331e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat
Rédigez la lettre d’amour d’un poissonnier à sa Lolotte,
intégrant toutes ces expressions :
– queue de poisson
– noyer le poisson
– engueulé comme du poisson pourri
– petit poisson deviendra grand
– boire la mer et les poissons
– heureux comme un poisson dans l’eau
– poisson d’avril
Ma Lolotte
Je ne vais pas noyer le poisson, mais je t’avoue, ma Lolotte, j’en ai parfois un peu assez de nettoyer le poisson.
Je suis fatigué de toutes celles dont tu es bien sottement jalouse : Brême l’Allemande ; Julienne, plate comme une limande ; Lamproie la bordelaise ; Sardine qui veut toujours me traîner en boîte ; Anguille qui me glisse toujours entre les doigts ; Ablette tout juste bonne pour une friture ; Alose toujours alanguie sur son lit d’oseille ; Baudroie et son ignoble face de raie ; Carpe toujours muette ; les jumelles Daurade et Dorade ; Truite et ses sempiternels concerts de Schubert ; Morue la dessalée et enfin Perche la sauteuse en hauteur.
Pour toi je cesserai la vie de pilier de bar, mon langage cru de grenadier ou celui du Capitaine Haddock qui me conduisent à engueuler la clientèle comme du poisson pourri, ma carrière de maquereau, mon appétit de barracuda et je raserai enfin ma moustache de poisson-chat que tu détestes tant,
Tu l’auras compris, pour toi j’irais jusqu’à boire la mer et les poissons.
Je te promets que notre histoire ne se terminera pas en queue de poisson et que notre futur petit poisson que tu portes en toi deviendra grand.
Ce n’est pas un poisson d’avril
Si tu me dis « oui », je serai heureux comme un poisson dans l’eau.
Ma truite d’amour
Je t’ai rencontré chez un merlan. Tu te faisais rectifier la voilure au plus court. Je suis resté muet comme une carpe, tellement tu étais roulée comme une belle dorade. Il faut dire que je ne suis pas très avenant et grand comme une perche. Frétillant comme un gardon et bien décidé à mordre tes appâts, j’ai mis le turbot craignant que tu ne files comme une anguille.
Avais-je fait une touche ?
En tout cas, j’avais l’eau à la bouche et me sentais chançard comme un poisson dans l’eau. Mon marin de père m’aurait dit que si je voulais mailler avec toi, il fallait te garder dans la nasse, sinon gare au poisson d’avril.
Mais, entre nous, ça sentait bon la friture. Heureux comme des poissons dans l’eau, nous sommes partis bras dessus bras dessous nous dessaler au bar du coin. Vrai de vrai, nous avons bu la mer et les poissons, avant de partir en queue de poisson nous écailler le corps dans un douillet aquarium. J’espérais que notre amour deviendrait grand comme le petit poisson. Ma vendeuse de marée de mère m’a mis en garde.
« Ta lolotte et toi, vous n’êtes pas du même bord. Elle, la gauche caviar et toi, le menu fretin. Gare aux arêtes !
Le mariage de la carpe et du lapin, c’est du contre nature. »
J’ai essayé de noyer le poisson qu’elle voulait me faire gober, en songeant que ma vieille était vraiment une tanche. Une vache qui broute dans l’océan, ça le fait pas trop. Finalement, ma Lolotte, ma mère et moi, on s’est engueulé comme du poisson pourri. J’ai claqué la porte de mon bocal. Je ne suis peut-être pas un dauphin, mais je sais qu’entre nous, il y a baleine sous gravillon et crois-moi, ma Lolotte d’amour quand on tombe dans l’eau, plus jamais la pluie ne te fait peur.
Ma très chère Lolotte,
Va … Je ne te hais point. Ce fut mes dernières paroles, ma très chère Lolotte,
celles dont je me souviens, celles qui ne cessent de résonner dans ma tête. Aujourd’hui, sur cette plage, je repense à hier, à nous, à vous surtout quand avec votre voix douce comme le miel vous m’avez annoncé que vous me quittiez. Va.. je ne te hais point, vous ai-je.
