473e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat
Écrivez une lettre au Père Lachance
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
Cher Père Lachance
J’ai l’opportunité de t’écrire aujourd’hui grâce à Pascal , qui m’emmène régulièrement dans mes lieux mal connus ( c’est un malin , mais j’adore )
Aucune demande , père Lachance , juste des mercis pour :
– La chance d’ouvrir les yeux chaque matin et voir la beauté de la vie et de tous ceux qui nous accompagnent , le monde minéral , le monde végétal et le monde animal.
– La chance de vieillir
– La chance de voir mes enfants évoluer dans leur vie avec les clefs que je leur ai transmises
– La chance de vivre l’arrivée de mes trois petits enfants et d’en profiter sans retenue
– La chance d’avoir encore ma maman et ses 84 printemps
Vivre est une chance , surtout quand on sait que cela finit toujours mal ( Marcel Aymé )
Accompagne nous encore plusieurs années . Merci
« Monsieur Lachance
C’est une femme désespérée qui vous écrit. Une femme poursuivie par la malchance qui souhaite obtenir de votre part quelques conseils pour conjurer le mauvais sort qui m’accable depuis que ma naissance.
Je suis née un 29 février – ce qui me vaut une fête d’anniversaire, et les cadeaux qui vont avec, tous les 4 ans ; sous le nom d’Abadie – ce qui m’a toujours occasionné de passer la première lors de toutes les épreuves scolaires, me laissant ainsi moins de temps pour les révisons. Le tirage au sort aurait pu me sauver la mise, jamais celui-ci ne me fut favorable.
Je ratais tous mes examens d’un ou deux point(s) et débutais ma carrière professionnelle sans le moindre diplôme.
Dévorée par le démon des courses et du jeu, je misais toujours sur le favori qui terminait, canasson avéré dès la ligne d’arrivée, jamais ni gagnant ni même placé ou sur le 13 noir quand le 6 rouge sortait à la roulette.
La dicton « Malheureuse au jeu, heureuse en amour » s’est révélé cruellement mensonger puisque j’ai signé la semaine dernière les papiers de mon troisième divorce
L’adversité n’a cessé de me poursuivre. Jamais aucune coccinelle ne s’est posée sur moi, je n’ai trouvé de trèfle à 4 feuilles ni de fer à cheval, les pattes de lapin ont toutes pourri et les brins de muguet ont fané avant de pouvoir révéler leur moindre pouvoir bénéfique, et le gui n’est qu’une vulgaire plante parasite.
Comme vous pouvez le constater, je suis maudite. Ayant entendu parler de la bonne fortune qui semble vous sourire depuis toujours, j’espérais que vous pourriez m’indiquer quelques trucs qui pourraient rompre la malédiction qui semble m’avoir condamnée à la malchance.
Je vous en remercie vivement et vous prie d’agréer mes salutations distinguées et reconnaissantes
La Mère Ladéveine »
Courrier reçu quelques jours plus tard par l’infortunée quémandeuse
« Madame,
J’ai bien reçu votre lettre du 18 courant à laquelle j’apporte les deux précisions suivantes :
une rectification : vous vous êtes trompée de destinataire, je ne suis pas Monsieur Lachance
un conseil et croyez-moi, je sais de quoi je parle : touchez du bois
Et seulement deux mots à vous dire : bonne chance
Cordialement
Monsieur Labranche »
Cher Père Lachance,
C’est la première fois que je m’adresse à vous Père Lachance. En effet, je souhaite vous remercier de m’avoir fait naître au vingtième siècle, en France, de sexe féminin, dans une famille aux valeurs de tolérance et d’amour.
À vrai dire, je ne sais pas si tout cela est de votre fait mais à tout hasard, j’éprouve le besoin d’exprimer ma satisfaction des atouts que la vie m’a donnés.
J’apprécie d’avoir échappé aux guerres, d’avoir eu le choix d’avoir un enfant quand je le souhaitais, d’avoir bénéficié d’une indépendance économique acquise par les études et le travail.
Maintenant que je suis arrivée dans la catégorie des seniors, j’aspire à garder l’intégrité de mes fonctions motrices, cérébrales et sensorielles; en bref, garder une santé qui me procure jusqu’au terme, le goût et les bienfaits des plaisirs terrestres.
Comme nous sommes en période de vœux, je vous souhaite Père Lachance, de n’avoir pas trop de râleurs à solliciter de gagner aux divers jeux de hasard ou à se plaindre de n’avoir pas encore pu décrocher la Lune qui les font tant rêver…
Mr COLUCCI
Cimetière du père Lachaise
Emplacement B 612 (à côté de mon pote Gérard)
A – Père Lachance, Père Noël, Père fouettard, dieu le Père et con-frères
Rue des privilèges et bondieuseries
Code postal : Quelque part entre mars et vénus
Objet : « Les portes des trains sont ouvertes à ceux qui savent les pousser ».
Messieurs, et Mesdames* Lachance et consorts
Du haut de mon petit nuage entouré de quarante vierges et femelles volages, je contemplais les malchanceux. Certes nombreux et laborieux ! Que de misères en ce bas monde me disais-je tout en sirotant un breuvage sirupeux.
