521e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

KLICHET et Cie, leader du lieu commun, recrute un tireur de sonnette d’alarme.
Le postulant (e) devra confier à la page blanche le fruit de son travail et puiser au plus profond de lui-même.
Envoyez lettre de motivation étayée.

À vous de l’écrire

 » Arrivé à son septième ou huitième livre, l’écrivain médiocre n’écrit plus qu’à l’aide de clichés qu’il s’est fabriqués lui-même et qui le dispensent de réfléchir, tout en lui donnant l’illusion qu’il s’exprime d’une façon personnelle. Green, Journal,1933 « 

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26 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Monsieur, Madame,

    Suite à votre offre d’emploi de tireur de sonnette d’alarme affichée au Pôle Emploi, je vous adresse ma lettre de candidature.

    Tout d’abord, l’angoisse de la page blanche ne me hante pas tant je suis convaincu d’être le postulant attendu.

    En effet, je possède un parcours professionnel de photographe qui atteste d’une expérience riche dont je souhaite faire profiter votre société et d’une polyvalence incontestable que j’aspire à valoriser davantage.

    J’ai débuté dans ce qu’il est convenu d’appeler la photographie de charme – pour ne pas dire érotique – sous l’égide d’un photographe anglais mondialement connu pour ses flous artistiques.
    Le sujet principal : les très jeunes filles belles comme le jour, fraîches comme la rosée du matin, aux longs cheveux blonds comme les blés, brillants et doux comme de la soie, au visage à l’ovale parfait, aux yeux bleus lavande, au teint diaphane et vêtues de longues robes transparentes blanches ou roses
    J’ai quitté ce domaine pour avoir mis en garde les jeunes postulantes sur les risques de rencontrer des prédateurs sexuels, attirés par les mineures et les risques d’agressions sexuelle.

    J’entrai dans un magazine de mode et photographiais des mannequins, que la mode d’alors considérait comme d’une beauté à couper le souffle : 1m75, 85-60-90, 55 kg, mutiques et décérébrées.
    Mais je partis après avoir tiré la sonnette d’alarme sur les dangers de l’anorexie.

    Je tournai la page et tentai ma chance dans la photographie de la nature et des paysages : des forêts sombres et insondables, où parfois le soleil filtre à travers les branches, plantées de chênes centenaires et d’essences rares ; des océans agités par des tempêtes déchaînés d’une rare violence ; des torrents tumultueux ; des ciels bas et gris ou, au contraire, lumineux et bleus azur.
    J’abandonnai rapidement quand j’alertai mes concitoyens sur le péril que représentait notre surconsommation sur la survie de la planète.

    La soif d’aventures me fit embrasser la carrière de reporter de guerre et je couvris tous les conflits ayant lieu sur la surface du globe. J’y croisais, dans des contrées lointaines et inhospitalières, de vieux baroudeurs barbus, désabusés et alcooliques, des militaires butés vêtus de treillis et armés jusqu’aux dents, des populations civiles bigarrés et couvertes de haillons, des cadavres aux plaies béantes dans des décombres fumants… Plus d’une fois mon sang ne fit qu’un tour, écœuré par les abîmes de l’âme humaine.
    Je démissionnai après avoir dénoncé les horreurs de la guerre et la lourde responsabilité des marchands d’armes

    J’intégrai le secteur plus paisible, croyais-je, d’un studio photo d’un centre ville (mariages, communions, portraits, photos d’identité…).
    Le mariage où toujours l’émotion est soit intense soit palpable, fut l’événement le plus marquant. La mariée vêtue d’une robe blanche vaporeuse qui tient le bras de son père, droit comme un I, fier et ému : la sortie de l’église avec les grains de riz ; le lancer du bouquet que se disputent les témoins de la mariée: la vieille fille asséchée à l’accoutrement étrange ou la blonde sexy, un peu stupide ; l’air rembruni de la belle-mère, forcément une bourgeoise acariâtre
    Je fus licencié après avoir tiré le signal d’alarme sur les secrets de famille (maltraitance infantile, violences conjugales, inceste, paternité usurpée…)

    Vous pouvez ainsi constater que

    – je possède une large connaissance des clichés – et de ses similaires : le poncif, le lieu commun, l’idée bateau, la banalité – que je sais très bien débusquer

    – je maîtrise parfaitement l’art de tirer les sonnettes d’alarme

    Dans l’attente d’une réponse de votre part que j’espère positive,

    Je vous prie d’agréer …..

  2. Urso dit :

    KLICHET et Cie, leader du lieu commun, recrute un tireur de sonnette d’alarme. Le postulant (e) devra confier à la page blanche le fruit de son travail et puiser au plus profond de lui-même.
    Envoyez lettre de motivation étayée.

    Chère madame, cher monsieur,

    Ce matin en lisant le journal, j’ai vu votre annonce d’emploi : le recrutement d’un tireur de sonnette d’alarme.
    Ça doit être un super job.
    C’est un peu comme dans un train ou un métro, à chaque fois que quelque chose ne va pas, qu’il y a quelque chose de grave, bing on tire la sonnette d’alarme. Et là les secours, les personnes compétentes pour résoudre le problème arrivent à toute vitesse. Ouais super.

    Moi au lycée j’ai appris le métier d’électricien. N’ayant pas trouvé de travail dans la région, je suis ensuite devenu pâtissier.
    Ah vous savez c’est un sacré métier : il faut y mettre beaucoup de rigueur, bien mesurer les ingrédients pour les gâteaux, et aussi faire attention à la cuisson. Sinon quelques minutes dans le four en plus, quelques grammes d’ingrédients en plus, et c’est la catastrophe : le gâteau est soit brûlé soit indigeste, soit les deux à la fois. Ah ah.

    Et puis faire des gâteaux, de la pâtisserie, cela me fait beaucoup plaisir. C’est presque un métier d’artiste : on crée, on innove, il y a plein de couleurs. Et surtout j’aime bien le dimanche matin, voire la frimousse des enfants avec leurs parents. Leurs regards, leurs yeux ah qu’ils sont lumineux lorsqu’ils regardent nos confections, nos œuvres derrière les vitrines. Dans ces moments, je me dis que la vie est trop belle et que grâce à notre savoir-faire on va rendre ces enfants, leurs parents, heureux et joyeux et ils vont ainsi passer un bon dimanche.

