470e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat
Depuis qu'un malotru lui avait dit qu'elle n'avait pas froid aux yeux elle voyait des ours partout.

Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que...

Inventez la suite


26 réponses

  1. JAK dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que..

    En effet pas seulement des plantigrades, car , pas plus tard que ce matin, en arrivant au bureau un très mal léché l’avait accueillie.
    C’’était son supérieur hiérarchique. Il grommelât :
    « Alors comme d’habitude on n’est pas à l’heure ? »
    Aujourd’hui cependant elle n’était pas fautive, ….la grève des cheminots.
    Et il le savait bien cet ostrogoth, les journaux diffusaient sans cesse, l’avancement de ce débrayage si bien venu en cette période de vacances.
    Elle oursat les épaules et s’en allât à ses occupations, laissant penaud son lourdaud de chef.
    Après tout, la remarque du mal appris l’avait enhardie.
    Elle se sentait prête à tenir tête
    Et lorsqu’un bellâtre prétentieux lui passa la main aux fesses dans l’ascenseur,
    Elle lui dit d’un ton sans réplique
    Bas les pattes si non je sors ma griffe d’ours.

  2. oholibama dit :

    Mal léchée, dans quel sens dois-je le prendre? Comment réagir à cela ?Une petite histoire pour comprendre peut-être…
    De loin je vois ma meilleur amie pendu au cou d’un bel apollon. Je ris car je sais que je vais la mettre mal à l’aise. Heureusement, elle a le sens de l’humour. Elle me connaît si bien.

    Quelle passion, à se demander si c’est bien réel de sa part à lui…ou si c’est juste pour montrer qu’il a lever une belle panthère? Je vais très vite le savoir. Je me gratte la gorge et d’une belle voix forte de soprano, j’attaque: » Hé Ho…My, My, Mylène tu fais quoi à ce pauvre mec? « Pas de réponse! Elle ne m’a pas entendue?

    Ben mince alors…Hé Ho My, My, Mylène, Hé laisses le ,il est si rouge qu’il va éclater.
    Mylène glousse alors que j’arrive près d’eux. Lui, il me regarde l’oeil mauvais, les lèvres pincées, le corps tendu. Il reporte son regard sur Mylène et se lâche.: » C’est qui cette marchande de poissons? Pourquoi cette interpellation en pleine rue? Elle n’a aucune subtilité…elle m’a mise très mal à l’aise. C’est ton amie ça? Une telle gueule d’empeigne c’est chiant! C’est quoi son problème? Elle est mal léchée ou quoi?

    _Attends Steve, attends c’est pas méchant. On a l’habitude de faire ça quand l’une d’entre nous est en couple.
    _Quoi! Braille t’il…tu teste tes petits amis comme ça? Et la pincée arrive aussi à trouver des mecs? ça, ça m’étonnerait fortement. Il faut avoir vraiment faim pour enfin tu vois ce que je veux dire !

    _Non, je ne vois pas du tout ce que tu insinue Steve, ça c’est méchant. De plus Marina n’est pas une gueule d’empeigne, ni une marchande de poisson et encore moins une ours mal léchée au contraire….elle est très, très bien léchée si c’est ce sens là que tu veux développé.

    Bon, là je sent la colère qui grimpe … j’éclate.

    Tu m’insultes pour si peu, mais tu te crois ou toi? C’est pas parce que tu te faisais bouffer la glotte et tripotés le bas du dos que tu dois m’insulter. Si Mylène m’avait vue dans la même position qu’elle, elle aurai réagit de la même façon…avec un plus parce qu’elle; elle glapit littéralement et crois moi…son timbre de voix frise les 110 décibels.

    Quant à ses petits mots,ils frisent le genre gore…moi, je ne suis pas si trache.Tu m’as offensée-je ne t’aime pas. si Mylène continu avec toi; tu peux être sur de ne pas me voir!
    _Super ça! je prends. T’es vraiment mal embouchée, t’es sûre d’avoir des petits amis de temps en temps? Et là…la claque part presque toute seule. Mon pied droit fonça sur son tibia puis dans une envolée lyrique, je lui offris mon plus beau répertoire tout en remerciant Pierre Peret pour_ les gouailleries, les pensées et mots délirants se reportant à une partie inférieur de l’anatomie masculine.

    Mylène éclata de rire. Monsieur connu un grand moment de solitude et pour finir… je lui jetais à la face un: » quant on est si mal léchée, on est en général aussi mal embouchée et pire que tout…on a pas froid aux yeux.
    Sur ce , Steve…je ne te retiens pas. Je vais de ce pas emplir mon esprit de petits mots fort intéressant pour des gens comme toi qui n’ont aucune sens de l’humour.

    Bras dessus, bras dessous Mylène et moi-même, finîmes assise à la terrasse d’un café rue de la paix.

    Un groupe de jeunes assis non loin de nous, s’esclaffèrent, des insultes fusèrent, des mots qu’ils ne connaissaient pas titillèrent mon cerveau enfiévré. J’eus envie de leur expliquais ce que signifiait les mots orduriers qui sortaient de leurs bouches mais Mylène me retint.

    -Tout comme Steve, ces jeunes là doivent avancés pas à pas et se rendre compte par eux même que les mots qu’ils utilisent contre les autres, ont un sens autre et qu’un jour, ils tomberont sur quelqu’un comme toi, ou une personne traitera leur mère, leur petite soeur ou petite amie d’ours mal léché ou encore de gueule d’empeigne. A eux de comprendre que la première n’est pas une vraie insulte alors que la seconde en est belle est bien une.

