399e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
Des particules ténues et légères
semblaient y mener bonne et joyeuse vie…

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25 réponses

  1. françoise dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, 
aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères
    semblaient y mener bonne et joyeuse vie…
    mais quelles étaient ces particules ?
    Etait-ce des :
    -des particules japonaises qui servent en particulier à indiquer la fonction des groupes dans la phrase, et il y a donc une particule pour indiquer le sujet, une autre pour indiquer le complément d’objet, etc. Les particules ont cependant un usage plus général et servent également à indiquer les relations des phrases entre elles (par exemple la cause, l’opposition) ou la nuance que le locuteur apporte à une phrase (exclamation, supposition, prévision) ,
    – des particules hypothétiques,composites, élémentaires, que sais-je encore ?
    Moi je n’étais qu’un grain de poussière qui avais élu domicile sur le haut d’une manche d’un blazer porté par un professeur d’université. Des mites, des pellicules me tenaient compagnie. Si j’étais si savant sur les particules c’est que j’assistais bien souvent aux cours de ce professeur à la grande renommée, mais j’étais le seul grain de poussière.
    Et ce jour,ledit blazer était posé sur une chaise devant ledit clavier où lesdites particules semblaient mener joyeuse vie. Soudain, un joli plumeau avec plumes d’autruche véritables balaya toutes ces particules sauf moi me sembla-t-il. Je l’avais échappé belle ….mais je savais que ce n’était que partie remise car c’est écrit dans les évangiles «  tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière ».
    J’en étais là de mes réflexions quand j’entendis le bruit de l’aspirateur. Je sus que ma dernière heure était arrivée et ma dernière pensée fut «  pourquoi mourir au moment où mon corps commençait à s’habituer à mon âme et mon âme à mon corps » ? fr

  2. Mamireille dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères semblaient y mener bonne et joyeuse vie…
    Quelques miettes de croissants alanguies entre les touches parenthèses espéraient qu’une goutte de café vint les hydrater. Elles squattaient ce clavier depuis plus de huit jours et se desséchaient à vitesse grand V. Un cheveu coincé sous le Z zézayait de A à V. Avé, ave, ave des fibres de laine multicolores qui tressautaient suivant la cadence du doigté rapide de la secrétaire. Grain de poussière en profita pour sauter sous la touche majuscule de droite. Une touche qui sert peu. De là, il observait le reste des squatters et se demandait lequel il aborderait en premier. La miette décatie, le cheveu sinuant ou la romantique peluche de laine parme qui s’étirait de K à O. Quand le rythme cessa, le clavier s’inclina à 45 degrés et le souffle de la secrétaire rassembla tout le monde sous le A. Quelle bousculade ! A la vue du cheveu noué autour des bouloches laineuses, grain de poussière se mit à rire. Les autres crurent à une moquerie gratuite et l’invectivèrent : pour qui te prends-tu ? Ce n’est pas une fille légère, une misérable poussière comme toi qui va nous faire la leçon ! Surpris notre petit grain philosophe leur rappela qu’il était poussière lui, mais qu’ils étaient tous poussière et retourneraient poussière un jour avec lui. Même les hommes ne sont que poussière ! C’est dire l’importance du plumeau… Silence ébahi… Quel discours ! Ne croyez pas que je ramène tout à moi, dit notre honnête nanorateur, ce n’est pas de moi, c’est de Vialatte. Les applaudissements déclenchés par cette envolée firent voltiger toutes les poussières environnantes qui retombèrent dans le coin du clavier pour engendrer un discret minou, comme ceux qui, sous le lit, attendent parfois les aspirations des maîtres des lieux. Les aspirations, ou les inspirations…

  3. joailes dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères
    semblaient y mener bonne et joyeuse vie …
    A grands coups de plumeau, il les chassa aussitôt
    Et se mit à danser sur les touches
    Comme sur le piano dont il avait toujours rêvé.
    Alors, une musique profonde et envoûtante se fit entendre
    Un grand chef d’orchestre se mit en place
    Et des centaines de musiciens avec des instruments différents,
    prit le grain de poussière
    et le fit voltiger dans les airs.
    Ce fut un fabuleux concert
    Mais à l’issue duquel
    on n’entendit plus jamais le grain de poussière
    trop insignifiant dans la magie des géants.

  4. Clémence dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier. Des particules ténues et légères semblaient y mener bonne et joyeuse vie…

    Anatoly tanguait sur l’herbe de la rive de l’Isset. La soirée qu’il venait de passer avait été plus qu’arrosée. Vodka et caviar.

    Il ne se souvenait de rien. Ou de presque rien. Qui était présent. Qui ne l’était pas. De quoi avait-on parlé ? Du passé, du présent ou d’un futur incertain ?

    Anatoly chancela. In extremis, il se rattrapa à une branche. Il jura en se rendant compte qu’il aurait pu tomber dans la rivière.
    Hébété, il resta assis dans l’herbe fraîche et regarda l’eau glisser.

    Un reflet sombre attira son attention. Sa curiosité fut la plus forte. Il rassembla péniblement ses idées et changea de position. Il se coucha lentement sur le dos et pivota sur le ventre. Les bras tendus vers l’eau.

    Il s’empara de l’objet qui n’offrit aucune résistance. Il le tira vers lui. Cela ressemblait à une espèce de couvercle.
    Anatoly entama une reptation étrange en s’éloignant du bord de l’eau.

    Il soufflait, suait et fulminait contre son manque de forme physique. Demain, demain il se remettrait au sport ! Demain.

    Anatoly s’assit au pied d’un arbre et s’y adossa.
    Avec des gestes de plus en plus précis, il enleva les détritus amassés sur l’objet. Des algues, des bouts de papier et de plastique…
    L’objet se découvrait, se révélait.

    Anatoly se frotta les yeux. Avait-il la berlue ? Avait-il bu autant que ça ? L’objet non identifié qui venait d’être identifié était le clavier de son ordinateur. Celui qu’il possédait juste avant son portable.

    Le temps de compter jusque trois. En fait pa3, Дβа, ТрИ …, les souvenirs affluèrent, déferlèrent, explosèrent.
    Il se prit la tête entre les mains et pleura à chaudes larmes.

    Le soleil se levait et Anatoly était dégrisé. Dégrisé mais abasourdi.

    Sur le chemin du retour, la tête en ébullition, il se demandait comment son clavier avait pu arriver en ces lieux.
    Il avait toujours laissé son ancien ordinateur sur la table, là-haut, dans la mezzanine. Comme tant d’autres objets d’ailleurs, car il ne savait pas se détacher de tout ce qu’il avait eu entre les mains.

    Il entra chez lui et fit le tour de sa maison. Tout était normal. Aucune trace d’effraction.
    Il revint vers la cuisine.
    Une douce lumière nimbait cet univers un peu désuet.
    Il déposa le clavier – son clavier- sur la table. Il tira une chaise et s’assit.
    Son regard balayait le clavier en tous sens et il ne trouva rien d’anormal.
    Il recula sa chaise. Il posa ses deux mains à plat sur la table puis fit descendre son menton sur ses mains. C’est alors qu’il le vit.

