485e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte.
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Ces exercices inédits d’écriture créative n’apprennent pas à écrire, ils enflamment l’imagination. Le but est de vous conduire vers les ressources imaginatives qui somnolent en vous. Après quoi, vous décidez de mener le projet d’écriture qui vous convient : nouvelles, roman, etc.
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte. Depuis, la vie des Parisiens était devenue difficile voire pour certains intenable, comme le dénote ce dialogue surpris sur le trottoir de l’Avenue de Choisy (Paris XIIIe)
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette maudite Porte d’Italie
Vous avez raison, c’est une épidémie, une véritable tragédie
C’est une véritable contagion
Le nombre ne cesse d’augmenter
Il s’est engouffré, impossible de le déloger
Il faudra tirer les leçons, réfléchir à la mondialisation, à notre dépendance à la Chine
Justement, tous nos malheurs viennent de Chine
Tout à fait. Le Sras d’abord, ensuite le H5N1, puis le Mers et maintenant ce…
Je ne connais pas tous les mots que vous me dites, c’est du chinois pour moi.
Il s’agit de …
Ce que je sais c’est que nous sommes envahis
Il n’y a pas d’autre mot
Ce n’est plus possible. Nous ne sommes plus chez nous.
Heu ! Non au contraire, je pense que nous sommes trop chez nous. Mais, au fait, à qui faites-vous donc allusion ?
Mais au traiteur chinois
« On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte. »
Voici les derniers mots écrits par sa grand-mère dans cette lettre trouvée au grenier sur laquelle se trouvait l’inscription « Pour Marcel ». Du haut de ses 10 ans, Marcel ne comprenait pas tout. Cela parlait d’un animal au nom mystérieux qui aurait transmis une maladie aux hommes. Marcel aimait les animaux et ne comprenait pas comment cela était possible. Un virus ? Le seul virus qu’il connaissait était le rhume et il détestait ça, éternuer, avoir le nez bouché et les mouchoirs à l’eucalyptus.
A l’époque, ses grands-parents vivaient seuls dans leur maison de campagne où petit, il se plaisait à aller ramasser les fraises dans le potager avec son grand-père. Mamie, elle, faisait de délicieuses confitures aux prunes. Marcel avait appris à apprécier la nature grâce à eux mais il ignorait qu’elle s’était retournée contre ceux qu’il aimait.
Alors que le printemps pointait le bout de son nez, la France entière était confinée chez elle. Cela était éprouvant pour tout le monde mais certains avaient plus de chance que d’autres. Les uns n’avaient qu’un petit studio en ville tandis que les autres avaient un jardin. Les gens commençaient à réaliser que rien n’est jamais acquis dans la vie, n’y même la liberté. Ses grands-parents, eux, le savaient déjà, la guerre leur avait laissé ce goût amer que l’on n’oublie jamais. Alors que le confinement suivait son cours, certains ne le respectaient pas et leur égoïsme finit par tuer. D’abord des personnes âgées puis des plus jeunes. Son grand-père à la santé fragile n’y résista pas. Marcel, alors âgé de 5 ans, avait toujours pensé qu’il avait quitté ce monde en paix, emporté par la vieillesse, du moins c’est ce qu’on lui avait dit. Sa grand-mère, rongée par le chagrin le rejoignit quelques mois plus tard. Auparavant, elle avait ressenti ce besoin de mettre des mots sur ses émotions et laisser une trace pour les générations futures et notamment pour son cher Marcel « quand il sera suffisamment grand pour comprendre » avait-elle confié.
Les portes devaient rester closes mais maintenant il était trop tard. Il avait suffi d’une seule faille. Triste, les mains tremblotantes, Marcel comprit que ce n’était pas la Nature qui s’était retournée contre L’Homme, mais que c’était l’Homme qui s’était retourné contre elle. En l’honneur de ses grands-parents, il en ferait désormais son combat.
Récup !
Je n’aurais jamais dû entrebailler cette porte. A peine était-elle entrebailléé que tout ce qui était poussé, tassé et accumulé depuis des années à l’intérieur a forcé sur l’ouverture, a poussé irrémédiablement et s’est déversé dans le grenier.
J’ai regardé de près ce qu’elle contenait et ne voulait plus voir !
Eh bien devinez ce que c’était ? C’était tout ce que j’avais gardé ou commencé pour en faire quelque chose et n’avais pas fini !
Quelle claque ! Pour vider le placard, j’allais devoir tout terminer, avant de m’en aller vers l’autre monde…
Ou bien mettre tout le bazar dans la benne – non pas celle à ordure – mais celle de récupération des vêtements – car je suis née pendant la guerre et j’ai appris de ma mère à garder ce qui pourrait encore servir ou être utilisé ! Sait-on jamais !
La preuve, tiens, toutes ces cotonades que j’ai collectionnées, que j’ai commencé à coudre et n’ai pas terminé parce que j’avais pris deux kilos et que ça ne m’allait plus eh bien, tiens, je vais en faire des masques pour toute la tripotée de la famille et pour les amis et connaissance ! Voilà quelques jours d’occupés pendant l’enfermement sanitaire.
Et ce pull au crochet rouge que je n’ai jamais terminé, celui-là je vais le mettre à la benne. Ils trouveront bien une crocheteuse pour le terminer. Je mets, la laine qui reste avec.
Et tous ces kilos de pelotes de laine, bleue, rose, blanche, que les enfants d’une mamie décédée m’ont refilé ? C’est plus la mode pour les bébés actuels, on en est plutôt au gris ! Eh bien je vais les porter à la maison de retraite de mon quartier. Cela va occuper les personnes âgées à bricoler de petis objets à vendre lors de la journée des associations.
Et ce vieux rideau de porte au crochet avec des pompons ? Mais il est magnifique ! Je me souviens, il était chez ma grand-mère, c’était peut-être elle qui l’avait crocheté… quel travail ! Allez ! À la lessive et je vais l’installer devant la baie vitrée, ça fera un effet bœuf ! Je ne suis pas du genre minimaliste en déco !
Et ce vieux chandelier en pied de vigne que j’ai fourré là ? mais je vais le ressortir, le cirer et l’installer sur le bahut, il sera magnifique avec des bougies en forme de fruits.
Allez ! J’ai du pain sur la planche ! Ça suffit pour aujourd’hui ! Je laisse tout le bazar qui reste par terre et je reviendrai trier encore dès que j’aurai terminé ce que j’ai programmé.
