Exercice inédit d’écriture créative de Noël 109
Lettre du père Noël
J’en ai marre, je n’en peux plus de tous ces faux barbus qui usurpent mon nom.
Marre de ces escrocs qui se cachent derrière mon personnage pour se faire un peu de thune dans les galeries marchandes.
Ras le bol de ces grotesques guignols qui prennent les enfants sur leurs genoux comme de la marchandise !
Il est temp que je prenne la plume pour dire ce que j’en ai plein la hotte !
Tous les adorateurs du vrai père Noël comptent sur vous pour
imaginer la suite
BONNES FÊTES A TOUTES ET A TOUS
Lettre du Père Noël
J’en ai marre, je n’en peux plus de tous ces faux barbus qui usurpent mon nom.
Marre de ces escrocs qui se cachent derrière mon personnage pour se faire un peu de thune dans les galeries marchandes.
Ras le bol de ces grotesques guignols qui prennent les enfants sur leurs genoux comme de la marchandise !
Il est temps que je prenne la plume pour dire que j’en ai plein la hotte !
C’est dans un mouvement d’humeur que ces pensées revanchardes se bousculèrent dans la bonne tête de Père Noël. Après une mauvaise nuit de ruminations, il se dit qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure en termes de contre-attaque.
Mais surtout, surtout, je ne dois pas tomber dans les mêmes travers que ces faux barbus!
Ne pas succomber à l’avidité et le mercantilisme. Ne pas subir les lois du business et ne pas tomber dans le « faussairisme ».
Avant tout , je dois avoir une conduite irréprochable et être bénévole et sincère, être respectueux des traditions et être authentique.
« Voilà », se dit-il, « je n’ai plus qu’à fourbir mes armes pacifiques pour y parvenir. »
Il passa longuement en revue toutes les stratégies possibles. Il avait le temps, le calendrier affichait le 6 janvier. En fin de période de réflexion, il opta pour la version « Informer en masse des dérives causées par ces dévoiements ET garder intacte la part de rêve . »
Il reprit point par point cette feuille de route :
– informer en masse : quels sont les moyens à ma disposition ?
– informer des impostures : quels indices et quels méfaits quantifiables ?
– garder intacte la part de rêve : comment allier le possible et l’impossible ?
L’hiver prit fin, le printemps s’installa joyeusement. L’été arriva avec les riches moissons et l’automne rendit grincheux Père Noël. Il n’avait toujours rien trouvé. Mais, se consola-t-il, ne dit-on pas : « Tout vient à qui sait attendre.. »
Et cela vint en ce mémorable matin du 6 décembre. Père Noël ouvrit des yeux émerveillés en découvrant le cadeau de son confrère Saint Nicolas. Il lui avait déposé dans une assiette, près de la cheminée, un joli parchemin enrubannée de vert ainsi qu’une bande dessinée d’un célèbre, mais controversé, dessinateur belge *.
Après lecture du message et de la BD, Père Noël prit son Iphone. Il envoya une note, via Facebook et Twitter, à l’attention de toutes les Associations, toutes les Enseignes marchandes et de tous les Services Publics.
Il les informait qu’un faussaire avait été démasqué et que La loi de Germinal promulguée le 14 avril 1803 punit le contrefacteur. Il souligna également que toute participation à ce méfait, directe ou indirecte, si minime qu’elle soit, entraînerait des sanctions pénales sans précédent.
La nouvelle se répandit comme un traînée de poudre.
La nuit du 24 au 25 décembre, Père Noël reprit le monopole mondial de la distribution avec son équipage de huit rennes. Il envisagea même de ressortir de sa garde-robe, son premier costume : bottes en phoque, gilet en daim, veste et pantalon en velours de Gênes vert sapin et houppelande noire réchauffée d’hermine….
* Hergé – Les cigares du Pharaon.
J’en ai marre, je n’en peux plus de tous ces faux barbus qui usurpent mon nom.
Marre de ces escrocs qui se cachent derrière mon personnage pour se faire un peu de thune dans les galeries marchandes.
Ras le bol de ces grotesques guignols qui prennent les enfants sur leurs genoux comme de la marchandise !
Il est temp que je prenne la plume pour dire ce que j’en ai plein la hotte !