    Aie aie, emporté par mon élan j’ai complètement oublié l’objet de ma lettre. En fait aujourd’hui, malgré tout ce que je vous ai dit, je voudrais travailler chez vous, pour devenir tireur de sonnette d’alarme.
    Vous vous demandez certainement pour quelle raison ce choix, cette décision subite, moi qui vous ai parlé de ma joie pour faire des gâteaux.

    Je suis encore jeune et toujours beau garçon, ah ah (bientôt 30 ans). Je suis dynamique, je fais beaucoup de sport (arts martiaux surtout) et j’aime les défis. J’ai aussi une grande soif pour apprendre de nouvelles choses et n’hésite pas à me remettre en question. Bref je me dis qu’à mon âge je peux me lancer dans une nouvelle profession, découvrir un autre environnement.

    Bon vous pouvez me dire que je ne ferai plus de bons gâteaux et pâtisseries pour les enfants et les parents. Ça c’est vrai.

    Ah ah je ne vous ai pas tout dit. Ma vraie motivation pour ce nouveau job et j’espère qu’en le disant je ne vais pas être trop ridicule : c’est ma copine. Ah qu’elle est gentille et trop jolie. Elle s’appelle Mélanie et a presque mon âge.

    Et puis comme par hasard ou peut-être est-ce le destin, justement elle habite à quelques mètres de votre société. Alors que moi je travaille et j’habite à plus de 100 kilomètres de chez elle et donc vous le comprendrez, on ne se voit pas souvent. Que le week-end et encore avec mon job, je ne la vois le samedi et le dimanche que quelques heures.

    Donc pour moi cette offre d’emploi, elle tombe vraiment à pic. J’allais dire ah ah comme une cerise sur le gâteau.

    Voilà mon grand secret : aujourd’hui mon rêve, presque le sens de ma vie, c’est de venir travailler chez vous. Pour devenir un grand tireur de sonnette d’alarme. Et faire la chasse – en faisant honneur à votre honorable maison – à tous ces lieux communs, préjugés et aspérités, ou clichés, qui inondent actuellement la langue française.
    Vous voyez comme je parle bien. Aspérités ça sonne bien, je l’ai donc laissé.
    Pour atteindre cet objectif – de réduire cette marée de clichés ambiants – je vous le promets, je me battrai de toutes mes forces, mon énergie et mon dynamisme. Vous pouvez me faire confiance.
    Et tout ça je le ferai pour votre grande maison et aussi bien sûr pour ma copine, qui sera enfin tout près de moi. Tous les jours de la semaine.
    Elle aussi elle adore les gâteaux. Au fait je pourrai en faire chez vous des gâteaux, dans votre restaurant à midi pour le personnel et même le week-end pour les grands chefs. Hi hi.

    Alors vive les gâteaux, mon recrutement, et aussi j’oubliais vive la mission vraiment indispensable, incontournable dans notre pays et en faveur de l’humanité eh eh, de la KLICHET et Cie.

    Je vais vous dire un secret de plus : avant d’écrire cette lettre j’ai appelé Mélanie. Évidemment elle aussi elle est très heureuse que je me rapproche d’elle. Ne l’oubliez pas !

    Ainsi, notre vie à tous deux pourra changer. On se verra tous les jours et on aura un peu plus de temps pour faire notre premier enfant. Ha ha. Je m’éloigne un peu de ma lettre. Je peux dire aussi qu’une personne heureuse dans sa vie et bien entourée est forcément plus équilibrée. Et donc plus compétente et productive dans son travail.

    Alors madame, monsieur … les dirigeants de la KLICHET et Cie, n’attendez plus et éteignez vos portables ! Ne perdez plus de temps !
    Embauchez-moi, même avec un salaire moyen ! Vous ne le regretterez pas. Vous verrez avec ma pomme dans vos rangs, votre vie deviendra plus belle – et c’est certain vos comptes bancaires plus garnis !

    J’ai presque terminé.
    Sans transition, au plaisir de recevoir une bonne nouvelle de votre part.

    Merci beaucoup madame, monsieur.
    Amicalement vôtre et vous souhaitant une bonne journée.

    Votre serviteur
    Paul Legourmandier

  3. Françoise - Gare du Nord dit :

    Votre lettre de motivation et votre CV nous ont convaincus. Vous maîtrisez l’art du poncif, du lieu commun, du truisme et des banalités. Nous vous recrutons tout de suite. A vos conditions

  4. Avoires dit :

    Ce n’est pas une lettre de motivation que je suis en train de rédiger mais un plaidoyer pour le lieu commun.
    Ne voyant pas le lien direct avec la sonnette d’alarme, qui est déjà un lieu commun en soi, je vais malgré tout la tirer, cette fameuse sonnette, pour que les lieux communs ne disparaissent pas.
    Ils sont partout, ils courent dans la presse, sur les ondes, dans la rue, à la maison et c’est tant mieux : il faut être compris par tout le monde et quoi de plus explicite que « la nuit, tous les chats sont gris » ou « parcours du combattant », à moins que vous ne préfériez « ne pas y aller soit par quatre chemins ou de main morte » . Les poncifs, les banalités, les clichés, c’est du tous les jours et alors ? Klichet et Cie, qui en sont les leaders, n’auraient donc plus de « pain sur la planche », ils « courraient à leur perte », ils n’ « auraient plus la main »sur le secteur ?« J ‘en passe et des meilleures ».
    Vous voyez, tout est propice à utiliser des lieux communs, ils pimentent les propos, les imagent, leur donnent du relief ne trouvez-vous pas ?
    Les chansons, les poèmes, les pièces de théâtre, la politique créent eux aussi des lieux communs. Souvenez – vous de : « Chauffe Marcel, chauffe ! » de Brel dans Vezoul, et le « Je suis malade » de Serge Lama, « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » Le Cid de Corneille, « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » Le lièvre et la tortue de La Fontaine, ou bien « Responsable mais non coupable » phrase prononcée par Georgina Dufoix lors de l’affaire du sang contaminé…
    Certes, tout cela n’est pas récent. Et aujourd’hui me direz-vous ? Aujourd’hui, comme hier ! En voici quelques uns : « Politiquement correct », c’est pas mal, ça ? Et que dites-vous de « l’acharnement thérapeutique », sans oublier « le capitalisme sauvage » ? Et le « développement durable »,tout le monde en parle sans savoir à quoi cela correspond vraiment. Je passe sur « l’instrumentalisation » à tous les coins de phrases des journalistes qui doivent toujours « être en capacité ». C’est quand même moins coloré, imagé que les bons vieux poncifs des siècles passés, mais, ils sont toujours là car ils sont indispensables.
    Donc, que Klichet et Cie aille donc se faire voir …
    Moi, les lieux communs, ça m’botte !
    Voilà, cher Pascal, j’ai confié à la page blanche le fruit de ma pensée en puisant au plus profond de moi-même. 

