421e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Habillez le texte que vous allez écrire sur l’hiver en furetant dans l’armoire aux vieux mots de nos grands-parents : paletot, maillot de corps, chandail, faux col, brodequins, corset, gaine, galoche, bigoudis, pèlerine, souliers, veston, tricot de peau, bas, porte-jarretelles, permanente,  panty, etc.

Bonne imagination et bon Noël

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21 réponses

  1. Malleret dit :

    Habillez le texte que vous allez écrire sur l’hiver en furetant dans l’armoire aux vieux mots de nos grands-parents : paletot, maillot de corps, chandail, faux col, brodequins, corset, gaine, galoche, bigoudis, pèlerine, souliers, veston, tricot de peau, bas, porte-jarretelles, permanente, panty, etc.

    1940

    – Au secours ! Au secours !
    Du bas de l’escalier, je hurle à mon tour en montant le plus vite possible, et manque de tomber. Dans la précipitation, je n’ai pas eu le temps de bien remonter ma gaine, elle est restée au niveau de mes genoux.
    – J’arrive ! Mais qu’est-ce qu’il y a ? Oh non ! et j’éclate d’un fou rire
    – Idiote !
    – Pardon mamy je ne peux pas m’empêcher de rire, tu as lacé ton corset avec la poignée de la fenêtre !
    – J’ai cru que quelqu’un m’avait attrapée !
    Je la libère et la prends dans mes bras pour la consoler. J’imagine son angoisse.
    – Pauvre mamy tu grelottes, tiens mets ton chandail pour te réchauffer. Je vais t’apporter un verre d’eau.
    – Merci chérie, j’ai eu si peur. Ça va mieux… Au fait ma chérie, avant que je n’oublie, dis à Louisette qu’elle recouse le bouton du faux-col de Papy ?
    – Oui, mamina.

    La maison est isolée en pleine campagne, il a beaucoup neigé et me rendre à l’école à cette époque de l’année est très difficile. J’ai beau enfiler un paletot et par dessus une pèlerine qui entrave mes mouvements, j’ai toujours aussi froid. Heureusement avec la semelle intérieure en peau de mouton, au moins mes pieds ne sont plus gelés dans mes galoches.
    Vivement le printemps, un tricot de peau sous la robe, des chaussettes et des souliers suffiront bien.

    2000

    Dis moi mon amour, ne pourrais-tu pas virer toutes ces vieilleries de la penderie ?
    – Ce que tu appelles des vieilleries sont des pièces de collection. Chacune est une histoire à elle seule. D’abord ces brodequins ont foulé la boue des tranchées. Regarde, sur le côté de cette chaussure, il y a un cœur sculpté au couteau avec deux initiales. Mes arrières-grands parents étaient passionnément amoureux. Et ce tricot de corps kaki avec son trou d’éclat d’obus, tu ne le trouves pas touchant ? Je t’accorde le veston qui est resté là sans raison particulière.
    – C’est vrai, c’est émouvant, mais on ne peut pas vivre toujours dans le passé.
    – Les jeter serait oublier ce qu’ils ont souffert.
    – D’accord ! Alors donnant donnant.
    – Qu’est ce que ça veut dire ?
    – Tu vas me faire, en échange, ton plus beau striptease. Je veux tout l’attirail sexy que tu as planqué dans ton armoire : le porte-jarretelles, les bas et le panty et pas de bigoudis ce soir !
    – Quel vieux cochon tu fais !
    – Pourquoi vieux ?

    Peggy Malleret

  2. Michel-Denis ROBERT dit :

    Habillez le texte que vous allez écrire sur l’hiver en furetant dans l’armoire aux vieux mots de nos grands-parents : paletot, maillot de corps, chandail, faux-col, brodequins, corset, gaine, galoche, bigoudis pèlerine, souliers, veston, tricot de peau, bas, porte-jarretelles, permanente, panty, etc…
    – Le gilet jaune, tu le mets à la brocante aussi ?
    – Quel gilet jaune ?
    Depuis deux jours, ils farfouillaient dans la maison pour dénicher la perle rare, le summum, l’article d’accroche qui retiendrait le porte-monnaie d’un chineur généreux, évaluer l’objet à un prix exorbitant, inatteignable, trop haut pour l’acheteur mais pas assez cher pour le souvenir impérissable qu’il représentait. Une contradiction se manifestait.
    Il était plus facile de garder les reliques que de rompre avec les réminiscences. Ca déchire trop le coeur de se séparer de ce qui me rattache à ma famille, se disait Fernand, pensif. Encore un sablier à tourner et on serait déjà en 2019. Mais au fait, le sablier en laiton, où est-il ?
    – Le gilet jaune, tu ne peux pas le vendre sur une brocante, dit Charlotte en ouvrant la porte donnant sur le garage.
    – Je ne le vends pas, qu’est-ce que tu racontes ! C’est le tricot de ma grand-mère. Elle en avait d’autres mais elle gardait toujours celui-là sur le dos. Ce sont de vieux souvenirs.
    Il avait déplier la grande table à tapisser sur laquelle il avait exposé la grosse paire de galoches, le passe-montagne les flanelles et les brodequins, les deux bougeoirs en étain et la pendule au milieu, les deux culs d’obus en laiton, les étriers qui pouvaient servir de serre-livres et puis le veston du grand-père, sa vielle casquette, son képi et son béret.
    – Tu mets tout ça à la brocante ?
    – Je ne sais pas, difficile de choisir.
    – Tu es vraiment trop sentimental, dit-elle essuyant son front de l’avant-bras, les mains noircies de poussière. Après ça, je prendrai une bonne douche. En attendant, j’ai une vieille encyclopédie, avec internet, je n’en ai plus besoin…
    – Tu sais, les clients, ils ont aussi internet.
    – C’est vrai, tu as raison, je vais peut-être la garder.
    – J’ai encore la valise de l’oncle où il avait laissé son casque colonial, à trier.
    – Le fléau, tu le vends aussi ?
    – Quel fléau ?
    – Ben ce truc du moyen-âge.
    – Il n’est pas du moyen-âge, il date de mon grand-père. Tu vas voir ! dit-il en la regardant par-dessus ses lunettes d’écaille. Mon grand-père étendait une bâche, il battait son blé dans la cour avec ce fléau.
    – Ah oui ! Montre-moi !
    – Ben voilà ! Ils s’y mettaient à trois et chacun son tour, chacun son fléau, ils battaient le blé. C’était les premières moiss-bats !
    – Bon ben moi je vais aller battre le fer quand il chaud. J’ai du repassage à faire.
    – A tout à l’heure !
    Et Fernand se replongea dans le tri de son stock de rêveries du passé.
    Tout à coup la silhouette de Charlotte apparut dans l’embrasure de la porte. Fernand ne la reconnaissait pas.
    Avec le casque colonial, on ne lui voyait plus les yeux. Le fichu fuchsia sur le nez lui masquait le reste du visage. Avec le plastron bordeaux elle s’était confectionné des épaulettes sur le gilet jaune de la grand-mère et sur le buste elle avait revêtu le corset rose. Pour le bas elle avait choisi un joli panty à froufrous de grand-mère et les guêtres du grand-père qu’elle avait peine à fermer à cause de ses vieilles galoches.
    – On va au bal ! dit-elle.
    – Chiche !

