26 réponses

  1. Malleret Peggy dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds s’étaient rencontrés à Saint -Tropez. Quelques étés après, petite Tong était née. Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait. Jusqu’à ce que ce qu’elle réunisse une bande d’amis pour son anniversaire. Ils étaient tous là, tennis, ballerine, richelieu, escarpin, baby etc… même la charentaise s’était déplacée. Une ambiance du tonnerre ! Déchainée au son d’une musique pour claquettes, Tong dansait en face de Ghillie, un écossais rencontré l’année dernière et qui lui tournait autour.
    Mais en vérité c’était pour un penny-loafer, un mocassin américain avec sa pièce porte-bonheur que son cœur s’emballait. Elle l’avait aperçu un soir chez Sénéquier auprès d’une superbe chanel à talon toureiffelien. Il ne l’avait pas remarquée. Comment l’aurait-il, lui l’aristocrate, et elle une vulgaire Tong, même pas de grande marque ? Elle avait beau être ravissante avec les rubans qu’elle nouait à sa bride selon son humeur.
    Si seulement sa bride avait été en diamants… L’intérêt de Penny-Loafer ne pouvait se porter que sur les stilletos, les cuissardes d’été et autres belles qui descendaient des bateaux accostés au quai si recherché de Saint Tropez. Celui où ils s’amarraient en première ligne, celui où propriétaires et invités pouvaient être admirés et sans doute jalousés.

    Elle en rêvait nuit et jour de ce loafer. Et justement elle était dans ses rêves lorsque sa bride cassa au milieu de la danse, elle poussa un cri de douleur et s’effondra. Ses amis se portèrent rapidement à son secours.

    On la transporta d’une urgence à l’autre. Toutes indisponibles, les urgentistes étaient en vacances et les médecins débordés. La pauvre gémissait tant. Ghillie ne savait comment la soulager et Tong malgré sa douleur pensait que si Penny-loafer s’était penché sur elle avec un sourire il lui aurait donné la force de supporter le mal que lui procurait l’arrachement de sa bride. Mais pas de Penny-loafer en vue, juste un Guillie qui lui plaisait bien quand même.

    – Allons à la « clinique de la chaussure » décidèrent les amis.
    – Vous êtes fous, rétorqua Tong, elle équivaut à un cinq étoiles luxe. Surtout pas là. Papa Nu-pieds et maman Sandale n’auront jamais les moyens de payer et ça leur arracherait le cœur.

    Ne sachant plus où emmener Tong pour la soigner, ils lui firent un bandage de fortune et l’allongèrent sur une chaise longue de la plage. Guillie l’encouragea avec des mots si doux. La tendresse qu’il lui témoigna, prit de plus en plus de place dans le cœur de la blessée amenuisant en même temps celle de Penny-loafer et son besoin de faste.

    Elle souffrait en silence, sans réussir à retenir ses larmes lorsqu’une ombre effrayante assombrit le sable. Elle aurait voulu se sauver mais la douleur était trop forte. L’ombre avança suivie d’une grosse chaussure toute noire. Elle poussa un énorme soupir de soulagement en reconnaissant Doc Martens.

  2. Fanchon dit :

    Maman Sandale et papa Nu Pieds s’étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait.
    Jusqu’à ce jour…
    … de juillet 2011, à Saint Jean Pied de Port où la famille avait choisi de passer ses vacances dans un charmant pied à terre proche de la Nive. Ce jeudi là, Espadrilles, Savates et Bottines en vacances, elles aussi, baguenaudaient sur la place où se tenait le marché traditionnel. Sandale, Nu Pied et Tong flânaient paisiblement.
    Tong, assez distraite, heurta rudement Ballerine, connue pour ses entrechats supérieurs et son air en pointe. Ballerine toisa Tong de la tête aux pieds. On l’aurait cru, montée sur échasses. La petite Tong, fort gênée ne savait plus sur quel pied danser. De loin Pataugas, jeune basket du coin, observait la scène, avec amusement.
    Lorsque Ballerine tenta un jeté rageur pour faire tomber Tong et lui clouer la claquette devant tout le monde, Pataugas décida d’intervenir, cuir en avant façon Redskins. Les frères Mocassins toujours prêts à en découdre, suivirent sans le lâcher d’une semelle.
    « Alors mon petit rat, on cherche une épine dans le pied de la jeune touriste ? » dit il.
    Ballerine, troublée par le beau godillot chercha à s’en sortir par une pirouette.
    « Ah ! Salut Pat, je me suis levée du pied gauche ce matin et cette charentaise bas de gamme me les pump» bafouilla t’elle dans ses petits souliers.
    Pat sortit sa botte secrète en faisant valser les Repetto de Ballerine, qui se trouva bien dépourvue. Les frères Mocassins firent un pied de nez à Ballerine piquée à vif. Se sentant ridicule, elle prit ses cliques et ses claques sans insister.
    Pat resta un peu chausson devant Tong, de plus en plus fluo devant lui…les deux frères partirent en Catimini.
    L’été suivant, la famille s’est agrandie avec l’arrivée de la jolie Pantoufle. Ils sont actuellement à pied d’œuvre pour trouver un nouveau lieu de villégiature.

