538e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Un cheveu rencontre un poil sur un oreiller.
Racontez.


Qui souhaite participer à cet exercice doit se souvenir de l‘enfant qu’il fut. Laisser-le jouer avec. 
Oubliez tout souci de perfection et laissez votre imagination foncer tête baissée dans le brouillard de vos pensées.
Acceptez de ne pas tout contrôler, de vous
tromper de mot, d’orthographe, etc.

Faites confiance à l’inspiration du moment, l’idée que vous cherchez va trouver sa forme en même temps qu’elle jaillira.

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45 réponses

  1. Maïté P dit :

    L’un était petit, trapu et rêche. L’autre était long, souple et soy… euh non, rêche aussi. Ils furent abandonnés là par leur hôte ingrat.
    Que vont-ils devenir ?

    Peut-être resteront-ils là indéfiniment à mourir d’ennui ? Dans cette hypothèse plus jamais ils ne verront la lumière du jour ou ne sentiront la brise fraîche les faire voleter. Dans ce cas, et je ne leur souhaite pas; parce que rester accroché à un oreiller pour l’éternité ça ne doit pas être très passionnant ; ils pourraient se côtoyer et pourquoi pas devenir amis. Ils auraient des conversations interminables sur les savons les plus efficaces ou les huiles les plus douces. Ils pourraient parler à bâtons rompus de leurs expériences de vie. Peut-être ne s’ennuiraient-ils pas ?

    Mais cette hypothèse est, chers lecteurs, totalement dépendantes de l’hôte. Et oui ! Tout dépend de la fréquence à laquelle ce dernier lave ses draps.

    Dans l’hypothèse la plus probable où l’hôte lave ses draps, ils pourraient être emportés dans les tourbillons de la machine à laver. S’accrocheraient-ils ou lâchereraient-ils les mailles du tissu ?

    Dans le cas où ils lâchent, ils finiront dans les égouts et retrouveront sans aucun doute une multitude d’autres poils et d’autres cheveux venus d’origines diverses. Ici, les cheveux se retrouveraient avec les cheveux et les poils avec les poils. Nous connaissons tous, pour peu qu’on ai un peu voyagé, ce besoin qu’on a, être humain, de se diriger instinctivement vers ceux qui nous ressemblent le plus. Est-ce pareil pour les poils et les cheveux ?

    Et s’ils avaient tenu et qu’ils s’étaient accrochés fermement aux mailles. Ils seraient certainement, en ce moment même, en train de prendre un bain de soleil toujours accrochés à leur taie d’oreiller. Et là, feraient-ils connaissance ?

    Ce sont de telles hypothèses qui occupèrent mon esprit lors de cette fameuse journée où je fus alitée dans ce lit qui n’était pas le mien. À qui était-il ? De quel être provenait ce poil et ce cheveux ? Venaient-ils au moins de la même personne ?

  2. Françoise Gare du Nord dit :

    – « Mais qui es-tu ? Que fais-tu là ? » interroge le cheveu, sur un ton un poil agressif

    – «Mais ze suis  zé moi autant que toi » réplique l’interpellé, un cheveu sur la langue

    – « Non, le poil sur le caillou, c’est moi, le seul, l’unique. Vas-t’en ! »

    Et l’expulsé, faute de pouvoir aller plus haut, fut contraint de descendre dans une narine où il fut conspué par plusieurs de ses semblables visiblement de mauvais poil

    – « Les intrus, ça nous défrise. Vas-t’en !»

    Il chercha refuge dans une oreille, pensant, qu’après ces déconvenues, il pourrait reprendre du poil de la bête. Mais là aussi il fut refoulé en dépit de ses tentatives de les caresser dans les sens du poil.

    – « Nous ne voulons pas d’un poil dans la main. Vas-t’en »

    Le banni continua sa descente, affronta une moustache où les poils en rangs serrés se liguèrent pour l’expulser. « Vas-t ‘en »

    Plus bas, une barbe où tous lui tombèrent tous sur le poil « Vas-t’en »

    Il atteint, après avoir traversé une vallée sinuant entre deux dômes, un petit bois où il reçut un excellent accueil.

    Il en fut fort surpris. Ses mésaventures qu’il leur narra lui valurent maintes paroles de réconfort.

    – « Le cheveu sur la tête. Ce n’est un crâneur. Il se considère comme le chef parce qu’il côtoie le cerveau mais en réalité il ne vaut pas un poil de c… »

    – «  Les poils du nez ? Ne te tracasse, ce sont des vaniteux qui ne se sentent plus »

    – « Ceux des oreilles n’entendent rien à rien. Impossible de leur faire entendre raison »

    – « Les poils de la moustache ?

    – «  Quant à ceux de la barbe, d »insupportables raseurs »

    – « Ici, tu verras, tu trouveras de vrais amis. L’ambiance est festive.Tu pourras te libérer de tes tabous. La liberté est totale. Le nu intégral. Un seul mot d’ordre : pas d’inhibition. Notre devise : « Tous à poil »

  3. Michel-denis Robert dit :

    La particularité que l’on remarquait à son contact, c’était ses yeux d’un gris métallique qui se figeaient pendant une éternité, l’instant de glacer jusqu’au sang celui qu’il identifiait au premier de ses gestes. On comprenait de suite pourquoi on l’appelait Regardacier. Dans le milieu, il avait la réputation d’être droit dans ses bottes, des siantags vernies couleur violine rayées de reflets rouges et bleus. Chauve, il ne pouvait être soupçonné de laisser un seul de ses cheveux. Quand Berru tomba sur son dossier, un ressenti immédiat le conduisit à cette question, « A qui profite le crime ? » et c’est pourtant sur lui que s’orientèrent les premiers soupçons. S’il n’avait plus un seul cheveu sur le caillou, peut-être avait-il laissé un poil sur cet oreiller, première pièce à conviction. Comme d’habitude, l’inspecteur utilisa la ruse dans l’approche de son suspect numéro un. Faire le niais en restant dans les limites afin de pas être pris pour un nigaud. Lorsqu’il donna le résultat de ses conclusions, le juge fut étonné.
    – Qu’est-ce, dit celui-ci ?
    – Excusez-moi Monsieur le Juge, pour y voir plus clair, je mets en scène mes personnages, dit Berru en présentant son schéma.
    – Mais ce ne sont que des poils !
    – Pardon, un poil et un cheveu, Monsieur le Juge.
     » – D’où viens-tu, dis le poil ?
    – Je ne sais plus, j’ai perdu la tête.
    – Alzheimer, si tôt !
    – Mais non, idiot, je suis libre comme l’air. A mon avis, on ne va pas
    tarder à nous pincer.  »
    – Vous vous moquez de moi, Berru ?
    – Pourquoi Monsieur le Juge ?
    – Excusez-moi, il faut lire de l’autre côté de la feuille.
     » – A toi de me le dire, si je suis le cheveu du criminel et que je suis pris à me tortiller autour de toi, le poil, je vais être inculpé. Je voudrais être sûr que tu ne me trahiras pas. Aussi, je vais t’occire.
    ‘ C’est pour ça qu’on est sous plastique. On attend les résultats d’analyse. Tu ne crains rien, tu n’es qu’un cheveu. »
    – Mais enfin, dit le juge agacé, ce Matthieu ne peut pas être coupable, il est chauve.
    – Vous connaissez la chanson, Monsieur le Juge, l’exception confirme la règle.
    – Faites-le entrer au lieu de vous amuser.
    Imperturbable, Regardacier entra. Le juge ne prêta pas une attention particulière à la froideur émanant de cette personne. C’est plutôt son pas bien frappé qui poussait à faire baisser les yeux à son interlocuteur qu’il remarqua.
    – Asseyez-vous dit le juge… Monsieur Mathieu, vous êtes soupçonné d’avoir voulu étouffer Madame S… avec un oreiller.
    – Comment aurais-je pu le faire, j’étais à 500km du lieu du crime.
    – Nous vérifierons…

  4. pakita dit :

    Quand la police enfonça la porte de l’appartement, il fallut bien se rendre à l’évidence : celui ci était vide ! Pas de cadavre, pas de sang, bien peu d’indices en fait. Dans la chambre, le lit était certes un peu chamboulé, les draps froissés et s’il y avait eu bagarre, elle était d’un tout autre genre, comme en témoignait la modeste carte de France qui s’y était impudiquement imprimée.

