534e exercice d’écriture créative imaginé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
L'animal avait un flair infaillible

Pour ses 40 ans, ses parents lui avait offert un chien détecteur du compagnon idéal.
L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience
inouïe.
Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?

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29 réponses

  1. Patricia dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avait offert un chien détecteur du compagnon idéal.
    L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.
    Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?

    Une odeur peut être mais pour la prescience, je doute, figurez vous que moi un jour j’ai rencontré un homme qui avait pressenti en moi sa future épouse.
    Il avait fait des voyages astraux, se prétendait visionnaire, venu d’une autre galaxie pour aider les humains à construire le nouveau monde. Il connaissait très bien les méthodes de construction révolutionnaires qui allaient permettre d’habiter sans polluer.
    enfin, ca c’est une autre histoire, je m’égare, je m’égare.

    Il avait le don d’entendre mes pensées, et de deviner mes désirs. C’était à la fin fort désagréable, car j’adore cultiver mon jardin secret.
    Je n’avais disait il donc aucun secret pour lui, et il se targuait même de me posséder quelquepart. Cherchant aussi à devancer mes paroles, de sorte que je croie qu’il était mon promis depuis des décennies.

    Sûre de lui, je le croyais aussi, je m’accrochais à sa prescience, et son intuition, ce qui revient au même que le flair, ne dit on pas que celui qui a de l’intuition a du nez?
    Je croyais être sa promise.
    Quand un jour , je me suis aperçue de sa supercherie. Et ça voyez vous, il ne l’avait pas prédit.
    Ni senti.
    Il n’avait pas prédit que je verrais clair en lui, que je me dresserais telle une déesse pleine de sa colère créatrice droit devant lui pour lui dire de filer, sans plus aucun mot me susurer.
    Alors vous voyez, que ce soit pour un chien ou un humain, les voies de dieu sont impénétrables et heureusement cher ami, je m’en réjouis.

  2. Françoise - Gare du Nord dit :

    Pour mes 40 ans, mes parents un peu braques, mon père beauceron et ma mère de sang pékinois, ont décidé, un beau mâtin, de m’offrir un chien détecteur du compagnon idéal.
    Cet animal a paraît-il un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.

    Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ? Et à quelle race de chien faire confiance ?

    Par exemple, j’ai une sainte horreur de l’eau dont on prétend pourtant qu’elle n’a pas d’odeur. Pour moi pas question ni de baignade ni de pêche au gros ou à la ligne. En quoi pourrait bien me servir un terre-neuve ou un labrador pour trouver le compagnon idéal, qu’il soit barbu, nain ou ?

    Je n’aime rien de ce qui est anglais. Ni leur cuisine, ni leur musique, ni leur climat. Pour moi pas question de mettre les pieds dans cette ingrate contrée. Alors, un Yorkshire ou un Fox-Terrier ne me seraient d’aucune utilité pur trouver l’âme sœur

    Je ne bois pas une seule d’alcool. Pour moi pas question de beuverie en tête à tête ni de réunion aux Alcooliques Anonymes. Un Saint-Bernard avec son baril de rhum ne me servirait à rien pour rencontrer le partenaire de toute une vie

    Je hais la violence sous toutes ses formes. Aucun pitbull ni aucun rottweiler ne m’aideraient à trouver l’homme de ma vie

    Je les préfère virils. Alors point de caniche et encore moins de bichon. M ais je n’aime pas davantage les brutes épaisses. Alors pas de bouledogue, de boxer. Aucun d’eux ne trouveraient pour moi mon alter ego

    Ce que je lui demande c’est de me dénicher l’oiseau rare, un compagnon qui a de la race, qui a du chien. Mais surtout quelqu’un de Sym’pa.

  3. Michel-Denis ROBERT dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avaient offert un chien détecteur du compagnon idéal. L’animal avait un flair infaillible doublé d’une préscience inouïe. mais peut-on faire confiance à une odeur ?

    En fait, ce Berger des Pyrénées n’était pas ordinaire. Il avait une curieuse personnalité. Il posa des questions à son nouveau propriétaire. Un vrai fonceur dans le genre comique, il utilisait des trucs. Par exemple, en promenade à la campagne, sur un coup de tête, il entrait chez les voisins, avançait d’une vingtaine de mètres et découvrait un lieu où il se sentait chez lui. Attiré par la nouveauté, il furetait de ci de là, son maître n’existant plus. D’ailleurs, en cette circonstance, le mot maître s’appliquait plus à Gringo qu’au bipède. Celui-ci se sentant seul tout-à-coup se révoltait :
    – Gringo ! Viens ici !
    Le chien se retournait, l’air de dire qui c’est celui-là ? Son large sourire découvrant des crocs sympathiques et il venait quand même en faisant sa tête de mule.
    – Tu ne vois pas que j’apprécie ma liberté.
    Et Pablo se surprenait à lui répondre.
    – On ne va pas chez les voisins.
    – Tu ne vois pas que le voisin n’a pas mis de barrière à son terrain.
    – Ce n’est pas une raison…
    Mais Gringo était déjà parti ves une autre conquête, sa houppelande de longs poils noirs ondulant dans le vent, il trottinait. « Viens ici Gringo ! »
    – Si tu continues, je t’attache.
    – Tu n’as pas pris la laisse avec toi ah ! ah !
    – La prochaine fois, je te tiens !
    – Par la barbichette.
    – Tu vas voir Gringo !
    Quand il montait en voiture, le petit loulou gagnait la place du chauffeur de maître en premier, les deux pattes sur le volant : « En avant toute ! » Avec son sourire commercial, on l’aurait imaginé aisément une casquette sur la tête. Pablo, contrarié une nouvelle fois, n’osant pas l’ôter de son trône, de peur qu’il ne morde. Ce n’est pas qu’il était méchant, au contraire, il avait plutôt une attitude de chef, pousse-toi de là, je sais ce que j’ai à faire. Alors Pablo lançait son jouet à dix mètres et Gringo consentait seulement à sortir du véhicule, tout épris de son nouveau challenge. Avant de rentrer à la maison, Pablo continuait son jeu de Jokari avec le même morceau de corde noué. Gringo assurant le retour, le déposait au pied. Quand venait l’heure du repas, la communication ne se faisant que par le jeu, Gringo mordillait le cou du pied.  » Tiens ! C’est bizarre qu’il m’attrape de cette façon, ça ne fait pas très mal, mais c’est suffisamment appuyé, se disait Pablo. Il veut me dire quelque chose. » C’est inscrit dans ses gènes, le Berger des Pyrénées, avec le Patou est habitué à garder les moutons.
    – Hum ! ça sent bon ! Rentrons, c’est l’heure de la soupe.
    – Je serais toi, je ne me fierais pas à mon flair.
    Mais Gringo n’avait pas que ça à faire, éduquer son maître, ce n’est vraiment pas une sinécure !
    – Dis donc, viens ici Gringo !

  4. Annick Rondeaux dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avaient offert un chien détecteur du compagnon idéal.
    L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.
    Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?

    Quand j’ai découvert cette boule de poil que parents avaient déposé sur mon paillasson j’étais surprise et en colère. Comme pouvaient-ils me mettre devant le fait accompli. Choisir pour moi un animal de compagnie. Au début, j’ai bien essayé de l’ignorer mais j’ai fini par craquer. Ce chiot était tellement chou accompagné du ruban joyeux anniversaire. Je l’ai appelé Happy.
    Quarante quels beaux chiffres, enfin tout dépend de comment on l’envisage. C’est vrai à cet âge, la plupart des gens sont rangés, vaccinés encore plus en cette période. Moi, je faisais partie des exceptions, toujours célibataire. C’est d’ailleurs pour cette raison que mes parents m’avaient surement offert ce chien. Cet animal était soit disant capable de détecter la perle rare. Le vendeur avait dit à mon père qu’il était doté d’un flair et d’une ouïe inestimable.
    Maintenant, Happy a sept mois et je n’ai toujours personne dans ma vie. C’était une belle soirée d’été, c’était la promenade quotidienne d’Happy quand tout à coup, mon petit compagnon à quatre pattes se mit à courir comme un dératé comme s’il avait le feu aux trousses. Si je ne voulais pas le perdre, je n’avais pas d’autre choix que de le suivre dans cette folle échappée. Après avoir bien couru et m’avoir complètement épuisée, ce monsieur a fini par s’arrêter près d’une maison.
    Du fond du jardin s’échappait une odeur alléchante enfin surtout pour un chien. C’est vrai qu’il s’agissait d’une saveur séduisante alléchante de……… Saucisses. Pas du tout folle la guêpe et bien vous me la recopierez, drôle de façon de repérer le compagnon idéal, c’était plutôt le flair de l’estomac qui primait.
    Après une poursuite effrénée, j’étais sur le point d’attraper ce petit chenapan quand je ne sais pas comment, je me suis retrouvé dans le bassin au milieu du jardin. Dégoulinante et furieuse, je m’apprêtais à pleurer quand j’entendis rire derrière moi, c’était le propriétaire. D’une main je tenais cette sacrée laisse de l’autre un poison, la scène était tellement cocasse que je me suis aussi à rire de cette situation. Finalement, le vendeur n’avait pas menti, Happy avait bien un flair infaillible et une ouïe extraordinaire, car grâce à lui la glace fut rompue et le charme opéra.

