L’anecdote restaurant
Aujourd’hui, comme nous sommes encore confinés, je vous invite à puiser une dernière fois dans vos souvenirs gustatifs.
Procédez en 2 étapes :
1 – Revoyez les restaurants, cafés, brasseries, tavernes, auberges, cantines ou gargotes où vous avez pris un repas. Il y a peut-être, à cette occasion, un incident, un événement, un fait, une mésaventure, une circonstance qui vous a marqué ?
2 – Racontez cette anecdote sans vous interdire de romancer un peu.
Exemples d’anecdotes
C’est, il y a maintes années. Nous sommes à Toulouse dans un grand hôtel. J’anime un stage de créativité pour les cadres d’un laboratoire pharmaceutique. Le premier midi, alors que nous nous mettons à table, le sommelier dépose, avec un cérémonial bien rodé, des bouteilles de grands vins devant nous. Puis il s’empresse de remplir nos verres.
Devançant le sommelier, l’un des participants au stage s’empare dune bouteille pleine, hume l’arôme du vin par le haut du goulot, lit attentivement l’étiquette, puis appelle le sommelier : cher Monsieur, pouvez-vous nous expliquer comment s’y est pris le vigneron pour mettre un bouchon sur cette bouteille alors qu’elle est pleine à ras bord ?
Le nez du sommelier s’allonge, il serre les dents et marmonne des explications inaudibles, puis se fâche et nous agresse en nous disant qu’il faut voir ça avec le directeur. Absent, évidemment… Bref ! il n’assume pas la tromperie.
De fait, ces bouteilles avaient été emplies avec un vin sans rapport avec l’étiquette et facturées comme de grands crus. Depuis, au restaurant, je demande toujours qu’on débouche les bouteilles devant moi. Que ce soit par un sommelier ou pas.
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com
Pas vraiment une anecdote de restaurant mais ça se mange quand même :
Elle, elle était fascinée par Piggy la Cochonne qu’elle avait beaucoup vue à la télé quand elle était petite. C’est vrai, elle lui ressemblait un peu, des cheveux presque blancs, très fins, comme de la soie, et une si appétissante peau rosée qu’on aurait volontiers croqué dedans. Elle s’était imaginé être devenue la meilleure amie et confidente de cette petite animale avec laquelle elle pouvait parler un langage groin groin que personne d’autre ne pourrait comprendre.
Lui, tomba raide-dingue de cette poupée rose dès la première fois qu’il l’aperçut.
Il s’appelait Samir, était étudiant étranger en droit à la Fac d’Assas. Elle se nommait Porcia. Son teint clair et ses cheveux pâles étaient à l’opposé de ceux des filles de son pays, et puisqu’il était en France, c’est de ceux-là qu’il avait envie, pas d’une commune peau bistre aux cheveux noirs.
Ils firent connaissance un midi, l’un à la suite de l’autre faisant avancer son plateau-repas sur la glissière de la cafétéria de l’université. Se trouvant plusieurs points communs, ils devinrent amis, puis amoureux, puis colocataires.
Un charmant petit couple, ils étudiaient très sérieusement, sortaient peu, s’entendaient à merveille.
Ils emménagèrent dans un coquet studio au-dessus du magasin du Papa de Porcia, que ce dernier mit gracieusement à leur disposition après s’être assuré du sérieux de cette amourette. Là, Samir fit un peu le nez. Le magasin de Papa était une charcuterie « Au cochon qui fume » qu’elle s’appelait. Pas le choix, mais il mentait quand on lui demandait son adresse.
Il n’y avait qu’à propos de la cuisine que leur belle entente achoppait.
– Lui : pas de porc !c’est péché.
– Elle : adorait le saucisson, les travers, le jambon, les saucisses, le boudin … toute petite son Papa lui chantait en comptine « dans le cochon, tout est bon » Elle en était imprégnée jusqu’à rouler ses couettes en tire-bouchon et son nez avait tendance à se retrousser montrant des narines provocantes. Souvent, en douce, elle examinait ses pieds pour vérifier si par hasard ses 10 orteils ne se transformaient pas en 2 beaux sabots noirs bien fendus et luisants.
Et ce qui devait arriver arriva. Le conte de Fée tourna mal le jour où rentrant inopinément, il la surprit attablée à la cuisine entrain de tartiner une belle tranche de pâté et de la savourer une bouchée après l’autre en levant vers la lampe des yeux aussi émerveillés que pleins de reconnaissance (en pleine période de Ramadan !)
Il devint comme fou, la dispute fut effroyable, il la battait, elle criait comme une truie qu’on égorge, ça s’entendit jusque dans la boutique de Papa qui reconnut aussitôt ce cri de goret.
Il monta l’escalier quatre à quatre brandissant un hachoir et son meilleur couteau pour défendre sa petite cochonne. Le lendemain matin une douzaine de terrines de pâté de tête, présentées comme « l’affaire du jour – très fraîche » garnirent la vitrine.
Belle, drôle et horrible histoire. L’art du lard
J’aime beaucoup cette histoire empreinte d’humour noir. Et qui me fait penser à plusieurs choses : les Muppets et Peggy la cochonne ; un couple mixte que j’ai connu, lui catholique elle juive qui ne mangeait du porc qu’en dehors de son domicile ; le film de Tim Burton « Sweeny Todd ».
Bonjour à vous. ici Jean Claude Scant, octogénaire nouveau sur le blog, bonne journée et bon « déconfinement » si c’est le cas Lundi prochain… ci dessous une anecdote restaurant, sous les tropiques. à bientôt de vous lire
Chez « Mama Santa »
– Dis Papa, quand est ce qu’on va chez Mama Santa ?
