472e exercice d’écriture créative crée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.

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Merci pour vos nombreux messages de soutien alors que nous sommes atteints par un deuil familial.

31 réponses

  1. Maryshka On dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.
    C’est tellement ambigu que j’en ai le sourire aux lèvres. C’est tellement ambigu que de mes yeux je sens une larme couler sans savoir d’où elle vient. Mais d’aussi loin que je cherche à me souvenir, il n’y a jamais eu de larme innommée. Je la voudrais tellement sensée. Je reconnais le goût du sel, cela me rappelle la mer, là où j’aimais me glisser sous les vagues qui déferlant me caressaient les épaules jusqu’au creux des reins, les fesses, les jambes, et la plante de mes pieds tendus… Je me souviens de cette caresse… je me souviens qu’alors je souriais me délectant du plaisir puissant qui filait aussitôt. Alors, je pénétrais de nouveau cette transparence et disparaissais, écumant la vague filante.
    Il est doux ce souvenir qui a irradié mon corps le temps d’une danse. Mon amie, je vous nomme ainsi car c’est d’usage. Là aussi je me sens ridicule, je me surprends à écrire un mot dont je n’ai plus l’usage. Je ne sais pas si c’est ainsi qu’il faut vous appeler… vous ne vous souvenez pas de moi. Par contre, moi, je ne vous ai pas oubliée. Vous avez réussi à rester gravée en moi.
    Comme sur mes mains la douceur de votre peau et sur ma langue sa saveur délicate, entre mes doigts la soie de vos cheveux… votre regard, votre sourire je les conserve d’avant la danse, il était si beau cet instant, il était si beau. Je regrette tant l’ivresse de cette soirée… j’en ai oublié de vous dire combien vous étiez belle, si belle, si brûlante, si glaciale.
    Enfin… c’est ce que je vous aurais dit si…si seulement je pouvais vous parler de l’odeur de votre peau, de son parfum. Je ne m’en souviens pas, je n’ai pas pris le temps de l’apprécier… une larme nait. C’est insensé. Maintenues, comment ai-je pu tomber ?
    Ma Chère Amie, ce souvenir, je le garde. Il est des trésors à ne pas confier à n’importe quel facteur. Et ce trésor-là, ne se chiffrant qu’aux sentiments, je le garde précieusement contre mon cœur, dans son enveloppe, il me réconforte. Je sais que si la pile fait tourner la machine, les mots qui tissent ce souvenir, me donnent chaud le temps d’un songe, le temps d’une lettre.
    J’ai de l’encre plein les doigts…

  2. Delsol dit :

    -Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.
    -Ha ! Merci bien bel homme, c’était donc cela le trou noir dans ma mémoire !
    -J’en suis certains ,reprenez le. Je vous en prie. Il s’était, entre le temps de votre départ et celui où je l’ai trouvé, nichés près de la cheminée. C’est mon chat qui s’était mit à le pourchassé !
    – Hahaha, alors merci pour votre présence d’esprit, si votre chat l’avait malmené j’en serai fort dessus et très embêtée. Pour vous remercier je vais vous en offrir un de souvenir, c’était sur un plateau tibétain il y a de cela quelques années, la vue était magnifique et le vent ne semblait guère vouloir arrêté de détruire nos tympans !
    -Ma foie, beau tableau, mais garder le précieusement dans votre mémoire, et n’oubliez jamais cela : Si un vent ou quelques choses que ça soit, si quelqu’un ose encore vous malmener, il ne vous embêtera plus après m’avoir appelé.
    -Et bien merci mille fois mon bon ami, je dois malheureusement vous quitter je tacherai de garder ce souvenir !

  3. françoise dit :

    472/Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu. Je vous ai trouvé ce soir-là en beauté mais bien silencieuse.En effet vous avez peu parlé mais ne dit-on pas« qu’on peut tout dire avec un regard ». Dans le vôtre, j’y ai déchiffré bien des souvenirs, certains joyeux, d’autres plus moroses, , et me semble-t-il un sourire ; oui un sourire, fugace sans doute ,mais un sourire où semblaient se mêler amour, regret, espoir, que sais-je encore. Vous rappelez-vous le temps où tout nous était prétexte à rire, sourire, éclater de rire.
    L’autre jour j’ai rencontré un ami d’antan qui m’a dit souffrir de DMLA ce que j’avais remarqué sans peine tant son regard semblait hagard . Par mégarde en lui disant au revoir, j’ai gardé un peu trop longtemps sa main dans la mienne. Il l’a dégagée un peu vivement . Qu’avait-il à craindre ? Un moment d’égarement comme dans notre jeunesse.
    Souvenir, souvenir….

  4. Serane.B dit :

    C’est un sentiment qui me procure des sensations d’éveil teinté d’un trouble depuis longtemps oublié.
    S’agit-il d’un rêve ? Je ne le pense pas tant il est présent dans ma mémoire.