  3. Françoise - Gare du Nord dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds s’étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait.

    Jusqu’à ce qu’un bruit de bottes se fit entendre. ..
    Chacun sut, dès cet instant, que l’été serait pourri

    Ces bottes, au fort accent guttural, défilèrent sur les Champs et la rue de la Pompe, puis envahirent les places publiques ; les routes en lacet, les grands boulevards, les ruelles, les chemins et les sentes.

    Vint le moment où plus une seule partie de notre Douce France n’échappa à leurs semelles.

    Alors tous se tinrent dans leurs petits souliers.
    Les chaussons, en temps normal des vraies têtes de mule, pantouflaient ; les ballerines taillaient des pointes avec les claquettes ; les escarpins se chamaillaient à cou-de-pied avec les talons aiguille ; les chaussures de sport, un peu crampon, profitaient de leur inoccupation pour tourner autour des espadrilles

    Quelques courageux ou d’autres, inconscients de l’orage qui risquait de s’abattre sur eux, s’enhardirent dans le maquis

    Maman Sandale, papa Nu-Pieds et leur petite Tong, quant à eux, craignirent de finir leur été enfermés dans ce camp des Pyrénées-Orientales

    Heureusement, la pluie cessa enfin. Les bottes, dont j’ai oublié de vous préciser qu’elles étaient en caoutchouc, finirent l’été, qui avait débuté bien pourri, remisées dans un placard.

    • Fanchon dit :

      Bonjour Françoise-Gare du Nord

      Je viens de lire votre texte et je l’ai trouvé super.
      La trouvaille des bottes et de ce qu’elles laissent supposer, jusqu’à l’explication finale: tout est parfait.
      Un grand bravo.

  4. ourcqs dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds
    s’étaient rencontrés à Saint Tropez Quelques étés après, petite Tong était née. Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait.
    jusqu’à ce qu’elle rencontre par hasard une ravissante ballerine à la peau douce, jouant avec des petits noeuds charmants qui lui conta sa vie pleine de surprises, de rencontres, avec escarpins aux talons vertigineux et mocassins aventureux. Elle réalisa qu’elle passait son temps à piétonner dans le sable, la chaleur, pavés ou bitume, sans espoir de voir un jour de moelleux tapis , parquets cirés, et autres fabuleux horizons. Elle décida alors de  » prendre les choses en main » !! et tongui-tonga tellement que les parents comprirent à demi-pas que leur petite avait besoin de changer d’air. Ils la voyaient déjà star en entre-chats à l’opéra, ou escaladant les montagnes de pied ferme, loin des piétinements sablonneux ou bitumeux. C’est le pied !!! se dit-elle

  5. Tissier mireille dit :

    Maman Sandale et papa Nu-pieds s’étaient rencontrés
    à Saint-Tropez.
    Quelques années près, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait.

    Ou bien …. pas tant que cela. Petite Tong rêvait, elle, de grandes choses.
    Elle voulait voir le monde et pourquoi pas remonter le temps.
    Oui, petite Tong était une aventurière et une grande rêveuse.
    Remonter le temps, voilà ce qu’elle imaginait. Un peu naïvement, elle se voit en soulier à la Molière, marchant de façon élégante au rythme des différents actes où l’on y joue une pièce de théâtre
    classique.
    Elle imagine le brigadier annonçant le début de la représentation à grands coups de bâtons frappés sur le sol; le levé de rideaux; puis les applaudissements dans la salle qui vous émeus jusque dans vos veines ceux-ci qui vous rendent fières et nerveux à l peur d’un faux pas.
    Intenses émotions, puis a final la satisfaction du public qui vous acclament.
    Elle se voit déjà sur un piédestal.

