumière, vlan me voilà de nouveau dans le noir. Pfff. Moi j’en ai marre, j’ai envie d’y voir plus clair. Et puis c’est sans compter toutes ces odeurs, sans parler ma pauvre tête qui que l’on nettoie sans cesse à l’alcool à 70 svp, voire 90. Mais qu’est ce qu’elle a ma gueule pour être désinfectée à ce point ? Me suis-je, une seule fois, permis de juger la leur ?

    C’est décidé, je vais m’en aller, avec l’aide de mes complices du tiroir, qui eux aussi, n’ont pas toujours une vie facile, je pense aux rasoirs, crèmes dépilatoires, brosses à dents, fils dentaires, brosses WC, euh ! non non, je m’éloigne là, mais bon ! Bref, je ne veux plus être utilisé. Je veux voir le jouuuur, moiiii.

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Par un pur concours de circonstance, son vœu se réalisa, il n’eut pas à préparer son évasion. On le sortit de sa cachette, Souvent ces objets là sont cachés, il en a vu d’autres, mais ceux là ne sont pas rangés dans les mêmes tiroirs, il n’a, d’ailleurs, jamais su pourquoi.
    Soudain, on le prit, Il vit la lumière mais aussi, encore et toujours, pour peu de temps. Malheureusement il comprit vite ce qui lui arrivait et cette fois ci, il allait se retrouver dans le noir indéfiniment. C’est à l’odeur qu’il reconnut où il était. Il était devenu, après toutes ces années d’expérience, imbattable à ce sujet. Il savait où il était, ce n’était pas ce qu’il avait souhaité mais il accepta son sort. Il était bel et bien dans la poubelle. Restait plus pour lui qu’à attendre de finir dans la grande mais de nature optimiste, il gardait espoir de revenir un jour, autrement, plus élégant, où on ne le tapoterait plus, ne le secouerait plus, ne le souillerait plus.

  4. Urso dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui souhait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais…

    Depuis des années notre thermomètre travaillait dans un hôpital. Il en avait vu des personnes malades et des soignants.

    Étrangement, comme dans la vie d’un être humain, un beau jour il en eut marre : de son quotidien, de son entourage, du job qu’il faisait.
    Il eut la folle ou la belle idée de s’enfuir. De partir à l’aventure. De courir les filles et le monde.

    Mais comment mettre à exécution cette idée ?
    Bon sang. C’est vrai. Comment n’y avait-il pas pensé avant.
    Il connaissait bien Odile la secrétaire du second étage qui tous les jours quittait son service à 19 heures 30. Aussi, pour sortir de l’hôpital il allait se planquer dans son sac à main. Ensuite, une fois dans la rue, il quitterait cette cachette et se volatiserait dans la nature.
    Youpi. A lui la liberté et la belle vie.

    C’est donc de cette manière que par un soir de juillet, monsieur thermomètre quitta à jamais son hôpital.
    Sa disparition passa presque inaperçue. Le lendemain une infirmière vit qu’il manquait à l’appel. Toutefois, jamais elle n’aurait pu imaginer qu’il s’était fait la belle.

    Un fois à l’extérieur de l’hôpital, le thermomètre huma l’air de la liberté. Il pressentit dans son for intérieur que celui-ci n’avait pas de prix.
    Pendant quelques centièmes de secondes, il s’étira sur une pelouse d’herbe bien verte coupée la veille.
    Puis il remarqua un taxi dans lequel s’engouffrait précipitamment un couple bien habillé. Il entendit très clairement
    « Monsieur vite l’aéroport, nous avons un avion qui décolle à 20h30 ».
    Thermomètre ne prit pas le temps de réfléchir. A son tour, il s’élança dans la voiture qui démarra en trombe.

    On aurait dit qu’il avait tout prévu, car quelques heures plus tard, après un vol de nuit qui s’était bien passé, il se retrouva sur une plage abandonnée …
    La belle vie commençait pour lui.
    Il était libre, heureux et en plein soleil.

  5. Françoise - Gare du Nord dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui souhait se rebiffer.

    Il en avait marre qu’on le tapote comme ces cancres qui cherchent à faire monter le mercure pour échapper à un contrôle de physique ; qu’on le secoue pour faire descendre le mercure du suivi en attendant le suivant ; qu’on le souille même, en le faisant pénétrer dans des lieux étranges : moites et dangereux par la voie haute, obscurs et inquiétants par la voie basse.

    Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais il préféra solliciter l’avis du conseil de famille sur son projet avant d’agir

    – «Es-tu au courant de l’énergie que cela va te demander ?» questionna le voltamètre

    – « Cela ne va-t-il pas t’emmener trop loin ? » s’alarma le podomètre

    – « Est-ce que cela ne risque pas de faire un four ? » s’inquiéta l’applaudimètre

    – « Je suis très sceptique. Je ne le sens pas ton plan, je suis à 0 » risqua le pifomètre

    – « J’entends déjà les rumeurs et les hauts cris  qui vont circuler» prédit l’audiomètre

    – « J’en ai déjà des sueurs froides rien qu’à l’idée » confessa l’humidimètre

    – «  Et moi, j’en ai le vertige » surenchérit l’altimètre

    -« Il faudrait se décider maintenant. Le compter tourne » pressa le taximètre

    -« Le temps passe, il faudrait accélérer la cadence» confirma le chronomètre

    -« Ne nous mets pas la pression » s’insurgea le tensiomètre

    – « Peut-être qu’un petit verre ferait avancer les choses » proposa l’alcoomètre

    – «La pluie va arriver et le petit ne sera toujours pas fixé » s’émut le pluviomètre

    C’est alors que l’Ancêtre, l’aïeul de la famille, le Baromètre prit la parole

    – « Mais non la pluie ne va pas tomber croyez-moi. Le temps passe certes mais voyez-vous les enfants il est variable. Ces débats ne sont que tempête dans un verre d’eau »

    La discussion se poursuivit sans de réelles avancées. Le ton monta, les esprits s’échauffèrent, la fièvre s’empara de tous, la crise menaça.

    Et, alors le petit thermomètre sut, au plus profond de lui-même qu’il ne pourrait changer de vie. Il sortit de son étui et entreprit de sonder les fondements de sa famille

  6. Anne LE SAUX dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui voulait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée et même plusieurs mais il hésitait…

    Il choisit d’abord la piste la plus facile : arrêter d’être docile et discipliné, se dérégler, indiquer des résultats farfelus pour qu’on le laisse enfin vivre une vie plus tranquille, moins « secouante ». Il devait devenir incontrôlable, inserviable. C’est ainsi qu’il affichât 31°5 pour le bébé que sa mère estimait fiévreux ; 43°2 pour l’ainé qui avait pris un coup de chaud en jouant au foot. Résultat : on le tapota et le secoua de plus belle, on l’injuria même pour lui faire entendre raison.

    Il adopta alors une nouvelle stratégie : se planquer dans un endroit improbable, là où personne n’irait le chercher. Il choisit le dessous d’escalier. L’endroit était sombre, étroit, poussiéreux et ses compagnons d’infortune n’étaient guère loquaces. Des journaux périmés, des chaussures crottées et défraichies qui sentaient le renfermé et le sous-bois mouillé, quelques outils de bricolage rouillés par l’inaction… Bref, rien de bien folichon ! Il déprimait et devait absolument faire preuve de créativité.

    Il envisagea alors une stratégie détonante ! Envoyer des décharges électriques dans le conduit nauséabond de ses utilisateurs. Peut-être même des mini-missiles de nature à décourager l’adversaire. Mais, à la réflexion, c’était risqué. Soit il allait se retrouver devant le tribunal pour tentative de meurtre avec préméditation soit il allait se décomposer sans panache dans le cimetière des instruments médicaux.

    Bien que las, il ne renonça pas. C’est alors que son mercure s’excita, dopé par une nouvelle idée. Il se mit aussitôt au travail. Il phosphora tant qu’il s’en sentit tout fiévreux. Quelques jours plus tard, il rendit sa copie : des conseils de prévention pour tout type de maladie ou d’événement susceptible de faire monter la température de la maisonnée. Il afficha les notes ainsi rédigées dans les endroits stratégiques : près de l’armoire à pharmacie, sur la porte du frigo, dans les chambres des enfants… Dorénavant, il n’y avait plus de raison de le maltraiter puisqu’on n’aurait plus besoin de lui.

