315e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat

Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.
À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père, ce vieil ouragan, nous avait quittés depuis…

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22 réponses

  1. Malleret dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.
    À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père, ce vieil ouragan, nous avait quitté depuis

    plusieurs mois avec comme objectif, transcender sa puissance, avant de devenir impuissant. Il chérissait sa bourrasque, aimait son petit coup de vent, mais sa soif d’intensité balayait ses sentiments. Rien ne pouvait l’arrêter.

    Il partit vers les États-Unis se transformer en cyclone, ce n’était pas suffisant. Il devint typhon en Asie. Toujours pas assez.

    Désabusé, il rentra. Moi j’étais devenu ado, les sacs en plastique se raréfiaient. J’avais grandi, je voulais suivre ses traces. Souffler aussi fort que lui.

    Maman s’effraya. Sa condition de bourrasque dans une région qu’elle aimait lui suffisait. Elle ne voulait faire de mal à personne et nous implora de nous calmer.

    Papa ne supportait pas d’être devenu un vieil ouragan. Il se souvenait de ses débuts. Tout fringant, poussé par une ambition débordante, il avait grimpé les échelles de forces rapidement.
    Il considérait posséder encore assez d’énergie pour atteindre une puissance jamais égalée. Gloire suprême !
    Il en devint paranoïaque. Je pris peur et me sauvai en Afrique où la liste des différents vents est la plus longue. J’aurai ainsi la possibilité d’en incarner de plusieurs types pour décider ensuite de mon avenir.

    Pendant ce temps, la tendre bourrasque se transforma en pluie de tristesse.

    On ne sut comment mon père eut vent de Katrina et comment il comprit qu’il pourrait assouvir son besoin de gigantisme. Enfin un évènement climatique à sa mesure !
    Il devint possédé et s’unit à ce qui était déjà la tempête du même nom. Celle-ci se transformait en ouragan s’intensifiant d’heure en heure.
    Augmenter sa vitesse pour se renforcer en puissance jusqu’à devenir l’ouragan le plus intense jamais enregistré, nécessitait de n’avoir aucune entrave. Mon père, moins jeune, s’essoufflait à décupler la rotation du tourbillon en folie. N’ayant pas de temps à perdre, encore plus mégalo que mon pauvre papa, Katrina l’éjecta purement et simplement.

    Nous le vîmes revenir à bout de force, mais étonnamment apaisé d’avoir, ne serait-ce que quelque temps, participé au pire cataclysme de l’année pour clore sa carrière.

    La famille se recomposa dans la douceur des bises.

    Peggy Malleret

  2. Délphine Lejeune dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés. A cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père ce vieil ouragan, nous avais quittés depuis mon apparition pour s’investir dans les tempêtes russes.
    Ma mère m’apprit tout ce qu’il y avait à savoir pour que les gens se souviennent de moi lors des rafales que je leur lancerai. Elle m’emmena entre autre, voir mon oncle Nordet, vent qui agit sur le nord-est de la France et son meilleur ami Suroît qui lui, intervient dans le sud-ouest.
    Ces deux potes frais sont également présents au Canada sur le fleuve Saint-Laurent, en le remontant pour Nordet et en le descendant pour Suroît. Je pus grâce à eux, me faire une place parmi les vents frais et violents lors de tempêtes. Mais, étant frileux de nature, je décidai de partir dans le sud de la France. Certes, bien que mon arrivée au sein de la patrie des vents du Sud fût difficile, je m’y fis une place en tant que l’Albe pour souffler dans le Roussillon.
    Ma mère, quant à elle, même si elle est fière de moi concernant ma réussite, a toujours du mal à accepter que son petit Breton vive parmi les Sudistes. Mais qu’elle ne s’inquiète pas, je suis toujours aussi fan des parapluies et des cirés jaunes en comparaison aux parasols et débardeurs fins.