    Un grain de poussière esseulé.
    – Alors, camarade, tu cherches de la compagnie ?
    – Voleur !
    – Comment cela, voleur? Alors que c’est moi qui ai été volé ! Cria Anatoly.
    – Voleur ! Tu m’as séparé de mes amis et amies !
    – Explique ! Ya ne ponimayu !
    – Tu ne comprends pas ? Je t’explique. Je vivais en bonne compagnie, avec une foultitude de particules légères. Je menais une bonne et joyeuse vie et toi…. Toi….
    – Vas-y, raconte, défoule-toi…

    Anatoly écouta attentivement tout ce que son clavier déversa. Lorsqu’il eut terminé, Anatoly le regarda avec bienveillance, puis il le prit entre ses mains. Il le souleva à la hauteur de ses lèvres et l’embrassa. A la russe !

    Le clavier était abasourdi, mais heureux. Leur franche camaraderie était saine et sauf.

    Anatoly travailla sans relâche. Son projet était grandiose. Il en était certain, la ville entière lui serait reconnaissant. On viendrait de tous les coins du monde pour admirer son œuvre.

    Presse locale.

    Ce 5 octobre 2005, pour le festival de« la longue histoire d’Iekaterinbourg  », la sculpture « Le clavier » de l’artiste Anatoly Viatkine a été dévoilée.

    L’œuvre représente un clavier d’ordinateur agrandi 30 fois. La surface couverte par le monument mesure 16 m de long sur 4 m de large. Chaque touche est représentée par un bloc de béton pesant entre 100 et 500 kg.
    La sculpture suit la disposition ЙЦУКЕН des claviers russes en cyrillique. Elle comporte 104  touches .
    Elle est installée sur le bas d’un petit talus dans le centre d’Iekaterinbourg, le long d’une promenade sur la rive de l’Isset…..

    © Clémence.

  5. AB dit :

    voilà la chance qui me souriait et consentait enfin à me faire ébouriffer.

    ps/ Lire cette phrase à l’imparfait. Merci par avance.

  6. AB dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères
    semblaient y mener bonne et joyeuse vie…

    Les hommes rient, pleurent, dansent ou chantent et font mille choses encore. En un mot ils existent mais, moi, petit grain de poussière esseulé, que puis-je à mon destin sinon accepter au gré du chiffon ou du plumeau me laisser emmener dans l’air pour me redéposer ailleurs.
    Je ne suis qu’un grain de poussière et depuis quelques temps je vis l’enfer. Coincé dans la rainure de la fenêtre, j’attends.
    J’attends patiemment qu’un jour, une seule fois par le hasard du destin je sois enfin bousculé de cette prison qui loin d’être dorée me sèche d’ennui et de désespoir. Cela est pathétique pour moi, tout voir, tout entendre et ne rien pouvoir faire, même pas embêter quelqu’un ou quelqu’une puisque je suis emmuré dans ce rebord de fenêtre mais, j’ai accepté d’attendre pour retrouver mes amis (es) les autres poussières que je vois virevolter, danser et s’amuser lorsque la fenêtre s’ouvre et se referme. Un jour viendra peut-être, mais quand ?
    Et même si l’attente est de temps en temps synonyme de souffrance, elle est malgré tout, parfois, prélude à d’ultimes joies et en ce qui me concerne, moi, grain de poussière anonyme et contemplatif, voilà la chance qui me souriait et consentait enfin à me faire ébouriffer.
    Madame avait décidé aujourd’hui de faire un ménage général et ma fenêtre prévue dans ses travaux en subit les assauts. Voilà que le plumeau dans son humble besogne me soulève avec douceur par la main agile de Madame qui le guidait.
    Le bonheur de voler, de sauter, de ricocher me donnait les ailes d’une hirondelle. Quelle liberté ! Enfin, je revivais avec les miens et les miennes. Poussière je volais et poussière je me devais de me redéposer. Le hasard voulu que j’atterrisse sur le clavier du piano de Madame.
    Moi, qui rêvait d’elle, de sa beauté, lorsque par sa fenêtre je la voyais, je fus transporté d’être déposé par le destin sur les touches de son piano. C’est sûr, ses doigts agiles et fins viendraient à un moment ou un autre me chatouiller ou plus dur et plus normal m’expulser à jamais. Tant pis, les cartes étaient lancées et j’attendais. J’attendais encore. J’attendais qu’elle veuille bien jouer. C’est étonnant que le destin d’une poussière soit de toujours attendre. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis au lieu de ses doigts, deux yeux se rapprocher de moi. Les siens, si bleus et si beaux. Cependant à les voir trop près me regarder, ils m’apeuraient et je me mis à trembler. Sans doute se demandait-elle ce qu’un grain de poussière osait faire ici, sur son précieux trésor. Elle me prit mais je résistais, collé à la touche du LA, je m’imposais comme pour lui dire je veux rester ici sous la force de tes doigts, je veux te sentir me caresser dans tes mélodies gracieuses et légères, je me veux là et avec toi. Cependant dans son insistance à vouloir me virer car je me collais à la touche pour résister, je sentis cette fois un ongle me gratter, puis, m’extirper de toute son audace car avant de me porter à sa bouche elle avait pris soin de mouiller son doigt et déjà je commençais à me noyer dans sa salive. Surpris elle me déposa sur sa langue suave, j’en ressentis le sel et la tiédeur et une extase infinie s’empara de moi. Je savais que j’allais mourir bientôt mais d’une mort délicieuse et incomparable, j’étais en elle, elle m’avalait non s’en m’avoir roulé et dégusté comme savent le faire les goûteurs de vin. J’étais à moitié mort et l’acceptais avec délectation, sans regret et sans remord. J’étais pourtant à mille lieux de me douter que la si petite chose que j’étais s’engagea dans son gosier pour la faire tousser et presque s’étrangler pour en définitif m’expulser dans un grand souffle d’’air et de terreur pour moi. Je tombais sur le plancher toujours vivant et prêt à être balayé pendant qu’ elle s’essuyait les yeux. Je l’avais fait pleurer de douleur, moi, grain de poussière anonyme. Je n’étais plus en la belle mais la belle garderait de moi une histoire, à raconter. Nul doute qu’elle dirait qu’elle avait manqué s’étouffer avec un grain de poussière qu’elle avait rejeté avec force. Je m’en fichais. Elle pouvait dire ce qu’elle voudrait. Moi, grain de poussière, j’avais été si heureux de mon aventure avec elle. Je pouvais maintenant mourir.

