Exercice inédit d’écriture créative 24
Il s’appelait Zig, elle s’appelait Zag,
Ils étaient à un tournant de leur vie.
Lui avait décidé de filer droit…
Imaginez la suite. Rien ne vous oblige à rester dans le droit chemin…
Il s’appelait Zig, elle s’appelait Zag,
Ils étaient à un tournant de leur vie.
Lui avait décidé de filer droit…
Imaginez la suite. Rien ne vous oblige à rester dans le droit chemin…
Il s’appelait Zig, elle s’appelait Zag. Ils étaient à un tournant de leur vie. Lui avait décidé de filer droit…
Ils s’étaient rencontrés simplement. Dans une école de conduite. Lui était moniteur, elle était son élève.Il fut bon maître, elle obtint son permis de conduire.
Ils fêtèrent cette réussite par un brin de conduite en dehors de chemins battus. Elle cala à un carrefour en pente. Ce fut un tournant mémorable dans leur vie.
Lui aimait les routes qui filaient droit devant. Elle aimait les routes qui flânaient en se tortillant. Réussiraient-ils à concilier ces deux options ?
Après des heures et des nuits de discussions, il avoua, penaud, qu’il voulait quitter le défilé des routes.
Elle lui avoua qu’elle avait de l’or dans les doigts et qu’ensemble, ils pouvaient se construire un avenir compatible.
– Et si nous montions notre mini-entreprise ? Zig-il.
– Pourquoi pas, répondit-elle, tout à zag !
– T’as des zigdées ?
– Pas plus qu’ tézigue….
Ils cogitèrent ainsi s’amusant autant des propositions que de leurs formulations. De zig en zag, ils finirent par poser les prémisses : une association. Sans le moindre zigzag hésitatoire, ils topèrent.50/50.
– T’as des zidées pour nos activités et le nom ?
– Zaucune….et toi ?
– ZIG et ZAG, c’est trop banal. Ça fait fermeture éclair !
– ZAG et ZIG ? Pas mieux, mais ta fermeture éclair ouvre une piste. Je crois que j’ai une Zidée…
– Zig voir….
– Prêt-à-porter…
– Bien vu. Zou…. On z’ig met.
– Un nom….un nom … répétait Zig en tournant en rond.
– Un nom… un nom… répondait Zag en s’affalant dans le Voltaire .
– Zag te dig….
– Hein ?
– Je réfléchis à voix zaute…
– Zadig &Voltaire… ça sonne bien, ça fait BCBG, non ?
Il n’en fallut pas plus pour que l’affaire prospère et se hisse parmi les grands du milieu.
Sans le faire exprès, un Secrétaire d’État lui donna un coup boulette sous forme de lapsus. Répondant trop spontanément à un journaliste, il s’emmêla les pinceaux et trébucha. Le Zadig de Voltaire dans une main, la veste Zadig &Voltaire dans l’autre….
© Clémence
Lui avait décidé de filer droit, elle ne l’acceptait pas et aussitôt elle vit rage en elle.
« De quel droit tu te défiles ? Tous ces méandres que nous avons parcourus ensemble, comment peux tu tirer un trait dessus ? Ça n’a pas de sens, Zig !
– Au contraire, Zag ! Désormais je veux aller droit au but, j’en ai marre de tortiller, tantôt à gauche, tantôt à droite, à l’infini, jusqu’à me perdre dans les dédales d’une vie tortueuse sans voir clair devant moi »
Mais Zag ne voulait rien entendre de la nouvelle voie que souhaitait se tracer Zig.
« Mais Zig, supplie Zag, tu as pensé à Zoug ?
– Mais pourquoi tu me parles de l’autre zigue, Zag ? Il est aussi tordu que toi, j’en ai assez de ce petit jeu entre nous.
– Tu pourrais ne plus avoir à lui jeter la pierre, Zig !
– Qu’est-ce que tu insinues, Zag ? »
Zag avait vu juste. Zoug avait pris son papier et ses ciseaux, découpé un cœur qu’il avait collé sur sa pierre, écrit le nom de Zig dessus et avait fini par se jeter dans le puits.
Zig ne se remit pas de la disparition de Zoug et se mit alors à boire. Il avait beau filer droit, Zag lui tenait toujours le bras dans les méandres d’une nouvelle vie bien plus tortueuse que la précédente.
Bien triste histoire. Moralité : rien ne sert de filer droit car, quoi qu’il arrive, la vie restera toujours ce long tortillard, tantôt houleux, tantôt tranquille…
Il s’appelait Zig, elle s’appelait Zag, et ils étaient à un tournant de leur vie. Zig avait décidé de filer droit… mais Zag ne l’entendait pas ainsi. »Si tu choisis le droit fil, je me retourne et je t’explose, lui dit-elle ». « Non, implora Zig, pas le GAZ, pas le GAAAAAAAAAAAAAZ »
Il s’appelait Zig, elle s’appelait Zag, et ils étaient à un tournant de leur vie. Lui avait décidé de filer droit…
Il y songeait depuis longtemps, malgré cette envie quasi irrépressible de sortir du sillon, de plonger et goûter aux tréfonds, puis virevolter aux quatre vents. Il aimait papillonner la nuit en un censure nouvelle. Zag le suivait quoi qu’il fasse. Zig et zag formaient un tout, « ZagZig » les appelaient-on. Zig se rejouissait d’une telle symbiose entre elle et lui. Cependant, il se rendit compte à mesure qu’il vieillissait, qu’il lui fallait mourir, le pas droit et assuré, il ne lui serait sinon, plus possible de rattraper le droit chemin…
Il s’appelait Zig, elle s’appelait Zag, et ils étaient à un tournant de leur vie.
Lui avait décider de filer droit…
Et de faire le point pendant plusieurs mois,
Il prit donc son courage à deux mains,
Et partit affronter son destin,
Il voulait changer de vie,
Réaliser ce qu’il avait envie,
Il jeta quelques affaires dans son sac à dos,
Et quitta la maison illico presto,
Laissant Zag éberluée,
Face à cette décision spontanée,
Elle ne put le retenir,
Malgré les larmes et les soupirs,
Elle accepta sa décision,
Et tous les soirs elle écrivait pour expluser ses émotions,
Les mois, les années s’écoulèrent sans aucune nouvelle,
le temps n’eut aucune emprise, elle resta toujours aussi belle,
Un matin à la croisée de deux chemins,
Ils se retrouvèrent main dans la main,
Zig rejoignant Zag, Zag rejoingant Zig,
Ils avancèrent ensemble sur la même route sachant qu’elle serait cahoteuse mais remplie d’amour.
Il s’appelait Zig, elle s’appelait Zag, et ils étaient à un tournant de leur vie. Zig avait décidé de filer droit… et Zag voulait prendre ce virage à 180 ° avec lui. Tout ou rien, lui disait-elle. Cette fois ou jamais, coude à coude, sans volte face, sans détour, ils changeraient leur destin ! Empruntant, courageusement, lacet après lacet les courbes de leur amour, ils zigzaguèrent, étourdis jusqu’au firmament.
Elle allait de droite à gauche et de gauche à droite.
Il la suivait partout pour lui faire des bisous.
Et c’est depuis ce jour que les papillons zigzaguent dans les champs.