  5. Bernard Pauchant dit :

    Pour ses 40 ans ses parents lui avaient offert un chien détecteur d’un compagnon idéal doublé d’une préscience inouïe. Mais peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?
    Une vie de Chien (conte pour enfant)
    Il faut que je vous dise : je suis une petite chienne assez jolie, ma foi. Bien sûr, certains trouvent que je suis vieille parce que j’ai déjà cinq ans et que je n’ai plus envie de m’agiter comme ces jeunes chiots qui m’agacent profondément. J’ai du mal à supporter le gamin de la maison, le fils de mes maîtres, qui dès qu’il a un moment lance le plus loin possible ma petite balle jaune et prétend que je la lui rapporte. Stupide, puisqu’il vient de la jeter ! Il faut aussi que je sorte de la maison, qu’il pleuve ou qu’il vente, et que je passe des heures à courir avec lui… « Il est content le chien, chien ». Tu parles !
    Le pire de tout c’est ce qu’ils viennent tous de me faire. On part en vacances, on va comme chaque année au bord de la mer. J’adore ça, m’étendre sur la terrasse mes quatre pattes au soleil et ne rien faire ! Le coffre est chargé. Tiens ! Ils ont oublié mon tapis et mes croquettes… Tiens ! Maintenant on s’arrête sur le bas-côté au milieu des bois. Tiens ! On ouvre la portière, on me jette dehors comme un vulgaire paquet et…on s’en va. Je regarde la Twingo s’éloigner, je cours après puis je marche, je me traine, essoufflée, pendant des heures. Rien à faire : je suis seule au milieu des bois pleins de sales bêtes que je ne connais pas ; je suis seule, moi qui suis habituée aux tapis moelleux et aux fauteuils du salon. J’aboie ou plutôt je hurle, je tourne en rond, je cours dans une direction puis dans une autre, la langue pendante. Epuisée, je m’étends, j’attends. Qu’est-ce que j’attends ? Je n’en sais rien.
    Tiens ! J’aperçois là-bas un chien, un bâtard poilu mais musclé, avec des yeux de braise. Pas mal, l’animal ! Il me tourne autour, je fais semblant de regarder ailleurs. On finit par discuter.
    Lui : Waouh, qu’est-ce que tu fais là, Poulette ? C’est pas un endroit pour une petite chienne comme toi.
    Moi : Au moins, toi tu sais parler gentiment. C’est pas comme tout le monde ! Je suis perdue, mes maîtres m’ont abandonnée.
    Lui : T’en fais pas ! Avec moi, pas de problème. Je vais t’aider.
    Moi : C’est sympa. Comment vas-tu t’y prendre, c’est pas facile de trouver un bon maître, un compagnon idéal.
    Lui : Waouh, Fais-moi confiance, je sais toujours retomber sur mes pattes. J’ai un flair, je ne te dis que ça. On me dit même que je suis un peu magicien : Je regarde dans les yeux et hop, je prédis l’avenir.
    C’est ce que je fais, moi aussi et je le suis. Il a l’air sûr de lui, il renifle de droite et de gauche et nous voilà dans un petit village. Waouh ! Devant une maison, des poubelles remplies d’os, des gros et des petits, avec encore un peu de chair autour ! A s’en lécher les babines ! Pas de doute, c’est là que je vais trouver un bon maître. Pas sûr ! Le boucher, gras et gros, nous jette dehors à grand coups de pieds dans le derrière. KaiK ! Kaik ! Mon copain et moi, on file doux vers un autre village. On ne s’y arrête pas car une tribu de chats nous prend en chasse et nous cassent les oreilles de leurs miaulements imbéciles. C’est en ville, toujours reniflant, que nous finissons par arriver. Je commence à me dire que Drag, car c’est comme cela qu’il s’appelle, n’a pas un si bon flair que ça. Il trouve un cuisinier dans un restaurant – Dieu ! Que ça sent bon- qui nous accueillerait bien mais ses clients me donnent des coups de pieds sous la table. Rien à en tirer, pas même une miette. Il arrive à séduire une vieille fille mais elle habite au 6ème dans un minuscule appartement qui sent la violette. Je ne sais pas vous, mais moi j’ai horreur de ça. Elle a un autre chien avec un petit manteau écossais, un joli collier en cuir rouge et un petit nœud sur le dessus de la tête. Merci ! Une maîtresse comme cela, pas question ! Drag me propose encore des maîtres qui habitent près d’une école. Bien sûr, les enfants me donneront des bonbons mais, à mon âge, je ne supporte plus leurs cris et leurs jeux stupides. Il y a aussi ceux qui crient sur leur pauvres bêtes, « assis, couché – assis, couché – au pied, tout de suite », qui les insultent, qui leur serre le col avec leur laisse, qui les frappent quand ils n’obéissent pas assez vite. De l’esclavage ! Une vraie vie de chien ! Est-ce qu’un humain accepterait ça ? J’ai bien envie de dire à Drag : « tu n’es qu’un menteur, tu ne sais que faire de la lèche. Tu es nul ». Drag, la queue entre les pattes, est mort de honte quand nous arrivons devant une petite maison entourée d’un vaste jardin. Apparemment, personne à l’intérieur, pas de maître en vue mais dans le jardin, jappant gaiment, jouant entre eux, courent dans tous les sens des chiens de tous les âges avec une jolie robe blanche parsemée de points noirs. Je les compte, moi car Drag n’est pas un as du calcul : 99 ! Ils nous accueillent tous les deux sans faire d’histoires. « Tu vois Drag, ici on sera heureux car nous serons libres, entre nous. Les maîtres qui vivent ici aiment vraiment les animaux, tous les animaux. Ils les respectent tout en jouissant de leur compagnie ». Devant la porte de la maison, 101 écuelles attendent les nouveaux amis.

  6. JEANNEAU Claire dit :

    La complainte du malinois
    Pour ses 40 ans, ses parents lui avaient offert un chien détecteur du compagnon idéal. L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe. Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ? Et surtout, peut–on raisonnablement tout miser sur la bonne volonté de la truffe de service ?
    Mon flair infaillible, ma conscience professionnelle, c’est sur le papier, c’est l’image que les humains ont de nous autres, les malinois. Mais les choses bougent, je suis fatigué de renifler, de détecter, d’être de service !
    Moi, malinois, je m’insurge contre l’image que le cinéma et l’imaginaire collectif me renvoient. Le malinois serait discipliné, intelligent et sportif. A moi la guerre, les arrestations musclées, les recherches de cadavres, l’altruisme et l’héroïsme en colonne vertébrale. Et pourtant ! Qui dira la bêtise de certains d’entre nous, qui dira la douceur dans nos cœurs ? Il est temps de changer notre image, il est temps de lutter contre certains préjugés. A moi les rôles décalés. Je veux faire les gaffes de Beethoven, ou vivre les aventures de Lassie. Je veux la bêtise de Scoobi doo, et la roublardise de Diabolo. Je veux être un Clochard et manger des spaghettis avec Belle. Je veux être gentil comme un labrador et même, pourquoi pas, un chienchien à sa mémère !
    Alors, pour elle, je serai tout cela. Protecteur mais maladroit, joueur mais mélancolique, affectueux mais fugueur, intelligent et concon à la fois. Je ne chercherais rien, je ne reniflerai rien, je ne détecterai rien. Mais, elle n’a pas besoin de le savoir. Il lui suffit d’y croire car après tout, l’effet placebo…c’est pas fait pour les chiens !