Messieurs,
Avant tout, je tiens à vous remercier pour la pseudo « aide » que vous me réservez mais aujourd’hui il faut que je vous dise ce que j’en pense :
Moi aussi j’aimerai me promener dans les galeries pour voir ces chérubins aux joues roses, avec leurs souliers vernis et leur tenue du dimanche pour me regarder, s’asseoir sur mes genoux, me demander des cadeaux des plus inimaginables, moi aussi je voudrais être sur les photos ! Et pendant que vous faites les beaux qu’est ce que je fais moi ? et bien je travaille dur pour que tout soit près pour ce grand soir, et une fois mes jouets fabriqués, je les emballe et ça toute l’année mais ce n’est pas tout, chers messieurs, car afin de pouvoir distribuer mes cadeaux aussi rapidement, il faut aussi que je fasse du sport ! C’est quoi cette image de moi, gros, mal rasé, le nez à moitié rouge ? vous me prenez pour un ivrogne ? Non non, moi je fais du sport, minimum 4 heures par jour, pour garder ma rapidité ! J’entraîne mes cerfs chaque jour plus de 2 heures, j’ai une vie de malade moi…
Vous voulez m’aider ? alors n’hésitez pas ! Venez chez moi, en Tanzanie, et nous vivrons ensemble cette cadence infernale, je vous invite ! Essayez de vivre cette expérience enrichissante : « Donner sans recevoir », pas de salaire mais un verre de lait par ci par là… et ce sourire accroché à leur visage n’est-ce pas merveilleux ? Voir les enfants et ne pas les approcher voilà mon dur calvaire, mais ressentir cet amour à chaque instant, un vrai délice pour le coeur.
Il faut tout de même que je vous avoue, que j’ai quelques pouvoirs, pour ceux qui feront le voyage je leur en offrirai une part !!
j’attends donc votre visite, mais je vous en supplie, ARRETEZ de vouloir me remplacer dans les magasins.
NOEL
J’en ai marre, je n’en peux plus de tous ces faux barbus qui usurpent mon nom. Marre de ces escrocs qui se cachent derrière mon personnage pour se faire un peu de thune dans les galeries marchandes. Ras le bol de ces grotesques guignols qui prennent les enfants sur leurs genoux comme de la marchandise ! Il est temps que je prenne la plume pour dire que j’en ai plein la hotte !
Vous voulez prendre ma place ? Dire aux enfants : « Tu as été gentille ? Je vais te rapporter un beau cadeau. Oui, oui, mes petits lutins sont au travail. Maman noël ? Ella va très bien, merci. Fais moi un bisou.»
Trop facile ! DÉGAGEZ !
Sinon, dites-leur, aux enfants, qu’ils ne sont que chiards pleurant et pissant à la culotte. Dites-leur, qu’on s’en fout de leurs lettres bidons où ils demandent des cadeaux pas possibles. Je ne ressuscite pas les mamans mortes, moi.
Dites-leur, aux mômes, que leurs parents n’ont pas touché assez d’alloc pour payer le camion de pompier. Ca coûte cher le pastis.
Dites-leur, aux sales gosses que les grands-parents, ça les gonfle de dépenser leur retraite dans 12 cadeaux, 12 paquets de bonbons et un réveillon de 20 personnes à table. Ils préfèreraient passer un week-end dans le car-croisière où on leur propose un matelas à 2000 euros.
Dites-leur, aux morveux, que c’est pas la peine de mettre un verre de lait un pied du sapin. Il finit à l’évier. Pas la peine non plus, les petits chaussons ou les petites bottes. Tu veux un cadeau aussi petit que tes godasses ? Mon œil. Et pas la peine d’être sage tout le mois de décembre, il y aura un cadeau quand même. Tes parents culpabiliseraient trop.
DITES-LEUR, QUE JE N’EXISTE PAS. Parce que moi, il faut que je passe quand ils dorment, alors je ne peux pas leur parler. T’imagine la tête des parents si je réveille leurs gosses qu’ils ont mis 2 heures à endormir en ce beau soir de noël ?
Parlez ou DÉGAGEZ. Vous me les briser menu.
Cordialement, le père noël.
©Margine
Je me suis défoulée, ça fait du bien !
J’en ai marre, je n’en peux plus de tous ces faux barbus qui usurpent mon nom.