  3. Sylvianne dit :

    …mon père ce vieil ouragan nous avait quittés. Je pars rejoindre les vents chauds. Et je te préviens petit, ici bientôt plus de plastique pour jouer. 2017 les supprimera.
    Viens avec moi, tu joueras avec les alysées.
    Mais Pt coup de vent ne pouvait quitter ni sa mère ni la Bretagne, sa terre natale.
    Un matin de janvier, plus de plastique les écologistes avaient gagné. Quels rabat-joie !
    Les « poches » en papier ne s’envolaient pas, ne s’accrochaient pas aux arbres.
    Il trainait sur la plage, il s’ennuyait…. quand un vieil homme vint avec un seau et un drôle d’appareil. Petit coup de vent, s’assit et attendit
    L’homme entre deux baguettes trempées dans le seau créait de grosses bulles de savon.
    D’immenses et translucides, colorées. Il les présentait au vent. Pt coup de vent éclata de rire et se jeta dans les bulles pour les envoler, les claquer… Le vieillard riait avec lui. Les bulles s’envolaient jusqu’au ciel. C’était beaucoup plus beau, plus amusant que les vieux sacs de plastique. Les bulles transportaient la joie, l’amour et la bienveillance pour cette année nouvelle sans plastique !

  4. françoise dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.
    À cette époque, je vivais encore chez  ma mère, une bourrasque Bretonne, qui la nuit tombée me chantait « v’la le bon vent, v’la le joli vent » ou « le nez au vent » ; mon père, ce vieil ouragan qui était comme tous ses semblables turbulent, inquiet et volage nous avait quittés pour vivre sa vie et se confronter à d’autres vents, sans craindre les vents mauvais. A son sujet elle avait eu vent qu’actuellement il était sur le désert d’Egypte et se confrontait au vent khamsin.
    Et puis un jour elle me dit qu’il fallait que je la quitte car elle allait vivre en concubinage avec un vent nommé Levêche (il paraîtrait que c’est un vent qui souffle au-dessus de l’Algérie) et qu’il ne voulait pas d’enfant. Et puis, me dit-elle, il fallait que j’aille de par le monde, que je connaisse d’autres vents.
    Je partis donc courageusement et après avoir soufflé parfois à contre vent ,j’atteignis la tour des vents en Grèce et pris la direction que la baguette du triton à son sommet semblait m’indiquer. Je dus me confronter aux vents Bourya, nashi, Sharav, Loo, Tamboën , au brickfielder, et que sais-je encore, quand je soufflai au-dessus de la Russie, de l’Afghanistan, d’Israël, de l’Inde , etc etc.
    Fatigué, vieilli, j’avais envie de faire demi-tour pour retrouver ma mère bretonne, mais sur ma route, si je puis dire, je fis la connaissance d’une bourrasque nommée Caju et m’établis avec elle au-dessus du Brésil où nous soufflons en parfaite harmonie,en élevant nos enfants qui aiment, eux aussi, jouer avec des sacs plastiques.

  5. Michel-Denis ROBERT dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés. A cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père, ce vieil ouragan nous avait quittés depuis un mois. Mais je savais qu’il allait revenir, il avait promis de m’apprendre toutes sortes de courants en jouant avec l’eau, la terre, le feu.

    Pendant son absence, j’appris que le feu ne pouvait prendre sans ma présence. Je l’allumais pour enflammer ma passion. J’inspirai un chanteur qui en fit un tube. Il me resta dans la tête, et de savoir que l’air porté en musique ravissait des générations, je me sentis important. J’appris aussi qu’en soufflant fort j’éteignais une allumette et les bougies d’anniversaire. Selon la finesse de mon dosage et la finalité de mon emploi, j’avais des capacités différentes. D’un claquement de doigt, j’obtenais l’obscurité. L’été, à la campagne, je séchais le linge en lui donnant une bonne odeur de frais. L’hiver, je donnais froid dans le dos, parfois le rhume, j’hérissais le poil, je claquais la porte pour avoir plus chaud et je rendais visite pour avoir des nouvelles.

    Ne voulant pas souffrir de la séparation, je me suis intéressé à plein d’images que je voulais garder en mémoire. Faire voler les casquettes sur les promenades en bord de mer ou les chapeaux sur les champs de course, regarder les gens courir ensuite et les entendre rigoler de leur exploit sportif à les rattraper. Ca me rendait dingue de bonheur. Il paraît qu’autrefois, je travaillais à faire de la farine, aujourd’hui, je me recycle dans l’électricité. Je n’avais pas à me soucier pour mon avenir. J’étais toujours en mouvement. Cette perspective me séduisait. Même qu’un jour, je pourrais faire le tour du monde avec un skipper. Mais il faudrait que j’aille droit, que je mette pas trop de vent dans les voiles pour ne pas capoter. Quand je serais grand, j’essaierais le planeur.

