Exercice inédit d’écriture créative 217

page-sixContrairement à certaines médisances,
nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté,
Son absence, entre les pages 5 et 7,
n’est que momentanée.
En effet,…

Imaginez la suite

26 réponses

  1. Clémence dit :

    « Contrairement à certaines médisances,
    nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quittés,
    Son absence, entre les pages 5 et 7,
    n’est que momentanée.
    En effet,… »
    – Non, non, pas question de lancer cet errata !
    – Comment ça, non ? Et qui se permet de me parler sur ce ton ?
    – Moi, moi, l’héroïne, la star, la super star de ce dernier roman d’Arthur.

    Remontons un peu le temps….

    Arthur était installé devant son ordinateur. Un sentiment étrange l’envahissait doucement comme à la fin de chaque roman publié annuellement.
    Tristesse, car il allait cesser tout lien avec les personnages qu’il avait crées, qu’il avait fait vivre. Il allait également cesser de voyager, de goûter aux mets traditionnels, de partager les modes de vie, de se déguiser, de se grimer, de s’inventer des rôles et d’imaginer des missions plus fantasques les unes que les autres….
    Satisfaction car il avait encore réussi à gérer son projet sans rencontrer trop de difficultés.
    Inquiétude car il n’avait aucune certitude quant au succès de ce roman. Et pourtant, les années s’enchaînant les unes aux autres avec leurs publications ne l’avaient jamais déçu.
    Impatience car il se demandait quelle récompense il allait pouvoir s’attribuer… maison, voiture, voyage…
    Voilà…. Les dés sont jetés…la suite, la suite….les rencontres, les discussions, les signatures… ce ne serait bientôt plus son affaire….
    Arthur pourrait passer à un autre rythme de vie qui lui plaisait tout autant… : se lever quand il le voulait, déjeuner chez lui ou à l’extérieur, rencontrer qui il voulait sans craindre que l’on ne lui vole quelques ingrédients de son nouveau roman….

    C’est alors que l’imprévu le plus imprévisible arriva. Un courriel de l’imprimeur avec cette phrase laconique : « Venez, urgence à traiter pour éviter le drame »

    Arthur arriva, ronchonnant et envisageant cependant le pire….le manuscrit avait disparu, le manuscrit avait brûlé, le papier ne se laissait pas imprimer, les ouvriers étaient en grève illimitée…., incendie de l’imprimerie … quoi encore ?????

    – Ah, Arthur, mon très cher ami , vous me voyez contrit de vous rappeler ainsi, mais je ne puis régler seul ce problème…
    – Mais quel problème ? Vous commencez à m’effrayer…
    – La page 6 a disparu… pfitttttt, plus de page 6…
    – Plus de ….
    – Pfiitttttt, comme je vous le dis…. Plus de page 6 entre la 5 et la 7….
    – Laissez moi la nuit pour réfléchir. De toutes façons, si la nouvelle est ébruitée de manière originale, la vente du roman peut exploser en nombre et vitesse!
    – Mmmmmmm
    – A demain !
    – A demain, mon cher Arthur.

    Sur le chemin du retour, Arthur avait beau se creuser les méninges, aucun indice ne lui permettait de comprendre cette disparition. Pas la moindre alerte, pas la moindre réaction, pas le moindre commentaire d’un de ses personnages ne pouvait présager de cet événement pour le moins original.
    Arthur passe en boucle la quatrième de couverture et les premières pages de son roman, pages qu’il connaît quasiment par coeur….

    «  Chloé, jeune trentenaire, se rend à Washington pour affaires. Le vol se passe relativement bien si ce n’est que sur le siège voisin, un homme ne cesse de la regarder, comme hypnotisé, prêt à engager la conversation mais se retenant à la dernière seconde.
    A la fin de son séjour, Chloé retrouve son voisin à l’aéroport dans une situation très inconfortable : il ne retrouve plus un document pour pouvoir embraquer… vous savez, ce petit papier vert que l’on vous donne à l’arrivée et que vous devez présenter au départ…
    Chloé est prête à embarquer, mais au dernier moment, l’homme, son « voisin » la prie , avec insistance : « Téléphonez au numéro suivant… »
    Arrivée en France, Chloé appelle le numéro et immédiatement s’enchaînent une succession d’événements de plus en plus insolites, de missions de plus en plus invraisemblables, de quête de documents dans des sites de plus en plus dangereux, au péril même de sa vie… sans répit.
    Sans répit ? Vraiment ? Si, une fraction de seconde pendant laquelle elle réalise qu’elle est amoureuse de cet inconnu ! »