  3. Blackrain dit :

    En hiver j’adorais aller chez mémé Chardon. Elle me tenait chaud au cœur. Pour moi mémé n’avait pas d’âge. Chaque ride accentuait la sévérité de son visage en lame de couteau. Ses grosses lunettes en écaille lui donnaient un côté maîtresse d’école à la retraite. Mais derrière son air sévère coulait une rivière de bonté. Elle m’accueillait en chandail gris et en bigoudis colorés, défaisait mes brodequins crottés, puis mon veston mouillé qu’une pèlerine usagée n’avait su protéger, pour m’installer au plus tôt devant le feu continu et rougeoyant de sa cuisinière en fonte. Je restais là de longues minutes, en slip et en maillot de corps, à écouter le chant de la bouilloire et à regarder les boulets d’anthracite s’agiter sous les coups de pique feu de grand-mère. Elle m’appelait son petit chat et me couvait de mille attentions. Attention par ci, attention par là. Il y avait plein de meubles chez elle. Des meubles Henri II, sombres et imposants, en noyer. Je ne manquais pas de m’y cogner tandis que mémé esquivait leurs perfides moulures. Même le meuble à tiroirs de la chambre ne me semblait pas commode. Le lit qui trônait dans cette unique chambre était bien trop haut. J’y grimpais avec difficultés mais j’adorais y être emmitouflé sous son volumineux édredon tandis que la pluie clapotait sur le carreau. Depuis le décès de grand-père, mémé ne se vêtait que de noir. Dans le quartier de Fourneyron les têtes s’inclinaient devant le chapeau plat à voilette qui vieillissait en accordéon sur sa permanente blanchie. Elle n’était pas musette, grand-mère, elle préférait le cabas. Elle y déposait le bonjour du photographe, l’araignée du boucher, la miche du boulanger et les crosnes de l’épicier. Chacun y allait de son petit compliment à mon égard, ce qui ne manquait pas de la faire fondre sous son faux col amidonné. La veuve en devenait toute joyeuse. Elle me questionnait souvent sur les parents et ne manquait pas de blâmer leur comportement. Si j’évoquais une main levée de leur part, elle leur tombait sur le paletot lorsqu’ils venaient me reprendre. Le soir, avant de se coucher, mémé ôtait sa gaine, ses bas noirs et son porte jarretelle avec des gestes précis qui me rappelait ceux de ma mère avec son corset à baleines qui emprisonnait son dos bosselé. Moi je refusais la chemise de nuit pour adopter ne garder qu’un douillet tricot de peau. Durant la nuit, mémé dormait toute droite, le dos calé par trois oreillers tandis que je guettais la pendule sculptée de bronze qui ne manquait pas de tintinnabuler toutes les demi-heures. Elle ronflait en toute discrétion, avec juste le tremblement de ses lèvres, afin de ne pas m’éveiller. Tout le long de l’hiver, elle plaçait une bouillotte entre les draps de coton épais pour réchauffer nos places. Je m’éloignais jusqu’au bord du lit pour éviter de toucher ses pieds qu’elle avait souvent glacés. Durant ces hivers passés auprès d’elle je ne me suis jamais senti aussi bien, en parfaite sécurité.

  4. Blanche dit :

    Paletot / pas le taux
    Maillot de pot / maille haut de pot !
    Gilet / Gilles est
    Caleçon / cale son ( pour caler le son des pets ?)
    Brode qu’un
    Sous liés
    Corps sait
    champ d’ail

    Burn à vous,
    Blanche

  5. yvette leleu dit :

    allez écrire sur l’hiver en furetant dans l’armoire aux vieux mots de nos grands-parents;paletot,maillot de corps, chandail, faux col, brodequin, corset,gaine, galoche,pèlerine,souliers, vestons,tricot de peau,bas,porte jarretelles,panty…
    Manon jeune fille de seize printemps , cherche comment elle pourrait faire pour complaire son professeur. L’art lui dit’il est la fonction primaire du savoir s’adapté au besoin du texte, à vous jeune fille de trouvé ce qui va vous manquer pour avoir le rôle secondaire.

    Pince sans rire affublé d’un vieux chandail, d’un faux col, d’un veston pelucheux et de souliers à la mode ancienne, il est plein de suffisance. Manon regarda ses camarades et à leur mine dépités , elle comprit qu’elle n’était pas seule à se posée la même question! Bien pensa t’elle, il veut du vieux, de l’authentique…je sais ou aller. Souriant, elle daigna regarder son professeur. L’air narquois de celui-ci,lui fit comprendre que cet homme n’aimait rien tant que de mettre à mal ses élèves.

    Manon se dit qu’elle était prête à relevé le défi. Le soir venant, les cours de la journée fini…elle se faufila dans les couloirs ou ses camarades semblaient inquiets et parlaient du rôle à venir et surtout de ces vêtements anciens à trouvés. Il faisait déjà nuit, l’hiver était mordant en ce mois glacial de février pourtant, Manon d’un bon pas se dirigea vers la maison de ses grands-parents.

    Le froid lui mordit le visage. Après trois bons kilomètres elle se rassura en voyant la lumière qui brillait à la fenêtre. Se secouant, elle hâta le pas et fini par sonner avec vigueur. Grand-mère Joséphine ouvrit ravie de voir sa petite fille. Elle l’invita à entrée, à se réchauffée tout en lui demandant le pourquoi de sa visite.

    Grand-père Charles de son pas traînant arriva le sourire jusqu’au oreilles. Ah petite, j’ai appelé tes parents,tu peux rester ici ce soir,la neige s’est mis à tombé à gros flocons donc ils préfère que tu soit à l’abri chez nous…cela te va? _Oh oui grand-père, j’ai d’ailleurs quelque chose ç voir avec vous.

    _Dis nous donc ce que tu veux mon petit répondit grand-père Charles. Manon expliqua alors le projet du professeur les mettant au défi de trouvé les vêtements adéquats, pour avoir un rôle dans la pièce.Le rire de ces grands-parents fit sourire Manon . D’un mouvement ample, ils l’invitèrent à les suivre ce qu’elle fit avec un énorme espoir au coeur.

    Au grenier c’est là que Manon découvrit une très vieille malle en bois précieux. _Regarde donc là dedans ma puce dit Joséphine tu trouveras sûrement ton bonheur. De fait, des robes anciennes, des crinolines, des souliers à boucles, des pèlerines dans les tons bruns, des faux cols, des corsets et gaines …porte jarretelles et bas, jupons et jupes longues,petits chemisiers fin en dentelle et un vieux paletot le top du top…si cela ne convient pas à ce vieux grincheux…Manon n’y comprendrait rien!

    Elle prit grand plaisir à tout essayé sous le regard brillant de ses Grands-parents,à travers Manon, ils se revoyaient à une époque ou le port de certaines fanfreluches faisaient des femmes des déesses à admirées. Charles demanda: » Dis moi ma petite qu’elle pièce donc veut’il vous faire jouer? _Une certaine  » la goulue » vous connaissez? Il veut faire genre mélange des genres avec « Roméo et Juliette, un nouveau regard en quelque sorte.