Tout de même, vous auriez pu donner à chacun une chance équitable ! Avouez que si vous naissez petit, noir et laid la chance ne sera point votre allié.
Je ne sais lequel parmi vous autres : Pères créateurs, sorciers, chimistes avaient conçus la soupe primaire mais avouez que tout cela fut un grand bordel.
Pour ma part, moi qui fut doté d’une physionomie de gladiateur, de la gueule à James Dean et d’une carabine (ça rime avec James Dean pour ceux qui n’aurait pas remarqué). J’avoue que ce fut un zest outrancier lorsque je croisais Mimy Mattie !
Non que j’ose la flinguer avec ma modeste carabine. Le destin malchanceux de cette dernière se chargea de son sort ! J’apprends à l’instant qu’elle vint tout juste d’échapper à une énième tentative de suicide. Par malchance la branche du bonzaï auquel elle se sustenta vint à rompre. Il est navrant que personne ne fût attristé par le sort du petit arbuste ! Encore un coup du sort !
Soit cela n’est rien en comparaison à tous ces malchanceux qui n’ont point de correspondances. Imaginez un peu votre grand-mère moribonde qui attend ses petits-enfants, peut être va-t-elle succomber seul devant sa télé ? Pas de chance me direz-vous ! La scoumoune encore une fois !
Aussi est-il juste de vous décharger cette fois ci de vos responsabilités. Je suis prêt à plaider en votre faveur, affirmant que ce coup du sort ne vous est point dévolu.
Je connais les coupables ! J’ai d’ailleurs un point de vue imprenable depuis mon petit cumulo-nimbus. Je les observe depuis plusieurs jours. Ils végètent devant leur machines, pancartes à la main, impitoyables, ne cédant rien de leur privilège. Et même le jour de noël, d’aucun ne se rebelle pour accorder le droit de convoyer les enfants chez mémé !
Même en temps de guerre, il y eut une trêve dans certaines tranchées.
Force est de constater que la malchance peut avoir des racines plus terriennes. J’accuse donc ces fanatiques égoïstes qui n’ont point compris que l’humanité prévaut à leur destiné. Un jour peut-être la monnaie de la pièce qu’ils appelleront malchance, déveine ou scoumoune leur sera certes retournée en pleine gueule.
Sur ce je vous souhaite un joyeux Noël pour peu que vous n’ayez pas la malchance de prendre une correspondance !
L’enfoiré pour l’éternité
PS : la bise à mémé !
😺 ENIVREZ-VOUS
Vénéré vieillard, toi qui tiens en ta dextre la grille du Loto et de ta senestre fais tourner la roue quand tu ne jongles pas avec les gobelets en trio pour le bonneteau.
Nous t’adressons cette supplique.
Explique-nous pourquoi, une fois décapsulé le flacon, s’en est échappé un génie ? Il s’enfle nettement au sortir du goulot, sa poitrine aussitôt se gonfle dessous une tête petite coiffée d’un toupet en virgule. Il se moque de nous, est-ce un bon présage ? T’en reste-t-il deux caisses ? Nous voudrions voir la Chance au sein dénudé, pédalant de ses pieds mignons sur la roue de la fortune. Est-ce trop demander ?
Et boire encore et encore, tant et plus, c’est ce qu’il nous faut… ho! Ho! Ho!
Nous te remercions à l’avance, Père Nicolas affectionné,
tes fils Nectar et Glouglou.
PS/ envoyez un décapsuleur et un filet à attraper le génie
Écrivez une lettre au Père Lachance.
Depuis l’aurore de ce premier dimanche hivernal, Lily était prostrée devant l’écran de son ordinateur. Les dernières nouvelles étaient affligeantes et elle en payait le prix fort.
Le verdict était tombé il y a juste 24 heures. Elle serait privée de tout.
Les coupures de courant avaient eu raison du contenu intégral de son congélateur.
La grève des transports avaient forcé les désistements.
Et la météo en folie avait fait le reste.
Lily passerait donc ces derniers jours de l’année en tête-à-tête avec elle-même. Elle prit cela avec philosophie. Ce n’était pas la première fois ! Le pire souvenir fut le passage à l’an 2000, mais elle avait survécu ! En effet, à l’aube de ce deuxième millénaire, elle pétait la forme alors que beaucoup se réveillaient avec une gueule de bois mémorable !
Lily chassa ses drôles de souvenirs et focalisa son attention sur l’écran. En bas à droite, l’enveloppe icône clignotait. Elle cliqua, ouvrit le message et lut : « Écrivez une lettre au Père Lachance ».
– Quelle drôle d’idée ! s’exclama-t-elle en cherchant aussitôt des anagrammes. Elle trouva : calanche et chancela. Aucun sens ! Aucune allusion, aucun sous-entendu. Elle était au pied du mur. Pas d’échappatoires ! C’était bien une lettre au Père Lachance qu’il fallait écrire.
Elle posa ses deux coudes au bord du clavier et appuya son menton sur ses mains légèrement refermées. Après quelques dizaines de minutes, elle fut prise d’un fou rire. Elle imaginait toutes les lettres qui tombaient dans la boîte aux lettres du Père Lachance. Elle s’amusa de tout le travail qui l’attendait. Ramasser le courrier, décacheter les missives, lire attentivement, éventuellement relire, et puis, le plus fastidieux : répondre. Certes, il y avait bien des centaines de lettres-types dégotées sur le Net. Une d’entre elles déclencha une avalanche de rires : « Chère Madame… Eu égard à la crise actuelle, on ne peut se passer de prendre en considération et pour longtemps, chacune des issues imaginables… »
– La belle affaire ! Débile à souhait ! Et puis, une composante est ignorée ! Une composante essentielle : la teneur du message.