    Reste zen Marina on a toute les deux un caractère d’ours mal léché qu’il ne faut pas titillé sous peine du qui si frotte, si pique. Tu veux un thé ou un café?
    Notre soirée débuta par des rires, des sourires, elle se termina par un fou rire mémorable. Ah et pour finir…je garde mon vilain caractère d’ourse mal léchée.
    y.l.
    Sur une idée de Pascal Perrat.

  3. Avoires dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que…

    Elle voyait et entendait des ours partout : des mal léchés – en très grand nombre – ; des rustres, des rustauds – en quantités équivalentes – ; des butors, goujats et autres mufles – n’en parlons pas -.
    Ils étaient partout, elle ne voyait et entendait qu’eux depuis qu’elle n’avait pas froid aux yeux. Quelle drôle d’expression pour qualifier sa personnalité qui avait toujours voulu s’affirmer !
    Un jour, elle en eut assez de ce zoo d’ours pas intéressants et décida de plier bagage pour aller sous d’autres cieux.
    Ours, ours ? se disait-elle. Pourquoi ne pas aller vers les vrais, les beaux, les bruns, les blancs ? Ce serait bien d’être en contact avec ce que le règne animal offre en intelligence, en grâce. Mais oui, les ours, les vrais, sont gracieux.
    Elle partit donc pour les montagnes où les ours mal léchés cantonnaient les vrais.
    Elle s’en approcha, avec prudence certes, mais elle les vit.
    D’abord effrayée par leur stature, leur puissance , elle fut émerveillée devant leur beauté, la perfection de leurs attitudes, leur souffle. Il se dégageait d’eux quelque chose d’irréel à les voir évoluer. S’il ne fallait pas avoir froid aux yeux pour être là- elle en avait conscience – ils s’emplirent de larmes. Une fois séchées, elle emporta les ours dans son appareil photos.
    Elle partit ensuite au Pôle Nord pour vivre la même expérience avec les blancs. Ils étaient là eux aussi, quasiment identiques aux précédents mais blancs. C’était non seulement irréel mais féerique. Une fois encore ses yeux froids devinrent brûlants de larmes. Elle quitta les ours blancs en les emportant de la même manière que les bruns.
    Elle revint au pays des malotrus. Bien sûr, ils n’avaient pas changé !
    Comme elle n’avait toujours pas froid aux yeux, elle fit placarder sur les murs de la ville les photos,agrandies, qu’elle avait prises des ours qui l’avaient tant émue.
    Les malotrus, évidemment, ne comprirent rien : ils critiquèrent les photos, les trouvant mal exposées, mal centrées etc…

  4. Nouchka dit :

    C’est à craindre !! Clémence

  5. Nouchka dit :

    Le Chaperon Rouge

    « Non, c’est non », dit avec une véhémente fermeté, le petit chaperon rouge au grand méchant loup qui l’importunait.
    Un malotru, témoin de la scène, avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux. Elle-même voyait des goujats, des ours, partout ; mais pas que…
    En effet, la révélation que fut pour elle la réaction stupéfaite du loup, penaud de se faire ainsi rabrouer par cette femmelette, lui donna de l’assurance et elle trouva jouissif d’affirmer ses positions.
    Elle n’en revenait pas de voir dans les yeux du conquérant, du potentat la sidération que déclenchait son attitude déterminée.
    Si elle avait su, elle en aurait usé bien plus tôt !
    Avec des arguments de bon sens, une prestance affirmée, elle démontait tous les schémas archaïques de ces malotrus, réfutant leurs discours lénifiants, archi-caricaturaux de conformisme.
    En découdre, en usant du verbe, était une révélation. Elle se sentait forte et prête à affronter les élites les plus coincées dans leur statut, afin de les déstabiliser et remettre en cause leur catéchisme au fondement bien fragile.
    Les dites élites se serrèrent les coudes face à l’incongruité de la situation.
    Ils n’allaient tout de même pas laisser démolir le système établi depuis des lustres par cette crevette rouge qui ne respectait ni les codes, ni les institutions ni surtout leur personne.
    Rapidement, les médias diffusèrent des extraits de ses prises de parole. Son pragmatisme séduisit les opposants, de tout poil, au système établi. Ils tentèrent de récupérer son influence de plus en plus grande auprès des femmes et des hommes qui n’avaient jamais osé disséquer, comme elle le faisait, les us, coutumes, a priori, croyances, traditions et modes dans ses analyses.

    Puis un jour, elle réalisa qu’elle ne prenait plus plaisir à semer le doute dans les certitudes de ses interlocuteurs.
    Elle analysa qu’elle devenait l’objet d’affrontements sans toutefois faire progresser la réflexion et la prise de position des moutons qui l’appréciaient comme porte parole percutante.

    Elle chercha le moyen, la méthode qui amèneraient les moutons à se défendre, à agir par eux-mêmes sans bêler derrière le nouveau leader qu’ils se proclamaient.
    Elle ne serait pas ce leader; elle ne voulait pas être récupérée à son tour, devenir une pasionaria qui enrichirait le système qu’elle combattait loyalement et avec foi.

