2 bons trucs pour revigorer son imagination

Faites en sorte d’être disponible un bon moment. Installez-vous dans un endroit tranquille et silencieux, fermez les yeux.
Après quoi, laissez votre esprit s’apaiser et divaguer. Puis, repensez à toutes de « vos premières fois ».
Si vous n’avez jamais fait cette expérience, choisissez  » la première fois «  qui vous vient tout de suite à l’esprit, et racontez-la en détail par écrit.
Après. Vous constaterez que d’autres  » premières fois «  surviendront encore, plus fortes ou plus intéressantes.

Si remémorer vos  » vos premières fois  » vous cause une peine ou un déplaisir, partez à la découverte de  » vos inoubliables « , entendez leurs murmures.

Si vous êtes de la génération  » Machine à écrire «  passée au clavier, voire à l’oral, revenez au papier et au crayon pour vivre ces expériences, elles seront beaucoup plus riches.


Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

10 réponses

  1. Michel-Denis ROBERT dit :

    La première fois, je n’avais pas la notion de la première fois. Je découvrais ce qu’on me proposait. A l’âge où on commence à savoir faire la différence entre le bien et le mal. Ce jour-là, la maitresse d’école me recommandait. Elle passait le relai à l’institutrice de la grande école. Elle m’ouvrait la porte vers l’inconnu.
    A l’école maternelle, je me souviens, j’étais bon élève. Je cherchais toujours à me démarquer. J’étais pris en référence. Un jour, sur les seules indications orales de la maîtresse, j’avais dessiné un cygne. Cette expérience m’avait tellement plu que je suis allé voir mes camarades pour les aider à esquisser leur cygne. Bref, je me sentais libre.
    Un autre jour, la maîtresse de la grande école me fit venir à son bureau. Avec son crayon d’ardoise, elle s’en servit comme d’un peigne pour regarder dans mes cheveux, devant les autres élèves.
    – Robert, tu as des poux, dit-elle.
    Je ne sais pas si j’avais des poux. Toujours est-il qu’elle en informa le directeur. Celui-ci m’appela pendant la récréation. Il me dit d’approcher.
    – Alors Robert, on a des poux, qu’il me dit, comme si j’étais responsable !
    Et vlan ! Il me retourna une gifle monumentale. J’ai vu sa chevalière arriver sur ma joue.
    Ce directeur faisait la classe à mon frère aîné. Pendant ses cours, il faisait l’apologie des nazis.
    Plus tard, alors que je travaillais dans un bureau, en hôpital, cet instit est arrivé. Il m’a reconnu. Au bout de quelques temps d’hospitalisation, j’appris qu’il s’était jeté par la fenêtre du troisième étage.
    Cette période d’après guerre, en France, est une énigme.
    Vers l’âge de onze 11 ans, un autre instit, celui-ci très bon, fit circuler le journal Paris Match avec les photos de déportés dans les camps de concentration. Ces images m’ont choqué. En espérant que c’est la dernière fois.

    • Pascal Perrat dit :

      Cette première fois donne envie de mieux vous connaître.
      Il fut une époque où toutes les chevelures des enfants recevaient la visite de quelques poux. Les parents faisaient la chasse aux lentes.
      Les enseignants sont à l’image de la population. Très divers. Moi, j’ai eu un instituteur 100 % communiste, il glorifiait la Russie et Staline. Il ne me supportait pas parce que j’étais mauvais en orthographe, quand il lisait une de mes rédactions, il s’exclamait : qu’est-ce que tu feras plus tard Perrat ? Rien ! Un jour, je lui ai répondu : Je m’engagerai dans les paras ! Il m’a foutu dehors de sa classe définitivement.

  2. Gilaber de Florates dit :

    Nous avons tous plus ou moins mal vécu ce déchirement… les premières séparations après avoir passé une longue période auprès d’une mère, étaient toujours difficiles…

  3. De ces premières fois, celle qui me vient immédiatement à l’esprit a un lien avec l’écriture.

    À cette époque, je vivais au creux d’une déchirure, pour avoir été arrachée à ma grand-mère quand, ma mère que je ne connaissais pas, se manifesta soudain. Je quittai un havre de douceur pour basculer — d’un coup — dans un univers bruyant et violent.

    L’immersion dans une nouvelle famille et en milieu scolaire fut si brutale et rapide, que j’étais une gamine apeurée, gauche, incapable de rejoindre les autres enfants dans le jeu.

    Je prenais un retard considérable sur l’apprentissage de la lecture, et de l’écriture, ce d’autant que je dessinais les lettres de l’alphabet, de droite à gauche. Pour décrypter l’agencement de mes mots, un miroir était nécessaire.