Ça ne fait pas trois jours que j’ai atterri à l’Ile aux Nattes et voilà que déjà, Nini me tarabuste…
– Attends un peu Nini, on ira Samedi… Nini, c’est ma petite fille adoptive, que j’ai laissée là bas, auprès de sa grand-mère. Figurez vous que toute l’année, et chaque jour, elle mange du riz, une platée de riz agrémentée parfois d’un peu de poisson, avec toujours un bouillon de brèdes qui en relève le goût.
Alors bien sûr, chaque fois que je viens la voir, pendant les vacances d’été, il ne faut pas manquer le rituel : aller manger une pizza « en ville », un luxe réservé aux touristes ou aux malgaches aisés.
Et les meilleures pizzas, les plus épaisses, les plus savoureuses que l’on peut déguster, on les trouve chez « Mama Santa », une petite gargote décorée à la malgache, avec un énorme four en briques, construit avec amour, par un Italien expatrié, pour sa plantureuse compagne.
C’est enfin Samedi, nous sommes montés en ville en fin d’après midi, en Tuc Tuc, car la nuit tombe vite. Sitôt arrivés, Nini s’installe à notre table habituelle, sur la petite terrasse.
Un grand bonjour et une bise à Mama Santa et pas besoin de regardé le menu affiché sur un panneau de raphia tressé, une « Capriciosa » !
Bien sûr, la Capriciosa, sa pizza préférée, avec olives, champignons, jambon et …beaucoup de fromage. Moi, je prendrai une simple Margarita.
Les pizzas de Mama Santa sont très grandes, très épaisses et généreusement accommodées.
– tu veux vraiment la grande, tu pourras la finir ?
– oh oui papa, j’ai faim, et un coca, un grand, et avec une paille…
Une paille, bien sûr, comme les enfants de Vazahas, les touristes européens.
Quelques minutes encore et les pizzas vont arriver… elles sont là maintenant, servies sur de gros plateaux en bois, de forme circulaire, leur fromage fondu montrant encore des cloques frémissantes.
Ma fille en a les yeux qui s’arrondissent d’impatience et de gourmandise.
Elle pioche une petite olive noire et commence à découper minutieusement sa pizza en 8 parts finalement assez inégales.
Mais qu’importe, elle ne peut plus attendre… en se brûlant peut être un peu les lèvres, elle porte à sa bouche la première portion, dégoulinante de fromage.
Moi, je mange plus lentement, mais quel plaisir de la voir ainsi se régaler…
Et voilà qu’elle a bientôt fini ses huit portions et qu’elle grignote les petits morceaux de croûte qu’elle a laissé au bord de son plateau… elle me regarde manger, elle sirote quelques gorgées de son coca et…
– papa, je peux en commander encore une autre ?
– mais… tu as encore faim ? Tu ne la finiras jamais….
– pas une grande papa, juste une moyenne …
Comment lui résister…
Déjà repue, elle ne parviendra à la finir, mais elle demandera des serviettes en papier à la serveuse, pour emballer ses dernières portions et les ramener à la maison.
– comme ça, je les aurai demain matin, au petit déjeuner !
Beaucoup de tendresse et de chaleur paternelle dans cette charmante anecdote
Jean Claude Scant sujet du 6 Mai.
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Suggéré par Fanny. Une pétition pour la poursuite des anecdotes du mercredi. A vos signatures
c’est tentant ! Mais Pascal a peut être besoin de recharger ses batteries parce qu’à mon avis, cela doit chauffer un peu dans le bocal !
J’imagine. Pascal, évidemment c’est toi qui décides
Un petit cognac ?
Il y eut un temps, dans ma vie, où les tables étoilées souvent m’accueillaient et je garde le souvenir d’un repas des plus charmants à la Tour d’argent .
La meilleure table nous avait été réservée, celle qui se trouve face à la Seine et offre une vue imprenable sur feu le chevet de Notre Dame, celle où si souvent s’échangèrent bagues et serments. Paris s’étalait à nos pieds et, dans les eaux sombres du fleuve, ce soir là, mille étoiles se reflétaient .
Un repas dans le ciel de La Tour est dit-on comme une parenthèse de savoir-vivre et de bonnes manières. L’accueil était stylé certes, mais bon enfant , le service efficace et discret, la mise de table sobre et raffinée, le bouquet élégamment dépouillé, les accords mets et vins parfaits. Des mises en bouche, en passant par le canard au sang, dûment estampillé, pour finir dans un éblouissement de douceurs délicatement épicées, tout n’était que ravissement pour le palais .
Le lieu avait traversé les ans et n’avait rien perdu de son lustre d’antan. Curieusement, on avait le sentiment que le temps s’était figé dans ce décor d’ors et de bleu mêlés qui avait accueilli tant de personnalités : des têtes couronnées, des hommes d’état, des artistes ou de simples épicuriens fortunés. C’est ici qu’ Henri Quatre ,pour la première fois en France, utilisa une fourchette, que le duc de Richelieu but dans une tasse à café, que la dame aux camélias doucement dans son mouchoir, pour la nième fois , expectora .Des empereurs d’ici et d’ailleurs s’affranchirent un instant de leurs différents pour ici ensemble du canardier . apprécier le talent On dit même que l’actuelle reine d’Angleterre Élisabeth II et le Prince consort y passèrent leur nuit de noces …et que Johnny dut laisser au vestiaire son blouson de vieux cuir pour , à l’instar des autres convives , chemise veste et cravate accepter de revêtir
La salle doucement s’était vidée, les discussions feutrées s’étaient envolées avec les derniers clients et nous étions maintenant seuls. Le maître des lieux : André Terrail en personne, qui avait eu dans la soirée , la courtoisie de venir nous saluer, s’approcha de nous et nous invita , si nous le souhaitions à visiter le sanctuaire de la Tour d’Argent : sa cave ! Privilège rare dont nombre de gens rêvent et qui nous fut octroyé sans même que nous l’ayons demandé…
La cave de la Tour d’Argent est, je crois ,la plus réputées au monde avec des vins et des alcools d’exception . Imaginez 1 200 mètres carrés de caves, enterrées sur deux niveaux, à plus de deux mètres sous terre, dans lesquelles sont soigneusement rangées , étiquetées dorment plus de 500 000 bouteilles, soit environ 15 000 références (dont un quart vieilles de plus de 20 ans). On y accède par un ascenseur et bien qu’accompagnés par un sommelier, il convient de montrer patte blanche pour que le système électronique déverrouille une première porte et ,qu’après avoir symboliquement tourné une énorme et antique clef dans un verrou fermant une seconde porte, la porte d’origine cette fois, on nous laisse enfin entrer.
