Pastiche ou fanfiction ?
Hier, on roulait à patins à roulettes, courrait à travers champs et pastichait les auteurs qu’on admirait. C’est encore le cas aujourd’hui, sauf que, la « culture » Anglo-saxonne passant par là, on fait du roller ou du jogging et on écrit des « fanfictions ». Ou fanfic : écriture de fictions par des fans.
Ce genre en forte expansion sur Internet va plus loin que le pastiche. Ce n’est plus spécifiquement un écrit « à la manière de », mais l’écriture de la suite d’une oeuvre originelle. L’intrigue et les personnages restent les mêmes, si bien que lorsque c’est réussi, le lecteur est incapable de voir la différence entre Jules Vernes et son double, par exemple.
On pourrait penser qu’il s’agit de plagiat, mais il n’y a aucune visée commerciale. Les fanfictions sont juste partagées sur Internet et lues par une communauté de fans. Cela dit, écrire la suite d’une oeuvre est interdit en France, prudence, donc, même si à ce jour il n’y a jamais eu de procès. Quoi qu’il arrive, il faudra bien que notre loi s’adapte car ce type d’écrit tend à devenir un genre à part entière.
À l’étranger, des éditeurs conventionnels s’y intéressent déjà sérieusement.
Comme je le souligne dans « Comment écrire son premier roman » chaque auteur a un maître à qui il souhaite ressembler parce qu’il admire sa façon d’écrire.
Françoise Sagan s’était choisie Proust comme modèle.
Réfléchissez, quel pourrait être le vôtre ?
Quel est l’auteur dont vous enviez le style ?
Quand vous aurez trouvé, imitez-le. Imprégnez-vous de sa manière d’écrire
et pastichez-le.
Ou, pourquoi pas ? Lancez-vous dans une fanfiction !
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
J’ai trouvé un petit exercice d’il y a quelques années !
La grande promenade
Elle marchote le long d’un jolie rivette ;
Elle inspire et se pulmone jusque la coupe ;
Elle passane, elle escargote le chemin ;
Le der aie et trape à ut ;
Enfin elle le suplite.
Lui, subit son unique présence, elle crassoque.
Il sera bientôt affaibli,
Il lutise et se rempaille…mais rien
La fosse pétique, elle a tant recue.
Criz ! Criz ! Criz !
La nature a faillie !
Le pied a foulé !
Les tiges ont cédées !
Tourne, tourne, tourne,
Dans le ventre de la terre, est une merveille
Mondes alentours qui regardez en riant ;
On chantonne, on chantonne, on chantonne
Et vous regarde
On cherche aussi, nous autres, une merveille.
D’après « Le grand combat » de Michaux Henri.
Baudelaire a été mon « maître » de poésie à partir de mes 14 ans. Ça a construit mon style sur des années (j’en ai 34 aujourd’hui). Voilà ce que ça donne aujourd’hui avec un de mes derniers poème :
Mon fils
Je te porte en moi à chaque seconde
Je suis tout à toi et je sens le monde
Je te donne mon corps, mes pensées, ma vie
Fais de toi cet Homme qui m’obsède, me lie
Montre moi encore comme on peut renaître
D’envies oubliées, d’un enfant, d’un être
Retrace tout pour toi, sème toutes les fleurs
Qui chaque matin entourent ton cœur
Je suis femme au monde pour te porter nu
Pendu à mon sein, pas de sens perdu
Les corps ont les mots qui n’ont pas de loi
Et toi de mon corps tu en es le roi
Mon fils je te vis et je fais le monde
Je sais de tes mains que l’humain m’inonde
Je suis un peu homme, je fais la matière
Je suis toutes les femmes et deviens ta mère…
Sans doute que je pourrais retrouver de vieux poèmes fortement inspirés par Baudelaire…je vais aller voir 🙂
Celui ci est clairement inspiré de Baudelaire. J’étais jeune…
L’ennui
Il est un triste sort qui n’a pas de remède
Il me prend, il me tord, au point que je lui cède
Tous les jours, tous les mots, n’y mettront jamais fin
Il nie tous les cadeaux, déjoue tous mes dessins
Il m’attend chaque jour, sournois il voit mes yeux
Il sait tous les contours, il se gonfle, radieux
En moi grandit la peur d’accepter sa présence
Je voudrais qu’il se meurt, j’aurais ma délivrance
L’ennui quand il vous touche, il pince et crie son nom
Mon cerveau est sa couche, il prostitue ses dons
Tue ma joie, son enfance, mes liens, mon euphorie
Au fil des connaissances, des nœuds que je délie
Faudra t-il la sagesse pour poser mes mains nues
Sans aucune paresse sur les choses connues
Ou faudra-t-il encore que je parte, que je fuis
Pour trouver mon trésor, tout ce qui me nourrit
S’agit-il de ces récits transfictionnels qui donnent une suite à un roman ou plus de place à des personnages mineurs de l’histoire originelle?
Je n’y vois aucun plagiat, bien au contraire une forme d’hommage.
Ceci dit, plagier un auteur ou écrire à la façon de … peut être un véritable exercice d’écriture (une autre forme d’hommage) mais il faut qu’il soit revendiqué comme tel.