    Vous étiez passée d’un manière impromptue pour me faire part de votre désarroi au sujet de votre enfant. Vous étiez effrayée, vos lèvres tremblaient. Le trémolo de votre voix amplifiait mon envie de vous serrer dans mes bras. Votre regard paniqué et fuyant tout obstacles reflétait la peur et l’angoisse des jours sans lendemain.

    Ô mon dieu, comme j’aurais aimer être cette larme qui glisse le long de votre joue rosée…

    Par pudeur, je fais mine de m’égarer un instant pour vous permettre de reprendre vos esprits. Par la fenêtre, j’ observe les paysages et la beauté des derniers rayons de lumière épousant la vallée prête à s’installer dans la nuit.

    Puis, je vous invite à me narrer les circonstances de la disparition de votre enfant. Calmement vous avez repris votre souffle puis chercher à retrouver les derniers souvenirs partagés avec votre tendre chérubin. Les mots ont fait place au silence. Pourquoi ? Parce ce que la frayeur de votre réaction vous ait apparue tout en décousant tranquillement le fil de votre discours.

    Plus vous observiez la situation et plus vous constatiez le fossé creusé entre vous et votre coeur.
    C’est alors que votre corps a pris conscience de l’absurdité de la situation, que vos bras ont trouvé la force de se soulever et que vos jambes se sont mobilisées pour vous relever et comprendre qu’il fallait combler tout cet amour au service de votre bien être.

    La chaleur de ce sentiment iradiait et à la faveur du soleil couchant éclairait votre visage d’une couleur pleine d’espoir.

    Lentement, je me suis levé pour vous tendre mon mouchoir, ma voix qui se voulait rassurante vous a invité à prendre un thé. Vos cils se sont lentement relevés, votre regard encore chargé de douleur m’a adressé le plus beau des sourires, celui de la confiance et de l’amour inconditionnel.

    Cet instant, au plus profond de ma mémoire, je n’oublierais jamais.

  5. oholibama dit :

    hère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.
    J’avoue l’avoir garder rien que pour moi, pour me souvenir de ce moment inoubliable. Ces douces soirées blottis l’un contre l’autre, vous feuilletant un magazine et moi, lisant sans le lire …un livre dont je ne sait plus le titre.

    Le calme, ces non-dits entre nous, tous cela me manque. Vous êtes partie si vite. J’ai beau me remémoré cet instant de tristesse…je ne comprends toujours pas ce qui, vous a bouleverser à ce point. Est ce Henry et ses remarques peu subtiles sur notre non relation? Ou est Béa et sa manie de posaient ses mains sur moi?

    Oui ma chère amie…elle est ainsi depuis que Bert s’en est aller. Elle s’est accrocher à ma personne…elle a même pris l’habitude de se coller à moi pour un oui, pour un non. Je le lui ai dis plus d’une fois que ses manières étaient sujettes à caution; que nos amis proche, pouvaient s’imaginé que nous étions plus que cela…des amis. Chose que pour ma part est fausse.

    Je ne ressents absolument rien envers elle, cela vous le croyez n’est ce pas? Ou pas! Vous ais-je dis chère amie à quel point votre sourire, votre joie de vivre, votre simplicité, que vos goûts sensiblement proches des miens…me font me sentir très,très proche de vous, que votre absence devient de plus en plus intolérable!

    Vous ais-je dis chère amie que votre parfum flotte encore dans la maison. Que lorsque je rentre le soir après une journée des plus maussade, il me permet d’oublié cette folie ! Savez-vous mon amie que j’ai tardé à vous renvoyer votre souvenir parce qu’en fait…je voulais le garder à jamais pour moi..vous l’ais-je dis?

    Votre colère ce jour-là…vos yeux si embués de larmes, Henry et ses mots inconvenants…mon incapacité à lui faire fermer sa grande bouche d’homme ivre et jaloux. Je n’ai pas compris que vous n’en pouviez plus de sa stupidité. Que vous aspiriez à vous retrouver seule avec moi à vos côtés.

    Comme à mon habitude, j’ai bêtement ri. Je n’ai pas su voir ce que vos yeux me disaient. M’en voulez-vous encore?
    Dites -moi douce amie, ais-je encore une petite chance de vous revoir? La maison est si vide sans votre présence. Le bord de mer est si terne sans votre rire délicat, sans vos cheveux virevoltant et vos larmes de joie rosissant vos joues et votre petit nez.

    Le vin n’a plus aucun goût, de le boire seul le soir sans votre commentaire sur sa saveur, sa valeur, son tanin tous cela et plus me manque douloureusement. Vous êtes mon amie le sel de ma vie, l’air que j’ai envie de respirer, le parfum qui donne à la maison sa force…je veux qu’il revienne, qu’il imprègne mes vêtements, qu’il noie mon propre parfum, qu’il m’enivre à nouveau.

    Que vous dire de plus ma douce amie, si ce n’est que si…si par malheur je me suis tromper sur ce que vous avez laisser derrière vous…sachez alors que je ne regretterais absolument pas mon envoie. Du plus profond de mon coeur, je suis dans l’espoir. Cet espoir qui va me tenir éveillé tant que je n’aurai pas de vos nouvelles.