    Elle partit donc au nord de l’Oural. Là, elle eut tout à reconstruire: l’apprentissage de la langue, du climat, des coutumes…
    Un jour, elle entendit parler de meutes de loups et des ours bruns du sud de l’Oural.
    Elle se demanda s’il pouvait y avoir quelque enseignement à tirer de cette faune, reprit son bagage et s’aventura dans cette nouvelle contrée.
    La vie y était totalement différente de celle qu’elle avait connue en occident. Elle appréciait l’existence loin des villes et des prédateurs dits civilisés.
    Dorénavant, elle se consacra à l’étude de la nature et devint spécialiste des grands mammifères dans la réserve naturelle d’État du Bachkortostan.
    Elle y vécut solitaire et heureuse, loin des gloires factices et éphémères qu’offre l’Occident.

    • Clémence dit :

      Au fil de la lecture, amenée par le conte de Perrault et par la puissance du verbe: un peu de Greta Thunberg, un peu d’Hélène Grimaud, beaucoup de Sylvain Tesson. Une seule vie ne suffirait donc pas pour être heureux?

  6. Clémence dit :

    Chère Clémence,

    J’ai lu avec grande attention « ma » biographie. Guimauve ! Mais comme tu l’écris si bien , la vie n’est pas toujours un conte de fées. Alors, si tu le permets, je vais te l’écrire, ma bio ! Du pur crash ! Et tu verras, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. (P…, va falloir que je demande des droits d’auteur à Chatiliez!)

    « Bonjour, moi, c’est Charlotte ! Voilà mon histoire, la vraie !
    Quand on aime, on ne compte pas ! Tu parles ! C’est ainsi que mes parents ont aligné huit garçons avant moi ! Quel calvaire pour me faire une place ! J’étais la dernière en tout ! Sauf pour ma langue bien pendue. Et patati, et patata, il fallait que je mette mon grain de sel partout et en tout. Et quand je ne trouvais rien, j’inventais ! La classe ! Je refaisais le monde à ma façon.
    Et pourtant, le monde a été le plus fort.
    Il a jeté le mauvais œil sur ma famille.
    Mon père a tiré sa révérence trop tôt et du coup, ma mère n’en sortait plus. Et vlan, nous voilà dispersés dans la famille, aux quatre coins du pays.
    C’est ainsi que j’ai atterri chez une vielle tante, plutôt gironde, avec mes deux frangins, les deux aînés. Sur le coup, j’ai râlé car je croyais qu’ils allaient être comme deux bouledogues veillant sur leur petite sœur. Que nenni, c’est tout le contraire qui arriva. Je traînais partout avec eux…A moins que ce ne fut le contraire : ils me traînaient partout car j’étais un fameux beau brin de fille ! Et cela leur facilitait la tâche pour faire du gringue !
    C’est qu’ils étaient empotés, mes frères. Doués pour les discours, mais pour charmer, c’était la Bérézina ! Ils étaient secs comme des branches de charme !

    C’est vrai qu’après avoir ingurgité quelques pintes de bière, ils se lâchaient un peu, mais en catimini, ils avaient toujours besoin que je leur souffle une tirade romantique pour que l’élue du soir leur accorde ses faveurs.

    Bon, la rigolade et la gaudriole, c’était pas mal, mais pour en vivre, non ! Il y avait des limites à ne pas franchir. Question d’honneur. Mes frères ont alors eu une idée de génie ! Mettre sur papier tout ce qui se disait, tout ce qui se racontait dans le pays. Contes, légendes et tout le barda.
    Je vous l’avais dit : ils étaient forts en discours, mais mettre ça en musique, avec bémols, dièses et soupirs pour tenir en haleine, le soir au coin du feu, c’était autre chose !

    Alors, mes frères ont mis sur pied une stratégie. Ils ont eu l’idée de me prendre comme cheval de Troie.
    –  T’as pas froid aux yeux ! » dit l’un pour me faire miroiter le bazar, comme si j’étais une alouette !
    – Espèce de malotru, que je lui ai balancé ! T’es con ou quoi ? Ça ne te suffit pas d’être un ours mal léché ?
    – T’excite pas, Charlotte, c’est pour te charrier ! Notre truc, on te le jure sur la tête du père, ça marchera du tonnerre !

    Et c’est comme ça que l’aventure a commencer. On allait d’auberge en auberge, j’allumais les hommes, les doux, les purs, les brutes et les méchants. Et je les faisais parler. De leurs rêves, de leur vie, de leurs fantasmes. C’est fou comme les langues se délent quand une petite bonne femme leur fait les yeux doux !

    Au fil des mois, notre trio est devenu un trio infernal !
    Une partition sans fin ! Mais il manquait toujours le petit plus qui en ferait des best-sellers.
    Alors, aussi sec, j’ai mis mon grain d’imagination légendaire.
    Et ça a marché du tonnerre !

    Mais c’était sans compter sur mes salauds de frères. Ils m’ont joué un tour de cochon.
    Avant de filer chez l’éditeur et à mon insu, ils modifiaient la page de garde . Disparue, la Charlotte !

    Mais à cochon, cochon et demi.
    Je les ai menacés.
    – Finie la sourdine , leur dis-je,  je rue dans les brancards ! 
    Ils en restèrent bouche bée. Je continuais :
    – Vous êtes peut-être forts en gueule, mais moi,mon imagination n’a pas froid aux yeux !
    Ils avalèrent de travers. J’enchaînais :
    – Vos fourberies et vos donjuanerie, j’m’en balance ! Moi, j’veux des royalties, des en or et des en argent, faut que ça glisse , comme les ours sur la banquise. Et pas que !
    Moi, Charlotte, j’ai été la première surprise de mon culot ! Je leur ai tout balancé !