  7. Soledad Granger dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avait offert un chien détecteur du compagnon idéal. 
L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.
Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?

    C’était lors de son quarantième anniversaire, en tout petit comité,
    Du fait de ce drôle de Virus qui vous plombait tout.
    Juste un petit moment de fête, dans la joie, les rires.
    Ses parents, lui avaient demandé de fermer un instant les yeux, et avaient déposé sur ses genoux une grosse boule de poil. Lorsque elle le vit son coeur fondit telle une glace vanille-fraise au soleil d’été, par 40 degrés..

    Ce grand chiot pataud la fit immédiatement craquer.

    Affectueux, rigolo, il était très joueur. Et elle aimait à le câliner.

    Ils avaient leur langage bien à eux.

    Bien au fait tous les deux qu’il s’agissait pour les parents de trouver le compagnon idéal, ils en avaient déjà parlé, et étaient tombés d’accord.

    D’abord, ils avaient gloussé, pas un chat, même masqué, dans la rue, et les sites de rencontre, virtualité maquillée et sans odeur…même avec le flair infaillible de Mirza…aucune chance de ce côté-là.

    Le compagnon de vie idéal, avait expliqué Claudia a Mirza, il est déjà passé dans ma vie, et s’il est idéal pour moi, je ne suis absolument rien pour lui, tu vois, Mirza, c’est triste, peut-être, mais c’est ainsi, et tu vois Mirza, des comme lui, y en a pas deux…je crois bien que le compagnon de vie idéal n’existe pas pour moi, qui ne le suis pas davantage, idéale.

    Idéal…
    Ça m’embête, ça, idéal…
    C’est le passé, n’en parlons plus !

    Oui, ça marche sans doute, avec parfois un peu de creuse-remue-méninges, pour faire que les quotidiens soient complices, inventifs et tiennent bon la barre du couple « idéal », qui j’imagine s’ils sont honnêtes, ne l’est pas tant que cela, et le sait, mais a plaisir à demeurer en compagnie de l’autre, à vivre chaque instant possible, le simple quotidien qui fait allume une douce étincelle dans leur yeux , les fait briller, lorsque ils se regardent…

    Moi, ça ne me dit plus rien, je n’y crois plus…

    Dit Mirza, sens-moi, sens mes mains, sens ma peau, sens mes vêtements…

    Tu m’aimes bien, je le sais, mais si tu étais un humain…bon mission impossible, quelle idée de te demander cela! Crois-tu que tu aimerais mon odeur, que tu m’aimerais ?

    Et Mirza de la regarder tristement.

    Allez, Mirza, ne nous laissons pas abattre, c’est pas grave, tu sais…

    Et si on réécoutait notre fameux tube, de Nino Ferrer, celui qui t’a donné
    ton prénom et sur lequel nous dansons, et puis aussi ma préférée : les cornichons…

    Peut-être que l’homme idéal, serait un cornichon, tu sais, comme ces hommes « sandwich » qui font de la publicité dans les galeries et les rues, mais avec un justaucorps tout vert, ce serait mignon et rigolo. Il aurait des airs de cosse remplie de petit pois, quelque chose de printanier aussi et j’aimerais son odeur de pelouse fraichement tondue, Il danserait aussi, ça me plairait bien…et puis, avec ma maladresse et ma timidité, on aurait l’air bien, tiens !

    Pourquoi toujours chercher l’idéal et l’excellence, dans des êtres sans simplicité, ni rêve, ni humour.

    L’idéal se cache parfois, dans des êtres qui s’ignorent, ne payent pas de mine, et c’est ce qui fait leur charme, non ?

  8. Urso dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avait offert un chien détecteur du compagnon idéal.
    L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.
    Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?

    Que vais-je faire de ce chien ? Je n’en veux pas. Rechercher un compagnon idéal, à quoi bon !
    Les hommes ils sont tous les mêmes. Au début c’est le grand amour, et ensuite après quelque temps ils se montrent sous leur vrai jour.

    Et puis ça sort d’où qu’un chien puisse trouver un tel partenaire.
    À mon âge ne suis-je pas suffisamment grande pour séduire.
    Oui je peux être d’accord. Un chien il a du flair, un odorat plus développé que le nôtre.
    Tiens je pourrais faire l’inverse. Si c’était moi qui me mettait à chercher une femelle pour lui.
    Bon je sens que je divague.

    Vraiment que vais-je en faire !
    En plus je n’aime pas marcher dans les rues, dans les parcs. Encore moins me promener avec un clébard.

    Oh oh, reprends-toi ma belle.
    Je crois qu’à cet anniversaire – en fait le mien, j’ai 40 balais, c’est fou – j’ai bu trop de champagne et c’est à cause de cela que je me mets à « aboyer ».
    Le brave toutou, lui il n’y est pour rien.
    Et peut-être qu’il ne s’agit pas d’une blague de mes parents. Qu’en réalité ce joli setter irlandais a réellement des prédispositions, un don pour dénicher un amoureux à une femme comme moi.

    Alors mon toutou, si tu as vraiment ces capacités, va vite à la place du village. C’est aujourd’hui le marché, çà grouille de monde, et donc ramène moi un homme, un vrai.
    Comme on les aime par chez nous dans le « Vaudalou » : à point, mijoté, voire mariné au vin blanc.

    Surtout ne te fie pas à l’odeur, à ton odorat. Le parfum des hommes est souvent trompeur. Je le sais d’expérience.
    Ah mais que m’arrive t-il ! Soudain j’oublie que tu es un chien et que ton flair est forcément celui d’un professionnel.
    C’est dommage que tu ne parles pas et que tu ne comprennes pas mon langage. Tu voudrais peut-être savoir quel est mon type d’homme – les messieurs que je préfère : des blonds, des gros, des gentils, des pervers …
    Là dessus je te fais entièrement confiance. Je te donne carte blanche.

    Allez – je t’ouvre la porte – et que la chasse soit bonne. Rentre avec un beau gars. Que tu porteras entre les dents, comme un os. Ah, ah.

    Attend encore un peu. Où ai-je la tête.
    Une précision. Pour la petite histoire je peux te le dire, tu fais maintenant partie de la famille.
    En fait les hommes, d’abord je les adore et quelques jours après c’est fini.
    Tu piges ce que je te dis. Peut-être pas.
    Voilà je ne sais pas si c’est le destin. Dans ma vie, tous les messieurs que j’ai connus m’ont quittée.
    Oh je vois que tu souris et tes yeux deviennent tout brillant. Certainement tu fais de même avec tes copines.

    Tu sais je lis beaucoup de livres policiers. Ah ah que c’est drôle, j’allais dire des chiens policiers.
    Ben, dans une histoire, il y avait un bonhomme qui draguait une nana et d’un coup il lâche, par mégarde, à moins qu’il s’agissait d’une ruse de sa part :
     » Moi, malgré ma jeunesse, je suis déjà veuf. De 2 ou 3 femmes je crois « .

    Vois-tu, avec tous les hommes qui m’ont laissé tomber, des fois je me sens également un peu veuve.
    Et en murmurant, la femme dit à l’animal : en réalité de messieurs, qui se sont évaporés étrangement. Subitement disparus.
    Étrange n’est ce pas mon cher toutou.

    Allez je ne te retiens plus. File donc au marché et reviens avec un monsieur.
    Dans quelques jours, avec ma nouvelle marmite de compétition, on pourra faire un bon pot-au-feu. Ah ah …

  9. Kyoto dit :

    Pour mes 40 ans, mes parents m’ont offert un chien soi-disant détecteur du compagnon idéal. Cela fait maintenant deux ans que nous nous connaissons.
    Je l’ai appelé Lechien. Facile à se souvenir ! Un animal au flair infaillible doublé d’une prescience inouïe. C’est comme dans les pubs et les magazines, il ne faut pas croire tout ce qui se dit.
    Lechien a une extraordinaire intelligence. Il parle et même sourit. Il suffit de l’écouter et de le regarder. Et il est beau. Un magnifique chien-loup bâtardé. Bref, un compagnon idéal.