    _La Goulue? Mais chérie cela n’a pas de sens! _Je sais grand-mère mais…c’est son idée le proviseur est d’accord avec lui,les affiches sont prêtes…nous les acteurs nous connaissons nos rôles reste les vêtements et je suis heureuse que votre malle soit une malle au trésor. Mes camarades auront besoin de quelques effets …c’est possible? Bien entendu cela ne dérangea pas ses grands-parents.

    La soirée fut merveilleuse, la neige tomba en flocons épais…le lendemain Marion fut accueillit par ses camarades comme une vraie fée. La pièce malgré le froid cinglant fut une réussite et les vieux vêtements reprirent vie pour plusieurs soirées. Ah la joie des grands-parents voyant leurs petits fils ou filles habillées à l’ancienne mode leur remua le coeur. Comme quoi il faut garder dans une malle quelques vieux horipots …on ne sait jamais.
    sur une idée de Pascal Perrat.
    y-l.

  6. françoise dit :

    Il m’était tombé sur le paletot quand, en maillot de corps, j’ouvrais les volets de ma chambre « encore à moitié endormi « Il semblait ne pas s’être couché car, autant que je m’en souvienne, il portait les mêmes vêtements que la veille : chemise avec faux-col, chandail bleu roi, veston, les pieds chaussés de brodequins.Nous avions fait une partie de poker menteur entre potes et je lui avais mis une veste. Après avoir renversé sa chaise et jeté ses cartes et l’argent qu’il avait perdu sur le tapis de la table, il éiait parti.
    Nous lui trouvions un faux air d’Omar Sharif quand il avait joué le Docteur Jivago .Par contre, la femme qui l’accompagnait et nous avait regardés jouer n’avait rien de Julie christie. Elle avait la taille serrée soit par un corset, soit par une gaine,ou un panty, ses bas tenus sans doute par un porte-jarretelles , habillée d’une robe noire assez quelconque, aux pieds des galoches à talons hauts , avec lesquelles il lui était difficile de marcher avec élégance. Malgré sa pèlerine en fausses peaux de lapin, elle avait l’air frigorifié . D’après les qu’en dira-t-on, elle épongeait ses pertes mais ne voyait guère la couleur de ses gains, à tel point qu’elle avait dû décommander le rendez-vous qu’elle avait pris chez le coiffeur pour une permanente la semaine dernière.
    Il m’injuria, me disant que j’avais triché, menti et que désormais il ne s’assiéra plus jamais à ma table.
    Pour le calmer, je lui proposai d’entrer pour se réchauffer car il faisait un froid de canard et prendre un café. Une heure après on se quittait les meilleurs amis du monde après avoir pris rendez-vous à 21 H pour ce soir-là au Paris Élysées Club,

  7. Jean-Pierre dit :

    La fin de l’année approche, et je vais rendre visite à mon vieux papy. Je ne sais pas quoi lui offrir, car je sais qu’il est totalement imperméable à la magie de Noël : il n’a jamais compris le rôle du gros bonhomme en rouge qui descend par la cheminée, ni des objets inutiles offerts en cadeau sous un faux sapin. Il va falloir ruser.

    — Salut Papy ! As-tu besoin que je fasse des courses pour toi ?
    — Euh ?… quand tu passeras au magasin d’habillement, rapporte-moi un gilet de peau. Le mien est déchiré.
    — Un quoi ?
    — Un maillot de corps, si tu préfères. Le même que celui que j’ai sur moi. Regarde.
    — Maintenant, on dit un T-shirt.
    — Non !!! Pas un « ticheurte » ! Ta sœur m’avait apporté ça le mois dernier, et ça va pas. Y’a des manches, c’est pas ça que je veux.
    — Tu veux quoi, alors ?
    — La même chose sans manches et pas en « Sainte-Éthique ». Je veux du tout coton !
    — O.K. pour un débardeur 100 % coton. De quelle couleur ?
    — Pas de jaune pour mon gilet de peau. Ah ! j’y pense ! Mon chandail est complètement mité.
    — J’avais vu. Tu préfères un pull-over ou un sweat shirt ?
    — Je m’en fous, pourvu qu’il soit en laine ! De mouton. Surtout pas en « poly-festayre » !

    Je savais donc quoi lui offrir pour Noël.
    En attendant, je suis allé me réconforter dans un estaminet mal famé où je me suis accoudé au zinc pour commander deux bières avec faux-col, dont une que j’ai offert à une fille de joie qui portait des bas et des porte-jarretelles.
    Elle a accepté que je lui roule une galoche devant le taulier éberlué de tant d’effronterie de la part d’un blanc-bec comme moi.

  8. Clémence dit :

    Habillez le texte que vous allez écrire sur l’hiver en furetant dans l’armoire aux vieux mots de nos grands-parents : paletot, maillot de corps, chandail, faux col, brodequins, corset, gaine, galoche, bigoudis, pèlerine, souliers, veston, tricot de peau, bas, porte-jarretelles, permanente,  panty, etc.

    Le soleil se levait et jetait ses premiers rayons sur une journée exceptionnelle ! L’excitation était à son comble. Leur jour J était enfin arrivé !

    Elle enfila une robe de chambre et se précipita de l’autre côté de la rue. Elle tambourina à la porte selon leur code. La porte s’ouvrit et il apparut, vêtu d’un pyjama en flanelle où dansaient des dizaines d’oursons. Il passa sa main dans les cheveux en broussailles et caressa ses joues râpeuses. Un haussement des sourcils révéla un regard noisette.
    – Alors, pépia Ma’ Yodecor, t’es prêt ?
    – Oui, enfin, oui, je crois, lui répondit Pa’ Leto.
    – Tu me laisses entrer ? J’ai pas envie de geler sur le pas de ta porte, enchaîna Ma’ en le bousculant pour se précipiter à l’intérieur.

    Après un coup d’œil circulaire dans le séjour, elle s’écria :
    – Pa’, tu n’as pas encore fait tes bagages ?
    – T’inquiète, ça ira vite, lui répondit-il en lui prenant la main et en l’entraînant vers la chambre.

    Le pyjama tomba sur le sol, et Ma’ resta bouche bée devant ce corps qui défiait l’esthétique du David de Michel Ange. Pa’ se planta devant la commode aux multiples tiroirs. Il ouvrit celui du dessus. Sa main dansa sur une série de couvre-chef et s’empara d’un passe-montagne en alpaga noir. Il le jeta dans un sac de voyage. Il ouvrit le deuxième tiroir et le manège recommença. Il s’arrêta sur une écharpe de soie bleu nuit. Elle rejoignit le passe-montagne. Il ouvrit le troisième tiroir et …
    – Dis, Pa’, il va continuer longtemps, ton petit manège ?
    – Je m’applique, Ma’, je m’applique. Tu vois, ce système est génial, je me suis inspiré de KonMari !
    – Ah, encore une de tes con….se renfrogna Ma’ Yodecor.
    – Viens ici, que je t’enlace, ma Tendresse, comment veux-tu ? Tu occupes toute la place dans mon coeur…
    – Je t’adore, minauda-t-elle… allons, pressons, andiamo !