    Les trois ours qui m’avaient foutu la trouille à l’auberge du Grand Bol d’Or.
    Le loup aux yeux de velours qui voulait le beurre et la crémière,
    Les Trois petits cochons, pas si rose que ça !
    Les chevreaux devenus experts es-étripage
    La sorcière bigleuse qui me tâtait de partout pour voir si j’étais assez rebondie !
    Le joueur de flûte, faut faire un dessin ?
    La marâtre qui m’a balancé sa psyché au travers de mon joli minois !
    Le tailleur qui s’est … bon, je passe.
    Le lourdaud de prince qui m’a fait du bouche-à-bouche avec une haleine fétide à tuer
    Les deux frangines, plus fourbes, tu meurs !
    Une exception : la gardeuse oies. Capable de tenir sa langue !

    Alors, qui c’est qui a chaque fois risqué sa vie ? Pour votre seule gloriole !
    Tout ce que vous voulez, mais moi, à défaut d’un blase sur la couverture, j’veux du flouze au fond de ma poche. Parole de Charlotte !

    Mon coup de gueule a payé !

    Et c’est ainsi que j’peux dire que depuis, je vis heureuse, peinarde, tranquille et…et pas que !

    Votre pas si dévouée que ça,
    Charlotte.☺

    Ah oui, faut aussi que je remercie Maguelonne qui m’a donné cette idée ! Son topo a mis le feu à l’aniline de mon crayon !

    • camomille dit :

      ça décoiffe en effet!!!
      Tout ça c’est de la faute à Maguelonne 😉

      • Maguelonne dit :

        Merci Clémence (avec un peu de retard mais ce n’est point grave)
        J’ai bien aimé votre conte qui ramène à ceux de notre enfance (sincèrement). Le 2eme est bien dans la dure réalité et décoiffe,en effet!!!

  7. AMARYLLIS dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que…
    Enfin, elle essayait de les voir, ainsi que tous ces autres animaux dont on lui avait tant vanté les mérites. D’ailleurs, elle n’avait jamais compris pourquoi la Grande Ourse ressemblait à une casserole. Elle se disait qu’elle avait dû mal cromprendre, aussi, elle cherchait chaque soir en scrutant le ciel (quand il y était !) On lui avait également parlé du petit chien, la constellation qui aurait donné son nom au phénomène estival appelé canicule… C’était à n’y rien comprendre !!!
    Quelqu’un (qui avait l’air de savoir), lui avait affirmé que le mot Zodiaque venait du mot grec zodiakos, signifiant « cercle de petits animaux ».
    Aussi, elle écarquillait les yeux à essayer de voir un Bélier, un Taureau, un Crabe (Cancer), un Lion, un scorpion ou une chêvre (capricorne), ou même des poissons. On lui avait même dit (mais oui!) que, dans l’autre hémisphère, il y avait même une constellation de la girafe et plus encore.
    Tous ces mystères lui faisaient froid dans le dos (et non aux yeux). Elle mit un châle sur les épaules et …rentra se coucher.

  8. Kyoto dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. A l’époque c’était logique. Aliya était en mission scientifique au Groenland.
    Les ours ne manquaient pas. Les malotrus non plus, cette autre race d’ours mal léchés… Ni les uns, ni les autres ne lui faisaient peur. Dans ses rêves nocturnes, elle les mettait en cage…
    Aliya n’avait ni amie, ni ami. La froide et blanche solitude qui l’entourait avait endurci son corps et son esprit. Une nuit, un de ces goujats a voulu lui briser l’échine. L’idiot n’avait pas imaginé qu’elle pût se défendre. Elle extirpa, caché sous son oreiller, le kriss de son grand-père qu’elle planta sans l’ombre d’une hésitation dans le cœur de l’agresseur.
    Un jour sans lendemain pour lui.
    Le point de retour pour elle.
    Aliya n’eut pas de problème judiciaire car la légitime défense fut avérée. Cependant le Centre de Recherches Scientifiques mit fin à sa mission et à son contrat.
    Adieu les ours. Adieu le froid. Aliya rentra au pays. Sans regrets.
    Elle fut accueillie par les youyous des femmes de son village. Cris de joie, rires, embrassades, chants, danses jusque tard dans la nuit illunée.
    Aliya se rassasia de la vivacité des couleurs, de soleil. Joie de revivre. Elle travailla dans un parc national. Elle voyait des ours, mais pas les mêmes, seulement les ours des cocotiers. Mais pas que, éléphants, buffles, gibbons, tapirs, chats dorés…Faune à préserver.
    Depuis qu’un galant lui a dit qu’elle avait de beaux yeux, Aliya voit des étoiles partout.