    • Souris bleue 🐀 dit :

      🐀 tout a fait d’accord Avoires… Les poncifs, les clichés, face ou pile ne s’usent que si l’on s’en sert !!! C’est mon cas….
      Ils me rassurent ! 🐀 Souris bleue

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Avoires, vous avez traité le cliché sous un angle original. Vous n’avez pas tort, il faut lutter contre sa disparition totale. Car le cliché d’aujourd’hui a été un jour une idée originale qui a plu et a été trop souvent reprise. Tout comme l’iodée innovante d’aujourd’hui  risque de devenir, victime de son succès, un cliché

  5. Maïté P dit :

    Madame, Monsieur,

    Par la présente, vous avez le privilège de me voir postuler pour votre offre d’emploi. Vous trouverez mon curriculum vitæ en pièce-jointe bien qu’il ne me paraisse pas être nécessaire.
    Célèbre auteure de « l’art de tirer la sonnette d’alarme » et youtubeuse aguerrie sur ce thème; vous ne devez connaître que trop bien mon travail.
    Vous ayant repéré comme la start-up internationale number one dans ce domaine. Je n’ai pas hésité une seconde. Ensemble, nous ferons des miracles, les gens prendront enfin conscience de tous les dangers qui les guettent.

    Voici un aperçu rapide des avertissements que vous pourrez découvrir sur ma chaîne.
    Santé : méfaits du tabac, de l’alcool, du sel, des fast food, du gras, du trop cuit,…
    Sport : méfaits des squats, de la course à pied, du manque d’eau, du mauvais matériel,…
    Politique : méfaits des politiciens, de la droite, de la gauche, du centre, de la politique,…
    Éducation : méfaits des cris sur les apprentissages, sur le développement,…
    Environnement : méfaits des déchets, de la pollution, des vaches, des chiens, des chats, des humains,…

    Mon dernier livre est également en train d’être publié aux éditions JeTePlombe : « Comment on va tous mourir ! »

    J’espère madame, monsieur avoir été suffisamment persuasive. Mon embauche sera évidemment un plus dans votre start up naissante. Il ne vous sera que bénéfique de m’avoir dans votre équipe. Vous l’aurez compris.

    Les évidences sont parfois difficiles à comprendre.

    Respectueusement.

    Amy Lovegood
    Coach d’alerte
    Professeure de stress
    Ethno-géologue du système d’angoisse
    Tireuse de sonnette d’alarme indépendante

    Auteure des ouvrages
    « L’art de tirer la sonnette d’alarme »
    « Prends soin de toi ou meurs »
    « Le ciel va nous tomber sur la tête »
    À venir aux éditions JeTePlombe « Comment on va tous mourir ! »

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Où peut-on trouver « Comment on va tous mourir ! » et vos autres ouvrages?

      • Maïté P dit :

        Très chère Madame, je suis très étonnée par votre question. Moi, qui suit si célèbre dans ce domaine. Que vous ne sachiez point où se trouve mes ouvrages !? Me voilà bien dépitée.
        Mais enfin … Puisqu’il en est ainsi. Il vous suffit de vous rendre sur le site internet de mon éditeur : http://www.JeTePlombe.com ou bien directement sur mon site internet http://www.AmyLovegood.com . Mes ouvrages y sont en vente. Si vous vous rendez sur mon site, n’hésitez pas à vous inscrire. Ainsi vous recevrez mon Ebook gratuit « Comment, MOI, j’ai réussi » et surtout abonnez-vous à ma chaîne youtube : « AmyLovegood ». Mon dernier ouvrage « Comment on va tous mourir ! » est, actuellement, à l’impression. Sa sortie est prévue pour la fin du mois de janvier.
        Bien à vous chère Madame.

        Amy Lovegood
        Coach d’alerte
        Professeure de stress
        Ethno-géologue du système d’angoisse
        Tireuse de sonnette d’alarme indépendante

        Auteure des ouvrages
        « L’art de tirer la sonnette d’alarme »
        « Prends soin de toi ou meurs »
        « Le ciel va nous tomber sur la tête »
        À venir aux éditions JeTePlombe « Comment on va tous mourir ! »

  6. Fanny Dumond dit :

    Madame, monsieur,

    Votre offre d’emploi a retenu toute mon attention, car je ne savais pas que « tireur de sonnette d’alarme » était un métier. Quand j’étais gamin, avec ma bande de copains, on sonnait souvent chez la sorcière qui habitait au bout de ma rue, car elle nous menaçait de son balai chaque fois que nous passions devant chez elle. Si j’avais su ça plus tôt, je n’aurais pas usé mes fonds de culottes sur les bancs de l’école.

    Je suis en recherche d’emploi depuis mon licenciement de la ménagerie du cirque Tazava, où je peignais la girafe. Ce n’était pas toujours facile de la faire agenouiller, mais j’aimais beaucoup ce boulot. Maintenant, pour passer le temps, je suis poète à mes heures perdues. Hélas, il m’arrive d’être en panne d’inspiration, aussi je reste souvent égaré dans mes pensées à regarder la voute céleste étoilée pendant que mes doigts restent engourdis au-dessus de la page blanche de mon calepin. Du coup, puiser au plus profond de mon melon est un exercice que je maîtrise parfaitement bien.