    Pa’ Leto empoigna son bagage d’une main, sa Belle de l’autre et ils traversèrent la route. A peine entrés dans le hall, elle laissa glisser sa robe de chambre en pilou et le spectacle fut éblouissant. Des jambes de gazelles, une croupe callipyge, une silhouette étourdissante. Elle saisit la main de Pa’ et l’entraîna vers la chambre.
    Un vieux sac de cuir était posé sur le lit. Elle se dirigea vers le dressing.
    – Regarde, lui dit-elle avec le regard qui pétillait. Quatre portes pour les quatre saisons et des compartiments à volonté. Chaque coffret contient une tenue complète, déclinée en camaïeu. Pas besoin de KonMari.

    Ma’ enfourna quelques boîtes. Elle était satisfaite. Enfin, pas tout à fait, car elle était encore nue. Elle hésita puis, agitant une baguette magique imaginaire, elle se transforma en adorable bergère. Cotillons simples et souliers plats.

    Un dernier coup d’œil à l’horloge.
    – Prêt ? Pas de regrets ?
    – Ready ! Go !
    – On a rien oublié ? La carte ?
    Les cloches sonnaient à toute volée et les deux silhouettes disparurent au bout de la rue. Lui, une houppelande jetée sur les épaules, elle, une longue cape rouge à capuchon fourré de vair.

    Le village ne fut bientôt qu’un minuscule point, cerné d’un lacet d’argent. Les forêts de feuillus cédaient leur place aux sapinières noires et denses. Les routes, longues et droites quittèrent leur géométrie parfaite pour partir à l’assaut des hauteurs, en sinuant et épousant les courbes de pierres grises.
    – Stop, t’exagères, Ma’. Tu plagies !
    – Comment, ça, je plagie ? couina Ma’.
    – Oui, tu plagies, Achille… à moins que ce ne soit Agathe, bref, l’un de deux a déjà écrit ça il y a peu….gronda Pa’.

    Au fil des heures, l’entente parfaite se délitait. Ils se disputèrent à propos de la carte choisie, de l’itinéraire, des escales, de leurs intentions…
    – Tu persistes dans ton projet ? demanda tout à coup Pa’.
    – Oui, et je signe. Vrai qu’ils sont grands, mes quatre Dalton, mais ils ont gardé une âme d’enfant. Et ils croient encore au Père Noël ! Faut bien que j’exauce leurs vœux, non ?
    – Pas faux, continua Pa’. Moi aussi je me suis engagé envers mes sept nains, et plus particulièrement envers le denier, le Petit Poucet ! Je lui dois bien cela après avoir voulu….
    – Chut, murmura Ma’ en mettant le doigt sur la bouche. C’est de l’histoire ancienne.

    Cette triste évocation les incita à cesser leurs mesquines hostilités. Les heures passaient. Les cristaux de neige commencèrent leur danse hypnotique….
    – Tu ne vas pas recommencer à…
    – Sorry, I’m sorry, so sorry, chantonna Ma’, imitant l’accent de Brenda.

    Perdus dans leurs pensées, il ne virent pas le loup s’approcher d’eux. Il était en piteux état. La tête noircie et le pantalon en lambeaux.
    – Pitié, gémit-il en courbant l’échine…
    Ma’ implora Pa’ du regard et Pa’ laissa parler son grand cœur. Il retira ses braies et les offrit au carnassier dépité qui, d’un coup, hurla sa joie. Et le périple continua.

    A peine remis de leurs émotions, une plainte surgie d’un buisson stoppa leur marche. Une jeune fille à la robe déchirée tordait un mouchoir de dentelle…
    – Qu’avez-vous, ma Belle à tant pleurer, s’enquit Ma’.
    – C’est ma belle-mère ! Elle veut ma mort et le chasseur m’a dit de me sauver…
    – Allons donc, toutes les mêmes, ces marâtres , s’exclama Ma’, en dégrafant sa cape rouge et la posant délicatement sur les frêles épaules.
    – Filez par là, lui conseilla Pa’, nous avons vu une maisonnette au toit de pain d’épice…

    Ils se serrèrent dans les bras et ils continuèrent leur périple. La jeune beauté, vers la maisonnette, Pa’ et Ma’ vers Rovan…
    – Montre la carte, demanda Pa’ qui commençait à avoir des doutes sur l’itinéraire.
    Ma’ tendit son bras sur lequel elle avait dessiné la carte. Pa’ poussa un cri d’horreur ! Le frottement de la manche du chandail avait tout barbouillé ! Au même instant, trois petits cochons, tout roses et tout nus, déboulèrent en demandant de l’aide.
    – Nous n’avons plus rien, couinèrent-ils, notre maison a brûlé. Sinistre total !
    N’écoutant que leurs bons sentiments, Pa’ Leto et Ma’ Yodecor leur tendirent des poulaines, des camisoles, des braies, des mitaines.
    – Ça vous convient ?
    Ils s’enfuirent en rigolant, leur queue tire-bouchonnant avec frénésie.

    Alertée par ce remue-ménage, Blanchette arriva en sautillant, suivie de Hansel qui tenait Gretel par la main. Cendrillon fermait la marche alors que le Chat Botté pourchassait Javotte et Anastasie. L’ogre pouvait aiguiser son couteau !

    Adieu chainses, chausses et pourpoints. Adieu, corsets, bas de soie, cottes et mantels…
    En quelques minutes, Pa’ Leto et Ma’ Yodecor se retrouvèrent nus comme des vers. Il ne leur resta qu’une couverture thermique pour terminer leur expédition dans le Grand Nord. Pris d’un fou-rire, ils s’enlacèrent, se couchèrent sur un lit de mousse et ….

    Non, non, ce n’est pas ce que vous imaginez ! Ils s’endormirent. Rêvant du village du Père Noël, des jouets qu’ils choisiraient pour leurs gamins, du plaisir à les déposer au pied du sapin, près de la cheminée où flamberaient de belles bûches, de rires qui fuseraient dans la maison…

    Ce fut un coup de feu qui les réveilla.
    Ils écarquillèrent les yeux.
    – Tu ne trouves pas qu’il a une drôle d’allure, ce sapin ? s’inquiéta Ma’
    – Et la neige ? Tu as vu la neige ? On dirait….on dirait… soupirait Pa’ qui ne trouvait pas les mots.
    – C’est pas un sapin, ça, c’est ….un palmier !

    Ma’ se leva, étira ses bras vers le ciel, dénoua sa longue chevelure blonde et fit quelques pas de danse sur le sable. Pa’ était assis et l’admirait.
    Au loin, quelques accords de guitare et une voix langoureuse s’échappèrent d’une cabane de pêcheur.
    ….« Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés… »

    © Clémence.

  9. iris79 dit :

    Habillez le texte que vous allez écrire sur l’hiver en furetant dans l’armoire aux vieux mots de nos grands-parents : paletot, maillot de corps, chandail, faux col, brodequins, corset, gaine, galoche, bigoudis, pèlerine, souliers, veston, tricot de peau, bas, porte-jarretelles, permanente, panty, etc.