    ( oui, petite Tong, les rêves sont faits pour cela, nous aider à nous évader d’un monde que nous trouvons souvent bien morose.)

    Mireille

  6. Fanny dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds s’étaient rencontrés à Saint Tropez. Quelques étés après, petite Tong était née. Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait.

    Mais, un jour, Sandale trouva sa fille batifolant sur la plage avec Espadrille.

    -Que fais-tu avec ce traîne-savates ? Rentre à la maison, hurla la mère. On va avoir une petite explication.

    La petite Tong n’en menait pas large car les colères de Sandale étaient légendaires dans le quartier.

    – Il te faudra trouver un riche mari qui te sortira dans les palaces, pontifia Sandale la bride toute retournée. Tu comprends, je veux le meilleur pour toi. Quand j’ai connu ton père, je pensais qu’il me ferait voyager, qu’il m’offrirait une vie de luxe. Tu parles ! Il se la coulait douce au fond de sa boite pendant que je m’ennuyais à mourir. J’étais pas vilaine et j’aurais tant voulu qu’il m’emmène danser de temps en temps. Ah, tiens, si j’avais su !

    La petite Tong en resta ébaubie.

    – Comment veux-tu que je rencontre des Richelieus avec ma dégaine ?

    – Quand on veut, on peut. Tu ne sais pas t’y prendre, tempêta Sandale.

    – Mais on s’aime, trépigna Tong. On fait de belles virées, on danse toutes les nuits sur la plage. On ne s’encroute pas comme vous deux.

    – Je suis ta mère et tu me dois le respect ! s’égosilla Sandale. De toute façon, je ne veux pas que tu fréquentes un espagnol.

    – Un espagnol ? Il est né au Pays basque. Je crois qu’il est plus français que toi et moi.

    – Je me demande pourquoi je discute avec toi ? Tu as toujours le dernier mot. File sous la commode ! Dorénavant, je t’interdis de sortir jusqu’à ta majorité.

    Le soir même, Tong fit une fugue. Ses parents la retrouvèrent dans une cabane en galante compagnie et furent obligés de la marier.

    L’été suivant, les familles Pompe et Godasse se baladaient devant la Madrague avec petite Ballerine.

  7. Catherine M.S dit :

    Chaud et froid

    Maman Sandale et papa Nu-pieds s’étaient rencontrés à Saint-Tropez
    Quelques étés après, petite Tong était née
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied
    Mais elle s’en contentait
    Jusqu’à ce fameux jour où tout fut chamboulé
    Grâce à un ticket de loto et ses bons numéros.
    Hop ! Aussitôt dit, aussitôt fait, valise bouclée
    Avec son lot de maillots et jolis paréos
    Direction les alizés, les noix de coco et surtout le sable chaud …

    La vie s’est doucement écoulée pendant quelques années
    Mais un jour le vent a subitement tourné
    La tempête s’est déchaînée, le sort s’est acharné
    Et les parents de la petite ont disparu.
    Elle s’est sentie toute nue
    Et, au pays des palmiers, tous ses rêves se sont envolés
    Alors elle est rentrée.

    Mais quand elle est arrivée
    La terre était complètement gelée,
    Elle avait tout le temps froid aux pieds
    Dans le métro les gens ricanaient ou la prenaient en pitié
    Pauvre demoiselle, d’où venait-elle ?
    C’est justement ce qu’il se demandait
    Le beau brun à moustache et aux grosses bottes bien fourrées
    Petite Tong l’avait d’ailleurs repéré
    Elle avait tellement envie
    D’aller se frotter contre lui !
    Juste pour se réchauffer, voyons
    Allons donc, qu’êtes-vous en train de penser ?