Nous avions bien conscience qu’il s’agissait là d’un moment unique et, malgré la température assez fraîche du lieu et le degré d’humidité élevé, nous étions en ébullition . Je dois admettre que les vins qui avaient subtilement ponctué notre repas n’y étaient pas totalement étrangers La visite guidée était des plus instructives : les bouteilles de vin les plus anciennes sont, paraît il, des Bordeaux qui datent d’environ 1845 et nous découvrîmes, sidérés, que, pendant la deuxième guerre mondiale, les allemands avaient réquisitionné les lieux, espérant faire main basse sur les meilleurs de nos grands crus, trésor de guerre en quelque sorte. Mais le propriétaire des lieux de l’époque avait lui même muré une partie de sa célèbre cave afin que notre patrimoine soit protégé et reste bien sur le sol français . L’envahisseur était donc reparti bredouille . Nous déambulions quasi religieusement entre les travées où les bouteilles sommeillaient scrupuleusement numérotées et répertoriées. L’idée de fouler le sol de ce lien mythique qu’avaient fréquenté les plus grands, dont on voyait encore les portraits enorgueillir les murs de cette étonnante cave, rendait nos pas feutrés, discrets. Ici et là, des niches de degustation avaient eté créées où, sur des fûts, des verres au cristal leger semblaient nous attendre…Dans un tel paradis, c’eut été péché, après un aussi fabuleux repas que de vouloir encore tenter notre palais. Quoique, une eau de vie peut être, la plus ancienne parait il est un cognac…. Il commençait à faire un peu frais et cela nous aurait un peu réchauffé.
C’est à ce moment là qu’avec un drôle de bruit, tout à coup, la lumière s’éteignit . L’électricité venait d’être coupée. Le sommelier, un rien déstabilisé, proposa que nous retournions en hâte vers l’ascenseur …Mais, dans ce labyrinthe, difficile de se retrouver et ,qui plus est , sans électricité , même s’’il avait la clef de la porte d’origine, comment actionner le système électronique d’ouverture de la première porte et ensuite utiliser l’ascenseur ?
« Je suggère que nous restions ici – dit mon compagnon, pragmatique et rêveur devant les millliers de bouteilles devant lui alignées – cela ne devrait pas durer. Je crois savoir que vous avez des groupes électrogènes de secour, la panne aura été détectée et cela va vite s’arranger. »
Nous avons donc attendu. Il faisait de plus en plus froid, du moins, c’était l’impression que nous avions . Au moindre mot, une buée opaque se formait et restait là, à flotter dans l’air devant nous. C’était étrange… Je n’étais plus très rassurée et aurais donné n’importe quoi pour être ailleurs . Je me rapprochais de mon compagnon et glissais discretement ma main dans la sienne . Elle était toute froide ! L’attente se prolongeait et nous étions maintenant tous trois silencieux, attentifs au moindre bruit qui aurait pu nous rassurer sur notre devenir .
J’avais l’impression curieuse que la brume épaississait même si nous retenions notre souffle . Dans un halo, nimbée d’une douce lumière ,elle m ‘apparut , tout à coup , vêtue de la plus curieuse manière, en cheveux et un déshabillé vaporeux flottant, arachnéen, autour d’elle. Elle riait , les yeux malicieux et entrainait son jeune époux, le Duc d’Edimbourg dans son sillage
« Soyons fous mon ami, tant que nous le pouvons encore et laissons les bulles de ce champagne clandestin unir nos destins ! »
Difficile à reconnaître Miss Piggy sans gant ni chapeau et pourtant, c’était bien elle, Élisabeth II reine d’Angleterre . Fantômes fugaces et facétieux qui nous permirent de nous relâcher un peu ..
Mais déjà , dans le lointain, le martèlement sec de bottes faisait trembler les murs et les fantômes amoureux, soudain soucieux, nous attrapèrent pas la main, nous forçant à nous cacher avec eux derrière une arche obscure. La police allemande était là devant nous,sanglée dans des uniformes trop bien repassés.
« Trouvez les bouteilles ! Ils ont dû les cacher ! »
Ils se mirent alors à fureter ici et là, cherchant la faille, la cachette, se rapprochant dangereusement de l’endroit où nous étions terrés. Puis, l’un d’entre eux, qui , à la pâleur extrême de son visage et le froid glacé de ses yeux, n’avait du boire toute sa vie que de l’eau , décida de déplacer les Divines , les Eceptionnelles , les Inestimables …en les secouant !
C’en était trop ,, mon compagnon bondit :
« malotru, imbécile, ignare , gougnaffier !le vin, cela se respecte !
Après cette tirade véhémente, un grand silence se fit . Tout au plus , entendit-on les talons des gradés pivoter et un doigt accusateur pointa dans notre direction :
« Attrapez les ! Pas de quartier ! »
Nous étions fait ! Lilibeth,toute reine qu’elle était ,poussa devant elle son consort de mari et moi sans remord fis de même. Le sommelier ,lui, soltaire, encore hésitait ! Attrapant des armes de fortune, verres , tire bouchon, chaise ,nous étions prêts à l’affrontement quand, tout à coup, des cadres voisins jaillirent Henri 4, fourchette en avant avec un retentissant « ventresaintgris », Richelieu, la cape voltigeuse, prêt à en découdre, armé seulement d’ une tasse à café mais du plus bel effet et bien d’autres encore . …epicuriens rubiconds prêts à defendre la cave de toutes les façons !