Ainsi donc, le Père Lachance aurait encore un travail supplémentaire : trier les missives par contenu. Lily imagina le bonhomme procéder comme elle le ferait : trois bacs à courrier. Le positif, le négatif et l’injurieux.
– Pas suffisant, lui murmura une petite voix.
– Pas suffisant ? Et donc ?
– Deux bacs pour le positif, deux bacs pour le négatif.
– Je ne vois pas …répliqua Lily.
La petite voix reprit sur un ton monocorde :
– Pour le positif, il y a deux tendances.
1. celle qui remercie le Père Lachance pour tous ses bienfaits. Un bon job, un gain considérable à la loterie, une rencontre heureuse etc.
2. celle qui a permis à l’individu de faire les bons choix, d’avoir oser, d’avoir eu confiance en lui etc.
– Jouable, conclut Lily sur un ton catégorique. Puis, elle enchaîna :
– Et pour le négatif ?
– Deux tendances aussi…
1. celle qui se plaint de tous ses malheurs par manque de chance.
2. celle qui récrimine et agresse le Père Lachance de l’avoir ignoré.
Lily laissa s’écouler quelques minutes, puis, d’une voix douce, elle dit :
– Très subtile, ta classification ! Affaire conclue. Mais….
– Mais ?
– Je n’ai pas encore écrit MA lettre. Et je n’ai pas envie qu’elle finisse dans l’un de ces bacs à courrier. Et encore moins envie de recevoir une réponse-type.
– Alors ?
– Alors, je ne l’écris pas ou je crée.
– Toi, créer ? Je voudrais bien t’y voir…
Lily releva le défi et s’y colla :
« Monsieur Lachance,
Étant donné que vous ne vous êtes pas penché sur mon berceau, j’ai appris à me débrouiller toute seule. Je me suis cassé la figure plus qu’à mon tour, mais je me suis toujours relevée, en cherchant l’énergie nécessaire au fond de moi.
Aujourd’hui, je ne vous suis donc nullement redevable.
Néanmoins, par empathie, je vous souhaite de vous faire une place de choix au rayon « bien-être » en tant que procédé thérapeutique de type placebo.
Sincèrement vôtre
Lily. »
© Clémence.
Ecrire une lettre au Père Lachance.
_Bonjour Vence, ou peut-être que tu préfère « Père Lachance »? Aller ça fait combien d’année hein? A vue de nez pour toi tu dirais quoi? Douze? Quinze? Eh bien je vais te rafraîchir la mémoire…quinze années que je suis au bloc 4. Tu sais ce que c’est le bloc 4 n’est ce pas Vence?
On avait un dile toi et moi, t’en souviens-tu? Ah! je sais ce que tu pense.Comment a t’il fait pour savoir que je suis encore de ce monde? Bah, bah, bah, tu crois quoi toi! Que je me suis morfondu au fond de ma cage et que j’ai attendu que mon ami d’avant vienne me délivrer en expliquant l’erreur qui a été commise?
Non, non, Vence, j’ai appris, le petit Tom-Ed un brin concon a bien changer. J’ai développé un sens inné paraît ‘il pour l’informatique…rien ne m’échappe. j’ai fais des découvertes d’ailleurs Vence, c’est comme cela que je t’ai retrouvé…j’ai compris bien des choses tu peux me croire.
Ah oui, je pense que cela te fera plaisir de savoir que je suis seul dans mon bloc. j’ai eu peur au début, mais un gardien m’a prit sous son aile et j’ai échappé au pire si tu vois ce que je veux dire! il me reste encore deux années à rester ici…c’est long deux ans mais…ça peu aussi être très court Alors voila, si aujourd’hui je t’écris, c’est pas pour te faire des reproches …c’est trop tard pour ça.
Non Vence ou « Père Lachance » mais ce serait bien si tu me trouvais une petite maison avec ses meubles bien sûr, un lopin de terre pas trop grand hein de quoi faire poussés quelques légumes verts…de l’électricité, de l’eau bref ce qu’il faut pour démarrer dans la vie.
Tu vois j’ai pas besoin de très grand mais de quelque chose qui me permette de me sentir enfin libre.Pour quinze ans de ma vie sans t’avoir demander quoi que ce soit hein , tu peux faire ça n’est ce pas Vence? Ne t’inquiète pas pour le travail, j’en ai un bon sois en sûr! Avant de te quitter, je dois quand même te prévenir Vence que tu m’en dois beaucoup de « Lachance » et que j’attends celle-ci avec impatience ton Tom-Ed Poisse à te revoir bientôt.
y.l.
Sur une idée de Pascal Perrat.