Lecrilibriste
Un peu de lecture – certifiée conforme et sans virus – pour occuper les longues heures du confinement.
Prenez bien soin de vous et des vôtres…
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On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte.
Du haut de ses trois ans, le petit Frédéric aimait explorer la grande maison familiale.
Il aimait galoper, sur un cheval imaginaire, dans les longs couloirs recouverts de tapis aux motifs orientaux.
Il prenait un plaisir certain à marcher en canard en suivant les lattes du plancher, posées à la Hongroise.
Parfois, il se plantait face à une fenêtre, les petites mains croisées dans son dos et observait les allées du jardin à la française.
Mais il lui arrivait aussi , vu sa petite taille, de coller un œil aux serrures des portes quand ce n’était pas une oreille.
Et c’est ainsi, qu’un soir, après que sa mère lui eût déposé un doux baiser maternel sur le front, il se leva sans bruit et se dirigea vers la chambre parentale. Il colla un œil à la serrure, mais ne vit rien.
Il colla son oreille et écouta. Des soupirs, des chuchotements, des grondements. Il crut même entendre sa mère déclarer : « Je te le jure ! »
Perplexe, Frédéric s’en alla en prenant bien garde à ne pas faire de bruit.
Il s’allongea dans son lit encore tiède et laissa les questions déferler, comme une rivière qui rebondit sur les galets. Au petit matin, Frédéric décida de ne plus penser aux découvertes de son escapade nocturne.
Le temps passa et les boucles blondes du bambins furent sacrifiées par quelques habiles coups de ciseaux. De jour en jour, les traits du garçonnet se révélèrent.
Une chevelure châtain, une bouche bien marquée et des yeux vifs, comme sa mère.
De son paternel, il adopta les gestes et postures caractéristiques. L’index qui caresse l’arc de Cupidon, la main gauche passée trois fois dans les cheveux, les mains croisées dans le dos et le torse bombé, les pointes des pieds légèrement écartées.
« Un beau petit gars ! » s’exclamaient les membres de la famille !
« Il promet !» renchérissaient les amis.
« Et toujours en éveil ! » commentait son instituteur dans le carnet de note.
Bref, le gamin parfait, si on excluait un vilain penchant : la curiosité. C’est ainsi qu’un jour, sa mère le tança brièvement :
– Monsieur, la curiosité est un vilain défaut !
Il n’en fallut pas plus pour que Frédéric prit la mouche et laissa son vilain défaut exploser. Il fourrait ses yeux et ses oreilles partout. Et surtout, là où il ne le faut pas : devant la porte de la chambre parentale. Mal lui en prit car, un soir, après un raffut pas possible, il décerna dans un galimatias ponctué de sanglots : « Je te jure, c’est bien toi… »
Frédéric vacilla, son cœur s’emballa, ses jambes ne le portaient plus. Mais qu’avait donc bien voulu dire sa mère ?
Le lendemain, il se confia à son camarade de classe.
– Qu’est-ce que tu crois ? Qu’est-ce que je peux faire ? »
– Toi, rien. Mais demain, je filerai en douce de chez moi et je te rejoindrai.
Le lendemain soir, Frédéric et son camarade se plantèrent devant la porte de la chambre parentale. La scène fut pratiquement identique à celle de la veille.
– On n’a pas le choix, chuchota le camarade en mettant son index sur ses lèvres.
Mais, à peine eurent-ils entrebâillé la porte, qu’ils la refermèrent. Ils en avaient assez vu et assez entendu. A pas de loup, ils s’en allèrent conciliabuler dans la chambre de Frédéric.
– Je vais réfléchir et on mettra une stratégie en place, lui lança son camarade avant de s’éclipser.
Et, durant les semaines et les mois qui suivirent, une nouvelle stratégie succéda à la précédente qui s’était révélée inefficace.
Questionner la nourrice. Celle-ci fit les gros yeux et gronda :
– Monsieur, ce ne sont pas vos affaires !
Questionner la cousine, celle qui ressemblait à une souris.
– J’ai beau fureter, je n’ai rien appris, mes parents se méfient de moi…
Passer après la femme de ménage et fouiner dans les tiroirs.
– Mais, Madame, implora celle-ci devant ma mère en joignant ses mains devant son opulente poitrine, je vous le jure, ce n’est pas moi qui fouille dans vos affaires !
Il y avait encore le curé qui aurait pu être dans la confidence, mais celui-ci fut aussi muet qu’une porte de prison.
En dernière ressource, non pas la boulangère ni la bouchère, trop vives commères, mais l’instituteur. Celui-ci lui répondit doctement :
– Étudie, mon garçon !
Un soir d’automne, alors que Frédéric souffrait atrocement d’une otite, le médecin accourut à la maison. Une fois seul avec lui, Frédéric lui fit part de ses tourments. Le médecin le questionna un peu, écouta ses doutes et ses craintes puis, il lui répondit :
– Je ne peux te donner la réponse. Mais le conseil de ton instituteur est le bon. Suis-le. Étudie, applique-toi et tu sauras !
Et Frédéric étudia. Comme plusieurs membres de sa famille, il fit médecine, puis se spécialisa en biologie. Il se passionna pour l’hérédité. Seule voie qui lui permettrait de voir longue quête aboutir.
Et ce qui devait arriver arriva enfin.
Le Docteur Frédéric M. fut accueilli par une foule de confrères. Il s’installa au pupitre et son regard se porta sur la porte du fond qui s’entrebâilla doucement. Il reconnut son camarade. Il lui fit un sourire discret. Il descendit de l’estrade et se dirigea vers le tableau.
– Chers confrères, dit-il d’une voix claire, le monde va changer !
Il prit une craie et tourna le dos à la salle. D’un geste franc, il traça trois lettres au centre du tableau noir: ADN. Voilà, messieurs, voilà la réponse à toutes les questions !
Frédéric laissa le silence planer. Il bomba le torse, croisa ses mains derrière le dos. Il entendit les murmures. D’un geste lent, il caressa de son index sur son arc de Cupidon, passa trois fois sa main gauche sur son crâne dégarni, écarta légèrement la pointe de ses pieds, toussota et continua :
– Acide désoxyribonucléique. La réponse à toutes les questions. Aux vôtres, aux miennes et à celles du monde entier !
© Clémence.