    Ma plus grande qualité est la patience, aussi je pourrais vous apporter mon ardeur pour dénicher un bleuet dans une grange pleine de paille.

    Finalement, éventail sur le banana-split, vous trouverez ci-joint le certificat que j’ai obtenu quand je travaillais dans un centre de formation des plus connus dans la région de l’Entre-deux-Mers ; le directeur est des plus tatillons sur l’utilisation des lieux communs. J’entendais ses explications quand je balayais les feuilles devant sa cabane et j’en ai pris de la graine.

    Comme il est urgent que je mette du beurre dans mes épinards, nous pourrions convenir rapidement d’un rendez-vous au cours duquel je pourrais vous détailler mes compétences pour ce travail. Il faudrait quand même songer à prévoir une petite prime de risques, car je ne prends plus mes jambes à mon cou aussi vite que durant ma jeunesse.

    Je vous remercie de l’attention que vous porterez à ma requête soutenue par l’espoir qui me fait vivre.

    Bien à vous.

  7. Kyoto dit :

    Monsieur le Président Directeur Général,
    Quoique, j’ai un doute :
    Madame la Présidente Directrice Générale,
    Franchement, le genre, c’est futile.
    Donc, je reprends :
    Compagnie KLICHET, Bonjour !

    Vous vous présentez comme » leader du lieu commun ».
    J’eus préféré : porte-drapeau des clichés !
    C’est plus chic et ça résonne avec le nom de votre société.
    Lieu commun, c’est commun.
    Et le commun des mortels s’en moque.
    D’ailleurs, il ignore votre existence.

    Vous recrutez ? Parfait !
    Pour développer votre potentiel ?
    Pour vous diversifier ?
    Alors ? Pourquoi un « tireur de sonnette d’alarme » ?
    Je vous suggère directement le tocsin !
    N’y voyez pas de la malveillance, mais de l’ironie.

    Quant au postulant, je ne suis pas concerné.
    Je ne postule pas ! Je serai le seul décisionnaire.
    Il vous faudra me convaincre du dynamisme de votre entreprise.
    Ne comptez pas sur moi pour « confier à une page blanche le fruit de mon travail »
    Et si la page reste blanche, et si le fruit est blet ?
    Si un jour, c’est votre cas, mettez-y des couleurs et des rires !

    Plonger au plus profond de soi-même ?
    Y découvrir un puits sans fond ? Le noir ? Le néant ?
    Je préfère le vertige de l’impulsion, de la créativité, de l’ivresse des mots,
    Des lumières de l’écriture et de la vie.
    Afin de pouvoir éventuellement intégrer ces éléments dans votre société,
    Je vous donne rendez-vous, en vos locaux, le 25 novembre à 10h45.

    Rencontre suivie d’un déjeuner avec vos conseillers.
    A mes frais, bien entendu.

    Igor Stakhanovyst.

  8. Blackrain dit :

    Cornélius avait postulé. Il avait jugé de près les préjugés dans un journal du sud-ouest de la France. Il avait dénoncé les jugements de valeur mais il avait dû passer en jugement pour les valeurs qu’il défendait : faire apprendre et comprendre la différence, et surtout la tolérance. Lorsqu’il avait reçu les idées de xénophobes et d’intégristes, et avait compris leur essence, il n’avait pas pu s’empêcher de combattre ces idées reçues : le juif est toujours blindé de monnaie mais aussi blindé à toute forme de redistribution. Il domine le monde et verrouille l’Histoire. Le noir est un athlète sans cervelle incapable de comprendre la démocratie. Il ne pense qu’à baiser et à manger épicé, mais pas en même temps. L’asiatique est tellement respectueux de l’autorité qu’il accepte de vivre en esclavage, condensant quelques loisirs dans son appareil photo. Le musulman est un barbare qui veut détruire l’occident, occire tous les Adams pour honorer 72 vierges lorsque le paradis l’atteint. Le prêtre n’est jamais catholique lorsqu’il s’occupe d’enfants. C’est un pédophile que le pape protège. Cornélius avait toujours combattu le souverain poncif, surtout lorsqu’il touchait à la religion. A travers ses écrits toutes les communautés lui sont tombées dessus, se saoulant de ses mots dès le premier degré sans comprendre les maux qui étaient dénoncés, chacune prônant l’intolérance et l’incompréhension de l’autre. Malgré cela Cornélius demeurait fort. Il puisait sont courage dans l’action des lanceurs d’alerte. il savait tout d’Edward Snowdon et sa dénonciation de la captation des métadonnées par les USA, de Julian Assange qui se battait pour que vive Wikileaks, comme d’Irène Frachon qui avait révélé le scandale du Médiator, A tors ou à raison, il condamnait l’action des gouvernements qui brimaient leur parole ou inventaient des lois afin de mieux les museler, Etats qui les considéraient comme délateurs ou traîtres afin de les contraindre au silence puis de faire peur aux prochains candidats de la vérité. Fort de cet engagement motivé et de ses compétences rédactionnelles, Cornélius fut engagé chez CLICHET et Cie. Il bénéficia d’une audience internationale et tira toutes les sonnettes qui venaient à sa portée. Mais un jour un poison empli de radiations fit couler sa plume sous une ancre jetée dans l’abîme. Mais ses écrits et son cri de révolte devaient pour toujours rester dans la mémoire de ceux qui jamais ne renonceraient.