    Assis sur le sable blanc, devant l’océan gardant cet emplacement que vous aimez tant…sachez le chère amie…mon coeur vous y attend.
    y.l.
    Sur une idée de Pascal Perrat.

  6. Sylvianne Perrat dit :

    Cher amie
    Je découvre ce matin sous mon paillasson un petit paquet enveloppé de papier kraft, à l ancienne, avec une ficelle. Tout de suite je me suis dit : c est une personne plutôt âgée ou un écolo. J ai lu que cette année, le papier kraft, c est tendance pour ses cadeaux de Noël.
    J ai tout de suite pensé à vous. Vous n’ êtes plus jeune ma chère et surfez pourtant depuis un moment sur la mode écolo-bobo-sauvons la planète. Vous le savez, j adore les cadeaux. Et vous, vous les rejetez souvent. Trop de consommation ! Dites-vous. Inutile !
    Je me suis creusé la cervelle…
    L’autre soir, espérant vous contenter, j ai laissé sur le coin de votre cheminée, mon meilleur souvenir avec vous. Je ne l ai pas enveloppé de papier mais d’un sourire discret. Je connais votre sensibilité et je me suis dit que vous saurez reconnaître ce présent issu de notre passé.
    Ô ma surprise ! J’ouvre ce paquet et j’y découvre intact mon souvenir toujours enrubanné de mon sourire.
    Je ne l’ai pas oublié ! Je vous l’offrais…
    Vous ne l’avez pas reconnu. Ce moment où nous étions complices, me semble-t-il.
    Les souvenirs ne sont-ils pas communs. Notre mémoire différente ?
    J’aurais peut-être dû vous le donner en mains propres, vous l’expliquer, vous le rappeler… C’est compliqué parfois d’offrir. Bien choisir, faire plaisir, donner au bon moment, au bon endroit, ne pas attendre le remerciement, accepter la déception. Offrir, c est se donner un peu. C est s’ouvrir, écouter…
    Chère amie, je suis perplexe devant ce souvenir retourné à l’expéditeur.
    Voulez-vous que nous en parlions autour d’un verre ?

  7. AMARYLLIS dit :

    Chère Amie, ombre douce, illusion d’un passé évanescent, je vous adresse un souvenir oublié chez moi, en moi, lors de votre dernier passage, se superposant à celui de mon premier passage……………. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu ; parallèlement, de mon côté je poussais ce cri, en prenant ma première respiration. C’est enfoui là, dans mes premières sensations (pas si agréables en réalité), lors de mon arrivée dans votre monde. Comment vous dire ? Comment vous appeler ? Puisque aussitôt ressentie la chaleur souvent réinventée de votre regard, le rêve réminiscent d’un sourire nourri par une photo jaunie, s’est substitué la douleur de la première séparation, quand d’autres mains se sont emparées de mon petit corps et jamais ne m’ont permis de Vous retrouver. Comment vous appeler, l’inconnue qui m’a créée comme par inadvertance, suite à un bref instant que je suppose de bonheur ou de passion, et à une patience forcée de 9 mois ? Vous laissâtes la vie en me donnant la mienne. Laissez moi ici m’approprier ce mot « Maman »

  8. Fleuriet dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage.
    Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.
    – Mon doux ami ou devrais-je dire mon tendre Amour, mais vous ne le savez pas encore…
    Ce n’était pas un oubli, je l’ai fait exprès, ce n’était ni l’un, ni l’autre, c’était les deux.
    – Pourquoi ? Me direz-vous ? Parce que je vous aime, je voulais que vous le sachiez. Ne dit-on pas que le regard est le reflet de l’âme. Je voulais qu’avec ce petit souvenir vous puissiez vous noyer dans mon regard et comprendre ce que mon coeur voulait vous dire.
    Vous croyez encore que l’on embrasse qu’avec les lèvres, mais les vrais baisers sont des sourires (Denys Gagnon) c’est pourquoi, je vous en ai laissé un. Vous en ferez bon usage mon Chéri. Prenez soin des souvenirs que je vous ai laissés. La prochaine fois que nous nous verrons, avec touts ces petits cailloux laissés sur la route, vous saurez ce que j’éprouve pour vous, peut-être qu’à votre tour, vous me laisserez un souvenir, mon Amour !

  9. iris79 dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.

    Je ne sais plus.
    Je me suis tant de fois noyé dans votre regard que j’en avais oublié la mémoire. Je ne sais plus trop ce qui chez vous m’envoute le plus.
    A chacune de vos visites, j’espère secrètement que votre départ laissera derrière lui une trace, me laissant un souvenir que je garderai précieusement, jusqu’à ce que je vous le renvoie, me donnant ainsi de précieuses excuses de renouer avec vous. Je garde encore un peu dans un tiroir secret les mots offerts un soir d’automne sur le perron de ma maison. Vos paroles clapotaient comme la pluie sur la marquise qui nous abritait. J’en savourais le précieux nectar en respirant votre parfum. Lui je l’ai déjà depuis longtemps emprisonné sur un mouchoir que vous aviez oublié la première fois que vous êtes venue chez moi. Celui-là, je ne vous le rendrai pas. Mais surtout continuez. Continuez de venir ainsi, tel que vous êtes.
    Laissez moi ce que bon vous plaira. Je saurai en être le gardien éperdu jusqu’à ce que je vous le renvoie, jusqu’à la prochaine fois.
    J’attends de voir si moi aussi, j’ai laissé un espoir chez vous, si vous pensez que nos souvenirs oubliés sont des amours partagés.