Marre de ces escrocs qui se cachent derrière mon personnage pour se faire un peu de thune dans les galeries marchandes.
Ras le bol de ces grotesques guignols qui prennent les enfants sur leurs genoux comme de la marchandise !
Il est temps que je prenne la plume pour dire que j’en ai plein la hotte !
Chers Parents,
Oui, oui, c’est bien le père Noël, qui vous écrit, celui qui habite au Pôle Nord, celui que l’on ne voit jamais, sauf dans l’imagination des enfants et…de leurs parents!
Je vous écris donc afin que vous vous mobilisiez le premier dimanche de l’Avent, et que vous alliez manifester dans la Grand Rue.
Pourquoi allez-vous me dire?
Mais pour dire votre indignations devant le nombre croissant de faux pères Noël qui ternissent mon image!
Des usurpateurs!….tous plus ridicules les uns que les autres, avec leurs fausses barbes et leurs paires de basket!
Je veux redevenir le seul, l’unique, l’authentique, pendant des années on ne m’a pas représenté et maintenant, on me voit à tous les coins de rue. C’est parfaitement insupportable!
Et par pitié arrêtez de traumatiser vos pauvres enfants avec la fameuse photo, …oui celle avec ’’le père Noël’’! Vous avez vu la tête du vôtre l’année dernière, le pauvre il a dû en faire des cauchemars ….ça frise le mauvais traitement et ça vous a coûté cher! Vous êtes des irresponsables, vous-dis-je!
Ah j’allais oublier ne mettez pas vos enfants à l’école le jour où le ’’faux’’ père Noël, doit venir et donner une indigestion de papillotes à toute la classe!… vous inventerez bien une excuse à raconter à votre chérubin, je vous fais confiance! Pour un Noël, vrai, unique, pour un Noël au parfum d’autrefois,… Mo-bi-li-sez vous!
Vous trouverez prochainement au pied de la cheminée des banderoles pour le défilé.
Je compte sur vous. Cordialement.
Le Père Noël
Paru dans la rubrique du Courrier des lecteurs du magazine « Enfants Magazine » – Numéro 2489 – Décembre 2012
Lettre du père Noël
J’en ai marre, je n’en peux plus de tous ces faux barbus qui usurpent mon nom.
Marre de ces escrocs qui se cachent derrière mon personnage pour se faire un peu de thune dans les galeries marchandes.
Ras le bol de ces grotesques guignols qui prennent les enfants sur leurs genoux comme des barbons libidineux.
Excédé que l’on me représente en vieillard (alors que je suis dans la force de l’âge), ventru et voûté (alors que je possède une carrure d’haltérophile bulgare), vêtu d’une ridicule houppelande et de cette barbe blanche d’un ridicule achevé (alors que je porte un bouc de couleur brune et de puissantes bottes).
J’aime les enfants, il est vrai, mais pas au sens où on l’entend habituellement. Et si je me vois contraint d’avouer que je passe chaque nuit de Noël dans chaque foyer où vit un enfant, ce n’est certainement pas que pour déposer des jouets.
Je suis arrivé à un tel degré d’exaspération, que je me trouve dans l’obligation de dévoiler, enfin, la raison pour laquelle, chaque 25 décembre, j’effectue ce fastidieux et interminable long périple.
Cela remonte à plusieurs siècles déjà. Un soir, en rentrant furieux d’être bredouille, au logis familial, je fus alléché par une délicieuse odeur de chair fraîche. Affamé, je molestais ma femme afin qu’elle m’avoue la provenance de cette odeur. Son regard effrayé me guida vers notre chambre où je trouvais 7 enfants d’âge et de taille différents et les croquai sur-le-champ.
Las ! Le cri d’effroi de ma femme me fit comprendre ma terrible erreur : j’avais dévoré mes propres filles. Et cela était dû à une ruse infâme cet immonde Petit Poucet.
Depuis, je rêve de vengeance, et je n’ai trouvé d’autre stratagème que de m’introduire, chaque nuit de Noël, sous le motif de distribuer des jouets aux petits enfants.
Jusqu’ à présent, mes recherches ont été vouées à l’échec mais je ne désespère pas de parvenir un jour mes fins.