Quand l’air amusé, vous êtes sortie de la poissonnerie, derrière mon étal, avec mes yeux de merlan frit posés sur votre chute de rein délicate, sensuelle, divinement désirable mais depuis peu intouchable, j’ai aussitôt pensé que vous n’étiez pas mauvaise comme Lototte. Ensuite, je ne peux expliquer pourquoi, j’ai chanté :
Une litote pour ma Lolotte
Elle était ma petite lotte
Mon saumon à l’échalote
Ma purée de vitelotte
Mes muffins à la bergamote…
A nouveau, j’ai chuchoté va je ne te hais point.
Tu parles que je ne te hais point, je t’aimais comme un fadât et toi, avec tes manières de limande sophistiquée, tu ne pensais qu’à pointer mes erreurs lexicales pour me rappeler oh combien j’étais inculte face à toi.
Parce qu’engueulé comme du poisson pourri, j’ai voulu être à ta hauteur. J’ai lu lu lu entre deux pèches, ne comprenant fichtre rien à ce que je lisais ; j’ai perdu une grande partie de ma clientèle à vouloir faire le malin avec des tournures sémantiques emberlificotées pour simplement servir un kilo de rougets ! Les clients m’ont pris pour un fou, oui fou je l’étais. De toi, toi qui aimais tant mes envolées lyriques, piquées à d’illustres auteurs, que je te servais, sur un lit de poésie, accompagnées d’une daurade cuisinée au fenouil !
Pauvre con que j’étais !
Pendant que je m’abrutissais l’esprit de métaphores, de rimes et de toutes ces choses dont je ne sais que faire à présent, toi, tu roucoulais dans les bras de ce poète échevelé que te balançait, à la pointe de sa plume, des nuits étoilées, des colliers de fleurs et de lueurs diffuses dans la lumière du soir.
Me voilà donc avec mon stylo bic, décidé à te dire que certes le soleil voit naître la rose mais dès l’instant où le départ améliore la vie d’un homme délaissé, l’appétit revient, le joie de vivre aussi. J’irai jusqu’à boire la mer et les poissons tant je suis bien depuis que tu es partie. Plus de représailles, plus de moqueries, juste le bonheur de vivre heureux comme un poisson dans l’eau auprès de Zézette, mon ex d’y il y a dix ans. Elle n’a pas la parole poétique, ni même la phrase proustienne mais elle a la joie de vivre et le sourire au quotidien.
Je t’avais dit un jour que le petit poisson deviendra grand. Il est grand à présent, auprès d’elle, loin de toi, sans toi.
Ne crois surtout pas qu’il s’agisse d’un poisson d’avril, ni même d’un stratagème pour essayer de noyer le poisson parce qu’épuisé de t’aimer, loin de là l’idée car je te le dis espèce de rascasse dépecée de sentiments, d’émotion, de sincérité, je ne paie pas cher de ta peau quand enfin tu comprendras que l’amour se vit de l’intérieur et non pas de l’extérieur.
Pour finir, saches que ma queue de poisson ne frétille plus du tout pour toi, elle a bien mieux à faire.
Alors sans regret, je te dis bon vent et au passage, si tu peux, noies toi dans le vieux port !
Rédigez la lettre d’amour d’un poissonnier à sa Lolotte intégrant toutes ces expressions :
– queue de poisson
– noyer le poisson
– engueulé comme du poisson pourri
– petit poisson deviendra grand
– boire la mer et les poissons
– heureux comme un poisson dans l’eau
– poisson d’avril
Lolotte, mon petit trésor,
Il est vrai que je t’aime beaucoup. Mais j’ai quand même trouvé un peu relou de faire une queue de poisson puis essayer lâchement de noyer le poisson en engueulant comme du poisson pourri ce pauvre ère, qui ne t’avait rien fait et se trouvait là par hasard.