Père Lachance, lorsque vous passiez près de moi vous m’ignoriez toujours. Je restais sur la chaise en regardant passer la fortune jusque dans la main d’un autre avec envie. Toutefois, je restais en vie. C’était un principal qui ne manquait pas d’intérêt. Je m’en contentais en dégustant de petits moments de bonheur : la mie de pain saucée dans la blanquette de la mère, une veillée entres amis, les lueurs de l’aube sur la mer. J’en oubliais l’amer d’un faible salaire qui me regardait d’un sale air. Alors, je logeais chez ma mère, écolo plus alcoolo. C’était Noel ma mère. Puis, je fis une rencontre. Elle me fit comprendre que vous ne m’aviez pas abandonné, père Lachance. Elle avait les yeux couleur de bienveillance et son ardeur était pleine de vaillance. Je lui donnais envie et elle me rendait confiance. Elle enfilait mes chemises et je portais ses hauts et ses bas. Sa fragilité me rendait plus fort. Merci à vous père Lachance de m’avoir placé sur sa route, de m’avoir permis de faire un bout de chemin avec elle. Mais le bout de la route arriva bien trop tôt. Celle qui m’avait donné des ailes s’est trop vite envolée. Je fus mis en déroute. Je vous en ai longtemps voulu, prisonnier de ma longue peine. Je vous maudissais. Mais a-t-on le droit de garder un ange uniquement pour soi ? Heureusement, la résilience est enfin venue à bout de ma souffrance, de ma déchéance, de ma dépendance à sa peau, de la perte d’une alliance en or, de la gouvernance de ma colère, de mon impuissance à aimer à nouveau. Aujourd’hui père Lachance, je ne vous demande qu’une chose : donner l’aubaine à bien d’autres que moi de la rencontrer à nouveau, qu’ils puissent se rendre compte que les émeraudes sont plus dans ses yeux que sur le tapis vert.
» Mais le bout de la route arriva bien trop tôt. Celle qui m’avait donné des ailes s’est trop vite envolée. «
Père Lachance,
C’est «La Denrée», baptisé de ce nom ridicule en 1980, date fatidique, qui m’a parlé de toi. Je ne comprends pas très bien qui tu es mais au point oú nous en sommes, il faut tout tenter pour essayer de sortir de cet enfer que nous vivons depuis presque quarante ans
C’est en effet à cette époque que la Denrée, un oxien pas trop futé, il faut le dire, a eu la malchance d’atterrir au mauvais endroit, au mauvais moment. Il s’est fait embobiné par deux terriens qu’il a ramené sur notre belle planète
Le Glaude et le Bombé,c’est ainsi qu’ils s’appellent, ont depuis perverti Oxo et les Oxiens. Nous sommes obligés de nous taper la soupe au choux, de boire le pinard et le perniflard du soir au matin et du matin aux soir.
Ça a des conséquences terribles. Nos neurones en ont pris un bon coup sous le casque. C’est la décadence a vitesse grand V.
Tu sais quelle est la devise gravée au fronton du palais gouvernemental? Je te le donne en mille Emile: «Qui ne rote ni ne pète est voué à l’explosion» tout un programme!!
Nous subissons les concours de pets,les odeurs pestilentielles,la bêtise alcoolisée et pour clore ce tableau , nous ne sommes même plus capable de faire voler nos soucoupes. Sinon il y a longtemps que j’aurais débarrassé Oxo de ces deux énergumènes
Alors Père Lachance,si… si tu existes, fais moi découvrir par hasard le mode d’emploi et la clé d’une soucoupe, ou trouve un truc pour rapatrier ces deux loustics péteurs.
Fais en sorte que nous retrouvions le temps d’avant, avant René Fallet, avant Jean Girault, avant
De Funès, Carmet et Villeret, avant la soupe aux choux
PITIÉ et merci d’avance
😉 😉 😉
Cher Père Lachance
Je sais ce que je vous dois de m’avoir fait naitre dans une démocratie et dans ce si beau pays, à l’abri des besoins les plus élémentaires. Merci d’avoir mis sur mon chemin ceux qui m’ont permis de me mieux me connaître. J’ai passé quelques années avec certains. Beaucoup m’ont fortement enrichi. Je sais que vous avez quelque fois marché main dans la main avec la mère Courage. On sait tous qu’à un moment donné, on aura besoin d’elle. C’est de bonne guerre.
Cependant ce qui me gêne quelque peu ces derniers temps, c’est que vous lui laissiez un peu trop souvent la main, si j’ose dire…Ne la laissez pas trop vous dominer… Monsieur Opiniâtreté est un bon ami qui ne me lâche point, je laisse volontiers la voix à Père Lespoir et Père Enthousiasme mais depuis quelque temps, je vois bien que le Père Lapoisse s’invite un peu trop souvent. Il ignore visiblement les bonnes manières… Je n’ai personnellement aucune envie de devenir intime avec cet être un peu trop collant. Pourriez vous rétablir un peu d’équilibre dans ce cercle de relations qui échappe un peu trop souvent à ma volonté depuis quelques mois ?
Je vous prie d’agréer, cher Père Lachance, mes remerciements les plus sincères.