    Arthur ne releva aucun indice qui pouvait lui expliquer cette soudaine disparition de page.
    « Hmmmmmm… alors, peut-être dans le texte lui-même… »
    Page 1, page 2, page 3, page 4 rien…. Nada !
    Page 5… hmmm, rien, … et …. et….
    Arthur arriva à la dernière ligne de la page 5 : « Chloé avait à peine clôt la communication que son portable sonna à nouveau. Inconnu…. Une poussé d’adrénaline secoua Chloé. »
    Fin de la page 5.

    Chloé finit de s’envelopper dans une page 6, douillette comme un peignoir de velours blanc, et regarda par la fenêtre… lagon aux eaux turquoises , ciel bleu profond, soleil radieux, …piscine à débordement, chaises longues , pontons de bois et villas sur pilotis….
    Elle saisit , presque à regret, son téléphone portable et appela Arthur.
    – Non, mais, dis-donc, te rends-tu compte de tout ce que tu veux me faire vivre ?
    – Chloé ?
    – Oui, qui veux-tu que ce soit ?
    – Chloé, écoute, tu ne peux pas me faire ça !
    – Et toi, tu as le droit de mettre ma vie en péril ?
    – Mais Chloé, tu es une fille de papier !
    – Tu parles ! Une fille de papier et d’encre, peut-être, mais qui a un coeur, qui ressens des émotions et…
    – Chloé, je t’en prie, ne t’emballe pas, tu sais que la fin n’est pas triste…
    – Et alors, j’arrive dans quel état à la fin ? Hein dis-le moi encore une fois… brisée, rompue…
    – Chloé…
    – Il n’y a pas de Chloé qui tienne….
    – Mais encore…
    – Si tu veux savoir, je suis à Bora-Bora, à L’InterContinental plus précisément et je m’offre…
    – A « mes » frais bien sûr,….
    – Bien sûr ! Et si tu veux me rejoindre ….
    – ….
    – Je disais donc, je suis à Bora Bora pour une thalasso bien méritée ! Je me dois d’être en forme pour vivre les aventures que tu m’imposes ! De plus, j’y mets une condition !
    – Je t’écoute….
    – Ton vol doit absolument transiter par Washington.
    – Mais enfin pourquoi ce caprice ?
    – Ce n’est pas un caprice, c’est juste le prix à payer pour que je fasse ma réinsertion entre les pages 5 et 7 ! ….