Tu as une soif si inextinguible de plaisanteries foireuses, que boire la mer et les poissons n’arriveraient pas à assouvir.
Mon amour est aussi immense que l’océan, n’aie pas peur, « petit poisson deviendra grand si Dieu lui prête vie » comme dirait La Fontaine. Je ne suis pas Dieu mais je ne manquerai jamais de te laisser vivre à ta guise.
Alors vas-y fais ce que tu veux avec tous les poissons qui existent, pourvu que je sois toujours heureux comme un poisson dans l’eau quand je suis avec toi !
Je t’aime
Poisson d’Avril !
Je plaisante…
Ah ma lotte… ma lolotte…
Si tu savais…
Je me souviens encore du jour, où, entre deux glaçons, tu leur as fais une queue de poisson aux autres…
Moi, les yeux hagards, je n’en revenais pas de tant d’affront à tes comparses,
Et toi, les yeux dans le vague, on aurait dit que tu essayais de noyer le poisson.
Alors je me revois t’avoir engueulé comme du poisson pourri pour avoir tout dérangé mon étal !
C’est là sûrement que mon amour pour toi est apparu !
Un amour qui, comme petit poisson, deviendra grand…
Moi qui avant ne savait se satisfaire de rien, n’avais de préférence pour rien, étant prêt à boire la mer et les poissons…
Voilà qu’en ayant vu ça, vu toi, j’ai craqué…
Ton irrévérence et ton élégance folle embellissant sans conteste mon bel étal !
C’était bien la première fois que je me sentais heureux comme un poisson dans l’eau !
Et c’est pour ça, ma lolotte, que tu resteras à jamais mon poisson préféré !
Et ça, crois-moi, c’est pas un poisson d’avril !
O ma vif argent, toi ma belle vagabonde, depuis que j’ai prêté l’oreille à la divine musique qui chante tes mérites, je me sens heureux comme un poisson dans l’eau. Et je t’imagine, petit poisson devenu grand, braver le flot changeant, légère et gracieuse, le long des bords fleuris…
Une perspective bien loin de mon triste quotidien, de ma vie qui se terminera si vite en queue de poisson. Je n’ai et n’aurai hélas, moi, jamais le loisir de braver le flot loin de l’abri qui m’a vu naitre : Un triste abri, sinistre bassin de culture industrielle, loin du bleu miroitant des rivières que tu parcours sans entrave. J’ai pourtant une telle soif d’aventures ! Une soif de liberté, la soif inextinguible d’un ivrogne prêt à boire la mer avec les poissons.
Ah ! Prends bien garde, fillette, à ne jamais happer l’appât trompeur que te tend le pêcheur ! En essayant de te distraire, il cache ses véritables intentions et flatte ta gourmandise, mais ce n’est que pour mieux noyer le poisson.
Moi je n’ai pas eu le choix. Ce n’est pas une fine ligne mobile qui m’a capturé, mais un vulgaire et grossier filet, au milieu d’autres malheureux de mon espèce.
Parcourir et braver le flot changeant, pour moi il n’en est pas question : Le seul voyage que je connaîtrai sera du sachet de saumure à l’assiette, et la seule musique que j’entendrai, la mastication rythmée de mes bourreaux. En attendant, enfumé sans pitié, momifié par une machine de fer dans le sarcophage humiliant d’une pochette plastique, réduit à la promiscuité de mes congénères, je t’envie et t’admire, toi qui t’ébats librement dans l’onde au bleu miroir des torrents tumultueux. Et en pensée je pars à tes côtés dans un voluptueux voyage.
