Exercice inédit d’écriture créative 82

Un petit 1 avait tout pour être heureux.
Il savait se multiplier, se diviser, se soustraire et même se mettre en 4

mais son rêve, c’était de faire le grand 8

Inventez une suite, en restant, si possible, dans le domaine des chiffres et des nombres

9 réponses

  1. Clémence dit :

    Un petit 1 avait tout pour être heureux. Il savait se multiplier, se diviser, se soustraire et même se mettre en 4 mais son rêve, c’était de faire le grand 8

    Peut-être était-il doté de mille et une propriétés, mais l’essentielle était celle d’être « unique ». C’est sur cette particularité singulière qu’il travailla son image de marque.

    – Moi, disait-il, je suis comme la rose du Petit Prince, je suis unique. Et toi, Zéro, tu es tellement rond qu’on te roule aisément dans la farine !

    Face à Zéro, Piccolo Uno dérapait, une fois de plus. Et pourtant, il enchaîna :
    – Ça tombe bien, te rouler dans la farine ! Viens ici, que je t’emprunte….

    Zéro se sentit important et grimpa les escaliers quatre à quatre. Le trouillomètre à zéro, il atterrit sur la tête de Piccolo Uno, comme la lune sur un clocher jauni !
    – Pas sur ma tête, que tu es bête ! Viens ici…..Attends. Vous permettez, Madame Virgule, que j’emprunte votre canne , comme dirait Adamo, Salvatore pour les intimes.
    Regarde, c’est comme une énigme :
    « Si tu me précèdes, je deviens minuscule. Si tu me succèdes, je deviens majuscule ! Qui suis-je ? »
    Tout compte fait, tu n’es pas si bête, tu m’es bien utile ! A nous deux, on fait une belle paire ! Mais franchement, je te préfère dans la version « succession »

    – Note que cela m’agrée aussi, répondit Zéro en rosissant. Mais à rester les bras ballants, à nous mirer le nombril et même en faisant trois petits tours, nous n’irons pas loin, même si nous y allons par quatre chemins !

    En cinq sec’, ils se rendirent à la ville voisine. Ils firent une pause au bistrot du coin : le « Boulier compteur ». Le tenancier, Monsieur Sixe Quatredeux, qui était au courant de tous les ragots du quartier, leur conseilla de se présenter à la banque voisine, spécialisée en jongleries et montages numériques.

    Piccolo Uno et son ami Zéro ne firent ni une ni deux. Ils s’y rendirent. Le temps que le gérant, monsieur Septime Lesnains, tourne sa langue sept fois dans sa bouche, ils furent engagés.
    Ils vécurent les plus belles années de leur chiffre.
    Ils jonglaient avec jubilation, avec les millions, leur dizaines et leurs centaines.
    Ils spiralaient en montagnes russes avec les milliards, leurs dizaines et leurs centaines.

    Ils étaient l’honnêteté incarnée. Cependant, ils constatèrent que leur dose d’adrénaline n’était plus suffisante à leurs besoins. Preuve par neuf, ils ne voyaient plus dix sur dix, au risque de se tromper dans les additions, soustractions, divisions ou multiplications. En revanche, ils espéraient toujours s’éclater en trente-six chandelles.
    Un beau matin, ils se mirent sur leur trente-et-un.
    Ils s’essayèrent au boursicotage mais abandonnèrent en moins de deux, trop risqué. Jouer à Ali Baba et les quarante voleurs n’était plus de leur âge !
    Ils tentèrent le Loto, mais vu le nombre de possibilités, ils se dirent :
    1. qu’ils avaient trop de kilomètres au compteur pour espérer y arriver,
    2. qu’ils n’auraient pas assez de cent vies pour jouer toutes les combinaisons pour gagner,
    3. qu’il leur faudrait encore vivre très longtemps pour dépenser le pactole,
    Question subsidiaire : auraient-ils encore la santé ?

    Ils retournèrent au bistrot « Le boulier compteur ». Le tenancier leur serait certainement de bon conseil. Mais celui-ci avait passé l’arme à gauche depuis cent jours. Ils firent connaissance du nouveau tenancier et, sans chercher midi à quatorze heures, ils sirotèrent ensemble un Pastaga, à la mémoire de feu Sixe.
    – J’ai une idée, géniale ! s’écria Piccolo Uno, devenu enfin un grand UN…
    – On va faire le tour du monde en quatre-vingt-jours en faisant les quatre cents coups et …
    – Mais non, mille milliards de sabord ! Écoute-moi…
    – Je t ‘écoute, lui dit Zéro en penchant dangereusement sa tête à quatre-vingt dix degrés vers la gauche…
    – Bzzzzzzz, bzzzzzzzz, bzzzzzzzz, lui chuchota Un à l’oreille .
    – Vingt-deux ! hurla Zéro, hilare.

