533e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Des pieds anticipent leur mort.
L’un envisage de donner son cor à la science,
l’autre tient beaucoup à son oeil-de-perdrix.

Faites-les dialoguer


Qui souhaite participer à cet exercice doit se souvenir de l‘enfant qu’il fut. Laisser-le jouer avec. 
Oubliez tout souci de perfection et laissez votre imagination foncer tête baissée dans le brouillard de vos pensées.
Acceptez de ne pas tout contrôler, de vous
tromper de mot, d’orthographe, etc.

Faites confiance à l’inspiration du moment, l’idée que vous cherchez va trouver sa forme en même temps qu’elle jaillira.


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27 réponses

  1. Dominique PORHIEL dit :

    Oui, bon, là il est presque 9 heures et je dois ouvrir ma boutique.
    Je suis pédicure, enfin maintenant on dit « pédicure – podologue » ça fait plus chic, plus savant.
    Il y a quelques mois, j’ai eu une idée : mes clients étaient toujours pressés, pas le temps d’attendre même les pieds en vrac. Il fallait que je me dépêche, qu’il n’y ait pas d’attente, pas de retard ….
    Alors, je suis allée voir mon ami médecin légiste.
    Des pieds, lui, il en avait ! Plein ! Des comme ci, des comme ça ! des grands, des petits, avec ou sans cor, avec ou sans œil de perdrix, avec ou sans ongles incarnés … bref, tout un assortiment.
    J’ai récupéré son stock et maintenant quand les estro-pieds prennent rendez-vous, je leur demande de quoi ils souffrent précisément.
    J’ai toute une liste ! Et j’ai tous les pieds ! Magique !
    Donc, en arrivant dans la salle d’attente, sur les étagères, ils n’ont plus qu’à repérer leur nom et récupérer une paire de pieds souffrant des mêmes maux.
    Deux heures plus tard, ils reviennent et récupèrent leurs propres (enfin oui ! propres !) pieds et repartent tranquillement, soulagés de leurs bobos.
    Comme ça tout le monde est content ! Ils ne perdent pas de temps et moi, j’ai tout mon temps !

  2. Mary Poppins dit :

    – Hier, dans mon bain, j’ai eu une super idée.
    – Ah oui, laquelle ?
    – Ben voilà, après ma mort, j’ai décidé de donner mon cor à la science ou au Musée de l’Homme.
    – Et vous pensez que ça va intéresser quelqu’un ?
    – Bien sûr ! C’est un beau spécimen authentique et pas si vieux que ça.
    – Pas vieux ! Vous plaisantez ! Vous le traînez, quand même, depuis pas mal d’années.
    – Oui, mais, voyez-vous, un cor c’est coriace, ça ne s’use pas facilement.
    – Ah quand même, au bout de quasiment trois quarts de siècle, il y a forcément des signes de vieillesse.
    – Mais non, pas du tout ! Je vous dis que le mien est comme neuf !
    – Comment ça : « comme neuf » ?
    – Comme un cor qui est resté bien à l’abri dans une armoire Louis XV et qui n’a pris l’air que lors de certaines occasions.
    – M’enfin…. Qu’est-ce que vous racontez comme âneries ! Je suis bien placé pour savoir que vous ne passez pas vos journées dans une armoire Louis XV.
    – Mais je n’ai jamais dit ça ! C’est mon cor qui reste dans cette armoire, c’est pas moi.
    – Oui mais, vous, vous êtes forcément avec votre cor !
    – Non, pas forcément. Il est vrai qu’au fil des années, nous avons créé des liens très forts, mais, malgré tout, je ne suis pas toujours avec lui.
    – M’enfin, vous parlez de quel cor ?
    – Mais de mon cor de chasse, bien évidemment !
    – Ah, vous parlez de votre cor de chasse !!!
    – Ben, oui
    – Ah d’accord !… Excusez-moi, j’ai cru que vous me parliez du durillon que vous avez au petit orteil gauche.
    – Je me disais aussi…. Enfin, bref… Avec vous, j’ai l’habitude.
    – Dites, vous avez remarqué ?
    – Quoi ?
    – Nous sommes des pieds et nous pouvons parler, c’est extraordinaire !
    – Oui, c’est carrément incroyable ! A ma connaissance, nous sommes même les deux seuls pieds au monde à avoir cette capacité.
    – Nous parlons, certes, mais est-ce que nous nous comprenons ?
    – Je ne sais pas. Souvent, j’ai l’impression que nous discutons dans le vide.
    – A quel vide, faites-vous allusion ? Le vide sidéral, intersidéral ou le vide absolu ?
    – J’en sais rien
    – Bon, ben, voilà, c’est bien ce que je pensais :
    « On se parle mais on ne se comprend pas !»

  3. Bernard Pauchant dit :

    Des pieds anticipent leur mort.
    L’un envisage de donner son cor à la science,
    l’autre tient beaucoup à son oeil-de-perdrix.
    Qui a dit bête comme ses pieds ? Quelle sotte erreur ! Au risque de mettre les pieds dans le plat, j’avouerai qu’un de mes plaisirs, après une longue marche ou non, c’est de lever le pied, de m’étendre sur le sable ou sur l’herbe et de regarder mes pieds, pied droit, pied gauche, qui s’écartent en faisant le V de la victoire ou se croisent langoureusement. J’éprouve un plaisir sans mélange à tout oublier, en les fixant les yeux dans les yeux, c’est vraiment le pied. J’aime laisser mon esprit vagabonder au gré de mon humeur. D’autres que moi sont toujours pied debout, bon pied, bon œil (libre à eux !) : ils joggent, ils runnent, s’épuisent à des exercices d’assouplissement, s’efforcent de saisir le pied droit puis le pied gauche, font le pied de grue en se maintenant en équilibre sur un seul pied. J’ai envie de leur dire de se méfier. Gare aux ampoules ! Attention au pied d’athlète ! Evite les cors au pied, les durillons et autres verrues !
    Quelquefois j’aime leur donner la parole, à mes pieds (ce sont tous deux de vrais alexandrins) . Ils sont mes meilleurs compagnons qui jamais ne m’abandonnent. Ils sont volontiers bavards et ont toujours quelque chose à m’apprendre (cela dit sans les mettre sur un piédestal). « Sois comme nous, me disent-ils. Regarde : nous faisons tout ensemble, marcher, danser, courir. Si ce n’était pas le cas, nous trébucherions, et toi, toi, tu te casserais la figure, nous te casserions les pieds. » Ils ont accepté d’être filmés pour faire la publicité de la marque Schiall (chiâle pas si t’as mal aux pieds, Shiall est là). Un petit monstre vert avec des dents blanches bien pointues essaient de dévorer le dessus d’orteils complètement affolés qui s’agitent dans des baskets déchirées. Le pied droit, Petrus, apparaît dans un nuage rose avec sa collection de cinq paires de lunettes et sa blouse blanche (ses chaussettes de coton), avec des tubes de pommade, des petits flacons de virrucide entre les orteils (« moi, je donne mon cor à la science »). La vidéo précise : ceci est un médicament, l’exercice physique est nécessaire à la santé. Quant au pied gauche, Petra, esthéticienne avec tous ses bracelets de cheville qui tintinnabulent, c’est la beauté des pieds qui l’intéresse. Elle nous vend des vernis de toutes les couleurs, des onguents parfumés, des pansements à fleurs ou décorés de figurines, des baskets de champion, des tennis roses, bleues, à motifs. Un œil de perdrix nous fait un clin d’œil.
    Rappelons pour finir que les pieds sont nécessaires à notre équilibre et que les orteils servent aussi à trouver les pieds de chaise et les montants de lit dans le noir. Méditons ! Les pieds nous y invitent.