    Avec mes fébriles attentes. Votre ami dévoué

  10. Kyoto dit :

    – Monsieur Jean, voici votre courrier.
    – Merci Jeanne.
    – Une enveloppe rose ! On dirait bien que Monsieur Jean a une amoureuse.
    – Ne dites pas de sottises.
    – Allez, allez, ouvrez-la. Je peux vous aider. Et même vous la lire.
    – Ouste, petite curieuse. Filez !

    Jeanne partie, j’examinai attentivement l’enveloppe.
    Rose ! Quel manque de goût !
    Timbre oblitéré. Mais illisible ! Adresse, mon adresse, manuscrite. Belle écriture. Au dos, rien. Elle est légère comme une plume, voire deux. J’essaie de deviner par transparence, en vain. Alors je la sens, la hume, la respire. Odeurs de feuilles automnales, d’humus, de pluie.)

    Mais qui ?

    – Toujours pas ouverte cette lettre, Monsieur Jean ?
    – Jeanne ! Vous êtes insupportable !
    – Ne faites pas le timide. Ce sont forcément de bonnes nouvelles.
    – D’accord, d’accord. Ouvrez-la. Délicatement !
    – Bien entendu, vous me connaissez !

    J’ai le cœur qui bat un peu plus fort. Mais qui ?

    – Voilà la lettre Monsieur Jean. Lisez-la tranquillement. Vous me raconterez, hein ?

    Jeanne part, en abandonnant son rire aux murs du salon.

    Cher Ami,
    (Ami ? Voilà un mot que je n’ai pas entendu depuis des lustres)

    Je vous adresse un souvenir oublié chez mes parents lors de votre dernier passage.
    (Une visite ? Mais quand ? )

    Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire.
    (Une séduction ? Mais qui ?)

    C’est un peu ambigu…
    (Ambigu ? peut-être. Mystérieux, sûrement. Mais quel style ! Quelle poésie ! Une femme de lettres à n’en pas douter. Les Précieuses. Pas ridicules. Madame de Sévigné. Les salons mondains. Les…salons…mondains…)

    Katarina !
    Vite, lire la signature. Fébrilement.

    Votre Amie. Katarina.

    – Monsieur Jean ? què pasa ? Vous êtes si pâle.
    – Lisez, Jeanne.

    Mon esprit est en feu. Les vacances à Biarritz. Nos parents qui sympathisent. Nous, timides et réservés. La dernière visite avant le retour vers Paris. L’accident. Pantin désarticulé. Pantin orphelin. Les années de réparation. Souffrance et oubli…

    – C’est merveilleux, annonce fièrement Jeanne. C’est la Maria du livre que vous êtes en train d’écrire, n’est-ce pas ? La belle andalouse ? Et elle va… Ah ! On sonne. Je vais ouvrir.

    Je n’ai pas la force de lire la suite. Plus tard. Quand…

    – Monsieur Jean ! Vous avez de la visite !

    Jeanne s’efface pour laisser passer…

    – Katarina.

    – Jean.

    Un regard. Un sourire. Amour.

  11. Palaing dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.
    Et oserai-je vous l’avouer, ce souvenir a cristallisé une image dont je ne puis plus me détacher: vous vous teniez là, tournée vers la fenêtre du salon, silencieuse et pensive à ce qu’il me semblait. Face à vous, le vent brassait furieusement les branches des pins dans le parc et par intervalles jetait la pluie crépitante sur les vitres. Entre ces instants tout était silencieux. Il faisait un peu froid mais aucun de nous ne bougeait vers la cheminée où se mouraient les braises. Le soir tombait, et le reflet de votre silhouette sur la vitre brouillait progressivement les ombres mouvantes du parc. Y ai-je réellement distingué votre visage? Etait-ce vous, ou était-ce une de ces images fugaces qu’une imagination enflammée prête aux motifs incertains que crée l’eau sur les vitres comme les nuages dans le ciel?
    Toujours est-il que c’est cette image qui maintenant me poursuit. Cette image que j’ai eu la hardiesse d’interpréter comme un sourire, accompagné peut-être d’un regard, qui semblait m’être adressé.
    Dans les circonstances qui vous amenaient, vous devinez aisément combien un sourire de votre part pouvait être pour moi lourd de sens. Bien entendu je n’oserais jamais émettre le moindre doute sur la parfaite entente qui vous unissait à votre regretté mari. Pourtant, si peu de temps après son décès tragique et mystérieux, comment ne pas être troublé par l’idée de ce sourire, et une foule de suppositions incoercibles sur ce qui aurait pu le susciter, ou simplement le permettre?
    Vous le savez, mon amitié pour vous est grande, et j’ai la faiblesse de penser qu’elle vous a permis parfois d’épancher des sentiments qu’il vous pesait de ne pouvoir que trop rarement exprimer. Me souvenant de ces émotions que vous saviez si bien décrire et partager, je ne peux que m’interroger sur votre impassibilité lors de cette dernière rencontre, sur ce silence, et sur le sens de ce reflet fugace qui ressemblait tant à un sourire. Vous veniez de m’annoncer la mort d’Eric. Votre silence aurait pu être le signe d’une peine plus grande que celles que vous savez si facilement exprimer. Mais le sourire… C’est tout à fait idiot mais je dois impérativement vous le dire ici: moi qui pourtant ai toujours été émerveillé par la régularité et la blancheur de vos dents, j’ai été et je reste troublé d’avoir remarqué ce soir-là la singulière longueur de vos incisives.

