Exercice inédit d’écriture créative 35
Imaginez un lieu : salle de spectacle, grand magasin ou autre.
Une file d’attente ne cesse de s’allonger. Les gens s’impatientent, certains tentent de tricher.
Des réflexions plus ou moins désobligeantes s’élèvent :
– C’est pas fini de pousser !
– Ça arrive les derniers et ça voudrait être les premiers !
– Ben, c’est ça ! passez devant, vous gênez pas !
– Madame prend le TGV, peut-être ?
Imaginez d’autres remarques
Chaque exercice créé par Pascal Perrat est un clin d’oeil à notre imagination, l’occasion d’une irrésistible relation avec sa créativité innée.
Une file d’attente ne cesse de s’allonger. Tous s’impatientent, certains tentent de tricher.
Des réflexions plus ou moins désobligeantes s’élèvent :
– « C’est pas fini de pousser ! » fustigent les Playmobil « Spécial Chantier » vexés d’avoir été refusés par des parents ne voulant pas d’un travail manuel pour leur petit chéri
– « Ben, c’est ça ! Passez devant, vous gênez pas !» rouspète le jeu des petits chevaux, évincé en raison de soupçons de tricheries
– « Ça arrive les derniers et ça voudrait être les premiers ! » râle le cheval à bascule qui confia au précédent, le mors dans l’âme, être là à cause d’une gamine pourrie-gâtée qui exigeait un vrai cheval
– « Monsieur prend le TGV, peut-être ? » apostrophe le train électrique
– « J’imagine que vous êtes là parce que vous déraillez tout le temps» riposte le baigneur avec un sexe de garçon mais retoqué car iel n’avait pas voulu de lui, iel préférant un poupon avec les deux sexes ou, à la rigueur, pas de sexe du tout.
– « Ce manque de civilités me démolit le moral » confesse le jeu de construction « Légo » recalé car il ne résistait pas aux secousses sismiques
– « Si cette cohue continue, il va y avoir de la casse » augure la dînette abandonnée après une dispute entre Ken et Barbie, aucun d’eux ne voulant faire la vaisselle
– « En plein dans le mille » se réjouit le jeu de fléchettes pourtant refusé en raison d’un tir maladroit dans les yeux du chat de la maison
Cette foule piétine, inconsciente, des fiches de règles de jeu de société dispersées par le rejeton d’un sympathisant de la France Insoumise
Cette scène se déroule sur le site Le Bon Coin un lundi 3 janvier 2022 au matin
Imaginez un lieu : salle de spectacle, grand magasin, ou autre. Une file d’attente ne cesse de s’allonger. Les gens s’impatientent, certains tentent de tricher.Des réflexions plus ou moins désobligeantes s’élèvent …
Je ne suis pas vindicative, je ne suis pas agressive et encore moins grossière, mais parfois….
Tenez, l’autre jour, fin septembre, je m’étais décidée à aller au marché au bourg voisin, après avoir gentiment laissé la priorité aux touristes estivaux…
Dans le coffre de ma voiture, le sac de détritus ménagers, les bouteilles (vides) et les papiers et cartons. J’arrive près du conteneur. Une voiture descend à toute allure (kidnapping de trois points sur le permis), et vlan, une volée de canettes vides s’écrabouille à mes pieds.
– Monsieur désire-t-il que je lui avance la poubelle ?
Trop tard, la voiture était déjà à mille lieues de mon agacement.
J’emprunte la départementale du Haut Var qui mène au merveilleux Lac de sainte Croix. La fin de l’été est enchanteresse….Et pourtant… je vais vite déchanter, voire … désenchanter.
Bien que je sois adepte de la conduite « responsable », je dois aussi tenir compte des « pilotus incongrutus ». Par exemple….
Celui qui vous colle aux fesses….
– Tu veux un rétroviseur grossissant pour voir la couleur de mes yeux?
Celui qui freine frénétiquement à chaque tournant…
– Oh, faut pas confondre « rétrograder « et « rétrograde »…
Celui qui admire le paysage en flirtant allègrement avec la ligne blanche…
– Faudrait aussi penser à ceux qui travaillent….
Ceux qui oublient que la route est une voie publique…
– Votre permis, vous l’avez gagné à la pêche aux canards ?
J’active mon essuie-glace mental et basta, ces vilaines pensées ! J’arrive au bourg avec un sourire béat, comme à chaque fois que je vois cette allée bordées de marronniers. Je sais que je vais avoir de la place pour ma « Tuture », à proximité du Centre Culturel.