    Pour se récompenser, il s’offrit un nouvel étui douillettement capitonné imprégné d’une réconfortante odeur de lavande. Il songeait même à prendre des vacances au soleil. Les Caraïbes ? Pourquoi pas… Quoique, il lui fallait lui éviter les trop grosses chaleurs… Il profiterait de ce temps de repos pour penser à son avenir. Il se verrait bien offrir ses services pour surveiller le réchauffement climatique de la planète. Enfin, un travail noble et reconnu, exempt de toute brutalité. Fatigué par toutes ces émotions, il s’endormit dans son nouvel écrin, heureux et soulagé.

  7. Françoise Rousseaux dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui souhaitait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais c’était quand même risqué. Il allait devoir jouer serré, s’il ne voulait pas qu’on se débarrasse de lui en le jetant tout bêtement à la poubelle.
    «  Néanmoins, cela vaut la peine d’essayer » se dit-il.
    Ainsi donc, lorsque son propriétaire décida de contrôler sa température, comme il le faisait régulièrement, au lieu d’afficher comme d’habitude le 37 réglementaire, il poussa le mercure jusqu’au 38, mais sans le dépasser….Surprise, légère inquiétude…
    Le matin suivant, nouvelle prise de température: 38 ; on décide de contrôler en milieu de journée : encore 38..L’inquiétude persiste..
    Le soir venu, le thermomètre, imperturbable, affiche de nouveau 38 ! On s’agace, on se demande si par hasard, ce fichu thermomètre ne serait pas un peu… fatigué ?Du coup, le lendemain matin, il va se contenter d’un modeste 36,9 histoire de démontrer qu’il fonctionne correctement.
    On est rassuré, mais le soir suivant, ça recommence : 38, et cette fois ça va perdurer. Au fil des jours, l’inquiétude grandit, on n’ose pas encore aller consulter, mais quand même, ce n’est pas normal, il y a quelque chose…Finalement, on préférerait un bon 39 ; là, au moins, on serait certain d’être malade, on pourrait se précipiter chez le médecin.
    Au bout d’une dizaine de jour, on finit par en parler à son entourage,qui, sans paniquer le moins du monde, propose un remède : ne plus prendre sa température, au moins ..pendant une journée ! On fait un effort, on tient une journée , puis encore une autre, et encore une et on finit par atteindre péniblement la fin de la semaine. Le thermomètre en profite pour se la couler douce, une semaine de congé, c’est inespéré !
    Et puis un soir, on n’y tient plus, le mercure doit reprendre du service. Mais cette fois, au lieu de de foncer vers le 38, il se bloque sur le..35 ! On en reste d’abord tout ébahi, et puis tout à coup, on nettoie le thermomètre avec soin, et on le dépose délicatement dans son étui ..avec un sourire de connivence ; comme quoi, on peut être hypocondriaque et avoir le sens de l’humour !

  8. Kyoto dit :

    – Dans la famille Thermomètre, je voudrais Mercure.
    – Présent. Et en même temps absent.
    – Tu veux en parler ?
    – Il a fallu qu’on décrète que j’étais dangereux, alors je suis tombé en désuétude. Plus personne ne s’intéresse à moi. Il est loin le temps où on m’appelait vif-argent. A ce jour, quand on est un métal liquide, il vaut mieux faire profil bas. Moi, qu’on me secoue, me tapote ou même qu’on me souille, ça me fait plaisir. On s’occupait de moi, on me bichonnait, on me prenait au sérieux et j’étais heureux.
    – Et maintenant, que fais-tu ?
    – Rien, je rêve.
    – A quoi donc ?
    – A la liberté ! Je souhaite aller sur la planète Mercure, j’y rencontrerais sûrement des amitiés.
    – Que ton vœu se réalise.

    – Dans la famille Thermomètre, je voudrais Gallium.
    – Présent mais triste.
    – Tu veux expliquer ?
    – Il est dit de moi que je suis un métal pauvre. Il paraît que je peux fondre dans la main. Comment le saurais-je puisque je suis enfermé dans un tube en verre. J’en ai marre qu’on me tapote, qu’on me secoue et qu’on me souille. J’ai réfléchi longtemps avant de trouver une idée. Finalement, j’ai bloqué le niveau de la température à 42 degrés. On a tout de suite pensé que j’étais foutu et bon à plus rien. Depuis, je me lamente et me sens continuellement fiévreux.
    – Que désires-tu ?
    – Maintenant que je connais Mercure, j’aimerais partir avec lui sur sa planète.
    – Que ton vœu de réalise.