  12. Avoires dit :

    Mais c’est tout vous, ça !
    Et puis non, ça n’est pas ambigu !
    A peine la porte s’était-elle refermée sur vous que je vous revoyais assise sur le bord du canapé, rajustant votre chevelure, enfilant vos gants.
    Ah ce doux parfum se dégageant de chacun de vos gestes, cette lueur soudaine illuminant votre regard… Bon, je pourrais continuer ainsi à vous débiter ces platitudes si je ne savais pas que vous vous en moquerez.
    Mais pourquoi donc vous obstinez-vous à laisser chez moi ces témoignages de vous ? Savez-vous que lorsqu’on oublie quelque chose chez quelqu’un, c’est qu’on a envie d ‘y revenir ?
    Dans l’attente, qui sera à la fois une torture et un délice, je vous renvoie ces parcelles de vous que vous ne manquerez pas d’ oublier à nouveau lorsque vous reviendrez parce que vous ne savez pas faire autrement.

    Votre attentionné J.

  13. LABROSSE patrick dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.
    Sans doute, votre course céleste ne vous permit point de vous attarder plus longuement.
    Pourtant ces quelques minutes furent somptueuses !
    J’étais sur le point de jeter mon sapin de Noël par la fenêtre lorsque vous m’avez surprise !
    Ce fut éclatant, brillant, clinquant.
    Je dois vous avouer que notre première rencontre, m’obligea tout d’abord à reculer.
    Il vous faudra cette fois être plus délicat ! Il est important de ne point arriver avec fracas.
    Je fus sur le point d’alerter le voisinage et de crier au renégat, au viol.
    Notez qu’avec toutes ces affaires d’agressions sexuelles, vous auriez pu terminer la nuit en prison.
    Qui au demeurant aurait été fort inutile car les détenus n’ont point de fenêtre pour s’enquérir de votre arrivée.
    A présent, je vous attends impatiemment.
    J’ai l’impression d’être redevenu enfant, insouciante et excitée comme une puce.
    Je dois vous avouer que je me moque bien de ma solitude, il me suffit de fermer les yeux pour vous entendre arriver.
    Ne seriez-vous pas légèrement séducteur ?
    J’avoue que ce premier contact, fut parfait, quel talent que le vôtre, ce picotement au bord des lèvres me fit chavirer.
    Quel est votre secret ?
    La science révèle qu’aucun de vos confrères n’eut jamais le même aspect depuis la nuit des temps et pourtant vous fûtes des milliards à apparaitre dans un laps de temps très court !
    Mais peu m’importe les aspects techniques, nul ne peut prétendre à autant de poésie.
    Cette année encore je suis revenu et vous espère fidèle à notre rendez-vous annuel.
    Je n’ignore certes pas les contraintes calorifiques qui vous sont infligés mais j’ose espérer que vous aurez assez de bonté pour émerveiller ma veillée de Noël.
    A présent je suis moins vigoureuse, courbée par les rhumatismes mais qu’importe il me suffit d’apercevoir voltiger un seul de vos charmants flocons pour revivre ce premier instant charnel ! Il me semble qu’il s’agissait d’un regard ou d’un sourire, cela restera toujours un peu ambigu.

  14. Maguelonne dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.

    Il y a tellement longtemps que je vous admire mais lors de votre dernière visite, votre regard mystérieux et votre sourire énigmatique m’ont beaucoup intriguée. Quel sens leur donner? Le repos fut long à venir mais le sommeil profond me donna la clé: vous m’aviez offert un rêve merveilleux

    J’étais collectionneuse de plumes, mais pas de vulgaires plumes, des plumes magiques, aériennes, translucides, irisées, qui scintillaient comme la neige sous le soleil. J’en faisais des bonnets, des gants, des manteaux tellement douillets. J’avais même une petite piscine remplie de plumes. Je n’ai même pas les mots pour décrire les sensations féeriques ressenties lorsque je me baignais dans ce bassin fabuleux.