    En colonie de vacances, j’amenais la joie en soulevant le sommet des grands pins. A vingt ans, je déplacerais les dunes, plus tard, je refroidirais le Pôle Nord, pour le Sud, je ferai selon. Cependant, cette idée de sacs plastiques avait grandi dans ma tête. Que devenaient ces résidus de pétrole pas esthétiques du tout après qu’ils se soient conduits comme des errants dans l’air du temps ? Je décidai de ne pas me lancer tout de suite dans la folle ronde terrestre sans qu’une solution définitive ne soit trouvée pour les éliminer. Mon père, l’ouragan me dirait comment faire. Je ne comprenais pas l’intelligence des ingénieurs qui fonctionnaient comme des utilitaires aux dépens des animaux et des éléments. Bourrasque, ma mère ne m’avait transmis que du naturel recyclable. A priori, cette question de propreté moderne était d’un ordre secondaire. On avait bien l’intention d’y remédier mais dans combien de temps !

    Je ne me suis pas aperçu que je venais de m’égarer. Une colère intense me renversa. Je roulai sur des kilomètres. Je me cognai dans un mur, je fus projeté en chandelle beaucoup plus haut que la Tour Eiffel. Quelle vue splendide ! Pas de bastingage, je me retrouvai sur les pales d’un hélico à tourbillonner dans un mixer. Dans la seconde qui suivit, j’étais happé par le grand huit, mais il n’y avait pas de huit. Qu’allait-il m’arriver ? Une fenêtre s’ouvrit devant moi, mais il n’y avait pas de maison. J’étais content, mon père arrivait. « Bonjour papa, lui dis-je timidement ! Très impressionnant ! Tu as été longtemps parti !
    – J’étais en Amérique me défouler un peu dans un canyon, je me suis calmé en Australie attiser un écobuage. Et là, je viens regonfler mes pneus, je dis bonjour à maman et je repars demain. Je t’emmène voir le monde.

    • Grumpy dit :

      Le continent de plastique me faisant désespérer du bon sens humain, j’avais aussi pensé traiter le sujet « écolo », bravo pour l’avoir évoqué bien mieux que je n’aurais su le faire.

  6. ourcqs dit :

    À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père, ce vieil ouragan, nous avait quittés, depuis…
    j’ai vécu ma vie, une vie à ma façon
    Douce brise d’amitié qui accompagne les années d’enfance, serments et chamailleries,
    Souffle chaud et rassurant des longues soirées d’été des inséparables copains,
    Rafales qui ébranlent convictions et relations,
    Orages violents, imprévisibles tornades qui dispersent, foudroient les solides amitiés,
    Vent de folie qui emporte, entraîne les amours vers des vies rêvées,

    Vive le vent, les coups de vent !!!

  7. Dameleine dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les poches en papier. A la fin du marché je les faisais tournoyer sur la place et virevolter par les rues où elles finissaient par se noyer dans un caniveau et s’en allaient se biodégrader dans les égouts.

    Plus tard, lorsque je devins tourbillon, les poches en papier furent remplacées par des sacs en plastique que je bringuebalais, cahotais et pendais par les poignées aux grillages rouillés.

    Puis je devins tempête, tandis que les sacs se multipliaient. Il en vint de partout, de toutes les formes et de toutes les couleurs, surtout des noirs. Et sur les campagnes on pouvait voir des envols de corbeaux et leurs tristes présages.

    Quand je devins tornade, ils se répandirent sur toute la terre. Ils gagnèrent les sommets enneigés et les déserts de sable.

    Quand je devins typhon, ils envahirent la forêt amazonienne.

    Quand je devins cyclone, ils recouvrirent les océans.

    Maintenant que les emballeurs recyclent et que les énergivores sont repus, je suis rentré tout doux chez ma mère, une bourrasque bretonne. Mon père, ce vieil ouragan, qui nous avait quittés pour aller faire un tour du coté des alizés est revenu bien fatigué.

    Et moi je suis retourné jouer sur la place du marché avec mes amies les poches en papier.