  7. Jean-Pierre dit :

    Rip, un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Depuis quelque temps, il se sentait bien seul. A force de jouer rip, il avait fini dans l’atmosphère et il errait au gré des vents, abandonné de tous.
    Des claviers, il en avait déjà vus pas mal, depuis sa naissance dans l’atelier d’un facteur d’orgues au dix-huitième siècle sous la forme d’une petite particule incrustée dans le bois d’un tuyau d’orgue, et qui n’avait pas résisté au rabot de l’artisan.
    Dans un premier temps, il n’avait pas quitté l’atelier malgré le cruel traitement dont il avait été l’objet, tant il admirait la patience et le talent de ses tortionnaires, et surtout la musique dont il pouvait profiter par bribes. Il ne regrettait pas sa malédiction. Ça aurait pu être pire. Par exemple être coincé dans un tuyau mal foutu et incinéré sans autre forme de procès.
    Maintenant, il était libre de voler dans l’atelier et de voir tout ce qui s’y passait.

    Jusqu’à ce qu’un coup de vent le chasse dehors et que le hasard le fasse tomber deux siècles plus tard sur un autre clavier : celui d’un vieux piano désaccordé sur lequel des gamins tapaient sans la moindre pitié pour ce modeste instrument (ni les oreilles de leurs parents).
    Pauvre piano ! Quelle injustice !

    Rip ne s’est pas posé la question bien longtemps. Encore une fois, il a été chassé par le vent…
    Et il a atterri en 2018 sur un autre clavier, en plastoc celui-là. Quelle drôle de matière ! Que c’est glissant ! Et quelle drôle d’odeur ! Bizarre ce truc. L’instrument est tout petit et il y a des fils partout. Des particules ténues et légères semblaient y mener bonne et joyeuse vie.

    Un mec s’installe en face du clavier. Il ne doit pas faire souvent le ménage, car ce n’est pas la poussière qui manque sur le clavier.
    Rip essaie de draguer les particules de sexe féminin, mais elles sont crasseuses et plutôt farouches.
    Tout ce qu’il obtient, c’est : « ta gueule et écoute ! ».
    Le mec joue un morceau. Elles ont raison, c’est pas mal ! Ça change de Bach, c’est moins raffiné mais tellement plus sympa et décontracté !

    Quand le mec a fini de jouer, Rip s’inquiète auprès d’un débris poussiéreux qui connaît bien les lieux :
    — J’aimerais tellement rester là. C’est glissant, mais on y est bien !
    — T’as deux solutions mec, fait le débris : ou bien tu restes collé au clavier tant qu’il n’est pas nettoyé (le musico est négligent et on l’aime bien). Ou bien tu te réfugies dans la boîte et tu t’installes sur un circuit intégré en faisant attention au ventilateur.

  8. AMARYLLIS dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier. Des particules ténues et légères semblaient y mener bonne et joyeuse vie…
    S’approchant, il fut happé, aspiré dans un tourbillon effréné qui l’attira irrémédiablement vers un ballet magique de matières diaphanes, illuminées par un rayon de soleil facétieux qui avait choisi, se faufilant entre de gros nuages noirs, de se poser exactement sur le clavier qui se mit à scintiller, tout habillé de l’or des particules virevoltantes en une joyeuse poussière d’étoile. Sous l’ardeur des rayons, le clavier s’enflamma pour accorder l’or de la poussière cosmique à la musique des sphères dans une symphonie fantastique et un joyeux tohu bohu.
    Malheureusement, la magie de cet instant d’éternité se tut brusquement quand les gros nuages noirs avalèrent d’une gueule gloutonne le merveilleux rayon de lumière, laissant les petits brins de matière redevenir gris et ternes en se plongeant dans la nuit du quotidien.
    Mais le vent, complice, se mit à souffler vers les nuages et bientôt, un tout petit rayon de soleil……………. et l’espoir renaquit !

  9. Souris verte dit :

    🐀🎎 CONCERT EN BRETAGNE
    CONCERT EN BRETAGNE
    Dans le pays breton de Plunarch’, les habitants avaient fait appel au fleuron du village, l’immense Aman Le Foll. Aman avait toujours été brillant et faisait l’honneur des plunarch’ois. Tout petit il avait remporté tous les prix, celui du chou fleur, du boudin et de suite, fut élu le roi de l’artichaut.. ce qui était dans ce pays de culture des distinctions si importantes qu’elles figuraient l’année suivante dans le calendrier des postes.
    Le samedi, il animait les bals de la région en jouant du piano bastringue… Il avait monté avec ses copains, un petit groupe folklorique  » Le Foll’ichon  »une sorte de fanfare qui mettait en valeur les si harmonieuses et distinguées sonneries bretonnes.
    Le grain de sable s’insinua dans les pistons lorsque sa copine Amélie Letroudec voulut souffler dans le biniou du cornemuseux…
    Foll Aman ne le supporta pas et furieux remisa le piano, laissa tomber le grain de sable et partit faire carrière aux Amériques où il sut porter haut les couleurs de son pays bigouden.
    Les années ont passé et
    aujourd’hui, il revient en seigneur, offrir un concert pour la réfection du toit de l’église

    Dans la cour du cloître, les habitants ont installé avec moult précautions le vieux piano qui se faisait de plus en plus lourd au fil des ans. Pas plus content que ça d’être remis sur la sellette car depuis et par ennui peut-être le grain de sable et les poussières ont fait des petits entre les touches d’ivoire de ce clavier si blanc dans le temps et qui prend maintenant l’allure d’un vieux dentier aux chicots jaunis et branlants. Les cordes, ficelles libertines, en ont profité pour se nouer entre elles.
    Foll Aman fut très déconcerté quand il retrouva son piano qui était resté dans ses rêves comme l’  »I’ Instrument  » de ses succès. Quant au piano, d’avoir été si longtemps dédaigné, dès qu’il vit le concertiste qui avançait les mains pour le caresser, se mit en boule fit le gros dos comme un matou en colère et serra ses vieilles touches grippées sales des poussières accumulées… On eût beau faire, on ne réussit pas à soulever le couvercle… Le bougre résistait. Les cordes apeurées se serrèrent l’une contre l’autre firent ressort tant et si bien que, lorsqu’enfin l’accessoiriste parvint à ouvrir l’abattant, elles jaillirent des entrailles de l’animal en un son atroce de mise à mort.
    On fit venir un piano à queue qui se pavana aux sons de  » sonnez hautbois résonnez musettes.
    L’artiste fit recette, l’église fut recouverte… Le contrat était rempli…
    Foll Aman ému, avait retrouvé ses vingt ans et décida de rester au pays.🐀🎎