  9. Maguelonne dit :

    J’étais tranquille, j’étais peinarde, assise à la terrasse de mon bar favori. Il est central, ça bouge, ça va, ça vient. Et moi, je me rince l’ oeil. Je suis irrésistiblement attirée par les grands malabars avec des gros muscles, le verbe haut, qui ne s’en laissent pas conter. Mais attention, pas touche, je regarde, c’est tout. On est toujours déçu par la réalité. Et puis de toute façon, avec ce que je leur fais dans ma tête, faudrait que j’apprenne le karaté, la boxe et peut être même le maniement des armes. Je les attache, je les pique, je les fouette, je les mords, je les brûle, je les mange…
    Ils sont à ma merci. Ils ne jouent plus les gros durs, ils supplient, ils pleurent, ils font dans leurs frocs…pas fier les ostrogoths

    Donc cet après midi, à la terrasse du café, à 17h.06, se pointe ce pignouf, 1m90, 100 kgs de muscles, semblant prêt à en découdre avec le monde entier. Il portait un marcel un peu crade, et les poils dépassaient de partout: les bras , la poitrine, le cou, les épaules . Un grand malabar tout velu, je ne pouvais plus détacher mon regard.
    «Et la mocheté, tu veux ma photo». Comme un réflexe, j’ai souri et droit dans les yeux j’ai rétorqué
    «Ca va, l’ours mal léché»
    «T’as pas dû inventer le fil à couper le beurre, mais t’as pas froid aux yeux». qu’il m’a dit. Il est reparti sans se retourner. Quel goujat, pensais je. Et en même temps je ne pouvais pas me le sortir de la tête. J’ai rêvé d’ours toute la nuit: des ours plein de poils, noir, brun, des grizzlis qui avaient tous le regard de ce fichu malotru de malabar
    Le matin les ours étaient encore là: derrière les portes, dans les placards, dans mon dressing, dans mes godasses…Alors là, j’ai compris que j’étais grave malade. Faut que je me soigne

    Je suis allé voir l’hypnotiseur. Je lui ai expliqué le topo et lui ai dit que je ne voulais plus jamais voir ces ours. «Faut me désintoxiquer». « Pas de problème» me dit il. Pendant 45 minutes, je n’ai plus vu d’ours mais des visons, des renards, des chinchillas, des lynx, des hamsters , des lapins.
    Il m’a expliqué qu’il fallait deux ou trois séances pour tordre le cou à toutes les hallucinations.
    Délestée de 120 euros,me voilà dans la rue mais rapidement rien ne va plus. Je retrouve les ours et tous les autres animaux. Je suis dans un monde de monstres velus qui me traitent de mocheté, de bestioles poilues qui se faufilent partout dans mes vêtements

    Il est ou mon bonheur, il est ou? Disparu. Je crois qu’il est parti avec ce malotru de grand malabar. Faut que je le retrouve et que je l’expédie à Zanzibar pour avoir à nouveau la paix. Je vais lancer un avis de recherche. Mais je suis comme paralysée et je ne fais rien. En fait je crois que je suis morte de trouille. Dure réalité!!

  10. Clémence dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que…

    Il était une fois, il y a bien longtemps, dans un pays loin d’ici, une famille sans histoire ou presque.
    Le père était gouverneur, la mère, femme au foyer. Ils étaient certainement heureux car ils firent une tripotée d’enfants. Huit garçons et enfin, une fille: Charlotte !

    Mais comme chacun le sait, la vie ne ressemble pas toujours à un conte de fées ! Le père mourut et la mère dut bien se débrouiller pour élever sa marmaille. En ces temps-là, on ne faisait pas de quartier : les enfants étaient dispersés chez les membres de la famille ou chez des amis proches.
    Et c’est ainsi que les deux aînés et la petite dernière trouvèrent refuge chez une brave tante qui demeurait dans une ville de très bonne renommée.

    Les années passèrent, les deux frères et Charlotte grandissaient. En âge et en sagesse. Sages, enfin, pas de trop mais pas de quoi faire courir des ragots désobligeants.

    Lorsqu’ils furent autorisés à sortir seuls, ils fréquentèrent avec assiduité l’auberge du quartier. La bière y coulait à flot, les rires gras fusaient à toutes les tables, les filles étaient jolies, les gars bons vivants. Il est vrai que parfois, une petite grivoiserie leur échappait, mais leurs sourire étaient tellement limpides que les demoiselles ne s’en offusquaient pas. Ou alors, elle faisaient semblant.

    Alors que ses frères tenaient le crachoir avec leur savoir et se gaussaient d’être férus en philologie, Charlotte écoutait : les potins, les commérages, les rêves et les déceptions qui se colportaient. Alors, son imagination s’enflammait, crépitait. Elle se voyait écrivaine, médecin des cœurs en peine, magicienne ou guérisseuse.

    Les jours et les années se succédèrent ainsi dans une ambiance bon enfant. Mais vint le jour où il fallut relever ses manches et subvenir à ses propres besoins.

    Les frères firent part de leur projet. La vielle tante les félicita et leur souhaita bonne chance. Puis, elle demanda à Charlotte comment elle voyait l’avenir.
    Charlotte n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’un de ses frères s’exclama :
    – Charlotte est belle comme un cœur, elle fera tourner des têtes et peut-être même en faire tomber. Elle n’a pas froid aux yeux !
    – Espèce de malotru, lui répondit l’autre, en tendant un poing vers sa figure.
    – Arrêtez ! Vous n’aurez pas de souci à vous faire à mon égard, leur répondit Charlotte avec un sourire malicieux.
    – Tigresse, ma sœur ?
    – Non, répliqua-t-elle. Je vois des ours partout et pas que. Alors, gare à vous !
    – Allons, allons, les garçons. Il est temps de préparer votre avenir et de mettre votre projet à exécution, conclut la tante avec détermination.