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485/On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte
car derrière il y avait…. des coronavirus qui revenaient de Chine
sans passeport, sans permis de séjour
Ils n’avaient peur de rien mais ils effrayaient tout le monde
le proverbe dit que la vérité est mauvaise conseillère
et là c’était le cas car sur cette porte il était inscrit
en lettres rouges « entrez vous serez reçus avec tous les honneurs qui vous sont dus ou pas»
Flairant une bonne affaire mes deux copains et moi nous entrâmes dans l’appartement pour le cambrioler
On commença par dévaliser le réfrigérateur en buvant quelques bouteilles
Que s’est-il passé après ? On en a aucun souvenir
Les occupants de l’appartement nous auraient retrouvés
allongés, grelottant de fièvre et crachant nos poumons
Vu notre état on fut transféré au service de réanimation de l’hôpital de Metz
où on nous soigna consciencieusement
Moralité de l’histoire :
Pendant le temps de l’épidémie de coronavirus :
– Ne pas serrer les mains, ne pas s’embrasser,
-Ne pas cambrioler le domicile d’un inconnu
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte.
Une porte doit être ouverte ou fermée. C’est bien connu.
Jamais entrebâillée. D’ailleurs, je n’aime pas ce mot, beaucoup trop long et avec un fort accent circonflexe qui m’est désagréable à entendre et qui me pousse à pousser la porte (ne commence-t-il pas par « entre »). C’est donc une incitation à entrer, mais pas un impératif puisqu’il manque une espace. Que faire alors ? Si cette fameuse espace existait, il suffirait de faire le point (qui manque lui aussi, donc c’est impossible). Que reste-t-il ? Bâiller. Pas très excitant.
Revenons plutôt devant notre porte pas tout-à-fait close. Assez pour qu’on ne voit pas ce qui se passe dans la chambre. On peut tenter de regarder par le trou de la serrure, à condition de ne pas s’appuyer sur la porte, sinon elle s’ouvrira en grinçant, car celui qui l’a laissée dans cet état douteux est forcément négligent.
Moralité : voyeurs s’abstenir. Maris jaloux également (surtout si l’amant est un mec balaise).
Prenons l’exemple d’un homme qui a vu sa femme au bras d’un inconnu franchir l’entrée de l’hôtel « l’aventure ». Il y pénètre à son tour, et se précipite à la réception.
— Bonjour madame, fait l’homme.
— Qu’y a-t-il pour votre service ?
— Je viens de voir ma femme entrer ici avec un inconnu.
— Et vous voulez que je vous donne le numéro de la chambre pour que vous y foutiez le bordel. Il n’en est pas question. Vous voulez que j’appelle la sécurité ?
Deux malabars armés font leur apparition.
— Euh ? fait l’homme. Est-ce que je peux sortir ?
— Non, fait la fille.
Les malabars s’approchent.
— Pas avant d’avoir signé ceci, poursuit-elle.
Elle lui tend un papier où on peut lire : « L’établissement ne saurait être impliqué si vous commettez un meurtre ou un suicide dans un délai de 24 heures ». L’homme présente ses papiers d’identité et signe. Elle édite ensuite une facture qui correspond au prix d’une chambre avec un grand lit.
— Votre carte bleue s’il vous plaît.
Les malabars s’approchent encore. Il paye.
— Je vous laisse le choix, fait la fille. Vous sortez, et nous sommes quittes. Ou bien, si vous voulez en avoir pour votre argent, voici la clé de votre chambre. Pour être tranquille, fermez bien la porte. Si vous la laissez entrebâillée, une autre personne entrera peut-être et vous partagerez la chambre.
— Et le lit ???
— Et le lit. Sauf si un de vous deux préfère dormir par terre. Quand vous reviendrez ici ensemble avec la clé, j’accorderai à chacun une réduction de 50 % sur le prix de la chambre. Si vous voulez être sûr de bénéficier de la réduction, vous montez à l’étage et vous entrez dans une chambre dont la porte est entrebâillée. Je suis sûre qu’il y en a.
— Euh ? Serait-t-il possible d’en savoir un peu plus sur l’occupant(e) de la chambre en question ? Par exemple son âge ou son genre ?
— Hélas non, mon cher Monsieur. Je n’ai pas le droit de divulguer la vie privée de mes client(e)s. Vous avez choisi l’hôtel « l’aventure »… et l’aventure c’est l’aventure ! Bonne nuit, Monsieur.
Pompelair à Durand
Ravi d’avoir déchaîné cette logorrhée salutaire.
Mes kilos : 57 tout mouillé
Ecriture : 2 ateliers par semaine
Lectures : 6 à 7 livres par mois en moyenne, rarement françaises
Promis, je vous ferai des compliments, je n’aime en vous que votre écriture.
Logorrhée…logorrhée…tout de suite les intarissables gros mots!
Mes kilos: 80 tout sec.
Ecriture: Quand le mots me chantent.
Lectures: Pas de moyennes, pas de performances, aucune obstruction, ouvert à tous pays, toutes époques, toutes catégories et tous styles….aucun livre ne m’a jamais paru parfait….même si certains m’ont chaviré!
Vous n’aimez que mon écriture, c’est déjà énorme…et préférable au reste!
La porte de la cave est entrebâiller, pourquoi? Qui a oublier de la refermée? Aujourd’hui, on est le dix huit décembre et, j’ai dix ans. Oncle Jack est venu exprès de Bourgogne ,pour être présent et m’offrir un grand cadeau…c’est ce qu’il a dit à maman quant il a téléphoné il y a huit jours de ça. Maman n’était pas contente.
Elle avait prévu que toutes les deux, nous irions à Center-Parc ou moi, depuis deux bonnes années, je voulais aller et maman m’avait dit que dès qu’elle aurait les moyens…elle réserverait un chalet. Nous y passerions une semaine afin de tous faire, de tous voir, d’en profiter toutes les deux.
J’avais sauté de joie mais voila…qu’oncle Jack venait tous mettre sens dessus, sens dessous.Qui est Oncle jack? Maman m’a dit il y a longtemps, qu’il était le frère aîné de mon papa que cela , en faisait un membre de notre famille peu nombreuse il est vrai…Maman,oncle Jack et moi.