    – Dans le famille Thermomètre, je voudrais Electronic.
    – Nous sommes là. Nombreux et les meilleurs. Et pour longtemps. Plus besoin de tapotement, de secouement, de souillement. Le verdict tombe en un éclair de seconde. Ça vous épate, les anciens ?
    – Ça reflète l’image de la société actuelle. Tout, tout de suite. Quelle décadence ! Ce que vous oubliez de dire, les Comics, c’est qu’il faut avoir fait de Hautes Etudes en Mathématiques pour connaître la valeur réelle de la température interne de tous ces coureurs après le temps.
    – Comment ça ?
    – Au chiffre que vous affichez en une nanoseconde, il faut y ajouter 0,7 degrés. Pas facile, facile !

    Tohubohu général !

    – Demain j’interpellerai la famille Baromètre.

    Personne ne l’entendit !
    Personne ne s’entendit !

  9. Catherine M.S dit :

    Il était une fois …
    Ah non pas ça !
    Je ne veux pas qu’on parle de moi
    En racontant n’importe quoi
    Des fariboles, des histoires folles
    Des anecdotes frivoles
    Frisant parfois la gaudriole
    Que je donne la fièvre
    A ceux que j’approche
    Qu’on me tapote
    Voire me tripote
    A la moindre occasion
    Qu’on me secoue
    Pour un oui ou pour un non
    Tous ces menteurs sont des fous
    Ils clament haut et fort
    Qu’ils ne peuvent se passer de moi
    Qu’il faut me ranger comme un trésor
    M’avoir toujours à proximité
    Pour parer au moindre danger

    Ils disent aussi qu’ils ont peur de moi
    Mais sont fascinés
    Par mon pouvoir de m’élever
    Si rapidement
    Grimper de degré en degré
    En un si court moment …
    Mais moi je n’en ai cure
    De leur vil étonnement
    Je sens d’ailleurs que dans peu de temps
    Je vais mettre sur pied
    Un projet d’envergure
    Et transformer mon rouge mercure
    En un joli filet de cyanure
    Du plus bel effet
    Pour que, définitivement, on me fiche la paix !

  10. Maguelonne dit :

    Il était une fois un thermomètre qui souhaitait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée mais… mais pouvait il faire ça à la douce, belle, coquine et fragile Ysabo. Pourrait il encore se regarder dans une glace s’il l’abandonnait. Il était un objet essentiel dans la vie d’Ysabo.
    Casimir, le mari d’Ysabo était soldat de profession. Onze mois sur douze, Casimir parcourait les campagnes et taillait dur dans les rangs ennemis au cours des batailles.
    Lorsqu’il rentrait il se faisait un devoir d’honorer son épouse.
    Celle ci, dès qu’elle entendait le cliquetis des éperons franchir l’enceinte de la ville, quittait sa belle robe, enfilait une chemise en gros drap, s’ébouriffait les cheveux, et palissait son teint avec de la céruse. Puis elle s’emparait du thermomètre et faisait monter le mercure : 39, 40, voir 41°. Faut ce qu’il faut.
    «  Oh mon bon Casimir, voyez mon état. Je ne suis bonne à rien et ne voudrais surtout pas vous contaminer. Je me meurs mais sachez que vous êtes le seul amour de ma vie. Allez, vaquez à vos occupations, laissez moi à mon triste sort »
    Casimir partait retrouver les filles de l’auberge, au demeurant excellentes professionnelles.
    Faut dire que la migraine n’existait point encore. Elle ne serait inventer qu’un siècle plus tard. Ysabo ne serait plus là et thermomètre, fort décrépit, aurait bien du mal à se faire monter le mercure.