    Quelques années plus tard, en CM2, j’eus la chance d’avoir une institutrice qui, bien que sévère, alla me chercher au fond de la classe où je m’installais volontiers, pour m’assigner une place, sur les bancs de devant. Elle ne s’irritait pas de mes difficultés ; au contraire, chaque fois qu’elle se rapprochait de moi, elle me parlait avec beaucoup de douceur. Peu habituée à cela, je m’effrayais de ne pas comprendre assez vite, et de risquer de la décevoir.

    Dans sa classe, l’élève qui avait écrit la meilleure rédaction était invitée à la lire à voix haute. Un jour que l’une d’elles évoquait ses vacances et décrivait le paysage qui l’entourait, je fus en proie à la plus vive des émotions. Ma connexion à la nature était forte et je connaissais par cœur ces impressions. Je me souviens avoir pensé : « tout ce qu’elle dit, tu peux aussi l’écrire ».

    Je m’appliquai si bien sur le devoir suivant, qu’il fut sélectionné. Lorsque je dus le lire, ma voix tremblait, et mes joues étaient en feu. Mais, combien j’étais fière.

  4. Pascal Perrat dit :

    Merci pour ces touchantes phases de vie. Personnellement, la première fois que je suis allé à l’école, j’ai eu l’impression d’entrer en prison, comme mon papa, prisonnier des nazis pendant 5 ans.

  5. Gilaber de Florates dit :

    Les premières fois…

    Celles qui me viennent en premier lieu concernent mon enfance. Je ne sais pas pourquoi, je garde encore l’image de la première fois où je me suis retrouvé, tout seul, sur un banc dans la cour de l’école maternelle… parce que je l’ai peut-être ressentie comme un moment d’abandon…

    Puis avec l’expérience du milieu scolaire, ce sentiment s’est éloigné. Il y a eu l’émerveillement de la première fois où j’ai commencé à déchiffrer les lettres de l’alphabet… prononcé les premières syllabes et les premiers mots…

    La première fois où j’ai trempé ma plume Sergent-major dans l’encre violette, qui tachait les doigts… et faisait des pâtés sur les pages des cahiers…

    Pour ma rentrée à l’école des grands, comme on disait à l’époque, j’ai le souvenir de la première odeur de mon cartable en cuir… celle du papier des livres et des cahier, et, en ouvrant le plumier, celles de la mine de graphite du crayon noir, de la gomme au parfum de caoutchouc sulfuré, sans oublier la colle Cléopâtre et sa fragrance amande… et aussi de la craie, celle de l’odeur humide de l’éponge pour essuyer l’ardoise… toutes ses évocations font remonter en moi les images que je croyais oubliées… Mes premières années d’écoles ont été couronnées par un succès inattendu… être pour la première fois… le premier de la classe, alors que j’étais plutôt habitué à me retrouver dans le top dix…

    Dans mon adolescence, bourré de complexes et affligé d’une timidité insurmontable, je n’étais pas le premier à aller vers les filles… mais quelle ne fut pas ma surprise d’obtenir mon premier rendez-vous avec celle pour laquelle je nourrissais en secret un amour brûlant… elle m’a offert mon premier baiser… certes, maladroit… mais c’était la première fois…

    Il aussi, les premières fois douloureuses… comme celle qui m’a confrontée avec la maladie et le décès de mon grand-père maternel… un modèle à mes yeux d’enfant…

    Dans la période qui me conduisait vers l’âge adulte, j’ai le souvenir du premier regard que j’ai posé sur la jeune fille qui allait devenir ma première femme… et qui donnera le jour à notre premier enfant…
    Mon premier emploi, mon premier salaire ; 420 Francs, le SMIG des années avant mai 1968… et ma première voiture… une Citroën « Deux-chevaux », de couleur bleue…

    Puis les années sont passées et j’ai connu bien d’autres premières fois… certaines oubliées… peut-être inavouables… ou encore douloureuses… le premier mensonge… la première dispute… la première séparation… et le premier divorce… mais il y a une première fois, parmi toutes et dont je ne me souviens pas… elle est arrivée bien après ma naissance, alors que des images commençaient à s’imprimer au fond de mes yeux, lorsque j’ai vu le visage de ma mère… pour la première fois…

    • Avoires dit :

      Que de jolies premières fois !
      En ce qui me concerne, toujours en rapport avec l’école primaire, qui est quand même une sacrée « première fois », c’est quand j’ai vu le portail de l’école se refermer, vers 8h30, le premier jour de ma rentrée en CP. Il se refermait sur ma maman, dont j’étais séparée pour la première fois, ça a été un atroce déchirement, des sanglots, heureusement vite consolés par la maîtresse et les petites copines qui n’en menaient pas large non plus… Oui, ça a été mon premier vrai gros chagrin. Je n’avais pas encore six ans.

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