  9. LURON'OURS dit :

    🐻 CHEF-LIEU ?
    A Marolles en Urepoix, KLICHET and & ouvre boutique. Son enseigne sera  » Lieux communs à haute valeur ajoutée » ou  »Le serpent à sornettes »
    Il hésite, l’une ne va pas sans l’autre.
    Comme on dit, qui peut le plus peut le moins. Pour engranger il faut savoir attendre ; on ne tire pas sur le blé pour le faire pousser. Ici, entre Orge et Yvette, la Brie et la Beauce, quand on sait ce qu’on sait on n’en pense pas moins.
    KLICHET a fait un riche mariage. L’argent va à l’argent, le blé va au meunier: tout ça, c’est la même farine. L’eau va au moulin, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se remplit. Il a eu deux beaux enfants, et deux belles-filles, deux et deux ne font pas toujours quatre. Pour la cinquième roue du carrosse, il a engagé un tireur de sonnette. Qu’a-t-il fait là qu’il fallait pas ? L’agitateur fait du zèle. « qui réveille n’est pas sourd, qui dort dîne ». Lui et ses clients perdaient et le sommeil et l’appétit. Il avait manger son pain blanc. Son estafier, fier de lui, remplissait une page blanche de doléances. Un véritable tonneau des Danaïdes.
    Considérant que l’union fait la force et que plaie d’argent n’est pas mortelle, KLICHET délocalisa. Il restait d’autres Marolles à prospecter, tirer les sonnettes ? Prudence est mère de sûreté…
    🐻 LURON’OURS

  10. Soledad Granger dit :

    KLICHET et Cie, leader du lieu commun, recrute un tireur de sonnette d’alarme.
    Le postulant (e) devra confier à la page blanche le fruit de son travail et puiser au plus profond de lui-même.
Envoyez lettre de motivation étayée.
    (Je crois que je ne comprends pas tes bien le sujet : ou plutôt si c’est bien ce que je comprend « leader du lieu commun », j’ai plutôt envie de l’aborder à ma façon, en ne respectant pas la consigne : « la consigne, c’est la consigne 😉

    Madame, Monsieur,

    Je ne pense pas être la personne adaptée à ce poste, mais enfin, j’ignore un peu pourquoi, il me passe par l’esprit, l’envie de postuler.

    Il faut dire que parfois de ma bouche, sorte, des foulards de soie délavée, noués entre eux ou cousus de fils blancs, de lieux communs : l’argent ne fait pas le bonheur, si j’ai bien dû dire cela un jour….mais il y contribue, alors que je sais pourtant très bien qu’avec trois fois rien, un petit chemin qui sent la noisette, quelques beaux paysages, une nappe à carreaux ou en madras de préférence, voire n’importe laquelle pourvue qu’elle ait un petit quelque chose qui m’accroche le regard et me la rende sympathique, attachante, et quelques bons produits locaux suffisent, à partager un bon moment, un paquet de chips et un peu d’eau faisant tout aussi bien l’affaire, une banc, une marche d’escalier, même si perso j’préfère un coin de verdure.

    Mais bon quand on a vraiment pas une thune et que l’on crève la faim, que l’on travaille mais dort dans sa caisse, ce n’est pas Byzance.

    Amour un jour, amour toujours, mais si l’un n’aime plus ou rencontre quelqu’un d’autre ? Ou même n’a jamais aimé l’autre ?

    L’expression « femme au volant, mort au tournant » défrise mes cheveux lisses et en bataille, mon frangin s’en donne à coeur joie pour me titiller en se marrant sur le sujet.

    La « vérité sort de la bouche des enfants », oui bien souvent, en confiance, ils peuvent nous étonner et nous faire voir les choses sous un autre angle, mais demandez leur un peu tout le cinoche qu’ils sont capable de faire lorsqu’ils n’ont pas envie d’aller à l’école et peut-être que vous vous souviendrez des bobards que vous-mêmes vous inventiez.

    Ah celle que je n’aime vraiment pas c’est tout ce qui ne vous tue pas, vous rend plus fort : ok ! Bonjour, les séquelles et au nom de quoi une telle souffrance, lorsque d’autres réalisent les mêmes prouesses sans se prendre la tête ou au moins de façon plus légère.

    Il n’est jamais trop tard pour bien faire : il y a de nombreuses exceptions et des miracles, et l’on peut parfois réparer le mal, mais bien souvent quand le mal est fait, malheureusement il est fait, bien sûr on peu choisir de revenir en arrière, mais encore faut-il le désirer très fort, d’avoir une lueur d’espoir en la vie, parce que vouloir, c’est pouvoir, demandez cela aux pauvres gars qui s’entassent sous les sorties d’autoroutes , il y a plus d’appelés et de casse que d’élus. Et marcher sur l’eau, cela viendra, mais à ce jour, je crois bien qu’on a pas encore trouver, inventer plutôt, le truc, sauf en photomontage.

    La fin justifie les moyens, perso s’il faut écrabouiller quelqu’un c’est niet. Mais s’il s’agit de simplement chercher et trouver les mots, dans le dialogue, pour que l’autre réalise par lui-même qu’il a son libre-arbitre…
    Ou qu’il ou elle se faisait des idées erronées , l’encourager.

    Unis on est plus forts, celle là, je l’aime bien. Mais, faut des projets. Des enrichissements, un brin d’inventivité, de taf, s’retrousser les manches et y croire, et/ou avoir la foi…

    Ah il y a cette phrase dans une chanson célèbre qui me fait toujours bizarre : « il me semble que la misère serait moins pénible au soleil » la misère se fout éperdument de la météo et des latitudes…enfin, quoi ?

    Dans la foulée, une femme, belle, sophistiquée, blonde ou brune, châtain ou rousse n’a certainement rien dans le crâne,, une femme, en vêtements décontractés, s’il elle est quelque peu difforme est un thon, un homme ça ne pleure pas (moi les photos d’hommes avec un bébé dans les bras, cela me fait fondre), certaines couleurs et tenues, jouets, pour les filles, et d’autres pour les garçons…les hommes au foyer, ça me plaît.

    Encore une autre, une femme cela doit être jolie, fragile et faible, ça bavarde tout le temps, et un homme ben non, c’est tout le contraire, eh, ho, y’en a marre des conventions, des stéréotypes, des cultures ancestrales, ça bouge ! Oui ou non, il le faudrait !