    En deux temps, trois mouvements, l’un se dédoubla, l’autre se cambra.
    Le Big Bang à l’envers, ce fut un feu d’artifice !
    Somptueux comme les mille et une nuits

    Sur un tapis volant, ils s’envolèrent pour un grand 8 à l »infini.

  2. Sabine dit :

    Un petit 1 avait tout pour être heureux.
    Il savait se multiplier, se diviser, se soustraire et même se mettre en 4 mais son rêve, c’était de faire le grand 8.
    Il se tordit de mille et une façons sept jours sur sept, il fit chou blanc. Le pauvre petit 1 avait le moral à zéro. Tiens ? Zéro. Treize intéressant comme idée…
    Je me mets en boule pour faire le zéro, je me multiplie par deux ; les deux zéros l’un au dessus de l’autre, ça fera huit. C’est très simple, pourquoi n’y ai-je pensé avant ?
    – Pas possible, crièrent les enfants. Zéro multiplié par deux, ça fait zéro. Et zéro plus zéro ça fait la tête à Toto.
    – Un de ces quatre matins, je vous montrerai que je sais faire le grand huit, clamait le petit 1 à qui voulait l’entendre.
    Et qui voulait l’entendre, ce fût la marchande des quatre saisons :
    -Tu veux être un grand huit ? Pas possible, petit prétentieux. Tu ne sais même pas te mettre en quatre pour chercher la solution ! Tu y arriveras la semaine des 4 jeudis.
    Qui voulaient l’entendre, fut aussi les 7 nains :
    – Huit ? Pourquoi tu veux un huit ? Tu rajoutes une barre horizontale sur ta jambe et tu deviens un 7. Ca ne te suffit pas ?

    Désespéré, le petit 1 se suicida, tout bonnement. Et bienfait pour lui.

    ©Margine

  3. Peggy dit :

    Un petit 1 avait tout pour être heureux. Il savait se multiplier, se diviser, se soustraire et même se mettre en 4 mais son rêve, c’était de faire le grand 8. Or, son problème était comment grandir pour atteindre son rêve ?

    Il se transforma en point d’interrogation pour voir si une idée se présentait, mais aucune ne vint. Vouloir faire le grand 8 semblait être un mouton à 5 pattes. Pourtant il n’attendrait pas 1O7 ans.

    Il réunit sa descendance 2,3,4,5,6,7,8,9 qui arriva en trombe, montée sur 4 zéros. Excitée, se bousculant, toujours prête à faire les 400 coups !

    – Que nous veux-tu 1 ?
    – C’est une requête un peu bizarre que j’ai à vous faire.
    – Nous t’écoutons
    – Voilà, je rêve de faire le grand 8
    – Le grand 8 ! dirent les chiffres en riant
    – Oui, le Takabisha mais je suis déjà trop petit pour atteindre le siège alors vous imaginez pour y rester assis avec la vitesse. Si je tombe, ce n’est pas 36 chandelles que je verrai c’est Saint Pierre direct !
    – Laisse-nous réfléchir.
    – …..
    – Je crois que j’ai une idée, dit le 5. Nous allons nous entortiller les uns aux autres pour former une chaîne. Les zéros serviront de poulie, et toi tu te mettras à cheval sur la barre du 7 pendant que nous te monterons. Ensuite on te ficelle bien et le tour est joué. On fait même d’1 pierre 2 coups ! A toi de te multiplier autant que nous en aurons besoin.

    Rendez-vous est pris pour le lendemain. 1 s’est mis sur son 31 pour cette journée si particulière. Il est resté longuement devant son miroir. Il voulait être tiré à 4 épingles, pas de négligé. L’évènement était de taille.

    A 15h33 1 était prêt pour le départ. Des centaines de chiffres l’avaient aidé à se hisser au niveau d’un siège et maintenant le tenaient serré sur son siège. Le Takabisha s’ébranla au son d’une musique grandiose. 1savourant son rêve s’envola au 7 ème ciel.