« La cave de la tout d’argent , personne n’y touche !»
Hirohito, le katana ardent d’en découdre dans une main, et une bouteille de vieille fine dans l’autre , apparut à son tour , un brin indécis sur le parti à soutenir… Mais Johnny , à grands coups de guitare et de santiags lui prouva qu’il n’était plus temps de choisir son camp .
Ce fut une mêlée générale où nous vîmes les grands de ce monde ferrailler et s’embrocher avant de partir en fumée.Dans un éclair la lumière revint …et le sommelier, encore bien éprouvé décida qu’il était temps de nous faire enfin goûter un peu de ce cognac si rare un Clos de Grifffier datant de 1788 …
Quelle bonne idée !
Quelle incroyable histoire ! Moi aussi, j’ai rêvé de la Tour d’Argent, mais pas aussi bien 🙂
Mon épouse m’a invité à la même table pour mon anniversaire. Bien sûr, nous avons commandé le fameux canard au sang. Quand la bestiole fut cuite on nous la présenta sur un plateau, puis on l’emporta en cuisine. Le serveur revint quelques minutes après avec sur le plateau : deux morceaux de canard bien maigrelets. Et… bêtement, j’ai dit à Sylvianne: tu piges l’arnaque ? Bêtement, je pensais qu’on se faisait rouler, je n’avais pas compris que le reste était gardé au chaud. À ma décharge, il faut dire je ne suis pas né dans un 4****
bienheureux homme !
Très belle histoire imaginative pleine de vérité historique (c’est Marie de Médicis, l’épouse d’Henri IV qui introduisit l’usage de la fourchette en France plus quelques autres raffinements) et d’imaginaire, sur un lieu mythique. Avez-vous dégusté le fameux canard au sang et, si oui, qu’en pensez-vous?
Effectivement et pour vous parler franc , ce ne fut pas ce que j’ai préféré.
🐀Étudiants au CNSM nous déjeunions chichement à la cantine de rations maigrelettes. Une sardine à l’huile en hors d’oeuvre. Un trompettiste, très connu maintenant, rouspète qu’il lui faut des forces pour souffler dans son tromblon. La directrice arrive vent debout » Vous avez qq chose à dire Mr Untel »?
Oui, je dis que si ça continue on n’aura plus besoin de mettre une pièce pour se peser ! Par représailles, elle a enlevé le plat ! À la suite de quoi, un chanteur un peu guignol dit à un altiste » on va s’venger ! T’es pas cap de piquer qq chose. » Lui, qui n’avait jamais chapardé prend la corbeille à pain, la cache sous son manteau et sort en rasant les murs. Le pauvre regardait partout s’il n’ était pas suivi pour finalement laisser son larcin dans une cabine téléphonique…
Trop honnête l’Ours !!! Je l’ai épousé… Pas épuisé… Mauvais esprit va !🐀
Epousé. Epuisé. Cela va peut-être parfois de pair.
🐭 alors que nous étions encore étudiants au CNSM, nous déjeunions à la cantine, rations maigrelettes, juste une sardine à l’huile en hors d’oeuvre ! Un trompettiste très connu maintenant rouspète qu’il lui faut des forces pour souffler dans son tromblon ! La directrice arrive » vous avez qq chose à dire Mr Untel ‘? Oui, je pense que si ça continue, on n’aura plus besoin de mettre une pièce pour se peser!
À la suite de quoi un guignol chanteur dit à L’Ours, un altiste ‘ t’es pas cap de piquer qq chose’ L’Ours qui n’avait jamais chapardé de sa vie cache la corbeille à pain sous son manteau et sort en rasant les murs. Une fois dehors, il regardait partout si on ne l’avait pas suivi et, ne sachant qu’en faire, a laissé son larcin dans la cabine téléphonique ! Trop honnête ! Je l’ai épousé ! 🐭🐻
Eté 1975. Deux jeunes couples ont décidé de partir ensemble découvrir la Corse. Le circuit les emmène de Bastia au sud de l’île, suivant la côte vers l’ouest, puis retour par Corte avant de retrouver Bastia et le ferry. Les quatre amis sont heureux de camper hors des campings traditionnels, acceptant tantôt l’hospitalité d’un jardin particulier, une escale dans la garrigue ou le bivouac sur le sable. L’une des amies attend son premier enfant et prend les quelques précautions que son état lui imposent.
Superbe circuit ; les magnifiques paysages et bonne entente des quatre protagonistes donne de la gaieté à ce séjour.
Arrivés à Corte, ils se présentent pour diner dans un petit restaurant sans prétention. Le genre d’établissement qu’ils ont choisi jusque là pour se restaurer, le soir. L’une des deux touristes dit discrètement à l’autre : « Il est beau leur serveur, il fait très héro romantique ».
Le menu indique trois possibilités de choix pour chacun des plats : entrée, plat principal et dessert.
L’un des quatre convives opte pour la salade de tomates. Le serveur lui répond qu’il n’y en a plus. Le même convive se rabat alors sur l’une des deux possibilités restantes, un melon au jambon cru et obtient la même réponse du serveur.
Le second touriste dit alors : « Et bien je prendrai de la terrine de campagne…, si vous en avez ». Le serveur que cette dernière phrase a contrarié, attrape l’impertinent par le col et lui crachouille à quelques centimètres du visage : « T’es pas content ? Je peux te casser toutes les dents si tu y tiens… »
Une femme employée du même restaurant demande alors au serveur s’il souhaite qu’elle appelle du renfort.
N’en croyant pas ses oreilles, le groupe de touristes se lève et quitte les lieux.