N’interprète pas mal ma lettre : elle n’est pas un poisson d’avril. Même si je n’ai pas beaucoup de mérite, moi aussi je fus chanté par un poète, Charles Cros – ce devait être un jour où il était en panne d’inspiration. Car je n’ai certes pas ton prestige, truite légère et gracieuse, muse de Franz Shubert – Quel honneur immortel! – et c’est donc avec humilité que je te demande d’accepter l’hommage contrit d’un pauvre hareng saur amoureux d’une star de l’onde.
Emballant poisson emballé
331 – Heureux comme…
– Quand je rentrai à vélo, l’autre soir une voiture m’a suivi.
– Je t’ai dit de ne pas m’appeler.
– Notre soirée s’est terminée trop vite, je…
– J’ai pas le temps de te parler, j’en ai cinq.
– Tu te fais payer, et on passe à une autre histoire. Je te disais, la voiture est venue à ma hauteur, le gars me coince contre le trottoir. Il s’arrête et il vient m’engueuler comme du poisson pourri.
– J’ai pas le temps.
– Ecoute-moi, c’est pas la mer à boire. Je ne suis qu’un môme et ses bras menaçaient de m’enserrer dans ses filets.
– Qu’est-ce que tu racontes !
– Il était en tort et il a abusé de son autorité.
– Il avait tort, et alors, dans ces cas-là, tu noies le poisson.
– Je n’ai pas su comment réagir. J’ai réfléchi et je me suis dit qu’on était le premier avril.
– Et alors !
– Ben ! tu parles de poisson et on est juste le premier avril.
– C’est pour ça que tu m’appelles !
– Non, c’est pas pour ça. Mais quand tu es en face de quelqu’un qui a autorité sur toi, tu te dis que c’est lui qui a raison.
– C’est le loup contre l’agneau !
– Dans les poissons, il y a des loups et des agneaux, alors !
– A toi de choisir. Bon je raccroche, j’ai cinq numéros.
– Tu as joué au loto, j’espère que tu as gagné.
– Non, j’ai cinq gars chez moi, ils discutent du prix…
– Tu as vendu ta voiture, je vais pouvoir passer le permis. Quand j’aurais ma voiture, on sera heureux comme…
– Rêve pas, les sous c’est pour moi. Je vais faire une thalasso, je retourne à la mer.
– Et tu me laisses seul.
– Réfléchis, à la mer on est jamais seuls, on est heureux comme des poissons dans l’eau.
LA MAMAN DES POISSONS : REVISITE
Ma très chère Lolotte, il me faut, je l’avoue
Battre ma vieille coulpe et tendre gauche joue.
Vous m’avez engueulé comme poisson pourri :
Je suis allé trop loin. Vous m’en voyez marri.
Oui j’ai bien employé le vocable « morue »
Afin de mettre un terme à une aigre querelle
Avec votre mother, cette infâme barbue
Que j’aurais pu traiter aussi de maquerelle !
Mais, sans vouloir noyer le poisson dans l’étang,
C’est ell’ qui a commencé en me traitant d’ « hareng »,
Au prétexte que j’ai, sur les bords d’la Baltique,
Suivi un dur régim’ de maqu’reau-biotique !
Fariboles ! Fadaises ! Mots d’affabulateurs !
Je ne relève pas ce que jazzent les conteurs !
Si je veux vivre heureux comme un poisson dans l’eau
Il faut que je maigrisse et donc, j’y vais mollo,
Moi, je ne râcle pas le fond des casseroles !
Je le surveill’, vois-tu, mon taux d’cholestérol !
Mais s’il s’agit d’amour, Lolotte, ou de passion
Je boirais bien la mer avec tous ses poissons !
Je veux que notre amour grossisse avec le temps,
Que ce petit poisson un jour devienne grand
Amadoue ta maman ! Présent’-lui mes excuses :
C’était poisson d’avril ! Le premier on s’amuse,
On se fiche du sérieux comme de Colin-tampon !
Il n’y avait pas lieu que l’on haussât le thon !
Excepté en avril où tous sont polissons
Rien ne doit se finir comme queue de poisson !