  11. françoise dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui voulait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais d’autres l’avaient certainement déjà eue sans jamais la réaliser et ce pourquoi ?
    Remplacer le mercure par le liquide que mettent les utilisateurs dans leurs cigarettes électroniques, le Macaronille serait particulièrement subtil mais c’est un détail de peu d’importance.
    La question la plus épineuse est : que faire du mercure ?
    Mon propriétaire trouvera seul la solution , ce n’est quand même pas à moi de le faire.
    Soudain je sentis une main me saisir et me mettre dans l’étui.
    Résigné, morose, j’eus juste le temps de penser « personne n’échappe à son destin »

  12. Annick Ory Rondeaux dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui souhait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais… Oh que oui ,  Il en avait vraiment  plus que marre  que  l’on le fasse monter, descendre , que l’on le  secoue….. D’ailleurs ces gestes brusques lui donnaient de plus en plus le tourni. Encore cela , ce n’était par le pire. Ce qu’il détestait par dessus tout c’est quand il fallait s’introduire dans une sorte de conduit. Un drôle de couloir très étroit, et où on y voyait rien. Certaines fois, il sentait quelque chose de bizarre. comme  une sorte de matière. collante et enrobante . D’autres fois  c’était  de la force et du courage  qu’il avait besoin pour rentrer dans ce machin. C’est pourquoi, il avait longuement réfléchi. Il avait choisi le suicide plutôt que de continuer cette vie de M….
    Et  aujourd’hui, en se laissant tomber, il souriait car c’était la fin de l’esclavage  Oui, il sentait que quelque chose d’autre l’attendait. Peut-être de la douceur, une nouvelle odeur……

  13. Annick Ory Rondeaux dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui souhait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais… Oh que oui ,  Il en avait vraiment  plus que marre  que  l’on le fasse monter, descendre , que l’on le  secoue….. D’ailleurs cela lui donnait de plus en plus le tourni. Encore cela , ce n’était par le pire. Ce qu’il détestait par dessus tout c’est quand il fallait s’introduire dans une sorte de conduit. Un drôle de couloir très étroit, et en plus on y voyait rien. Et puis, certaines fois, il sentait quelque chose de bizarre. comme  une sorte de matière. collante et enrobante . D’autres fois  c’était  de la force et du courage  qu’il avait besoin pour rentrer dans ce machin. C’est pourquoi, il avait longuement réfléchi. Il avait choisi le suicide plutôt que de continuer cette vie de M….
    Et  aujourd’hui, en se laissant tomber, il souriait car c’était la fin de l’esclavage  Oui, il sentait qu’ ailleurs quelque chose l’attendait. Peut-être de la douceur, une nouvelle odeur……  

  14. Jean Marc Durand dit :

    Il était une fois un thermomètre souhaitant se rebiffer après une vie de dur labeur Il en avait marre qu’on l’eut tapoté, secoué, qu’on l’eut même souillé dans le tréfonds de ce qui lui apparaissait, au bout du compte, comme le pâle reflet de l’âme humaine. Il se demandait parfois comment s’y prendre. Une idée le chatouillait de temps en temps mais il se sentait trop las, et trop confortable dans cet oubli de fond de tiroir.

    De fait, il en avait soupé de la fièvre des hommes, de leurs petites douleurs enflammées et de leurs cendres chaudes. Il préférait la température des draps propres, neufs, jamais utilisés, ceux d’un mariage écarté, faute de combattants.

    De cette famille, il avait mesuré 2 générations, plusieurs enfants, leurs parents et leurs grand parents. Il avait accompagné les grippes postscolaires, les malaises d’adolescences et les ruptures d’envie de travailler. Un jour, il avait clairement signalé la sournoise présence d’une violente péritonite. Et rien que pour cela, on lui avait fourni un confortable étui rembourré en cuir, on l’avait un peu sacralisé, tel un autre mais nouveau fils de famille, un étranger accueilli, que l’on se transmettait de mains en demains.

    Sauf les derniers du lot, adeptes du modernisme, du tout électrique, pour se laver les dents, se baisser le volet et se chatouiller le mont de Vénus. Eux se préféraient un autre tube d’alcool pour se projeter dans les étoiles de Mercure. Ils l’égarèrent au fond du tiroir d’une commode écartée de la vente aux enchères improbable de l’intérieur cossu d’une maison bourgeoise malheureusement trop proche d’un aéroport pour être rapidement négociée.

    Voilà 3 ans qu’il se prélassait. Il lui avait fallu bien du temps et de la patience pour parvenir à descendre sous les 37,5°. Il espérait dans quelques années tranquilles un 0°, bien sonné, l’authentique substance de la mort.

  15. Fanny Dumond dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui souhaitait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais il ne savait comment faire pour sortir de cette chambrée d’hôpital.

