Séduire aussi les lecteurs étrangers
La plupart des débutants que je rencontre lors d’un coaching littéraire, « écrivent en hexagonal, »
Omnibulés par l’espoir d’être publié par un grand éditeur parisien, leurs livres ne sont écrits que pour être lus par par des lecteurs francophones.
Ils n’imaginent même pas que leurs ouvrages puissent, un jour, être traduits.
Ce serait trop inespéré.
Penser à séduire aussi les lecteurs étrangers ne leur effleure pas l’esprit.
Ou si peu…
Ainsi, tels les anglo-saxons dont la langue domine la planète, ils ne se préoccupent absolument pas d’un éventuel travail de traduction.
Ecrivains « made in France », ils accumulent les obstacles dans leurs manuscrits : phrases tarabiscotées, jeux de mots franchouillards, figures de style, Belle Époque, gouaille à la Audiard, références historiques, nom de personnages inconnus hors de France, etc.
Un éditeur n’a pas du tout la même la même optique. II rêve, au contraire, de dénicher le livre qui séduira un lectorat mondial ; d’une histoire originale écrite simplement, facile à lire et à comprendre, dont il pourra négocier les droits dans les grandes foires professionnelles de livres, telle celle de Francfort, la plus importante du monde.
Selon les experts en marketing, les oeuvres priorisant les nuances de la langue française, et notre culture, celles célébrant la manière de vivre d’une petit pays, n’ont pas leur place sur un marché mondialisé. C’est peut-être triste, vu de notre si beau pays, mais c’est ainsi.
PS : J’ai des amis qui n’ont jamais mis les pieds chez Mac Do, qui ne lisent ni Levy, ni Musso. Qui ne se sont jamais demandé pourquoi ce type de restauration a conquis la planète, pourquoi ce genre de littérature se vend comme des hamburgers. Certains, parmi eux, tentent depuis des années d’écrire comme au dix-neuvième…
Je suis dyslexique, peut-être avez-vous repéré une faute d'orthographe.
Merci de me la signaler par mail : blog.entre2lettres (at) gmail.com Je corrigerai aussitôt
Désolé Pascal, j’ai tâté du Mac Do, du Mac Musso et du Mac Levy. Et pour parler français,même « régional », ce n’est pas ma tasse de chicorée.
Le succès n’est malheureusement pas toujours gage de « qualité ». Trop restrictif!
La relation au livre est bien trop personnelle pour balancer de telles généralités. J’ai aimé et détesté des livres de tous les pays, remercié ou haï certains traducteurs. Il n’y a pas de « merveilles » universelles (si, peut-être, les pâtisseries charentaises que confectionnaient ma grand mère).
Quant à ce rejet du nombril, je ne saisis pas. Il existe de très beaux nombrils, des lobes d’oreilles enthousiasmants et des tranches de foie délicieuses.
Enfin, ne vous prenez pas la grosse tête….conservez votre plaisir d’écrire….de raconter des histoires qui feront du bien à d’éventuels lecteurs (les lectrices sont également acceptés)
Vous avez 99,99 chances sur 100 de ne pas passer à la postérité, alors soyez exceptionnel au quotidien, ça sera déjà énorme.
Cela semble déjà bien compliqué de séduire un éditeur français,je n’ai pour l’instant même pas essayer !
Alors rêver au lecteur étranger…
Ceci dit, je me demandais si je n’allais pas envoyer mes recueils de nouvelles directement à Londres.
Les anglophones aiment ce format, don’t they ?
C’est une bonne idée Agnès, qui risque rien n’a rien.
Amicalement
Pascal
Belle lurette (pour reprendre une expression bien franchouillarde) que je ne lis plus du tout de romans d’auteurs français actuels. Quel ennui au fil de leurs pages, toujours le même sujet qui tourne en rond autour de leurs nombrils (amour raté, je l’ai trompée, elle m’a trompée, elle m’a quitté, je l’ai quittée, qu’il était beau, qu’elle était belle et ragnagna et ragnagna …) Il y a aussi ceux qui vous racontent sur 300 pages leur douleur d’écrire, pourquoi se forcent-ils ? Plus aucune fantaisie, imagination, fraîcheur. Et le bouquet (autre expression) voilà que les tweets sont entrés tels quels dans les livres, inutile de se donner la peine d’écrire, il suffit de copier coller et les dialogues sont tout faits, bruts de décoffrage en plus. Pauvres de nous.
Heureusement les littérature américaines et scandinaves, de vraies histoires, des grands espaces ou des espaces glacés, un humour ou des malheurs différents. Leurs auteurs ne se donnent peut-être pas de mal pour écrire en pensant aux ventes à l’étranger mais leurs traducteurs oui, Dieu merci et pour mon plus grand bonheur. Enfin, ce n’est que mon avis.
Il y a beaucoup de vrai dans votre commentaire. Bon nombre de nos auteurs « nombrilisent » ou s’inspirent de faits divers
C’est vrai que bon nombre de romans français d’aujourd’hui ne sont pas originaux et qu’il est toujours intéressant de s’ouvrir à la littérature étrangère (merci aux traducteurs :-)). Mais c’est un peu facile et réducteur de généraliser à ce point. Que dites-vous de JMG Le Clézio, de Maylis de Kérangal, de Marie N’Diyae, de Laurent Gaudé, de Christian Bobin, de Sylvain Tesson, etc. etc. ? Peut-être est-ce trop compliqué à lire parce qu’aujourd’hui, c’est vrai, il faut que tout soit simple…
Je crois qu’il y a une faute à « conquit » dans le paragraphe du PS. Il me semble qu’il aurait fallu écrire « conquis ».
Bien amicalement car lire votre blog est chaque fois une récréation.
C’est bien vrai ça, Pascal!
Best regards