Quant à la grande maternelle la maîtresse a voulu connaître nos parents, grands-parents, oncles, tantes, neveux,nièces, parrain, marraine… Je me suis exclamée: »On a tout ça comme famille normalement? » La maîtresse a ouvert tout grand ses yeux bleu. Mes camarades se sont mis à ricannés, et la maîtresse a fait taire tous le monde puis doucement, elle m’a demandé: » Combien de personnes faisant partie de ta famille tu connais?_Maman, Oncle Jack.
_Est ce tout Mydja? J’ai fais oui de la tête.
_Bien…les enfants on va aller faire un tour au parc.
_Pourquoi?
Cela,la maîtresse ne le dit pas. Maintenant, je suis tranquille .C’est ce souvenir qui me revient alors que je regarde cette porte qui ne doit jamais être ouverte. Elle est entrebâillée,pourquoi, qui, ais-je le droit aujourd’hui que je suis grande, d’aller voir ce qui se passe en dessous…de pousser cette porte sombre, de l’ouvrir en grand?
Non. Maman m’a toujours dit non, alors…pourquoi est ‘elle presque ouverte cette porte? Mon coeur fait boum,boum,boum. Mes oreilles bourdonnent,mes jambes tremblent alors, je crie: »Oncle Jack, Oncle Jack, es-tu en bas? Un grognement me répond. Est ce qu’Oncle Jack serrait tomber?
Oncle Jack c’est toi? De nouveau un grognement plus fort. Maman, maman, je fais quoi? Bah,maman elle est pas là alors moi, fillette de dix ans, je pousse la porte, j’avance. Il y a de la lumière en bas. Une toute petite lueur blafarde qui fait peur. Oncle Jack je viens hein! Dis je viens? ça grogne plus fort la lueur en bas vacille.
Je crie plus fort-Oncle Jack tu as mal, tu veux que je descende,tu me donne la permission? J’ai juste envie de remontées les trois marches que mes pieds flageolant ont descendu sans que je le veuille. Je me penche en avant les mains contre le mur froid, je vais pour mettre un pied sur une quatrième marches, qu’une main forte, dure,me saisit par l’épaule.
Je pousse un hurlement strident. La main ne me lâche pas. Elle me tient fermement puis me fait remonter. Un visage sévère presque fou me regarde. La main me tient toujours fermement. Mon coeur bat comme celui d’un coureur,j’en ai mal. La peur me donne des envies de frapper celui qui se tient devant moi.
Je bafouille de peur, de douleur._Oncl ,onc,oncle Ja,jac jack qui, qui à qui à entrebâillée la po pote porte? _Pas moi petite, pas moi, pas ta maman non plus. _on,oncl oncle jjj,ja..ck c’est qu quiii qui, quii c’est làà en deesssoooouuusss? Ma question fait grand peur et pour éviter d’y répondre, il me serre de toutes ses forces contre lui puis murmure: » c’est ton père qui est en bas. » Il ne comprend pas,j’ai entend son murmure,j’aurai pas dû l’entendre et pourtant…
_C’est mon papa qui est en-dessous, mon papa est en bas c’est ça mon grand cadeau? Je pousse mon oncle si fort, qu’il se retrouve le derrière par terre , le regard éteint il me regarde puis, il hurle « Non ». Trop tard. La porte qui s’était de nouveau entrebâillée,vient de claquée derrière moi. Je distingue les escaliers. Le coeur vibrant de joie, je dégringole ces escaliers en poussant de petits cris de bonheur. Je passe le couloir, franchit la porte du celliers et, je pousse un hurlement.
y.l.
sur une idée de Pascal Perrat.
Ce récit est saisissant, la description de la peur est superbe, la petite fille est touchante. 🐀
Cet après-midi-là, on n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte alors que ma sœur et moi nous nous promenions en dehors du village. Nous remplissions un seau de mûres que nous cueillions sur les buissons longeant le cimetière et nous nous régalions d’avance de la bonne gelée que notre maman étalerait sur nos tartines. Nous n’étions pas très rassurées d’être si près des tombes et regardions souvent par-dessus nos épaules au cas où un spectre en surgirait. Mais nous étions en plein jour et nous nous traitions de folles de croire à toutes ces sornettes que nous lisions dans les livres que l’on dévorait. Brusquement, une détonation nous fit sursauter et une volée de plombs s’abattit sur la haie. Affolées, nous primes nos jambes à nos cous et malgré notre frousse des zombies nous entrâmes dans le cimetière où pas une âme n’était présente ; pas de petite vieille armée d’un arrosoir et d’une balayette, personne pour nous rassurer. Les coups de fusil se rapprochaient et nous avisâmes cette porte et sans plus chercher où était notre peur, nous pénétrâmes à l’intérieur d’une sorte de petite crypte. Nos cœurs montaient et descendaient dans nos poitrines comme des ascenseurs en folie. Accroupies et blotties l’une contre l’autre nous étions là à nous regarder reprendre nos respirations. Lorsque le calme fut revenu dans nos corps et alentour, nous décidâmes de sortir de cet endroit lugubre, qui puait le moisi et la mort. Horrifiées, nous constatâmes bientôt que nous étions prisonnières de cet horrible endroit. Il nous était impossible d’ouvrir cette satanée porte rouillée qui s’était refermée derrière nous. Après nous être traité de tous les noms d’oiseau possibles et imaginables, la panique nous reprit de plus belle. Nous appelions à l’aide, puis hurlions crescendo au fur et à mesure que le temps passait. C’en était fait de nous. Qui saurait que nous étions prisonnières dans cet antre au milieu des tombes ? Lorsque le soir tomba, à l’unisson, nous claquions des dents de froid et de peur. Nous avions tellement pleuré que la réserve était tarie. Après avoir mangé quelques mûres pour prendre ce que nous pensions être notre dernier repas, nous nous allongeâmes sur la terre battue, blotties l’une contre l’autre dans l’attente de notre fin prochaine. Un très long moment plus tard, une lumière aveuglante et un grand cri de joie nous sortirent de notre léthargie.
Depuis notre aventure, nous trempons dans notre cacao des tartines de confiture d’abricots !
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte , je le sais mais il ne m’écoute jamais . Nos parents nous avaient expliqué qu’il faut garder des jardins secrets , des petits paradis qui ne doivent pas s’échapper . Mais il a toujours été curieux . Il a insisté et j’ai cédé .
Nous avons vu débouler , par l’entrebâillement de ladite porte , nounours , Nicolas et Pimprenelle allongés sur le nuage du marchand de sable .