Je regrette, Lolotte, cette exaspération :
Je suis un poissonnier, je n’suis pas un barbeau !
Reprenons sur l’étal, demain, notre passion !
Je te promets, Chérie : je mettrai le turbot !
Rédigez la lettre d’amour d’un poissonnier à sa Lolotte,
intégrant toutes ces expressions :
– queue de poisson
– noyer le poisson
– engueulé comme du poisson pourri
– petit poisson deviendra grand
– boire la mer et les poissons
– heureux comme un poisson dans l’eau
– poisson d’avril
Chère Dame de Cœur,
Depuis des mois, je vous vois passer devant mon étal, au bras de ce maquereau aux yeux de merlan frit et aux dents de requin, qui, dit-on, vous sert de mari.
Depuis des mois, je vois votre sourire s’éteindre et vos épaules s’affaisser.
La maraîchère m’a raconté qu’il y a peu, il vous avait engueulé comme du poisson pourri après que vous eussiez fait, malencontreusement, une queue de poisson à un de ses collègues.
J’en suis contrit.
Je ne veux en aucun cas, noyer le poisson, mais il est plus que temps que vous quittiez cet individu qui nage trop souvent en eaux troubles.
Tout autant que petit poisson deviendra grand, ses petites goujateries deviendront grandes, au risque même de vous faire boire la mer et les poissons.
J’en suis marri, vous ne pouvez imaginer à quel point !
Dès lors, je vous en supplie, quittez-le, avant que votre beauté ne se fane.
Sans vouloir vous rappeler certains souvenirs – heureux ou douloureux- que vous avez stocké dans votre Mac, je dépose sur la table, en quelques plis, les promesses d’un avenir où nous serons heureux comme des poissons dans l’eau.
Venez chez moi. Sur le tapis vert de mon gazon anglais, vous retrouverez la dignité d’une Dame de Pique. Je serai votre valet. Nous jouerons, carte sur table, la plus belle partie de notre existence.
Chère Dame de Cœur, cette missive n’est pas un poisson d’avril, soyez assurée.
Elle traduit, avec maladresse peut-être, tout l’amour que j’éprouve pour vous ainsi que mes certitudes d’une réussite assurée.
Votre Albacor, pour toujours.
© Clémence
Je ne dirais pas non mais d’abord, Roi de Trèfle, de cet atout en avez-vous beaucoup ?
Ma Lolotte,
T’en souviens-tu ? La première fois que je t’ai vu je suis resté muet comme une Carpe. Je rentrais dans ce Lieu de perdition où l’on est serré comme des Sardines lorsque tu m’as fait une queue de poisson. Tu avais mis le Turbot pour me souffler la place de parking. Ayant trouvé ma remarque un peu Vive tu m’as engueulé comme du poisson pourri. Un vrai Grenadier qui aurait sorti son Sabre.
Gardons notre calme ! T’ais-je suggéré en te faisant des yeux de Merlan frit. J’ai taché de noyer le poisson dans une coupe de champagne. Tu as saisi la Perche et nous avons parlé, surtout moi. Alors que tu reluquais un Barbue qui dansait avec une Morue plate comme une Limande, je me suis dépeint Requin de la finance pour te pêcher dans mes filets protecteurs. Mais toi tu m’as fait boire la mer et les poissons en me parlant comme à du menu fretin. Moi qui me croyais Loup, tu m’as relégué dans l’Ombre.
Je me suis senti très Sole, la tête plate sous la roche. Adoptant une attitude Haddock, je me suis mis à nager à contre courant. Je me suis effacé pour me faire le plus humble possible pour mettre en valeur toutes tes qualités. Tu as saisi la Perche de mon revirement sans y voire Anguille sous roche. Lorsque tu m’as laissé te raccompagner j’étais heureux comme un poisson dans l’eau.