    L’équipe technique releva cependant sur l’oreiller un peu maltraité deux éléments : un cheveu et un poil , lesquels une fois passés au labo, permirent de conclure que le cheveu, blanc, appartenait à un homme d’age très avancé , de santé précaire tandis que le poil , roux, donnait à penser qu’une jeune femme , oui une jeune femme – les progrès de la science sont remarquables et extrêmement fiables – dans ce lit s’était abandonnée….

    Bon dieu!Mais où étaient ils donc passés ? Un presque centenaire qui s’envoie en l’air, c’est déjà pas banal mais qui ensuite s’évapore dans la nature … Pour le commissaire, un sacré coup dur !
    On questionna les voisins. Personne ne savait rien .

    – « Monsieur Henri, Un petit vieux sans histoire, veuf, discret, du genre qui ne fait pas de bruit, avec des enfants à l’autre bout du pays, qui venaient pas le voir souvent d’ailleurs ..enfin moi ce que j’en dis mais tout de même Monsieur le Commissaire,c’est pas très gentil!

    – «  Moi je l’ai vu avant hier matin, il allait chercher son pain comme tous les jours…D’ailleurs, c’est moi qui vous ai appelé quand je l’ai pas vu passer ces deux jours derniers  »

    – «  Demandez donc à sa voisine de pallier. Si y en a une qui doit savoir quelque chose, c’est bien elle, toujours à l’espionner…Faut dire que la Mère Ravier, elle aurait bien voulu se faire épouser. Ben, pensez, il avait des sous le papy et puis, un grand appartement … Alors, vous voyez ce que je veux dire…Seulement ça a pas marché !

    – « Veuve Ravier, Monsieur le commissaire, vous vouliez me parler ? Mon voisin ? Disparu ? Non Je ne vois pas …D’ailleurs nous ne nous fréquentions pas »

    Cela n’allait pas être facile !Mais c’était sans compter sur la sagacité du commissaire qui fort habilement réussit à lui tirer les vers du nez

    « Avant hier soir, très tard, j’ai entendu sa sonnette mais je ne peux pas vous en dire plus. Voyez vous commissaire je suis discrète, moi. Chacun chez soi »

    «  Une grande bringue rousse, d’un vulgaire ! Je préfère ne plus y penser
    ….
    « Vous vous rendez compte Commissaire , quel manque de savoir vivre . Mème si j’avais pas voulu entendre, je n’aurai pas pu faire autrement vu le boucan. A son age , quel vieux cochon ! »lâcha la jalouse avec un frisson .

    Merci Madame Ravier, votre témoignage nous aura été d’un grand secours dans cette affaire.

    Travail minutieux du divisionnaire : questionner le boucher, l’épicier et puis les filles de la rue de l’An tiffe, tout à côté , leur montrer la photo du petit vieux, leur laisser le temps de la rigolade un peu salace avant de prendre leurs déposition et découvrir que Monsieur Henri n’était pas un habitué.

    – « C’était la première fois qu’il s’arrêtait. N’empêche que, malgré le choix de filles qui tapinaient ce soir là, , c’était vers Lola qu’il était allé, tout droit . Faut croire que les rouquines ça l’émoustillait le papy. Il lui a donné rencart pour le même soir , tard, une adresse glissée dans un gros billet . Enfin, c’est ce qu’elle nous a raconté. 
    – Eh les filles , maintenant que j’y pense, Lola , ça fait deux jours qu’on l’a pas vue ! »

    On a perquisitionné chez la rousse Lola…Il y avait plusieurs jours déjà que personne n’avait traîné par là. Maintenant il y avait bien deux disparus …

    La famille, de loin, se faisait pressante mais quand le commissaire leur expliqua la situation, suggérant de faire passer des photos dans le journal avec appel à témoins , ils crièrent au scandale : leur père et une catin , enfin !

    -« Pt-et que papy tout seul, y s’ennuyait trop, alors il a pris sa voiture pour aller se promener comme y pouvait plus trop marcher … » remarqua avec beaucoup d’à propos l’un des loupiots

    – la voiture ? Votre père avait une voiture ? Il conduisait ?
    – plus depuis longtemps, mais il n’a jamais voulu vendre son vieux tacot , C’est un grand sentimental, avec des petites manies de vieux, vous voyez ce que je veux dire C’aurait été que de moi, il y a longtemps qu’il serait parti à la casse, ce tas de ferraille.et puis entre nous, un garage, ça se loue bien , surtout dans ce quartier ou on ne sait jamais où se garer.

    Dans le garage de l’immeuble, sur des étagères bien rangées, une vie tout entière en paquets bien ficelés. Mais la voiture ,elle , manquait .

    De façon plus discrète , en donnant le numéro de plaque d’immatriculation seulement, on fit passer un appel a témoin concernant un véhicule qui aurait disparu et la réponse arriva avant la fin de la matinée. Un pêcheur l’avait vu garée quelques heures au par-avant, , sur le parking de la plage de l’Espiguette, pas loin du Grau du roi . Même que des voitures comme ça on n’en faisait plus, alors il s’était arrêté pour la regarder d’un peu plus près. Belle caisse et dans un sacré état…

    -Vous voulez dire que .… ?
    – Nickel je veux dire ! Un vrai bijou !

    Les choses étaient allée très vite. En quelques heures seulement, ils avaient rallié le parking . Puis, revolver au point – il s’agissait d’une prise d’otage tout de même- ils avaient parcouru en courant les quelques mètres qui menaient à la plage, à travers les dunes frangées d’oyats ployant doucement sous le vent. C’est le commissaire qui les avait repérés en premier .

    La femme, Lola, était assise sur le sable, ses longs cheveux dénoués jouant dans les embruns, faisaient comme une auréole autour de sa tête. Elle ne bougeait pas et de loin, de dos ,on avait l‘impression qu’elle se balançait doucement comme si elle berçait un nouveau né…..

    Le commissaire a demandé à ses hommes de rester en arrière et, seul, il s’est avancé, discrètement pour ne pas l’effrayer. Quand il s’est penché vers elle , elle l’ a regardé comme si elle savait qu’il allait venir, , comme si elle l’attendait . Son visage était barbouillé de larmes mais elle souriait pourtant

    Niché au creux de ses bras , plus tendres qu’au berceau au nourrisson, Monsieur Henri reposait, les yeux fermés.