    L’histoire ne le dira pas
    Mais rien ne nous empêche d’imaginer
    Que ces deux-là finiront peut-être dans la même maison
    Avec, qui sait, une bonne paire de chaussons
    Et d’en ressentir une certaine jubilation …

  8. Henriette Delascazes dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds
    s’étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied
    mais elle s’en contentait.
    Jusqu’à ce que…la mode s’en empare et que la folie de ces petites chaussures de plastique ne remplace les espadrilles ou les Kneps de notre enfance. Les adultes les adoptèrent aussi, la lanière colorée et leur bas prix permettaient de les assortir à toutes les tenues.
    A priori, ce sujet ne me parlait pas et je me demandais ce que j’allais bien pouvoir écrire. Puis je me suis souvenue d’une voisine qui, elle rêvait et enviait ma gamme de tongs d’été, alors qu’il lui était impossible d’en porter !
    Elle était atteinte de syndactylie, c’est un bien grand mot pour dire qu’elle avait les doigts de pieds palmés. Je n’avais jamais vu une chose pareille et elle m’expliqua que ce problème était héréditaire du côté paternel : ils naissaient avec… six doigts et six orteils de chaque côté et leurs appendices étaient tous palmés.
    Au cours de sa première année, elle avait subi l’ablation des 6ème doigt et 6ème orteil ainsi que la suppression des palmes des mains. Ses parents n’ayant pas vu l’intérêt de faire supprimer l’anomalie des pieds… la mode des tongs n’était pas encore arrivée !
    Nous étions enceintes en même temps, et ce fait m’avait fortement troublée.
    Son fils naquit deux mois avant le mien et très vite ses mains et ses pieds furent opérés. Elle avait beaucoup souffert de ce problème au cours de son enfance.
    Je fus rassurée, mais il y avait tout de même peu de risque que mon fils naisse avec le même problème. La sage femme rigola lorsque je voulus vérifier avant tout ses pieds et ses mains.
    Je ne suis pas très inspirée aujourd’hui, mon cerveau est tout ramolli par la chaleur, je vous pose juste là une histoire vraie qui se passait dans les années 60 du précédent siècle… eh oui !
    Ce phénomène est rare, mais il existe réellement.
    Bonnes vacances à tous.
    Henriette

  9. Maman Sandale et papa Nu-Pieds
    s’étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied
    mais elle s’en contentait.
    Jusqu’à ce qu’au congrès des Cordonniers Mal Chaussés
    Dans la ville de Brodequin sur Charentaise
    Elle rencontre Go,dit Yo
    Qui lui fit miroiter une vie de lustre
    « il faut t’espadriller si tu veux vivre en escarpin »
    Elle le suivit jusqu’à son pied à terre
    et se retrouva dans la secte des Croquenots
    Go Le gourou voulait juste lui pomper ses lacets.
    Alors au moment où il tourna les talons
    Elle prit ses jambes à son cou
    …Au débotté

  10. Clémence dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds s’étaient rencontrés à Saint Tropez. Quelques étés après, petite Tong était née. Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait.
    Jusqu’à ce que…

    En Basse-Egypte, les langues de vipère la surnommait « Dame Scandale » et cela ne lui faisait ni chaud ni froid ! Elle se disait parente de la souveraine.
    Elle vivait dans un palais magnifique : colonnes finement sculptées, riches mosaïques, plans d’eau et nénuphars royaux, oiseaux colorés, nourritures fines.
    Ses toilettes étaient réalisées dans des tissus aériens et les pierres précieuses cascadaient de son front à ses chevilles.
    Elle portait des sandales à semelles de papyrus tressés et fines lanières de cuir.

    Elle était excessive en tout  et rien n’était assez grandiose à ses yeux.

    Dans les petites rues de la ville, les avis murmurés étaient partagés : d’une part, il se disait que rien n’était trop beau pour leur souveraine et, d’autre part, il se murmurait que la pauvreté du peuple devenait insoutenable.

    Un jour, Égypte, Égyptiens et Égyptiennes se réveillèrent sous la domination de Rome. Cela fit couler beaucoup d’encre et user tout autant de papyrus ! Les habitudes allaient être malmenées, mais on ne savait au profit de qui.

    Les légions romaines s’installèrent avec leur rigueur et leurs coutumes, mais avec beaucoup de tolérance. L’Égypte n’était-elle pas le « Grenier à blé » ?

    Lors d’une fête, Dame Scandale, toute de blanc vêtue rencontra un légionnaire, ambitieux certes, mais va-nu-pieds.
    Le choc de la rencontre fut mémorable !
    Un scandale, dirent les uns
    Un régal, répondirent les autres.