    © Dameleine décembre 2016

  8. Zéphyra dit :

    Quand je n’étais qu’un petit coup de vent, j’aimais bien jouer avec les plastiques.
    Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.

    Mais je préférais souffleter sur les bulles.
    Légères et aériennes.
    Elles me ravissaient.
    J’aurais aimé les emmener encore plus loin.
    Encore plus haut.
    Partir avec elles.

    Alors, j’avais hâte de grandir.
    Etre comme ma mère.
    Une bourrasque catalane.
    Etre comme mon père.
    Ce vieil ouragan disparu.
    Victime d’une époustsoufflante dépression.

    Ma mère désorientée et tourmentée
    Ne connut plus ni répit ni repos.
    J’ai donc décidé de prendre mon envol.
    Dans un infini tourbillon.
    Ballotté dans le dédale universel.
    Ivre de soleil.

    Ni blesser. Ni détruire.
    M’amuser. Jouir. Réjouir.
    J’ai apprivoisé la légèreté des gouttes.
    J’ai caressé la lumière des étoiles.
    J’ai avivé la pâleur de la lune.
    J’ai effleuré la finesse des bulles.

    J’ai façonné des statues de carton.
    J’ai accroché aux branches des arbres
    Les sacs plastiques de mon enfance.
    Simoun, un cousin, raconte l’histoire d’un terrien
    Devenu célèbre photographe
    Grâce à mes créations.

    En fait, c’était moi, l’Artiste.
    Fier, j’ai filé dans l’œil de ma mère.
    Elle est là, devant moi.
    En fin de course. A bout de souffle.
    Dans un ultime effort, mais en vain,
    Elle n’a pas éteint la flamme de la bougie.

    De l’amour. De la vie.

  9. Anne-Marie dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés. Adolescent, je les gonflais au gré de mes humeurs, les accrochais en guirlandes de toutes les couleurs, les transformais en cerfs-volants que je faisais virevolter le long des plages. Un jour, le gouvernement décida de proscrire les sacs plastiques. J’avais tout juste vingt ans ! Il était temps que je parte découvrir de nouveaux terrains de jeux, comme disait mon vieil oncle qui avait beaucoup bourlingué. Il me soufflait dans les oreilles : « Vas-y ! C’est maintenant ou jamais ! »
    Je partis donc, tranquillement, le long des côtes océanes, surfais sur quelques vagues, repris des forces au Cabo da Roca, franchis le détroit de Gibraltar. Je rencontrais quelques acolytes mais n’avais plus de cerf-volant pour jouer avec Alizé ou Noroît. J’admirais les paysages somptueux mais je m’ennuyais, tout seul. Sur les côtes marocaines, un soir de grande chaleur, je croisais Sirocco, vêtue d’un voile rouge poudré… Ce fut le coup de foudre ! J’en oubliais mes sacs plastiques colorés ! Pour notre voyage de noces, nous nous envolâmes vers l’Afrique. Les déserts nous enchantèrent, nous nous enlacions dans les creux des dunes, faisions des courses folles sur leurs crêtes, dispersions les vents de sable. Puis au désert succédèrent la savane et les premiers villages. Nous aperçûmes des cases de torchis ocre, quelques buffles aux cormes puissantes qui déambulaient au milieu des baobabs sur un sol de latérite. De multiples taches sombres au sol nous intriguaient. Furtifs, sous le soleil de plomb, nous nous sommes approchés, nous sommes glissés entre les cases de chaume. Des centaines, des milliers de vilains sacs plastiques, noirs, jonchaient les abords du village. Il y en avait partout, le long des chemins, sur la place du marché, entre les maisons, accrochés aux arbres… Ils dévastaient le paysage, les gens ne les ramassaient plus, les animaux les broutaient, parfois s’étouffaient. Je pensais aux sacs multicolores de mon adolescence, j’eus soudain honte de mes jeux d’enfant. Je regardai Sirocco…. Ensemble, nous prîmes notre souffle, et le forçâmes… encore et encore ! Nos souffles s’entrecroisèrent, s’enlacèrent, tournoyèrent. Une tornade s’éleva… Elle souleva quelques toits et emporta dans un sombre tourbillon les horribles sacs plastiques noirs. Nous soufflions, soufflions encore jusqu’à ce que notre force cyclonique les déchiquette et les remonte vers la stratosphère, qui les décomposerait à tout jamais. Le lendemain, le sol était propre, les africaines balayaient le sable devant leur porte… Notre mission ne faisait que commencer !
    © ammk