    Elle était allée au rendez vous. Il l’avait ému par sa délicatesse et ses manières un peu désuètes et elle l’avait aimé , doucement , tendrement comme elle l’aurai fait avec un adolescent à sa première fois. Puis, au creux de la nuit, corps contre corps , dans la même chaleur , à demi mots, blotti tout contre son sein, il avait murmuré que quelques jours plus tard, ses enfants allaient le mettre dans une maison de retraite … Mais ça , Monsieur Henri , il n’en voulait pas . Finir sur une chaise roulante, les mains tremblantes, un restant de compote sur le plastron et de la merde plein le pantalon , ça non !

    Son vieux corps, de colère et d’angoisse soudain rempli, s’était raidi à cette pensée! Et puis, gêné de s’être livré avec tant d’impudeur, pour lui changer les idées et faire dans le plus léger, il lui avait raconté de vieux et beaux souvenirs. Et elle l’avait écouté, rêvant de cette mer qu’elle ne connaissait pas et c’est ensemble que, cette nuit là , ils avaient décidé de partir. Ils avaient pris la voiture et franchement, elle avait douté un instant qu’ils puissent faire la route. Mais, vers dix heure du matin, le lendemain, ils étaient rendus . C’était extraordinaire de voir comme la joie avait transformé le vieil homme, il était tout excité, comme un collégien qui fait une fugue . Un super co pilote ! Il n’arrêtait pas de parler, de lui raconter le passé , craignant toujours de l’importuner ou de radoter comme le lui faisait remarquer si souvent ses enfants. Mais Lola, cela ne la dérangeait pas parce que, toute jeune, elle avait été abandonnée. Alors tous ses souvenirs qu’il lui offrait, ça lui faisait chaud au cœur comme si elle avait enfin trouvé un parent, une famille .

    Ils avaient laissé la voiture, pris le petit chemin qui mène à la plage .Elle l’avait installé sur le sable , bien emmitouflé dans une couverture et il l’avait regardé se déshabiller en hâte et courir vers la mer. Elle était si belle si pleine de vie . Son vieux coeur avait cru défaillir quand elle en était ressortie. Venus sortant des flots, à côté , c’était du pipeau ! Quel fabuleux cadeau !
    Ils avaient mangé du poisson fraîchement pêché, arrosé de vin des sables , quelques fruits aussi. Ils n’avaient pas très faim, L’amour , Commissaire, cela vous nourrit . Ensuite, Monsieur Henri a dormi un peu puis ils avaient marché le long de la plage, à pas menus , l’eau venant caresser leurs chevilles et ils avaient ri, s’émerveillant de tout et de rien, un coquillage, un oiseau, un petit crabe affolé qui fuyait devant eux . Longtemps ils avaient contemplé la mer et, le soir venu, ensemble, avaient regardé le soleil se coucher . Apaisé, heureux , lové au creux des bras de Lola le vieil homme avait soupiré en fermant les yeux : «  merci Lola » . Et, quand le soleil était passé de l’autre côté du monde, Monsieur Henri, serein, l’avait rejoint .

  5. Urso dit :

    Un cheveu rencontre un poil sur un oreiller.
    Racontez.

    C’est bizarre ce petit poil, je le rencontre toujours à cet endroit.
    – Eh petit poil que fais-tu ?
    – Salut, salut. En ce moment je suis triste. Ma copine vient de partir avec un cheveu.
    Je crois qu’il est blond et un peu bouclé.
    Tu le connais peut-être ?
    – Non ça ne me dit rien répondit cheveu.
    – Alors laisse-moi dit petit poil, un peu énervé.
    Et il le vit s’en aller errant à travers l’oreiller.

    Cheveu ne paraissait pas convaincu par ce que petit poil avait dit.
    Il pensait qu’autre chose le rendait triste.
    Cheveu lisait beaucoup de romans policiers et se prenant subitement pour un enquêteur de police – un détective privé, se décida à suivre son compère.

    Peut-être que cheveu ne fut pas discret dans sa filature, car très vite, petit poil vit que cheveu « marchait » sur ses pas.
    Voulant s’amuser un peu, petit poil fit plusieurs zig-zag sur l’oreiller, changea de direction sans raison apparente.
    Même il s’arrêta de marcher pendant quelques minutes, puis reprit sa route.

    Cheveu fit semblant de ne rien voir et continua malgré tout à suivre petit poil.
    Ce petit jeu dura un moment.
    Puis petit poil se lassa.
    Se tournant vers lui, avec le poing dirigé vers cheveu, il lui déclara d’un ton autoritaire :
    – Arrête d’aller là où je vais.
    Veux-tu me laisser tranquille !
    Sinon j’appelle la police des cheveux.
    – Ok fit cheveu tout penaud.
    Mais au moins peux-tu me dire exactement où tu vas et ce qui te rend triste.

    Petit poil n’en croyait pas ses oreilles.
    – Bon sang je cherche ma copine qui s’est enfuie, envolée. Je te l’ai déjà dit.
    Depuis des jours je ne la vois plus.

    – Ah fit cheveu tout sombre. Comment s’appelle-t-elle ?
    – Ben c’est Poilâne répondit petit poil.

    Cheveu écouta mais ne dit rien car il savait, par un autre ami, que la petite Poilâne avait quitté récemment l’oreiller.
    Elle était partie, très loin … semble-t-il, avec autre poil …, qui fait du bon pain …

  6. françoise dit :

    Un cheveu rencontre un poil sur un oreiller.
    Racontez.
    Ile cheveu s’interroge :
    Mais qu’est-ce que c’est ?
    Un cheveu nain ?
    Non çà n’existe pas, j’en aurais entendu parler !
    Un cheveu sur la langue
    non c’est une expression
    il faut que j’arrête sinon notre tête va avoir des cheveux blancs
    à force de nous les couper en quatre
    et notre maîtresse qui parle avec un cheveu sur la langue
    va nous massacrer
    déjà,que l’autre jour quand elle nous a fait décolorer
    un poil de cul qui s’était égaré
    a ricané
    il peut bien se moquer
    ce n’est pas son aspect
    qui nous ferait fuir
    non c’est son odeur
    il paraît qu’il n’y est pour rien
    il vit au mauvais endroit :
    près d’une cheminée
    qui évacue des odeurs malodorantes
    parfois de chou, de betteraves, de salsifis,que sais-je encore
    il paraît que tous les humains
    sont tous constitués ainsi:
    une tête avec des cheveux, sauf les chauves
    un entonnoir pour avaler,
    un trou du cul pour la sale besogne
    oui mais ce qu’ils ne savent pas
    c’est que nous les gaz on s’évade et qu’on va
    où çà nous chante !
    Ayant beaucoup conversé, le cheveu
    et le poil du cul s’endormirent sur l’oreiller
    tendrement enlacés
    et les gaz se volatilisèrent

  7. Avoires dit :

    Un cheveu rencontre un poil sur l’oreiller.