    Lui ne savait que faire pour l’éblouir, elle se faisant capricieuse et enjôleuse.
    Sandales en or et pierres précieuses pour elle, galeum et scutum en argent pour lui.
    Rien n’était trop beau pour eux.

    Au fil du temps, ils devinrent l’ennemi du peuple. Afin d’échapper à la vindicte, ils embarquèrent discrètement sur une somptueuse oneraria et rejoignirent la côte septentrionale de la Mare Nostrum.

    Après un voyage sans encombre, ils accostèrent sur les rivages d’Heraclea, une localité au charme saisissant. Ils furent séduits et s’y installèrent. Le tape à l’œil et le tapage nocturne n’était pas de mise. Ils optèrent pour une dolce vita.

    Elle s’assagit et adopta les us et coutumes locales : tenues simples et légères, sandales de cuir naturel.
    Il déposa les armes et ouvrit une boutique d’accessoires en cuir, dont les caligae non cloutés.
    Ils ne roulaient pas sur l’or, mais ils étaient heureux, tout simplement.

    Moins d’une année plus tard, une petite fille naquit. Ils l’appelèrent Thongue (fleur à l’intelligence exceptionnelle).

    Petite fille vive et spontanée, elle aimait faire claquer ses pieds dans l’eau et refusait toute entrave aux pieds. Ses parents cherchèrent à lui fabriquer quelque chose d’inédit.

    Un soir d’été, ils buvaient un dernier verre de vin sous le velum et se souvenaient…la rigueur des armées pour lui, le luxe pour elle. C’est alors qu’ils eurent une idée de génie pour leur pitchoune.

    Le lendemain aux petites heures :
    Il se précipita dans son atelier.
    Elle ouvrit ses coffrets à trésor.

    Et ils créèrent la tropézienne.

  11. Kacyne B. dit :

    Maman Sandale et Papa Nu-Pieds s’étaient rencontrés à Saint-Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied et elle s’en contentait.

    Un jour, elle rencontra Babouche.
    Maman Sandale ne fit aucun scandale.
    Papa Nu-Pieds fut émerveillé.

    Tong et Babouche devinrent inséparables.
    Pas dans une cage dorée comme certains oiseaux…
    Mais en liberté, au sein de la nature.

    Une immense tendresse, une affection sans nom,
    Nourrissaient leur complicité.
    Même leurs semelles semblaient légères.

    De longues promenades, pied à pied.
    Des courses effrénées et joyeuses.
    Des instants de repos pour savourer.

    Jusqu’au jour où ils se trouvèrent devant trois paires de bottes.
    Vous savez, les bottes de ceux qui envahirent leurs chemins, leurs maisons, leur pays, leur tête.
    Les oiseaux en eurent le bec cloué.

    Un silence, celui de la peur.
    Des rires.
    Un coup de feu.
    Des rires.
    Des cris.
    Un hurlement.
    Un silence, celui de la mort.

    Le lendemain,
    Sur le bord du chemin,
    Gisait Tong, souillée, déchirée.
    A ses côtés,
    Le poitrail éclaté,
    Babouche, son fidèle chien.