  10. Joailes dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastique.
    Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.
    À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque bretonne. Mon père, ce vieil ouragan, nous avait quittés depuis …
    C’est Alizé, notre cousine, qui nous avait accueillis chez elle.
    Elle habitait dans un phare, giflé en tous temps par le ponant.
    Quel bonheur pour moi, lorsqu’en me faisant la bise, elle m’offrit une toute petite chambre, avec un grand pare-brise donnant sur l’océan !
    Je lâchais mes sacs plastique en riant au noroît, et autan les emporta comme des ballons de couleur …
    J’étais heureux.
    Plus encore qu’il n’était permis de l’être, dans un monde où le zéphyr est de plus en plus rare …
    Je vivais au gré des vents et, si un jour un souffle inconnu m’emporta et que je disparus à jamais, sachez que là où je suis …
    je suis bien ; quelque part entre le simoun et le sirocco …
    A tous, je souhaite bon vent !
    Joailes

  11. Catherine M.S dit :

    Petit vent deviendra grand

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent
    J’adorais jouer avec les sacs plastiques
    Je m’engouffrais dedans, plaisir enivrant
    Je les bringuebalais, les cahotais
    Et par les poignées aux grilles rouillées
    Je les pendais pour mieux les conserver
    Car c’est avec eux que j’ai appris à voler.

    A cette époque je vivais encore chez ma mère
    Une bourrasque bretonne aux idées suicidaires
    Quant à mon père, ce vieil ouragan
    Il nous avait quittés depuis fort longtemps.
    A la maison , pas un sou
    Pour m’inscrire à l’école de l’envol
    Et ma mère trop souvent manquait d’air
    Au village on la prenait pour une folle
    – Tu as vu la Marie ?
    Faudrait lui passer la camisole

    Alors moi j’allais retrouver mes amis
    Et pour tromper mon ennui
    Ils m’emmenaient prendre de la hauteur
    Haut les coeurs !
    On se prenait pour des ballons
    Champions de l’evasion
    Mais un jour une loi a été votée
    Plus de sacs plastiques dans les contrées
    Contraint et forcé j’ai dû m’adapter
    J’ai même réussi à m’installer
    Subrepticement sur les bancs de l’ecole des vents
    Et, au fil des années, je suis devenu le célèbre Harmattan
    Et j’ai pu ainsi redonner du souffle à ma maman.

  12. Grumpy dit :

    Le vieil Ouragan avait quitté Bourrasque, sa bretonne de femme, depuis qu’il était tombé sous le charme d’une belle provençale.

    Il avait refait sa vie en Avignon, la ville où le Mistral souffle si souvent et si fort que les platanes en poussent penchés. Le Mistral devenu un octogénaire au souffle court cherchait justement un assistant pour le former en vue d’assurer sa succession.

    Ah ! Quel bon vent vous amène dit-il à l’Ouragan.

    Le vieil Ouragan, n’ayant de vieil que le surnom et ne manquant pas du tout de souffle, avait trouvé-là sa nouvelle compagne, Tramontane, et s’était installé avec elle dans la maison des courants d’air.

    Tramontane présentait l’avantage d’être moins violente folle furieuse, que sa précédente épouse. Elle ne lui soufflait que très rarement dans les bronches, alors que l’acariâtre Bourrasque lui mettait quasi quotidiennement une soufflante souvent précédée d’une bonne branlée qui le faisait tourbillonner.

    En même temps que Tramontane, il avait aussi trouvé un boulot d’avenir tout à fait dans ses cordes le destinant à remplacer sous peu le Mistral à bout de souffle.

    L’essentiel de ce boulot consistait à décorner les bœufs, faire tourner le moulin de Daudet à Fontvieille, voire aller jusque dans la Mancha dépanner ceux de Don Quichotte, souffler au mois de juillet dans le dos des coureurs du Tour de France s’échinant à grimper le Ventoux, et le plus délicat : calmer le vent de révolte des prétentieuses Éoliennes lorsque du haut de leur grandeur ces dames prenaient un peu trop de liberté se tenant plus que jamais vent debout et menaçant de mettre les voiles dès qu’elles avaient un peu trop de vent dans les pales.