    «  Ah ! Mais qui es-tu donc ? Et que fais-tu sur mon oreiller ?
    – Mais, comme toi, je me réveille, le jour se lève à peine. Bientôt la fenêtre sera ouverte et nous serons balayés d’un revers de main. Et si nous faisions plutôt connaissance ?
    – Et bien pourquoi pas, présente-toi le premier
    – D’accord, je suis un poil de sa barbe à lui, tu vois, je suis roux-brun et j’ai échappé de justesse aux ciseaux quand il a taillé ses poils durs. Et toi ?
    – Comme tu le vois je suis plus long et plus fin que toi, je suis roux-blond, je suis un cheveu de sa longue queue de cheval…
    – Ah ! oui Je vois bien …
    – Mais tout ça n’explique pas pourquoi nous sommes tous les deux sur mon oreiller…
    – Ne cherche pas. Tu as sûrement remarqué qu’ils sont toujours ensemble et qu’il roule ses boucles douces soyeuses entre ses doigts. Et elle, tu as vu comme elle caresse tendrement sa barbe.
    – N’étions faits pour nous rencontrer ne crois-tu pas ?
    – Tu as sans doute raison …
    – Alors, on fait ami-ami ?
    – Je ne sais pas, il faut que je réfléchisse…
    – Mais à quoi ?
    – Je ne sais pas si j’ai envie de partager mon oreiller…
    – Mais pourquoi ? Regarde, on est bien tous les deux, on papote , on pourrait avoir beaucoup de choses à nous raconter, sur elle, sur lui… Moi, j’aimerais bien la connaître un peu plus : savoir pourquoi elle brosse ses cheveux matin et soir, pourquoi elle les porte attachés, parfois chignotés… Leur couleur est-elle naturelle ?
    – Mais bien sûr qu’elle est naturelle ! Est-ce que sa barbe à lui n’est pas naturelle ? Et pourquoi il la taille avec tant de soins ? Et pourquoi il la peigne avec son tout petit peigne et la parfume ?
    – Tu sais, je crois qu’ils sont tous les deux coquets et qu’ils font tout ça pour se plaire l’un à l’autre…
    – Oui, tu as sûrement raison …
    – Alors, elle est pas belle la vie ? »

  8. oholibama dit :

    Un cheveu rencontre un poil sur un oreillé.
    _Oh bonjour, tu viens d’où toi, je ne te connais pas? D’habitude il n’y a que mes semblables sur « mon » oreillé, alors dis tu viens d’où et tu appartiens à qui? Moi tu sais, j’appartenais à Izidor.Il est gentil Izi mais, il passe sans cesse ses gros doigts sur ma base. Enfin c’était ma base maintenant, je ne suis plus rien et tu sais ce qui me fais de la peine? Ben c’est qu’Izi,il s’en fou de m’avoir perdu.

    J’ai tant de peine moi j’étais bien avec mes milliers de frères,eux aussi, ils vont m’oubliés…Certains vont mêmes finir ici ou dans le lavabo, c’est terrible de les voir tombés par dizaine. Tu sais quoi! Izi il a des trous sur sa base et tu sais…ben lui, il ne voit rien. Avant que je tombe,je me trouvais au-dessus de beaucoup enfin de beaucoup faut le dire vite, mes frères sont tombés laissant place net à « Rien ».

    Izi sifflote en se mirant dans le miroir…faudrait qu’il jette un regard derrière, j’aimerai qu’il le fasse avant que je disparaisse et oui mon vieux…l’Izi il va nous secoués et crois moi pour rester accroché à ce foutu oreiller qui se laisse molester ainsi ben faut de la force et un moral de feu des euhhh. J’allais dire, j’allais dire…

    _Ouais, je sais ce que t’ allais dire le cheveu. Avec vous, c’est toujours pareil, on ne peu en placer une, d’ou je viens? Tu veux vraiment que je te le dise le cheveu? Ah non! Laisses moi parler, c’est à mon tour. Voila, voila mon histoire. Est ce que tu vas l’aimer? Hummm on verra bien, moi, j’y suis pour rien après tout. Izi il a acheté un truc en plastic et hier soir, il était tout droit et le truc en plastic, ben…il le frottait, il le frottait avec beaucoup d’entrain.

    Puis, Izi est devenu tout mou. Il a prit l’oreiller qui lui ne voulait pas participé à cette drôle de danse mais Izi est très fort…alors l’oreiller ben il a perdu et moi aussi. J’étais un beau poil de… et me voila…Tous ça à cause d’un fichu truc en plastic. Je t’en donnerai moi de truc en plastic et la planète alors?

    _Dis, tu crois que l’à d’ou tu viens, il n’y aura bientôt plus de poil attacher à la base?
    _Ouais j’en suis sûr. Il frotte trop fort l’Izidor, déjà que j’ai perdu comme toi plein de frères et de petites soeurs. Izi il va finir chauve des deux côtés…bien fait pour lui. Euh à part ça, s’il secoue l’oreiller, tu permets que je m’accroche à toi? J’ai pas envie de voir le parquet,il parait qu’il y a un monstre qui traîne dans le coin et qui nous engloutit avec avidité.

    _ Ben un poil de … accrocher à un cheveu même long ça fait pas mauvais genre?
    _Oh bégueule,on n’a pas la même couleur, je veux bien le reconnaître mais quand même…on est pote de galère quoi! On est même frère si tu veux bien m’entendre…On vient bien d’Izidor nous deux alors on doit s’accrocher et espérer…c’est tous ce qui nous reste grand-frère, ben oui vu ta taille t’es plus grand que moi mais moi, j’ai un petit plus…je peux t’entortiller. Alors on s’agrippe ensemble?

    Oh la vache, l’Izi il nous a prit de vitesse,il secoue trop fort, je vais lâcher prise, adieu ade…ad… Le poil tomba, cheveu s’accrocha mais une main velue apparut des poils hurlèrent,il est ou notre frère?
    _Argrrr cria cheveu, c’était pas un poil de … c’était pas un faux frère…non un poil fidèle tomber par manque de frisottis,la main baleya avec vigueur cheveu qui à son tour, dégringola par terre.

    Il retrouva le poil.
    _Dis voir pourquoi tu m’as laisser te traiter de poil de …?
    _Ben, comme ça t’avais de quoi dire et puis tu m’aurais laisser parler si je t’avais dit que j’étais juste un petit poil de main?
    Ah la discrimination elle est partout, tu ne crois pas?

    _Euhhh Argrr regarde…ça c’est le monstre,on est foutus tous les deux on est pareil,regarde,il arrive,le monstre goba tous les deux sans état d’âme,poil ou cheveu, c’est du pareil au même,moi l’oreiller,je me garde de jugé après tout…qui suis-je pour le faire hein! Excusez-moi,une autre nuit approche. Izidor s’endort, j’écoute les histoires qui s’enchaînent et les cris de désespoirs de ceux qui s’accrochent à moi.

    Bonne nui, garder au chaud vos cheveux et vos poils après tout…ils sont à vous.
    y.l.
    Sur une idée de Pascal Perrat.

  9. Françoise Rousseaux dit :

    Un cheveu rencontre un poil sur un oreiller…tout d’abord, panne d’inspiration ; et puis tout à coup, ça démarre sur les chapeaux de roues et ça part en vrille….

    Poil de chat,
    chat qui louche,
    louche à beurre,
    beurre et confiture,
    confiture de mûres,
    mur et murmures,
    confidences sur l’oreiller,
    les cheveux sont étalés,
    la boucle est bouclée

    Ouf !

    Le poil est blanc, le cheveu également
    Un petit chat tout blanc, c’est joli
    Mais moi, hélas, j’ai vieilli
    Eh bien tant pis !
    On va brosser l’oreiller
    Et puis on va rêver
    Au temps où les cheveux étaient bruns,roux ou dorés
    Mais les poils du chat resteront immaculés

    Bonne nuit !

  10. Soledad Granger dit :

    Sur l’oreiller
    Deux signes oubliés
    Se dessinent
    L’un clair, court :
    Le poil,
    L’autre brun, long, sombre,
    Le cheveu.

    Messes basses.

    Peut-on s’unir malgré
    Nos différentes pilosités ?

    Incertitudes.
    Timidité.