La jeune femme enceinte a très mal vécu la scène. La nuit suivante fut pour elle une nuit blanche. En effet, le campement, cette nuit-là, était installé au bord de la Restonica, superbe rivière de montagne mais dans un secteur particulièrement isolé. La jeune femme avait craint que la bande des copains-voyous du restaurant ne vienne en découdre…
Depuis, quarante cinq ans, cette touriste n’a pas remis les pieds en Corse et ne souhaite pas y retourner.
Eh ben ! Contrairement à vous nous gardons un merveilleux souvenir d’un resto à Corte où la patronne très chaleureuse, que nous ne connaissions ni d’Eve ni d’Adam, nous a accueillis encore mieux que si nous étions des membres de sa famille. Et quelle générosité dans ses plats ! Elle me forçait à manger, bien que j’étais plus que calée. Elle nous a offert le dessert et lorsque nous sommes partis elle nous a étreints et embrassés avec des larmes dans les yeux. Je pense que c’est question de feeling, car je doute qu’elle soit comme ça à longueur d’année avec ses nouveaux clients.
En ce qui me concerne, j’ai été enrôlé dans un escadron (300 hommes) dont une majorité de corses y compris le commandant en chef. J’ai même été condamné à 15 j de prison militaire suite à un différent avec un corse qui croyais me mâter. Cela m’a dérouter de la Corse pour la vie
Moi aussi je conserve un mauvais souvenir de la Corse après, je dois l’avouer un séjour de 3 jours. Et j’étais moi aussi enceinte donc plus sensible et n’y ai jamais remis les pieds depuis 32 ans. Cet a priori négatif sur l’le de Beauté – qui mérite bien ce surnom je l’admets – n’est pas compris par mon fils aîné qui garde d’un tour de l’île au auto-stop un souvenir enchanteur de l’hospitalité de ses habitants
1959 : un ami à mes parents avait prêté une tente de l’armée, ce qui avait permis de tester les vacances en bord de mer. Palavas les Flots fut choisi, c’était la destination la plus proche. Mes deux sœurs aînées dormaient dans la voiture et le reste de la famille couchait sous la maison en toile. La découverte de la mer, la grande bleue à l’infini, les grandes plages de sable, le soleil, la liberté…fut une expérience revigorante et enchanteresse.
L’année suivante mes parents achetèrent une tente familiale ( trois chambres,s’il vous plaît ), et tout le matériel de camping. Un matin de juillet, toute la famille surexcitée s’entassa dans la traction, les parents devant et les cinq filles à l’arrière : trois sur la banquette et deux sur des petits sièges pliants. Et nous filions en auto vers les rivages du midi par la Nationale 7, la route des vacances si bien chantée par Charles Trenet.
Nous attendions avec impatience le moment où en « cascaillant » à tue tête les cigales nous diraient : « ça y est, c’est le midi, c’est les vacances »
Pour que la fête soit complète, mes parents décidèrent de déjeuner au restaurant. Toute la famille au restaurant, c’était un événement exceptionnel. Nous avons eu droit à la leçon : bien se tenir à table et nous avions tout promis. Au dessert, il y avait un grand plateau de fromage. Mon père commença à couper des portions. Mais, trop au bord de la table, le plateau bascula et les fromages chutèrent, deux petits fromages ronds tentèrent même de s’évader. Il fallut leur courir après. Mes parents étaient très gênés tandis que nous, les filles étions prises de fou rire. Et ma sœur Dany et moi, qui détestions le fromage, nous nous disions que c’était un signe, le signe que ces vacances seraient grandioses
Et le furent-elles?
2eme fois que nous pouvions profitez de la mer, alors bien sûr c »était merveilleux!
Pascal. Tu nous annonces que c’est la dernière. Quel dommage. J’appréciais ces écrits, ces anecdotes qui nous invitaient à fouiller dans nos souvenirs et nous offraient des échanges entre abonnés
C’est l’été. Ce sont les vacances. Il fait beau. Les cigales chantent.
Un hôtel charmant. On pose nos valises. Une terrasse ombragée. On s’assoit.
Il est 19 h. Un serveur s’approche. « Je vous offre un apéritif ? me dit-il aimablement avec un large sourire.
je lui rends son sourire, j’apprécie l’offre et je dis oui.
Le lendemain, sur la note, l’apéritif était compté !
Offrir, offrir… voyons que signifie ce verbe ?
Il devrait acheter un dictionnaire ! Dernièrement un samedi dans un resto, nous choisissons le menu du jour. Note un peu plus salée que prévue. J’en demande la raison. Réponse : le menu du jour ne s’applique pas le weekend. Je lui tends la carte et lui demande de me montrer où c’est noté. Rouge comme une pivoine, il me répond qu’il n’a pas imprimé la bonne carte. Ne voulant pas faire d’esclandre dans le resto bondé, nous payons mais il peut toujours nous attendre !
Fanny, je pense que vous auriez dû insister. Vous étiez dans votre droit et devant un tribunal vous auriez eu gain de cause. Mais parfois, même dan,s notre droit, nous préférons renoncer que de mener un combat dont le bénéfice est maigre
Cela m’est déjà arrivé. Dans ce cas, je prends un photo de la carte, cela fait son effet tout de suite… puis, je préviens que je vais saisir la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes. C’est radical…
Vous avez entièrement raison Françoise et Pascal, c’est radical ! Je le savais, mais bon… et si tous les clients sont comme nous, ils ont bien raison de continuer leur petites magouilles.
Tout cela me confirme bien qu’aller au resto, ici ou ailleurs, c’est galère et arnaque. A 90%, j’évite. Juste quelques rares bonnes adresses où le rapport qualité et prix est supportable. Mais je préfère cuisiner moi-même!
Quant au canard au sang, l’intéressé trouve que c’est de la barbarie 😊
Sylvianne. Les dictionnaires donnent plusieurs définitions, certaines subtiles laissent entendre que le mot « offrir » n’est pas forcément synonyme de donner. Ceci dit, comme toi, j’aurais compris « gratuit ».