    Puis voilà que Tramontane mit au monde des jumeaux : une mignonne petite Vendémiaire et un très vigoureux garçon qu’ils prénommèrent Ventôse pour être certains qu’avec un pareil prénom, il assurerait dignement la suite de leur vantarde lignée. C’eût été en effet une pitié qu’elle s’éparpillât aux quatre vents.

    Hélas, il arriva que le vent tournât comme une girouette. Ventôse se révéla être un petit garçon atteint d’une manie très particulière. Il adorait par-dessus tout les jours de grand vent lorsque les inspirations d’Ouragan et de Tramontane s’unissaient pour souffler ensemble de toute la force de leurs quatre poumons.

    Il partait alors dans la garrigue et lâchait un à un ses sacs plastiques, comme on le fait pour les ballons, le nez au vent, se dressant du plus haut qu’il pouvait sur ses petits pieds prononçant pour chacun un vœu de bon voyage : allez vent salé, adieu vent de sable, salut vieux venteux, file donc vent arrière, sauve-toi vent mauvais, va-t-en contre le vent, au-revoir coup de vent, du large le vent, à jamais vents & marées …

    Et il terminait immanquablement sa litanie par « ALLEZ, DU VENT ! »

  13. Blackrain dit :

    …son coup de foudre pour Alizé. Elle lui avait fait plein de bises sur la bouche sous la douche. « Moussons ensemble » lui avait-il suggéré, subjugué par cette Lolita.
    Pour les vacances de Noël, avec Mamère, nous partions à la montagne dès la sortie de l’écolo. On y allait naguère, par avion, en rafale. C’était de la bombe baby ! J’aimais glisser sur la Tramontane et laisser derrière moi un Roussillon, celui des pages envolées d’un « Poil de carotte ». Parfois, bien que je sois agnostique, planant au dessus d’un groupe de fumeurs dont je craignais les émanations malodorantes, je capturais les flocons de neige pour les mettre en flacons puis je les étiquetais « par fumeur ». Les gens trouvaient ça Blizzard mais mois je trouvais ça Foehn. En Ponant ces substances nicotinées, ni saines, j’étais complètement à l’ouest.
    Le samedi je me glissais, en courant d’air, sous les portes du cinéma. Je me souviendrai toujours du souffle romanesque d’ « Autan en emporte levant » et de l’impressionnant Typhon dans « Ouragan sur le Caine », un vrai sirop de plaisir, un tourbillon d’émotions. Je sniffais du Mistral gagnant à l’entracte, la paille au nez et à la barbe du petit caporal, celui qui avait dérobé la « nappe au Léon ».
    C’était ma jeunesse, c’était avant ! Avant que je tempête sur ma mer, que je la quitte pour rejoindre le Sahara avec « six Rocco » et ses frères, « six clones » d’Alain Delon.

  14. Héloïse de la Sablonnière dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.
    À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père, ce vieil ouragan, nous avait quittés depuis…

    Longtemps. C’était en ce funeste jour de printemps, quand les oiseaux recommençaient leur chant. Ma tante, une tornade dévastatrice a appelé mon père en lui disant:
    — Hé! Mon frèrot! J’ai une belle opportunité pour toi!
    C’est ainsi que mon père est partit et a frappé la Floride. Malheureusement, les scientifiques l’avait enticipé et mon père fut arrêté puis exécuté. Il était accusé de meurtre.

    Cette nuit là, j’ai beaucoup pleuré. Les trois moi qui suivirent je n’ai plus touché aux sacs et les gens se questionnaient: «Où est passé le vent?».

    Ma mère est venue à mon seccours et m’a consolé. Alors, je suis retourné jouer.

    Je devenais de plus en plus fort, pouvant maintenant renverser les poubelles des pauvres gens. Je devenais un voyou…

    Ma mère s’éteignit un jour d’orage. La peine du décès de mon père et le poids du travail sur les épaules, elle cessa de souffler.

    Plusieurs Bretons dirent: «Le vent est mort.»

    Ce fut ainsi pendant des années. Chaque nouvel arrivant demandant ce qui était arrivée au vent recevant l’information de son enterrement.

    Je n’étais plus un enfant, j’avais maintenant vingt-deux ans. Seulement, je n’avais pas le cœur à souffler.