  10. DUCORNETZ Claude dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères semblaient y mener bonne et joyeuse vie…
    Enfin, se dit le grain solitaire, enfin je vais pouvoir exister, redevenir quelque chose, avoir une certaine consistance !
    Mais il flottait, imperceptible, dans l’atmosphère renfermé de ce qui ne pouvait être qu’un bureau, lui semblait-il. Il se laissait porter par l’air, comme tout grain de poussière esseulé, sans même risquer d’être révélé par un rayon de soleil, car à cette heure-là, la pièce restait plongée dans l’ombre. Y aurait-il eu du soleil, d’ailleurs, pensa le minuscule grain, qu’il eut bien été incapable d’en accrocher le moindre photon.
    Par chance, un coup de vent venu d’on ne sait où le rabattit vers le clavier, vers les joyeuses, mais silencieuses, assemblées de particules avec ses leaders et leurs épigones indifférenciées.
    Ses frères, ses sœurs, ses semblables…
    Il faut dire qu’un grain de poussière seul n’a qu’une existence quasi virtuelle, tant son insignifiance confine au néant. Quelle femme de ménage s’intéresserait à un grain de poussière ? Non, le grain de poussière possède un instinct grégaire par nécessité : seul, il n’est rien, associé à des milliers, à des millions d’autres, alors seulement il acquiert une réalité digne d’intérêt. C’est seulement lorsqu’elle – on parle d’elle au singulier alors qu’elle ne peut être que plurielle – s’immisce partout, grain après grain, comme un ennemi invisible, une armée de l’ombre, qui résiste à toutes les batailles, celles des balais, la plus facile, celles de l’aspirateur plus meurtrières, mais néanmoins vaines, et même aux pires de toutes, la serpillère et son humidité morbide, que la poussière devient un fléau quotidien, c’est-à-dire un ménage à faire, toujours à refaire, jamais vraiment terminé !
    Et elle revient toujours la poussière, à condition bien sûr, de revenir en nombre : quel délice d’aller se cacher sous le lit, dans les rainures du parquet, sous les tuyaux de la salle de bain, dans les fibres du tapis…enfin partout où il est possible de s’installer.
    Et entre les touches d’un clavier !
    Le grain soudain revigoré d’avoir retrouvé ses congénères, d’être rentré chez lui afin de participer à l’œuvre commune : dans le gris pays des poussières, chaque individu sait que seule l’Union fait l’empoussièrage, devise de la république inscrite au cœur de chacun.
    Il s’enquit auprès de ses voisins les plus proches de ce qui provoquait ainsi cette joyeuse sarabande et semblait rendre la communauté heureuse.
    « Oh, c’est un peu gênant de le dire, lui confia en rougissant, une mini poussière, belle comme une particule de cheveux d’ange, c’est que le propriétaire de clavier est un auteur de livres…heu, comment te dire, balbutia-t-elle, un peu spéciaux »
    « Un peu spéciaux ? » répéta le grain, qui se réjouissait secrètement de l’embarras de la belle, car il pensait avoir bien compris de quoi il s’agissait…
    « Oui, des choses intimes, souffla-t-elle, tu sais bien…mais avec élégance, je crois, ajouta-t-elle, comme pour se dédouaner de son audace.
    « Ah, des livres érotiques » s’exclama le vieux grain, qui en avait vu d’autres, mais qui s’amusait du trouble de la jeune et ingénue poussière…
    « Oui, c’est ça, approuva la demoiselle poussière, et comme il travaille beaucoup, il ne nettoie jamais son clavier, ce qui fait… »
    « que vous pouvez vous envoyer en l’air à la lecture de ses récits au fur et à mesure qu’il les écrits » acheva le grain, bénissant le courant d’air qui l’avait mené là !
    C’est le cœur joyeux, l’âme guillerette et quelque peu coquine, qu’il s’en fut rejoindre un groupe qui commençait à s’étoffer du côté du pavé des nombres au point de former un mini mouton : l’auteur, manifestement écrivait ses chiffres en toutes lettres, et n’utilisait donc que rarement la partie droite de son clavier, désormais colonisée par une belle couche de poussière.
    Il s’informa du récit et on lui fit un résumé des chapitres précédents. Mais, pour le moment, la cohorte de grains agglutinés face à l’écran resté allumé ressassait les mêmes mots, les derniers que l’écrivain avait tapés sur son clavier, avant d’aller se reposer : c’était la description d’une demeure sensée abriter les ébats futurs de l’héroïne et de ses amants !
    Bien écrite, mais parfaitement anodine, se dit le vieux grain, blasé !
    Tout à coup, il sursauta car un bruit assourdissant, qu’il connaissait bien, fit trembler l’air autour de lui. Il n’eut pas le temps d’avoir peur : la bouche hirsute de la brosse d’un aspirateur l’avala brutalement. Il eut à peine le temps de se dire, maigre consolation, que les hommes, au fond, n’étaient que des « poussières d’étoiles » * qu’il fut entrainé vers le trou noir du sac, là où la promiscuité avec les autres grains de poussière était telle qu’ils en perdaient toute singularité….
    * Hubert Reeves, in Patience dans l’azur

  11. iris79 dit :

    et

    lui demandèrent ce qu’il venait faire ici quand il se posa.

    L’ordinateur était posé sur le bureau près de la fenêtre et le soleil l’auréolait d’une lumière toute particulière.
    -J’ai entendu dire qu ‘on s’amusait bien par ici. Que vous viviez des sensations fortes et n’étiez pas passifs ou condamnés à être piégés.
    -En effet mon gars, dit-il tout bas. Tous ceux que tu vois ici reviennent régulièrement ! Il s’en passe des choses, et crois moi, c’est très marrant.
    En plus, tu tombes bien,on est samedi ! Et le samedi, c’est le pied, des sensations fortes toute la journée !
    Le proprio du clavier est un homme espiègle un peu bizarre, plein d’entrain, de drôles d’idées et jamais en retard !
    Tout est réglé comme du papier à musique ! A dix heures pétantes il pénètre dans le bureau, avec toute sa clique ! Des chiffons, des bombes aérosols spécial clavier, tu vas voir on va bien s’amuser.
    A dix heures pile, il entre en chantant et pose pèle mêle tout son attirail au milieu de la pièce. Ce qui permet aux grains de poussière du bas de virevolter et de nous rejoindre pour nous accompagner.
    Ensuite il se dirige vers sa chaîne Hi fi tout près de nous et met la musique à fond. Il a des goûts très hétéroclites mais très sûrs ! On adore tu vas voir ça carbure !
    L’homme de très bon humeur mit un air de rock endiablé et alla sans tarder jusqu’à la fenêtre qu’il ouvrit en grand ! Ce jour là soufflait un petit vent du nord.
    -Parfait ! Dirent les petits grains de poussière tout excités qui s’agitaient comme les groupies du chanteur aux milliers de like, ils étaient bien placés pour le savoir ! La touche du clavier qui les validait était brillante comme un sous neuf !

    Ils regardaient en rigolant le proprio qui s’agitait en agrippant son balai et en se déhanchant !

    L’un d’eux se pencha hilare et lui cria ; tiens toi prêt ! Quand tu verras l’aérosol s’approcher du clavier , sers toi bien contre moi, ça va valser !