    Je frappai mais elle ne m’entendit pas. Je me résolus à pousser la porte lentement pour ne pas l’effrayer. Elle arrivait vers la porte d’un pas chancelant. Le regard hésitant s’anima au son de ma voix.
    « -Bonjour Mémé
    -Ah ça toi ! Ça fait longtemps !
    Je finis d’entrer et la suivit au salon de sa petite maison qui n’avait plus rien à voir avec le corps de ferme dans lequel je passais mes vacances autrefois. Je pris place sur le canapé et elle reprit la sienne tant bien que mal dans son fauteuil. Ses 92 hivers commençaient depuis longtemps à lui peser. Mon regard s’arrêta sur son chandail d’un autre âge mais toujours aussi élégant. Jamais je n’avais entendu le mot « pull » dans sa bouche ! Je l’avais toujours connu coquette, avec un goût sûr pour s’habiller malgré les travaux harassants du quotidien qui était le sien. Je la revis un instant, chaussée de ses vieux sabots, un paletot négligemment posé sur ses épaules pour aller ramasser les œufs.
    Cette visite traditionnelle de Noël me permit de lui glisser une question que je n’avais jamais osé poser, je ne sais pour quelle raison.
    -Mémé, c’est quoi ton plus beau souvenir de Noël ?
    -Oh tu sais, c’est simple. C’est quand quelques jours avant, ton grand-père, ton père, tes oncles et tantes se couvraient chaudement avec leurs maillots de corps, leurs chandails, leurs vestons et qu’ils partaient en forêt pour aller chercher le sapin. Puis le soir, chacun déposait ses souliers que moi ou eux avaient bien ciré, au pied du sapin. On mettait nos habits du dimanche. Ton grand-père passait un faux col qui lui donnait l’air au moins pour la soirée d’un notable ! Je sortais ma gaine que je ne pouvais pas mettre le reste de la semaine, tu imagines dans les champs ! On faisait une veillée puis au petit matin, les enfants découvraient leur cadeau. Oh tu sais on ne roulait pas sur l’or alors c’était souvent des oranges quand on en trouvait et des habits, des tricots de peau, des galoches neuves.

    -Et toi ? Qu’avais-tu comme cadeau ?
    -oh moi, les années fastes, une nouvelle pélerine, des pantys en dentelles, même une fois un porte jarretelles !
    Ces yeux riaient tournés vers hier.
    -Bon, tu penses bien que les corsets et autres fanfreluches de la ville n’arrivaient pas jusqu’à moi. Qu’est-ce que j’en aurais fait d’ailleurs…
    Puis son regard se voila.
    -Oui, tu vois, c’est ça mon plus beau souvenir de Noël. C’est celui que je revis le soir en ce moment avant de m’endormir. »

  10. Catherine M.S dit :

    Conte d’hiver et d’aujourd’hui

    Moi, petit renne des neiges,
    Sans papa ni maman pour m’accompagner
    Tous les jours je les regarde passer
    Les écoliers
    J’aime bien les voir sautiller main dans la main
    Je m’amuse à les compter
    Un, deux, trois …jusqu’à vingt
    Ils sont presque tous habillés pareil
    Une pèlerine bleu marine
    Des bas gris souris
    Des galoches cirées qui brillent sous le soleil
    Et sur la tête tous les rubans du costume Sami
    Aux couleurs de la Laponie
    J’aimerais bien en mettre moi aussi
    Mais sur mes bois, qui me les attacherait ?
    Papa, maman ont disparu quand j’étais tout petit
    Et je n’ai jamais eu de copain de traîneau
    – Eh toi, tu pourrais nettoyer tes sabots
    Avant d’intégrer le troupeau !

    Alors je préfère me rapprocher des petits esquimaux
    Ils me font rire à s’embrasser
    Nez à nez
    Un jour, peut-être, ils voudront bien m’adopter
    Je vais prier les étoiles dans le ciel
    Pour exaucer mon vœu de Noël …

  11. Nadine de Bernardy dit :

    Campée devant son armoire,Elisa Leroux encore en pyjama,hésite.Elle doit se trouver une tenue pour cette soirée de la Saint Valentin.
    Jupe culotte,robe chasuble,pantalon pat’d’éph?
    Elle opte pour la chasuble avec un chemisier au col en pelle à tarte, jabot et poignées mousquetaire.Elle sort du tiroir des socquettes blanches qui iront très bien avec ses ballerines vernies.
    Elisa imagine la coiffure en choucroute crêpée et fortement laquée qu’elle se fera.Elle espère ainsi remporter un certain succès.
    Quelques heures plus tard, fin prête,elle pose délicatement un foulard sur ses cheveux empesés,se noue un cache col autour du cou,enfile des moufles,son manteau trois quart. La voilà satisfaite.Sans doute aura-t-elle un peu froid aux jambes mais le taxi l’attend en bas qui la dépose devant chez Samuel,l’ organisateur de la soirée.
    Elisa sonne,un valet en livrée lui ouvre la porte.
    Un instant d’hésitation,ils se dévisagent en silence,il la conduit au salon.
    Celui ci est occupé par des femmes en robes à panier,jupes à vertugadin,crinolines,d’hommes en pourpoint,redingotes à brandebourg,hauts de chausses et fraise autour du cou.
    Un peu perdue, elle cherche Samuel du regard,celui ci vient vers elle,engoncé dans une armure.Il relève la visière de son heaume,pleurant de rire.
    « Salut belle anachronique,il semblerait que tu te sois trompée d’époque,les sixties c’était la dernière fois!Mais reste, tu fait très exotique,viens boire un bon hanap d’hydromel qui te fera oublier cette mésaventure,d’ailleurs tu es superbe »

  12. Sylvianne Perrat dit :

    Il est là. Je le sens. Tapi, il se prépare. Bientôt, il plaquera son manteau blanc sur le sol. Je me fais une raison.
    J’ouvre ma penderie. Je vais remiser robe légère, corsages à fleurs et nus-pieds. Je vais au grenier chercher cette malle. Une malle d’hiver.
    Elle sent la naphtaline. Avec plaisir, je retrouve ma pèlerine noire et élimée. Je sors 3 chandails. Une paire de moufles. Au fond, mes vieux souliers vernis feront une nouvell e fois l’affaire. Il suffira d’y mettre des fers.
    Je dégote au fond deux paires de bas et mes porte jarretelles. Une contrainte… Finies les jambes nues au soleil.
    Mes vêtements d hiver sont i nusables mais lourds. Je n’aime pas l’hiver. On est serré, coincé.
    Mon seul plaisir est de recoiffer mon béguin bleu tricoté par ma mère.

  13. Ophélie E. dit :

    Marylou et Fabien se creusaient la tête depuis huit jours pour savoir comment se déguiser pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. L’an dernier le thème imposé était les personnages de dessins animés. Quelle plaie pour elle de se retrouver en Petite sirène avec sa queue qu’elle avait mis trois jours à confectionner et qui s’était désagrégée au fil de la soirée. Fabien ne s’était pas tant embêté à se grimer en pirate avec un bandeau sur l’œil gauche qui le gênait pour voir où il mettait les pieds. Et que dire du crochet qu’il avait eu la bonne idée de scotcher à sa main droite qui l’empêchait d’attraper les coupes de champagne. Il se jurait que l’on ne l’y reprendrait plus. Cette année le thème était au vintage vestimentaire. Après de multiples recherches, ils finirent par trouver les habits adéquats. La soirée se déroula comme les années précédentes. Les invités se congratulaient sur leur imagination respective puis Marylou constata que l’ambiance n’était pas au rendez-vous. Comme d’habitude, pensa-t-elle. À quatre heures du matin exténués ils rentrèrent chez eux.