Un auteur qui m’inspire : Michel Houellebecq. Moins pour son style que pour son univers et ses personnages « hors clous »
Ayant déjà lu quelques fanfictions, ce que j’ai trouvé d’amusant est de voir comment des fans continuent ou arrangent des livres, des personnages et des histoires à leurs manières. Comme parfois pour ne pas être frustrés de la manières dont cela s’est fini ou déroulé…
Pour trouver des auteurs préférés à qui ressembler la choix est vaste… mais pour ma part j’aime beaucoup le style JK Rowling avec Harry Potter. C’était tellement bien ficelé ! Marc Levy, Anna Gavalda également… Pour être un peu plus traditionnelle il y a aussi : Emile Zola, Molière…
Pas évident de ressembler aux auteurs qu’on apprécie et qui sont des génies de l’écriture… Mais son propre style ne se développe t-il pas justement d’un mélange de tous ces auteurs que l’on aime ?
Je crois que mes auteurs favoris nourrissent chaque jour mon écriture de manière continue. Mais écrire à la manière de c’est souvent pour moi une manière de débloquer la création. Lire un poème d’Hugo, de Prevert ou des pages de Queneau me dépanne. Je l’avoue ;-))
Hommage à Umberto
« Celui qui ne lit pas aura vécu une seule vie. Celui qui lit aura vécu 5 000 ans. La lecture est une immortalité en sens inverse. » (Umberto Eco.)
Bonjour
Je n’écris pas de roman
plutôt de la sf pour jeune
et un peu de nouvelles.
plus…quelques histoires pour petits.
mon style? ben à dire vrai je n’en ai
aucun, c’est l’imaginaire qui travaille,
un mot, une phrase et hop,il s’envole.
ah oui, un peu de poésie quelque fois.
voila, alors! comment définir réellement
son style? je ne sais
mes auteurs préférés… Assimof,Kevin J. Andrevon,David Eddings, H. Loevenbruck, Robin Hobb,James Clémens,Stephen King, Marc Levy,G de Maupassant, Pline le Jeune, Victor hugo,A Rimbaud et bien d’autres…
Voyez comment Jules Renard a détourné le texte de Victor Hugo :Saison des semailles. Le soir
C’est le moment crépusculaire.
J’admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s’éclaire
La dernière heure du travail.
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D’un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence,
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L’ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu’aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
LE GESTE DU SEMEUR Jules Renard
Éloi goûte de plus en plus la campagne et recherche chaque jour une nouvelle émotion. Levé ce matin de bonne heure, il aperçoit le paysan Jaquot qui ensemence le labour des Mâgnes. Il le joint et lui dit :
« Jaquot, l’occasion est favorable : faites-moi le geste auguste du semeur.
– Plaît-il ?
– Je veux voir le fameux geste du semeur que si souvent ont peint nos grands peintres et décrit nos meilleurs poètes. Allez, faites ! Ne saisissez-vous pas ? Je vous prie de me montrer comment vous semez quand vous semez.
– Voilà, dit Jaquot.
– Non, mon pauvre ami, s’écrie Éloi, ce n’est pas ça ! Vous avez l’air de donner timidement à manger aux poules. Ne craignez rien. Je ne vous veux aucun mal. Supposez-vous seul et recommençons. D’abord, vous vous placez à tort face au bois sombre. Tournez-vous plutôt vers la lumière. Découpez-vous sur l’horizon. Ensuite, plongez avec lenteur la main dans votre tablier, retirez-la pleine de blé, lancez à toute volée les grains fécondants, et que votre geste libre semble parcourir l’immense nature, tel qu’un oiseau lâché. Attention, une ! deux !…
« Mais, Jaquot, pourquoi me regardez-vous comme un hébété ? »
alors à quand mon roman écrit comme du pur Zola !!! mon idole en écriture ! rien que d’y penser je jubile ….
Il est impossible d’imiter… On le voudrait qu’on ne le pourrait pas ! les fac similé sont inutiles puisque l’original sera toujours inégalable, mais lorsqu’on éprouve une certaine admiration pour un auteur et qu’on se dit à chaque ligne « si seulement je pouvais l’avoir écrite avec ces mots » on est influencé quoiqu’on s’en défende par ce style d’écriture, voilà ce que je voulais dire… Après, il est évident qu’on se forge son propre style mais en chaque auteurs, il n’est pas interdit de trouver sa Muse…
Personnellement, je ne vois aucun plaisir ni intérêt à imiter qui que ce soit, en écriture ou dans d’autres domaines. C’est tout le contraire de la créativité et de l’originalité, sans quoi l’écriture et la vie en général seraient bien tristes. Il est vrai cependant qu’on est toujours inspiré(e), plus ou moins consciemment, par ses lectures, ses auteurs et ses personnages préférés. Mais apprécier, admirer, n’est pas imiter. Je ne voudrais pas poursuivre les histoires de mes personnages préférés, ils sont trop bien ainsi. Et c’est tellement plus agréable de se laisser bercer par l’inspiration, d’où qu’elle vienne, et de laisser venir à soi ses propres histoires.
PARDON….apparente
Moi, je m’inspire de Laura kasischke, elle-même inconditionnelle de Joyce Carol Oates que j’adore également… Chaque mot de chaque ligne de leurs écrits me procure l’envie impétueuse de poser l’ouvrage pour écrire à mon tour ! Mais ce que le lis, d’une apparence facilité, est très difficile à reproduire et je suis rarement satisfaite du résultat…