1 avis sur écrit est souhaité par Eric Veille
Boréaléas
Dessus la tête frondeuse aux voltes saoules
Sort luisant et glacé le fer bleu ébréché
De la framée où danse l’aveugle trophée
Qui salut à la ronde et bave sa houle.
A son chef fendu, une fontaine d’aura
Eclaire des pièges à fées verts et mauves
Et signe la tranche de son destin chauve,
De gerbes irisées, son accroc sur la soie.
Sa chair rouge et ronde hérisse encore sa joue
Où ronflent des noms brefs conjurés dans le sang
Et s’enroulent, poisseux, des reptiles hors du temps
Qui coulent de sa lèvre dans des vapeurs floues.
Mais au faîte écorché où l’humeur se vide,
Son fantasme salé cède à l’immensité
Et livre à la nuit de pales visions gelées,
Sillonnant sobres et propres ce pole aride.
Le vent pulvérise la trace fragile
Des maigres avances de ces forçats blanchis
Qui fêlent le silence et se retirent, honnis,
Dans l’étendue de leur noblesse fébrile.
Serrant le chemin de la mort apatride,
A la grâce rare d’une rive errante,
Ils s’absentent sous la nue basse et cinglante,
Polis par la bise et les courants avides.
Là, la cendre de l’air épuise la couleur,
La gloire des déserts endort un rêve osseux ;
Là, l’haleine des loups est un son langoureux,
Ô Déesse, un hymne à la dernière vigueur.
La plainte est merveilleuse et se répand partout.
Sa mélopée s’enfle de tes soupirs sacrés,
Se charge des larmes par tes prêtres humées
Dans les brumes molles qui montent de ta toux.
Tout semble s’accorder d’une trêve infinie :
Les folles créatures au pouvoir faillible,
Seules, soumises par la note inflexible,
Honorent de leur mère le charme sali.
Le grand ours puissant, lui, dédaigne le dictat,
Oppose à la rumeur la muraille d’un flanc,
Lui si près de la terre, qui y retourne souvent,
Car il berce, preux savant, le songe en l’état.
Tes plus dignes enfants animent ta froideur ;
Tourne, marâtre, éprise d’un beau cœur brûlant,
Entrouvre tes lèvres à sa conquête d’amant,
Puis étire un front haut, sous la moue de tes
Sœurs…
Ta belle volonté d’un caprice distinct
Oppose des hivers à ton exil froissé
Et se pare d’une exubérance blasée,
Agitant l’éclat d’un diadème cristallin.
© Eric Veille 2015
Ha ! Et bien moi, j’aime la musicalité de ce poème… Je n’ai pas besoin de tout comprendre pour me laisser bercer par la mélodie des mots, un peu comme lorsque j’écoute une chanson en langue étrangère. Parfois je peux trouver cette chanson très belle. C’est le cas pour cette poésie et ses métaphores. Certes, le sens des phrases m’échappe, à de nombreuses reprises. Lorsque je regarde une peinture abstraite, je ne suis pas toujours sûre de bien comprendre ce que l’artiste a voulu faire passer et je lui attribue ma vision propre. Je sais que celui qui s’arrêtera après moi devant cette toile, y verra autre chose. Ce que j’en retiens est que vous êtes un poète, avec de très belles dispositions. Ecoutez les remarques qui vous sont faites plus haut, retravaillez les phrases pour les rendre moins hermétiques, respectez les rimes et les rythmes et je pense que pourrez séduire un vaste public.
Suivez l’avis de Henriette, entre autres, essayez la rime libre, cela donne une belle liberté d’expression
Eric, vous avez demandé un avis, et nous vous l’avons donné, mais ne soyez surtout pas démoralisé, car le plus important dans tout cela c’est d’écrire, écrire encore et aussi bien entendu lire.
« Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage », (Boileau) est toujours de mise aujourd’hui. Ou plus simplement « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ».
Voila il faut recommencer, garder le bon, jeter le mauvais, car tout n’était pas mauvais dans votre poème.
Et aussi faire plus court pour débuter.
Maintenant on est moins puriste sur la phraséologie des vers et vous pouvez aussi vous essayez aux vers libres, puis passer à plus conventionnel par la suite.
Monsieur Maitre doit être un vrai « PRO », ses explications sont justes, mais il me semble un peu trop compliquées et alambiquées pour le site et pour un débutant .
Bien cordialement et courage : ne pas se démoraliser.
Henriette
Il n’y a rien de compliqué ni d’alambiqué dans le commentaire précédent. Ce sont les règles de la poésie classique. C’est peut-être trop compliqué pour vous, Henriette, mais ne sommes-nous pas sur un blog d’écriture littéraire ?
« Boileau », bien sûr ! Vous aurez rectifié ce lapsus tabletti, si je puis nommer ainsi les dérapages de nos tablettes qui veulent nous faire écrire plus vite avec leur aide à l’écriture, et provoquent de jolis pataquès !
Vous semblez avoir choisi une forme classique qui s’ accorde bien à votre style qui tutoie romantisme noir et symbolisme rimbaldien, néanmoins, vous ne respectez pas ces mêmes règles classiques et les alexandrins hésitent entre 11, 12 ou 13 syllabes, et l’alternance des rimes masculines et féminines n’est pas respectée. Ex:
De/ssus/la/tê/te/fron/deuse/aux/vol/tes/saoules/, cela fait onze syllabes, on ne peut envisager une diérèse sur « saoules ». « Apatride/ »avides » et « errante »/ »cinglante » sont deux rimes féminines… « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage », suivez ce conseil de « L’Art poétique » de Boire au, et ciselez vos vers.
Cordialement,
Jean Louis Maître
J’aime beaucoup les images comme « fer bleu ébréché », « pièges à fées verts et mauves », « diadème cristallin » et aussi les alliances de mots comme « pouvoir faillible et « noblesse fébrile ». Je crois comprendre qu’il s’agit d’une aurore boréale mais certains passages sont assez hermétiques, pour moi en tout cas, par exemple les passages avec l’haleine des loups, la marâtre, les sœurs (?)
Bonne continuation.
Aïe….comment taire ??
Des mots écrits les uns à la suite des autres, sans fil rouge ni équivalence, des rimes ! Oui mais quelles rimes ?
Il y a encore beaucoup de travail à faire pour que le poème soit compris.
Au bout de 3 lectures je me demande encore comment on peut l’analyser et ce que l’auteur a voulu transmettre.
Quelle émotion ?
Bon courage pour la suite
Henriette
Je rejoins totalement Henriette sur son analyse. En général, je suis assez hermétique à la poésie (art majeur de la littérature)mais là, j’ai l’impression de décortiquer un poème de François Villon qui, lui, écrivait en vieux François et que ses contemporains comprenaient.En l’occurrence, ce n’est pas le cas.Néanmoins, persévérez car j’imagine la somme de travail que vous avez consacrée à ce poème.Cordialement. Fanny
Pareil pour moi. Il a fallu que je lise le texte plusieurs fois pour comprendre où voulait en venir son auteur. Mais ne soyons pas trop critique. Celle-ci doit être constructive et pas assassine. Nous avons chacun et chacune notre façon d’écrire et nous améliorer avec le temps. Je ne suis pas sur le site depuis longtemps et je vois que nous avons tous nos propres mots et notre propre style et c’est très bien.Bonne continuation à tous.
Mireille
« son destin chauve » (Faut le faire!)
En poésie; il ne s’agit pas de rimer à tout prix pour avoir tout compris.
Bon courage