  4. Avoires dit :

    es pieds anticipent leur mort.
    L’un envisage de donner son cor à la science,
    l’autre tient beaucoup à son œil-de-perdrix.

    Les deux frères sont côte à côte :
    – Dis donc, elle a bien fait de nous faire enlever nos oignons, nous sommes maintenant plus présentables.
    – Quand notre dernière heure sera venue, nous aurons encore belle allure !
    – Soit, mais toi qui veux donner ton cor à la science…
    – Ah ! Ce petit cor, j’y tiens, c’est une preuve…
    – Une preuve de quoi ?
    – D’attachement. J’aime tellement être un des pieds  de notre délicieuse maîtresse que j’ai fabriqué un cor pour qu’elle pense encore plus à nous.
    – Remarque, moi aussi j’adore faire partie de notre délicieuse et ravissante maîtresse, c’est donc pour ça que je la titille avec mon œil-de-perdrix. J’y tiens moi aussi.
    – Ah ! Tu vois
    – Écoute, j’ai une idée : si on devenait plus douloureux encore. On sait le faire.
    – En nous échauffant par exemple ?
    – C’est ça ! On s’échauffe et ensuite elle téléphone à Melle Doupié, sa pédicure.
    Oh !oui échauffons-nous , échauffons-la et retrouvons-nous sur le giron de Melle Doupié.

    Les deux frères se réjouissent à l’avance du délicieux moment qu’ils envisagent…
    Soudain, l’un s’exclame :
    – Adieu porc, biche, veau, mouton, poule, coq, grue,alouette : ce sera quand même triste de quitter tout ce monde-là !
    L’autre enchaîne :
    – Fourchus, bot, plats moi, je m’en passe.
    – Finis aussi les pieds-à-terre de plain- pied
    – Tu te rends compte que nous ne pourrons plus donner de coups ni faire de croches, ni casser ceux des autres, c’est pourtant bien marrant …
    – Ni non plus nous mettre en éventail, ni …
    – Arrête ! Je ne veux pas que nous partions devant…
     
    Les deux frères se regardent, moroses, ils se rapprochent l’un de l’autre et se frottent l’un contre l’autre pour se réchauffer :
    – Lorsque nous serons six toises sous erre, j’aimerais que le neveu de notre maîtresse vienne déclamer des vers généreux devant sa tombe.
    – Tu veux dire des alexandrins ?

  5. Urso dit :

    Des pieds anticipent leur mort.
    L’un envisage de donner son cor à la science,
    l’autre tient beaucoup à son oeil-de-perdrix.

    « Sea, sex and sun
    Le soleil au zénith
    Vingt ans, dix-huit
    Dix-sept ans à la limite
    Je ressuscite … »

    – Eh Oeil-de-perdrix dit l’autre pied, tu chantes bien.
    – Oh oh, fit celui-ci, on dirait que tu as la mémoire courte.
    A chaque fois que je suis à la plage, je chante cette chanson.
    Tu ne trouves pas qu’on est bien ici. Le monsieur qui dort, après une nuit agitée. Nous en éventail, face à la mer.
    Le soleil. De belles nanas. Que veut le peuple de plus.

    – Ah ah ce n’est pas pour rien qu’on t’appelle Oeil-de-perdrix, répondit son compère : toi, les belles jeunes filles tu les remarques de suite.
    – Ben oui, je n’y peux rien. C’est ma nature.
    – Moi, tu sais, je n’ai pas ton optimisme. Des fois, je voudrais changer de vie. Tout plaquer. Partir tout seul à l’aventure. Faire le tour du monde.
    Être un pied, – a fortiori rattaché à un être humain – ce n’est pas évident. On a aucune autonomie. On se contente de suivre le mouvement.

    – Oh oh, fit Oeil-de-perdrix, tu parles bien toi. On dirait que tu as fait des études.
    – Pas d’études non. Mais le désir d’avoir un autre destin.
    Par exemple sur cette plage, je voudrais bien marcher tout seul. Laisser mon empreinte sur le sable chaud … et me retourner de temps en temps, pour voir si je marche droit – ou de travers. Hi hi hi.

    – Aïe aïe tu en as de bonnes toi, continua Oeil-de-perdrix.
    Je n’ai jamais vu ça moi : un pied qui se balade tout seul. Ça fait désordre. En plus si tu mets une godasse dessus. On croirait à une bonne blague.
    Ensuite, lorsque on marche c’est bien de regarder droit devant.

    – Bon bon continua Oeil-de-perdrix en voyant que son camarade paraissait vexé de ce qu’il avait dit, tu as certainement raison. Vive le changement. Et puis chacun son chemin.
    – Ouais se contenta de dire l’autre pied.
    Oeil-de-perdrix ajouta :
    – Ah oui, maintenant je comprends mieux ton choix de donner ton « cor » à la science. En prenant cette décision, c’est toi seul qui choisis ta destinée et pas un autre à ta place.

    – Ah non fit l’autre, c’est une idée que j’ai eue et que je viens subitement d’abandonner.
    Je ne sais pas comment l’expliquer.
    Cette mer et la vue de ces vaguelettes s’échouant doucement sur le sable.
    Egalement ton optimisme sur la vie, sans oublier ces belles filles : tout ça fait que je ne veux plus faire de don à la science. Hi hi.