Nous baissons la tête pour les éviter et voilà Thierry la fronde avec sa douce Isabelle suivis de Zorro chevauchant Tornado sous l’œil bienveillant de Bernardo .
A droite ma poupée Barbie surgit sur mon minivélo , tandis qu’à gauche un train électrique est conduit par une autruche en caoutchouc .
A peine le temps de comprendre que bondit Skippy sur le dos de Flipper rejoignant Clarance dans la réserve de Daktari .
Au loin une ronde approche , non ! un manège avec Margotte , Pollux et Zébulon sur une musique très connue : la fanfare de la piste aux étoiles .
Tous nos héros sont là , ceux que nous regardions en famille : papa maman mon frère et moi . Ils nous ont tant fait rêver , nous ont tant ébloui avec l’arrivée de la télévision .
Nous guettons maintenant avec envie et curiosité l’arrivée d’autres personnages , il y a tant de souvenirs derrière cette porte de l’enfance ….
Et là , j’entends » à trois vous revenez : 1 – 2 – 3 » claquement de doigts , la porte se referme et …..
Je reviens des images du passé au présent pour aider mon futur , paraît-il .
« Désolée docteur mais avec moi l’hypnose ça ne fonctionne pas . »
Il sourit .
On m’a toujours qualifié de rêveur et prédit qu’un jour, ma distraction me perdrait.
Je pense que les autres ont raison, c’est ce qui m’est arrivé ce matin au bureau.
Sifflotant, le nez en l’air, l’œil vague, en me rendant aux toilettes après ma pause café de 10 heures, je me suis trompé de porte.
Je me suis retrouvé dans un endroit tout à fait inconnu jusqu’à présent mais que le Chef de Service mentionne souvent à l’intention de l’un ou de l’autre selon la courbe de son rendement, ce qui automatiquement relance le zèle du susvisé.
Cet endroit, tous redoutent de s’y retrouver un jour, sauf moi qui m’y suis relégué moi-même, toutefois je précise : à l’insu de mon plein gré.
C’est donc là le fameux placard !
Ma foi, ce n’est pas si terrible que ça, moi qui aime être peinard, ça ne me paraît pas mal du tout. j’y suis, j’y reste.
Demain il fera jour, je demanderai au Chef la permission d’y transporter mon bureau. Mes collègues seront ravis, il ne pourra plus jamais y envoyer personne, il n’y a pas de place pour deux.
Je m’allonge sur une étagère, je m’endors la conscience tranquille.
Même pas une petite place pour moi ??
Ah … J’aurais bien voulu vous céder une étagère car je suis chaque semaine admiratif de vos écrits planant un peu haut pour moi. Hélas, je garde en mémoire une de vos phrases qui suggérait de » jeter dans une cave et d’y laisser crever » un blogueur ayant l’audace de vous contester. Alors, si vous étiez entré dans mon placard, j’en aurais tourné, puis jeté la clé. Abcès enfin percé ‘brisons-là’ et sans rancune.
Admiratif de mes écrits…ben, il faut le dire! Cela me fait réellement plaisir! Moi qui n’ai aucune prétention d’éditer, de rentrer dans la foire des livres, moi qui n’écris que parce que cela s’avère parfois nécessaire, jamais indispensable…souvent passionnant, juste attentif à un rééquilibrage…entre la sinistre réalité et l’imaginaire fantasque, moi écrivain du dimanche et des jours de la semaine.
Je n’ai pas de souvenir précis de ce blogueur réticent, mais à presque coup sûr, il s’agissait de quelqu’un, critiquant de l’extérieur et ça je ne supporte pas. Hier j’ai voté dans mon village pour des gens avec qui je ne suis pas forcément d’accord mais qui sur le terrain sont présents. Les critiques externes, je les emm…!
Mon franc parler peut me jouer des tours, mon écriture spontanée peut susciter des interrogations…peu m’en chaut..(ou chaud) … (ou chaux…non je déconne!) comme diraient les anciens. Je veux garder ma liberté d’écrire comme je le souhaite, avec plus ou moins de lisibilité…aucun problème. C’est bien au lecteur d’imaginer sa partie du boulot!
Votre texte m’a plu car simple, évident, direct, aucune préciosité de vocabulaire. Une bonne illustration de la vénérable paresse, celle permettant au paresseux (l’animal) de survivre….et à un écrivain comme Jacques Sternberg de subsister, de petit boulot en petit boulot, de placard en placard….et d’y écrire ses romans. Moi, ça me va!
En m’excusant d’avoir pu, oh pauvre virus de moi, provoqué un quelconque abcès, j’espère être encore confronté à vos impressions, comme quoi nous n’écrivons jamais face au vide!
Profitez des semaines à venir pour lire (pas trop…car on pourrait croire tous les édités valables…et ne pas oser) et surtout écrire!
En partageant ma dernière formule déjà expédiée à Pascal!
IN FINE, NE SOYONS PAS CONS, RESTONS CONFINES!
PS: Pompelair aussi, ça me plaît, car, pour moi, cela sous-entend l’envie d’un espace protégé que vous semblez souhaiter ??? L’envie de ne pas être trop pollué par d’indicibles voisins, amis, frères, sœurs…etc, vous empêchant d’être vous même ??? Ma psychanalyse de bistrot est totalement sauvage et surtout…. gratuite !
Portez vous bien car tout le monde ne portera pas vos kilos, quels qu’ils soient!
Cordialement!
😺RITI RATA
La lourde entrebaillée jamais plus ne se fermera.
L’oeil entr’ouvert du nouveau-né le sourire esquissé de l’accouchée.
Inspiré, le parfum du muguet réveille la narine.
Un poème entr’entendu, dûment noté, d’oreille mémorisé.
Frilosité : fermer la porte on gèle😺
UNE PORTE ENTROUVERTE
Pour moi une porte entrouverte ça n’existe pas !
Soit elle est ouverte soit elle est fermée…
Encore que, si c’est une porte de sortie cela implique que quelqu’un s’est introduit.
Mais qu’est-ce qui lui a pris d’entrer ? Cette porte donne sur une voie sans issue un vrai casse-cul. Surtout ne sortez pas par là ! Tout de suite après le seuil c’est le vide ou alors cramponnez-vous à l’ huis, lui seul peut vous sauver et encore si le gond est solidement monté.
Et les gonds hein !
Ça peut être versatiles, j’en ai connu des mal vissés.