    Le projet des frères était une idée géniale. Mais elle s’avéra vite difficile à mettre en œuvre. Il leur fallait un talent littéraire et beaucoup d’imagination.
    Du talent, ils en avaient. Mais d’imagination, point ! alors que Charlotte en débordait.
    Après moult discussions et lamentations, elle suggéra de sceller un pacte secret : une auberge espagnole littéraire où chacun y mettait son écot.
    Ainsi, Charlotte inventerait et les Frères écriraient. Charlotte ne revendiquerait rien, même pas son nom sur un recueil. Cependant, elle les mit en garde : elle révélerait leur pacte s’ils venaient à manquer d’altruisme.

    Et depuis ce jour mémorable, tout s’enchaîna.

    Charlotte commença à voir des ours.
    Une famille ours, dans la forêt, dans une charmante petite maison.
    Trois ours, mais pas que…
    Dans la même forêt arriva un loup aux yeux de velours, un chasseur au bon cœur, des petits cochons à la queue en tire-bouchon, des chevreaux espiègles, une sorcière au doigt maléfique, un joueur de flûte pas enchantée, une marâtre amoureuse de son miroir, un tailleur au costume trois-pièces sur mesure, un prince presque charmant, des sœurs sans cœur …. et une gardeuse d’oie qui veille, jusqu’à aujourd’hui sur le secret.

    © Clémence.

  11. LABROSSE dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que…
    Le pire restait à venir, les plus virulents avaient déjà préparé les cartouches, de la chevrotine à sanglier par boite de douze. On l’avait pourtant prévenu, le sujet était sensible, en particulier pour une bourgeoise provinciale.
    Elle était gentille Bernadette, une militante dans l’âme. Son fringant combi Volkswagen bariolé de fleurs n’était pas pour plaire à tout le monde. Quand on s’installe en résidence secondaire dans un village des Pyrénées orientales : on ferme sa gueule !
    Mais Bernadette n’était point femme à se soumettre. Certes elle faisait ses courses au village, achetait œufs, beurre et le fameux Ossau-Iraty, la perle des fromages de brebis. Elle participait également aux ateliers de chants traditionnels et se permettait même de baiser local (une façon de s’intégrer comme une autre). Tout cela était convenable, raisonnable dirons-nous. Mais elle avait négligé l’essentiel, un domaine intouchable. Une affaire d’homme, un cercle privé. Depuis la nuit des temps, les hommes avaient gardé ce privilège.
    Et notre gentille Bernadette avec son jolie cul et ses belles manières ni pouvait rien. Il fallait se soumettre ou périr !
    Cela aurait pu en rester là si chacun était resté dans son camp. Mais voilà Bernadette venait d’afficher sa position, son engagement, minime certes mais c’était déjà trop ! A l’arrière de son mignon VW, elle venait d’appliquer un autocollant jaune fluorescent. Sur ce dernier on pouvait lire en lettre rouge sang « TUER UN OURS EST UN CRIME ».
    Ainsi, elle paradait dans le village, insouciante, avec ce zest de mondanité qui atteste que vous n’êtes pas du coin. Trois jours plus tard, Bernadette constatait un trou gigantesque en lieu et place de l’affichette. Pas de doute, le nombre d’impact éparses qui avaient décapé la porte arrière du mignon combi Volkswagen indiquait la provenance balistique : de la chevrotine à sanglier. Pour parfaire l’addition les fanfarons s’étaient appliqués à magnifier un art pariétal de bien mauvais goût sur tout le pourtour du mini bus : une scénographie d’homo habilis en pleine chasse à l’ours.
    Bernadette dans tous ses états avait alerté gendarmerie, préfecture, Facebook et compagnie. Au cours de son dernier cauchemar, Elisabeth étaient pris en chasse par une horde de barbares aux allures d’ursidés…
    À présent elle voyait des ours partout…

  12. 🐀 Souris verte dit :

    🐀TEXTE  » OURS SUJET  »
    Un qui devait avoir froid aux yeux , maladroit, malautrou est sorti la balle qui a visé L’Ours.
    Ce grizzly gris n’a pas ri.
    Ce chasseur loucheur l’érafla à gauche.
    Ce pauvre ours ne pouvant plus se gratter que d’un côté est devenu ‘ migrateur ‘ !🐀

  13. Grumpy dit :

    Depuis tout petit, sa maman lui avait toujours dit d’essayer d’être moins sauvage, plus ouvert, de parler aux autres, de sourire ou même d’aller jusqu’à rire de temps, en temps pourquoi pas ?

    D’où lui venait donc ce caractère timide, renfermé, sauvage : sa maman était obsédée par ce mystère, elle avait beau se creuser la tête à chercher qui dans la famille avait bien pu refiler ce triste gène à son petit, personne … la gêne lui collait à la peau, quoi qu’il fasse, où qu’il aille, c’était tête basse, regard en coin pour mieux raser les murs. Rien n’y faisait pour le distraire, les promesses de ‘plus belle la vie si tu souris’ le traversaient d’une oreille à l’autre … sans s’arrêter.

    Il ne protestait pas, pour quoi faire, simplement vu qu’il n’attendait surtout rien de personne, il se demandait quand est-ce qu’on allait enfin lui foutre la paix. Et s’il se plaisait, lui, dans ce caractère renfrogné, les yeux plissés, le cou dans les épaules. Même s’il lui avait valu du harcèlement à l’école, ça lui était passé par-dessus la tête, après tout si ça les amusait .…

    10 ans, 20 ans, 30 et puis 40 ans : toujours le même, pas bougé d’un poil depuis qu’il en a au menton. Il n’y a qu’en compagnie des animaux qu’il se sent en paix. Pour preuve l’ours en peluche qu’on lui a offert à son baptême, râpé, pelé, un œil en moins tant il a été son confident de solitude.