De croire encore au Père Noël me sera surement fort utile je pense…
Bien cordialement
La Mère Tenace
Très cher Père Lachance. Je tiens absolument à vous remercier. Quand je regarde derrière moi, il est vrai qu’il y a eu des épreuves, et même de salement difficiles à digérer, pertes, chagrins… Mais je vois bien qu’avec le temps l’amertume qu’elle ont laissée dans ma bouche s’amenuise, pour parfois laisser place à la douceur de certains souvenirs, ceux que je veux garder, ceux qui ont mis du soleil à mon âme en effaçant les bleus, ceux qui ont vu les éclats de rires, les regards complices, le sentiment d’appartenir à un monde qui a tout de même quelque chose de bien et de beau. Ah oui, ce monde, et dans un petit, un tout petit coin, cet être minuscule, moi, à qui vous avez prodigué cette chance, oui, oui, la chance de pouvoir penser, sentir, imaginer, apprécier, et même (très très important), d’oublier. Ça peut être triste, l’oubli, sauf quand il permet d’échapper aux chagrins, quand il laisse subsister une mémoire sélective en ne gardant que les expériences réparatrices, les issues positives à de mauvais passages. Oui, je suis persuadée que, lors de ma naissance, à la manière de de la fée qui conjure le mauvais sort, vous avez soufflé une douce brise pour m’envelopper de cette capacité à surmonter les infortunes. Je vous remercie de m’avoir fait fait naître dans cette partie du monde, en un temps où la guerre s’était tue…pour un temps. Merci de m’avoir dotée d’un corps exempt de ces douleurs infinies, de ces peurs atroces, de ces incapacités totales qui frappent certains êtres. Merci de m’avoir épargné la misère du froid et de la faim. Cette vie, je la passe cahin caha, avec des chagrins, des bonheurs, des infortunes et des fortunes diverses. Mais dites-moi, Père Lachance, pourquoi n’avez vous pas dispensé vos faveurs à chaque être de ce monde ? Pourquoi avez-vous laissé planer la misère, l’envie, la haine, la guerre en tant d’endroits ? Regardez bien, cher Père Lachance, il y a de nombreux lieux où vous avez oublié de passer, des personnes que vous avez omis de visiter. Alors, Père Lachance, je vous serais très reconnaissante d’envisager tout ce que vous pourriez faire encore, étendre vos bontés et votre protection à tous les êtres qui souffrent, et modérer les emportements là où sévit la violence (force est de constater un regain de haine un peu partout), apaiser les douleurs, cicatriser les blessures, apporter le sentiment de sécurité à ceux qui en sont dépourvus. Vite, vite, avant que ce monde n’implose, ou n’explose. Père Lachance, dépêchez vous ! Et merci d’avance !!!
Écrivez votre lettre au Père LACHANCE
Cher père,
Vous m’avez toujours intimidée aussi vous ai-je toujours vouvoyé.
Je vous suis redevable de ce que je suis après plusieurs de vos interventions. Au fond, vous m’avez toujours protégée, j’en suis consciente.
Ne faut-il pas être frottée de chance pour vibrer à l’écoute de Bach , être bouleversé par la grâce d’un cou, s’émouvoir de la laiteuse luminescence de la lune ?
Et que dire de la beauté des animaux, des vagues de la mer, du regard d’un enfant ?
Ah ! je n’oublie pas non plus le vent du soir sur la lavande, le lever du soleil sur un fleuve d’Afrique, le plaisir infini d’une goutte de parfum déposée sur ma peau.
Je pourrais poursuivre ma litanie, mais vous vous lasseriez.
Même si la vie est absurde puisqu’elle finit un jour ou l’autre, vous, père, m’avez ointe de cette sensibilité qui rend à la fois si heureuse et qui fait aussi tant souffrir.
Mais vous n’êtes pas seul dans ce baptême, il y a eu Dame Fortune. Rappelez-vous, lorsque j’ai réchappé de ce terrible accident, elle veillait sur moi aussi et je n’ai pas rejoint le monde des morts.
A ce fâcheux événement, mais chanceux tout de même, se sont succédé une kyrielle de petits faits aux heureux résultats qui me font dire que je suis bien
Votre fille reconnaissante .
PS : ne vous faites pas d’illusion, j’ai écrit à Dame Fortune. Et à elle, je dis tu.
Monsieur Lachance ? Connais pas! Courrier evenu barré : n’habite pas à l’adresse indiquée.
Où ? Mais où vous cachez-vous ?
La dernière fois que j’ai cru l’apercevoir, il me tournait le dos ! Pourtant, cette année là en fut une bonne : je me suis mariée et un jour de pluie ! J’y ai cru au mariage pluvieux mariage heureux.
Las, ce fut aussi une année remarquable pour le vin et quand il est tiré, il faut le boire !
– À ta santé trinquait-il avant que ce soit mon tour.
Alors, depuis le temps qu’on m’en parle du père Lachance, en chanson à perdre la raison, j’ai contacté un détective privé un monsieur Lachasse, pas à courre rigolo ! Mais à cor et à cri partout à tirer les sonnettes, étudier le bottin même l’annuaire inversé tout, c’est ainsi qu’il m’a dégoté cette adresse bidon.
Quand j’ai eu payé ce chasse-marrons, j’étais plumée, il me restait juste de quoi acheter un timbre.