Mais au fait pourquoi je vous raconte tout ça ?
Dans mon désarroi, lui serait-il moi?
Mais aussi pourquoi l’ai-je poussé cette nuit cet huis ? L’ entrebailler eût suffit à rassasier ma curiosité, ou peut-être atténuer l’ennui de rester chez moi confiné. Cloîtré ! S’il vous plaît ! Je préfère. Ce mot-là me va mieux que l’autre. On a sa coquetterie…
Ça m’ apprendra à enfoncer des portes ouvertes pour me calfeutrer.🐀
Ciel bleu, brise légère, chemin qui se déroule sous mes pieds, rochers étranges, montagnes au loin, herbe vert tendre, fleurs aux couleurs vives, senteur de thym, de romarin…J’avance comme sur un nuage. Je suis là, simplement , minuscule et grande à la fois, faisant partie de cette beauté, de cette paix
Et puis là bas une tache sombre, un gros nuage noir, mes pas m’y portent malgré moi. Ce nuage est comme une lourde porte qui s’ouvre en grinçant. Elle est là, dans l’obscurité et répète à l’infini :
« Mon doudou d’amour est très maladroit
Il m’écrase les orteils chaque fois qu’il me voit
Cela suffit maintenant, dit mon chirurgien. Bientôt je ne pourrai plus vous réparer
et vous ne pourrez plus marcher.
Mon doudou d’amour m’aimera t il encore si je suis en fauteuil ? »
Noir profond est la nuit, pas une étoile ne brille, l’obscurité m’engloutit. Je sais qu’elle voulait dire « m’aimera t il encore lorsque je serai en fauteuil ? » Impuissante j’assiste au naufrage
Je ne voulais pas entrebâiller cette porte, pas là, pas maintenant.
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte…
et pourtant, quand on a pu entrer dans cette grande maison, énigme de notre enfance, je n’ai pas résisté.
Elle faisait partie de mon univers, inaccessible, source de rêves les plus fantasques, je pouvais enfin la découvrir. Dès le seuil, ambiance classique de boiseries et peintures, pas de surprises. Comme je l’avais toujours imaginé, hauts plafonds, ouverture vers de nombreuses pièces, grand escalier. Je m’aventure alors vers un recoin avec petite fenêtre discrète, et s’ouvre devant moi un grand couloir. J’avance, j’avance, il paraît interminable, et le décor est de moins en moins soigné, le sol devient irrégulier, ambiance grisâtre. Des deux côtés des portes, que de portes ! toutes entr’ouvertes, plus ou moins, je n’ai m^me plus envie de les pousser, je veux aller jusqu’au bout, vers un puits de lumière aperçu au loin. Je ne pense à rien d’autre, j’acélère, je rate une haute marche escamotée, et je me réveille en sursaut …..
Je ne saurai jamais si derrière la porte ……
Si on avait su ! Mal en nous en prit : la curiosité est un vilain défaut, on nous l’avait tant seriné quand, petits, nous usions la patience des grands de nos pourquoi, et pourquoi, mais pourquoi …
Pour varier un peu l’itinéraire, aujourd’hui, en promenant Mirza, nous avons choisi de changer de quartier. Nous longeons une grande enceinte laquée de crépi blanc, trouée d’une petite porte de bois, bien ordinaire, à peine entrebâillée. On s’y enfile des épaules, puis du profil tout entier, juste pour jeter un coup d’œil.
Voici un homme en blanc, il ne nous chasse pas, il est aimable, nous sommes intrigués :
– Ah, vous êtes les nouveaux, bienvenue, entrez, entrez, je vous fais faire la visite et puis nous verrons…
Nous nous regardons, chacun lit un point d’interrogation dans les yeux de l’autre, on hausse les épaules, bof, pourquoi pas, d’accord, on vous suit.
Lui emboîtant le pas, nous déambulons derrière ce guide, parc accueillant, gazon ratissé, rosiers épanouis, des bancs par-ci, puis par-là, à l’ombre.
Sur les bancs :
– un homme émacié, en pyjama, le regard au ciel, se balance d’avant en arrière,
– une femme, cheveux blancs, châle de laine, tricote, la tremblote de ses mains embrouille ses mailles,
– une jeune fille marmonne, se griffe les joues, se lacère les jambes,
– un vieil édenté secoue sa tête, appelle ses enfants,
– un autre grogne tel un sanglier, se lève, s’assied, se relève, se rassied,
– un jeune homme rampe par terre et mange des poignées de terre,
Effarés, nous nous serrons l’un contre l’autre, nous tenons la main, on se chuchote à voix basse « filons d’ici vite fait ! »
Nous marchons dare-dare vers la sortie en essayant de ne pas avoir l’air de fuir, Mirza aussi est mal à l’aise, gémit.
Retour devant la petite porte … fermée. Froid dans le dos, on est entrain de vivre un truc de dingues. L’homme en blanc empoigne Mirza et la balance par-dessus le mur « les animaux sont interdits ici.»
Il donne deux tours de clé, colle ses larges épaules contre le battant, croise ses bras sur sa poitrine façon Monsieur Propre, puis nous saisit chacun par la nuque d’une étreinte irrésistible:
« Venez, c’est l’heure de la piqûre et du petit cachet bleu. »
Nous voilà partis pour un Vol au-dessus d’un nid de coucous.
Un léger souffle chaud, juste au bas des reins, pour les uns.
Un filet d’air froid, glacial, pour les autres.
Toute une vie comme ça dans l’entrebâillement d’une porte!
A bien réfléchir, cela commença très tôt, un simple interstice suffisait à l’attirer vers le dehors, comme une abeille happée par un rayon printanier.
Il clopinait avec maladresse en direction de ce trait de lumière. Et puis la mère claquait la porte.
Qu’importe, il avait une vie devant lui. Il recommençait inlassablement. Toujours dans la même direction. Certains s’orientaient à l’aide de l’étoile polaire, lui suivait les interstices de lumière.
Quelques années plus tard, l’œil trop souvent fuyant vers la fenêtre, les maitres d’école l’avait remisé au fond de la classe. Une aubaine, pour s’échapper dans ses rêveries. Le jeu de lumière qui se glissait dans l’entrebâillement de la porte, lui indiquait les heures. Ainsi, avant même que la sirène retentisse, il avait déjà préparé sa fuite.