    Cet après-midi-là, Lechien m’apporta sa laisse. Pourtant nous avions fait notre sortie matinale. Bizarre !
    – Alors, en route Lechien.
    Pas de réponse. Etrange ! Sur le parcours, pas d’arrêt levage de patte. Et surtout pas un mot. Muet comme une carpe. D’habitude, il a mille odeurs à renifler. Ce qui m’amuse beaucoup c’est quand il en trouve une à sa convenance, que de temps pour s’en délecter ! Puis, il s’assoit. Me regarde goguenard, et me dit dans son langage :
    – Odeur de chienne !
    Rien de tout cela aujourd’hui! Pas frais comme un gardon le chien ! Tiens, deux expressions en rapport avec les poissons. Ça m’interpelle. Ah ! C’est peut-être dû au fait que ce midi, j’ai dégusté une queue…de lotte. On se fait plaisir avec ce que l’on a !
    – Mais mon loulou. Tu es malade ? Dis-moi ce qui ne va pas ? Tu as mal à tes papattes ?
    L’inquiétude m’enveloppait.
    – Bonjour Lechien !
    Un homme surgi de nulle part était rentré dans notre cercle familial. Et que je te donne des caresses ! Et Lechien des léchouilles !
    – Léo ! Ferré par Lechien !
    – Ch.…Cha…Charlotte.
    – Et si nous faisions un bout de chemin ensemble !
    Ainsi, ce jour-là, la pêche fut bonne.

    Le jour d’après, Lechien eut la même attitude. Cette fois, j’enfilais le manteau de l’anxiété. C’est décidé, rendez-vous chez le véto ! Pourvu qu’il n’est pas une tumeur au cerveau ! Le chien, pas le véto !
    – Bonjour Lechien !
    Et des caresses ! Et des léchouilles ! C’est pas dieu possible ! Un jour sans fin ! J’hallucine ! La tumeur, c’est peut-être chez moi !
    – Théo ! L’homme à l’oreille coupée ! Mordu par un chien à l’âge de trois ans !
    – Charlotte ! (Plus de bégaiement ! On s’habitue vite !)
    – Et si nous faisions un bout de chemin ensemble !
    Je n’en croyais pas mes oreilles !

    Cela fait exactement sept années que ça dure.
    Lechien est toujours à mes côtés.
    Léo les mardis et mercredis !
    Théo chaque week-end !
    Pour moi, c’est l’idéal !
    Elle est pas belle la vie ?

  10. Maïté P dit :

    Pour mes 40 ans, mes parents m’ont offert un chien détecteur de compagnon idéal. L’animal a un flair infaillible doublé d’une acuité visuelle or du commun ce qui est assez rare pour un chien. Je parle bien entendu de sa capacité à voir, pas de son odorat : nous connaissons bien la capacité de ces animaux à renifler et à connaître tous les évènements du quartier juste avec leur pif. Quant à sa vue, moins efficiente pour un chien lambda est ici particulièrement développée. Ce chien est le produit de longues recherches en génétique. Ces ancêtres ont été tant sélectionnés et croisés avec d’autres espèces que ce chien a hérité d’un chat sa vision impeccable. Qui aurait cru que le croisement d’un chien avec un chat était possible ! C’est bien le cas, je vous le jure ! La preuve en est : « ce chien ». A première vue, on n’y voit que du feu, il a tout du canidé de base, mais quand on y regarde de plus près, et que l’on s’attarde sur son regard, son appartenance au règne des félins ne fait plus aucuns doutes. La science a bien évoluée …

    Pour ce qui est de sa mission à me trouver un compagnon, il n’a pas chômé. Il nous a suffit d’une sortie au parc pour qu’il me dégotte une perle. Un magnifique spécimen doté d’un physique suffisamment attrayant pour ne pas s’ennuyer, du moins, pendant un temps … Assez vite, j’ai constaté que cette perle d’apparence n’était que de pacotille. Pour le dire autrement, la beauté de cet être était inversement proportionnelle à sa sensibilité. Croyez-moi, je fus vite ennuyée et j’en conclu que cet animale, doté des dons développés plus haut, était doué pour sentir les douces phéromones émanant des corps et pour repérer les formes les plus attrayantes, mais il lui manque, malheureusement, un radar à sensibilité ; trait de caractère essentiel pour un partage harmonieux entre êtres humains. En bref, la science n’a pas encore réussi son coup. Mais, j’ai toujours mon chien. Il m’est d’agréable compagnie.

  11. Maguelonne dit :

    40 balais au compteur. Un petit boulot, un petit F2, ma grande télé et mes consoles de jeux. Je n’ai pas toujours été comme ça. J’ai eu des rêves, des rêves tout simples : une gentille femme, une petite famille.
    Seulement voilà je suis hyper timide. Mon frère voulait que je me soigne L’idiot. Je ne suis pas malade. Je suis celui qui se cache quand une fille arrive, qui rougit et bégaie si elle me parle. Je suis complexé, craintif, honteux, anxieux. Je suis devenu timoré, lâche. Et alors !j’en ai pris mon parti et depuis tout va bien. Mes parents ne se sont toujours pas résignés.
    Aujourd’hui repas d’anniversaire chez les parents. Impossible de refuser. Pourvu qu’ils n’aient pas invité quelque jeune voisine ou fille de voisins. Je les ai averti, s’ils font ce coup là je prends mes jambes à mon cou. J’en suis capable !
    Ils ont compris, pas de nanas à l’horizon. Le repas est succulent, ils parlent de choses et d’autres mais pas de mon célibat. Auraient ils fait des progrès ? Il y a une lueur dans l’œil de ma mère qui me fait craindre le pire.
    Arrive le gâteau et ses bougies. Je souffle. Arrive le cadeau : un chien détecteur du compagnon idéal avec un flair infaillible paraît il. C’est le pompon !!
    Je n’ai pas osé dire non. Ce chien est dans mon appartement. Il renifle tout, sème ses poils partout, grimpe sur mon canapé, me regarde avec ses yeux de mendiant : on sort, on sort. Pas le choix sinon il va tout saloper.
    -Allez chien on y va. Quelle corvée !
    -Mais non, ça va te faire du bien. Faut respirer, faut vivre mon coco.
    -Hé où tu m’emmènes ?
    -Regarde le celui là. Hum parfum de marque, remarquable lunette. On dirait Elton John. Il t’irait bien.
    -Pftt, me fous d’Elton John. On rentre.
    -Regarde le beau gars là-bas. Il sent le sauvage, l’indomptable. Il est tout à fait pour toi. Il va secouer le coco. C’est James Dean.
    -Coco toi même. T’es complètement barge. On rentre.
    -Pas tout de suite. Ça sent la pierre, la peinture. Tu as vu ses belles mains. Et puis ça c’est une tête bien faîte. Ça t’envolerait. Il sent le Michel Ange cet homme là.
    -On rentre. On va à droite, pas à gauche.
    -Si, ça sent la madeleine à gauche. Regarde les moustaches et les belles fringues. Il est précieux cet homme là.
    -STOP. Je suis sûr. T’es taré à fond. Je te ramène au chenil. Un chien qui parle, qui me présente des hommes alors que je veux une femme.
    -Lis la notice : détecteur du compagnon idéal. Je ne suis pas taré.
    -Mais moi c’est une femme que je voulais. Et bien malgré moi je commençais à y croire à nouveau. Tu me replonges dans les affres de la timidité, des complexes. Je te hais.
    -Adresse toi à tes parents.
    -Je te ramène au chenil. Je me fais rembourser et j’achète la dernière console de jeux.
    -Ça sent le plastique, le canapé, l’addiction. T’es à moitié mort.