    Tout en discutant nos deux compères n’avaient pas vu un jeune couple qui s’était arrêté devant eux.
    – Ah quel beau mec fit la dame, en désignant l’homme qui dormait sur la plage.
    Et comme il est musclé et tout bronzé.
    Oh oh, il me vient de drôles d’idées.

    – Tu ne crois pas que tu exagères, rétorqua son copain.
    – Mais chéri, tu le sais bien que j’adore les beaux messieurs.
    Puis la femme vit quelque chose qui l’amusa.
    – Regarde, regarde chéri. Le monsieur il a un oeil-de-perdrix. Et quelle coïncidence, il est situé au même endroit que le mien.
    Oh oh c’est fou, c’est fou, il m’a fait un clin d’oeil. Comme s’il m’aimait déjà. Oh, oh.

    L’homme regardait sa femme comme si elle devenait folle et elle s’en aperçu.

    Elle indiqua :
    – L’oeil-de-perdrix chéri, je l’ai bien vu.
    Je te jure qu’il m’a fait un clin d’oeil.
    Oh voilà, encore un autre clin d’œil qu’il me fait.
    Chéri je ne rêve pas. Chéri crois-moi.

    L’homme sembla perdre patience avec toute cette histoire et déclara à sa copine :
    – Il fait très chaud ici.
    On peut attraper un coup de soleil. Pas un coup d’amour.
    Allons-nous mettre rapidement sous notre parasol.
    La femme ne dit rien et s’en alla avec son copain.

    Le couple parti, Oeil-de-perdrix précisa :
    – Tu as vu la nana, j’ai commencé à la séduire.
    J’ai comme l’impression qu’elle va revenir, la belle, pour faire un petit coucou à monsieur.
    – Ah toi lança l’autre pied, tu es trop fort et tu me fais trop rire.
    C’est bizarre, là je me sens tout heureux et léger.
    Mes pensées un peu tristes se sont envolées.
    C’est peut-être grâce à toi.
    Hi, hi. Je crois que je vais rester encore un certain temps à tes côtés …

  6. Michel-Denis ROBERT dit :

    Des pieds anticipent leur mort. L’un envisage de donner son corps à la science, l’autre tient beaucoup à son oeil de perdrix.
    Ils n’étaient jamais d’accord, l’un constamment sur le pied de guerre s’imaginant être né de la cuisse de Jupiter et l’autre toujours sur le qui-vive en attente du bon vouloir du premier, se disait faire le pied de grue. Dans ces conditions, ils n’avançaient que pas à pas, les deux pieds dans le même sabot. Toutefois, ne sachant ni l’un ni l’autre sur quel pied danser, ils décidèrent de se prendre en main et pour se démarquer l’un par rapport à l’autre, se donnèrent les surnoms de « pied de gauche » et « pied de droite ». Et donc, ayant enfin opté pour l’alternance, ils crurent que cette nouvelle appellation pourrait les faire avancer, ils feraient ainsi feu des quatre pieds. Mais les forces en présence n’étant pas équilibrées, une déception les surprit de pied en cap. Un jour du haut de son piédestal, PDG traita PDD de valet de pied.

    – Au moins, je prends mon pied, répondit ce dernier, du tac au tac, je ne me prends pas la tête pour ce que je ne suis pas.
    – Justement, je vais te mettre au pas.
    – Je n’irai pas par quatre chemins, jamais où je n’ai pas pied.
    – Je ne te demande pas tes papiers, je te demande juste de faire attention où tu mets les pieds.
    – Eh ! Les oreilles, c’est comme les pieds, ça se lave. Je parle de ton cor. Qu’est-ce que tu veux que la science fasse de ton cor au pied ?
    Piqué au vif, PDG rouge des pieds à la tête :
    – Arrête de tout prendre au pied de la lettre. Je donne mon corps avec PS à la fin.
    – Avec un Post-Scriptum en plus ! Monsieur fait sa précieuse.
    – Je ne discute pas avec un pied bête comme…
    – Bête comme ses pieds, merci ! J’ai déjà donné. Je suis un poète moi, Monsieur !
    – Parlons-en de tes alexandrins. Ils leurs manque toujours un pied. Ecoute, on ne vas pas se prendre la tête, si je te dis « Au pied ! » tu m’obéis.
    – Ca va pas la tête. Et moi je te dis que si tu continues, je vais te sortir les pieds devant.

    Ils firent tellement des pieds et des mains, qu’ils en perdirent la tête. Maintenant, ils traînent les pieds aux Baumettes. Ils essayent de se refaire une santé en attendant de manger les pissenlits par la racine.

  7. Françoise Rousseaux dit :

    _ Pied Droit et Pied Gauche sont dans un bateau, Pied Gauche tombe à l’eau, qui reste sur le bateau ?

    _ Heu…Main Droite et Main Gauche ; les 2 pieds, eux, vont au fil de l’eau…

    _ Bravo, gagné !
    Ainsi s’amusaient les deux pieds en se retrouvant enfin déchaussés et immobiles après une dure journée de labeur. Joie de se retrouver, après avoir été engoncés dans d’épaisses chaussettes et des chaussures bien closes, et animés d’un incessant va-et-vient.Cet après-midi là, ils avaient crapahuté dans des chemins enneigés, et chacun avait accepté sa part de travail, dans un synchronisme parfait. A présent, débarrassés de leur tenue de marche, installés côte à côte dans une sympathique chaufferette ils se détendaient en papotant.

    Pied Droit : Eh bien,encore une bonne balade aujourd’hui ! Décidément, on ne nous
    arrête plus !
    Pied Gauche : Oui, c’est tous les jours, maintenant,et par tous les temps !

    Pied Droit : Remarque, on se réchauffe comme ça, et puis c’est bon pour le retour
    veineux, l’ostéoporose et tout le reste !

    Pied Gauche : Tiens, justement, à propos de tout le reste, comme tu dis, ne devions- nous pas parler
    des dispositions à prendre si l’un de nous ….heu.. disparaissait prématurément ?

    Pied Droit : Ah,oui, c’est vrai, mais j’ai réfléchi. Nous sommes tous deux en parfaitesanté. Pas de diabète,
    donc aucun risque d’amputation ; pas d’hallux valgus, ni d’ongle incarné, enfin du moins en ce
    qui me concerne..

    Pied Gauche : Moi non plus ! Pas d’hallus machin chose, ni d’ongle désincarné, même pas une seule
    ampoule depuis des années.

    Pied Droit : Ah, les ampoules, ça faisait mal ! Mais c’était au temps de notre jeunesse, on nous chaussait
    n’importe comment. A présent, c’est devenu beaucoup plus sérieux !