  2. Robert dit :

    Contrairement à certaines médisances,
    nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté,
    Son absence, entre les pages 5 et 7,
    n’est que momentanée.
    En effet, elle a décidé de voyager en allant à la rencontre des plus grandes bibliothèques du monde et de rendre visite à toutes les pages six des livres qu’elle pourrait rencontrer. Ce projet ambitieux lui demanda beaucoup de réflexion, elle ne pouvait pas s’absenter longtemps, son livre était réservée pour la semaine prochaine et elle se devait de revenir dans huit jour. Huit jours, c’est le temps imparti pour ce périple décisif a son éducation et à sa culture. Elle se devait de sélectionner les bibliothèques et les genres litteraires.
    L’année précédente, elle avait parcouru lles bibliothèques parisiennes et avait salué toutes les pages six des livres de bande dessinée pour enfant . Un bain de jouvence, de phylactère en phylactère, elle se serait crue sur un petit nuage et avait pris un bain de jouvence. Cette année elle voulait plonger dans les livres d’histoire de l’école primaire et aller dans le sud, à Marseille , elle pensait que les pages allaient sentir bon la Provence, elle voulait souffler sur elle comme le mistral sur la ville et les ragaillardir . Qu’elle ne fut pas sa déception : Les pages six lui apportèrent guerres et conflits ,batailles et désolation. Tombée par hasard sur une histoire d’Asterix le Gaulois ce fut, en page six pour le voir emprisonné par les Romains. Son voyage annuel tirait à sa fin et toujours des luttes violentes’. C’est alors qu’a la fin de la page six d’un livre nommé  »Alice au pays des merveille »(mal rangé sans doute) elle se retrouva à courir a la poursuite d’une petite fille qui ,elle aussi courait après un lapin! Intriguée , elle se rendit compte trop tard qu’elle était tombée dans un puit très profond, froissée de cette erreur stratégique , elle tenta de s’interposer entre Alice et le lapin pour arrêter la course poursuite d’Alice, Celle ci heurta la feuille et tomba nez à nez à la ligne sept de la page six, un peu froissée certes mais encore lisible. Il était écrit: ´´veux tu être mon ami?´´Surprise Alice en oublia son lapin et accepta la proposition du petit prince signe qui scela leur entente par un baiser. Les deux pages six s’unirent et ne revinrent jamais entre les cinq et les sept. Elle parcoururent le monde pour créer aventure et amitié et arrachèrent toutes les pages malveillantes des livres d’enfant pour que ceux-ci fassent de beaux rêves le soir.

  3. Geneviève T. dit :

    Contrairement à certaines médisances,
    nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté,
    Son absence, entre les pages 5 et 7,
    n’est que momentanée.
    En effet,…
    il y a dix jours environ elle est partie voir une amie. Nous n’en savons pas plus, mais soyez sans crainte répondirent en cœurs les autres feuillets du manuscrit, elle ne devrait pas tarder.

    Les pages des livres voisins se turent. On entendit quelques ricanements lointains et on vit quelques livres hausser les épaules et se rendormir du sommeil du brave.
    L’angoisse commençait à se faire sentir à l’intérieur du manuscrit.

    -Et si elle ne revient pas dit page 10
    -Mais ne t’inquiète pas ce n’est pas la première fois rétorqua page 25
    -Moi je ne suis pas tranquille ajouta page2
    -Du calme repris la couverture, un peu de tenue, ne nous faisons pas davantage remarquer.

    Les jours passèrent, quelques livres voisins vinrent aux nouvelles, vite rabroués par le manuscrit. Il faut préciser que la page 6 qui a disparu appartient à une très vieil ouvrage du moyen âge, rempli d’enluminures. Page 6 est certainement la plus belle du livre, enfin c’est ce que disent les spécialistes munis de leurs gants blancs qui viennent consulter l’ouvrage régulièrement, dédaignant il faut le dire toutes les voisines.

    -Chuuuuttt, taisez vous dit d’un ton ferme l’épaisse couverture de cuir.

    Tout le monde se tut dans la bibliothèque. Lorsque la nuit tomba, un sommeil lourd envahit tous les vieux livres du rayonnage.

    Mais page de garde était inquiète, elle n’avait pas osé le formuler, mais il fallait l’avouer, 3 semaines d’absence, cela n’était jamais arrivé. Elle se mit à bouger. Une fois, deux fois, enfin à la troisième reprise quelques pages ouvrirent l’œil.

    -Il faut faire quelques choses leur susurra page de garde. Réveillons les autres et prenons une décision, oui mais le gros lourdaud de couverture va encore râler.
    -Il sera bien obligé de nous suivre ajouta page 53.
    Quelques minutes plus tard toutes les pages étaient réveillées.
    -Doucement dis l’une d’elle, les autres livres ne doivent pas deviner que nous sommes inquiètes. -Mais que pouvons nous faire dirent-elles en cœur!
    -Et si nous appelions l’inspecteur Cherlock Barrick proposa Page de garde.
    -Oui c’est ça, mais il va falloir le réveiller. Quelques boulettes de papier devrait le sortir de son sommeil, ses enquêtes le tiennent souvent éveillées.