  12. Beryl Dupuis-Mereau dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds s’étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née. Sur le moment, papa nu-pied était si content d’avoir trouvé chaussure à son pied qu’il ne fit pas attention à la nature de sa progéniture. Mais, les étés se succédant, il se mit à regarder d’un autre œil la petite Tong qui grandissait comme une belle plante (de pied) et passait de pointure en pointure bien régulièrement. D’autant que Tong, en s’épanouissant, prenait des courbures, des sinuosités, des cambrures tout à fait alléchantes. C’est qu’en approchant des pointures adultes, elle se devait de s’adapter fidèlement au pied féminin de sa future propriétaire, supposé menu et gracile. Et, baba devant sa fille, papa nu-pied proposait donc de plus en plus fréquemment de l’emmener se promener, à la piscine de préférence, endroit privilégié où il pouvait tout à loisir discuter pied à pied avec elle de différents sujets. Ainsi Tong aimait beaucoup parler de mode, et il l’écoutait pendant des heures expliquer comment placer tel ou tel accessoire sur la bride d’une chaussure pour la personnaliser. Elle n’était pas en reste pour expérimenter des nouveautés, et chaque jour, elle trouvait une fleur, une broche, un brillant, un ruban pour se décorer. Une véritable artiste.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait, comptant sur son imagination et sur le hasard de ses trouvailles pour s’embellir, sur les cadeaux de papa Nu-pieds aussi qui n’hésitait pas à dépenser le maigre argent du ménage pour sa fille dans le dos de maman Sandale.
    Jusqu’à ce que l’épouse bernée jette un œil sur ses finances et se mette à semoncer son mari de la plus verte manière. S’ensuivit une belle querelle de ménage où tout y passa : Madame Sandale reprochant à Monsieur ses « libertinages » avec sa fille, tout de même ! Monsieur répondant qu’il fallait encore prouver que Tong avec son nom vaguement asiatique était bien sa fille, non mais ! Bref, rien de bien original… Quant à Tong, elle, elle était déjà partie, avec un botillon Doc Martens, un colosse taillé en plein cuir armé, super costaud, mais attention hein ! Pas un imbécile, un « doc »tout de même !, tatoué de l’emblème rond de la marque réputée, qui sentait bon l’authentique. Bottillon au creux duquel elle s’était glissée, pendant qu’il lui promettait, en faisant resplendir à la lumière ses parements vernis, de la transporter, à pieds, jusqu’au bout du monde.

  13. Christine Macé dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds s’étaient rencontrés à Saint-Tropez. Quelques étés après, petite Tong était née. Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied mais elle s’en contentait.

    Un jour, il débarqua dans une interminable limousine noire. Noire comme ses chaussures. Lui, le grand blond. Ray-Ban sur le nez, costume trois pièces rayé, beau comme un hidalgo. Un crooner un peu camé sur les bords. Bracelets en or et montre Cartier au poignet. La chemise ouverte sur son poitrail velu.

    La petite courait chaque fois qu’on annonçait son passage. L’imposant véhicule s’arrêtait silencieusement devant chez Sénéquier, les flashs crépitaient, les filles se pâmaient et les mecs gonflaient leurs biscotos pour ne pas avoir l’air trop ringards. Le chauffeur obséquieux ouvrait la porte avec lenteur, chacun retenait son souffle. C’est alors qu’apparaissait le bout d’une Weston qui aurait fait pâlir le phare rouge.

    Depuis, Tong en avait perdu le sommeil. Dans ses pires cauchemars, elle hurlait ce prénom anglais qui faisait frémir sa mère : « Weston… Weston ! » Manquait plus qu’elle se soit amourachée d’un British !

    Au petit matin, Tong fuyait la maison, le ventre vide, pour aller planquer à l’ombre du grand palmier, guettant des heures durant l’arrivée de son idole.

    Brusquement, il cessa de venir. Les touristes désertèrent l’endroit mythique qui reprit enfin ses quartiers de village. Le ciel se fit moins clément, il pleuvait même parfois et Tong se laissait bercer sur l’eau du caniveau, l’âme en peine. Rêvant qu’un jour de gros orage ce déluge la mène à la grande bleue. Bercée par les flots, elle voguerait, loin, loin. Jusqu’à cette île paradisiaque qu’il habitait onze mois de l’année. Isolé du bruit et de la foule, nu comme un ver. Elle l’avait lu dans Closer.

    Le temps du voyage, elle serait devenue une jolie jeune Tong. Et contrairement aux fadaises des contes de fées, ce serait elle le chevalier bravant tous les dangers. Fourbissant placards, tiroirs et serrures rétives. Jusqu’à sa boîte à chaussures, celle marquée de son nom : Weston ! Où elle se glisserait pour y dormir, collés-serrés, jusqu’au prochain été…

    Bon week-end, Christine

  14. . Janine dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds
    s’étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied
    mais elle s’en contentait