    Nous étions dans ces temps reculés quand les patients se retrouvaient réunis à une vingtaine dans une grande salle. Thermomètre en avait assez de passer de fondement en fondement, d’entendre des gémissements à longueur de journée et de sentir les remugles de la maladie. Parfois, il lui venait la bonne idée de faire baisser ou monter le niveau du mercure, mais ce n’était pas très charitable de sa part ! On a beau être un outil, on a quand même sa conscience pour soi. Certains malades étaient guéris et pouvaient rentrer chez eux, tandis que d’autres étaient à l’article de la mort et se voyaient administrer des cocktails de cheval. Et tous, au grand désespoir de leur famille, s’en allaient les pieds devant.

    Un soir, que la fenêtre était ouverte, il demanda à un pigeon qui s’était aventuré dans la pièce, de le transporter vers son créateur. Il adora ce voyage au-dessus des toits de la grande ville. L’inventeur se gratta la tête un moment pour trouver une idée. Un si long moment que la chère sœur, Marie de la Providence,  se demandait où avait bien pu passer son unique thermomètre ? Elle accusait, tour à tour, sœur Géraldine ou sœur Annabelle de l’avoir volé.  Et les cornettes de s’envoler. Quel charivari dans la chambre ! Les patients étaient au spectacle et même les plus malades se rétablissaient, tant ils se gondolaient.

    Un beau matin, sœur Marie de la Providence reçut un colis livré par la malle-poste. Quand elle l’ouvrit elle se demanda ce que c’était que ce truc que lui envoyait un certain Léonard. Après avoir lu la notice écrite en latin, elle se demanda si ce n’était pas une blague. Mais, curieuse comme elle l’était, elle posa l’appareil sur le front d’un malade. À peine trois secondes plus tard, elle sut que son patient avait 37° de température. Elle renouvela l’expérience dans tout l’hospice et garda jalousement le secret sous ses robes. Elle ne s’interrogea pas plus que ça sur cette providence qui lui laissait le temps d’égrener son chapelet pour remercier son patron de ce miracle.

    Depuis, thermomètre suffoquant se languit dans le noir, mais il est enchanté de faire des caresses sur le front des malades soulagés de ne plus chercher leur orifice et t’attendre cinq minutes pour connaître le verdict.

  16. Antonio dit :

    Il avait bien une idée, mais elle n’était pas sans risques.

    C’était les années 80. Claude François était mort et Lucille ne s’en était toujours pas remise. Fièvre sur fièvre, elle inquiétait son entourage, le thermomètre dans le postérieur ressortait chaque fois avec la mauvaise nouvelle. Ils avaient beau le tapoter, le secouer, l’enfermer dans le réfrigérateur, chaque fois qu’il pointait le bout de son rai… de mercure, il affichait la même désolation.

    Il faisait plus de 40 degrés à l’ombre de Lucille.

    Antoine, le fiston, cancre notoire au lycée Ambroise Brugière de Montferrand, séchait autant les cours que le cannabis qu’il faisait pousser dans un jardin derrière les côtes de Chanturgue, avec son acolyte Yves. Chaque matin, l’ado passait l’épreuve du thermomètre, avec mention « assez bien »… pour rester au pieu. Sa technique du radiateur brûlant était imparable ce qui donnait des sueurs froides au reste de la famille et des montées d’adrénaline au pauvre thermomètre, rouge de colère, à passer du chaud au froid, entre Lucille, le frigo et le radiateur.

    C’en était trop. Il décida de prendre sa revanche et mit en action son plan.

    Après avoir pris la température avec le vieux Mont-blanc,

    [dont la plume avait enflammé le cœur de Lucille, à l’époque où son amoureux lui écrivait des lettres, dix par jour, avant de tomber dans l’oubli, dans son étui, à la naissance d’Antoine]

    Le thermomètre avança son idée et obtint l’accord du stylo, à charge de sa propre revanche.

    Chargé à bloc, au 36 trait des hors-fièvre, l’instrument ne mesurait pas la portée de son plan qui allait faire couler beaucoup d’encre.

    Lucille, transpirante, se leva enfin ! Antoine, non sans que ça le fasse autant suer, se rendit en cours. La fièvre était définitivement tombée avec le verdict du thermomètre, tout heureux d’écrire une nouvelle page de son histoire.