    Le cheveux dit : « oui » !
    Le poil : « non » !

    Puis, magnétisé par l’éclat du dit-cheveu
    Murmure un oui,
    Dans la nuit.

    C’était un oreiller
    Posé-là

    Au grenier, parmi les vestiges d’antan,

    Ou bien sur le lit féérique
    D’une clairière magique et protégée.

    C’était un cheveu, un poil, tombés,
    Perdus, oubliés.

    Ensemble, ils ont retrouvés un rêve
    Comme inscrit dans leur ADN.

    Un rêve commun,
    Rêvé sur cet oreiller-là,
    Jusqu’au petit matin,
    Qui chaque jour,
    Sur ces deux enlacés, veille.

    Vint un oiseau,
    Par une lucarne de lierre, tressée.
    Voletant, il les aperçu ainsi,
    Improbable couple.
    Délicatement, il les prit
    Dans son petit bec.
    S’envola.

    Il en garnit, son nid,
    Déjà fourni de brindilles,
    De mousse, de fibres plastiques
    Colorées, de duvet immaculé.

    Le poil et le cheveu,
    Ne faisant plus qu’un,
    Brillaient, argentés,

    Ravie,
    La femelle
    Frotta sa tête
    Contre celle du mâle
    Câlins d’oiseaux.

    Bientôt
    Il y aurait quatre, cinq oeufs.
    Puis des petits.
    La vie était là.
    Le printemps aussi.

  11. CATHERINE M.S dit :

    – Y’a quelqu’un ?
    Le silence du petit matin
    C’est lui seul qu’on entend respirer
    Un silence régulier
    Aux confins de l’apnée

    -Y’a quelqu’un ?
    Lance à nouveau le p’tit poil de nez
    Il s’ennuie dans sa cavité
    Il y fait si noir
    Il aimerait bien voir le jour se lever
    Et ses colocataires se réveiller
    Et puis ils ont du turbin sur la planche
    Allez, retroussons-nous les manches
    La poussière à rejeter
    Les microbes à chasser
    Les pollens à évacuer
    Tout cela est très important
    Mais pas autant que ce qu’il attend …

    Son copain, son ami
    Celui qui lui tient compagnie
    Depuis si longtemps
    Le prince de la dyslalie
    Le p’tit cheveu sur la langue
    Qui loge pas très loin de chez lui
    Ils s’envoient des messages codés
    Tout au long de la journée
    Comme font tous les confinés
    Quand l’un tremblote
    L’autre zozote
    Ces deux-là font une sacrée paire
    Avec leur drôle de vocabulaire
    Croyez-moi deux vrais compères !

    – Y’a quelqu’un ?

  12. Kyoto dit :

    – Nom d’un crin ! Fiche le camp d’ici, affreux poil roux ! Si ta douceur est égale à ta couleur, tu dois être rêche et urticant !

    – Quel accueil chaleureux ! C’est enthousiasmant ! Tu as l’air d’être de mauvais poil, mais honnêtement je m’en frise ! Je sais bien qui tu es, noiraud, car…

    – Quoi ? Tu m’insultes ? T’aimes pas les noirs ? T’es raciste ?

    – Tu délires complètement ! J’ai dit « noiraud », pas « négro » ! Tu es éméché ou quoi ? « Noiraud », c’est mignon, c’est doux comme un fil de soie ! Tu dois savoir qu’Elle appelle son corniot, Noiraud. Un amour de chien ! Même si Elle ne le caresse pas dans le sens des poils, il est heureux ! Ce n’est pas un grincheux comme toi !

    – Oh ! Excuse-moi ! J’savais pas ! J’suis désolé ! Euh, tu peux me dire d’où tu viens, joli poil roux ?

    – De sa chatte, Elle…

    – Quoi ? Tu veux dire que…

    – Mais non idiot ! Hier matin, quand Elle est rentrée des champs, après la traite des vaches, Elle était suivie par une chatte tricolore. Un poil maigrelette et fort affamée. A croire que les rats des champs ont fui nos campagnes. Bien sûr, Elle lui a donné le boire et le manger. Et depuis, la nouvelle arrivée ne la quitte plus d’une semelle. Tu vois, pas la peine de te faire des cheveux gris, noiraud !

    – N’empêche, Elle ne doit pas la laisser occuper l’oreiller. Il est pour moi, rien que pour moi, et à Elle bien sûr !

    – Bof ! Il est assez grand pour nous deux. La cohabitation sera une nouvelle et belle expérience pour toi. D’ailleurs, cet oreiller, je l’adore. Il est chaud comme le soleil méditerranéen. Il sent la lavande et surtout les oiseaux.

    – Les… les… zoziaux ? Les bêtes qui volent ?

    – Mais oui, l’oreiller est d’un moelleux exceptionnel car il est garni de plumes. Et mon instinct de poil de chat ne se trompe jamais. C’est gravé dans mes gènes.

    – Tu en sais des choses, magnifique poil roux, tu pourrais me raconter d’autres histoires ?

    – Ecoute, voilà la chatte qui arrive. Elle va se vituler sur l’oreiller, et avant qu’elle ne s’endorme, nous allons lui demander de nous parler de toutes les aventures qu’elle a vécues dans la nature.

    Ainsi, cette rencontre fit le bonheur de chacun.

  13. iris79 dit :

    Un cheveu rencontre un poil sur un oreiller.
    Le cheveu :
    -Ah ben qu’est-ce que tu fais là ? Ce n’est pas ton secteur d’habitude ?
    Le poil :
    -Ah mon pauvre, ne m’en parle pas ! J’ai passé une nuit, je te raconte pas !
    -Ah ben si, j’aimerais bien que tu me racontes justement !
    -Je ne sais pas ce qu’avait mangé le patron hier soir mais on a passé une de ces nuits ! Epouvantable ! tu n’as rien remarqué ?
    -Et bien non ! Tu sais ma patronne a un sommeil de plomb…Le lit pourrait s’effondrer qu’elle n’y verrait que du feu…Alors ?
    -Alors…alors…On a passé une bonne partie de la nuit en dehors du lit…On a plutôt squatté la pièce d’à côté si tu vois ce que je veux dire…Je ne sais pas ce que le patron avait avalé mais il n’est pas près de recommencer ! Entre les toilettes, la salle de bain, la douche en pleine nuit, je suis crevé ! J’en suis complètement chamboulé ! Ce n’est pas dans mes habitudes moi ! A mon âge, on ne perturbe pas mon quotidien comme ça…Du coup, impossible de trouver le repos. Le patron s’est assis en lisant pour détourner son attention de ses boyaux retournés et s’est endormi appuyé contre un oreiller, l’autre lui servant de support pour poser son livre, tu sais, tu connais ses manies…
    Il n’arrêtait pas de se trémousser, la peur et les gargouillements intenses au ventre. Je n’en pouvais plus, j’ai décidé de me faire la malle avant qu’une autre alerte le pousse une nouvelle fois hors du lit pour un sprint aux toilettes !
    J’ai décidé que ça suffisait comme ça. Je me doutais qu’il finirait par aller dormir sur le canapé. Moi, je n’avais pas du tout envie de renoncer à mon confort. J’étais tout propre contre le léger parfum de jasmin de la taie d’oreiller, pas question de m’en aller. Après ça, j’ai dormi comme un bébé !
    -Je vois ! Pas très sexy cette affaire !
    -Que veux-tu, ce sont aussi les aléas de la vie commune !
    -C’est vrai…Par contre, ce serait quand même plus sympa que tu rejoignes ton secteur. Si la patronne te voit, on est bon pour le tambour et les 1000t/min…Et je crois que tu as déjà eu ta dose de sensations fortes pour la nuit…
    -Tu as raison. Bon ben ravi de t’avoir rencontré quand même…
    -Salut.
    Salut. On se retrouve dans la machine d’ici peu !
    -Oui, je crois quand même que quand la patronne va apprendre ça, on est bon pour un voyage à 60° plus tôt que prévu !
    C’est clair !