Alors, pitié cessez de donner de la nuit de Noël, et de son pathétique commis voyageur, cette image mièvre. La réalité est beaucoup plus sombre et cruelle
Signé : un ogre en colère
Paru dans la rubrique du Courrier des lecteurs du magazine « Enfants Magazine » – Numéro 2490 .Janvier 2013
Je vous adresse cette lettre pour vous signaler mon indignation à la lecture du courrier de « l’ogre en colère » qui prétend apporter chaque nuit de Noël bonbons et joujoux. Cet individu n’est qu’un plagiaire et un imposteur. Le Grand Distributeur, c’est moi. Pourquoi croyez-vous donc que je vole aux roches ?
Signé : Robin de Nottingham
Moi, Père Noël,
Être de l’imaginaire
Des petits mais aussi des grands
Personnage illustre sympathique et bedonnant,
Barbe blanche et accoutrement, comment dire,
Incontournable mais un tantinet ridicule,
Rouge et blanc, bonnet à pompon,
Bottes à boucles (pas de 7 lieues malheureusement)
Et gros ceinturon !
Moi Père Noël,
Être magique (si, si)
Qui fait rêver petits,
Mais aussi les grands,
Dont on parle un mois par an,
Qu’on attend impatiemment,
Qui illumine les cieux, les yeux et les foyers,
Qui chevauche sur la voie lactée sur un traîneau à rênes,
Qui passe par les cheminées du monde entier,
Avec sa hotte sur le dos une nuit d’hiver,
Moi Père Noël, je vous écris de Laponie !
Maintenant que ma tournée est finie et que j’ai un peu de répit,
En colère et plein de dépit,
Je vous crie que je n’en peux plus,
De me trouver à chaque coin de rue
illuminée, nez à nez avec un sosie,
mal accoutré, mal fagoté,
Avec une barbe miteuse et mal taillée,
Des moustaches de travers
qui lui chatouille les narines,
Une tenue de mauvaise qualité,
Mal taillée et mal ajustée,
Personnage petit, grand, maigre, gras, gros,
Qui se prétend être moi.
Quelle image ! Quelle triste réalité !
Quelle mise en scène grotesque !
De quel droit s ‘accapare t il ma personnalité ?
Moi père de tous les Noëls
Je n’existe pas,
Je ne vis que dans l’imagination, le rêve, le merveilleux,
Je ne peux être de chair et d’os,
Je revendique mon unicité et mon irréalité !
Rendez moi ces droits, mon honneur et ma notoriété
Ou je disparais
à tout jamais !
@ Gwenaëlle Joly
Plein la hotte, oui !
J’aspire à mieux que cette mascarade séculaire, je suis au dessus de ce feu au cul qu’ils ont tous là, à traîner leur frénésie comme des casseroles, à bouillir en dedans de n’avoir pas pris le temps. Pouah !
Je suis le Père Noël, l’unique, le vrai !
J’existe, bordel !
Et quel est le con qui a dit qu’il fallait des cadeaux pour tous les enfants de la terre ?
Avec vos conneries de dire que je suis partout en même temps, y a plus personne qui croit en moi ! Pouah !
Est-ce qu’ll y a des millions de faux Mike Jagger ou de faux Bruce Springsteen, prenant des fans sur leurs genoux à chacune de leurs tournées ?
Non !
Est-ce que tout le monde à un billet pour aller les voir en concert ?
Non !
Pas plus que moi, ils ne font de tournée en Afrique que je sache !
Alors !
Pas assez rapide, pas assez présent, ma hotte trop vide, pas assez de présents !
Toujours plus d’usines, toujours plus de lutins,
Vous croyez que Springsteen lui, il délocalise ses millions d’heures de concert à Pékin ?
Pouah !
Oui, j’ai maigri, et alors ?
Si je me sens mieux dans ma peau, moi !
Oui, je me suis rasé, où est le problème ?
La mère Noël a aussi son mot à dire !
Oui , j’ai changé de costume, mais quoi ?
Vous croyez que le Père Noël est condamné à s’habiller comme un sac ?
Oui, je roule en BM, mes rênes n’ont plus 20 ans !
Est-ce que la Reine d’Angleterre se déplace en carrosse ?
Non !
Nous sommes au 21ème siècle, merde !
Laissez-moi vivre avec mon temps, laissez-moi prendre le temps de vivre pour moi !
Y a pas que les gosses !