    Puis votre regard et votre sourire m’ont appelée et guidée. Je me suis habillée chaudement et j’ai grimpé là haut, tout là haut, au sommet de la montagne. Je me suis couchée face au ciel étoilé et vous êtes apparue. Vous vous êtes offerte à moi. Alors j’ai tendu les bras et cueilli les plumes magiques. J’ai rempli un grand sac, tellement léger que j’ai dû l’attacher à ma cheville pour qu’il ne s’envole pas. Un regard, un sourire plein de douceur, vous vous êtes refermée et avez continué votre chemin. Je suis rentrée, me suis baignée dans ma piscine enchantée. C’était le paradis, un paradis qui s’estompe doucement au fil des jours.

    Alors oui je vous renvoie votre sourire et votre regard. Dans l’espoir fou qu’à votre prochain passage, comme par inadvertance, vous oublierez , à nouveau vos pouvoirs magiques et que je pourrai encore faire un rêve merveilleux

    Merci, votre amie Plume La Lune

  15. Grumpy dit :

    Très chère Céleste,

    Je m’empresse de vous adresser par pneumatique deux petits souvenirs oubliés chez moi ce matin même dont je crains que vous ne puissiez difficilement vous passer. Que vous vous soyez sauvée abandonnant sur le tapis quelques bas ou dessous de dentelle ne m’aurait point étonné.

    A l’inverse, je vous suppose à présent bien embarrassée pour sourire ou regarder en l’absence de ces deux précieux accessoires, retrouvés ce matin dans ma salle de bain. Les deux baignant de manière surréaliste mais bien proprette dans un verre de champagne.

    Ne plus pouvoir ni vous mirer, ni faire de l’œil, ni non plus mâcher, risquerait de vous rendre la vie bien compliquée.

    Que votre vue fut un peu incertaine, je l’avais deviné, et je dois bien avouer que ça facilitait mon affaire, mais vous connaissez mon tact et ma discrétion. En revanche, votre adorable sourire et votre façon si gracieuse d’avaler ces petits gâteaux ne me laissait en rien supposer le port d’un râtelier, fort bien adapté je le concède, à votre adorable bouche boudeuse.

    Cela m’amène à me demander si vos cheveux d’or, vos petits seins pommés, vos fesses rebondies, sont bien d’origine ou eux aussi du rapporté.

    Sachez toutefois que ceci ne me gênerait en rien, bien au contraire car vous seriez fort étonnée en découvrant que moi-même, moumoute, binocle, dentier, prothèse auditive, il m’arrive aussi de les oublier un peu partout et pire, de ne plus me souvenir d’où je les ai posés.

    Déjà vous m’avez fait la grâce de faire semblant de ne pas remarquer qu’en me mettant au lit, je délivrai mon genou de son encombrante orthèse et délaçais ma minerve.

    Croyez-moi, Céleste, nonobstant ces accessoires (pas sados ni masos pour un sou, je vous rassure) nous remettrons le couvert aussi souvent que désiré, nous en tenant à nos rituels œil pour œil et dents pour dents. Votre divin prénom a cette nuit si bien tenu ses promesses que j’en montai au ciel et il me sembla que vous-même grimpâtes prestement aux rideaux.

    Ma très chère vieille Céleste, nous avons tellement de points communs, s’il arrive que la moindre envie vous reprenne, n’hésitez pas une seconde, nous sommes trois à vous ouvrir les bras : ma salle de bains, mon lit et moi.

  16. Nouchka dit :

    Chère amie,

    Je vous adresse un souvenir, oublié chez moi, lors de votre dernier passage.
    En effet, nous avons évoqué, ce jour-là, nos récentes visites au musée. Je me suis souvenue que vous évoquiez au Kunsthistorisches Museum, un portrait qui avait retenu toute votre attention. La description que vous en faisiez (Il me semble qu’il s’agissait d’un regard ou d’un sourire), m’évoquait également quelque souvenir.
    Je me suis mise à la recherche du portrait que j’avais en tête et qui pouvait être celui, auquel vous faisiez référence.
    Il s’agit du bouffon Pietro Gonella peint par Jean Fouquet vers 1445 (?). Ce bouffon, au service de Niccolò d’Este à la cour à Ferrare pose en buste, bras croisés, avec peut-être, disent les spécialistes, une référence au Christ; allusion à la fin tragique du modèle : celui-ci serait, en effet, mort de peur, à la suite de la mise en scène de sa propre mort en 1441.
    Je vous trace à grands traits le tableau. C’est un très gros plan, qui pourrait nous laisser à penser que le sujet vient de nous livrer quelque confidence. Le visage de l’homme âgé est expressif, la connivence de son regard, les rides d’expression, la barbe naissante, les yeux rougis donnent la sensation qu’il n’y a pas « pose » mais comme en photographie, une « prise sur le vif ». Il semble à la fois désabusé et chaleureux. Son bonnet bordé de fourrure et l’habit rouge et jaune, aux plis rudimentaires, rappellent les armoiries de la maison d’Este. L’oreille est de grande taille, comme souvent, celle des vieillards. Les mains paraissent bien plus juvéniles que le visage.
    J’ai lu, que La maigreur de son cheval était devenue proverbiale. Cervantès y fait allusion dans Don Quichotte.