Qui m’est revenu mais oblitéré, avec un petit mot de la poste : vous êtes la 1000 ème personne à écrire à cette adresse qui n’existe pas. Tous les utopiques que vous êtes avez occasionné un travail supplémentaire de cent-cinquante kilomètres à pieds à nos facteurs. Ils réclament une augmention de leur prime de chaussures qui, dorénavant seront cloutées. Des heures supplémentaires payées au tarif de nuit. En effet, certains ont tellement cherché qu’ils n’ont pu rejoindre leur domicile pour dormir. Nous en sommes au dixième divorce dont nous assumons les frais puisque ça relève du travail.
Arrêtez, arrêtez de chercher l’impossible.
Je n’en revenais pas ! Tout ça pour une malheureuse lettre.
Mais aussi quelle idée ?Pourquoi le ‘ père Lachance ‘ le ‘ père Lachaise ‘ oui, ça peut se comprendre quand on n’en a pas, on en n’a pas… Mais… dans mon horoscope on me dit : provoquer ‘ LA ‘ chance. C’est peut être une dame, allez savoir ? Et tous ces abrutis dont je fais partie qui s’obstinent à respecter le monsieur. Féminisons, que diable, (lui, c’est masculin, les cornes et tout le saint-fruquin … Oui oui, lui c’est un mec on ne peut pas se tromper) .
Donc, j’implore Madame Lachance, l’échéance approche, ma chandelle n’est pas encore morte mais fragile vacille le moindre courant d’air et je m’envole avec la plume, l’encrier et le papier sur lequel je vous écris.
Faites-moi un signe avant que je me résigne à signer l’abandon définitif.
À ce moment-là un souffle d’air chaud a éteint ma bougie, m’a aspirée haut, si haut ! Que c’est beau !
Quand je pense, il suffisait de mettre au féminin.🐀
Père Lachance,
Loin de moi l’idée de me vanter, cependant je précise être l’assidu paroissien qui chaque dimanche assiste à votre office assis au premier rang, chante fort les cantiques et dépose un gros billet sur votre plateau de quête. Vous me connaissez depuis ma naissance puisque vous me baptisâtes voilà 50 ans déjà.
Vous m’aurez reconnu, je me trouve en effet être Charles-Albert de la Poisse, Marquis de son état, possédant toujours quelque fortune malgré le ruineux entretien du château familial.
J’envisage d’enfin prendre épouse avant qu’il ne soit trop tard. Ma future situation faisant d’ailleurs l’objet de la présente, mais respectueux de la tradition, je me dois auparavant d’obtenir votre autorisation de Chapelain.
Or, je n’avais à ce jour point encore trouvé à me marier.
Pourtant ce n’est pas faute d’avoir cherché aussi bien dans les salons de mes pairs, ceux de la grande puis de la petite bourgeoisie, dans les alcôves diverses et variées, enfin parmi les gouvernantes souvent bien nées mais désargentées : eh bien ! rien, rien de rien et je le regrette (pour être tout à fait honnête, je dois confesser avoir tout de même attrapé un petit quelque chose au hasard d’une de ces fréquentations.)
Et puis, voilà que mes lamentations ayant dû monter jusqu’aux oreilles du Très Haut, m’a été suggérée, pourquoi pas, une chevauchée dans Ma forêt où suis tombé ‘par hasard’ sur une promeneuse esseulée, laquelle qui plus est était entrain de cueillir Mes champignons.
Accroupie, elle me tournait le dos, je la hélais « Hé là ! Parbleu Mademoiselle… » La voilà qui se retourne. « Que, qui, quoi … » Je ne savais plus quoi dire. Un laideron, laide, mais laide et pas non plus de la première fraîcheur. Voilà que l’effrontée se mit à rire montrant ses mauvaises dents.
Ah, Ah ! vous êtes le Marquis maître de ces lieux me dit-elle moqueuse. Je lis sur votre figure, Monsieur, que vous ne me trouvez point accorte. Que m’importe ! Croyez-vous que votre titre et votre bourse suffisent à faire de vous un homme charmant ?
Le culot de la drôlesse faillit me faire tomber de cheval. Certes elle parlait franc mais n’avait-elle après tout point raison ? Sans doute être bedonnant, déjà chauve, court sur pattes et de surcroît avoir mauvaise haleine ne jouait pas en ma faveur et avait fait ma réputation auprès de toutes les dames alentour.
Furax, je descendis de cheval, la saisis par le tablier pour la dresser, lui fit un croc en jambes, la voilà par terre où je terminai le travail en lui faisant son affaire. Et mon Dieu, si je peux me permettre et sans vous offenser, mon Père, ça nous a tellement plu qu’il n’est plus question que ça cesse. C’est pourquoi je sollicite votre permission afin qu’au plus tôt nous puissions ardemment pratiquer dans la légitimité du lit conjugal plutôt que dans Ma forêt où nous avons éberlué Mes animaux.
Nous vous serons reconnaissants toute notre vie, cher Père Lachance, de nous avoir cédé un peu de votre nom pour conjurer le sort et qu’enfin, moi La Poisse et ma promise Henriette Padepot, puissions connaître le bonheur de mettre au monde un futur petit Marquis que nous appellerons Veinard.
Ce serait une belle page à ajouter au film « Les Visiteurs » 😉
Merci ! Une époque bénie : le cheval et les chandelles. Les grévistes ils auraient fait comment pour emm…. le monde ?