    A peine ces paroles prononcées, ils virent l’extrémité de l’aérosol se glisser entre le p et le à et sur un « you hou !!! » ils furent projetés en l’air sous le souffle de l’air propulsé. Sans se séparer, les grains de poussière poursuivirent leur course en direction de la fenêtre où le petit vent du nord les firent virevolter un long moment, tout cela en cadence sous les coups de chiffons « on air » du propriétaire !
    Point de vrai ménage en fait, juste une mascarade, un sacré numéro !
    Au bout d’un moment les grains de poussière retombèrent à leur place, grisés par cette virée Rock and Roll qui leur fit monter l’adrénaline comme jamais !
    Il arrivait que dans son élan,
    le proprio renouvelle l’opération aussi longtemps que durait la chanson…
    Puis il quittait la pièce son matériel sous le bras et partait à l’assaut des autres pièces en laissant la porte du bureau ouverte pour mieux entendre la musique! Tandis que l’on entendait s’éloigner ce drôle de loustic, le courant d’air rapportait de nouveau grains de poussière alertés ou étonnés par tant de mouvement dans cette pièce du bureau !

  12. Fleuriet Mireille dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères
    semblaient y mener bonne et joyeuse vie…
    Bonjour! dit timidement le grain de poussière.
    On toisa l’intrus. Le silence se fit d’un coup. On pensait tout haut :
    – que vient-il faire ici celui-là ?
    – il va nous gâcher la vie.
    D’autres encore :
    – il n’a rien à faire avec nous.
    Seul contre toutes, il s’enhardit.
    – désolé de venir perturber votre vie, je n’ai rien demandé moi, un coup de vent et j’ai chu parmi vous sans y être invité, excusez-moi. Il serait bien sympathique à vous de m’accueillir gentiment . J’aurai peut-être des choses à vous apprendre qui sais, et réciproquement vous aussi. Je vois que vous menez joyeuse vie, faites moi une petite place près de vous, vous ne le regretterez pas.
    Les particules pas fières et sympathiques lui firent une petite place parmi elles.
    – Sois le bienvenu le nouveau, nous t’acceptons dans
    notre clan !
    Notre petit grain de poussière ne se sentit plus esseulé, il avait enfin trouvé une famille…
    Il faut que je vous dise :
    – demain, nous sommes Samedi et Pascal Perrat du blog
    entre2lettres, enverra une proposition d’écriture
    créative. Vous verrez comme c’est sympa. Il faudra
    nous cacher dans un coin du clavier pour ne pas nous
    envoler, ou nous faire nettoyer.
    ELLE va venir l’écrivaine en herbe et va faire
    chauffer le clavier.
    Le Samedi vint, Grain de poussière et Particules se cachèrent dans un coin reculé du clavier et attendirent.
    ELLE arriva, lu la phrase, et, tel un pianiste devant son piano, elle se recueillit quelques instants, ses doigts s’agitèrent frénétiquement sur le clavier. La valse des mots commença.
    – c’est terminé ! dit le grain de poussière
    – regardez ! s’adressant aux
    particules. ELLE a parlé de nous.
    – oh c’est super ! dirent-elles en choeur.
    La bonne et joyeuse vie recommença jusqu’au Samedi suivant et cela dura longtemps, longtemps.

  13. Cétonie dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier. Des particules ténues et légères semblaient y mener bonne et joyeuse vie…
    Il venait d’être poursuivi par un plumeau implacable qui ne supportait pas de le voir voler çà et là, en toute innocence, et il commençait à s’interroger : qu’avait-on à lui reprocher, alors qu’il vivait tranquillement sa vie de grain de poussière ?
    Il ne savait pas, le malheureux, qu’il avait pénétré dans le Royaume Interdit : celui des hommes. Ceux-ci ne comprenaient rien au monde de la Nature, qui n’était bonne qu’à être domptée puis dominée.
    Mais alors, comment expliquer cette joyeuse sarabande autour d’un objet visiblement créé par les hommes et qui n’avait vraiment rien à voir avec la nature ?
    La réponse lui vint du clavier lui-même : « Tu le vois bien, tu as de la chance d’être arrivé dans une décharge, là où ces monstres se débarrassent sans aucun regret de ce dont ils ne veulent plus. J’aurais pu continuer longtemps, je suis solide et courageux, j’aimais tellement ces doigts qui me caressaient pour que je conserve leurs souvenirs, que j’archive leurs pensées, que je transmette leurs volontés… »
    « Mais tout cela, ce sont des histoires d’hommes, » s’exclamèrent les grains de poussière « comment supportes-tu que nous jouions si librement avec toi ? »
    « Hélas ! Ils ont trouvé mieux que moi, des petites machines qui enregistrent directement ce qu’ils disent, ils ont remplacé machines à écrire et papiers par des écrans qui exigent d’être eux aussi tapotés, caressés, et qui délivrent en un instant leur pensée à l’autre bout du monde, c’est soit disant plus écologique… mais, en attendant, ils jettent tout ce qui ne leur plait plus, sans tenir compte du gaspillage.Et quel ordinateur acceptera de calculer ce qu’il coûte réellement ? »
    « Nous, grains de poussière, avons moins d’ambition, nous contentant de danser dans un rayon de soleil. Aucun homme ne parviendra à nous détruire, même s’il nous chasse avec haine, il sait que nous sommes les plus forts, il ne nous a pas faits, et nous n’avons aucun besoin de lui pour exister, jusqu’à la fin des temps. »

  14. Michel-Denis ROBERT dit :

    Un grain de poussière esseulé cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier. Des particules ténues et légères semblaient y mener joyeuse vie, en désordre alphabétique et en lignes serrées.

    De A à Z, elles étaient l’une sur l’autre. Il devait y avoir anguille sous roche. Il ne distingua que des suppositions. Il pria pour qu’un déplacement d’air daigne le rapprocher pour observer ce clavier.

    Il venait de bourlinguer chez un aspirateur de marque et une nouvelle liberté lui était octroyée. Après des jours de concentration, il aspirait aussi, à retrouver ses aises. L’oxygène avait manqué. Disons qu’il avait une envie d’euphorie et faim de se retrouver avec une belle, tout simplement.

    Comme à l’approche d’un aéroport, il envisagea la piste. Toutes ces petites plaques serrées les une contre les autres, bien rangées à leur place respective, les doigts savent leur présence par coeur, de confiance, on les touche les yeux fermés. Le A et le Z s’étaient conjugués pour virer les autres lettres de côté, discrètement, pour faire bande à part. C’était une vieille histoire. Un grain de poussière doit user de stratégie pour avoir la sécurité du repos.

    Certaines lettres étaient plus lisses que d’autres. Soit qu’elles étaient plus chargées en électricité statique, soit qu’elles étaient mieux ouvragées. Il pouvait y avoir d’autres raisons. En tout cas, elles étaient demandées puisqu’elles avaient la peau lisse. Elles n’étaient pas polies de la même manière, ni au même endroit. Usées par le travail peut-être, ou plus caressées parce que plus jolies ? Celles-ci moins fournies en objets de son désir méritaient toute son attention car plus utilisées par la langue.

    En tournant plusieurs fois, il se donnait le temps d’évaluer son contact. Quelle était la raison de l’institution du A et du Z comme chefs ? Sans le reste du peloton, ils ne pouvaient s’exprimer.