    Malheur à ceux qui s’étaient risqués à lui parler de bonne femme, ils s’en mordaient encore les doigts, ils avaient été bien reçus : Quel ours !

    Et pourtant … Cet après-midi-là, comme souvent, il est entré s’asseoir au fond du café à la petite table contre le mur où il a ses habitudes. Voilà que ça se met à s’agiter près du bar. Ça l’agace, on ne peut plus être tranquille nulle part.

    Une femme crie, elle insulte un homme, le traite de malotru, d’espèce d’ours vulgaire qui lui a mis la main aux fesses, elle prétend. Il se défend : c’est que d’habitude vous n’avez guère froid aux yeux, j’ai voulu voir si plus bas c’était pareil.

    C’en est trop pour notre taciturne. Il se lève prestement et va coller son poing dans la figure du gros mal élevé. Mal lui en a pris, il en reste sur le carreau.

    Comme quoi, quand un ours en rencontre un autre, il est préférable d’être le mieux rembourré des deux.

  14. iris79 dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que…

    De grosses dindes aussi, de vieilles cyniques, des personnes qui se sentaient légitimes pour lui dicter sa conduite ! Des ours mal léchés, des vieilles carnes aigries, qui étaient-ils pour la juger ?
    En fait depuis qu’elle avait osé assumer ses envies, du haut de sa petite vingtaine, elle avançait, libre et gaie faisant fi des remarques qui la freinaient. Elle avait décidé d’assumer ses projets, de faire ses propres expériences, ses propres erreurs. Elle avait été trop longtemps la petite fille sage, disciplinée et polie. Elle savait dorénavant ce qu’elle voulait. Elle savait qu’elle pouvait l’être sans renoncer aux judicieux conseils de ces proches. La plus grosse découverte avait été pour elle de prendre conscience des freins des personnes soi-disant bien intentionnées qui sans retenue se sentaient légitimes pour juger, commenter, analyser ses choix sans attention, politesse ni distance. Oui tous ces malotrus, ces autobus pleins de frustrés, de grincheux, de bécasses ne pouvaient accepter qu’une jeune femme sache se saisir de ce dont ils ne savaient quoi faire : la liberté !

  15. Antonio dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que…

    Après avoir entendu dire qu’elle avait du chien, elle flairait les ours mal léchés de très loin. Et ça ne sentait pas bon du tout dans le coin. Il en eurent pour leurs plantigrades, les pauvres. Depuis que ces malappris avaient fini par comprendre qu’elle avait tué leur désir dans l’œuf, elle n’eut soudain plus ses ours.

    « Mon Dieu, je suis enceinte ! » s’écria-t-elle.

    Effectivement, ils l’encerclaient, désormais.

    Mal lui en avait pris. Elle avait vendu la peau des ours avant de les avoir tués. Elle n’eut pas froid aux yeux. Elle prit sa polaire et partit avec eux. En lune de ce miel dont ils se léchaient déjà les babines. Quand elle se réveilla sur la banquise de son lit, entouré de murs totalement blancs, elle sourit au malotru qui lui avait dit la veille qu’elle avait du chien.

    « Mon gros nounours », lui dit-elle, tout en flairant bien que son grommellement n’augurait rien de bon.

  16. Françoise dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que…L’autre jour, sur les champs elysées elle a crié « regarde le dauphin »pas le poisson idiot mais
    Louis-Antoine, dernier dauphin de France.Son compagnon, désemparé, la fit entrer rapidement dans le restaurant  L’Atelier de Joël Robuchon-Étoile . Elle choisit un bar parfumé au basilic mais soudain elle se leva en criant c’et un restaurant réservé aux ours, vois il y en a à chaque table. On appela le SAMU.A l’hôpital,un Allergologue diagnostiqua une allergie aux poissons dont elle avait tous les symptômes :visage et yeux gonflés. On la traita et un psychologue vint la voir . A la fin de l’entretien il lui conseilla de prendre des vacances Elle répondit « nous allons en Arctique » voir des ours en chair et en os.Ne faut-il pas traiter le mal par le mal ajouta-t-elle ? Vous avez sans doute raison.
    Aux dernières nouvelles, on apprit qu’elle n’était pas revenue car elle était tombée amoureuse d’un esquimau dont elle partageait maintenant la vie.
    Tout est bien qui finit bien aurait dit Shakespeare…..

  17. Fanny Dumond dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout.

    Se sentant pousser des ailes, elle l’avait envoyé paître en lui disant qu’il était vache de l’insulter de la sorte et elle l’avait traité de blaireau. Cela faisait un bon moment qu’elle rongeait son frein et qu’elle se retenait de prendre la mouche pour lui dire qu’il avait un caractère de cochon et qu’il était laid comme un pou. Il en était resté muet comme une carpe et lui avait fait des yeux de merlan frit. Fier comme un coq, il n’en revenait pas qu’elle ose lui secouer les puces et il tournait comme un lion en cage dans le parc. Aussi, pour noyer le poisson, il lui avait promis que désormais, il serait doux comme un agneau.