  4. Françoise - Gare du Nord dit :

    Un petit 1 avait tout pour être heureux. Une heureuse nature le prédisposait à cela.
    Sa douce schizophrénie lui permettait de se multiplier à l’infini sans dommage pour autrui, sa timidité de se soustraire au regard de tous, sa modestie naturelle d’ajouter son petit grain de sel l’air de rien et sa neutralité de diviser les uns les autres sans retenue.
    Mais son rêve, c’était de faire le grand 8. Hélas, il n’y était jamais parvenu. Pourtant malgré sa petite taille, il était capable de prouesses. Nul chiffre, nul nombre, ne lui posait problème. Il pouvait de dédoubler, savait se mettre en quatre, pouvait se déplacer dans les 3 dimensions, se battre à 5 contre 1 etc…
    Alors, pour quelle raison ? La peur de la douleur ? Non, puisqu’il savait s’extraire de n’importe quelle racine. Le vertige ? Non puisqu’il pouvait monter à des puissances infinies. Un manque de souplesse ? Non puisqu’il parvenait à se transformer sans problème en 3. 3 qui est somme toute la moitié du 8. Et c’est là qu’il comprit d’où venait son blocage.
    Mais oui bien sûr ! Malgré ce que les règles de l’algèbre enseignent dans les écoles depuis l’Antiquité, la moitié de 8 n’est pas 4 mais 3. Il avait enfin non seulement l’explication de son blocage mais également l’amorce d’une révolution dans les mathématiques modernes. Il fut alors saisi d’un vertige qui, hélas, l’empêcha de faire le grand 8.

  5. Antonio dit :

    Ni une, ni deux, il prit son sac et quitta en douze le cirque des petits nombres qui ne lui proposait rien de neuf. Quitte à gagner trois francs six sous, autant tenter sa chance ailleurs.

    Il se rendit au cabaret des chiffres fous où chacun était libre d’improviser, tant que cela procurait de la joie aux clients. Alors il se mêla à la troupe sur scène où ils étaient jusqu’à quatre-vingt-dix à s’exhiber chaque soir.
    Petit Un était aux anges, sur son trente et un il improvisait dans une grande roue qui tournait, c’était géant ! Il exécutait des figures acrobatiques comme il en avait toujours rêvées. Seulement personne ne le remarquait, personne ne l’applaudissait, contrairement à Treize qui provoquait une émeute à chacune de ses sorties.
    Petit Un avait beau s’appliquer, en vain… Il ne parvenait pas à sortir du lot, depuis cinq semaines qu’il était en représentations. Il avait les boules. Monsieur Statistiques qui tenait la maison tentait de le rassurer :

    « Pas facile au milieu de quatre-vingt-dix de se faire une place, ça peut prendre du temps, ne te fais pas du mauvais sang »

    Et il avait raison car un beau jour, Petit Un tapa dans le mille et dans l’œil de quelques clients qui l’acclamèrent haut et fort :

    « Ouais, ouais ! – Je l’ai ! … j’ai le Un ! – Moi aussi ! – Hip hip hip, HOURRA !!!! – C’est mon numéro préféré ! – Et moi donc, mon porte-bonheur ! »

    Ce fut le plus beau jour de sa vie. Il en aurait pleuré. Il comptait enfin pour quelques-uns. Dans un dernier élan il retourna au milieu des autres qui lui tombèrent dessus comme des footballeurs après un but décisif pour le féliciter.

  6. gepy dit :

    Un petit 1 avait tout pour être heureux.
    Il savait se multiplier, se diviser, se soustraire et même se mettre en 4
    mais son rêve, c’était de faire le grand 8.

    Mais comment faire ? 1000 pensées traversèrent le corps du petit 1.
    Pourquoi ce rêve sur le grand 8 ? Lui + le 8 = 18.
    Etait-ce compatible ? Mais c’était son rêve, alors… Il rendit visite au Grand Maitre des chiffres : l’immense et vénérable 9. Petit 1 était tout intimidé mais Vénérable 9 le rassura : « ta visite n’est pas surprenante Petit 1, dit-il, car
    petit 1 associé à grand 8 = 18 et 1+8=9 donc moi-même, donc logique ! »
    Petit 1 fut déstabilisé par ce raisonnement d’une telle évidence. Oui mais comment réaliser ce rêve de grand 8 ?
    Vénérable 9 lui dit : « tu as différentes pistes d‘exploration. Fais donc appel à ton grand frère le 2 pour qu’il s’ajoute au 6 et tu auras le 8 »
    Petit 1 : «  2 est partie avec la dizaine pour faire la douzaine »
    Vénérable 9 : « demande à 3 s’il veut bien s’additionner à 5 »
    Petit 1 : «  impossible car le pauvre 4 va se sentir mis en quarantaine »
    Vénérable 9 : « je vais faire appel à mon disciple le 6, il pourra t’apporter le soutien dont tu as besoin » 
    Petit 1 : « oui mais 2 est toujours avec la dizaine, vous savez, je viens de vous le préciser »
    Vénérable 9 : «  c’est vrai, excuse-moi. Il nous reste encore le 7, 7+1=8, et tu auras ton rêve »
    Petit 1 : « 7 est débordé en ce moment, il passe beaucoup de son temps avec des nains à ce qu’il parait. Il est devenu fort distant depuis qu’il est Artiste »
    Vénérable 9 : « Avec le temps, la réalité de chiffres ramènera 7 dans le juste compte.
    Petit 1, je dois maintenant calculer (l’équivalent de méditer chez les lettrés ), laisse-moi s’il te plait »