    Pied Gauche : C’est vrai, on peut dire que la Tour de Contrôle assure bien !

    Pied Droit : Du moins en ce qui nous concerne ; pour les autres, on ne sait pas.

    Pied Gauche : Aurais-tu entendu des plaintes ?

    Pied Droit : Plus ou moins..Les Mains , par exemple

    Pied Gauche : Oh, elles ! Elles se plaignent tout le temps ! Elles ont froid, leur peau est trop sèche,
    le rasoir à légumes leur a épluché le bout des doigts….ça ne va jamais!Dis donc, si
    elles étaient à notre place, c’est quand même nous qui travaillons le plus !

    Pied Droit : Hum, oui, mais en ce moment, nous nous reposons bien au chaud, et elles, elles
    s’activent sur le clavier..

    Pied Gauche : Oui, bon, admettons, mais revenons à nos oignons ; tu disais que tu avais réfléchi ?

    Pied Droit : Oui, finalement, rien ne presse , puisque nous sommes tous les deux en pleine forme, et si un
    jour quelque chose ne va plus, nous informerons la Tour de Contrôle qui avisera.

    Pied Gauche : Je suis tout à fait d’accord ; et maintenant et profitons de ce moment de repos ; on est bien,là

    Pied Droit : On est très bien ; Et je souhaite qu’il en soit de même pour toutes les autres Parties !

  8. Maguelonne dit :

    -Hé tu a compris ce qui se passe ?
    -????
    -Le type qui vient de sortir, il a fait signer un contrat d’obsèques. Ça sent le sapin -C’est de la prévoyance. Ça ne veut pas dire qu’on va dégager tout de suite.
    -Tu as quand même remarqué qu’on bouge de moins en moins, qu’on est toujours fourrés dans des charentaises. C’est peut être confortable mais notre univers s’est drôlement ratatiné. On est mal, mon vieux, on est mal
    -Demain est un autre jour. Profite du moment.
    -Je ne voudrai pas disparaître sans laisser de trace, je vaux mieux que ça ! J’aime beaucoup mon cor du troisième orteil : son relief arrondi comme une vieille montagne ou un ancien volcan ça porte aux rêves. Tu ne trouves pas ? Et puis c’est un coriace. Chaque fois qu’on a voulu l’éliminer, il a fait le dos rond et est revenu, encore plus fort. J’envisage sérieusement de laisser mon beau cor à la science.
    – Hi hi hi, tu es complètement maboul.
    – Pas du tout. Tu ne comprends pas car tu te contentes de ton œil de perdrix. On le sent mais on ne le voit pas. C’est pour ça que tu n’as pas d’ambition.
    – Ben moi je tiens beaucoup à mon œil de perdrix. Il est beaucoup plus beau que ton cor et n’a pas besoin de faire étalage. C’est mon vieux compagnon et c’est à la vie à la mort. Ça t’en bouche un coin, hein ?
    – Je ne connais pas les démarches pour donner à la science, t’aurais pas une idée ?
    – Il faut aller sur Gogol. Mais c’est compliqué on n’a pas la dextérité des doigts de main. Un conseil, oublie ton idée, fais corps avec ton cor pour l’éternité et ce qui est bien avec l’éternité c’est que c’est drôlement long comme dirait Peter Pan.
    – Désolé l’ami, je vais plomber tes illusions. Il a choisi la crémation pour ensuite aller engraisser les géraniums de la vieille Berthe.

  9. 🐻 LURON'OURS dit :

    🐻 SOUS LA NEIGE, LAGOPÈDE, BERCEUSE IROQUOISE.

    J’aime le soin du cor, le soir au fond des bois.
    Quand je quitte ma raquette et me masse les doigts
    Je les compte d’abord pour voir s’il n’en manque pas.
    Pas. Pata, patapa.
    Au Canada, à force de trapper et traquer
    L’animal à fourrure, j’ai pris un coup de froid.
    Les voilà tout gelés, ces arpions si utiles autrefois.
    Vite, ma hache, ma scie, que je m’en débarrasse !
    J’en fais don à la science, porterai des échasses.
    Enfin, dans une châsse, je serai vénéré
    Comme à ma naissance.
    Quand je suçais mes petons sous le regard attendri de ‘ Œil-de-Perdrix ‘.
    🐻 LURON’OURS

  10. Souris bleue 🐀 dit :

    🐀 MALAISE
    dialogue d’un œil de perdrix à un cor

    – quand est-ce que tu m’en joues ?
    -quand tu me regarderas.
    – arrête, tu te fais du mal 🐀

  11. françoise dit :

    533/Des pieds anticipent leur mort. 
    L’un envisage de donner son cors à la science, l’autre tient beaucoup à son oeil-de-perdrix.
    Mais pourquoi ? Tu as du vague à l’âme ?
    arrête de dire des bêtises, ni l’un ni l’autre n’avons une âme,
    oui je sais mais c’est mon inconscient qui l’exige !
    Moi je veux vivre ! Alors dans un premier temps on va aller chez un podologue ; une séance de « râpe » nous fera du bien ; ce serait un peu comme quand notre propriétaire va à l’institut de beauté se faire une beauté et se faire manucurer ses ongles de mains et de pieds.
    Tu ne crois pas qu’elle devrait commencer par faire un régime, les doigts de pied qui nous hébergent seraient moins boudinés ? Peut-être que tes idées mortifères disparaîtraient et la science patienterait ; rien ne presse.
    Tu as entendu l’autre jour le copain de la propriétaire lui a dit « viens on va se prendre notre pied ».
    J’espère que la prochaine fois ils feront attention à ton cor (regarde tu es joli sans « s ») et à moi. Il faut admettre qu’on a de la chance de dormir dans des draps de soie.
    J’espère que je ne vais pas trop souffrir cette nuit sans quoi demain c’est décidé je me donne de tout mon corps à la science.
    OK et je t’accompagnerai.

  12. Françoise - Gare du Nord dit :

    Des pieds anticipent leur mort. Le droit comme le gauche ne se portent en effet plus très bien. Ils ont arpenté la planète Terre durant près de 95 ans et accumulé trop de maux pour ne pas envisager leur fin prochaine.

    Ils souhaitent rédiger leurs directives anticipées mais ils ne sont pas d’accord.

    Le droit, titulaire de diplômes obtenus dans la filière scientifique envisage de donner son cor à la science et à la médecine en particulier. L’autre, plus littéraire, plus sentimental, tient à son œil-de-perdrix qu’il préférerait crever plutôt que de s’en défaire.