    Cherlock Barrik ne dormait que d’un œil comme tout enquêteur. Il sauta sur la table et indiqua au vieux manuscrit de le rejoindre. Cherlock coiffé de son éternel chapeau et de ses gants en cuir saisit sa loupe et se mit à la recherche d’indices dans le manuscrit.

    -Doucement ronchonna l’épaisse couverture .
    Avec la plus grande douceur Barrick tourna les pages. Effectivement entre page 5 et page 7, rien….il approcha la loupe de son œil droit. La page avait été déchirée.. Il sursauta,
    -et vous dites que vous n’avez rien entendu?
    -Non, non répondirent en cœur les pages.
    -Je vais relever les empreintes dit-il en sortant sa poudre bleu…
    -Non mais c’est quoi ce freluquet hurla la couverture, il veut notre mort avec sa poudre indélébile….
    -Bon bon obtempéra Cherlock Barrik, je vais en rester aux bonnes vieilles méthodes.
    Il se mit au travail, il inspecta à la loupe, chaque page, chaque point de reliure
    Cela sembla durer une éternité …

    -et alors hurla la couverture : qu’avez-vous trouvé?
    -Alors alors…j’ai trouvé des cheveux, blanc, blond, noir, châtain,
    -nous voilà avancé ! …
    -Et j’ai trouvé de nombreuses empreintes toutes différentes, mais aucun indice pour savoir dans quelle direction orienter l’enquête.
    -J’en ai assez vociféra le manuscrit, je repars me coucher, une page de plus, une de moins on ne va pas en faire un drame, et il repris sa place dans l’étagère et s’endormit.
    Barrick s’essuya le front et se dit en lui-même que ce qui venait de se passer l’arrangeait bien.

    Quatre coups sonnèrent à la pendule de la bibliothèque. La poignée tourna, la porte s’ouvrit, laissant pénétrer 2 personnes en uniforme. Il s’assirent sur les 2 chaises réservées aux gardiens.
    -alors heureux?
    -tu parles j’arrive pas à croire que demain j’suis en retraite
    -ouai…..
    -au fait tu f’sais quoi le jour où j’t’ai surpris en train de reposer le manuscrit?
    -oh rien j’l’ai juste regardé
    Tu t’moques de moi, la page 6 a disparu
    -hein
    -fais pas l’idiot, t’en as fait quoi? Il est encore temps de la remettre à sa place.
    -tu m’emm…. Dit le plus jeune, en se levant et en plaçant son poing contre le visage de son collègue.
    -Oh ça va, ça va…et puis tu sais moi demain je tourne la page, c’est le cas de le dire….. et …j’oublie tout!
    -Ok c’est moi qui l’ai pris pour mon môme qui est passionné de chevalier, ce crétin la gribouillée avec ses feutres,…. complètement foutue la page après ça…
    -Et?..
    Et j’lai mise à la poubelle,…
    Ouai…
    ouai……
    ………………….
    Geneviève T. mesmotsdoubs

  4. MALLERET PEGGY dit :

    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté.
Son absence, entre les pages 5 et 7,
n’est que momentanée.

    
En effet, nous avons eu de ses nouvelles. Elle se trouve en Ecosse et nous a confié avoir eu besoin d’air. Elle reviendra se réintégrer entre les pages 5 et 7 très prochainement.

    Journaliste à la « Gazette des Feuilles Volantes », en dépit des informations de l’éditeur, j’ai voulu en savoir plus sur la fugue de la page 6. Etant donné le bruit autour de cette histoire il m’a été facile d’en suivre sa trace.

    Je l’ai retrouvée dans les Highlands, où elle m’a raconté avoir fait partie de la garde-robe de Lord Hartfield, plus exactement en tant qu’une de ses chemises favorites. Avec lui, elle passait des journées entières à chevaucher sur les collines et les plaines verdoyantes sous des cieux parfois si noirs qu’elle avait l’impression qu’ils allaient éclater en déluge. Rien n’effrayait Lord Hartfield et ces cavalcades au grand air, par tous les temps, ne cessaient de la combler.