473/Écrivez une lettre au Père Lachance
Monsieur,
Vous voudrez bien excuser mon impertinence mais depuis quelque temps je me pose des questions au sujet de votre nom de famille :
1)avec un nom pareil jouissez-vous d’une chance de cocu comme on dit vulgairement ? Je l’espère pour vous ?
2) pourquoi y a-t-il une faute d’orthographe dans celui-ci ? Avez-vous essayé de le faire
modifier près de l’état-civil qui peut vous délivrer, selon votre situation, 3 documents différents :
– la copie intégrale,
– l’extrait avec filiation,
– l’extrait sans filiation,
Je tergiverse mais ce que j’ai à vous demander est de la plus haute importance :
_êtes-vous mon père ?
J’ai bien des raisons pour vous poser cette question :
a) je suis née de père inconnu
b ) ma mère peu de temps avant sa mort m’avait avoué qu’elle m’avait conçue après avoir copulé (c’est comme çà qu’on dit je crois) près du monument Héloise et Abélard au cimetière du Père Lachaise avec un bel adonis fougueux qu’elle n’avait jamais revu.
3) Quand j’arrive près de sa tombe, j’y vois souvent un inconnu recueilli, perdu dans ses pensées.. Cela me fait plaisir que quelqu’un vienne lui rendre visite car la pauvre est bien seule , oubliée de tous, n’ayant pas respecté la sacro-sainte loi du mariage. Et je ne peux m’empêcher de me poser cette question. Et puis çà me plairait bien de m’appeler Héloïse Lachance ?
Un moyen infaillible pour le savoir : un test A D N .
Sans vous connaître je vous aime déjà alors donnez-moi ma chance, notre chance…..
Héloïse
De Lapoisse à Lachance :
Bonjour, Père Lachance,
Je vous ai trouvé en farfouillant sur la toile. Je sais que vous n’existez pas, mais je vous écris en dernière ressource car je n’ai jamais de chance. J’ai beau toucher du bois, mettre des bouquets de muguet partout dans ma maison, avoir mis un trèfle à quatre feuilles entre les pages de mon livre préféré, marcher dans des crottes de chien du pied gauche, il ne m’arrive que des galères depuis des décennies. En désespoir de cause, j’ai même cloué un fer à cheval au-dessus de ma porte d’entrée, rien n’y fait. S’il vous plaît, aidez-moi, vous êtes mon dernier espoir.
De Lachance à Lapoisse :
Comment ça, je n’existe pas ? Je ne suis pas virtuel. Bon, j’avoue que j’utilise un pseudo car Lachance sourit aux audacieux. Moi, c’est Patrick, Patoche pour les intimes. Comme vous avez pu le constater sur mon profil, j’ai 29 ans, brun aux yeux verts, sans enfants et je ne recherche pas une cougar. Le seul conseil que je puisse vous donner est de changer de nom ; c’est un peu compliqué, je vous l’accorde. Aussi, essayez de retourner votre fer à cheval, vous l’avez certainement posé à l’envers et ça porte malheur. C’est ma grand-mère qui m’a appris ce truc. Bon courage !
De Lapoisse à Lachance :
Salut, Patoche !
Quel malotru ! Je ne suis pas si stupide que cela en a l’air. Figurez-vous que moi aussi j’ai un pseudo, moi c’est Fanny. C’est mon père qui m’a baptisée comme ça, car il jouait à la pétanque tous les après-midi sur la place du village. Merci pour le conseil ; j’ai retourné le fer sur le mur pas dans mes plaies et maintenant je croise les doigts. Au fait, pendant que j’y pense : vous avez inversé les deux chiffres de votre âge sur votre profil et c’est pour ça que je vous imaginais aussi vieux que le père Noël ! Oh ! Oh ! Oh !
(Joyeux Noël à vous, Pascal et à toutes les plumes sur votre blogue !)
Bonjour Laurence
Comme j’aurais aimé écrire ce texte là ! 🐀
Je suis bien sûre que la petite Souris a plus d’une idée sous ses papattes
Et merci
Cher Père Lachance
Alors qu’en cette fin d’année fleurissent un peu partout
les Magiquémouvantepoétiques décorations,
Sorte de sucre glace pour masquer la poisse crasse
Je tiens à te faire cette révélation
Tu n’existes pas plus que le Père Noël ou la mère Hasard
L ‘année dernière, j’ai été gâté, le facteur Chance – ton fils( ?) – m’a apporté un deuil, un cancer, un chômage
Alors que je t’avais demandé la Santéprospérité
Cette année, je t’en supplie offre moi une deuxième chance,
Donne-moi du malheur, des ruptures, de la pauvreté
Puisque tu aimes bien me contrarier
Mais surtout garde tes fers à quatre trèfles, tes doigts croisés et ton vendredi 13
Fais passer tes chats noirs sous l’échelle de l’arc en ciel si ça t’amuse
Quant à moi, je ne veux plus avoir affaire à toi
Ni à tes veines, ni à ton bol, ni à ton pot
Je vais décrocher la timbale de ma boule de cristal
Sans attendre le pompon grolot du bonuméro
Signé : Echappée Belle qui a tiré l’épingle du jeu de la chaussure à son pied
Cher Père Lachance!
