Vivre un éveil narratif

L'écriture créative
Pascal Perrat

Blaise Cendrars, auteur voyageur et aventurier, a-t-il réellement vécu les péripéties qu’il a raconté ? Peu importe, puisqu’il nous a captivés en nous les faisant vivre à travers ses écrits.
J’aborde cette question en partant d’un constat : les personnes qui racontent leur vie sont souvent trop terre à terre, très prosaïques. Cela tient au fait que notre vie manque généralement de piquant et de fantaisie, elle est plutôt banale, peu romanesque ou épique.

Vous souhaitez raconter votre vie à votre famille ?

Si vous retracez votre vie dans un ouvrage destiné à vos proches, ne vous privez pas d’être factuel et chronologique, d’écrire des annales de A à Z. Mais, écrivez court.
Soyez réaliste, ne vous leurrez pas en espérant que vos « lecteurs » familiers vous lisent mot à mot, ils ne survoleront qu’occasionnellement vos écrits. Surtout si aucune anecdote ou photo ne les concerne directement.

Vous souhaitez raconter votre vie au grand public ?

Libérez-vous de l’obligation de la raconter telle quelle. Exploitez votre talent d’auteur pour l’enrichir, la développer, l’étoffer, l’imager, la rendre plus attrayante, autrement dit : la romancer.
Il ne s’agit pas d’affabuler, d’en faire trop, mais de broder un peu en employant des artifices romanesques, en ajoutant des détails, en mettant en scène des circonstances agrémentant la narration. Bref, de faire rêver vos lecteurs, de leur donner envie de vivre la même vie ou, au contraire, de tout faire pour ne pas connaître pareille existence.

Vous n’osez pas ou ne savez pas comment vous y prendre ?
Vivez un éveil narratif

Une solution pour publier un livre sans souci

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

2 réponses

  1. Nouchka dit :

    Tranche de vie, Combloux, juillet 1958

    Les vacances d’été viennent de commencer. Il fait beau et chaud sur Paris. Ma sœur d’un an et se déplace à quatre pattes. L’appartement familial est en cours d’aménagement. Maman doit être fatiguée.

    Il est décidé de m’envoyer respirer l’air pur des Alpes, à Combloux pendant trois semaines.
    Madeleine et André, mes grands-parents maternels m’accompagnent en train jusqu’à Sallanches. Ensuite, nous montons jusqu’à la ferme de Noëlla Pagès.
    Le ciel est lumineux sur le paysage alpin. Je marche vers cet endroit inconnu où je vais rencontrer d’autres enfants. J’appréhende un peu ces nouveautés.

    L’air est doux, le bourdonnement des insectes très présent. Les taons me reniflent.
    La ferme est composée de plusieurs bâtiments posés sur le sol pentu.
    Noëlla m’informe que je n’aurai qu’un compagnon de jeu pendant mon séjour, un jeune lyonnais d’un an mon aîné.
    Mes grands-parents repartent me laissant découvrir ce monde nouveau.
    Jean-Claude, âgé de huit ans rentre déjeuner avec les frères de Noëlla. Tout le monde m’accueille chaleureusement.
    Rapidement, je m’oriente dans ce nouveau décor et prends plaisir à explorer tous les recoins parfumés de la ferme :
    Les deux chevaux de traie dans une prairie, la porcherie et la truie au repos, le hangar à foin au-dessus de l’habitation, le poulailler, le local du four à pain. Seules deux vaches sont encore à la ferme.

    Jean-Claude passera toutes ses vacances ici. Après mon départ, il rejoindra les troupeaux là-haut près des cieux ! Il est impatient d’y monter. Noëlla le lui a promis à condition qu’il se montre obéissant jusqu’au jour J.

    Les jours passent vite. J’ai tant de chose à découvrir ici.
    J’expérimente la traie des vaches, le ramassage des œufs, j’assiste à la naissance d’une dizaine de petits cochons très bruyants, je me roule et glisse dans les empilements de foin.
    Chaque lieu, chaque action développent mes sens :
    Le parfum des bêtes, de leur litière, celui du lait chaud dans le seau, des haies, des baies et fleurs sauvages…
    La musicalité des clarines au cou des troupeaux, des clochettes au col des chevaux, les aboiements qui résonnent entre les cimes ; le caquetage des poules et canards, les cloches de l’église au loin, l’affutage des lames sur la roue de pierre, le jet du lait trait qui touche la paroi du seau métallique…
    Le toucher des pelages soyeux et chauds, le malaxage de la terre glaise près du cours d’eau, la pierre chauffée au soleil sur laquelle nos cuisses viennent s’asseoir, la découverte du corps de mon compagnon de jeux à l’ombre du four à pain…
    Le goût du pain de quatre livres découpé en longues tranches recouvertes de confiture, les fruits mûrs et juteux cueillis sur les arbres, les baisers échangés avec Jean-Claude….
    Les rais de lumière obliques à l’entrée des bâtiments brillant de milliers d’éléments en suspension….
    Oui, j’ai vécu au paradis pendant ces trois semaines. Plusieurs années après ce séjour, j’ai souhaité devenir fermière à mon tour.
    Depuis, je m’enivre des senteurs du crottin de cheval, témoin et symbole de ce monde entrevu avec bonheur.

  2. SMITS dit :

    Bonjour Pascal,

    Tous mes voeux pour 2021, à votre épouse et à vous.
    Merci du conseil d’aide via Lionel Borie. Je vais le contacter pour mon livre à venir prochainement.
    La page du blog comme ça, je trouve ça chouette!
    Portez-vous bien et prenez soin de vous!

    Amicalement,

    LAURENCE SMITS

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