    Fraichement repassée, elle ne restait jamais longtemps confinée dans un tiroir, car Lord Hartfield réclamait toujours, à son majordome, sa chemise aux couleurs du tartan du clan familial. Relique de son père bien aimé, mort trop tôt dans un accident de voiture. La gaieté de sa mère, disparue lors du même carambolage, lui manquait aussi infiniment.

    Le soir, le châtelain et sa chemise partageaient de longs moments de détente devant le feu de la gigantesque cheminée où l’on aurait pu rôtir un cerf entier. Il fumait un cigare en s’appliquant à réussir des ronds parfaits de fumée. Il vivait seul dans ce château, hérité de génération en génération, avec une escouade de fidèles domestiques. Il n’était ni contre le mariage, ni contre les enfants et espérait bien trouver celle qui partagerait enfin sa vie.

    Puis le jour est arrivé où l’usure de la chemise fut telle qu’il fallut la jeter. Lord Hartfield l’avait fait repriser jusqu’à ne plus pouvoir.
    Elle partit rejoindre des monceaux de chiffons à recycler. C’est ainsi qu’elle s’est transformée en une des pages d’un livre policier. Mais le pire est que sur cette page 6, était décrit le plus abominable des crimes. Etouffée entre les pages 5 et 7, prisonnière de la colle, supportant des horreurs, elle a eu besoin de respirer. Sa chance est venue d’un lecteur, peu soigneux, qui ne cessait de plier son livre jusqu’à ce que sa page finisse par se détacher. C’est ainsi qu’elle s’envola pour l’Ecosse afin d’y profiter à nouveau des grands espaces et respirer à pleins poumons.

    Elle ne manqua pas d’aller au château, et vit avec plaisir qu’une grande famille donnait vie aux salles si sinistres lorsqu’elles étaient vides. Lord Hartfield avait certes vieilli mais il avait gardé cette noblesse innée et son visage si avenant.

    Page 6 termina en disant qu’ayant pris tout son soûl d’air frais, elle était prête maintenant à réintégrer le livre.
    Le journaliste nota et la remercia d’avoir partagé ses confidences, et d’accepter qu’il les divulgue.

    Ce qu’elle n’a pas révélé, c’est qu’elle ne se retrouverait pas entre les pages 5 et 7, contre qui elle n’avait aucune animosité, mais qu’elle partirait au fil de l’eau jusqu’à disparition totale de la description du crime qui n’avait cessé de lui rendre la vie insupportable.

  5. Miel dit :

    Génial, J’ai adoré, merci Françoise !
    (2) Je connais la raison mystérieuse qui a fait que le temps a passé plus vite pour la 6 de votre annuaire mais en raisons du secret professionnel auquel nous sommes tenus au PTT, je ne peux malheureusement vous en dire plus.

  6. Françoise - Gare du Nord dit :

    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quittés. Son absence, entre les pages 5 et 7, n’est que momentanée.

    En effet, notre page 6 ne repose pas six pieds sous terre écartelées par des rimes croisées, écrasée par des rimes extrêmes, étouffée par des rimes embrassées ou affamée par des rimes trop plates.
    Il se murmure qu’elle aurait abandonné sa place pour faire d’extravagantes galipettes avec la page 9. Pure calomnie !
    Elle aurait également, selon la rumeur publique, fait un enfant au verso de la page 12 pour la contraindre à devenir sa moitié. Pure diffamation !
    Il se colporte encore qu’elle se livrerait avec la page 66, trio démoniaque dévoué au nombre de la Bête, à des rites sataniques où de jeunes vierges pas toujours effarouchées seraient sacrifiées lors de messes noires les nuits de lune de miel. Pure affabulation !
    Certains susurrent qu’elle aurait préféré se retirer pour laisser les pages 5 et 7 vivre leur adultère. Pures balivernes
    Impudicité. Machiavélisme. Satanisme Romantisme. Décidément, il lui aura prêté nombre travers et faiblesses.
    La vérité est beaucoup plus simple. Pour une raison mystérieuse (1) le temps était passé plus vite pour cette pauvre page 6 que pour ses consœurs. Elle était devenue, elle qui n’était pourtant pas une professionnelle, une page jaune et avait dû s’absenter le temps de retrouver sa blancheur d’origine et ainsi la place qui était la sienne dans l’annuaire des particuliers édité par les PTT.