  14. Une girafe ce matin dormait sur mon oreiller. Comme à l’accoutumée, elle avait passé son long cou par la fenêtre entrouverte, avait posé sa tête là, pour y somnoler debout, les yeux grands ouverts.
    Un malencontreux battement de paupière lui valut de se coltiner à un cheveu qui traînait sur l’enveloppe du coussin, et qui lui entra, subrepticement, dans l’œil. Et quoi de plus contrariant pour une girafe qui se doit, le jour, d’avoir son outil de perception en constante vigilance, pour surveiller l’horizon !
    La paupière de l’animal battit frénétiquement pour se débarrasser de l’intrus. Mais, ce dernier, après avoir été promptement expulsé, restait résolument accroché à un de ses longs cils bordant sa paupière supérieure.
    Quand on sait que le cil d’une girafe est, dans le règne animal, le poil le plus épais, mesurant pas moins de 1,5 cm de long ; et que le diamètre d’un cheveu humain est d’un millième de millimètre, autant dire que la bataille menée était inégale. David contre Goliath !
    Cependant, le cheveu avait de la ruse et connaissait l’art de la guerre. Il laissa le cil se démener comme un diable afin qu’il s’épuisât et, ainsi, le soumettre sans combat. Il s’enroula autour du cil qui essayait de le désarçonner sur une paupière devenue hystérique.
    De rage, la girafe, plongea la tête de l’oreiller pour l’y frotter dans tous les sens, jusqu’à ce qu’enfin, elle se sente soulagée de l’intrus. Puis, après que son long cou se fut retiré de la fenêtre, elle battit en retraite, avec une humeur qui aurait pu tenir au respect le moindre prédateur venant lui chercher querelle.
    Le cil en moins lui valut quelque moquerie, car son absence se faisait cruellement remarquer. Mais l’animal resta la tête haute, comme il se doit.
    Je retrouvais le malheureux poil, ligoté par le cheveu, hors d’état de nuire à tout jamais, sur mon oreiller dévasté.

    • durand JEAN MARC dit :

      Enfin quelqu’un se souciant du confort des girafes dans nos appartements étriqués. C’est un vrai bonheur de constater cet engagement volontaire et orignal pour nos amis si mal adaptés à la vie en T3. Dans mon château, le paresseux coule des siestes heureuses, suspendu au luminaire en cristal de ma salle à manger. Les roussettes se tiennent chaud, alignés au bord de la vaste cheminée. J’envisage l’adoption d’un éléphant, mais je dois d’abord transformer ma piscine pour lui en faciliter l’accès. Si vous croisez quelque bétail en mal d’adoption, pensez à moi. Sauf les chiens de garde, les chats sans poil, les canaris en cage, les poissons rouge polytraumatisés et les moustiques femelles.

      Bien Cordialement!

      Jean de Marque, seigneur de sa tête!

  15. Patricia dit :

    Bonjour,
    Tiens je ne vous avais jamais vu par ici, qui êtes vous? Ou qu’êtes vous?Parce qu’ici, nous ne sommes pas des individus, nous sommes des cheveux.
    Chacun de nous est un cheveu.
    – Nous, nous, vous parlez de vous à la première personne du pluriel vous. Vous êtes plusieurs ? Mais ou sont donc les autres.
    – Comment ça, eh bien, ici, et là , derri….
    Ahhhh!! y’a plus personne ! Mais comment je vais faire?
    – Expliquez vous?
    – eh bien nous, c’est à dire, moi et toute la crinière, oui je dis la crinière parce que Diane à comme une crinière, ça n’est pas vraiment une chevelure. Bref, moi et toute la crinière nous ne formons qu’un. Bien sûr, je fais partie d’une mèche, mais nous formons un tout, et là je suis toute seule. Mais qu’est ce que je vais devenir?
    -Oh là, c’est pareil pour moi, je suis un poil de jambe. Diane ne s’est pas épilée depuis longtemps, au moins ça permet de voir ce qui se passe à l’extérieur, mais là, je suis seul, et malheureusement, sans mes congénères, je ne suis rien. Je suis perdu, et j’ai peur de tout, je suis terrorrisé.
    – Ah oui, oh eh bien alors nous sommes déjà deux, c’st déjà un bon début.
    – Si vous êtes seul et que je suis seul, nous pourrions déjà nous serrer les folicules pour explorer le paysage.
    – Oui c’est certain, encore que, j’ai peur.
    – Peur de quoi?
    – Du monde qui m’entoure, de ce que je ressens, des courants d’air , de tout quoi. Et puis comment se nourrir sans les folicules?
    – Certes, mais moi aussi j’ai peur, nous avons peur tous les deux,
    – Ah oui, mais ca ne me rassure pas du tout.
    – Alors que faire?
    – Eh bien, nous pourrions y aller, un roulement à la fois, au début, valider, et ensuite, avancer un peu plus… qu’en dites vous?
    – Hmmmm eh bien cela me semble une bonne idée, pourquoi pas. Mais vraiment un tout petit pas à la fois, n’est ce pas?
    – Eh ouiiiii !
    – Ok, alors allons y
    – Merci 🙂

  16. Maguelonne dit :

    _ C’est bien ma veine, je suis coincé hors de ma route et loin du but. Ras le pompon.
    _ Je ne t’ai pas sonné que je sache. Qu’est ce que tu fais là ?
    _ Erreur d’aiguillage et me voilà accroché dans un poil de la moustache d’ Anselme.
    _ Ce matin Anselme a passé dix minutes a se friser la moustache. Et un foutu cheveu de poireau s’enroule autour de mon poil et sape tout le travail en deux coup de cuillère à pot !
    _ Je suis un radicelle.
    _ Non t’es qu’un foutu cheveu de poireau. Dégage !
    _ Peux pas, suis coincé.
    _ Si tu frisais moins aussi . D’abord comment t’es arrivé là ?
    _ Longue histoire. La belle Jennifer en a marre du vieil Anselme. Deux ans qu’elle le travaille au corps et il est de plus en plus gaillard. Fallait trouver un moyen. Le couteau, le revolver, ça risque trop la prison, les champignons aussi. Alors ce matin, elle a tricoté une pelote de cheveux de poireau englués dans de la bave d’escargot. Anselme est un goinfre, elle pensait qu’il s’étoufferait :pelote coincée dans l’œsophage, Anselme tout bleu = Jennifer héritière.
    _ Jennifer est trop jeune, elle ne sait pas tricoter. C’est pour ça que la pelote n’a pas tenu. Anselme est tout rose et moi je ne ressemble plus à rien. En plus elle va payer comptant. Ce soir elle passe à la casserole. Ah ces jeunes !
    _ Alors on va se retrouver sur l’oreiller, chouette. J’ai toujours rêvé d’un autre destin. J’aurais voulu être cheveu de baobab et ondulé au vent…
    _ Les baobabs ont des branches.
    _ Non, ce sont des cheveux. Tu es trop terre à terre. Tu ne mérites pas de te retrouver sur l’oreiller.
    _ Je serai sur l’oreiller, le drap ou un petit coin de peau. Mais toi il y a longtemps que tu auras été balayé. La rencontre d’un cheveu et d’un poil sur un oreiller c’est possible. Mais pas avec un cheveu de poireau. Minable, rejoins les égouts !
    Ainsi fût fait.