    Inséparables depuis près d’un siècle, ils envisagent pourtant une séparation définitive.

    – « Tu m’a collé toute ma vie » récrimine le pied droit « Je faisais un pas, tu me suivais toujours »
    – « Bien obligé » rétorque le pied gauche « Avec ta cambrure et tes ongles vernis, tu faisais du pied à tous les hommes »
    – « C’est un compliment que je ne peux te faire. Avec tes ongles sans cesse incarnés, tu étais constamment désincarné »
    – « Que veux-tu ! C’est mon côté éthéré. Que veux-tu je suis un poète »
    – « Malgré ton style ampoulé, tes rimes sont pauvres. Tu n’es qu’un vulgaire pied-plat
    – « Mêle-toi de tes callosités et de tes oignons »
    – « Tu apprendras qu’en langage scientifique, cela s’appelle des hallus valgus
    – « Ne ramène pas ta science et ton latin dont tu m’abreuves depuis 95 ans. Non seulement tu te crois malin, mais en plus tu te crois beau mais tu n’es que bot »
    – « Et toi, avec tes verrues et tes durillons, tu es mûr pour la chaussure orthopédique

    Ayant épuisé tous les motifs de discorde, Ils décidèrent dans un éclair de sagesse d’y mettre fin. Et, pour se garantir une fin de vie commune harmonieuse, ils résolurent de consulter.

    Ils entamèrent une thérapie familiale avec un podologie-pédicure.

  13. Nouchka dit :

    Les pieds

    « Des pieds anticipent leur mort. L’un envisage de donner son cor à la science, l’autre tient beaucoup à son œil-de-perdrix. Faites-les dialoguer »

    – A-a-ïïe ! Oh put*… c’que ça fait mal ! Eructe le pied gauche
    – Qu’est ce qui t’arrive ? S’étonne le pied droit
    – Je me suis pris le pied de la table
    – T’as mal ?
    – D’après toi ? A la vache ; j’ai dû me casser l’orteil. Ce que ça fait mal !
    – Tu as le chic pour t’amocher…. Mets de la glace dessus
    – Je dois aussi avoir de l’arnica. J’espère que je vais réussir à me chausser, après cela
    – Tu te souviens, c’est déjà arrivé il y a longtemps sur une plage ; nous avons buté sur des roches qui affleuraient et je me souviens combien c’était douloureux.
    – Oui, au cours d’une vie, ils nous en font voir ! A l’époque où il était de bon ton de porter des escarpins à talons hauts, que de fois je me suis déchaussée pour me soulager mais je craignais, en même temps, de ne pouvoir renfiler ces maudites chaussures. Ah, elles étaient seyantes, c’est indéniable mais pour le confort, ce n’était pas le pied !
    – En plus, toi, le gauche, tu es plus fort que moi, alors les ampoules c’étaient d’abord pour toi, en randonnée
    – C’est vrai. D’ailleurs pour essayer un nouveau modèle de chaussure, je demande toujours la gauche, pour tester la taille. Et à chaque fois, le vendeur tient la chaussure droite en main. Il semble que, pour la majorité des gens, ce soit le pied droit le plus fort.
    – Quand je pense à ce qu’on nous a fait endurer, on est quand même resté présentables. Tiens, ça me rappelle un vieux souvenir. Dis-moi si tu t’en souviens ; c’était au dispensaire de Saint Ouen. Un rendez-vous de consultation avait été pris chez le pédicure, avant je ne sais plus quel voyage pendant lequel nous devions être très sollicités. C’était la première fois que nous allions là, une consultation en vitesse, pendant la journée de travail. Et bien, le type qui nous a reçus à commencer à nous prendre entre ses mains et à nous caresser en disant que nous étions beaux. Tu te rappelles ? Il était évident qu’il avait l’habitude de faire du gringue comme cela. Quand, longtemps après, il y a eu cette histoire avec un politique qui disait faire de la réflexologie avec des collègues féminines, je me suis dit que la méthode était bien rodée.
    – Ça va mieux ? Où as-tu heurté le pied de table ?
    – C’est le 4ème orteil qui a pris ; il sera tout bleu d’ici demain.
    – As-tu lu cet article plein d’humour sur le pied qui envisage de donner son cor à la science, etc ?
    – Oui, j’ai vu cela. Si les universités ont besoin de pieds, elles n’ont qu’à le demander. Les pieds vieillissent bien différemment les uns des autres. Nous, nous avons tendance à nous ratatiner et nos articulations sont un peu gonflées.
    – Sans parler de l’ongle du gros orteil qui s’épaissit et prend trop de place dans les chaussures. Je n’ose même plus mettre de vernis de peur que l’épaisseur n’augmente. C’est pour cela que le pédicure peut être utile.
    En ce qui me concerne, une fois mort, je serai content de rester allongé et au calme.
    – A moins, que la crémation soit préférée…
    – Oh arrête, je ne veux pas y penser. J’espère que nous avons encore de belles balades à faire, avec ou sans ampoule à l’arrivée !!

  14. camomille dit :

    – Oh ! T’as entendu ce que vient de dire le curé à propos de notre patronne ?

    – Non !

    – Il a dit qu’elle avait déjà un pied dans la tombe !

    – Sans blague ? Mais il parlait de qui ? De toi ou de moi ?

    – J’en sais rien. Mais de toute façon l’un suivra l’autre forcément… comme d’habitude.

    – D’accord, mais pour l’instant moi, j’y suis pas dans la tombe

    – Ben moi non plus ?

    – Alors pourquoi il a dit ça le curé ?

    – Tu sais, les curés ils parlent beaucoup pour se rendre intéressant, pour impressionner, mais souvent ils disent des âneries.

    – La preuve !

    – N’empêche que ça m’inquiète, parce que la patronne elle n’est plus très jeune et elle nous utilise de moins en moins.

    – Surtout depuis que nous avons chacun un cor !

    – Tu vois, tout compte fait, quand la patronne mourra et qu’il faudra l’accompagner, je pense que je proposerai mon cor au toubib pour qu’il fasse des travaux pratiques. Ça rendra service aux gens de comprendre comment est fait un cor !

    – T’es frappé mon pauvre ami ! C’est les lectures de la patronne qui te montent à la tête. « SCIENCE & VIE ». Combien de fois je t’ai dit que c’était pas pour nous ces magazines…..Moi je veux mourir intact. Tel quel.
    Je ne veux pas qu’on me trafique… et puis je trouve que mon cor me va bien !
    Tiens, avant que la patronne ne parte pour de bon je vais préparer une étiquette : « touchez pas à mon cor » et je vais la coller sur l’orteil.