    (1) manque d’inspiration de l’auteur de ce billet

  7. Virginie Durant dit :

    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la

    page 6 ne nous a pas quitté. Son absence entre les pages 5 et 7, n’est

    que momentanée.

    En effet, toutes les recherches effectuées à la suite de l’alerte enlèvement attestent que cette page a besoin de faire le point. Elle a été retrouvée pliée en quatre au pied du pôle recyclage pour l’emploi. Froissée au plus profond de sa trame, elle s’apprêtait à sauter dans un container destiné à la broyer. Mais un agent de mise en page, qui était à sa poursuite, la sauva in-extrémis des conseillers-broyeurs avides de la réduire en papier WC. La page 6 est au bout du rouleau !

    A ses débuts, elle s’imaginait faire quotidiennement la Une après son dévouement au service d’effusion des condoléances. Las ! Elle déroulait depuis des années les avis d’obsèques.

    Elle éponge les larmes ; ou brandie sous des haleines émoustillées, elle est prise à témoin lors de discussions anisées. Et très souvent, elle s’effeuille sous des tas d’épluchures de légumes. Pourtant lors de son premier mois d’essai, elle se targuait d’être la destination principale des lecteurs. Désormais, elle en a marre de porter le chapeau des morts !

    Elle se trouve actuellement entre les mains d’une cellule de déchirements, où des professionnels de mise à jour l’écoute.

    Prête à sauter du wagon qui la colle au n°6 du chemin de fer, elle déplie ses espaces de rêves pas encore imprimés : vibrer sous les liés et déliés d’une grande plume, se tracer de grandes lignes parmi les reportages, et attaquer des angles qui promettent l’édification de nombreuses colonnes.

    La page 6 va rester blanche le temps d’une remis en forme à travers différentes rubriques d’informations !

    Virginie

  8. Nadine de Bernardy dit :

    Contrairement à certaines médisances,nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté .Son absence entre les pages 5 et 7 n’est que momentanée…..
    Froissée, en boule, coincée entre des enveloppes vides et quelques mouchoirs en papier usagés, la page 6 fulminait.
    Gna gna gna. ».ne nous a pas quitté, absence momentanée » ces médisances n’en sont pas,c’est la triste vérité,évincée j’ai été, par ces gredins hypocrites,sauvagement arrachée à mes soeurs les pages 7 et 5 !!
    Ils étaient plusieurs dans le bureau de l’éditeur. L’un voulait carrément me brûler,l’autre me passer à la machine à lacérer.
    Moins expéditif, celui-ci, s’est contenté de me chiffonner en disant :
     » Pfuit, qui va s’intéresser à ça ? Laissons dire, cela ne vaut pas la peine d’en faire toute une histoire.On est allé trop loin mais il n’y a que nous pour le savoir. La correctrice à bien fait son travail. Inutile d’ébruiter la chose.On la réécrit,point final.
    J’aimerai d’ailleurs bien comprendre comment cette disparition à pu être diffusée. Hummm ?
    demanda-t-il d’un ton soupçonneux.
    Moi,dans ma corbeille à papiers,j’aurai tellement voulu retrouver ma place,exprimer mon message.Son contenu me plaisait beaucoup,provocateur, éveilleur d’idées.
    Mais non, il avait fallu que cette sainte n ‘y touche de correctrice s’offusque de quelques paragraphes pour qu’ils craignent tout à coup que je ne choquasse le lectorat.
    Je vais être remplacée par une nouvelle page 6 fadasse et bien pensante.
    Quelle déception,je vais finir dans l’anonymat alors que j’aurai pu briller dans le culot.

  9. Miel dit :

    Il ne reste plus qu’à en faire un livre collectif qu’on intitulerait « la page 6 »:)

  10. MALLERET PEGGY dit :

    Je suis émerveillée comment la disparition de cette page 6 a enflammé les neurones !!