Sylvianne. Les dictionnaires donnent plusieurs définitions, certaines subtiles laissent entendre que le mot « offrir » n’est pas forcément synonyme de donner. Ceci dit, comme toi, j’aurais compris « gratuit ».
La sole, je dirais même plus la méga-sole, fut dégustée à Arcachon en un lieu étrange et probablement unique dans une des petites rues toutes parallèles du centre ville. Au rez-de chaussée une poissonnerie et à l’étage la salle de restaurant exigüe mais conviviale. Fraîcheur assurée, directement du producteur au consommateur. Dieu que cette sole était bonne !
Un an plus tard, je partais à la recherche de cette adresse inoubliable. Je sillonnais en vain le quadrillage à l’américaine de la ville. De poissonnerie, nada ! Un balcon à la balustrade en bois peinte en bleu attira mon attention et fit resurgir une bribe de ma mémoire visuelle. Au rez-de chaussée un magasin de fringues. J’y entre et j’ai bientôt la confirmation de mes craintes. Adieu les produits frais de la marée, place à la nippe !
Vive le changement !
Une super adresse transformée en friperie, de quoi saper le moral après toute cette route.
Oui, surtout que question fraîcheur, la friperie ce n’est pas vraiment cela. Alain, avez-vous demandé pourquoi poissonnerie et restaurant avaient fermé? Peut-être un problème de fraîcheur?
C’était le temps d’avant. La corona était encore une bière. Mon amie et moi avions exploré un musée dans cette vaste région que seul un habitant du sud ouest logeant encore dans une cabane au milieu des vignes du Seigneur méconnait. J’avais dégoté l’adresse d’une ancienne brasserie où l’on pouvait y déguster un jus de houblon tout à fait local: La Vivat.
Un lieu magique. Une cour de pavés, avec des grilles louches, un décor pour Wide Side Story. Une grande porte débattante, c’est à dire ne s’ouvrant pas dans la logique du pilier, encore sobre.
Une pièce immense, une cuve, des tuyaux, des tables, des tabourets, des perspectives, des escaliers. Des pompes lumineuses. Pas de place en bas. On vous sert l’or liquide et vous invite à aller le déguster dans une autre salle là bas, plus haut, ya pas de flèche, pas de guide….c’est l’aventuuuuuure!
Plus haut c’est une pièce aussi grande, mais en longueur, pas en hauteur. On est cerné par les briques, des générations de briques, nous sommes enterré dans une pyramide de briques avec de l’éternité à boire.
Vautrés dans de petits fauteuils, on se la pouponne, la Vivat…puis on tête la fameuse première gorgée que plus d’un a lu et bien peu ressenti.
L’éternité prend son temps. On ne refait pas le monde, ya trop de boulot. On replonge plutôt dans des souvenirs, les comptoirs du temps.
Et puis, on croit que la fermeture approche, on redescend, les verres à la main. Ah oui, vous signaler, quand même que je suis un peu « collectionneur » de godets à jus de houblon, un entasseur, dirons les belles mères.
Parvenu à la caisse, pour régler, j’entame la sempiternelle ritournelle, comme quoi, est ce que, hein, il ne serait pas possible que la maison nous offre un verre, en souvenir….etc…
Et là, la serveuse que je trouvais déjà bien aimable, rince l’un des verres, puis l’autre. Je me retourne vers mon amie: » Tu vas voir, elle va nous offrir les deux ».
Le temps que je farfouille dans ma sacoche pour en sortir des euros (Oui Mr Pascal, là haut, on ne paie plus en Louis) deux verres pleins nous arrivent sous le nez.
Surprise! « Ah ben, non, on vous demandait seulement les verres vides »
– Pas grave, nous fait la petite, de plus en plus charmante, quand vous les aurez vidé, vous les emporterez.
Nous nous sommes rassis et nous avons redéballé notre zinc à souvenirs, à bon souvenirs.
Et puis, nous sommes rentré, en auto, avec le juste dosage nous garantissant d’être bien au volant sans perdre un quelconque point….une douce navigation sur la mousse du bonheur.
L’endroit donne envie de s’y rendre. Je ne connais que l’Aviva Stadium à Dublin et sa Guinness, mais cette Vivat là m’intrigue. Je note.
« L’éternité prend son temps. On ne refait pas le monde, ya trop de boulot. » J’adore, tellement vrai.
Merci Antonio! Pour une liste des très bonnes bières belges ou du Nord de la France, ce n’est pas l’endroit, ailleurs, si tu le souhaites, sur FB, par exemple! Bonne soirée!
Merci Jean Marc, à l’occasion ça m’intéresse, je vais voir si je te trouve sur FB (réseau des bières de Flandre ?)
Cette gentillesse c’est atavique dans le Sud-ouest 😊
Atavique, atavique….on reste poli, svp 😊
Je constate que la légendaire hospitalité et la réputée générosité du Nord de la France sont pas usurpées
Est ce pour cela que tu habites dans « notre » gare ?? 😊
Comment ça la dernière, Pascal ?
Alors, tout le monde est sur le pied de guerre pour la reprise, toi, tu fermes boutique.
Ça fait deux mois que je vis dans le grenier, à côté de la malle à souvenirs, à cause de toi. Et j’ai tout déballé, les anecdotes dans la cour d’école, celles des peines de coeur… Et les colonies de vacances, on n’en parle pas ? J’ai les dix saisons à raconter.
Déjà qu’on nous a annulé tous les salons et festivals, il nous reste quoi pour exister, hein ?
J’espère que tu as trouvé une bonne idée pour mercredi prochain.
En toute amitié 😉
Êtes-vous déjà entrés dans un restaurant comme dans un roman ? Moi oui.
C’était en 1993 ou 1994, à la fin de l’hiver. J’étais jeune et en formation à Sophia Antipolis avec deux autres collègues. Notre boîte avait mis les moyens pour nous chouchouter, avion classe affaire, voiture de loc pour nous promener et frais réels remboursés sur facture.