    Bon, il y en a treize à la douzaine des lieux communs :
    (remarquez bien on s’arrête, là, on ne creuse pas, on ne va pas chercher plus loin, on généralise, c’est une vérité assenée comme tous les lieux communs, qui à mon sens sont assez limités, et ne tiennent pas compte de la réalité, c’est un peu du penser-parler automatique, histoire de ne pas réfléchir plus loin que le bout de son nez, de remplir le silence que je préfère dans ces cas là, ou de dire moi, je sais : quand on n’ose pas ou ne sait pas dire : j’sais pas ), métro-boulot-dodo, qu’est-ce qui doit nous tomber sur le crâne pour sortir des rails et décider un jour de changer de vie, d’aller vers l’inconnu, d’essayer de réaliser ses rêves, il y en a bien qui y arrivent.

    J’aime pourtant bien, « un sourire ça ne mange pas de pain », bon ça ne doit pas être la bonne expression, je prends la liberté de la mettre à ma sauce, , sourire, à une passante, à un passant, à un commerçant, à une aimé, une aimée, sourire, amusée, juste comme cela, spontanément, gratuitement, pour l’échange d’un sourire qui illumine une fraction de seconde. Je me souviens encore de ce passage piéton où il y a des années un parfait inconnu et moi nous sommes fait un beau sourire, sorti spontanément de je ne sais où. Sourire et oublier, s’oublier, sourire à l’autre et à soi-même, à un être en détresse, ça peut tout changer.

    Bien cordialement
    Finalement, je crois ne pas être en mesure de rentrer dans ce que vous attendez , du moins pas tout à fait…

  11. françoise dit :

    Monsieur le Directeur de KLICHET et Cie,
    Je me nomme Robert Cliché, je n’ai jamais tiré sur une sonnette d’alarme mais je m’en sens tout à fait capable si l’occasion m’en était
    offerte ayant été tireur d’élite pendant de nombreuses années.. Je serais d’autant plus intéressé par ce poste que je pourrais corriger à peu de frais mes cartes de visite :
    – tireur d’élite
    – tireur de sonnette d’alarme
    J’ajoute que pour me rendre à mon travail je peux emprunter plusieurs transports en commun : métro, tramway, bus où louer un vélo car comme a dit un de nos hommes politiques parisiens « le vélo est désormais une réalité politique »

    Espérant que nous pourrons très vite partager un lieu commun 35 H par semaine, ou plus si nécessaire,

    Au plaisir de collaborer,
    Robert Cliché

  12. Nouchka dit :

    Madame, Monsieur,

    C’est un grand plaisir pour moi de vous écrire cette lettre de motivation.
    Je suis certain que le poste à pourvoir de Tireur de sonnette d’alarme est fait pour moi. En effet, même si je ne suis pas fort comme un Turc, je crois qu’il doit être plus utile d’être futé comme le renard et leste à argumenter tout et son contraire dans le poste proposé.
    J’ai déjà eu l’occasion de démarcher et je réussis facilement à me faire ouvrir les portes. Le regard franc, un sourire qui réchauffe, une parole réconfortante sur le temps qu’il fait et le consommateur m’accueille pour une petite bavette.
    Je réussis à le faire parler de ses goûts, de ses préoccupations, de ses attentes et quand je sens qu’il est mûr comme le fruit en fin d’été, je lui parle des produits dont il ne peut se passer dorénavant. La vente à domicile c’est un jeu de stratégie : Le vendeur interroge, enregistre et quand il a la matière, il réutilise les mots du pigeon pour lui dire ce qu’il a envie d’entendre. Un peu comme dans les fables, je lui raconte combien je le comprends, combien il est intéressant et j’attends qu’il baisse sa garde pour lui faire signer le bon de commande.
    « Ce que nous sommes n’est rien, ce que nous cherchons est tout » et j’en suis certain. Que je doive proposer des sonnettes d’alarme ou des savonnettes, je sais que mon expérience sera une force incontestable.
    Je suis libre comme l’air et peux me déplacer là où la mission le nécessitera. C’est toujours un très grand plaisir que de démarrer un nouveau job. J’ai à chaque fois l’impression de prendre un cahier neuf, tout propre qu’il me reste à honorer comme « le vice en se cachant honore la vertu », si vous voyez ce que je veux dire.
    En attendant votre réponse à ce courrier, je vous assure Madame, Monsieur, de mes très respectueuses salutations,

    CAME Léon, le jour d’aujourd’hui

  13. Nadine de Bernardy dit :

    Cher monsieur Klichet

    j’ai lu avec intérêt votre annonce de recrutement.
    En ce qui me concerne,elle vient à point car la société pour qui je tirais la sonnette d’alarme a déposé le bilan le mois dernier,supplantée par une start up,ambitieuse basée,elle aussi, aux Etats Unis : Blablabla Père et Fils dans le Nevada.
    Pour mon compte, j’ai été le bras droit de Paul Jean Jesaitout, PDG de Banality Recording à Menphis pendant dix ans .Je tire donc la sonnette couramment en anglais.
    Je peux affirmer sans fausse modestie que la maison n’a jamais eu à se plaindre de mes services,je suis l’Arsène Lupin de la traque aux pléonasmes,idées reçues,langue de bois.
    Je saurai me montrer efficace,performant en mettant à profit mon expérience d’outre atlantique avec les méthodes percutantes employées là bas.
    Je souhaite revenir en France afin de renouer avec mes racines et retrouver un rythme de vie moins trépidant.