  12. Françoise Rousseaux dit :

    Un flair infaillible, doublé d’une prescience inouïe ? Vous me flattez !
    Quoique…à l’Ecole Supérieure de dressage, j’étais parmi les meilleurs éléments ; j’ai passé brillamment tous les examens et les Dresseurs étaient convaincus que je serais un des plus efficaces. Si d’ailleurs Elle savait ce que ses parents ont déboursé pour lui offrir ma précieuse personne, Elle en serait estomaquée ! Mais bien sûr, ils ne lui ont pas révélé mes talents ; pour elle, je suis un chien….ordinaire, pas le surdoué devant découvrir et lui rapporter, tel un gibier de choix, le compagnon idéal.
    Seulement voilà, il y a un hic !
    Cela fait à présent une année entière que nous partageons nos vies et aucun compagnon idéal en vue. Certes ,il y eut des aventures d’un soir, de brèves liaisons estivales, mais le célibat se maintient sans faiblir. Là, je vous entends penser : «  Bon, finalement, pas aussi doué que ça , ce chien ; en fait, c’est une arnaque. On les vend très cher, lui et ses semblables, mais ils sont incapables d’accomplir leur mission ! »
    Eh bien, détrompez-vous, je possède toutes les qualités requises, seulement, pas question de me faire avoir dans cette histoire. Au fond, vous êtes très naïfs, vous autres humains ; vous nous confiez des tâches complexes, difficiles et en même temps, vous n’imaginez pas une seconde que ce potentiel mis à votre service , nous pouvons finalement l’utiliser pour nous-mêmes.
    Je m’explique .
    Cela fait une année donc, que je partage ma vie avec Elle. Chaque matin, nous prenons ensemble notre petit déjeuner dans la cuisine . Pour moi,une tasse de lait tiède et un toast à grignoter ; je déjeune léger, car ensuite, nous partons courir sur la Voie Verte près de chez nous. Durant une demi-heure, nous trottinons au même rythme.
    De retour à la maison, elle se douche, puis se met au travail devant son ordinateur ; allongé sous son bureau, je l’aide par la pensée. Après le repas du midi, une petite promenade digestive,puis de nouveau télé-travail.
    En fin d’après-midi, nous ressortons et cette fois, c’est la grande balade de la journée. Quand nous rentrons, Elle prépare un plateau-repas et s’installe devant la télé; inutile de préciser que je suis moi aussi sur le canapé. Et lorsqu’Elle se couche, je m’installe pour monter la garde au pied de son lit .
    Quand Elle part faire ses courses ou voir des amis, ou accomplir ces démarches dont les humains ont le secret, je suis dans sa voiture et l’attend sans impatience.
    Et vous voudriez que bêtement, j’interrompe cette harmonieuse coexistence ? Que je lui fasse rencontrer un humain qui me supplantera dans son coeur et dans sa vie ?
    Pas question ! D ‘ailleurs, n’en doutez pas, le compagnon idéal, c’est moi !
    Alors,cher Monsieur,vous pouvez passer votre chemin et inutile de revenir, je saurai vous dissuader de tenter votre chance !

  13. iris79 dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avaient offert un chien détecteur du compagnon idéal.
    L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.
    Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?
    Elle savait que cette initiative partait d’un bon sentiment, même si elle la trouvait presque insultante et surtout très intrusive, elle comprenait la démarche de ses parents. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle l’approuvait !
    Pour eux, ne pas être mariée ni même au moins pacsée à quarante ans relevait d’un manque et souli-gnait une faille dans l’accomplissement d’une vie. Le choc des générations n’est pas qu’un mythe !
    Ils avaient devisé des heures sur cette question au cours des déjeuners du dimanche midi. Son frère remplissait toutes les cases. Il était marié à une femme adorable qui avait un emploi raisonnable ce qui signifiait qu’elle pouvait s’occuper des enfants et de l’intendance de la maison sans contrarier la carrière de son frère qui se devait de remplir le frigo. Elle en était arrivée à appréhender ses rendez-vous hebdomadaires au cours desquels elle sentait les regards de plus en plus en lourds de ses pa-rents qui s’inquiétaient sincèrement pour elle mais qui ne faisaient plus rien d’autres que de se focali-ser sur son destin à elle.
    Et dire que tout au long de son enfance, elle avait réclamé à corps et à cri un chien ! Maintenant qu’elle n’en voulait surtout pas, ses parents lui en collait un dans les pattes !
    Ce n’est pas le chien qui l’embêtait le plus dans cette histoire mais plutôt tout ce qui allait avec.
    Sortir le chien au petit matin alors qu’il lui fallait un temps fou pour émerger et qu’elle chérissait plus que tout la couette sous laquelle elle aimait rester tard le week-end, sortir le chien le soir alors qu’après ses journées trop souvent harassantes elle ne rêvait que de se couler dans un bon bain ou rester longtemps au téléphone avec ses copines, se coltiner les balades au squares et se sentir obligée de répondre aux questions des autres heureux parents de toutous qui veulent trop souvent échanger avec les autres maitres ! Non ! elle ne s’y voyait pas du tout ! Plus maintenant ! Ce n’était plus le moment.
    Quant au pouvoir qu’on lui attribuait, ça l’avait bien fait rire. Ses parents ne savaient plus quoi in-venter. Non vraiment ! Un chien détecteur de compagnon idéal ! C’était presque pathétique.
    Le destin lui donna un petit coup de pouce quand son chef lui proposa une mutation à l’étranger la semaine précédant l’arrivée dudit chien à la maison. Elle accepta avec enthousiasme cette proposi-tion qui avait aussi valeur de promotion. Elle lorgnait ce poste depuis longtemps et personne n’aurait pu se mettre en travers de son chemin, surtout pas un chien.
    Elle fit part de cette soudaine orientation professionnelle à ses parents qui ne surent comment réagir à cette annonce qui se doublait de tout un tas de conséquences pour eux. Ils verraient moins souvent leur fille, ils pourraient moins souvent la « conseiller », et puis surtout, qu’allait-il faire du chien ? Ils s’étaient engagés à le prendre, ils avaient réglé toutes les formalités, son arrivée n’était qu’une ques-tion de jours !
    Dépités, ils honorèrent abasourdis plusieurs missions la semaine suivante. Accompagner leur fille à l’aéroport, réceptionner le chien, faire des adieux dignes et rentrer chez eux dans le vide abyssal de leurs solitude partagée.
    De ses multiples missions elle prit l’habitude de contacter toujours très régulièrement ses vieux pa-rents envers qui elle ne parvenait pas à se défaire d’un sentiment de culpabilité infondé.
    Elle prenait aussi par correction, des nouvelles du chien qui avait toujours quelques aboiements pour elle. Et de là où elle se trouvait elle commença à percevoir au fil du temps un changement dans les voix de ses parents. C’était comme si la vie revenait plus alerte dans leur quotidien trop bien rituali-sé. Le ton se fit de plus en plus enjoué, ils lui racontaient leur sortie avec le chien qu’ils avaient déci-dé d’appeler Jean, des rencontres qu’ils firent grâce à ce nouveau membre de leur famille et des amis qu’ils finirent même par se faire grâce à lui. Il ne ramena pas de compagnon à leur fille mais elle comprit avec bonheur que mille couleurs coloraient la vie de ses parents et au-delà du soulagement que cela lui procura, elle en fit sincèrement heureuse pour eux.
    Il lui arriva de ne pas les avoir au téléphone à l’heure convenue des rendez-vous à cause de contre-temps de dernière minute concernant Jean.
    Elle poursuivit sa mission professionnelle qui lui apporta bien plus de son côté que ce qu’elle avait osé espérer.
    Quelques mois plus tard, elle retrouva ses parents venus l’accueillir à l’aéroport. Jean au bout de la laisse sur laquelle il tirait sans cesse, essayant désespérément de recueillir les faveurs de l’homme qui se trouvait près d’eux dans la fille d’attente.
    Elle les vit tous, au bout du hall et elle ne put s’empêcher de rire. Ses parents semblaient avoir rajeu-ni de dix ans et leur enthousiasme faisait plaisir à voir.
    Quand elle fit à leur hauteur, son père l’embrassa comme quand elle avait dix ans, ému de la retrou-ver. Sa mère la prit dans ses bras les yeux espiègles trop pressée de présenter officiellement Jean dont elle lui avait parlé tant et tant.
    Jean continuait de tirer sur sa laisse et semblait mettre un point d’honneur à attirer l’attention de l’homme qui se trouvait là, à côté. Mais lui prit la fille dans ses bras et l’embrassa sous le regard mé-dusé des parents qui restaient bouche bée tout comme Jean qui avait compris que ce n’était pas le moment.
    « Papa, maman, je vous présente Pierre. On s’est rencontré il y a quelques mois lors d’une mission pour notre travail ».