    Je suis personnellement très sensible à ce tableau. Quand je pense qu’il a été exécuté voilà plus de cinq siècles et que néanmoins, il pourrait s’agir d’un ami avec qui nous passerions une soirée à philosopher sur le sens de notre vie, je ressens comme une ambiguïté….
    J’ai hâte chère amie de vous retrouver afin que nous poursuivions l’échange réciproque de nos découvertes.

  17. Blackrain dit :

    Je l’ai gardé avec moi toute la nuit. S’il m’a fait oublier de dormir je ne vous en veux pas, bien au contraire. Je vous demande de me pardonner de ne pas vous l’avoir rendu. Sur le moment, je l’ai négligé, le prenant pour une simple convention sociale. Mais après y avoir réfléchit, après l’avoir contemplé dans mon obscurité, je l’ai ressenti beaucoup plus profond que ça, plus chaleureux, plus empli de bienveillance et d’intérêt. Je ne l’avais pas remarqué jusqu’à présent. Mais en y réfléchissant, d’autres souvenirs affluent vers moi : votre sollicitude à mon arrivé dans la société, les gestes prévenant à mon égards, la longueur pour ne point dire la langueur de votre profond regard. Tout me revient en mémoire. Comme j’ai été stupide et aveugle, obnubilé par mon travail et mon ambition, oublieux des êtres qui m’environnaient. Grace à vous j’ai pu appuyer ma carrière sur les dossiers que vous aviez consciencieusement bouclés. Dans mon tunnel Rastignacien, votre parfum n’était pas encore Chanel. Mais aujourd’hui ces effluves sensualisent mes souvenirs, vos mains douces affleurent la remise d’un bordereau, vos lèvres lipstick une fraise suave, vos jambes mettent à bas tout les collants qui ont filés sous mes yeux indifférents. Tout me revient dans une bouffée d’émotions comprimées, mes sens brimés par un désir jésuite d’élévation. Vous étiez mon médicament alors que je ne me savais pas malade. Mon tiroir souvenir se déverse d’un coup sur ma romance contenue. Et vous êtes présente dans tous, irrémédiablement, comme une évidence. Veuillez me pardonner de ne pas m’en être aperçu plus tôt. Je vous propose de vous offrir à mon tour un regard, un sourire, pour qu’ils essaient d’enjoliver vos jours comme les vôtres ont embelli les miens.

  18. 😺 LURON'OURS dit :

    😺 ÉVOCATION PRISMATIQUE

    Ami très cher, qui te rappelles à moi sous forme d’ectoplasme intangible et irréfragable, je veux t’adresser ton dû.
    N’as-tu pas un mort à crédit ? De ton dernier passage je garde, sans t’en faire payer les frais, un sourire et même un regard que j’ignorais déjà froid, dans un coffre scellé.
    Ce n’est pas une mémoire ambiguë, mais déjà souvenir qui ne vit que pour moi en moi, puisque tu n’es plus, à ce qu’on m’a dit.
    Un air renoté sur la portée d’une partition que nous chantions en duo.
    Toi qui casses ta fiole me laisse solo.
    Pour t’honorer je revêtirai ma queue de pie et ferai exécuter un Te Deum. Une théorie de chanteurs accompagnera, là en sous-sol, ton cryptogramme indéchiffré.
    Méritable héritage d’ Hergé : renseignements généreux…😺

  19. Clémence dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.

    Sarah ouvrit la boîte avec une certaine fébrilité. Elle s’empara de la lettre posée sur un nuage de papier de soie beige.

    Elle inclina légèrement la tête et lut : « Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard … »

    Sarah esquissa un sourire et murmura : «  Ce Cher Sacha, toujours aussi caustique envers moi ! Moi, la divine… »

    Elle continua la lecture : «  …ou d’un sourire ». Elle s’emporta et déclama avec emphase : « Ah, quel goujat ! »

    Elle laissa choir la missive sur le parquet et déchira le papier de soie. Elle y découvrit un œil de verre, un dentier et un feuillet. Elle le déplia et lut : «  C’est un peu ambigu, non ? Tout autant que les trois coups frappés avant votre entrée en scène ! »

    Sarah se dirigea vers son bureau, s’empara d’une feuille de bristol, trempa sa plume dans l’encre violette et d’une main ferme rédigea sa réponse en ces termes :

    « Cher ami,
    Il faut haïr très peu, car c’est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent, mais ne jamais oublier.
    Sarah B. »

    © Clémence.