    Bravo à tous

  11. Marcel Proust dit :

    Page 1 : Du côté de chez Swann
    Page 2 : Extrait du manuscrit
    Page 3 : Pour paraitre en 1914 : Le côté des Guermantes. Un vol. in-18… 3 fr.50
    Page 4 : Copyright, by Bernard Grasset 1914
    Page 5 :
    Page 6 :
    Page 7 : Il a été tire de cet ouvrage cinq exemplaires en Japon impérial
    Page 8 : A Monsieur Calmette, comme un témoignage de profonde et affectueuse reconnaissance
    Page 9 :
    Page 10 : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure…

  12. Contrairement à certaines médisances,
    nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté,
    Son absence, entre les pages 5 et 7,
    n’est que momentanée.
    En effet,…
    La page 6 n’existe pas, ouvrez un roman et vérifiez
    C’est à partir de la page 10 qu’un livre est paginé.
    La page 6 est virtuelle. Elle n’existe que si elle est décomptée,
    Elle n’est même pas numérotée.
    La page 6 n’est pas imprimée, elle est immaculée.
    La page 6, c’est la page blanche, le spectre de l’écrivain paralysé.
    Sa pire angoisse, son absence de créativité…
    Momentanée ?

    La page 6 ne nous a pas quittés.
    Elle n’a jamais existé.

  13. ourcqs dit :

    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté, en effet,
    elle rêvait de changer d’air,
    s’ennuyait ferme bloquée par les impairs,
    elle arpente le dictionnaire, solitaire, cherchant d’autres repaires
    loin des vulgaires, elle a trouvé Apollinaire et Voltaire …

  14. Kacyne B. dit :

    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quittés.

    Son absence, entre les pages 5 et 7, n’est que momentanée.

    La preuve de la médisance : si la page 6 s’est volatilisée, elle a emmené la page 5 avec elle.

    Ces deux-là ne font qu’un.

    C’est fusionnel mais aucun caractère sexuel.

    Mais où cette feuille est-elle donc partie ?

    Mystère !

    Demain, elle aura sans doute réintégré le bercail, sagement, à sa place, à la bonne page.

    Oublions-la !

    Le début de soirée s’installe. C’est le moment d’hésitation.

    Ecrire. Lire. Télé. Internet.

    Un œil traine sur la table du salon, accroche les Histoires Naturelles.

    Le livre s’ouvre sur la page 41, naturellement, car lue maintes et maintes fois.

    Stupéfaction !

    La page est blanche ; tous les mots effacés, toutes les lettres envolées.

    Feuilletage précipité du livre.

    Les pages 5 et 6 disparues !

    Un virus papivore est-il en train de dévorer nos chers bouquins ?

    Une bactérie martienne ? Un microbe vénusien ?

    Non, il doit y avoir une explication rationnelle.

    Les neurones s’activent, les synapses crépitent.

    En vain.

    Le téléphone sonne :

    « – Monsieur Poirier ? C’est Madame Catelle ! Je souhaite avancer l’heure…du rendez-vous.

    – Mais, nous devons nous rencontrons demain matin, à la première heure.

    – Désolée, mais c’est urgent ! Je vous attends ! Si dans une demi-heure, vous n’êtes pas arrivé, je commence sans vous. »

    Et, elle raccroche !

    Vingt minutes plus tard, j’arrive devant ce bâtiment, ni laid, ni beau.

    Madame Catelle, sans un mot, m’entraîne à l’intérieur.

    Blancs les murs.

    Elle ouvre doucement une porte et je découvre un petit salon aux couleurs chatoyantes.

    Des centaines de feuilles sont là, éparpillées.

    Des volantes. Des sages. Des blanches. Des jaunies. Des tachées. Des mouillées.

    Au centre, une console en chêne doré. Dessus, une boîte de bois blanc.

    Je m’approche délicatement, tout en regardant ces pages, des 5, des 6, des 14, des 62, des…

    Et là, un livre que je reconnais immédiatement de l’avoir tant feuilleté.

    Des lettres, des mots virevoltent, se rassemblent : Le Chat. Le mien ne mange pas les souris ; il n’aime pas ça….

    Et soudain, je comprends.

    Ils sont tous venus pour un dernier adieu au Chat.