  14. Catherine M.S dit :

    Pour son anniversaire
    Ses parents lui ont offert
    Un chien…malin !
    La truffe toujours en alerte
    Il savait comme personne mener à bien une enquête
    Son nom ? Colombo
    Pas besoin d’imper ni d’oeil de verre
    Pour faire son boulot
    Il faisait confiance à son flair
    Sa mission ?
    Détecter un bon compagnon
    Pour qui ?
    Sa maîtresse, la douce Lison
    Qui se languissait dans sa jolie maison
    Durant les quatre saisons

    Alors pour contenter sa princesse
    Colombo se mit en chasse
    Et suivit des individus de toute espèce
    Des petits, des géants
    Des sportifs, des élégants
    Des chauves, des chevelus
    Des malingres, des trapus
    Mais il rentrait le soir la queue basse
    Aucun ne trouvait grâce
    À ses babines retroussées
    Il traquait la perfection
    Et Lison continuait de pleurer …

    Lasse de tant de déceptions
    La jeune femme congédia l’animal
    Au motif qu’il n’avait pas rempli sa mission
    De lui trouver le compagnon idéal

    Colombo finit sa courte carrière
    Derrière les barreaux d’une sinistre fourrière
    Quant à Mademoiselle Lison
    Elle est tombée dans les bras d’un drôle de larron
    Qui lui a fait une ribambelle de lardons
    Tous deux vécurent une folle passion
    Malgré les coups bas et les trahisons
    Et bien loin des dogmes de la raison …

  15. Grumpy dit :

    Le jour de mes 40 ans, mes parents désespérés de me voir toujours célibataire, me firent un cadeau vivant. Quelle bonne idée, pour une fois ça changeait de l’eau de toilette ou de la cravate traditionnelles.

    Un beau Toutou, très beau Toutou et quelle truffe ! Belle, grosse, luisante, toujours en mouvement de droite à gauche, de haut en bas. Mais c’est qu’il est extra pour sniffer les truffes, médaillé d’Or l’an dernier au grand Concours du village d’Aups (Provence) m’ont-ils assuré en me tendant le collier qui allait avec.

    Eh ben ! Je leur dis, vous n’y êtes pas allés avec le dos de la cuillère, ça pour un cadeau, c’est un cadeau. Tu verras, il est fameux pour dénicher les truffes, meilleur que le cochon de Séraphin qui a eu le premier prix l’an dernier. M’enfin, c’est pas pour que tu fasses fortune avec ce champignon qu’on a eu l’idée de te l’offrir, on compte bien qu’il reniflera aussi les filles …

    Je l’avais baptisé Baskerville en souvenir de l’histoire terrifiante de Conan Doyle que j’écoutais tous les soirs en feuilleton sur Radio Monte Carlo avec Papa. On tremblait tous les deux au son de ces voix d’outretombe.

    Ah ça, pour renifler, il ne chôme pas. Il flaire tant et plus, jamais fatigué, pensez, il ne meurt même pas, on me l’a offert à 40 ans, j’en ai 80, il est toujours-là. Je savais qu’il était unique mais à ce point ! Je finirai par partir avant lui, et je parie qu’il viendra humer ma tombe chaque Toussaint.

    Il a un flair infaillible, c’est lui le sélectionneur, il écarte toutes celles qu’il ne peut pas sentir. Il en trouve quelques-unes de bonnes, avec lesquelles ça marche quelque temps. Au début mes parents étaient contents mais … ça ne durait pas. La dernière en date est partie quand il l’a mordue salement car elle m’avait tiré une baffe. Il lui a dit qu’il était aussi chien policier et que si jamais elle levait encore une fois la main sur moi …

    Et puis hier, il m’a signifié qu’il en avait marre de draguer pour moi, que je suis devenu trop décrépit pour avoir du succès, qu’il était temps d’intervertir les rôles. Maintenant c’est lui qui me sort 3 fois par jour, et moi qui lui trouve des copines, et ça marche bien mieux pour lui que pour moi.

  16. françoise dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avaient offert un chien détecteur du compagnon idéal.
    L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.
    Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?
    Et pourquoi ?
    Soudain il se dit qu’il devait se séparer de ce chien !
    A 40 ans il pouvait seul, s’il en avait envie, choisir un compagnon idéal,
    mais c’est quoi au juste un compagnon idéal ? En était-il un lui-même ?
    sans tarder il alla à la maison SPA de Nice
    laquelle était fermée pour raisons sanitaires liées à la pandémie covid
    quelque peu désarçonné, il laissa échapper son chien
    qui quelques mètres plus tard se fit écraser par une voiture
    sa prescience lui avait fait défaut smble-t-il !
    Le conducteur, quelque peu dépité, descendit de sa voiture,
    se confondit en mille excuses,
    le propriétaire le rasséréna tout en lui avouant – un peu honteux-
    qu’il était venu l’abandonner
    Ils repartirent ensemble et de fil en aiguille, de rendez-vous en rendez-vous
    ils finirent par vivre ensemble et se pacser,
    Ses parents ravis ne purent s’empêcher de lui dire
    que ce chien avait donc bien un don pour détecter le compagnon idéal
    et une prescience inouïe ….

  17. 🐻 LURON'OURS dit :

    🐻 NOM D’UN HOMME

    Après quarantaine, il aurait pu tomber le masque. Qui était-il vraiment ? Cette pandémie inquiétante pour d’autres l’avait protégé. Il était affecté dès la naissance, affligé depuis l’âge de raison d’un lupus, une tache rongeant les ailes du nez noirâtre ; enfant, les autres l’acceptaient tel qu’en lui-même il se découvrait quand les soins l’avait rendu conscient de sa différence. Bref, il s’était retranché peu à peu de ses semblables si normaux. S’il portait un masque, c’était pour ne pas effrayer.
    Quand Girouette entra à la maison, il n’y avait pas eu l’ombre d’un ostracisme. L’animal l’avait adopté comme compagnon peut-être même comme maître, et restait d’humeur folâtre, tant il frétillait. L’homme le découvrait. Quoi de plus gai qu’un chiot ? De plus, il était à son image. Tel chien, tel maître, dit-on. le premier était sans retenue… Il disparut.
    Avait-il suivi une piste, une chienne en chaleur ?
    Avait-il suivi une piste, une chienne en chaleur ? On passa une petite annonce. Oh, il n’était pas bien loin, la parfumerie du coin. Il n’en finissait plus de renifler les odeurs :trop riches, trop élaborées.
    On téléphona. Girouette est ici, il s’adapte, on dirait qu’il cherche quelque chose.
    L’homme-loup, timide, attendait à la porte. La jeune vendeuse masquée vint vers lui. Le chien allait de l’un à l’autre comme pour prouver que, grâce à lui, ils avaient reconnu leurs affinités électives.
    Girouette lui aussi a fondé une famille… Mais c’est une autre histoire.
    🐻 CLAUD’OURS

  18. camomille dit :

    – « Allez Roméo, cherche, cherche »…suggérait Jocelyne les yeux et le corps remplis d’espoir.
    Le chien s’exécutait ;
    Bon chien-chien, docile au flair infaillible et à la queue frétillante.
    Mais Roméo avait beau fureter de droite et de gauche, de gauche et de droite : RIEN ! Toujours RIEN pour la malheureuse Jocelyne qui voyait que sa quarantaine s’effilochait et que le cadeau de ses parents était inefficace.
    – « Il est nul ce cabot » pensait-elle mélancolique.
    Cependant, un certain dimanche matin d’avril, alors que Jocelyne traînait sa solitude dans le parc escortée du fameux détecteur Roméo, celui-ci se mit à renifler frénétiquement. Roméo était en transe !
    Jocelyne désabusée, n’y prêta pas attention.
    Au bout du chemin elle aperçut une silhouette qui lui rappelait… qui lui rappelait… Mais OUI ! … Mais c’est Julie !
    – Oh ma Julie !
    – Oh ma Jocelyne !
    Et toutes les deux de se serrer fortement dans les bras l’une de l’autre.
    Elles s’étaient perdues de vue depuis dix ans…
    Roméo était en joie.
    Il avait enfin détecté l’âme sœur.
    Faut dire que ce matin là, Julie s’était aspergée d’eau de toilette de son frère « Gentleman » de Givenchy.
    Alors, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?
    En tout cas, à l’heure où je vous narre cette histoire, Jocelyne et Julie se sont pacsées,
    Roméo vit paisiblement auprès d’elles,
    Quant aux parents de Jocelyne, ils n’ont toujours rien compris au film.