    Je vous remercie d’avance de l’intérêt que vous porterez à ma candidature.En attendant une réponse que j’espère positive,je vous adresse,Monsieur Klichet,mes respectueuses salutations

    Michel Doute de Rien

    Ps:puis je oser vous demander de saluer pour moi votre associé dont j’étais camarade de promotion 2002 à l’Ecole Normale Supérieure

  14. Maguelonne dit :

    Madame, Monsieur,
    La lecture de votre annonce a fait tilt chez moi. Je n’attendais que vous et je suis la femme qu’il vous faut.
    -Je suis française mais polie. Je ne me gave pas de grenouilles, d’escargots et de camemberts puants donc je suis présentable.
    -Jeune encore mais sortant du lot, je ne suis pas fainéante comme mes congénères. Je ne picole pas et ne brûle pas de voitures tous les week end.
    -Je suis femme et sais donc faire plusieurs choses à la fois.
    -Je ne suis ni de gauche comme les enseignants, ni de droite comme les patrons.
    -Je ne suis pas comme les hôtesses de l’air qui s’excitent en l’air.
    -Je ne suis pas comme les infirmières, excitantes et avec l’esprit bonne sœur en plus, pouah !
    -Je ne parle pas à tort et à travers comme toutes les bonnes femmes. Ma parole est précise, efficace dans l’immédiat et dans le temps.
    -Je ne suis pas une artiste frivole, une banquière radine, une employée des impôts racketteuse, et je pourrais en aligner bien d’autres…
    Mon gros point fort est d’être née à Cliché sous Bois. Ma famille vit depuis des générations à Cliché sous Bois. J’ai donc un super réseau.
    -J’ai toute une armée de mamies. Libérées des gosses et du ménage, coincées en ville car ayant perdu leurs permis, elles passent des heures en groupes dans les coins de rues, sur les bancs publics. Elles sont bien meilleures que toutes les caméras de surveillance car outre l’observation elles colportent perfidement.
    -Les employés communaux dont fait partie mon oncle sont une manne. Six heures par jour, le menton appuyé sur leur pelle ! Pensez donc, ça laisse beaucoup de temps pour énoncer des banalités, encore et encore.
    -Les piliers de bar, c’est génial. S’imbiber de vin rouge ou de bières étant devenu réflexes, ça libère la parole. Ragots et philosophie à deux balles vont bon train. Cliché sous Bois ne manquent pas de bars et je les connais bien.
    La phrase de Jean Jacques Rousseau « La raison et le jugement viennent lentement, les préjugés accourent en foule », ici on ne retient que la deuxième partie. On ratisse large, on simplifie et on persifle allègrement.
    Vous l’aurez compris j’ai des yeux et des oreilles partout. La structure de ma ville en fait un lit douillet pour tous les poncifs. Je suis une ressource inépuisable pour collecter, créer et répandre tous les lieux communs.
    Madame, Monsieur, avec moi vous serez les grands gagnants du siècle. J’attends donc votre offre.
    Veuillez agréez….

  15. Souris bleue 🐀 dit :

    🐁 A L’IMPOSSIBLE NUL NEZ TENU…

    Pourtant je l’avais pressenti… Un clou chassant l’autre et refusant l’horizontale, je n’allais pas tarder à être ‘lit- mogée ». Mal logée, je l’étais déjà sur le haut du pavé et ramassée plusieurs fois par la maréchaussée pour y être étendue nuitamment … Je n’étais pas loin du caniveau.
    La décision fut prise par l’ Organisation » de chercher un emploi.
    Comment faire ?
    – Allez tirer les sonnettes !
    – Sornettes et Balivernes !
    C’est le nom écrit sur le cordon !
    – Que savez-vous faire ?
    – Tout, si on me le demande gentiment.
    – Gentil n’a qu’un œil or vous en avez deux.
    – Deux quoi ?
    – Deux mains gauches ! Vous ne comprenez rien. Ici il faut leurer le Pékin.
    – Hélas, je vois bien que je ne conviens pas, pour moi c’est du chinois.
    – Sonnez à la porte à côté…
    Chez Boni Menteur et Charles Attend.
    On ne peut pas se tromper… Ils annoncent la couleur. Alors tout de suite je les préviens que la plus belle fille du monde ne peut donner que c’qu’elle a et encore… Pas tout ! Que je ne parle pas chinois et nulle envie d’apprendre les langues qu’elles soient mortes ou vives et que j’ai deux yeux, mais que je me débrouille joliment bien avec les mains même si elles sont toutes les deux gauches…
    Ouf… Je respire, j’ai tout dis enfin je crois.
    Charles Attend prend la parole.
    -Votre âge ? Mûr certainement ! Voyez-vous, un bon menteur doit avoir la jeunesse , la vérité sort de la bouche des enfants et les gens croient à ça. Allez-voir à côté demandez Angèle.
    Chez KLICHET je sonne au numéro 1 je m’demande Mam’zelle Angèle.
    Des futes et des filets d’lainette …
    C’est cousu de fil blanc tout ça ! Et encore quand je dis blanc… Foireux sur tranche oui…
    Dépitée je passe devant la chambre, celle des députés… Pas des … Non, pas d’erreur c’est  » Le Sieur  », je vois avec son air entendu que c’est une huile, quelqu’un de bien qui me prend en main.
    Intimidée je joue les timorées lui montre mes deux mains gauches…
    Il me demande si j’y suis.
    Je lui réponds que justement j’aurais bien besoin d’y aller.
    Au bout d’un couloir sans fin je prends la porte à gauche.
    Savez-vous… Bien au chaud, jy suis j’y reste. Engagée et même on m’a dessinée sur la porte avec ma petite jupe courte…
    Bien qu’ayant deux yeux on m’a trouvée jolie, on a reproduit ma silhouette indiquant le petit endroit, un lieu dit commun mais sûr et tranquille. Je touche des royalties… Et pas que… L’argent coule à flots..
    Heureusement, l’argent n’a pas d’odeur.
    🐁 Souris bleue

  16. iris79 dit :