Nous nous sommes revus plusieurs fois avant que tu n’acceptes de pécher avec moi au bord de la rivière. C’était le printemps de nos amours. Même si tu m’as posé quelques lapins, je n’y voyais que poissons d’avril. Finalement, le petit poisson deviendra grand puisque nous nous sommes mariés. Ce fut le mariage de la Carpe et du lapin.
Mais il n’y a pas de poisson sans arête. Je jouais à Colin-maillard tandis que tu succombais aux attraits d’un Maquereau à la Raie de côté. Toutefois, sache que je n’ai pas une mémoire de poisson rouge. J’ai eu de beaux moments avec ma petite Lolotte que je traitais à l’américaine, à ma sauce. Aujourd’hui ma colère a jeté son encre sur la Sèche. Alors si un jour tu trouves que ton poisson est un peu trop gras, sache que je veux bien encore m’attacher au chant de ma petite sirène.
Bonne com : pas de friture sur la ligne !
Quand je t’ai vue pour la première fois à Rungis, ma Lolotte adorée, merveilleuse sirène au milieu de tous ces poissons et de ces gros grossistes qui puent le maquereau, je savais que mon amour pour toi me rendrait heureux comme un poisson dans l’eau.
Tu me racontes qu’un automobiliste t’a fait une queue de poisson, mais que toi, au lieu de noyer le poisson, tu l’as engueulé comme du poisson pourri. Il a eu l’audace de monter chez toi, mais tu lui as balancé l’aquarium sur la tronche afin de lui faire boire la mer et les poissons.
Sincères condoléances pour Totor, le poisson rouge qu’il a avalé. Quel dommage ! C’était un petit poisson qui aurait pu devenir grand. Je t’offrirai un pirhania en guise de poisson d’avril.
Je suis impatient de te revoir pour faire l’amour à l’américaine avec toi, ma Lolotte chérie.
Ma Lolotte,
Tu n’es partie que depuis ce matin et tu me manques déjà. A Rungis,j’ai dû porter les caisses de poissons seul,mais « contre vent et marée » j’y suis arrivé.
Sur la route du retour ce maquereau d’Albert m’a fait une queue de poisson.Je l’ai engueulé comme du poisson pourri et il ouvrait tellement la bouche qu’on aurait cru qu’il voulait boire la mer et les poissons mais je crois surtout qu’il cherchait à noyer le poisson.
En ton absence, je mesure combien ensemble nous sommes heureux comme des poissons dans l’eau. J’espère que ta mère va se remettre vite ; donne-lui à manger du poisson, du gras, du maigre, du frais, en boîte, çà apporte du calcium ce dont elle semble manquer.
Ne va pas te promener sur le port car les marins y sont nombreux et surtout ne touche pas leur pompon, çà pourrait leur donner de mauvaises idées s’ils interprétaient mal ton geste. Tu vois j’ai du mal à faire taire ma jalousie, mais tu es si belle, aussi belle qu’une sole pêchée du matin et je suis fou amoureux de toi.
Selon tes instructions, j’ai changé l’eau du bocal du poisson rouge, je lui ai trouvé grise ; pour lui donner un peu plus de tonus j’ai chantonné « un petit poisson un petit oiseau s’aimaient d’amour tendre » mais j’ai l’impression que son quotient intellectuel n’est pas très élevé car il a eu l’air de ne rien comprendre.
Ma Lolotte, pour passer le temps et que tu puisses te régaler à ton retour, je vais préparer une bouillabaisse avec des Pleuronectiformes dont tu me diras des nouvelles.
Reviens vite ! Oh je t’abandonne quelques instants car on sonne à la porte
« poisson d’avril » me dit Lolotte, très élégante dans une nouvelle robe couleur saumon en se jetant dans mes bras.
Ma Lolotte, ma perche du Nil, mon dauphin des iles, ma sardine à l’huile,
Nous nous sommes engueulés comme du poisson pourri, c’est vrai, mais il ne faut pas boire la mer et les poissons avec, ma Lolotte adorée !