  19. Fanny Dumond dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avaient offert un chien détecteur du compagnon idéal. Selon les dires du type du refuge, l’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe. Mais pouvaient-ils vraiment lui faire confiance pour cette périlleuse mission ?

    Les Martin avaient donc adopté Rintintin muni d’un CV impressionnant. Il était à la retraite de chien policier et on ne comptait plus ses records dans des affaires insolubles qui lui avaient valu de nombreuses médailles de bravoure. Ces braves gens, escomptaient bien, cette fois-ci, caser pour de bon leur Martine qui jouait les Tanguy chaque fois qu’elle se faisait larguer.

    Elle fit la gueule durant son repas d’anniversaire en se demandant si ses parents avaient encore toute leur tête. Au fil du temps, elle en eut vite assez de sortir son cadeau trois fois par jour, de s’habiller de pied en cap, après minuit, quand il gelait à pierre fendre. Elle devenait ronchon, acariâtre, parce qu’elle devait le shampouiner toutes les semaines dans la baignoire, et que rien n’y faisait pour éliminer cette atroce odeur de vieux chien qui empuantissait sa chambre.

    Un soir, ses parents invitèrent à dîner un prétendant qui leur paraissait être le gendre idéal. Ils furent ravis lorsque Rintintin lui fit la fête dès le seuil de la maison. Puis, ils devinrent vite inséparables, et les Martin purent, enfin, souffler. Martine, aux anges, appréciait qu’il le sorte, le toilette, le nourrisse pendant qu’elle se prélassait dans leur lit à lire des romans à l’eau de rose.

    Un matin, à onze heures, elle trouva un mot sur sa table de nuit :

    «Je me casse et j’emmène Rintintin. J’en ai marre de vivre avec une truffe. Ciao !»

  20. Nadine de Bernardy dit :

    Pour ses 40 ans ses parents lui avait offert un chien détecteur du compagnon idéal .L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.Mais peut-on vraiment faire confiance à une odeur?
    C’était un brave bâtard d’un certain âge au poil hirsute qui semblait revenir de loin
    Ils se plurent tout de suite,elle le nomma Dagobert.Lors de leurs promenades dans les bois environnants,il repérait l’entrée d’un terrier,des souvenirs de pique nique,une dépouille de lapin mais pour ce qui était du reste,rien.
    Tu parles d’un détecteur lui disait elle ,mi amusée,mi agacée.
    En rentrant,deuxième source d’agacement,ses parents l’attendaient avec un:
    – Alors ?
    auquel elle répondait par un haussement d’épaules moqueur.
    A quarante ans,Martine n’avait plus guère d’illusions,elle resterait célibataire.
    Ses amis,son travail remplissaient agréablement sa vie, même si elle détestait la St Valentin.
    Et maintenant, Dagobert,le bon vieux corniaud fidèle et inefficace était à ses côtés.
    Un samedi de printemps ensoleillé,tous deux étaient d’humeur joyeuse,avec des envies de nouveauté.Ils partirent au bourg.
    Dagobert ne folâtrait pas cependant,il reniflait au ras du sol, allant droit devant lui.Martine le laissait faire,saluant des connaissances en route.
    Elle s’arrêta à la boulangerie bio prendre son pain au petit épeautre pour son régime végétarien.En sortant,pas de chien à l’entrée du magasin.Elle le vit un peu plus loin assis sur le trottoir, qui semblait l’attendre .
    Le gourmand était posté devant la boucherie Dubois où elle devait prendre le rôti dominical commandé par sa mère.
    Elle y entra à contre coeur.Toute cette viande rouge avec cette discrète mais présente odeur de sang! Martine tapota sur son portable pour oublier l’environnement.
    – Et pour vous madame,demanda une voix aimable.
    Levant les yeux elle croisa le regard bleu d’un fort bel homme,sanglé dans son tablier immaculé.Elle ne le connaissais pas,un nouveau commis sans doute.
    Je viens chercher le rôti pour madame S…
    Ah!oui je vois, votre mère m’a dit que vous alliez passer et que vous auriez le nez collé sur votre téléphone,j’étais sûr de vous reconnaître
    Ils éclatèrent ensemble d’un rire complice,Martien rougissant jusqu’aux oreilles.
    Dagobert,bravant la consigne,était rentré dans la boutique,langue pendante de convoitise,il battait le sol de sa queue avec la satisfaction du devoir accompli. ,

  21. Nouchka dit :

    – « Choquette, viens ma belle, allons au bois », décide Thomas en attrapant la laisse.
    – « Ouaf, Ouaf ! » aboie joyeusement la chienne qui n’attend que cela.
    Choquette est le cadeau d’anniversaire que les parents ont offert à leur fils pour ses quarante ans. Pourquoi Choquette ? C’est le nom d’un magicien québécois, voilà pourquoi.
    Thomas n’avait jamais manifesté le désir de s’encombrer d’un animal de compagnie et encore moins, d’un chien. Cependant, depuis six mois qu’ils cohabitent, Thomas a appris tout ce qu’un jeune maître est sensé savoir sur l’entretien et la manière d’intimer des ordres au beagle.
    Depuis, la promenade quotidienne satisfait Thomas qui, précédemment, serait bien resté tranquillement chez lui. Il prend maintenant plaisir à suivre l’évolution des saisons, observe la végétation et les animaux du bois.
    Par ailleurs, Thomas étudie les recherches de Choquette et les pistes olfactives qu’elle suit. La chienne montre un flair remarquable et sait manifester sa présence auprès des promeneurs qui l’intéressent.
    Sur quels critères ce chien choisit-il les personnes approchées ? C’est justement ce que Thomas tente d’analyser.
    Il semble que la jeune chienne est une préférence certaine pour les femmes ; les femmes seules ; les femmes seules plutôt jeunes et rousses. C’est ce que Thomas voit mais Choquette, elle, se fie aux odeurs qui l’attirent et non à l’aspect physique des promeneuses, joggeuses ou maîtresses de chien, croisées ou dépassées.
    Cet aspect de la vie sociale surprend Thomas qui n’avait pas imaginé qu’un chien puisse être une sorte de passeport ouvrant la porte à des sourires, de brefs échanges ou plus, avec des personnes inconnues qui partagent avec lui le même espace urbain boisé.
    En six mois, Thomas a comptabilisé treize rousses, dont deux accompagnées de chien, cinq sportives, trois marcheuses occasionnelles et trois lectrices assises sur un banc. Il a noté que Choquette tentait de retrouver la trace de trois d’entre elles ces derniers temps. C’est fou, le flair de ce chien. Il est capable sur des hectares de bois de se diriger vers l’endroit où il sait retrouver ses proies, une préscience inouïe !
    Bon, Thomas n’a rien contre les rousses, non rien du tout. Surtout si elles ont de longs cheveux bouclés, la taille fine, le sourire pétillant et, pas de chien.
    Cette semaine, Choquette le tire vers une rousse qui a tous ces critères. Incroyable, ce chien ! Comme la belle est assise au soleil, les yeux fermés et le livre sur les genoux, Thomas vient s’assoir à proximité. La chienne tourne autour de la rêveuse lascive jusqu’à ce que cette dernière entrouvre les yeux et reconnaisse Choquette, puis Thomas. Après quelques banalités sur la douceur de la journée, Thomas s’enhardit et s’installe à côté de la belle afin de voir ce qu’elle lit. Il est surprit du rébarbatif choix de lecture amené en promenade : une œuvre de philosophie des mathématiques d’un certain Albert Lautman, dont Thomas n’a jamais entendu parler. C’est loupé se dit-il. Je ne peux l’intéresser en évoquant son choix littéraire. Néanmoins, il interroge l’inconnue sur l’intérêt qu’elle porte à cet auteur. Et la voilà partie à faire une véritable conférence sur le dit Albert. Thomas s’ennuie alors que Choquette, tête inclinée semble suspendue à cette logorrhée intarissable et lénifiante. La lectrice semble perdue dans ses réflexions philosophiques. Thomas, garçon patient et bien élevé n’ose prendre ses jambes à son cou. Il sort un biscuit de sa poche et le manipule d’une main dans l’autre, espérant que Choquette le repérera et se détournera des propos émis. Mais non, la chienne reste plantée devant la rousse, comme hypnotisée. Thomas n’a d’autres stratégies d’évitement que d’aller attraper Choquette et remercier pour le développement offert sur l’œuvre d’Albert. Approchant alors, la rousse de très près, Thomas qui n’a pas le flair de sa chienne mais néanmoins des capacités olfactives assez développées perçoit une odeur de transpiration excessive qui lui fait penser sur le champ, à l’odeur des petits pois cuits, pour dieu sait quel mitonnage maternel. C’est une senteur qu’il exècre en cuisine et plus encore, sous les aisselles de qui que ce soit. Indisposé à l’excès, Thomas s’enfuit tirant la chienne sans ménagement.