Forcément le rêve n’amène à rien, et les portes claquèrent les unes après les autres. On l’acculait au travail. N’étant point forçat, il prit son sac, et cavala vers la lumière. Chaque pays avait ses portes, ouvertes parfois, fermés souvent, les plus belles restaient entrebâillées.
Parfois accoudé au comptoir d’un vieux zinc de campagne, il reluquait les passagers. Les uns claquant froidement les portes, les autres s’évertuant à ne point faire de bruit, les derniers plus rares laissaient un léger entrebâillement.
Lui pouvait deviner le caractère de la personne juste dans ce simple geste. Il s’éloignait des brutes, épargnait les timides et s’enquérait des derniers. De jolies femmes le plus souvent ! Ce devait être un geste de coquetterie, ou peut-être l’appel inconscient d’un cœur à prendre.
Ainsi se retrouvait il à passer de belles nuits dans les plus beaux lits du monde. Il suffisait alors d’un léger entrebâillement de porte pour qu’il s’enfuie.
Toujours par monts et par vaux, dans l’entrebâillement d’une vie.
Ce fut un soir d’orage ou de naufrage, personne ne pourra vous le dire qu’il émit son dernier soupir. On le retrouva au petit matin sur le perron d’un grand palace. On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte.
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte.
C’était le printemps, la lumière se faisait plus franche dans le ciel d’un bleu limpide. Le soleil se montrait plus souvent et nous invitait à tomber les manches lourdes et épaisses. Pendant tout l’hiver nous étions passés devant cette maison nous prenant à rêver qu’un jour elle serait peut-être la nôtre. D’une configuration très classique, elle offrait sa façade sur deux niveaux. Un rez-de chaussée percée d’une porte d’entrée en son milieu et qui trônait comme le nez au milieu de la figure se trouvait exactement entre deux grandes fenêtres que nous avions vu souvent autrefois entrouvertes. C’est comme cela que nous avions aperçu la rivière qui coulait au fond du jardin qui se trouvait au-delà des pièces du fond. Au premier étage, trois fenêtres sagement alignées supportaient d’autres ouvertures plus petites sagement alanguies sous un toit bien droit. Oui cette maison dégageait beaucoup de charme et nous savions que bientôt elle serait à vendre. Les mois passèrent et un jour on vit sur la grille noire à la droite du portail un triste panneau signifiant la vente de ce précieux bien.
Nous n’avions pas les moyens, nous le savions bien mais la curiosité fut plus forte, l’attraction de la maison eut raison de nos pauvres faiblesses. L’agent immobilier nous reçu un samedi matin d’avril. Le printemps précoce nous fit la surprise du parfum du muguet qui poussait vaillamment à l’abri du petit muret surplombé du rosier que l’on effleurait de la rue lorsque ses branches téméraires bravaient les barreaux de la grille.
L’agent ouvrit la porte et nous invita à la pousser nous-même, le vil calculateur faussement poli. Quand il s’effaça pour nous laisser rentrer, nous étions toujours dans une phase de contrôle que nous nous étions imposés avant la visite, histoire de ne pas s’emballer, de toute raison garder.
Elle nous abandonna tout bonnement au bas des premières marches qu’il fallait descendre pour avancer dans la maison. Happés par le jardin déjà fleuri qui nous appelait par la vitre de la porte du fond, nos pas se laissèrent entrainer et l’on traversa la maison pour nous retrouver dans cet autre paradis. Clos par les murs d’enceinte des voisins de part et d’autre, cet espace de verdure se déroulait jusqu’à la rivière qui coulait vigoureusement émettant des clapotis rafraichissants. Le vent caressait nos cheveux et les faisaient danser libérant nos regards éblouis que l’on n’osait pas encore croiser de peur de nous trahir. Trahir une promesse qui s’échappait dans le courant galopant. Celle de ne surtout pas craquer pour un bien que l’on ne pouvait pas s’offrir.
La suite de la visite se fit sans que l’on s’en souvienne, happés que nous étions par la maison. Nous nous y déplacions déjà comme si elle était nôtre, nous projetant sans peine dans ce qui pourrait être ce nid, ce cocon.
L’agent nous sortit de nos rêveries par un « Alors ? qu’en pensez-vous ? » auquel nous répondirent « alors ? Comment ferons-nous ? »
Nous qui vivons aimablement dans la sobriété et l’élégance
Eux dont les enfants beaux et sains leur donnent entièrement satisfaction
Elle qui n’a jamais eu d’amour et passe ses journées à caresser ses chats persans
Toi l’artiste fou de génie dont les tableaux ornent les murs des plus grands musées
Vous dont la spiritualité rayonne à travers le monde,attirant les sages comme une flamme les phalènes
Toi le savant grâce à qui sont sauvées des millions de vie chaque jour
Lui qui joue du piano comme personne ne l’a jamais fait
Elles qui donnent généreusement de leur personne et de leur temps afin que les enfants deviennent des adultes responsables
Ceux là qui ont bâti cathédrales,châteaux et remparts
Celui là qui a gagné la guerre au péril de sa vie
Nous tous on n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte.
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte….
Ses gonds étaient rouillés, son poids pourri, elle ne tenait presque plus sur elle-même. Derrière se trouvait un continent celui de l’Autre que l’on ne devine pas. Quel était alors cette crainte de l’inconnu, ce que l’on ne peut maîtriser, conceptualiser. Encore une fois nous allions devoir sortir de nous-même, de noter sécurité. Ce nouveau continent allait il devenir nécessairement un danger ? Forcément celui qui avait entrebâiller la porte se posait toutes ces questions…..
Mais c’est à chacun de nous qu’elles se posent aujourd’hui…. Le neuf est il forcément néfaste ? Je vois renvoie la question qui appelle plusieurs réponses propres à chacun.
Mais j’aime cette phrase de Jean-Paul II qui en octobre 1978 disait « N’ayez pas peur ! «
Des années d’échanges épistolaires avaient tissé entre eux un lien unique basé essentiellement sur la littérature. Ecritures et lectures. Prose et poésie. Rarement des choses personnelles.
Le 27 mars de l’an dernier, Mathilde osa. Elle lui souhaita des heures magnifiques pour honorer son anniversaire.
Thomas s’en offusqua. Comment avait-elle eu connaissance de cette information ?
Mathilde lui répondit :
« Un jour où tu as entrouvert la porte de ton Toi »
Il avait trouvé cela joliment exprimé, mais Thomas s’empressa de refermer cette porte et de la verrouiller.