Au départ, je faisais une quinzaine de maisons, des enfants dans la nécessité quoi !
Là, on parle de millions ! … vous êtes des malades ! Je ne suis ni Dieu ni Facebook ! Pouah !
Je vous demande, je vous supplie de reprendre vos esprits et aussi vos faux cadeaux du Père Noël que je ne vous ai pas amenés, et pour cause, j’ai rien glandé cette année, la BM est restée au garage.
L’année prochaine, je vous promets de reprendre du service et vous communiquerai les dates et les lieux de ma tournée, Les billets seront mis en vente dès l’été prochain.
(Le Père Noël vénère !)
Parceque je le crie haut et fort:qu avez vous fait de la poésie de Noël, nom d un caribou ? Mon image aujourd’hui ? Galvaudée, marketée, d un goût sincèrement douteux. On me colle à toutes les sauces (rouges et blanches..) pourvu que ça fasse vendre.Votre sociéte me réduit a un vulgaire produit a fabriquer du consommable.Mêmes mes Rennes dépriment, déguisés en chevaliers promotionnels d une chaîne de télé privée.
Mais je vous le dis: vous n avez rien compris! Vos rêves de gosse, mon sillage brillant de flocons sous la lune, la chaleur de l atre ou vos chaussettes pendaient, le crissement des papiers cadeau, les loupiotes des sapins décorés…Vous avez tout oublié ?Vous, les adultes, êtes ignorants et désenchantés, au point de farcir la tête de vos gamins de la pire des croyances: » Le Père Noël n existe pas… ». Hommes de peu de foi, vous avez la mémoire bien courte. Souvenez vous de ce que vous avez fait de la dernière légende qui a osé se montrer? Je ne vais pas vous faire un dessin mais les clous et la couronne d épine devraient vous décongeler les idées…Alors lâchez moi les clochettes, laissez moi œuvrer, auréolé de mon mystère.Mon traîneau déborde de cadeaux que vous ne pourrez jamais acheter: l espoir, la joie, et les étoiles dans les yeux de vos enfants…
J’en ai marre, je n’en peux plus de tous ces faux barbus qui usurpent mon nom.
Marre de ces escrocs qui se cachent derrière mon personnage pour se faire un peu de thune dans les galeries marchandes.
Ras le bol de ces grotesques guignols qui prennent les enfants sur leurs genoux comme de la marchandise !
Il est temps que je prenne la plume pour dire ce que j’en ai plein la hotte !
Parce que primo, j’ai mal dormi , depuis un mois je ne peux plus fermer l’œil et je suis à bout de nerfs et de fatigue. Vous vous imaginez ? tout comptabiliser , les enfants , les cadeaux et vous savez quoi ? je n’ai même pas un ordi.. non, non , tout à la main … des listes et des listes ! parce que , MOI, le bon vieux il ne me fait jamais de cadeau . Le chef c’est moi ! et vous croyez qu’il y a un directeur supérieur ? un DRH ? un syndicat ? que nenni. Je me débrouille tout seul . depuis ma création je suis, Un. Au début, bien sûr c’était divertissant, et gratifiant de voir mon image sur tous les murs, sur les vitrines des grands magasins , j’étais fier , j’étais encore « jeune » puis petit à petit je me suis dégouté , de ce travail répétitif. Tous les ans , des lettres et des lettres à déchiffrer et c’est de plus en plus éreintant , il faut comprendre le langage de ces gamins ! il y en a même qui m’envoie des SMS illisibles. je suis harassé, de mauvaise humeur. J’ai embauché des pauvres types au chômage et les ai envoyé se dépatouiller! mais bien évidement ils en ont profités pour tout usurper, et mon nom, et mon costume puis ils ont dit aux copains, et aux copains des copains qu’ils avaient un super plan d’enfer pour se faire de la monnaie ! maintenant ils sont partout, ils se multiplie comme des mouches , ils achètent des panoplies de « père noël » à bas prix dans je ne sais quelles boutiques qui les importe de chine ! Ils sont ridicules et je deviens la risée de tous les enfants . Des barbes en vieux coton, les basquets qui dépassent de la robe trop courte, les gosses de 2ans ils en rigolent et se moquent de moi ! je n’en peux plus ! pour cette année c’est trop tard, mais l’an prochain je reprends du service . Je suis peut être vieux, j’ai le dos qui se courbe sous la hotte trop chargée, mais de toute façon avec la modernité les jouets sont en plastique, bien plus légers que les anciens jeux en bois et les mécanos métalliques ! les jeux vidéo remplacent les soldats de plomb ! merci pour mes articulations. Puis j’ai réfléchis qu’avec l’argent économisé sur la paie de ses imbéciles et bien je pourrais m’offrir du moderne , par exemple une webcam ? un bel ordinateur ! les petits vont me voir et me parler en direct ! tranquille sur mon nuage, dans mon grand fauteuil confortable je redeviendrais le Père Noël . L’Unique et beau bonhomme aimé et attendu de tous . Alors à l’an prochain les petits amis !