    – Viens ici ma petite coquine, susurra Fabien. Nous allons terminer la fête. Ton décolleté damnerait un saint.

    – Je te plais comme ça ! roucoula Marylou. J’ai bien vu que tes amis appréciaient eux aussi.

    – Wouais, j’ai vu ça. Elles avaient de ces tenues dans les temps, bougonna-t-il.

    – Toi avec tes brodequins, ton chapeau gibus, ta redingote et ton lorgnon tu me fais penser à un gentilhomme de romans.

    – J’adore ta permanente, dit-il taquin en lui ébouriffant les cheveux. Hier tu étais trop drôle avec tes bigoudis.

    – Je les ai trouvés dans chez ma mère. Je me rappelais quand elle se faisait des mises en plis et qu’elle mettait un filet par-dessus les rouleaux. Je ne te dis pas ma honte une fois quand elle a ouvert à mon petit copain avec cet échafaudage sur la tête tout en resserrant la ceinture sa robe de chambre en pilou.

    – Mais c’est quoi ce binz ! s’énerva-t-il après avoir dégrafé la robe à la grecque de sa chérie.

    – Eh ben, c’est une gaine, je l’ai trouvée dans la malle de ma grand-mère. Elle est baleinée pour faire une taille de guêpe.

    – Une taille de guêpe ! s’étonna-t-il. T’as vu ta touche avec ça. C’est un véritable tue-l’amour ce truc. Je croyais que les femmes avaient des bas et des porte-jarretelles dans les années folles.

    – Et toi t’étais obligé de pousser les détails aussi loin ! C’est quoi ces fixe-chaussettes, ce slip kangourou et ce tricot de peau ?

    Le lendemain matin, après avoir avalé un Alka-Seltzer et autre citrate de bétaïne pour se remettre de leur folle nuit à l’hôtel du cul tourné, tous deux convinrent que c’était la dernière fois qu’ils participaient à de telles stupides puérilités.

    Joyeuses fêtes à toutes et à tous.

  14. Christophe COUSIN dit :

    Je l’avais trouvée un peu pâle, tôt dans la matinée, lorsqu’elle avait quitté la ferme. Elle avait traversé le bas de la lande gelée, contournant le champ d’ail en jachère. Elle partait au marché, ses quelques sous liés dans la petite bourse que je lui avais offerte. Sur le chemin creux s’enfonçant sous les frondaisons dénudées des saules, elle ressemblait à ces pèlerines en procession qui vont à Compostelle et s’arrêtent parfois au village pour demander l’aumône. Je ne me doutais pas, lorsque son corps s’est effacé dans la brume, que je la voyais vivante pour la dernière fois. Sa compagnie avait toujours été un régal aux champs, toujours gaie, ne rechignant pas à l’ouvrage . Elle n’était certes pas très solide, mais si habile en toutes choses, de ces artistes qui vous brodent quinze chemises à vos initiales en une veillée, je porte encore fièrement les volutes de ses F au col … J’ai enfermé dans la grange le salaud qui me l’a prise.

    – Sur la pauvresse ton vice s’est abattu sans pitié. Tu ne dis rien, c’est un aveu. Je te connais depuis si longtemps, nous t’aimions, je ne sais pas sur quelle pente ignoble ton âme a glissé vers cette abjection. Tout-à-l’heure tu vas mourir. Tu ne dis rien, voilà que tu pleures. Je t’interdis de la pleurer. Je referme la porte, j’arrête, elle mérite mieux que tes pleurnicheries.

    Dieu aide-moi à trouver la force vengeresse. Comment m’y prendre, je ne m’y entends guère en assassinat. Pour châtier les mains qui ont étranglé ma belle, je vais d’abord le battre à coups de trique aux deux paumes, jusqu’à ce que ses mains se disloquent. Et puis, à mon tour, je vais serrer, je vais étrangler. Cette nuit , il me faudra creuser dans ce sol gelé la sépulture qui m’aille aux deux corps, pour elle la plus douce, dans la prairie où le printemps viendra la fleurir, pour lui la plus ombragée et perdue, qu’aucune aube jamais n’éclaire l’hiver éternel de son âme perdue.

  15. Christophe COUSIN dit :

    Allez, un petit « Ou est Charlie » littéraire pour Noël !

    Je l’avais trouvée un peu pâle, tôt dans la matinée, lorsqu’elle avait quitté la ferme. Elle avait traversé le bas de la lande gelée, contournant le champ d’ail en jachère. Elle partait au marché, ses quelques sous liés dans la petite bourse que je lui avais offerte. Sur le chemin creux s’enfonçant sous les frondaisons dénudées des saules, elle ressemblait à ces pèlerines en procession qui vont à Compostelle et s’arrêtent parfois au village pour demander l’aumône. Je ne me doutais pas, lorsque son corps s’est effacé dans la brume, que je la voyais vivante pour la dernière fois. Sa compagnie avait toujours été un régal aux champs, toujours gaie, ne rechignant pas à l’ouvrage . Elle n’était certes pas très solide, mais si habile en toutes choses, de ces artistes qui vous brodent quinze chemises à vos initiales en une veillée, je porte encore fièrement les volutes de ses F au col … J’ai enfermé dans la grange le salaud qui me l’a prise.

    – Sur la pauvresse ton vice s’est abattu sans pitié. Tu ne dis rien, c’est un aveu. Je te connais depuis si longtemps, nous t’aimions, je ne sais pas sur quelle pente ignoble ton âme a glissé vers cette abjection. Tout-à-l’heure tu vas mourir. Tu ne dis rien, voilà que tu pleures. Je t’interdis de la pleurer. Je referme la porte, j’arrête, elle mérite mieux que tes pleurnicheries.

    Dieu aide-moi à trouver la force vengeresse. Comment m’y prendre, je ne m’y entends guère en assassinat. Pour châtier les mains qui ont étranglé ma belle, je vais d’abord le battre à coups de trique aux deux paumes, jusqu’à ce que ses mains se disloquent. Et puis, à mon tour, je vais serrer, je vais étrangler. Cette nuit , il me faudra creuser dans ce sol gelé la sépulture qui m’aille aux deux corps, pour elle la plus douce, dans la prairie où le printemps viendra la fleurir, pour lui la plus ombragée et perdue, qu’aucune aube jamais n’éclaire l’hiver éternel de son âme perdue.

  16. durand JEAN MARC dit :

    Qui n’a pas rêvé de réunir sa famille, un soir de Noël. C’était mon cas. J’avais hérité de cette grande masure, les pieds dans l’eau, le grenier dans les étoiles d’araignées. Avec cette immense cheminée, son petit banc de pierre, sa capacité à brûler le sapin entier des disparus.

    Chacun y avait déposé l’ habillement de son pied. Papa ses mocassins de musardeur, Maman ses bottines baguenaudeuses de tortilles. Et ma soeur, ma soeur… ses péniches de barbacoles à grandiloquer l’enseignement. Moi, petit fripon de la querelle, j’avais laissé traîner mes savates, les hardes fatiguées d’un semblant de combat.

    Les grands parents survivants de deux guerres, trois accouchements et vingt-deux petits boulots partageaient les mêmes écrase-merde du passé. Les talons de leurs pieds étaient encore en bois.