Mathilde n’aurait jamais dû entrebâiller sa propre porte. Quelle erreur !
Une armée de cafards s’engouffra par cette voie inespérée.
Un nuage de bourdons enveloppa Mathilde.
Trop tard ! Le mal était installé, prêt à grignoter chaque parcelle de son corps, à ronger chaque cellule de son esprit. Le virounat la fit chanceler. Elle s’écroula. Sa tête heurta violemment le sol carrelé. Inconsciente !
Depuis lors, Mathilde navigue dans un monde comatique.
Si jamais, vous passez dans sa ville, n’hésitez pas !
Allez entrebâiller la porte de sa chambre d’hôpital.
Entrebâiller ton sommeil
Gagner le Sésame
De l’estuaire des songes
Et dormir à ciel ouvert
Entrebâiller ton regard
Lire son feu ardent
Vers l’horizon échancré
Et s’aventurer à découvert
Entrebâiller ton chant
Murmurer mes mots
Pour faire rimer tes berceuses
Et composer à cœur ouvert
Entrebâiller ta porte
Donnant sur l’avenir
De délices brodés
Et tout reprendre à livre ouvert
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte.
Oh NON ! On n’aurait jamais dû !
Disciplinés, comme il se doit, nous suivons le guide et l’écoutons attentivement.
Nous sommes donc des touristes exemplaires.
Et je te regarde ce qu’il faut regarder sur la droite,
Et je te regarde ce qu’il faut regarder sur la gauche,
Et nous approuvons de la tête,
Et nous nous pâmons sur commande,
Et… et…. et…. bon sang, ce que je m’ennuie dans cette église !
Je fais un clin d’œil à Jeannine, ma fidèle complice, qui m’adresse un sourire espiègle et ironique, confirmation qu’elle et moi étions sur la même longueur d’onde.
Bref : nous nous ennuyons toutes les deux dans cette église.
Nous profitons d’une extase collective devant la vierge Marie qui regarde dans le vide pour lâcher le groupe.
Excitées, comme de sales gamines frondeuses, nous empruntons un couloir et nous retrouvons face à une porte.
Avons-nous hésité ? Bien sûr que non !
Donc, nous entrebâillons cette porte et…et nous entendons :
– je te préviens DIEU, si tu ne me changes pas de poste je vais foutre le bazar sur les autoroutes, marre d’être au ministère des voyageurs, marre de chez marre de ces chauffards qui me sollicitent jour et nuit.
– Calme-toi Christophe, calme-toi, j’y réfléchis
– Et moi DIEU je te l’ai déjà dit, la prostitution c’est plus mon truc. Je suis trop vieille pour m’occuper de ce ministère.
– calme-toi Marie-Madeleine, calme-toi, j’y réfléchis
– Et moi DIEU, je suis au bout du rouleau, trop c’est trop, les cas désespérés il n’y a plus que ça. J’ai besoin de repos,
– Calme-toi Rita, calme-toi, j’y réfléchis
A ce moment là, la porte s’ouvre en grand et la vierge Marie nous apparue :
– « Regarde Dieu », dit-elle, regarde… deux candidates !
Ça c’est encore un coup de Jésus ce garnement ! Il m’étonnera toujours avec ses miracles inattendus.
– Entrez Mesdames, entrez… nous dit DIEU. Vous êtes les bienvenues.
Alors ? Quelles sont vos spécialités ?
Et LA PORTE SE REFERMA DERRIERE NOUS
Effectivement, on n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte !
Excellente idée!
Camomille et Jeanine,je vous plains. Vous n’auriez jamais dû entrebâiller cette porte
Maguelonne,
Sachant que le remède à l’ennui c’est la curiosité, Jeannine et moi-même n’avons plus qu’à assumer… Hélas!
Merci à vous iris79, je me suis bien amusée 😉
J’attends la suite : Christophe, Marie-Madeleine et Rita ont-ils été exaucés ?
Dieu étant toujours en train d’y réfléchir, il n’y a pas de suite pour le moment.
Dieu est lent Avoires, Dieu est lent!
On n’aurait jamais dû entrebâiller cette porte. Quelle était cette inquisition malvenue de touriste du monde ? Qui nous autorisait à bloquer du pied et de l’œil, ce semblant d’ouverture, cet oubli, peut-être ?
La cour était vide, pas un vélo, pas un banc, pas une poubelle. Aux murs de pierres s’ étalait une verdure inhabituelle, une algue mousseuse, comme des rideaux sur une fin de vie. Au sol, les pavés glissants n’invitaient pas à continuer. Mais l’Homme aime à poursuivre les chemins boueux. Au fond, un rectangle supposait une montée d’escalier. Je m’y aventurai. A l’étage , pourquoi pas, seraient caché des gens, des enfants, des adultes, des vieillards, les compositions aléatoires de familles rescapées.
24 marches me transportèrent à un palier douteux. A chaque extrémité, un sombre couloir. Je tentais le plus lumineux vers une grande pièce, une salle à manger carrée. Au fond, un balcon déserté donnait sur la rivière. Un volet de bois accueillait une chauve souris endormie. Accrochée aux solives, une compagnie d’araignées étendait ses filets sur le vide. Elles savaient ne pas longtemps partager le monde avec d’autres insectes. Leurs pièges entrebâillés coinceraient plus d’une mouche.
La pluie a repris de plus belle, comme on disait. Une heure de pause, un gazouillis d’oiseau perché sur l’illusion et j’avais déjà oublié la réalité du temps. Pendant une heure, j’explorai encore les étages supérieurs. J’espérai, comme dans un roman, ou dans un film croiser quelque corps vivant, une trace de journal, une écriture, un signe gravé sur une cloison, tout à coup, merveilleusement ordinaire. Mais rien!
L’averse tambourinait son déluge sur le toit de ma tête et de la maison qui tanguaient.
Je redescendis prudemment jusqu’au rez de chaussée, m’agrippant à la rampe, concentré sur mes petits pas, comme si une authentique réflexion m’avait enfin effleuré, en ce moment décalé.
En bas, la cour était saturée d’eau, à hauteur d’homme moyen, ma juste stature de passant trop curieux. La porte entrebâillée s’était refermé avec le courant. Une bouche d’égout saturée glougloutait une indolente victoire. J’étais coincé et les rideaux plombés, terreux, s’entrouvraient sur ma fin.