    C’est alors que vint cette nouvelle arrivante. Si belle avec ses longs cheveux noirs et ses yeux bleu glacier. Elle portait un manteau rouge avec des bouton noirs le jour de son arrivé. Ses joues étaient rougis par le froid de décembre. Tristement, elle demanda aux habitants:
    — Mais où est passé le vent?
    Ils lui répondirent comme Ils répondaient à tous.
    — Il est mort, ma chère.
    — c’est impossible! s’écria-t-elle.

    Elle rentra chez elle, penaude. Elle enleva son manteau tandis que Je m’engouffrait par la fenêtre. Je me mis à tourner autour d’elle réchauffé par la cheminé. Elle me caressa la tête et dit:
    — Je savais bien que tu n’étais pas mort.

    Depuis ce jour, je ne cesse de soufflé pour ma bien-aimée qui m’a redonné cœur à jouer.

  15. Nadine de Bernardy dit :

    Quand j’étais encore un petit enfant, j’adorais jouer avec les sacs plastique.Je les bringuebalais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.
    A cette époque je vivais encore chez ma mère,une bourrasque bretonne.

    Mon père,ce vieil ouragan, nous avait quitté depuis qu’une époustouflante tornade,du nouveau monde venue, l’eût dans son sillage embarqué sans remord.
    Eblouit,il avait suivi l’enchanteresse, de continent en continent, à travers l’univers, sa femme et son enfant oubliant à jamais.
    C’est vrai qu’elle était belle, la maudite tempête ,et de l’accompagner n’eût guère besoin de supplier.
    Il s’envola un sombre soir de novembre,sans bagage ni papiers,sans un regret,un regard en arrière,laissant en Cornouailles sa famille dévastée.

    Depuis ce jour funeste, ma mère éplorée se lamente, de Brest à Concarneau par les vents balayées.
    Du volage époux espérant en vain le retour.

    Et moi pendant ce temps, je grandis et j’explore les baies,m’exprime dans les îles avec mes sacs plastique continuant à jouer sans trêve.
    Mariant leurs couleurs,ici et là les accrochant en farandoles ondoyantes en d’improbables lieux.
    Ma mère parfois me gronde,rien n’y fait,l’enjeu est trop grand.

    Car,me dis-je, un jour peut-être,mon ouragan de père passant par là, les reconnaitra, et de son fils abandonné, la nostalgie le saisira

  16. laurence noyer dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent,
    j’adorais jouer avec les sacs plastiques.
    Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais
    par les poignées aux grillages rouillés.

    Là, je les remplissais d‘enthousiasme et de liberté.
    Je décoiffais les plages pour les marchands de sable
    Je dispersais les brumes, j’ensachais les brouillards
    J’emmitouflais les feuilles des arbres
    et les lumières de décembre.

    Parfois je m’y calfeutrais moi-même.

    Je collectionnais les graines que lâchaient les oiseaux
    J’empaquetais les rêves et l’écriture du ciel,
    les miroirs aux alouettes et les rires perdus
    J’engouffrais d’inlassables couloirs et d’ineffables nuages
    Et d’autres sacs plastiques victimes de déchirures

    Je vivais encore chez ma mère à cette époque,
    une bourrasque Bretonne.
    Mon père, ce vieil ouragan,
    nous avait quittés depuis longtemps
    emportant avec lui les rimes de mes chants.

    J’ai détaché le sac de son grillage rouillé
    Comme on pose une malle sur un quai d’arrivée
    Laissant les mains de l’air vider ce chargement
    le guidant de mon souffle, vers de lointains courants

    Peut-être que mon Zéphir de père percevra le soupir
    Que fera mon sac en se vidant
    Lesté de ses souvenirs
    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent

  17. Jean Louis Maître dit :

    Un petit vent…
    Quand je n’étais encore
    Qu’un petit coup de vent
    Une brise indolore qui passe en rêvant,
    Moi, j’adorais jouer avec les sacs plastiques,
    Je les bringuebalais,
    Les cahotais
    Souvent,
    Les pendant par poignées aux barrière publiques.

    Je vivais chez ma mère, bourrasque bretonne.
    Père, vieil ouragan, nous avait fui depuis
    – Qu’aucun, je vous en prie, de nos malheurs s’étonne !-
    Qu’un jupon soulevé, preste, l’avait séduit.