    – Pfff… n’importe quoi !
    Et bien moi…. Mais que se passe-t-il donc ? J’ai la tête qui tourne…

    – Moi aussi l’ami, moi aussi, attends moi…

    Et c’est comme ça que nos deux pauvres pieds partirent devant, suivi de leur vieille patronne au corps usé.

  15. Un gros paquet de chips

    Des pieds anticipent leur mort. L’un envisage de donner son cors à la science, l’autre tient beaucoup à son œil-de-perdrix. Madeleine imagine leur dialogue et elle rit toute seule face à son miroir. Il faut dire qu’elle a entreprit d’écrire son testament. A part son chat et sa vieille carcasse, elle n’a pas grand chose à léguer, ni personne à qui léguer d’ailleurs. Alors la seule question qui vaille est pour les pompes funèbres, que va t’elle faire de son corps ? Aussi, avant de décider, elle fait le tour de sa propriété intime et privée, privée de tant depuis de longues années maintenant, juste pour voir s’il y a quelque chose à sauver. En somme, elle s’offre un inventaire à la Prévert ou, plus exactement, à la ante-vers comme elle dit.
    Son corps déborde, il est en cru, comme sorti de son lit. Ses berges, autrefois si affutées, se sont aujourd’hui effondrées. Son cœur est essoré, ses pensées, comme délavées. Sa peau n’est plus que failles et ravins, ses articulations, bois mort. Elle se fait l’effet d’un gros paquet de chips, craquant à l’intérieur, gonflé à l’extérieur. Mais elle s’en fiche Madeleine, il y a longtemps que ce corps elle l’a abandonné à son sort. Pourquoi devrait elle s’en soucier aujourd’hui ? Mais elle a une force Madeleine, c’est son amour des petites choses : le rire d’un enfant, un verre de Porto, les caresses de son chat, un beau coucher de soleil. Les chips, elle les a toutes mangées. Mais, il lui reste quelques miettes qui suffisent à son bonheur et, lorsqu’elle aura fini les miettes, elle pourra encore lécher sur ses doigts le sel de la vie. Enfin, à la fin des chips, à la fin des miettes, à la fin du sel il lui faudra s’éclipser et laisser aux autres le soin d’écrire la suite.
    Madeleine range le testament, elle n’a plus de temps pour ça, c’est l’heure du Porto.

  16. Kyoto dit :

    – Moi, je te dis que je veux donner mon cor à la science.
    – Tu mets encor ça sur le tapis ! Je te prie de bien vouloir te mettre dans les orteils qu’il n’est pas question que je lègue mon œil-de-perdrix !
    – Alors, nous ne serons jamais d’accord !
    – Exactement ! Donc arrête de me casser le pied avec ton cor ! La Science, elle s’en moque de ton cor !

    – Hey ! Les pieds ! Arrêtez d’être bêtes ! Je sais que vous êtes les plus éloignés de moi, mais ce n’est pas une raison, intervint la sommité encéphalique. Arrêtez de revendiquer, à cor et à cris, le devenir post mortem de vos cors, œils-de-perdrix, durillons, oignons et autres agacins. Je vous rappelle que nous sommes UN ! Vous n’êtes que deux égoïstes, voire égotistes.

    Le cerveau essayait de mettre au pas les deux pieds. Chose difficile ! Ce n’est pourtant pas le moment d’avoir les deux pieds dans le même sabot, qu’il soit de droite ou de gauche. Il reprit :

    – Ecoutez mes petits petons ! Je vais vous parler de mon épouse. La médecine lui a prélevé durant ses 47 années de vie : le pylore, les végétations, les amygdales, la vésicule biliaire, un rein, les ovaires, trompes et utérus, 1.27 mètre d’intestins et dernièrement les deux seins.

    Les pieds étaient émus :
    – On peut dire qu’elle a donné à la science, dit l’un
    – A coups de bistouris ! dit l’autre.

    – Elle a surtout donné à l’incinérateur de l’hôpital ! Alors, mes petits petons, vous voulez qu’il vous arrive la même chose ? Une coupe franche pour vous soulager de vos petits tourments ?

    – Nous voulons être de beaux et bons pieds, dirent en chœur les pieds apeurés.

    – Je constate votre entente cordiale ! Allons à la pharmacie chercher les produits efficaces pour soigner vos callosités.

    Un mois plus tard, les pieds faisaient une déclaration sur TV 475 :

    – Nous sommes des pieds heureux. Notre livre a un succès podal. « Soigner les pieds sans spécialiste et sans bistouri » Nous ajoutons pour nos téléspectateurs : « Dans la vie, ne prenez pas tout au pied de la lettre. »

  17. Georges Kassabgi dit :

    j’ai laissé un commentaire il y a un peu plus d’une heure et il n’est pas dans la liste ci-dessus… que dois-je faire ?

  18. Fanny Dumond dit :

    Des pieds anticipent leur mort. L’un envisage de donner son cor à la science, l’autre tient beaucoup à son œil de perdrix.

    PD : pourquoi veux-tu le donner à la science, ton cor ? Tu es bien prétentieux, tu te crois unique au monde ? Les podologues ne savent plus où trouver un horaire dans leur agenda et, crois-moi, ils se frottent les mains, en évitant de respirer, parfois.

    PG : t’as qu’à dire qu’on pue !

    PD : non pas nous, mais souviens-toi du jour chez le marchand de chaussures comme nos potes à côtés nous ont fait prendre la tangente.

    PG : ah, oui ! Je m’en souviens. Ils avaient empesté toute la boutique. Alors, pourquoi veux-tu le garder, ton œil ?

    PD : eh ben, c’est pas bien compliqué ! Ça m’étonne que tu n’y aies pas pensé. C’est pour mieux observer nos jolies copines. J’en ai repéré une à la piscine, bien cambrée et toute décorée de vernis multicolore. Et je compte bien sur le chérubin Éros afin qu’il décoche une flèche demain.

    PG : ah, oui ! C’est pas bête, ça. Et comme ça on pourra cesser cette discussion qui me casse les oignons.