    Une poussière, quand ça se met à réfléchir, ça devient très compliqué. Un millier de paramètres entrent en jeu pour définir son choix. Il paraît que c’est une vieille histoire d’emmêlage de crayons.

    La dernière machine qu’il avait squattée avait une boule. Quand on tapait sur le clavier, ça cliquetait de partout, on s’entendait bosser. Mais ce clavier avait perdu la boule et quelques lettres étaient rugueuses, aigries par le travail, reléguées au placard. On s’ennuie dans un placard.

    Plus il cherchait et moins il se décidait. En gros, il hésitait. Il avait trop de choix. Il en avisa une toute seule.
    – Voulez-vous m’épousseter ? demanda-t-il.
    – Vous n’auriez pas un grain, dit-elle. Débrouillez-vous tout seul.
    – Je vois que vous avez la répartie facile et que vous aimez les lettres. J’ai quelque chose dans l’oeil qui m’empêche de contempler votre beauté.
    – Si c’est comme ça, je veux bien vous la retirer
    Ils s’unirent et eurent beaucoup de clins d’yeux.

  15. Catherine M.S dit :

    Rencontre insolite

    Un grain de poussière esseulé
    Cherchant bonne compagnie
    Aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères
    Semblaient y mener bonne et joyeuse vie
    Mais il s’agissait de bien viser
    Et de savoir se faufiler
    Sinon
    Gare aux gnons !
    Recevoir des coups de A ou de B
    Sur la tête ou sur les pieds
    Ce n’est pas franchement folichon
    Elles savent y faire
    Les particules fines
    À esquiver les frappes zelees
    Pour ne pas finir ecrabouillees
    Elles sont agiles et malignes
    Les coquines
    Pour ne pas perdre leur liberté !
    Elles ADORENT s’envoyer en l’air
    Au-dessus de l’alphabet
    Et faire un pied-de-nez au chiffon
    Quand il tente une apparition .

    Notre grain solitaire
    A parfaitement compris la leçon
    Et au moment de tomber sur le M
    ( M comme j’aime…)
    Il est carrément tombé amoureux
    Et ne cesse depuis
    De couler des jours heureux !

  16. Camomille dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères
    semblaient y mener bonne et joyeuse vie…
    Esseulé ?….. esseulé ?…
    Mais NON, mais NON ! Je ne suis pas esseulé : je suis SURVIVANT,
    SUR-VI-VANT !
    Ah ! Si vous saviez la vie qu’Elle me mène….
    Elle me pourchasse …. jour et nuit avec son plumeau Swiffer, ce plumeau
    qui attrape et retient trois fois plus poussière en un seul geste (comme ils disent).
    Toute ma famille y est passée en un tour de main et moi j’ai pu survivre à cette persécution en déjouant tous ses pièges mais je suis épuisé.
    Là, je crois qu’Elle dort….. le plumeau à la main.
    Mais je ne vais pas être tranquille longtemps ; faut que je me planque.
    Oh….. un clavier ! Vite…..vite !
    Et notre ami « gain de poussière » de s’introduire entre la touche « o » et la touche « p ».
    Un joyeux tintamarre l’accueillit.
    – Ohé cousines particules !
    – C’est moi, votre cousin « grain de poussière »
    – Vous êtes bien gaies et bien insouciantes!
    – Savez-vous qu’à l’extérieur se trame un génocide de notre espèce ?
    – Savez-vous qu’une Folle nous pourchasse sans merci avec un plumeau ?
    – t’inquiète Cousin…..
    – Ici nous vivons en paix depuis que nous avons bloqué les touches du clavier.
    – Allez viens…. entre dans la danse et sois heureux !
    Et notre « grain de poussière » vécu encore bien longtemps dans la joie et l’allégresse avec ses cousines bien légères !

  17. Beryl Dey Hemm dit :

    Elle venait de loin.
    Du Sahara peut-être, ou de plus loin encore.
    En fait de partout et de nulle part.

    Le vent l’avait poussée, simple poussière, au gré de son caprice. Elle cherchait à se poser. Pour se délasser un peu d’un si long voyage. Et puis pour s’implanter. Il faut bien se fixer un jour.
    Elle aimait la chaleur douillette, les petits coins, les interstices, se faufiler dans les endroits les plus inaccessibles, là où elle savait qu’on n’irait pas la déloger. Les fibres cotoneuses de son corps incertain s’agripaient aux moindres accroches et s’arrimaient solidement. Il fallait qu’un courant d’air violent la chasse, ou un plumeau furieux. Alors elle reprenait sa route, voletant au moindre souffle, vers un ailleurs hasardeux.
    A l’heure où commence cette histoire, notre petite poussière court le monde. Mais elle n’est pas seule. Elle ne le sait pas encore, mais une multitude de poussières comme elle se promène à la surface de la Terre. Et curieusement, elles convergent toutes vers les mêmes régions, mystérieusement attirées, comme aimantées.
    Dans les pays concernés on fait depuis longtemps la chasse à ces locataires indésirables, à l’intérieur
    des habitations bien sûr, mais aussi à l’extérieur : On balaie les trottoirs, on bitume pour faire plus « propre », on souffle sur les feuilles mortes pour les éloigner des rues… Rien ne doit venir perturber l’agencement net et fonctionnel d’une civilisation avancée.
    Mais cette année le vent persiste, insiste hors de saison, reprend quand on ne lui demande rien. Et ramène avec lui des poussières de nulle part, non identifiées, en masse. Impossible de capturer le fautif, mais le produit de ses larçins est là, les ménagères se désespèrent et les autorités avouent leur impuissance.
    Le phénomène a commencé doucement, espérant peut-être une accoutumance. Un flocon par-ci, un autre par-là. Mais voilà ! Elles s’agglomèrent, se fédèrent en tas, résistent, et puis surtout, sans gêne, s’insèrent partout. Avec une prédilection pour tous les engins électroniques, symboles intangibles de la perfection de notre belle civilisation.
    C’est connu : une poussière, ça va, deux, bonjour les dégats !
    Et la résistance s’organise.
    Mais bientôt il faut se rendre à l’évidence : tous les balais, aspirateurs, chiffons, n’y changent rien. Le vent complice manigance leur évasion pour les déposer un peu plus loin, tandis que d’autres à l’arrière attendent leur tour pour prendre leur place.
    Et peu à peu toutes les machines, électroniques en particulier, qui dégagent par leur fonctionnement une chaleur attractive pour les contrevenantes, sont submergées de poussière collante et tombent en panne, les unes après les autres.
    L’heure est grave, et on décrète un renforcement des frontières extérieures du continent tout entier.
    Mais gardes-cotes et douaniers n’y changent rien. Le vent qui se rit des murs physiques ou autres souffle et souffle encore, entraîne les poussières et transgresse tous les barrages. Et le Droit n’y peut mais.
    Il faut dès lors s’avouer vaincus et attendre la fin de la calamité comme on souhaiterait le départ d’un nuage de sauterelles.
    La civilisation humaine est en danger et les scientifiques interrogés n’apportent aucune lumière.
    C’est à un poète qu’il reviendra d’ entrevoir la clé de l’énigme. Le jour où il recueillera un flocon dans sa main, et découvrira le minuscule grain tout rond qui se cache au milieu de ses fibres brouillonnes.
    Notre petite poussière est en fait une graine, et quoi de plus naturel pour une graine que la recherche de terre où s’implanter ? Et quelle terres plus attirantes pour une ambitieuse que les « terres rares », qui font fonctionner nos appareils électroniques , si prometteuses quand il s’agit de prendre racine ?