    Quant au Mont-Blanc, quelle ne fut pas sa surprise de se voir reprendre du service sans mesurer l’effet des nouvelles lettres, à l’encre argenté, sur Lucille qui retrouva cette fièvre des premières fois…

    Lorsqu’elle lisait, le cœur battant, qu’il la trouvait belle, belle, belle comme le jour.

  17. camomille dit :

    Il avait bien une idée, mais… mais pour cela, fallait que la famille DUPONT, qu’il servait depuis des lustres, tombât gravement malade.
    Son plan était au point et ça le rassurait.

    – Ah ! Pensait-il, ils vont voir ce qu’ils vont voir les Dupont…
    Fini la maltraitance… Non mais !
    La pire, c’est la mère : à peine les deux horribles petits Dupont ont-ils mal à la gorge ou mal à la tête, qu’elle me sollicite à tout bout de champ.
    Et que je te secoue pour mettre le mercure à zéro, et que je te secoue à longueur de journée.
    Moi je n’en peux plus ! Je suis épuisé…
    Et puis… pas un regard, pas une parole pour moi !
    Quant à l’hygiène… je vous passe les détails.
    Croyez-vous qu’elle me désinfecterait entre deux prises? Même pas. C’est du travail à la chaîne…
    A la fin de la journée, je pue sur la table de nuit.
    Oui, ça s’appelle de la maltraitance. Et je vais me REBIFFER !

    – Comment ? Me direz-vous ?

    – Ça c’est mon secret ! Mais vous allez voir ce que vous allez voir !

    Cependant, les jours, les semaines, les mois passent, et la famille DUPONT se porte à merveille.
    Pas un seul frisson, pas une seul éternuement. RIEN.

    – Décidément, pensait notre thermomètre, cette famille m’aura fait la misère jusqu’au bout.
    Et maintenant que mon plan de vengeance est au point, voilà qu’ils me narguent avec leur santé florissante et je paris qu’ils ne savent même plus où je suis ?

    – JE LES HAIS : Je hais la mère Dupont, je hais le père Dupont, je hais les deux mioches Dupont…

    – Misère de misère. Finir oublié au fond d’un tiroir après 15 ans de service, ce n’est pas possible !

    Notre thermomètre, habité par la vengeance se morfondait de la sorte.
    Mais c’était sans compter sur un événement d’ampleur internationale.

    UN VIRUS allait faire trembler la planète entière.

    On ressortit dare-dare les thermomètres du fond des tiroirs, et on se remit à les utiliser par précaution, par anticipation, par nécessité et même pour aller au supermarché !

    La frénésie de la température s’empara des hommes !

    Notre thermomètre allait pouvoir mettre son plan à profit et savourer sa vengeance.

    OBJETS INANIMÉS, AVEZ VOUS DONC UNE ÂME ?

  18. Dominique PORHIEL dit :

    Il était une fois, un thermomètre qui voulait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il se demandait comment s’y prendre. Il avait bien une idée, mais…
    Voilà maintenant trente ans, trente années complètes plus quelques poussières de temps, qu’il était au service de la famille XXX.
    Ah il en avait vécu des crises, des grippes, des catastrophes en tous genres surtout quand le petit dernier Alphonse faisait mine d’être malade. Mine, oui ! parce que rien ! il n’avait rien le sacré mioche juste une envie de tire au flanc, pas aller à l’école, pas aller se faire piétiner sur le terrain de foot (où il était nul, il faut bien l’avouer … mais tout bas … et surtout pas à ses parents qui idolâtraient le cher bambin et ne le voyaient pas grandir).
    Alors oui, ces matins-là il fallait continuer à faire le job même si la mère doutait (37°2 le matin ! c’est juste normal, non ?) et qu’il fallait y retourner après avoir été secoué, malmené, injurié même ! mais quand même : 37°2 ! on a sa fierté !

    Et puis hier soir, changement de programme, si je puis dire ! c’est Grand’Pa qui avait des fraîcheurs ; lui, solide comme un roc, qu’il disait ! jamais vu le médecin !
    Crâneur,va !

    Mais moi, là, j’ai calé ; je dirais même j’ai culé !
    Un vieux derrière comme ça …. Beurk !
    Un p’tit cul bien dodu, ok mais un truc tout ridé … sans façon !
    Alors tout doucement …. Comme si de rien n’était … j’ai roulé, roulé, roulé, roulé -bon, la table n’était pas si grande ! j’exagère ! ça ne m’a pris que quelques dixièmes de secondes – assez toutefois, pour me rendre compte que je faisais peut être une sacrée bourde mais bon ! j’étais parti … pour partir sans regret. J’avais rempli ma mission et je savais qu’un collègue digital, numérique, sonore et en couleur viendrait très vite me remplacer.