    Peut-on vraiment faire confiance à une odeur ? C’est le thème que Thomas aurait aimé voir développé dans un ouvrage qui porterait sur : « Culture, Attractions et Répulsions aux Senteurs Animales », par exemple. Tout un programme.

    Thomas cherche maintenant vers quel lieu de vagabondage quotidien emmener dorénavant Choquette

  22. Souris bleue 🐀 dit :

    🐀 UN CHIEN CHAUD

    Je tenais à mon statut de célibataire sélectif, donnant facilement dans le  »Elle est trop ci… Pas assez ça  ». Pour mes quarante ans, me voyant tourner marron au fur et à mesure que les années passaient, mes parents désolés que je n’ai personne à aimer, m’offrirent un chien. Un magnifique animal ! Et qui le savait ! Cet orgueilleux avait pour mission de me dégoter l’âme sœur. Tu parles ! Enfin, pour notre recherche, nous sortions beaucoup. Lui, portant haut sa tête surmontée d’oreilles bien droites, et une virilité qui ne se démentait pas à chaque rencontre. Il avait fière allure. Moi je me démanchais, n’étant qu’à l’autre bout de la laisse tiré comme un chariot qui aurait perdu une roue. J’évitais les obstacles en louvoyant, conscient que je n’étais pas à mon avantage. Son air de  » nifleur-déterminé » sentait le professionnel, on voyait bien qui était aux commandes et le bougre savait attirer la sympathie.
    J’entendais ‹‹ Tiens ! Voilà ce pauvre Alphonse, heureusement qu’il a le chien !››
    Marre et remarre d’être celui qu’on traîne. Aujourd’hui je laisse le cabot à la niche. Et je biche car se dirige vers moi une très jolie rousse tirée par une caniche abricot. Une classe toutes les deux qui m’incite d’habitude à tourner les yeux timidement. Des fois qu’on verrait que je regarde !!!
    Mais là, la rencontre est inévitable, le petit animal se précipite sur moi, me renifle, lève sa truffe et aboie des petits sons secs…
    Pour finir, toute en joie, lâche un pipi sur le bout de mon soulier.
    Médusé je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche
    ‹‹ Elle cherche Rex, il n’est pas malade au moins ? Demande la rouquine. Puis, souriante, vous avez la cote cher monsieur, il est rare que Charmante se laisse aller à une telle intimité… On peut voir Rex ? ››
    – Allons-y, Suivez-moi….
    Ce sacré clébard a réussi son coup… Coup double. Celui du roi !
    🐀 Souris bleue

  23. Antonio dit :

    — On ne sent pas le cul, Didier !

    Sa maîtresse grondait l’animal revenu vers elle après avoir indisposé le beau jeune homme qu’elle lui avait indiqué dans le parc. Et pourtant, la langue pendante, le chien semblait haleter qu’il y a des odeurs qui ne trompent pas et qu’il vaut mieux connaître dès le départ. L’homme s’approcha de la quadra et son chien qui se mit à grogner.

    — Pas bouger, Didier ! le somma-t-elle, gênée.
    — C’est un beau gros chien-chien que vous avez, là, madame, dit le garçon qui devait avoir la trentaine, après avoir sursauté.
    — Oui, c’est un Golden Retriever, hum… un labrador quoi ! dit la maîtresse rougissant. Il n’est pas méchant, juste un peu méfiant avec les autres, hum… mâles, elle ajouta avec un brin de provocation. Euh, enfin je veux dire…
    — Je vois, Didier est très jaloux, ironisa le jeune homme.
    — Oui, très ! dit-elle en riant.

    Mais le chien se remit à flairer l’arrière-train de sa cible qui semblait renfermer de sales arrière-pensées.

    — Didier, enfin ! s’écria la maîtresse. Je vais finir par t’attacher si tu continues à mal te comporter.
    — Oh ! Ce n’est pas bien grave, tenta de la rassurer le garçon qui se tortillait pour échapper au museau de l’opportun. Tous les chiens font ça, je crois.

    Didier grognait de plus belle, ce qui ne plut pas du tout à sa maîtresse, pour une fois que l’on s’intéressait à elle. Ce détecteur de bons coups, comme on le lui avait vendu, elle n’y croyait pas du tout, depuis six mois qu’il ne flairait rien d’autre que des ennuis ou des quinquas coincés. Là, elle tenait l’homme de sa vie, elle en était sûre.

    « Mais peut-on faire confiance à l’instinct féminin ? » haletait Didier dans un coin du studio de 30 mètres carré où la célibataire l’avait enfermé le reste de l’après-midi. Il
    ravala ses conclusions sur ce garçon et piqua un somme.

    La maîtresse ne put constater que trop tard, que ce beau jeune homme vivait encore chez sa mère et que ses slips comme ses chaussettes traînaient un peu partout et qu’il n’en changeait que quand maman le lui disait. Sauf que maman, maintenant…

    Il y a des odeurs qui ne trompent pas, n’en démordait pas Didier, grognant chaque fois que son nouveau maître l’approchait.

  24. Laurence Noyer dit :

    Peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?

    Ces odeurs inchangées qui continuent de générer les mêmes émotions

    L’odeur des nourrissons me propulse au chevet de mes enfants
    Les effluves des chants orthodoxes me retournent le cœur
    L’odeur de la brioche m’installe autour de la table des jours de pluie
    Le parfum du feu qui crépite m’enracine dans le salon familial
    Les senteurs des étoiles de l’hiver amarrent le sourire de notre rencontre
    L’odeur des draps propres m’invite en vacances d’été
    Les arômes du rire de mon père accompagnent mes écrits
    L’humus des sous-bois convoque tous mes Noëls
    Le moelleux de la liqueur de cassis fait apparaître ma grand-mère
    L’odeur c’est de la mémoire en suspension qui nous plaque sans prévenir sur le passé

    Mais, peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?

  25. Kyoto dit :

    Pour ses 40 ans, ses parents lui avaient offert un chien détecteur du compagnon idéal.
    L’animal avait un flair infaillible doublé d’une prescience inouïe.
    Il se dévoua pattes et truffe déployées. En vain !

    Pour ses 50 ans, elle n’eut pas de cadeau.
    Ses parents avaient fugué pour une autre vie… idéale. Victimes de leur âge.
    Le chien s’était suicidé. Victime de son échec.

    Peut-on vraiment faire confiance à une odeur ?
    Peut-on réellement faire confiance à un être canin ?
    Peut-on véritablement faire confiance à un être humain ?

    Qui aurait voulu comme compagne cette femme ?
    Une édentée, une échevelée, une écervelée !
    A une autre époque, elle aurait été vouée au bûcher !

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