    • Grumpy dit :

      Bon texte Clémence, mais qui m’énerve, m’énerve … avoir en même temps l’idée de l’oeil et de la dent ! Ce qui s’appelle être coiffé au poteau …

  20. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 FLEUR SOURIRE
    Chère amie
    Depuis votre départ, flotte dans ma maison un nuage parfumé.
    Une odeur de thé vert et fleuri, douce comme le moment que nous partagions en milieu d’ après-midi.
    Instant sacré.
    Charmé par le rite que vous vous appliquiez à respecter et que je trouvais, les premières fois, suranné.
    Je m’y suis fait.
    La bougie sur le plateau irisait votre teint de perle nacré. Votre regard en coin et ce petit sourire chafouin me laissaient penser que, par espièglerie sans doute, vous faisiez durer le plaisir.
    Vous avez oublié.
    Vous m’avez oublié…
    Je vous retourne donc cette fleur de jasmin dont l’odeur maintenant douce-amère m’entête.
    J’ai troqué les volutes légères du thé avec les plus capiteuses de pomme.
    Une pomme d’Api bien ronde et rouge avec laquelle je trinque d’un doigt de calva le soir venu devant la cheminée. 🐀

  21. camomille dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage.
    Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu…. il me semble pourtant que les deux vous appartiennent .
    Je ne saurais les garder… À mon grand regret.
    Mais vous les avez oubliés effectivement. Et ils vous manqueront terriblement…. je le sais.
    Votre égarement m’étonne et m’honore.
    Vous aurais-je autant troublée ?
    Est-ce vraiment un oubli ?
    Oh ! Ma Chère et tendre amie…. ne me répondez pas.
    Laissez-moi revivre votre émoi lorsque ma main a effleuré la vôtre,
    Laissez-moi revivre votre frémissement que j’ai perçu ;
    Et ce parfum.. Ah ! votre parfum ma chère amie : Quel envoûtement !
    J’en tremble encore !
    Mais pourquoi ce départ précipité ma douce ?
    Quelle cruauté….
    Votre grand destin est ailleurs, nous l’avons toujours su vous et moi, et soyez sans crainte, je saurai vous aimer dans l’ombre.
    Quant à vous, ma chère Mona, vous ne pourrez pas vivre sans votre regard et votre sourire !
    Alors, contre mon gré, oui contre mon gré, mais pour l’amour de vous, je vous les renvoie par courrier spécial.
    Léonard en fera bon usage, croyez-moi.

    Votre dévoué Andréa

  22. Laurence Noyer dit :

    Chère amie, je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage.
    Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu.
    Depuis votre départ, ce souvenir m’ennuage, m’enveloppe de votre parfum
    J’y devine vos soupirs et la légèreté de vos chants
    Votre folle audace et votre gaité tenace
    Vous avez accroché à ma mémoire vos grimaces et vos chorégraphies
    Vos cheveux au vent et vos créoles dorées
    Mes pensées s’emmitouflent de vos foulards chamarrés
    De vos voyages chimériques …
    Chère amie, je vous adresse un souvenir posthume
    Dans cette salle des pas perdus
    Qui me mène au prétoire, qui me voue à la condamnation
    De vous avoir trop aimé, de n’avoir pas supporté
    De n’être plus pour vous
    Qu’un souvenir

  23. durand JEAN MARC dit :

    Chère amie!

    Je vous adresse un souvenir oublié chez moi, lors de votre dernier passage. Il me semble qu’il s’agit d’un regard ou d’un sourire, c’est un peu ambigu. Peut- être parce que vous l’avez abandonné sur la table basse au moment où nous allions nous quitter et que je ramassais votre gant tombé.

    Toucher votre gant, c’était un peu comme effleurer votre main et cela vous a probablement amusé. Les femmes ont ce don d’agiter un petit rien, un coin de lèvres, un bout de chiffon, et l’homme, incorrigible aventurier d’océan croit deviner dans chaque signe la Terre tant attendue, fantasmée, tout à la fois île et continent, fleuve et montagnes.

    Je vous ai bien observé lors des longues heures que vous avez passées chez moi. Votre attention des petites choses est émouvante. Votre façon de placer mon assiette du bon côté de la table afin que je puisse profiter d’ une vue plongeante sur le jardin, ses oiseux et ses fleurs. La manière d’y installer les couverts, selon des règles n’ayant plus court depuis un siècle, de remplir un verre de cristal du nectar rouge de mon goût, à la bonne température, aéré du matin dans sa carafe ciselée, à mon nom.

    La semaine prochaine, il faudra vous attaquer aux grands carreaux. Je vous prêterai le bel escabeau en bois de ma bibliothèque. Il est très stable et vous ne risquez pas de vous y briser une cheville. J’aurai remis à sa place le gant rose, celui qui protège tout de votre main, son mont de la Lune et des autres planètes, ses lignes de vie et de cœur.

    Je peux vous l’écrire, je peux tout vous écrire car vous ne lirez pas ce courrier. Pourquoi se dira-t-on, pourquoi, pour quel mystère, pour quel secret. Pour parfois de simples évidences.

    Pour les simples raisons, que je ne vous l’enverrai pas et que vous ne savez pas lire.

    Ambroise de la Rêverie.

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