    Et paf ! l’alcool rouge s’est répandu partout (petite vengeance !) je m’étais fait harakiri !

  19. Valérie Terrien dit :

    Ah ah j’adore cette idée. Comment se sortir de la merde alors que vous êtes voués à y plonger régulièrement ? Tout pour une bonne tragédie …

  20. Souris bleue 🐀 dit :
    LE THERMOMÈTRE SE REBIFFE
    Cela faisait  » lulure » que le thermomètre restait allongé au fond du tiroir. Remplacé par ceux qu’on met dans le bec, les tordus qu’on rentre de force dans le conduit de l’oreille et maintenant par les frontaux qui ne touchent même plus la tempe.
    On m’a remisé pour mon mercure ! Après mon intrusion dans le fondement de l’individu j’avais droit à une petite dose d’alcool qui n’était pas pour me déplaire… On me bichonnait.
    Mais, la-haut dans les cerveaux des chercheurs, ça ‘ trouducutait ‘ sec pour m’éliminer.
    Les pauvres malades privés de la petite jouissance que je leur procurais et faisait passer en douceur le 39º7.
    J’étais devenu trop intrusif pour l’époque. Ne pas se toucher !! Voilà ce qu’ils veulent, pas de contact !
    -allez tiens, je me demande bien comment ils font leurs enfants ? Comme les vétérinaires, qui avec un p’tit tube en verre soufflent dans l’dérrière des ch’vaux !
    On y revient au petit tube en verre !
    C’était la belle époque
  21. Phanie dit :

    LA BELLE HELENE

    Il était une fois, un thermomètre qui souhaitait se rebiffer. Il en avait marre qu’on le tapote, qu’on le secoue, qu’on le souille, même. Il avait bien une idée, mais il se demandait comment s’y prendre…

    Après tout, il était loin d’être indépendant. Il n’avait jamais appris à se débrouiller tout seul. Il ne savait même pas sortir de son étui…

    Mais quand il avait vu la poire médicale, la “belle Hélène”, comme on l’appelait dans le milieu, son mercure ne fit qu’un tour et c’est là que son idée émergea…

    Il avait entendu dire que son mercure était toxique, il suffisait d’une petite fêlure et hop, le tour était joué, on avait plus qu’à s’en débarrasser… A lui la liberté !

    Il avait vu de quelle manière la “belle Hélène” était chouchoutée : on la massait, on la pressait, on prenait le temps…, alors qu’avec lui le temps était compté…, en une minute le tour était joué…

    Toujours le même refrain : on le tapote, on le secoue, on le souille, on le nettoie et puis on le range dans son étui et personne ne s’aperçoit qu’il étouffe… Et l’envie de se rebiffer le bouffe…

    C’est justement à un moment comme celui-ci que la poire le remarque pour la première fois… En un regard elle comprend son désespoir car elle aussi en a marre d’être souillée, elle aussi a soif de liberté.

    Elle profite d’un “prout” improvisé mais bienvenu pour s’éjecter de l’endroit où elle était emprisonnée.

    Le hasard fait qu’elle atterrit sur le thermomètre qui était posé en équilibre ; les deux objets se retrouvent à terre en moins de deux ; durant le vol l’étui du thermomètre s’était ouvert et lorsqu’il est arrivé avec fracas au sol, une fissure est apparue.

    Ce n’est pas du tout le scénario qu’il avait prévu et la blessure était plus grave qu’elle ne parut… C’est ainsi que le mercure s’est répandu en petites gouttes allant percuter la poire restée immobile non loin de lui.

    Puis c’est l’agitation, on le prend avec des gants, on le met dans un chiffon avec la “belle Hélène” et tous les deux se retrouvent dans un endroit perdu avec d’autres détritus qui les accueillent chaleureusement. On soigne sa blessure avec un pansement. Ici, on est bienveillant. Il s’y sent bien, surtout en compagnie de sa nouvelle amie pour qui il ressent bien que plus que de la sympathie…

    Et c’est ainsi que commence sa nouvelle vie !

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