Et zou, sans crier gare, une voiture qui n’a rien d’un « 83 », déboule je ne sais d’où, me fait une queue de poisson pour s’approprier « la » place que je briguais….Coite, je reste coite !
– Vous voulez que je vous négocie une concession à perpétuité ? Profitez-en, je suis copine avec le Maire !
D’un geste vif, je chasse encore cette méchante réflexion silencieuse.
Comme Perrette et son pot au lait, me voilà avec mon petit panier sous mon bras, légère et court vêtue….
Premier obstacle, la mémé et son chien-chien qui se lâche….
– Sympa de distribuer gracieusement des porte-bonheur…
Deuxième obstacle, la bousculade via un copieux coup d’épaule….
– Je vous en prie, poussez bobonne dans les orties, c’est bon pour ses rhumatismes….
Troisième obstacle, chez le maraîcher…
– Tant qu’à faire, donnez-moi votre panier, je le paierai avec le mien, on n’est plus à cela près…
Quatrième obstacle, devant le bistrot. Que répondre à ce gars un peu éméché qui balance : « T’as pas deux euros que je te paie un café ? »
Rester impassible absolument, totalement ….
Demi-tour…..je rêve….j’arrive à ma tuture, tout va bi….…. Agrrrrrrrrrr, un méchant coup dans ma portière…
– N. de D de B de M……J’appelle le capitaine Haddock à mon secours. Une bordée de jurons, SVP !
Chemin du retour. Le nec plus ultra ! Au rond point s’infiltre devant moi, un lambin de chez lambin, qui a peur de tout, d’avancer, de reculer, de tourner, d’accélérer, de ralentir ;…
– Non mais… quand on a peur à ce point, on reste chez soi et on arrose ses bégonias….
Faisant le bilan de cette incursion au pays des hommes et riant sous cape de cette dernière réflexion philosophique à un taux usurier astronomique, je me sentais bien… encore deux petits kilomètres et je me consacrerais à mon jardin….
– Oh, mais quel C… mais quel C….., la forêt te suffit pas ?
Un sanglier, surgi des fourrées, fonçai sur moi…….Juste le temps de faire une belle embardée…
Il me toisa et s’écria, tout crocs devant…
– La route est à tout le monde…,n’est-il pas ?
©Clémence
« – Passez devant, madame, il y a un guichet femmes enceintes.
-Mais je ne suis pas enceinte, gougea ! »
« gougea », du verbe gouger, conjugué au passé simple de la 3e personne du singulier,(ça existe!) ou défaillance du cerveau de Sabine.
Voulez-vous le remplacer par « goujat », si vous le pouvez?
Merci Pascal
Voilà qui est fait !
« – Maman, j’ai envie de vomir.
– Oui, ben…Va vomir sur les autres, mon manteau est tout neuf. »
« -Hé, monsieur ! Ne marchez pas la tête à l’envers, on va vous écraser les mains ! »
« – Vous pourriez mettre la main devant votre bouche quand vous éternuez, conasse !
– Pourquoi faire? »
« – Vous m’avez touché les fesses, là ?
– Qui moi ? Sûrement pas. »
« – Passez devant, madame, il y a un guichet femmes enceintes.
-Mais je ne suis pas enceinte, goujat ! »
– C’est pas fini de pousser !
– Ça arrive les derniers et ça voudrait être les premiers !
– Ben, c’est ça ! passez devant, vous gênez pas !
– Madame prend le TGV, peut-être ?
– Ce n’est pas en poussant que vous arriverez plus vite !
– Vous voulez prendre ma place, peut-être ?
– Aie ! mes pieds ! Vous ne pouvez pas faire attention, non?
– Mais enfin, j’étais là avant vous, pas la peine d’essayer de m’passer devant!
– Premiers arrivés, premiers servis, hé ! C’est comme ça la vie !
– Ne vous gênez surtout pas ! Vous avez qu’à me passer pardessus!!
– Mais y’à pas le feu au lac, ne poussez pas !
– Allez-y, emjambez-moi, pourquoi pas ?
– Mais je vous en prie, resquillez ! Et puis, encore ?
– Ah, non monsieur; la file c’est dans ce sens !
– Vous n’avez qu’à faire la queue, comme tout le monde
– Ah, vous êtes malade ? Moi aussi…à force de patienter !!