Le pied quoi. Alors en voiture !
En une semaine, on a tout visité, Nice, Cannes et Antibes et on s’est fait de bons restos, les plus chics, sans regarder à la dépense. Pourtant, un soir, dans le vieil Antibes, je me suis laissé guider par mon flair
(en vacances, avec mes potes, cela me réussissait pas mal, surtout à Lisbonne, mais c’est une autre anecdote)
J’ai entraîné mes compères dans un tout petit resto dont je ne me souviens pas le nom exactement, mais il flairait bon le pistou, forcément. Nous étions en avance pour l’heure du dîner, nous cherchions une table pour nous assoir quand un homme, septuagénaire, vint à notre rencontre pour nous en proposer une dans un petit coin. Rien que son sourire et le plaisir vrai dans ses yeux de nous recevoir nous régalaient déjà.
On s’est regardé avec les copains : c’était clair, on allait bien manger.
L’homme revint avec les menus et pris un tabouret pour s’assoir à côté de nous. Il posa les cartes sur la table et nous dit d’emblée, comme ça : « Vous connaissez le restaurant ? »
Moi : « Non, c’est la première fois que l’on vient à Antibes. »
Lui : « Alors, je vais vous raconter. »
Et je vous jure que l’histoire qu’il s’est mis à raconter n’avait rien de celle qu’on vous invente pour vous vendre quoi que ce soit.
C’était son fils qui avait repris la cuisine, mais il lui avait tout appris. Il avait presque la larme à l’oeil quand il nous expliquait sa recette de SA soupe, comme si on lui avait enlevé son enfant à la guerre. Parce que tout avait commencé après la guerre. Et durant vingt minutes, on était scotché devant son histoire qui nous tenait en haleine, vraiment. Quand son fils est arrivé, comme une mère venant border les enfants qu’on était après l’histoire du grand-père, pour mettre fin au récit.
« N’importune pas les clients. Laisse-les choisir tranquillement. »
Le grand-père se leva, comme pris par la patrouille, et s’écarta avant de revenir un peu plus tard pour nous dire :
« Ne prenez pas la soupe la plus chère, sur la première ligne, c’est ma recette à moi ».
Je garde ce souvenir comme un instant heureux, celui d’une rencontre entre une belle histoire et mes papilles.
En fin de compte la plupart de ces anecdotes resto sont joyeuses. Je m’attendais au pire
Excepté pour l’instant celle de Nouchka. Vrai que les Corses sont parfois bruts de décoffrage et qu’alors mieux vaut pour les continentaux ne pas s’y frotter.
Heureusement, Pascal, que l’on garde encore quelques souvenirs joyeux, depuis deux mois qu’on n’a pas vu, ni humé un bon plat dans une bonne taverne.
Comme le dit Pascal, toutes ces anecdotes liées à la restauration ne sont pas tristes bien que celle-ci contienne beaucoup d’émotion même si elle se termine de manière plutôt drôle
Antonio, vous vous êtes limité semble-t-il aux villes côtières. Vous en dites rien de l’arrière-pays niçois, magnifique région et où l’on savoure la vraie cuisine du pays
Je n’en doute pas chère Françoise. Je vous rappelle que nous étions en formation et que nous avions seulement quatre soirées pour nos escapades après le travail. Et mon jeune âge s’est limité aux villes côtières, pour les restos mais aussi pour le côté festif après… Cela dit je ne suis jamais retourné dans le sud depuis, par apriori stupide de plages et sites trop bondés. Je suis plus océan que mer et Bretagne que Provence. Mais bon, je vais réparer ça j’espère 😉
Un peu pareil Antonio : plus Atlantique que Méditerranée et davantage Landes et Pays Basque que PACA. Cette mer qui est toujours là, qui ne sait pas se faire attendre, se faire désirer, cela doit être un peu ennuyeux, non?
J’ai oublié de vous dire que j’aime beaucoup votre entame « Êtes-vous déjà entrés dans un restaurant ». une idée pour un exercice d’écriture comme dans un roman ? L’occasion de belles analogies
Merci, mais je la dois au papy. Cette phrase « je vais vous raconter » m’a longtemps poursuivi. Que ce soit par mon prof d’harmonica ou mon ami cuisto, souvent j’ai entendu ce conseil : dans tout ce que tu fais, que ce soit un solo instrumental, un plat mijoté, oublie tes gammes et tes recettes, il faut que tu racontes une histoire, ton histoire. Dans l’écriture, forcément c’est pareil pour trouver son style, qu’il plaise ou non 😉
C’est très vrai. je me souviens avoir travaillé comme bénévole dans un magasin artisans du monde et je vendais bien parce que chaque fois je racontais au client potentiel l’histoire de l’objet ou du pays d’où il venait. Un bon commercial doit être un bon conteur … Merci dans tous les cas pour cette jolie histoire que l’on peut voir et entendre tout à la fois
Petite balade dominicale avec nos deux ados. Sur le coup de midi trente, nous dégotons une charmante petite guinguette au bord de l’eau. Près de la porte d’entrée, nous étudions le menu sur lequel il est stipulé « cuisine maison ». Nous entrons dans la salle vide de tout client. Bizarre, à cette heure ! Mon mari demande à la dame si nous pouvons déjeuner sur la terrasse dominant l’Allier. La gargotière lui répond qu’elle ne l’a pas encore installée. Nous faisons contre fortune bon cœur, car mes hommes ont faim. En entrée nous commandons des coquilles St Jacques qui ont l’air fort appétissantes après que la bistrotière nous a vanté sa sauce dont elle seule a le secret. Puis, intriguée, je la vois farfouiller dans un grand congélateur coffre placé dans un angle de la salle et en extraire furtivement quelque chose. Quelques minutes plus tard, nous entendons le « dring » d’un four à micro-ondes et nous voilà servis. Ses si fameuses coquilles ne sont ni plus ni moins qu’un plat préparé que l’on trouve à prix bas dans certains discounts. Idem, pour la suite du repas dont je ne me souviens plus la composition. Tout notre menu sort de surgelés en sachets, de plats préparés que j’utilise quelquefois lorsque je n’ai pas le temps de cuisiner. Le service n’en est pas plus rapide, car il faut attendre la multitude de « drings ». Mes affamés mangent tout le pain de la corbeille, si bien qu’en milieu de repas nous sommes obligés d’en réclamer sous les yeux ébahis de la madame. Dans l’option fromage ou dessert, nous avions opté pour le dessert. Nous choisissons des glaces genre cônes, esquimaux glacés, vous voyez, car il n’y a pas d’autre choix : pas de tarte meringuée dont je raffole, pas de crème brulée dont mon mari est très friand. Elles étaient pourtant affichées sur le menu, mais la restauratrice nous explique qu’elle n’a pas eu le temps de les confectionner ! Et là, pour notre dessert, heureusement pas de « dring ». Direct du congel à la table ! Nous étions jeunes et nous n’avons pas osé lui dire son fait. Il y a belle lurette que cette gargote est fermée et chaque fois que nous passons devant, je me souviens de cette anecdote.