Ça n’était rien qu’un petit grain passagé ; ça n’est pas la tempête qui va noyer le poisson !
J’ai pris peur, j’ai perdu mes couleurs, je l’admets. Quelle nouvelle tu m’annonces aussi !! Ta météo marine annonce un vent chargé d’embruns inconnus !
Tu connais l’expression ; « petit poisson deviendra grand ». Je vais changer ma Lolotte, pour toi ma truite, je saurai évoluer, c’est promis je vais m’améliorer.
Fini les blagues et la rigolade, Toi et Moi c’est du sérieux ma langoustine.
Je te promets de devenir le meilleur des capitaines. Oui, c’est sûr, nous serons heureux comme des poissons dans l’eau.
Tu peux faire briller ta queue de poisson ma sirène, enfile ta robe et je t’emmène.
Si mes calculs sont bons, ton joli ventre nous promet un beau poisson d’avril !
Je t’invite à voguer sur notre histoire d’amour ma belle écaillère, laissons nous porter par les flots et nageons ensemble dans le bonheur !
Ton fidèle poissonnier
Quelques fautes d’orthographes… désolée !
Oooooh… j’ai oublié de noyer le poisson !!!
Lolotte
Moi qui ai d’autres attributs et même beaucoup plus encore pour nager qu’une simple queue de poisson, moi à qui, mon père qui me voyait déjà grand me répétait toujours en boucle pour me donner la confiance en mon pas, petit poisson deviendra grand, moi qui aujourd’hui, je te le dis sans détour je suis heureux avec toi comme un poisson dans l’eau, je t’aime Lolotte je t’aime.
Je sais, j’ai fait des bêtises et tu m’as engueulé comme du poisson pourri, et plus d’une fois encore, mais tu as su me pardonner, même quand j’essayais de noyer le poisson avec mes réponses idiotes qui ne trompaient personne, je t’aime Lolotte je t’aime.
Aujourd’hui je ne vais pas te demander de boire la mer et ses poissons, mais si tu peux me faire la joie l’honneur et le privilège de m’épouser, alors tu feras de moi le plus heureux des hommes et j’irai sur les toits crier mon bonheur même si ceux qui ne croient pas en notre histoire diront que c’est un poisson d’avril.
Je t’aime Lolotte je t’aime.
Non, ma Lolotte adorée, je ne vais pas noyer le poisson,
à tes côtés, je suis heureux comme un poisson dans l’eau
je frétille, je tourne en rond, je ne tiens plus en place
j’ai envie de t’éblouir, je retombe en enfance
et je fonce, tiens, j’ai fait une queue de poisson à cet abruti
qui, du coup, m’engueule comme du poisson pourri,
me traite de tout, et même de sale gosse
mais j’ai confiance en moi, petit poisson deviendra grand.
Bientôt, j’aurai bu la mer et les poissons
et en serai tout enivré : je t’enlèverai.
Tu ne me crois pas ? Tu as raison,
c’est un poisson d’avril !
Je noyais le poisson, à bord d’un embrouiller
mais vos yeux au mouillage m’ont vidé les entrailles
J’ignore si c’est pêcher de se faire harponner.
Mareyeur de mon cœur, chavirez-moi l’écaille!
Comme civelle fait l’anguille et le p’tit devient grand
mon cœur brème d’amour quand la baudroie s’arrête
Je chante en raie, en sole, pour vous belle roussette,
je suis heureux comme un poisson dans l’eau séant
Au menu, chère Lolotte : « queue d’ poisson papillotte »
au bain d’un court bouillon
Mais un jour je chaloupe car vous êtes libertine
Veuillez changer de thon, car moi j’ai des sushis !
Il faut que j’ vous engueule comme du poisson pourri !
Au bar, je bois la tasse, la mer et ses sardines.