  19. Georges Kassabgi dit :

    Quattre paires de pieds se retrouvent dans une longue file d’attente pour permettre aux corps respectifs de se faire vacciner contre le COVID-19. Leur âge moyen est proche des 77. Une surprise les invite à dialoguer : il y a le corps Français, suivi de l’Italien, de l’Allemand, et de l’Irlandais.
    La première paire de pieds prend la parole avec une question depuis longtemps en circulation : « je parie que chaque paire emploie un mot différent pour décrire la source de douleur, chez nous on parle d’oignon ou callosité, mais sans jamais se poser la question du pourquoi le corps ne se préoccupe de nous deux que lorsque la douleur se fait présente. »
    La seconde paire de piedst s’exclame avec, « c’est si vrai et cela me trouble quand mon ‘callo’ se fait entendre pour obtenir du secours. » Je remarque ici que ‘callosité’ et ‘callo’ nous montre qu’il y a un air de famille…
    La troisième paire de pieds se rapprochant des deus autres ajoute que « chez nous on parle de ‘corn’ quoique certains auteurs préfèrent le nom ‘callus’ qui reflète l’origine latine.
    Enfin, la quatrième paire ajoute, « chez nous on parle de ‘Hornhaut ou Fussballen’ il y a donc une petite ressemblance. » Mais j’ai bien saisi la première intervention : il y a quelques différences dans le choix du mot et de cela on ne peut faire grande chose. La question de fonds est je crois un débat qui mérite une certaine attention : pourquoi le corps ne se préoccupe vraiment pas de comprendre la cause (ou causes) de formation de la ‘callosité’ avec l’usage des pieds et par conséquent réussir bien mieux à prévenir toute douleur liée à l’usage.
    Les trois autres paires de pieds s’unirent pour dire ensemble, « nos parents ne sont jamais posé une telle question, ni aucun des grands penseurs du passé, et donc on est d’accord de discuter sur un autre sujet.
    La quatrième paire de pieds ne put s’empécher de remarquer : « si vous ceuillez un fruit de votre pommier et vous trouvez que le bon goût de pomme n’y est plus. . . que faites-vous ? vous coupez la branche ? cela pourrait se justifier mais la cause pourrait être dans le sol. . . .
    Allons-y la file d’attente s’avance…

  20. CATHERINE M.S dit :

    Deux pieds anticipent leur mort
    Ont-ils raison ou tort ?
    A la science, l’un envisage de donner son cor
    Il veut à tout prix s’en débarrasser
    Pour ne pas souffrir pendant l’éternité
    Et il veut pouvoir rendre visite à ses congénères
    En arpentant les allées du cimetière
    Sans avoir, nom de nom
    Trop mal aux arpions !
    Avoir tout ce temps devant soi
    Et ne pas en profiter, ce serait vraiment trop con
    Passez-moi l’expression
    Un tantinet familière …
    Il a bien l’intention d’aller en goguette
    Mais si, mais si, conter fleurette
    Aux délicieux petits petons
    Qu’il pourrait deviner sur ses talons …

    Quant à l’autre, c’est tout le contraire
    Il veut emporter son cher durillon
    Six pieds sous terre
    Vous avez dit six pieds ?
    Le voisinage est bigrement encombré
    Ça promet …
    Raison de plus pour garder bien à l’abri
    Son fidèle œil-de-perdrix !

    Moralité ?
    Vous l’avez bien sûr deviné
    A chacun sa vérité …

  21. iris79 dit :

    Des pieds anticipent leur mort.
    L’un envisage de donner son cor à la science,
    l’autre tient beaucoup à son oeil-de-perdrix.

    -ça ne va pas être facile de décider le patron sur notre sort, vu qu’on n’est pas trop d’accord sur notre mort…
    -en même temps, il nous doit bien ça, de nous écouter un peu non ? Quand on était bon pied bon œil, on peut dire que lui du coup, il en avait sous le pied et qu’on l’a bien aidé à faire les 400 coups !
    -c’est sûr ! Mais avant d’être six pieds sous terre, il nous reste encore des choses à faire !
    -A bon ? A quoi tu penses ?
    -ah ben moi j’adorerais remonter dans ce mobile qu’il avait acheté à 20 ans, tu te souviens ? Il conduisait pied au plancher, on était fiers ! c’était quand même grâce à nous qu’il emballait sévère et frimait sur la croisette !
    -ah oui c’est vrai…On faisait de sacrés pieds de nez à la petite bourgeoisie étriquée parmi laquelle on se déplaçait en marchant sur des œufs…
    -et plus tard, tu te souviens, cette fille magnifique avec laquelle il marchait pendant des heures sur la corniche ? A celle-là, il ne l’avait pas trouvée sous le pied d’un cheval ! Il l’avait courtisée un moment ! Mais il n’a pas aimé qu’elle le mettre au pied du mur…
    «on se marie ou tout est fini ! » Oh là là oui, il tanguait dangereusement ce jour-là, il nous en a fallu des trésors de souplesse et d’agilité pour qu’il puisse rester debout sur ses deux jambes.
    -Il en a été traumatisé un moment ! je le revois debout planté, à regarder l’océan ! ca pouvait durer des heures ! Pour un peu on aurait pris pied face à la méditerranée !
    -en même temps, il y a pire comme destin !
    -peut-être mais on serait passé à côté des cures et tous ces autres soins de thalasso !
    -oh mon dieu, la thalasso…j’en rêve ! Un bon bain de pieds, tiens, ça, ça fait du bien !
    -et tu sais quoi ? Et bien c’est comme ça que moi je voudrais passer à trépas ! Dans une eau enrichie d’huiles douces et soyeuses à une température idéale, elle nous ferait oublier touts nos bobos, notre grand âge. A ce serait le pied de gouter encore une fois à tout ça…
    -et puis effectivement cela aurait l’avantage que l’on soit traité sur un pied d’égalité, ce qui n’a pas toujours été le cas…
    -ah ne recommence pas, tu ne vas pas encore une fois te mettre sur le pied de guerre.
    -ah non rassure-toi, je n’ai plus la force de lutter ni de courir après tout ce qui n’est plus de notre âge. On va pas s’emmêler les pieds maintenant, ce serait ridicule. Nous allons attendre ici de pieds fermes qu’arrive notre séance de thalasso. Regarde près de toi, la brochure du centre est tombée ! On va y aller !

  22. Antonio dit :

    Des pieds anticipent leur mort. L’un envisage de donner son cor à la science, l’autre tient beaucoup à son œil-de-perdrix.

    — Moi, je… m’gine… un… rand… terr’ment, avec cette foule-là… à m’pieds, lâche une cheville, le souffle coupé.

    — Articule, rétorque le pied droit, durillon de la semelle, on ne comprend rien.

    — Je fais comme je peux, se défend le membre inférieur de l’équipe de la course de fond en cours. Je suis morte.