  17. blackrain dit :

    – Mais que fais-tu là ? s’étonna le cheveu fin et blond de Cécile, la maîtresse de maison.
    – Je finis ma courte nuit, lança le poil brun qui compressait sa mélanine pour reprendre un peu de couleur.
    – Comment ça ? Un poil sur l’oreiller, je n’ai jamais vu ça.
    – Tu devais donc dormir durant les ébats de cette nuit. Ils avaient plus un poil de sec.
    – Oui, je dormais peut-être. Il m’arrive parfois de manquer de kératine. Alors je m’affaiblis jusqu’à tomber du cuir chevelu.
    – Cette nuit était très cuir mais guère chevelue, plaisanta le follicule qui reprenait du poil de la bête. Mon patron n’avait pas un poil sur le caillou…Ah ! Ah ! Ah !
    – Tu arrives là comme un cheveu dans la soupe, tu t’étires, tu plaisantes et tu racontes n’importe quoi. Tu m’as l’air d’avoir un sacré poil dans la main.
    – Point du tout je…
    – …J’en ai vu des cheveux de toutes les sortes sur cet oreiller. Ma maîtresse a eu sa période grand black avec des coupes afro dans son lit, une période rugby avec des nuques à mulet, une courte séquence comptable avec des cheveux en brosse, son moment baba cool avec de longues tignasses, souvent mal lavées, même rassemblée en catogan, sa période rock avec des bananes gominées, toujours musique mais plus punk avec des coupes à l’iroquoise, sa dérive reggae avec des dreadlocks, puis son amant avocat avec sa coupe à la Titus. Et tu dis que ton patron n’avait pas un poil sur le caillou ? Pourtant tu te trouves bien Là, alors ?
    – Bon arrête de couper les cheveux en quatre ! C’est tout simplement une conduite amoureuse qui a peut-être dérapé. Elle a conduit mon boss à faire un tête à queue et voilà…
    – Voilà quoi ?
    – Mais tu sors du couvant ou quoi ! Le 69 tu connais ?
    – Non, je ne connais personne du département du Rhône…
    – Brrrr ! Je vais finir par m’arracher les cheveux avec toi ! Pour te donner une image je dirais que je ne devrais pas être brun mais plutôt « auburn » si tu vois ce que je veux dire…ajouta-il, très content de lui, avec le rire au bord des lèvres.
    – Non…Je ne vois pas
    – Oui je sais tu es blonde…mais quand même. Comment te dire ça ? Quand deux amants ont bien travaillé…et bien à la fin ils nettoient les outils…
    – Hein…quoi ?
    – Le tête à queue, le 69, nettoyer les outils, ça y est, tu percutes ?
    – Ah oui ça y est, j’ai enfin « pu bien » comprendre.
    – Voilà, très bien. Même s’ils zozotaient, c’est pas un cheveu qu’ils avaient sur la langue.
    – Bon ça va n’en rajoute pas sinon tu vas me prendre à rebrousse-poil.
    Ils éclatèrent tous deux de rire avant de s’endormir à nouveau, entrelacés cette fois, pendant que près d’eux, les corps se reposaient de leurs petites morts.

  18. Nouchka dit :

    La période est calme à l’hôtel rural Tres Cabos. Dans la chambre la plus recherchée, de ce petit établissement sélect des montagnes asturiennes, un poil vient d’apercevoir sur l’oreiller blanc immaculé un cheveu blond.
    Le poil est offusqué par la présence de cet appendice intrus, susceptible de porter préjudice à l’établissement :
    – Vous, le cheveu, que faites-vous ici ?
    – Je me prélasse, ne vous en déplaise !
    – Vous avez un sens de l’humour assez déplacé. Ne savez-vous pas que TOUT doit être irréprochable à l’œil de l’hôte qui choisira d’occuper les lieux ?
    – Vous en faites des histoires pour peu de chose. Vous m’avez vu parce qu’un rai de soleil m’a, un instant, fait briller. Mais vous, poil brun, ne vous sentez-vous pas déplacé dans ce décor de rêve ?
    – Moi, je fais partie du décor, alors que vous, vous ne devriez pas vous prélasser, comme vous dites, ici.
    – Je ne saisis pas les nuances de vos valeurs. Vous, poil sombre et raide, vous seriez plus à votre place que moi, ici ?
    – En effet vous, vous venez de l’extérieur et êtes susceptible d’incommoder le client qui n’a jamais envie de trouver des traces de ses prédécesseurs. Le client aspire, en entrant ici, à imaginer qu’il est le premier à y séjourner et que la chambre est apprêtée pour son seul bien-être. Il n’entend pas partager cette intimité avec quoi que ce soit ou qui que ce soit qu’il n’ait choisi lui-même.
    – Et vous, le poil, vous vous sentez légitime et supposez que l’exigence du client ne sera pas déçue par votre aspect assez peu ragoûtant ?
    – Je suppose que vous ne vous êtes pas échappé de la tête de l’un des membres du personnel de los Tres Cabos, claro ! Sinon vous sauriez que je fais partie du confort de nos hôtes.
    En effet, nos clients peuvent, entre autres, choisir entre différentes qualités d’oreiller. Moi, je suis le composant d’un oreiller en crin naturel. Je prouve par ma présence, l’authenticité de la composition. Tout comme les oreillers en graine d’épeautre assurent, par leur sélection, un confort qui convient au choix d’autres clients, entiende ?
    – Si je résume, vous avez le droit de vous pavaner sur l’oreiller, vous le sombre poil de crin alors que moi, je suis convié à ne fréquenter que les espaces communs de l’établissement, tels que le jardin, le tapis de laine devant la cheminée ou celui en peau de bête de la bibliothèque ?
    OK, j’accepte. Puisque j’ai été oublié ici, je serai ravi de méditer dans l’herbe, devant le somptueux paysage marin ou au chaud sur l’un des tapis à longs poils où il sera difficile de me déloger. Merci de vos explications pleines d’enseignement. Hasta pronto amigo !

  19. Fanny Dumond dit :

    – Dégage de là le nain, s’écrie Cheveu Blond. Pourquoi tu squattes mon oreiller ?

    – T’as pas vu que j’ai échappé à un génocide à la cire chaude et qu’après elle m’a coupé avec sa lame de rasoir et que j’ai voltigé ici ? répond Poil Aux Jambes.

    – Eh ben non, parce que je me morfondais d’être tombé et que mes jours sont comptés.

    – C’est bizarre, on n’a pas la même couleur, s’étonne Poil Aux Jambes.

    – C’est parce qu’elle nous teint et c’est pour ça que nous dégringolons l’un après l’autre suite au traitement à l’acide qu’elle nous fait subir. Je te dis pas la souffrance, tous les quinze jours.

    – Eh ben ! Je crois que nous sommes dans de beaux draps. Nous sommes déracinés, donc foutus.

    – Alors, on va se tenir compagnie en attendant notre fin prochaine, s’émeut Cheveu Blond.

    Le lendemain matin, les deux malheureux blottis l’un contre l’autre, sont secoués par la fenêtre et après avoir repris leur esprit, ils s’aperçoivent qu’ils ont atterri sur un tapis de pâquerettes.