    Petit 1, déçu, le remercie. Mais il déprime, il devient de plus en plus fin, il se courbe, rapetisse, refuse de participer au « compte est bon » ; sa présence manque dans tous les totaux.
    Tous les nombres s’inquiètent. Tant est plus qu’ils font tous appel au Vénérable 9 :
    « Vénérable 9, aidez-nous, si Petit 1 reste hors activité chiffrée, chacun d’entre nous va en souffrir. Plus moyen de concrétiser la moindre opération, un vrai désastre ! Aidez-nous, s’il vous plait.»

    Vénérable 9 appela donc Petit 1. Son état était lamentable, son trait était presque effacé, il se courbait tellement qu’il commençait à prendre la forme d’un zéro, d’un tout petit zéro insignifiant.
    « Petit 1, j’ai décidé de donner de ma personne pour que tu réalises ton rêve de grand 8 mais nous devons travailler à 2 dans une parfaite fusion.
    Sois donc prêt à l’illustre opération :
    Vénérable 9 moins Petit 1 = Grand 8. »

    Le Grand 8, Celui que l’on voit de loin, que beaucoup admire non sans une certaine appréhension, qui fait hurler de joie, le Grand 8 est alors apparu.

    Petit 1 a enfin réalisé son rêve, quel beau compte !

    (Parce que nous sommes tous des Petit 1 en puissance.)
    Gepy

  7. Smoreau dit :

    Un petit 1 avait tout pour être heureux.
    Il savait se multiplier, se diviser, se soustraire et même se mettre en 4.
    Mais son rêve, c’était de faire le grand 8. Mais impossible, sa santé ne tenait qu’à 1 fil. Il n’arrivait plus à dormir sur ses 2 oreilles. Ce matin, il avait vu 36 chandelles en se levant. C’était peut-être 3 fois rien. Il se décida, pas envie d’avoir les 2 pieds sous terre, il n’attendit pas 107 ans, il partit chez le fameux Docteur es chiffres, dans son 4×4. Pour s’y rendre, il s’était mis sur son 31, tiré à 4 épingles, un pchitt de Chanel n°5… Mais rien n’y fit, Petit 1 était palot, le trouillomètre à zéro. Dans la salle d’attente, 3 pelés et 1 tondu patientaient.
    Le docteur lui prit sa tension : « 9/4, pas terrible » lui dit-il. Petit 1 répéta « 33, 33, 33″ inlassablement.
     » Je ne vais y aller par 4 chemins, vous êtes au 36e dessous. Il faudrait vous remonter. C’est certain, comme 2 et 2 font 4. Vous avez brûlé la chandelle par les 2 bouts. Vous n’avez plus 20 ans. Entre 4 yeux, je vous interdis de faire les 3 huits. » Il va falloir manger comme 4. Je vous ordonnance les 3 B. Un tour du monde en 80 jours serait idéal pour votre moral à zéro. Sinon, vous serez bientôt 6 pieds sous terre. » Il lui prit 23 €. « Mille fois merci ».
    « De 2 maux, il faut choisir le moindre » se dit-il en dansant un pas de 2. On ne va pas me le dire 2 fois : Vacances, j’oublie tout ! En moins de 2, il s’envola au 7e ciel !

  8. Durand Jean Marc dit :

    PS: Contrairement à ce que me maintient mon épouse, Auguste Lenoir fut bien battu aux élections de 1958 par Adèle Blancfruité, fervente partisane de la réintroduction du touriste, dans la vallée.

    JdM.

  9. Durand Jean Marc dit :

    Mais l’invasion des huns en 4×4 lui remua les cents. Il vingt en 2cv, faute d’avoir une quatre horses et mis les huns en quarantaine. Il faut que ça seize dit il à la fraction écologiste de son conseil municipal.

    (extrait de l’Histoire de la vie des maires, une semaine avant les élections.) Vous avez toutes et tous reconnu la diatribe de Auguste Lenoir, maire de Mrégent sur Croûle dans la vallée des Espes du Mont d’Algèbre entre 1951 et 1958.

    Cordialement vôtre!

    Jean de Marque.

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