    Elle venait de loin.
    De très, très loin.
    Elle avait cotoyé les étoiles.
    L’Humain ne figurait déjà plus au programme.
    Mais la relève était assurée.

  18. Liliane dit :

    Un grain de poussière esseulé
    Cherchant bonne compagnie
    Aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères
    Semblaient y mener belle vie.

    Une farandole de paroles haineuses
    L’empêcha de se déposer :
    – « Casse toi, tu n’as rien à faire chez nous !
    – T’as envie de finir au fond de l’océan ?

    Le grain de poussière terrorisé
    S’envola prestement.

    Un grain de sable mouillé
    Cherchant bonne chaleur
    Aperçut un coquillage.
    Des bestioles minuscules et actives
    Semblaient y mener joyeuse vie.

    Une horde de petits soldats
    L’empêcha de s’approcher :
    – « Pas de place pour toi ici !
    – Tire-toi, sinon tu vas finir dans un mortier !

    Le grain de sable transi
    Partit en pleurant.

    Un grain de pollen égaré
    Cherchant belles étamines
    Aperçut un chemin.
    Des fleurs délicates et odorantes
    Semblaient y mener heureuse vie.

    Une bande de marcheurs hilares
    Piétinèrent sans vergogne
    Ces innocentes merveilles.

    Le grain de pollen ahuri
    Se sauva en catimini.

    Une femme s’allongea sur le sable chaud de cette minuscule crique où elle a vécu un intense bonheur.
    Dans sa main, elle tient une fleur.
    Rouge sang.
    Elle s’endort.

    Un grain de pollen vint se déposer sur le coquelicot.
    Un grain de sable se blottit contre lui.
    Un grain de poussière se glissa entre eux.

    L’océan, indifférent, les emporta.

    Un grain de folie.
    Un vent de folie.

  19. Ophélie E. dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier. Des particules semblaient y mener bonne et joyeuse vie.

    – Dégage de là, dirent-elles en chœur à l’intrus.

    – Bonjour l’accueil ! s’irrita Grain. C’est pas ma faute si je viens d’atterrir ici. J’étais bien au chaud au-dessus de vous depuis des lustres dans un recoin de sa lampe et ne voilà-t-il pas que son plumeau m’a déniché.

    – C’est c’la ! s’exclama Poussière qui logeait touche « Entrée ». Je te conseille de t’envoler vite fait car ici c’est l’invasion. On ne plus respirer tant nous sommes tassées comme des sardines en boîte.

    – Moi je suis une rescapée de sa dernière inspection, se vanta celle qui habitait au « M ». À force d’écrire des romans d’amour, Ophélie en avait coincé la touche.

    – Ohé ! les interpella Écran. Elle m’a décrassé hier et, croyez-moi, vos heures sont comptées. Vous n’avez pas vu sur le bureau tout l’attirail prêt à vous éjecter.

    – Ben non ! s’étonna une résidente de « F10 ». Nous on est peinardes ici !

    – Moi, je vois tout, se vanta Écran. Je sais même que sa muse la taquine et que, se rengorgea-t-il, son prochain roman s’intitule « Une poussière dans l’œil ».

    – Aïe, Aïe ! s’écrièrent les cocons.

    Grain prit aussitôt la poudre d’escampette et se cacha dans l’antique plumier où il eut un véritable coup de foudre pour Escarbille.

    Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

  20. Antonio dit :

    — Salut les fines !
    — Qu’est-ze que z’est que za ? Vous z’avez vu la dégraine ?
    — C’est pas un grain de beauté, c’est clair !
    — Plutôt le grain de sable. Il va nous faire remarquer et on va avoir droit à un bon nettoyage de la brigade des dépoussiérants.
    — Oh non ! Pas les bombes lacrymo. Z’en pleure encore de la dezente de polizage de la zemaine dernière.
    — Surtout s’ils refont un coup de filet, on risque de nous renvoyer d’où on vient ?
    — Et d’où z’on vient ?
    — Crétine ! De nulle part…
    — Z’est où za ?
    — T’as vraiment un grain. C’est inné, chez toi !
    — Alors les fines, vous me faites une petite place ?
    — Il inziste, qu’est-ze qu’il veut à not’ clavier ?
    — À ton avis ? … Il veut faire une touche.
    — Laizzez-moi faire…
    Dites-donc zeune grain d’inzolence. Z’vous azerty tout d’zuite, on n’est pas le zenre de particule à s’envoyer en l’air au premier choir. Alors bon vent à vous !
    — Dites-moi, vous ne faites pas dans la finesse, vous.
    — Parlez pour vous, vous vous z’êtes pas r’gardé !
    — Oh ça va, je cherchais juste une bonne compagnie pour dépoussiérer mon ennui, mettre un peu de lumière dans ma solitude.
    — Ben pour la lumière, vous n’avez qu’à attendre que l’écran s’allume, comme tout le monde. Za n’devrait pas tarder.
    — Je peux attendre avec vous ?
    — Impossible, vous allez nous faire remarquer !
    — Z’est vrai za. Et après, à nous les gaz lacrymo.
    — J’vous promets de me faire tout petit… minuscule… infime.
    — Bon, mais ne sautez pas en l’air à chaque éclat de joie.
    — Promis, mais il va se passer quoi ?
    — Oh ! Plein de films, de la musique, des tas d’histoires et de règlements de compte, des photos de vacances, des selfies… trop de selfies. Y a même un roman en cours !
    — Oh, j’aimerais tellement voir ça !
    — Tu vois, tu sautes déjà en l’air…
    — Tu vas nous faire pinzer, z’est clair !
    — Promis, je reste à ma place, immobile comme un pixel… Dis, ça a l’air comme au cinéma ici.
    — Z’est les z’tudios d’Hollywood, oui !

  21. Nadine de Bernardy dit :

    Un tout petit grain de poussière était bien esseulé
    Il cherchait mais en vain aimable compagnie
    Quand enfin au loin apparût un clavier
    Qu’il élut aussitôt comme son prochain nid

    S’approchant un peu plus de son futur logis
    Il vit des particules ténues qui semblaient y mener
    Avec beaucoup d’entrain,bonne et joyeuse vie
    Gambadant ici et là en toute liberté

    Mesdames puis je me joindre à vous?
    Demanda timidement le nouveau venu,
    Je suis seul et m’ennuie,n’ai pas d’amis du tout
    Une place parmi vous serait la bienvenue

    Elles s’arrêtent,le dévisagent et le toisent
    Certaines l’air amène,d’autres sont hésitantes,
    Elles conciliabulent,chuchotent,pantoises
    D’une telle demande pour elles si étonnante

    Le tout petit grain de poussière son souffle retient
    Dans l’espoir de trouver ici accueil charitable
    Sur ce clavier ouvert qu’il aimerait faire sien
    En cette compagnie somme toute fort aimable.