– Ne bousculez pas, fallait arriver avant !
– Tant que vous y êtes, passez avant tout le monde !
– Pourquoi attendre, si on peut devancer tout le monde !
– Mais restez polie Madame ! je patiente tout comme vous !!
Paris le 10 juin 2011
Je me souviens, j’étais avec ma mère. Une nourrice qui gardait ma soeur de 3 mois et s’occupait de moi aussi, était malade. Notre mère n’avait trouver d’autre alternative que de nous emmener avec elle à son travail. A son arrivée, son patron lui avait fait des réprimandes très désobligeantes. Il avait une voie ténébreuse qui faisait trembler l’eau dans un verre, cela m’avait marqué.
Pour ne rien arranger, les pleurs de ma soeur empêchaient ma mère de pouvoir travailler.
Lorsque le patron finit par lui dire de partir, un énorme bruit assourdissant provoqua des hurlements aigus de ma soeur. Je suis tombé du à un tremblement de terre.
Quelques instants plus tard, un autre coup de tonnerre surpris tout le monde.
Des personnes devant les fenêtres se mirent à hurler et brusquement se précipitèrent vers les ascenseurs entraînant tout les personnes présentes. Cela ne faisait qu’un mois que nous étions arrivé dans cette nouvelle ville. Je me rappelle mon émerveillement lors de ma première visite de ces tours de glace.
Je ne comprenais pas les cris des gens ni ce qu’ils voulaient. Ma mère, qui avait commencé à prendre son manteau, sans prendre sa mallette, prit ma sœur dans les bras et moi par la main et nous emmena sans demander son reste !
Tout les employés, délaissant ce qu’ils faisaient, se dirigèrent dans la même direction. Je ne savais pas ce qu’il se passait, les bousculades commencèrent très vite. Ma mère ne s’arrêta pas aux ascenseurs et comme beaucoup se dirigea vers les escaliers.
Arrivé sur le pallier, j’entendis parler français, mais cela n’avait rien de rassurant « arrêter de pousser » répétait une femme, et le reste m’était inconnu.
Lorsque soudainement ma main se trouva désolidariser de celle de ma mère, ce fut la panique pour moi.. Tous ces adultes m’empêchaient de voir et les cris couvraient mes appels.
Un homme miraculeux, véritable armoire à glace, me souleva et me prit dans ces bas et me fit descendre les 27 étages, dans ses bras, pour me retrouver dans la rue. Il me remit aux pompiers qui m’évacuèrent rapidement.
Hélas, je ne revit jamais ni ma même, ni ma sœur. N’ayant jamais eu de père, je fut rapatrié chez mes grands-parents.
C’était le 11 septembre 2001 à New-York
– Regardez-moi ça, ça fait des mômes et ça emm.. tout le monde !
– Hélà ! j’étais avant vous… ne vous gênez plus ! Vous n’avez qu’une bouteille de bière… piquez-là ça ira plus vite !!!
– Bon, d’accord, C’est Johnny… et après ? Pas une raison pour piquer la place des autres !!!
– Et vas-y donc ! Ah ! il vous attend ? Mais si tout le monde faisait comme vous, on ne pourrait jamais entrer… Imaginez si chaque personne gardait la place d’une autre ? Non, non, non, vous faites la queue comme tout le monde !
– Et voilà ! on ne peut même plus rêver un peu sans qu’on prenne votre place ! Dans quel monde sommes-nous ?
– C’est à moi… Non c’est à moi ! Puisque je vous dis que c’est à moi ! Bon eh ! bien c’est à lui !!!
– Alors ! Tu te décides ??? Bon, si c’est comme ça, je passe devant toi !
(à la volée)
– Vous êtes enceinte de … ? … 7 mois !!! … Et vous avez un certificat médical qui l’atteste ?
– C’est bête de faire la queue pour un seul article, je comprends. Ben, repassez plutôt demain !
– Mais nous aussi on va tous rejoindre quelqu’un devant … c’est pour ça qu’on vient à son concert !
– Ben allez-y, roulez-moi dessus ! … Vous avez déjà votre place sur le fauteuil, que je sache !
– Hep hep ! … la queue c’est par là ! Vous prenez la première à gauche, vous allez au bout de la rue, puis à droite, jusqu’au bout à nouveau. Je serais vous, je prendrais le vélib’ ou le métro !