    Elle lui avait répondu que ça faisait une demi-heure qu’elle faisait le pied de grue par ce froid de canard et que les passants la prenaient pour une morue. Elle l’avait laissé essuyer ses larmes de crocodile en le plantant là dans ses sabots en lui expliquant qu’elle avait d’autres chats à fouetter.

    Suite à cette prise de bec, elle avait eu le cafard durant quelques jours.

    « Il le savait que je n’étais pas une oie blanche, mais je ne suis pas une poule de luxe, se disait-elle. Est-ce ma faute si j’ai du chien avec ma taille de guêpe, mes yeux de biche et que je ne suis pas plate comme une limande »

    Puis, en ayant assez de chercher la petite bête sur le comment du pourquoi, elle se dit que tous les hommes n’étaient, peut-être pas, des ours mal léchés. Elle prit le taureau par les cornes et se remit en quête d’une histoire qui ne finirait pas en queue de poisson.

    « Cherche oiseau rare qui n’a pas une araignée au plafond »

  18. Nadine de Bernardy dit :

    En fait ils furent plusieurs malpolis à lui gâcher la vie.
    D’abord ce malotru qui lui dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux et c’est là qu’elle se mit à voir des ours partout.
    Mais avant un malappris affirma qu’elle n’avait pas les yeux en face des trous,s’en suivit un strabisme don elle eut du mal à se débarrasser.
    Et la fois ou une mal baisée jura qu’elle avait un poil dans la main.Résultat:six mois passés à le regarder pousser.
    Sans parler du vieux mal avisé qui décrétait qu’elle avait l’estomac dans les talons!Elle troqua ses charentaises pour des babouches
    Ce malotru fut la goutte d’eau de trop.
    Elle se rebiffa,envoya promener tout ce beau monde,méprisa leurs remarques,y fit la sourde oreille et ne s’en porta que mieux.
    A bon entendeur,salut.

  19. durand JEAN MARC dit :

    Depuis qu’un malotru lui avait dit qu’elle n’avait pas froid aux yeux, elle voyait des ours partout. Mais pas que! Elle voyait aussi des poêles en fonte, du sable chaud et de beaux légionnaires partout, autour d’elle.

    Pourtant, elle s’était mentalement bien préparée. Mais le corps a de ces petites exigences plombant la moindre énergie de révolte.

    Un deuxième malotru se moqua carrément d’elle en lui offrant un foulard en soie.

    Elle l’envoya promener et se replongea dans sa détermination. Malgré tout, elle ne voyait que feux de camp, nids de couette ,un brasero géant sur lequel mijotait une gigantesque soupe au potiron et à la châtaigne.

    Au pied d’un immeuble, elle songea même à l’escalader pour, là-haut, se réfugier dans les bras d’un quelconque King Kong.

    Mais le froid la saisit, et en fait de bras, elle tomba dans ceux d’un ambulancier pour goûter à l’hospitalité du service public.

    Son aventure ne fut même pas évoquée au journal régional du soir.

    Il faut bien le dire. En fait de message, était ‘il raisonnable de se balader nue lors de cette grand manifestation hivernale d’un début de Décembre, dès 8h du matin, alors que de délicats flocons annonçaient d’autres réunions de volailles plumées, là, dès la fin de l’année ?

  20. 😺 LURON'OURS dit :

    😺DE LA FONCTION VERBALE DU SUBSTANTIF OU DU PARCE QUE DANS LE FOUR QUOI.

    Depuis, elle n’avait pas froid aux yeux mais elle voyait des ours partout.
    On me l’avait bien expliqué que la peur n’évite pas le danger. Le danger, il est partout. Si on croit qu’il n’existe pas c’est déjà un défi. Les panneaux sont faits pour le rappeler : ralentir école. Qu’est-ce qui est dangereux ? L’école ou de ralentir pour mieux évaluer les risques, puis accélérer, contourner adroitement et au passage menacer ces sales gosses qui ne font attention à rien.
    C’est qu’ils ignorent le danger. Ne pas leur faire du mal, peuchère, ils sont bien assez grands pour se faire bobo tout seuls, les minots. Ils n’ont pas froid aux yeux puisqu’ils pleurent.
    À chaudes larmes ?
    Voilà encore une expression inappropriée. Ma mère me le disait : Pleure pas dans ta soupe, elle sera trop salée.
    Mais larmes étaient-elles si amères que je me délecte d’elles avec morosité ?
    Ma petite voisine qui n’avait pas froid aux yeux mais avait de la peine quand même, préférait les ours aux poupées. Elle en avait de toutes les couleurs. Quand on lui demandait pourquoi, elle daignait répondre parce que le Grizzly.
    Moi, je croyais que c’était une girafe.
    Je ne l’ai toujours pas trouvée au pied du sapin de Noël.😿

  21. Laurence Noyer dit :

    Elle n’avait pas froid aux yeux face aux ours polaires
    Ne craignant pas les icebergs son regard était chaleureux

    Dans le grand nord et l’antarctique pas besoin de double foyer
    Elle savait toujours deviner dans les glaces la bonne optique

    De ses prunelles ardentes fusaient des feux follets
    Transformant les sorbets en îles flottantes

    Sous son regard de braise même la banquise
    Tombait la chemise dans cette fournaise

    De la croûte glaciaire elle avait fait des carrés
    Pour les mettre à dériver jusque dans nos verres

    Avec l’arrivée sur la terre de tous ces consommateurs
    Elle n’avait pas froid aux yeux mais le feu au derrière.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.