    KLICHET et Cie, leader du lieu commun, recrute un tireur de sonnette d’alarme.
    Le postulant (e) devra confier à la page blanche le fruit de son travail et puiser au plus profond de lui-même.
    Envoyez lettre de motivation étayée.
    Madame, Monsieur
    Suite à votre annonce, je vous fais parvenir cette lettre pour vous informer de ne plus chercher car je suis l’homme de la situation.
    J’ai toutes les qualités requises pour ce poste et je saurais vous le prouver si vous me donnez ma chance.
    Cela fait des lustres que j’ai des avis sur tout et surtout des avis. Je les publie sur les réseaux, ce qui me vaut de nombreux like ou des réponses haineuses, ce qui prouve que je sais créer l’intérêt, que je ne laisse pas indifférent. Aucun sujet ne m’échappe. Je suis le roi des clichés, je surfe allègrement dessus et m’y complait sans retenue. J’ai déjà une petite communauté qui me suit. Et je suis fier de vous le dire en toute modestie, elle ne cesse de croitre. Elections, sujets de société, éthique, rien ne m’arrête.
    Je ne m’encombre jamais d’analyses, de mise en perspective ou de remise en cause, c’est inutile. C’est ce qui fait je crois ma réputation. Pas de recul, je mise sur les ressentis à chaud que je com-mente abondamment. (Vous trouverez en annexe toutes mes adresses sur lesquelles je me lâche, je me lache ? J’ai encore parfois quelques hésitations…Mais rassurez-vous, c’est le seul doute qui m’entrave.) D’ailleurs, nombre de mes pairs m’en félicite. Je sens bien que ma place dans la société ne fait que croitre et je m’en réjouis. Je pense donc beaucoup vous apporter car je me sens en phase avec ce qu’une majorité de gens attendent. Je passe beaucoup d’énergie à déployer mes armes, j’écris beaucoup sur les divers réseaux sociaux. J’ai créé il y a quelques mois une chaine you tube et mes abonnés sont de plus en plus nombreux mais je souhaiterais vraiment apporter ma pierre à l’édifice en faisant de cette passion qui m’anime un métier qui me fasse manger et qui me permette de me vanter de ma réussite insolente. J’ai de l’audace, du toupet, du culot, je suis sans filtre, en-thousiaste, persévérant. Je tirerai autant de sonnettes d’alarme qu’il sera possible. Je vous prédis une réputation démente de votre compagnie dans les semaines à venir…

    J’espère vous avoir convaincu et attend avec impatience votre retour. Croyez en moi, vous ne serez pas déçu, je vis dans le cliché, je vis cliché, je rêve cliché, je suis un cliché !

    Bien à vous

    M. Clairon

  17. oholibama dit :

    bonjour Madame
    j’adore votre texte
    il me coupe certes l’herbe
    sous les pieds
    mais comme le dit mon fils:
    « c’est le jeu ma pauvre Lucette. »
    Bravo pour ce beau texte.

  18. Antonio dit :

    Madame, Monsieur,

    J’attire directement votre attention sur le danger de vous fier à des lettres dont la seule motivation est de décrocher le poste en alignant ses stéréotypes tout en se pensant original quand vous recherchez justement un original qui saurait aligner ces êtres poncifs sans commune mesure.

    L’exercice est difficile, je vous mets en garde. Un bon profil est toujours un cliché, une photo prise à un instant T, que ce soit sur Facebook, Linkendin ou Instagram. Un instant terrible que vous pourriez regretter pour n’avoir lu que le superficiel et avoir manqué l’essentiel que cachent ces réseaux de trafiquants d’âmes.

    Avec moi, vous ne risquez rien, il n’y a pas photo et je n’ai pas de compte à rendre chez qui que ce soit. Je puise au plus profond de mon corps créatif que j’entretiens par une activité imaginative régulière, parcourant des milliers de mots originaux et singuliers chaque matin.

    Je suis prêt à confier mes services à la page blanche pour la débarrasser de tous ces tics qui sucent le sens de notre langue sans vergogne. Je les traque sans relâche tel un chasseur de rimes dont la moindre fausse note sonne illico à mon oreille. Je connais le cliquetis de leur musique, je la détecte à dix pages à la ronde, faites-moi confiance, je suis votre homme.

    Contactez-moi, je suis à votre disposition dès demain. Mais ne tardez pas trop, car je suis sur un autre poste équivalent que vient de publier la préfecture pour chasser les clichés de presse, lors de manifestations publiques, sur la place blanche de la République.

    Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mon inspiration respectueuse.

  19. Laurence Noyer dit :

    A KLICHET et Cie
    Leader du lieu commun
    3 impasse des Redites
    98000 Poncifs

    Objet : Candidature au poste de sonneur d’alarme
    Pj : CV du fruit de mon travail

    Monsieur,
    Je suis grand amateur de truismes, je les collectionne depuis la nuit des temps. Je le fais à la fortune du pot quand je n’ai pas d’autres chat à fouetter. Ainsi votre annonce de sonneur d’alarme n’est pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Vous avez mis le doigt sur mon violon d’Ingres et moi qui connais la musique, je pense être l’homme de la situation. Vous n’êtes pas sans ignorer qu’à l’impossible nul n’est tenu, j’ai l’esprit de clocher et j’aimerai vous faire voir midi à quatorze heures afin de remettre les pendules à l’heure.
    Par les temps qui courent, j’ai une idée reçue qui me trotte derrière la tête, et qui pourrait bien faucher l’herbe sous les pieds de tous vos concurrents et vous faire crier au miracle. Mais ne brulons pas les étapes, ne vendons pas la peau de l’ours… mon idée n’est pas encore très répandue mais elle fera sans doute long feu et fera couler beaucoup d’encre en se dispersant comme une trainée de poudre. Elle mettra du beurre dans vos épinards si vous me donnez cet os à ronger et me tenez table ouverte.
    S’il faut lever un lièvre, je mettrai la main à la pâte, et je sonnerai le branle-bas de combat pour le réveil en fanfare du chat qui dort. Avec moi vous aurez un gout de revenez-y et vous connaitrez des lendemains qui chantent.
    En conséquence de quoi, je sollicite un rendez-vous, où je me ferai un plaisir de vous tirer mon plan sur la comète et vous faire découvrir mon pot aux roses en ouvrant la boite de Pandore.

    Signé : Sissi Locace, Eplucheur d’écrevisse

    CV DU FRUIT DE MON TRAVAIL
    Enfonceur de porte ouverte de l’enquête qui piétine
    Bête noire officielle de l’Ombre au tableau
    Problème épineux de la Quadrature du cercle
    Légende vivante de la Cerise sur le gâteau
    Arroseur arrosé que le monde nous envie

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Laurence Votre lettre de motivation et votre CV nous ont convaincus. Vous maîtrisez l’art du poncif, du lieu commun, du truisme et des banalités. Nous vous recrutons tout de suite. A vos conditions

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