Ce qui me fait surtout braire, c’est de perdre le monopole.
Père Noël, au départ, je pensais que c’était la planque… comme pour les rois. Tavais une belle lignée de Pères Noël… »Les Capillaires »… par exemple… On en parlait plus sur trois générations.
C’était la lotion suprême, celle qui garantissait les belles barbes.. Aucun Père Noël n’engendrait de bâtard. Nos esclaves lapons élevaient les rennes. Nous sélectionnons les meilleurs (des rennes, pas des lapons) pour afficher le plus performant des attelages.
Avant, on descendait peinard par les petites routes de campagne. On s’arrêtait dans les petites auberges, pour se faire rincer le gosier. Bien oui quoi… si mon costume est rouge c’est pas du au communisme. C’est juste à cause du gros qui tâche!
Maintenant, on est coincé dans les embouteillages, au milieu des centaines de traîneaux. La plupart d’ailleurs sont fabriqués en Chine par des petits enfants. Et c’est seulement grâce à leur petite paie qu’ils pourront s’offrir à eux mêmes un cadeau. Alors…hein…à quoi ça rime, tout ce cirque ??
Ah oui, ausi bonjour la surtaxe au poids, au péage des autoroutes….mais hein, entre nous, qui s’en soucie…des soucis du père Noël ?
Non, vraiment ya trop de concurrence. Bientôt avec les écolos, ou tu ramasses ta merde de ruminant ou tu te prends des amendes faramineuses.
Oh et puis j’arrête de me plaindre… personne de toute façon ne lira ce courrier débile.
Non, c’est vraiment décidé, j’abandonne, je me recycle, j’achète une Twingo.
Et je réalise mon rêve de toujours.
Devenir « éveilleur de rêves…vains peut être, mais vivifiants »
Et pour commencer, je remets au clou cet accoutrement ridicule sous lequel j’étouffe, la fausse barbe poussiéreuse et mes vieilles grolles élimées. Les gosses ont foutu le camp depuis longtemps, le nez collé aux jeux vidéo. Des Père Noël, ils en ont à la pelle sur Internet : y’a même des garnements qui s’échinent à les dégommer, histoire de rigoler. Et vous voudriez que je reste là, enfermé dans cette sinistre cabane en faux bois, à attendre les rares bambins traînés de force par des parents en mal d’enfance vers cette vieille barbouze qui leur fiche les jetons ! Sérieusement, je vais pas continuer à moisir là, planté sur un bout de trottoir au milieu d’une kyrielle de sapins qui agitent frénétiquement leurs petites lumières au vent d’hiver. Je ferais mieux d’aller m’en jeter un p’tit chez Jojo, le seul endroit du coin où y’a encore un peu de chaleur humaine : là-bas, ça sent la sueur, le fricot et la Javel, et les ballons de mauvais pinard s’entrechoquent en faisant valser les ardoises. Mais dans ce troquet crasseux, on a encore le droit de fumer, de tutoyer le patron, de causer avec ses voisins et de rigoler un peu trop fort : c’est tous les soirs qu’on lui fait la fête, à Noël, avec les potes, les yeux brillants, le feu aux joues et le cœur en goguette. Allez ciao ! et n’oubliez pas de sourire à la petite caissière de Carrefour qui a vu passer sur son tapis roulant tant de bouffe qu’elle en a la nausée. Après la fermeture, j’irai la chercher pour aller au ciné ; et puis on rentrera dans notre cité, main dans la main, en essayant de repérer notre bonne étoile dans l’immensité du ciel. Joyeux Noël !