    Un grand oncle savetier puait bon le cuir et le vin blanc. Son pied bot l’avait orienté et son drôle de croquenot nous interpellait.

    Les cousines tendaient de la ballerine, petits rats évincés, bachelettes d’un futur célibat, pignoteuses de poutres, vierges intermittentes.

    Avec les cousins, on tirait plus vers la babouche, ça janotait ferme au bord des paliers, ça volait et ça tondait les œufs, défi insurmontable d’exister.

    Une vielle tante escaladait quotidiennement son escarpin scabreux. C’était une arsouille du sentiment, elle piquait fort de l’aiguille de son talon.

    Mais tous était là, comprimés autour d’un souhait, un dernier cadeau pour la route, un partage prolixe.

    Certains dépareillés ou moisis ou poussiéreux ou éventrés des souris.

    Je les avais rangés selon mon ordre des absences ou des disparitions, j’avais allumé la cheminée. Le feu allait gargouiller toute la nuit de mon sommeil.

    Demain resteraient quelques braises de la fête…et je balancerai tous ces souvenirs pompeux, ces charentais, ces charentaises, ces têtes de mules…tous les chausse-trapes du passé.

  17. Camomille dit :

    – J’ai froid….
    – Mets ton chandail
    – J’ai froid…
    – Mets des bas
    – J’ai froid…
    – Mets ton paletot
    – j’ai froid….
    – Mets ta pèlerine
    – J’ai froid….
    – Ha ! Mais tu es malade ?
    – Non….
    – Alors, que veux-tu que j’y fasse à la fin ?
    – Que tu m’entrouvres ton cœur MAMAN !

  18. MF Morel dit :

    Il faisait un froid tel que même les caribous restaient terrés dans leurs gîtes. Maria Chapdelaine se réveilla, claquant des dents. Le feu était mort pendant la nuit et les fenêtres de sa cabane au Canada, couvertes de givre, renvoyaient une pâle lumière scintillant d’éclats adamantins.

    Son François courait les bois, comme à son habitude. Il avait décidé d’aller jusqu’aux abords du lac Saint-Jean, et il devait revenir le soir même. Maria l’attendait avec impatience, bien décidée à fêter son retour. Mais, avant de s’y préparer, il lui fallait sortir, aller jusqu’au bûcher, ramener une provision de bois suffisante pour tenir jusqu’au lendemain et alimenter un feu joyeux dans la cheminée, devant laquelle François, son paradis à elle, et elle pourraient se réchauffer sur leur grande peau d’ours.

    Elle enfila sa longue culotte en tissu épais et rêche, ses bas de laine laids mais si confortables, son pantalon de coutil et par la-dessus, le jupon épais en bure, qu’elle n’enfilait que lorsqu’il faisait très froid. Ensuite, elle revêtit une chemise en droguet puis elle s’emmitoufla dans le vieux paletot de François, puis dans une grande pèlerine. Ainsi accoutrée et ses galoches aux pieds, elle avait l’air d’une bonbonne. Elle en rit toute seule en se mirant devant la glace de l’armoire, puis pirouetta en chantonnant la rengaine à la mode :

    « Je porte aussi de longs bas noirs
    Des dessous qui laissent voir
    Mille choses blanches et roses
    Dans un frou-frou de satin, de linon
    Sous ma guêpière et mes longs jupons »

    Oui, ce soir, ce soir, c’est ainsi que tu me verras ce soir … dit-elle en ouvrant la porte et en recevant en pleine figure la bourrasque qui se déchaînait au dehors.
    Frissonnant, elle se hâta de rentrer son bois, ordonna un bon feu, puis s’activa à son repas de fête, un ragoût de renne, plat dont François raffolait. Ensuite elle prépara un caribou, mélangeant avec adresse vin rouge, whisky, sirop d’érable, une touche de cannelle, quelques clous de girofle. Elle posa la gamelle près du feu et la réchaufferait dès son arrivée.
    Oui, dès son arrivée ! elle vivait déjà ce moment magique et s’imaginait retirant paletot, maillot de corps, chandail, brodequins, frottant avec tendresse le corps dénudé de son François pour le revigorer ….
    Alors elle se prépara pour sa fête amoureuse et enfila tour à tour les fanfreluches de la chanson. François n’allait pas tarder, d’ailleurs elle entendait du bruit dans la cour.
    Elle se précipita, ouvrit la porte à la volée, prête à se jeter dans les bras de son homme, mais …. ce n’était pas lui. A sa place, un trappeur, qu’elle connaissait vaguement et qui la regarda surpris et admiratif, mais triste en même temps, si triste.
    Maria aperçut le traîneau dans la cour. Il y avait un corps. Elle comprit immédiatement. Son regard affolé accrocha les yeux de l’homme, qui triturait son bonnet, si gêné, si malheureux …
    – François ?
    – oui, madame. Quand on l’a retrouvé, son corps était déjà gelé.

    (En hommage à Louis Hémon)

  19. Grumpy dit :

    Riton a 12 ans, déjà un petit homme. Un petit dur aussi et il le faut bien : 3km aller et autant retour pour se rendre à l’école. Il préfère à la route le raccourci du chemin à travers la forêt. A la première chute de poudreuse, le Père y a passé le traîneau tiré par le mulet, ainsi la trace est faite pour l’hiver, elle gèlera et sera entretenue par son piétinement quotidien.

    Il adore passer par là Riton. Il cherche si depuis la veille de nouveaux animaux sont venus fouir une éventuelle nourriture. Traces de coqs de bruyère, grives, écureuils, le plus facile à repérer, c’est le renard, on piste facilement son cheminement, ses arrêts hésitants, les terriers qu’il a reniflés, l’empreinte figée dans la neige dessinée par sa lourde queue.

    Et quand par hasard un blanchon sort de son terrier et zigzague au loin à toute allure de bond en bond, droites les oreilles, c’est le bonheur. C’est si rare ! Riton ne résiste pas au geste, il mime le chasseur épaulant et crie pan, et pan et pan …

    A mi-chemin il s’arrête devant la maisonnette, il appelle son amie Zozette (Josette car il a un petit ceuveu sur la langue) ils poursuivent le chemin de compagnie.

    Ils sont vêtus bien chaud tous les deux, cet hiver 56 est raide, très raide, à partir de décembre on ne rigole pas dans cette vallée montagnarde, ça c’est le privilège des skieurs, il y en a peu, ce sport n’est pas encore à la mode.

    D’habitude sa Mère n’ajoute la lourde pèlerine à son harnachement que les jours de pluie, cette année, dès Noël, elle n’a pas été superflue.

    Dans la maison la chaleur est un peu juste malgré le poêle à bois et ses rond d’aciers qui diffuse autant qu’il le peut. C’est Riton qui est chargé de la corvée de bois de retour de l’école, il prend ce rôle très au sérieux, ça soulage le Père.

    Dur de se tirer du lit si tôt le matin. Une toilette de chat et puis on enfile les couches de coton et de laine. Le tricot de peau, le slip pas très net, le chandail col roulé en laine chiné un peu usé aux coudes, le grand frère l’a déjà porté. Pareil pour les culottes courtes lustrées aux fesses, le pantalon long n’est de mise qu’après soit la communion, soit le certificat, tout dépend de la famille selon qu’elle pratique ou pas.