    Jusqu’à ce qu’une chaussure de grande marque « SOLENZARA », pleine de dorures et de faux diamants, snob comme pas deux, vint faire sa mijorée.
    « Mais, ma petite, vous n’y pensez pas… jamais vous ne trouverez chaussure à votre pied avec une telle allure. Ici, il faut briller, c’est le règne du bling-bling et du m’as-tu-vu, sinon vous êtes méprisée, oubliée, jetée plus bas que terre ! »
    Petite Tong sentit les larmes lui venir. Des larmes de honte et de tristesse.
    Muette, elle n’avait rien eu à répondre à Solenzara. Ses parents étaient partis sur la plage. Elle était seule. Seule pour affronter le monde et les méchants.
    Alors, elle pensa
    « Puisque c’est ainsi, je vais partir à l’autre bout de la terre. Je suis sûre que sur mon chemin, je rencontrerai d’autres chaussures, d’autres modèles, d’autres coutumes, d’autres styles, d’autres connivences, d’autres langages, d’autres couleurs, qui me conviendront mieux »
    Et elle partit d’un bon pied.
    C’est ainsi qu’elle rencontra Félix Leclerc et ses souliers, Georges Brassens et les sabots d’Hélène, et ne revint jamais à Saint Tropez.

  15. NADINE de BERNARDY dit :

    Maman Sandale et papa Nupieds s »étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied,mais elle s’en contentait.
    Jusqu’à ce matin de juillet où ils reçurent un télégramme.
    De leur cousine de Saint Jean de Luz :

    Mamie Bottine décédée – stop – Héritage conséquent en vue – stop – Convocation de tous les héritiers le 3 août à 10h30 – stop – Etude André et Bata notaires associés à Biarritz – stop – 5 rue de la Marée Chaussée – stop –
    A bientôt – stop –
    Cousine Espadrille

  16. . Janine dit :

    davantage de questions ????

    D’autant que dans la vie le plus important, c’est la question… et non pas la réponse !

  17. MARBOT dit :

    Je me suis passé du correcteur otomatique ! Cherchez l’erreur… Une belle image pour celle ou celui qui trouve 😉

  18. MARBOT dit :

    Ecrire devient un réflexe LOL

  19. MARBOT dit :

    Maman Sandale et papa Nu-Pieds
    s’étaient rencontrés à Saint Tropez.
    Quelques étés après, petite Tong était née.
    Ses parents ne vivaient pas sur un grand pied
    mais elle s’en contentait.

    Un jour, alors qu’elle suçait son pouce, Tata Tatane lui retira de la bouche et lui dit : « quand j’avais ton âge, j’attirais toujours les Giroflées. Je n’aimais pas beaucoup les plantes et me levais toujours du pied gauche. De mauvais poil, je brassicaçais quelques longueur avant de me mettre à table… »

    Petite Tong resta muette. Elle ne comprenait pas un mot de ce que cette grande gigue lui suggérait. Alors elle mit les pieds dans le plat : « qu’est ce que tu racontes Tata Tatane ? Ton histoire de Giroflées m’est égale. Je compte sur mes doigts 10 pétales et ça me fait une belle jambe ! »

    Tata Tatane s’empourpra : « comment petite effrontée ? Tu viens à peine d’éclore que tu veux déjà jouer des coudes ? Attends ! Tu veux du tactile, tu vas en avoir ! Double couche ! »

    Un Appareil Digital Bien Identifié s’engagea sur la piste d’envol.

    Contournant rapidement l’obstacle petite Tong, piétina puis arma un petit coup de pied au…

    Parade ! Fauchée sur son point d’appui, elle tomba cul par dessus tête. C’était le monde à l’envers pensa-t’elle…

    En même temps, se reprit-elle, ne l’avais je pas mérité ? Maman Sandale et papa Nu-Pieds ne m’ont-ils pas dit que frapper quelqu’un dans le dos, c’était lâche ?

    « OK tata, bien fait pour moi. Mais je suis toujours aussi paumée ! Peux-tu m’expliquer simplement ce que tu as à me dire ? »

    Tata Tatane rigolant encore de ce retournement de situation inattendu, auquel elle n’avait d’ailleurs rien compris, la prit dans ses bras et sa voix s’adoucit : « Petite savate, tu grandis très vite. Il est temps pour toi de quitter ton pouce et de poser d’avantage de questions. Les réponses que tes parents te donnent ne sont pas toujours les bonnes mais n’oublie jamais. Il et elle, te nourrissent… »

    « Merci Tata Tontine ! Je crois que j’ai pigé. Je vais de ce pas les chercher et s’ils ne sont pas encore levés, je leur mets un petit coup de pied aux culs. Une tongue n’a jamais tué personne, n’est ce pas ?  »

    « Oui… 😉 »

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