Avec vous chère Lolotte,
On a pris le bouillon
poisson d’
avrilement votre
Ah ! Ma Lolotte, ma Louloute, ma Chouchoute, mon Poisson-chat,
Toi qui étais si Sole, je voudrais tellement te redonner ta ligne, tu sais, même si tu es devenue grosse comme une baleine, sache que je t’aime toujours au naturel mais encore plus panée et à la poêle.
Tu as senti qu’il y avait anguille sous roche et tu as pris la mouche telle une truite quand tu as su que je te trompais avec une toute jeune sirène, je t’avoue que devant elle je redevenais frais comme un gardon, si tu l’avais vue nager le crawl, irrésistible.
Alors tu as voulu te venger, tu me filais quand tu savais que j’allais voir mon ensorcelante sirène, tu me doublais habilement en tentant des queues de poisson. Tes efforts désespérés me faisaient lâchement avancer en crabe mais toujours plus vite à la pensée des branchies de la beauté m’attendant sur son lit de glace.
Sans succès, tu as alors essayé de me noyer comme un poisson, dans la baignoire, pendant mon bain de sels et d’algues. Ta déprime qui te faisait semer des écailles dans le fond de l’aquarium me peinait tant que j’aurais pu en boire la mer et les poissons si je n’avais été envoûté par le chant de ma petite sirène.
Mais voilà qu’un jour entre ma douce aux belles nageoires et moi le turbot frétillant, éclata la tempête qui couvait depuis l’énervante grande marée. Oh, pour un rien, en gros balourd, m’avançant derrière elle, je lui avais marché sur la queue et écrasé quelques arêtes. J’avais abîmé la partie de sa personne dont elle était la plus fière. Aussi, c’était un peu de sa faute avec sa manie orgueilleuse de la rabattre en arrière d’un grand geste de m’as-tu-vue.
Évidemment elle m’a engueulé comme du poisson pourri, quand je l’ai traitée de morue et de thon, elle m’a qualifié de maquereau, d’anchois à la manque, même de poulpe mou ! J’en suis resté muet comme une carpe.
Alors, ma Sole, me voici libre à nouveau, ensemble rompons nos solitudes, rappelle-toi combien tu riais quand je t’emballais dans une feuille de papier journal. Si tu voulais me pardonner mes péchés, me repêcher, je mordrais à ton hameçon, je m’enroulerais dans ton épuisette, faisons à nouveau des bulles ensemble et pourquoi pas un petit poisson qui deviendrait grand ?
Nous pourrions avoir une vie très à l’aise, on réaliserait ton rêve de s’installer dans le grand aquarium du Musée Océanographique de Monaco avec la bénédiction posthume du Commandant Cousteau. Nous y serions heureux comme des poissons dans l’eau.
Ma Lolotte, ma baleine chérie, tu peux bien menacer de m’avaler tout cru si tu veux, j’attendrai sur le rivage ta réponse roulée dans une bouteille à la mer, mais viens d’abord décrocher cette lettre que j’épingle dans mon dos comme un poisson d’avril.
Signé : Ton Jonas.
Ma Lolotte saumonée,
Point de poisson d’avril entre nous.
Laissons cette blague à ces gens.
Ceux qui nous regardent
Avec leurs yeux de merlan frit.
Ceux qui se moquent
De notre mémoire de poisson rouge.
Ceux qui rigolent
De notre QI de bigorneau.
Ceux qui se font des queues de poissons,
Et s’engueulent comme du poisson pourri.
Ces gens-là, j’ai envie de les noyer,
De leur faire boire la mer et nous avec.
Je sais combien tu es malheureuse
Comme un poisson seul dans l’eau.
Mais je suis là.
J’aime tes lèvres de mérou.
J’aime ton chant de sirène.
J’aime ton rire de baleine
Qui éclabousse les vitres de ton palais.
Mais pourquoi, dis-moi pourquoi,
Ces gens-là ne nous ont pas mis
Dans le même bocal ?
T’as de belles écailles, tu sais!
Marcel