    Ma mère s’occupa de mon éducation,
    Me voyant résigné à traîner en pantoufles,
    M’inscrivit à un cours de cornet à piston,
    Espérant qu’on saurait développer mon souffle…

    Mon maître s’échinait pour que je souffle fort,
    Mais je ne sus jamais rejoindre l’embouchure
    De ce bel instrument en brillant maillechort.
    Le soufflé retomba, mes espérances churent !

    Comprenant que son fils n’était pas mélomane,
    Ma mère dépité lâcha un petit… vent.
    « Euréka, se dit-elle, tu seras pétomane,
    A l’instar de Pujol, tu seras… détonant ! »

    Non, je n’étais pas fait pour jouer de la trompette !
    Jamais je n’avais pu souffler par le bon bout !
    Sur les planches, à présent, je sème la tempête,
    Toutes les bonnes gens applaudissent debout.
    IX
    Il faut, vous le savez, obéir à sa mère.

  18. Clémence dit :

    Quand je n’étais encore qu’un petit coup de vent, j’adorais jouer avec les sacs plastiques. Je les bringuebalais, les cahotais et les pendais par les poignées aux grillages rouillés.
    À cette époque, je vivais encore chez ma mère, une bourrasque Bretonne, mon père, ce vieil ouragan, nous avait quittés depuis…

    Dans un coin perdu de Bretagne…..
    Elle, Bretonne au caractère aussi rude qu’une bourrasque.
    Lui, quarantième du nom, arrivait toujours en rugissant.

    Un jour de grande marée, près du petit port…
    Elle achetait de pommes-de-terre
    Il vendait des sardines

    Elle n’avait plus de sardines
    Il n’avait plus de pommes-de-terre

    Un coup de tonnerre souligna leur rencontre.
    Il n’attendirent pas le mois de mai.
    Ils formèrent un couple sans grande envergure.
    Sur leur boîte aux lettres, il grava au couteau :
    « Famille Ploustic »

    Trois quart d’année plus tard, ils déposèrent leur premier gamin dans un berceau, fait de quelques planches d’un ber vermoulu.
    Contrairement à ses parents, le petit Sacha riait. De tout. De rien.

    Le jour où son père revint avec des sardines, que le papier d’emballage se déchira, que les sardines s’étalèrent au sol, que le père rugissait, que la mère grondait , le petit Sacha riait aux éclats !

    Le jour où sa mère finissait d’éplucher les pommes-de-terre, que le papier des épluchures se déchira, que celles-ci s’étalèrent sur le sol, que le père glissa sur l’une d’elle et culbuta les quatre fers en l’air, le petit Sacha riait aux éclats.

    Le jour où…n’en pouvant plus de cette dégaine teintée de l’affront des rires du gamin, le père s’emporta, son imagination s’emballa, une vague d’idées déferla. Il quitta la maison comme un ouragan et revient quelques heures plus tard avec un objet insolite entre ses mains rudes.

    Il le déposa sur la table. Sa femme lui demanda :
    – Qu’est-ce donc ?
    – Un contenant…
    – Un quoi ?
    Le père regarda le gamin et prit une profonde respiration et expira :
    – Un Sacha Ploustic !
    – Diaoulez, s’exclama la mère…

    L’idée était bien dans l’air du temps ! Le « Sacha Ploustic » fit un malheur et la richesse des Ploustic.

    Des années plus tard, par une belle nuit de Fest Noz, Sacha Ploustic rencontra le Petit Coudevent.
    Au grand dam de leurs familles devenues bourgeoises, ils firent les quatre-cents coups !

    Sacha Ploustic, qui était le plus fier, les yeux dans la bière, beuglait dans les rues…
    Et quand vers mi-nuit, passaient les notaires, Le Petit Coudevent soufflait et ils leur montrait leur cul … en …

    Mais vous connaissez la chanson !

    De honte, la mère Bretonne, noya, chaque matin, nos frasques dans le cidre bouchonné.
    Et le père ! Ah, le père ! Il ne résista pas aux charmes de la belle sirène Stéphanie.

    Elle l’emporta, lui et le magot, comme un ouragan, sur l’Océan pas si pacifique …

    © Clémence

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