    L’une d’elle s’avance solennellement vers lui:
    C’est acquit,comme un des nôtres nous t’acceptons
    Tu nous es semblable,mieux qu’un frère,un ami
    Entre donc avec nous dans notre tourbillon.

    Ainsi fut fait,ainsi avait été dit

  22. marino dit :

    Un grain de poussière esseulé, cherchant bonne compagnie, aperçut un clavier.
    Des particules ténues et légères semblaient y mener bonne et joyeuse vie…Il s’installa donc sur la touche Démarrer. Les particules un peu agacées de voir s’imposer un compagnon non invité le regardèrent de travers.
    Ce que ce grain ne savait pas, c’est que l’ordinateur sur lequel il s’était imposé appartenait à un auteur à succès.
    Depuis des mois, l’artiste avait abandonné son clavier pour partir en voyage. Il ne répondait plus au téléphone, ne se rendait à aucune invitation. En vérité, il était allongé sur son lit et attendait l’inspiration. Les particules avaient délaissé les boites à bijoux et autres souvenirs de vacances pour cet objet si moderne (qui habituellement n’avait pas le temps de prendre poussière).
    Mais ces dames si amoureuses de leur auteur avaient laissé la touche magique libre. Sait-on jamais l’auteur aurait pu décider de rallumer l’objet et de reprendre son activité….Vous imaginez donc leur agacement à voir un intrus déranger leur monde ! Quelques jours passèrent sans que personne ne s’adresse la parole. Le mardi suivant, les particules se mirent à ricaner sans que le grain ne comprenne…Le mardi, c’était le jour de Monica…la femme de ménage.

  23. Blackrain dit :

    Elles semblaient joyeuses et sereines. On aurait dit de petits oiseaux au concert d’Edith Piaf. Des oiseaux aux formes bizarres. Il se demandait « Mais où est le bec ? » Parmi ces particules élémentaires il crut avoir fait une touche. Il croisa un regard bienveillant et un sourire à pleines dents. Il y vit la possibilité d’une île. Accoster enfin quelque part. Il avait suffisamment navigué. Ce Robinson qui avait autrefois cru Zoé ne demandait qu’à entrer dans un pore. La brise marine l’incitait à mettre son grain de sel dans les babillages de cette communauté.
    Aucune emprunte. Tout était absence. Il quittait son milieu aqueux pour un piano qui l’était aussi, un piano qui devenait marteau de n’être qu’abandon.

    La particule s’avança vers lui dans un grand rire. « On voit que tu n’as pas fait de spore depuis quelque temps ». Drôle d’entrée en matière pour une première rencontre ? se dit-il. Il la trouvait un peu trop muqueuse à son gout. Lui ne se voyait pas gros. Ce champignon avait pris son pied sous les ongles d’un marin, se reposant dans la saleté ambiante. Certes, il avait quelque peu engraissé durant la traversé. Même s’il n’avait point de religion, il avait prié chaque matin pour que l’homme ne prenne pas le temps de se curer les ongles. Aux abords de la côte le marin avait voulu se faire beau. Le champignon s’était alors envolé sur la pointe d’un couteau, emporté dans les embruns jusqu’à la côte.

    Il se sentit un peu ridicule. Mais celle qui avait la fibre muqueuse n’avait point de dédain. « T’as l’air gène ? Il ne faut pas ! », Lui lança-t’elle. « Je voulais juste te tester, voir si ton côté acarien allait devenir pôle haine. Mais ton air confus me dit que tu n’es que gentillesse. Ta bonne composition me laisse à penser que nous pourrons jouer ensemble sur ce morceau de piano »…

  24. Christine Macé dit :

    Ayant miraculeusement échappé au passage de l’aspirateur, il se demandait encore comment il avait pu éviter l’intransigeant plumeau chargé de parachever le nettoyage. Les jours de grand ménage, la bonne survoltée traquait le plus petit grain de poussière. Fenêtres grandes ouvertes, elle s’acharnait sur les tapis et tentures, les matraquant à grands coups de bâton d’osier avant de s’en prendre aux coussins du canapé pour les faire cracher chaque particule de saleté accumulée pendant l’hiver. C’est miracle s’il était parvenu à se réfugier sous le bureau – heureusement déjà épousseté -, en attendant la fin de ce tsunami ménager.
    Brusquement, une porte claqua puis ce fut le silence. L’air sentait l’encaustique, le trop propre, ç’en était presque étouffant. N’osant encore quitter son repère, il attendit sans savoir trop quoi, le cœur battant. De longues minutes incertaines. Prêt à battre en retraite au moindre signe de retour de l’ennemi.
    Enfin, il se décida à bouger. A peine, pour commencer, puis doucement un peu plus.
    Constatant que le danger s’était définitivement éloigné, il toussa, pour s’assurer tout d’abord qu’il était bien vivant. Espérant que, peut-être, quelqu’un était là.
    Soudain, un petit rire, imperceptible, cristallin, lui répondit en écho. Il douta encore, guettant un deuxième signe, une confirmation.
    Puis il les vit, l’une après l’autre, s’échapper des touches du vieux clavier Azety qui les avaient abritées, un peu comme si elles s’éveillaient. Quelques jolies particules, qui s’envolèrent, légères, dans l’air aseptisé en récitant les lettres de l’alphabet apprises par cœur pour tromper l’enfermement.
    Et n’osant encore s’en approcher de trop près, il prolongea le plaisir de les regarder valser dans un rai de soleil, tout en se voyant bien maître de ballet d’une compagnie de ces jeunes baladines qui mettraient, à coup sûr, le feu au parquet!

    Bon week-end,Christine

  25. Laurence Noyer dit :

    Saisie !

    Un grain de poussière esseulé,
    Volant dans la soupente d’un grenier,
    aperçut une vieille Remington
    n’intéressant plus personne
    Des particules, sur son clavier
    paraissaient y mener
    une bonne et joyeuse vie

    Alors que toutes ces scories
    résultaient d’une cruelle histoire
    et qu’en en se penchant de plus près
    on pouvait distinguer :
    Des débris de larmes rouillées
    des virgules fracturées
    des escarbilles d’espoir
    des ** *** dans les yeux
    des voyelles ravaudées
    quelques…………
    deux ou trois grains de sucre
    un cœur en ¤¤¤¤¤¤¤¤
    un accent grave
    des cendres d’une cigarette
    des mots hésitants
    beaucoup de ??????
    un zeste de Tipp-ex

    Toutes les poussières d’une lettre
    tous les regrets d’un courrier
    qui ne fut jamais envoyé
    Toutes ces paroles en l’air
    qui continuent dans le grenier
    à virevolter !

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