Merci à vous Pascal de nous avoir divertis durant cette période qui, nous l’espérons, ne se reproduira plus jamais. Je sais que c’est du boulot pour vous, mais…
Ah, les Mc Picard ! Rassurez-vous, en France on doit bien en compter autant que des Mc Do. Alors qu’en bord de l’Allier des bonnes petites fritures, ça doit bien se trouver. J’ai un bon souvenir à Pont-du-Château, je crois 😉
Dans les années 50 mon grand-père tenait une guinguette avec terrasse surplombant l’Allier et parquet pour danser le soir au Pont de Cournon (le vieux pont aux lattes en bois qui laissaient voir l’Allier filer sous nos pieds) et j’adorais le voir préparer la friture et les escargots qu’il gardait dans une grande cage grillagée et ma mamie faisait une vraie cuisine maison ! J’avais 5 ans lorsqu’il est décédé, mais que de merveilleux souvenirs je garde de cet endroit magique ; je les ai mis noir sur blanc ! Bien sûr qu’en bord d’Allier, on peut déguster une bonne friture. Elle est belle mon Auvergne, n’est-ce pas ? Bonne journée à vous, Antonio. Fanny l’Auvergnate.
Je connais bien Cournon, mes parents habitent à Lempdes. J’y ai grandi et y suis retourné en novembre pour un salon très champêtre, sans doute le plus sympa que j’ai fait, avec de belles rencontres. Peut-être un jour je vous y croiserai. Ah! l’Auvergne, une très belle région, en effet !
Je suis ravie de savoir que vous êtes un « pays ». Depuis, la guinguette de mon Pépé est devenu le resto « L’escapade », un truc neutre, sans âme. Le vieux pont a fait place à celui que vous devez connaître. Il ne reste plus que les piliers de l’ancien, il me semble. J’y suis retournée pour un séminaire et quelle déception de ne plus retrouver ce lieu magique de mon enfance ! Tout a disparu. Sniff… Il ne reste plus que la maison d’habitation sur le côté et mes souvenirs encore intacts.
Fanny, je en suis votre « payse » (je viens du Lot-et-Garonne mais votre anecdote me rappelle des souvenirs d’enfance où ma mère préparait la friture de poissons que mon père avait pêchés dans le Canal ou la Garonne. Mais point d’escargots au menu ni de guinguette
C’est vrai qu’elle est belle notre France ! et on se demande bien pourquoi nous allons, parfois, voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Je ne connais pas le Lot-et-Garonne et c’est fort dommage. Miam, miam la friture ! Lorsque j’étais enceinte de mon fils aîné, je n’avais pas cette envie de fraise (cliché des femmes enceintes), mais de friture !!!! Nous vivions à Lyon à l »époque et pour la satisfaire nous avons fait plusieurs kilomètres pour en déguster une en bord de Saône.
L’arnaque classique. La loi, malheureusement, permet à n’importe quel « gougnafié » de nous vendre sa m….même pas faite maison
L’anecdote remonte à fin 80 et je pense qu’il n’y avait aucune loi sur la mention « fait maison » à cette époque. Depuis peu, elle a évolué, mais allez donc savoir où se trouve ladite maison !
Fanny. Vous auriez dû vous méfier : une guinguette vide un dimanche à midi et demi, c’est suspect. Puis la terrasse non préparée à l’heure du déjeuner. Des explications vaseuses fournies par une dame semble-t-il peu aimable? Ensuite, les « dring » du micro-ondes sont du coup un peu téléphonés
Un point commun : la tarte -au citron? – meringuée.
J’espère, comme vous, que cette période ne se reproduira pas mais mais que les anecdotes du mercredi se poursuivront
Bonjour Françoise, oui il s’agit de la tarte au citron meringuée, j’ai rectifié après relecture. Ce qui est étonnant c’est qu’elle avait installé son congélateur dans la salle, peut-être que sa cuisine était minuscule. Bonjour la discrétion ! Si, si elle a sorti tout le repas de son congélo et ce n’était pas du fait maison qu’elle aurait préparé d’avance. Je cuisine beaucoup, c’est peut-être dans mes gènes et je sais faire la différence entre un bon bourguignon mitonné, parfumé et ces insipides barquettes prêtes à réchauffer. Effectivement, nous aurions dû nous méfier, mais vous ne connaissez pas mes affamés, mon affamé pour être plus précise et il n’y avait rien d’autre aux alentours de ce coin un peu paumé. Certains s’installent dans un métier qu’ils ne connaissent pas et ferment très rapidement boutique. Je me joins à la pétition pour que les anecdotes du mercredi se poursuivent. En l’occurrence, c’est un délice de raconter et de faire connaissance !