    – Super ! s’exclame Cheveu Blond. On va être bien ici.

    – Si tu le dis, se lamente Poil Aux Jambes. Regarde à gauche, y a un monstre noir qui nous a repérés.

    Un merle moqueur, qui passait par-là, les emporte dans son bec pour construire son nid.

    Que voilà une histoire au poil et bien tirée par les cheveux !

  20. 🐻 LURON'OURS dit :

    🐻 Un cheveu rencontre un poil sur l’oreiller ..
    S’il cille ici le poil sur l’oreiller c’est que, comme sur la soupe il y a comme un cheveu.
    À ‘ macroscope’ ça prend des proportions. ‘Hénooorme’ une vrai chitine de crabe, toute velue. Le poil oint de sébum regrette son pote.
    Sur le pont du sous-marin émerger entre écume et algues, la commandante passe l’équipage en revue. Glabres et tondues au garde à vue. Elle, son crâne luit, lui. Elle l’a vérifié, elle est épilée, alors, cas ne se peut ! Comme les ébats entre un marsouin et un épaulard.🐻

  21. Souris bleue 🐀 dit :

    🐀 UN HOMME AU POIL
    Il n’était plus tout jeune et attachait un soin particulier à sa personne.
    Le soir, toilette faite, il gominait sa moustache, en fixait les pointes avec deux fines pinces reliées par un élastique qui lui encerclait le crâne.
    Il dormait ‘hermétiquement’ avec un masque sur les yeux et fermait les écoutilles par des bouchons d’oreilles. Sûrement pour ne pas entendre ses ronflements qui tenaient du bruit d’un avion qui décolle. Et il n’y avait pas que l’avion qui décollait !
    L’épi aussi ! Il ne disait pas que le front était dégarni, non ! Il avait le front large !!! Une coquetterie qui se remarquait surtout au petit matin. Sur sa tête lisse comme une patate, un épi narquois se dressait haut à l’arrière du crâne, arqué comme un sourcil qui se serait trompé d’endroit.
    Puis, arrivait l’instant du cérémonial. Devant le miroir, il enlevait doucement les pinces de sa moustache, en remontait avec doigté les extrémités en crocs de boucher…
    Il était prêt dans sa dignité de chauve moustachu à affronter sa journée.🐀

  22. Antonio dit :

    — Je ne te connais pas, dit le cheveu, long et brillant, mais j’ai l’impression que l’on vient du même corps expéditionnaire, toi et moi je me trompe ?

    Le poil, court et dru, se redresse aussitôt au garde à vous :

    — Sapeur de la 2ème brigade d’enfanterie de Marine. Je suis le seul rescapé de la bataille du mont Vénus. J’ai défendu ma position jusqu’au bout avant que ces barbares nous tombent dessus et rasent toute la compagnie.

    — Nom de dieu, le mont Vénus ? Celui où le petit jésus a fait son chemin de croix !
    Quel long voyage tu as dû faire pour arriver jusqu’ici.

    — Je ne t’en parle pas, un vrai calvaire ! Je ne sais par quelle siouxerie divine j’ai atterri là. Et toi ?

    — Moi, oh, je me suis accroché comme j’ai pu à mes racines. Je viens de l’arrière-pays d’Occipitalie, tu connais ?

    — …

    — C’est magnifique. Ces cascades vertigineuses en amont du Rhin. C’est là où ont été montées les premières troupes de Chignon. J’appartiens à un de leurs contingents de cavalerie légère qui a été désarçonné sur une attaque aérienne, la nuit dernière. Des assauts de grands doigts fous parachutés nous ont arrachés à nos familles et j’ai été fait prisonnier lors du repli de la troupe sur la taie d’oreiller. Tout ce que je sais, c’est qu’ils sont passés derrière, à l’aube, pour ne laisser aucune trace.

    — Nous sommes donc les seuls survivants de ce ravage… Chut ! Planquons-nous, j’entends quelqu’un venir.

    « Dis-donc, Jean-François, c’est quoi ce cheveu blond sur mon oreiller ? »

  23. Laurence Noyer dit :

    Des cheveux sur l’oreiller

    Cheveux d’anges tombés du ciel
    Accrochés aux rêves de mes sommeils
    Filaments de lune en veilleuse
    Pour ranimer mes pensées voyageuses

    Tous ces temples bâtis
    Sur les nuits d’insomnies
    Semblables au fils tissés
    D’ingénieuses araignées

    L’oreiller sous ma tête devient décor
    Champ de bataille, iles au trésor
    Feuille blanche ou masque de voile
    Fils de la vierge frangés d’étoiles

    Des résidus de songes
    Révélateurs ou mensonges
    Ces cheveux sur l’oreiller
    Ce sont mes mots sur le papier

    J’écris les cheveux hirsutes
    Et de volute en rechute
    Je coiffe les postiches morts
    De toison d’or

  24. Nadine de Bernardy dit :

    – Mais mazette que viens tu encore faire sur mon territoire?Je t’ai pourtant bien expliqué que moi,le cheveu,c’est sur l’oreiller, toi,le vulgaire poil,tu te contentes des draps.Oui ou non?
    Et en plus que caches tu derrière ton dos, malotru?
    – Je l’ai trouvé ce matin, un morpion nouveau né,perdu apparemment
    – Fais voir.Oui il est assez mimi mais tu crois que je n’ai pas déjà assez à faire avec mes lentes et les pellicules?
    – Pitié ,dit le morpion,mes parents m’ont abandonné,ma grand mère est à l’hôpital,mon grand père en prison..
    – Stop,arrête,on se croirait dans le couloir du métro.Viens me voir de plus près .C’est vrai que t’es craquant avec te petits yeux plein de larmes.
    Bon ,le cheveu,laisse le moi.Je vais voir ce que je peux faire.Et maintenant file,voilà les deux cracras qui viennent se recoucher.

  25. camomille dit :

    L’oreiller éternue.
    – Dégagez tous les deux, vite vite ! Je suis allergique à tout élément de la pilosité humaine… Atchoum ! Atchoum !
    Le cheveu et le poil, surpris, ne savent pas où aller.
    Après une nuit fort agitée, ils se son retrouvés contre leur gré déracinés de leur support d’origine: le cheveu de la superbe tignasse de Natacha, le poil de la barbe naissante de Germain.
    – Atchoum ! Atchoum ! Dégagez bon sang !
    Pris de panique, le cheveu et le poil se serrent l’un contre l’autre et pensent qu’il vont mourir ainsi asphyxiés.
    Ce qui fut le cas.
    Ils moururent ainsi,
    L’oreiller se calma.
    Natacha et Germain ne se revirent jamais.
    Tout ça pour ça !

  26. Jean Marc Durand dit :

    Le cheveu sur la langue ne souhaitait que se taire et le poil dans la main partageait son envie de ne rien faire . Ils squattaient le même oreiller, celui d’un confiné levé vers les 6h30. Le bougre avait nourri ses chats et ses poules. Tout était calme sous le ciel des griffes et des becs. Ni coups ni prises. Un petit air de printemps teinté de glacis sournois, le vernis rosé sur une toile de fond d’hiver. Le scribouillard avait consulté la proposition de son ami du bord de lait, la crème des hommes, celle qui vous dessine la moustache du sourire. le cheveu et le poil avait chahuté un peu des mots, le temps de se retourner dans les plis du tissu. Puis tout le monde s’était rendormi. En attendant l’éventuelle piqure d’un nouvel été ?

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