    Heureusement de grandes chaussettes, montant jusqu’au-dessous du genou. Maman les a tricotées aux quatre aiguilles, on aurait dit qu’elle jouait au Mikado. Elles s’usent vite, alors quand le trou est là, il lui dit qu’il a une ‘patate’ au talon, elle s’empresse de sortir son œuf en bois et son aiguille de la boîte à ouvrage et a tôt fait de faire la reprise. Ce n’est pas encore cette fois qu’il en aura une paire neuve … Il s’en moque bien et enfile son épais veston qu’ensevelira la pèlerine une fois le cartable accroché aux épaules. Il aura l’air d’un petit bossu.

    Mais avant, il a fallu mettre les godillots, le grand frère les ayant eux aussi portés avant lui, ils ne lui ont jamais fait mal et s’ils ont tant duré, c’est que le Père les avait ferrés, comme le mulet. Le bonnet avec des oreilles se nouant sous le menton et les moufles apportent le dernier complément. Et voilà, c’est parti !
    Noël approche, Riton est content. La tante ‘Zuliette’ vient toujours passer cette fête à la maison. Il se réjouit d’avance du spectacle que grandissant, il apprécie chaque année un peu plus à sa juste valeur.

    Elle est belle Zuliette, grande, fine, câline, rieuse et élégante. Elle est toujours très chic, du vernis, du rouge, de la poudre, du parfum, la mise en plis aux crans impeccables. Elle dit qu’elle est obligée d’être tirée à quatre épingles, que c’est à cause de son travail, elle est vendeuse à la ville chez les Dames de France. Il ne comprend pas bien ce qu’elle veut dire. Comme si on allait le lui reprocher alors qu’elle nous fait le spectacle.

    Et lui, le spectacle, il en profite. La maison est petite, ils partagent la même chambre. Il se couche tôt le soir, ne dort que d’un œil et d’une oreille, les deux autres restant cachés sous le traversin.

    Elle arrive après la veillée et se déshabille. La jupe glisse au sol, apparaît une suave et satinée combinaison, pas de corset, elle en a porté un petite, on craignait la scoliose, c’est pour ça qu’elle se tient si droite mais il y a longtemps qu’elle l’a jeté aux orties.

    Soutien-gorge de satin piqué très pointu, rose chair, culotte assortie montant jusqu’à l’intriguant nombril. Et par-dessus, une drôle de ceinture d’où pendent des élastiques et des crochets attachant les bas.

    Ah ! ces bas … ce sont eux qui le remuent le plus jusqu’à l’émotionner. Il adore quand elle les défait et les enlève voluptueusement en les roulant le long de sa jambe, et encore plus quand elle les enfile de la même manière, se penche pour les attacher et lui demande alors de vérifier du haut en bas si leurs coutures sont bien droites.

  20. laurence noyer dit :

    Si l’été est la saison des vacances…

    L’hiver fait son entrée au grand bal des saisons,
    Et sur son vingt et un, se met en condition
    On lui donne 3 mois au plancher du bastringue
    Pour présenter au monde sa collection de fringues

    Caraco empesé, fripes amidonnées
    Il blanchit ses étoffes sur le sol délavé
    Il a les oripeaux les plus courts de l’année
    (Les trousseaux s’allongeront pour la danse de l’été)

    L’automne a remballé ses parures vermeil
    Et mis à la patère ses sautoirs en soleil
    Pour que l’hiver accroche tous ses colliers d’argent
    Ses camées, ses dentelles, et ses casaquins blancs

    Il n’est pas temps perdu, ce vivant hivernage
    Mais l’heureuse occasion d’un fécond fagotage
    Les soirées se tricotent des écharpes plus noires
    Et des tapis de pluie présentent leur miroir

    L’hiver en un trimestre se refait une beauté,
    Il refait les ourlets des nippes lacérées
    Revêt son pourpoint d’or, endimanche la terre
    Et prépare la valse d’une pâle lumière.

    … l’hiver est la vacance des saisons.

  21. Souris-Verte dit :

    🎅 LA BOÎTE À SOUVENIRS 🐀

    Victoire regarde nostalgique son album de photos.
    Toute la famille, sur plusieurs générations est réunie autour de Gaspard, le sapin merveilleusement décoré. C’était les enfants qui l’avait baptisé ainsi quand ils tournaient en ronde autour de lui.
    De tous, il est l’unique survivant.

    Victoire est encore jolie, mais plus fragile, elle se meut avec lenteur, presque, elle ne peut plus bouger.
    Blottie au fond de son fauteuil elle s’évade, ferme les yeux pour aller plus loin, plonge dans l’armoire aux souvenirs.
    Elle voit l’arbre qui depuis des années et des années est replié, caché sous un linge dans un coin. Il lui vient alors l’idée de le décorer.
    Lui-même est le descendant de la longue lignée des sapins pliants, allemands d’origine et en plume d’oie qui avaient fait le bonheur des petits appartements.
    Victoire vient d’enlever le jupon à crinoline qui le recouvre, il se sent nu du tronc, ramène et croise ses branches vert- passé pour cacher sa nudité.
    Comme dans le temps, elle emballe le pied d’une culotte fendue à dentelles. Le sapin ému se penche et se souvient des fesses que la gamine mutine montrait à ses cousins en riant.
    Guipures et bas résille de couleurs s’enroulent en guirlandes autour des branches.
    C’est alors qu’au fond du tiroir aux merveilles, la costumière découvre des porte-jarretelles assortis et coquins qu’elle s’amuse à enlacer en festons.
    Tout au fond de sa boîte à souvenirs, elle en trouve une en fer et à savon qu’elle ne connait pas.
    Serait-ce un trésor ?
    Avec précaution elle l’ouvre, une suave odeur de muguet s’en échappe. Sur le dessus sont couchées les décorations de pépé. A côté sur un coton doux, serrées l’une contre l’autre, deux photos en médaillons de ses grand-parents qui, dans leur cadre doré la regardent en souriant.
    Ils sont trop beaux et, coquine, c’est aux porte-jarretelles qu’elle va les accrocher.
    Victoire s’amuse du bon tour qu’elle leur a joué.
    Victoire a dix ans!
    Dans la penderie, sont suspendus aux cintres, des falbalas et des robes à froufrous, souvenirs de sa cousine danseuse. Une brebis galeuse qui changeait d’ami chaque année. Gentils, mais un peu toqués… Des artistes dont elle eut deux enfants d’un seul coup ! Des jumeaux !
    Comme disait mémé, elle n’a jamais fait les choses à moitié.
    Victoire aime ces jeunes, enfin, plus si jeunes que ça car maintenant eux-mêmes sont parents…
    Des gens bien comme il faut, ses héritiers !

    Elle rentre son ventre et enfile la robe noire de soirée, une musique envahit sa tête.
    Tout tourne.
    Sur une valse lente, Gaspard s’incline et l’invite à danser.
    Elle a quitté son fauteuil et s’est blottie dans les bras d’Henri, son Henri si élégant dans son uniforme et son képi.
    Tourne lentement la valse pour mieux en profiter.
    Victoire se laisse bercer, pour rien au monde elle ne voudrait partager ce moment avec quelqu’un d’autre.
    Ce sera pour Victoire une très très belle soirée de Noël.
    🐀 Souris-Verte

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