    — Patience ! C’est une question de minutes, lui rappelle le pied gauche, chevillé aux cors. Je ne sens plus rien circuler en moi.

    Une cuisse s’est mise en boule et crache l’acide lactique.

    — Ils m’ont empoisonnée, les sadiques !

    — Moi aussi, tousse un mollet, se cramponnant à la rotule d’un genou.

    — La fin est proche, les amis, dit ce dernier, très enflammé.

    — Comment le sais-tu ? demande la cuisse, claquée.

    — Je viens de croiser un ligament qui a lâché le morceau. Il parait que le cœur était à 180 quand il s’est fait arrêter, net ! par un agent de la circulation. À cinq kilomètres de l’arrivée.

    — Le cœur !! S’exclament les chevilles qui désenflent d’un coup… Mais alors !

    — Bah oui, conclut le genou à terre, ils lui ont confisqué le véhicule et retiré le permis.

    Circulez, y a plus rien à battre !

  23. blackrain dit :

    Grand-mère Pied n’avait plus bon pied bon œil. Elle perdait un peu la tête. Elle parlait de voute céleste en mirant sa voute plantaire. Elle y voyait son oncle incarné en ange déchu. Avant qu’elle n’ait un pied dans la tombe, la famille décida de prendre quelques dispositions chez le notaire. Etant d’origine pied noir, elle voulut acheter un caveau qui ferait face à la Méditerranée. L’aîné était une belle plante. Il avait le pied bot, un pied égyptien au magnifique dégradé que la déformation ne parvenait point à dégrader. Il se mirait dans la glace à longueur de temps. Aussi, il envisageait de donner son cor à la science. Quant à son cadet, il était assez laid avec son nez aquilin et son œil de perdrix. Il avait fait des pieds et des mains pour entrer dans l’armée. Mais comme il avait les pieds plats il avait dû renoncer. Il fit alors une entorse à la loi : il compensa sa frustration en s’engageant comme mercenaire dans les phalanges chrétiennes. Pour des employeurs peu regardants, il n’y avait pas de lézard. Cela lui permit de mettre le pied à l’étrier dans les arts militaires. Il devint expert en savate et dans d’autres spécialités du combat. Durant la mêlée il restait toujours sur le pied de guerre. Pourtant, lors d’un assaut contre les Syriens, il fut blessé au mollet et se rompit l’astragale en sautant depuis un talus. Il se fit rapatrier en métropole puis, quelque peu traumatisé par les horreurs dont il avait été témoin, il se terra comme un rat et se convertit dans le tri postal. Il demeura seul. Cet indécrottable célibataire n’avait pas trouvé chaussure à son pied. Le notaire enregistra son testament. Il léguait au dernier vivant sa collection d’armes anciennes et les tableaux de valeurs qu’il avait pillés dans une Beyrouth dévastée. Quant au dernier des fils, il se trouvait coincé entre la vanité du premier et l’agressivité du troisième. Comme eux, il avait un regard d’aigle et le corps beau. Il plaisait aux femmes. C’est au pied levé qu’il entra dans la profession des films de charme. Comme il n’avait pas le pied marin c’est au port Nographe qu’il posa ses valises. Il s’engagea dans cette voie car le pied était son mètre étalon : 1/3 de verge anglaise. Cette mesure n’était point ridicule malgré les apparences. 12 pouce ou 30 centimètres lui donnait argument pour rassurer n’importe quel metteur en scène et satisfaire les appétits démesurés de ses partenaires. Au dernier de sa lignée il légua son trophée, le « phallus d’or » qu’il avait remporté pour son interprétation dans « le coup de pied de l’âne ». La mère, femme qui était restée à pied d’œuvre toute sa vie, ne savait sur quel pied danser. Elle n’avait pas su être sur un grand pied dans le monde car elle avait négligé sa carrière. Ses collègues avaient profité de ses accouchements pour lui couper l’herbe sous le pied. Peu rancunière, elle avait lutté d’arrache-pied pour privilégier l’éducation de ses enfants à des ambitions pécuniaires. Elle légua le destin de trois beaux enfants à défaut de biens matériels.

  24. ReoGeo dit :

    -Salut Gauche!

    – Salut Droit ! ça va aujourd’hui ?

    – Ouais c’est plutôt cool il pleut, j’espère que ce sera pantoufle toute la journée.

    -Olala, Attends, monsieur m’a l’air déjà bien dynamisé. Je suis sûr qu’il va nous faire passer dans les bottes de pluie aujourd’hui. Février approche, on va devoir s’y coller.

    -Tu crois ? Ça me désole rien que d’y penser. Je viens tout juste de faire de nouvelles peaux. je voudrais rester en beauté. Et toi ça va aujourd’hui ?. il s’est encore levé avec toi aujourd’hui ?

    – Ouais ça va ! A part la salutation au pied du lit ce matin ! Comme d’habitude quoi…C’est à croire qu’il le fait exprès. Au moins il a pensé à entretenir mon œil de perdrix.

    -Gauche, tu sais à quoi j’ai pensé cette nuit, quand on était en éventail ?

    -Non, dis moi..

    – Qu’est-ce qu’on allait faire une fois qu’on recevrait plus d’ordre, qu’il serait mort, qu’il n’aurait plus les sensations pour nous activer…. Toute la nuit, ça m’a fait flipper.

    -Ah oui, moi j’y avais jamais pensé. Ceci dit, si tous les matins il arrêtait de se cogner au pied du lit je pourrais moi aussi perdre mon œil de perdrix. ça pourrait m’angoisser profondément d’y penser toute la nuit.

    -Moi je ne supporterais pas d’être enfermé dans une boîte. Chaussure m’a raconté comment elle est arrivé ici, pendant plusieurs mois enfermée. Depuis je n’arrête pas d’y penser. Gauche, je ne veux pas être condamné à me faire dévorer par les vers ! Non, pas question, je voudrais mourir utile. Je me disais que j’aimerais pouvoir être utilisé par de jeunes docteurs pour mieux nous étudier. Je ne sais pas comment faire pour lui suggérer de me donner à la science

    -Quoi ! Tu es devenu fou. Il n’est pas question que je laisse disséquer mon œil de perdrix . Dévoiler mon intimité, me faire triturer, moi je suis très bien caché.
    Quelle horreur de rien que de penser que des gens viennent me trifouiller.
    Toi ça ne te dérange pas de savoir que tu vas finir en morceaux avant d’être calciné ?

    -Bah non je me dis qu’au moins une dernière fois, je pourrais prendre mon pied

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