Je profite de mon dernier mois de gestation, tranquille, installé dans ma première liquidité, pour t’envoyer un petit courrier. Ma mère semble bien tendue à l’idée devoir me déposer dans ce qu’elle ne cesse de nommer « ce bas monde ».
Donc, si tu pouvais éviter de me faire débarquer en temps de guerre, ça serait sympa pour tout le monde. De même, si je pouvais naître dans un pays où la mortalité infantile n’est pas trop exigeante, moi, ça m’arrangerait.
Les autres souhaits que je pressens, sont assez variables. Cela va de la non proximité avec une centrale nucléaire, il existe, paraît ‘il d’autres terrains de jeux aménagés, à la crainte de loger sur la côte. Ma famille ne tient pas à m’héberger sur une plage dite paradisiaque avec ses poissons et ses noix de coco volants, dans la mesure où elle risque d’être engloutie avant que j’ai appris à prendre mes jambes à mon cou.
Sinon, mon papa aimerait trouver un travail correct, un pouvant lui faire oublier le mirage d’une honnête retraite. Alors si tu as des relations dans les hautes sphères, ca lui permettrait de mieux gérer sa boule, en fond d’estomac.
Cela peut paraître étrange mais ma famille désire également éviter des voisins ne gérant pas les aboiements de leur chien et écoutant en boucle Claude François.
Je n’ai aucune idée de ce que représente la mécanique d’un chien et les gênes qu’elle peut engendrer. Mais si mes parents le disent, il faut bien que je les crois. N’ayant aucune notion de mon histoire et de celle des autres, j’espère éviter le tyran François qui, à ce qu’on dit, menace le Monde, avec un marteau.
Ma première étape se termine. Je te joins un petit dessin. Bien que malhabile, j’espère que tu y reconnaîtras le profil droit, le meilleur, de mon cordon ombilical.
Allez, il faut que je me prépare, ca sent la fin d’un tunnel, une lumière me fait de l’œil. Il parait que je vais crier!
Normal, mon premier saut à l’élastique!
Trop bien !🐀
Merci souris verte qui courait toujours dans l’herbe. Bonnes fêtes à vous!
Salut !
Je me décide enfin à te contacter car Il es temps d’affronter l’histoire… notre histoire.
Je m’appelle Guigne.
J’ai l’age que l’on veut bien me donner.
Pour certains, je suis inexistante (les bienheureux!), pour d’autres je suis éternelle (les pauvres!).
Mais il n’empêche que j’existe et qu’il faut faire avec.
Je vais un peu te rafraîchir la mémoire :
Si je te dis « Ephémère »… ça te parle non ?
Eh oui…. Ephémère, la belle, la voluptueuse Ephémère !
Ca y est ? … ça fait un bail hein ?
Je suis sûre que tu es ému à l’évocation d’Ephémère.
Je sais que votre rencontre a été explosive. Un vrai coup de foudre comme on dit.
Mais Ephémère ne faisait que passer, son destin était ailleurs et tu le savais.
Ce que tu ne savais pas, c’est qu’elle a voulu garder un souvenir de toi : MOI !!!
Voilà, c’est dit.
Cher Père Lachance, je suis TA FILLE !
Et pourquoi te le révéler aujourd’hui ? Parce que je n’en peux plus de vivre dans la déveine, la poisse, la malédiction. Je n’en peux plus d’être mal aimée.
Je voudrais souffler un peu vois-tu.
Je voudrais me reposer dans l’aubaine, dans la bonne fortune, dans la baraka.
Juste pour voir l’effet que ça fait.
Je ne viens pas t’embêter surtout. Maman n’apprécierait pas d’ailleurs.
Je viens juste, par cette missive, te demander de me reconnaître, moi, ta fille.
Ah m’appeler Mademoiselle Lachance… mon rêve !
Alors ? Cher père Lachance ? Pourrai-je un jour t’appeler PAPA ?
Quand nous habitions Paris, Maman m’emmenait souvent au jardin du Père-Lachaise. Elle aimait s’y évader. Elle m’apprit les arbres, les oiseaux, les saisons. Elle aimait s’arrêter devant les sépultures. Me parlait de tel écrivain, de tel peintre… Je l’écoutais bouche bée. J’aimais ces promenades insolites. Complétées par des visites au musée, des lectures…
Maman n’est plus là. Quand je « montais » à Paris, je passais des heures dans ce jardin. Souvenirs ! Souvenirs ! Sans nostalgie ! Je la voyais, je l’entendais. Merveilleusement gaie. Un jour, au hasard de mes pas, j’ai découvert une simple dalle. Juste une croix. Un nom : Aimé LaChance. Deux dates : 1914-2014.
Il en a eu de la chance, cet homme-là. Cent années de vie ! Mais quelle vie ? J’étais intrigué. Je voulais savoir ! Je partis à sa recherche. Ma quête se termina au Québec. J’y rencontrai son arrière-petite-fille Marie. Mon aimée. Alors, au Père LaChance, je ne lui ai jamais écrit de lettre. Mais je lui ai consacré un livre : Au détour d’un chemin, LaChance.
– « Papa ! Papa ! »
Nos deux enfants arrivent, les joues rouges de plaisir.
-« Viens vite Papa ! Emmène-nous à la poste. Nous avons fait notre lettre pour le Père Noël !