Le cholestérol des phrases

Comme cholestérol dans le sang, les mots et termes de liaisons qui alourdissent souvent inutilement la phrase
Ces chevilles du texte, c’est ce qu’on supprime dans un télégramme parce qu’ils allongent les phrases. Chevillage : Si un mot de liaison (organisateur textuel) est absolument nécessaire il doit être soigneusement choisi.
« Il faut aussi proscrire de son style ce que j’appellerais les parasites, ces conjonctions dont on abuse pour amener les transitions de phrases, comme : en effet, certes, du reste, au surplus, d’autre part, par le fait, en définitive, d’un côté, à vrai dire, pour dire, le vrai, car, pour sa part, de son côté, de vrai, sûrement. . .
Les phrases doivent se lier non pas par des amorces factices, mais par la logique de l’idée, par la force de la pensée. Elles doivent marcher côte à côte, indissolubles, n’ayant pas l’air d’être attachées. Il y a des cas, bien entendu, où ces conjonctions sont indispensables et font le meilleur effet; c’est seulement contre l’abus que nous protestons.
On s’imagine que ces particules enchaînent les phrases, les rendent plus coulantes, plus solides. Au contraire, elles ont l’air lâche, parce qu’on voit la soudure, parce que la charnière joue, et que la vraie transition dépend de l’esprit d’une phrase et non d’une conjonction mécanique.
Les styles inexpérimentés fourmillent de ces sortes de végétations parasitaires. Les bonnes phrases n’ont pas besoin d’être boulonnées; elles font bloc. Le véritable écrivain les plante droites »
Antoine Albalat, L’art d’écrire, Editions Armand Colin 1992

[Dyslexie_fautes][/Dyslexie_fautes]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.