    De retour chez moi, l’urne dans les mains, je suis allé vérifier.

    Tout est en ordre.

    L’absence fut momentanée.

    Seule, l’absence du chat.

  15. Miel dit :

    Contrairement à certaines médisances,
nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté,
Son absence, entre les pages 5 et 7,
n’est que momentanée.
En effet, nous avons maintenant la preuve qu’elle n’est qu’un leurre destiné à nous dérouter… la page 6 est provisoirement détenue en annexe de notre oeuvre pour tentative d’évasion. Elle sera réintroduite dans notre ouvrage après une période d’amendement et de travaux d’intêret général (contrôle des fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe sur la totalité du livre sans aide de supports grammaticaux ainsi que la création d’un sommaire relatant les règles et les rites qui composent notre oeuvre).
    La 6 est aussi accusée de propos subversifs et divers actes de rébellion que notre ordre réprouve (incitation à des actes suicidaires par combustion spontanée). Son insurrection aurait conduit certaines pages à se corner, voire à se dupliquer sans autorisation (nous avons des noms).
    La 6 a formulé une requête écrite auprès du Titre pour une libération conditionnelle, celui-ci devrait donner son verdict après consultation auprès de ses co-responsables, Chapitres, Préface et Résumé du secteur quatrième de couverture.

    Dernier communiqué :
    Deux pages auraient été retrouvées réunies en une boule froissée au bas de la bibliothèque du Château de Bran, en Transylvanie où « Comment vendre votre âme au diable », notre bible satanique est entreposée depuis le XIIIe siècle, date de la construction de château par l’ordre des Chevaliers teutoniques.
    Il s’agirait de la page 6 et de la page 66…

  16. Isabelle heliot dit :

    Contrairement à certaines médisances,
    nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté,
    Son absence, entre les pages 5 et 7,
    n’est que momentanée.
    En effet, nous avons décidé a l unanimité dans la rédaction de faire des impairs. D ailleurs vous noterez que nos impairs se répètent car la page 8 a également saute le pas. Il est temps de bousculer l ordre établi. Le train train de la suite numérique nous assoupit dans un quotidien linéaire deprimant. Nos lecteurs ont réagis, preuve que nous agitons leurs neurones. Le prochain numéro sera pair, vous n’avez qu a suivre…aie, nous chutons de nouveau dans les travers des suiveurs mais après tout, faites preuve d’imagination, notre feuille de choux se fait puzzle, bêchez votre cerveau, c est un véritable jardin. Vous trouvez l histoire décousue, et bien faites votre ourlet comme il vous plait. l absence se fait desir . Cette page 6 a un pouvoir érotico immaginatif sans précédent. Comme son petit ventre rond l annonce, elle porte en son sein vos espérances et vos attentes. la suite au prochain numéro si le sort d ici la n a pas décidé d un nouveau tirage…

  17. Christine Macé dit :

    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté. Son absence, entre les pages 5 et 7, n’est que momentanée. En effet…

    Le présentateur marqua un arrêt : le prompteur venait de se figer, bloquant la suite du texte qu’il était censé débiter à des milliers de téléspectateurs béats. Il toussa pour faire diversion, s’excusa, toussa encore, et annonça que le sujet n’était pas disponible. Reprenant le fil des informations du jour, il boucla le JT le dos en sueur et le sourire figé. Quand enfin les projecteurs s’éteignirent, il prit une profonde inspiration avant de se mettre à gueuler « quel est l’abruti… » La suite resta pour toujours en suspens car il s’écroula victime d’un infarctus, heureusement pas en direct (c’est du moins ce que pensa, sans aucune compassion, sa collège et réalisatrice de l’émission qui n’avait jamais supporté ce petit arriviste prétentieux). La nouvelle fit le tour des rédactions dans les heures qui suivirent, relayée par la toile et autres moyens de communication interplanétaires.
    L’inspecteur Jules quitta le bureau de son chef qui venait de lui refiler une nouvelle enquête avec ordre de la boucler « fissa » (son mot fétiche). Le commissaire savait pertinemment que pour son subordonné, ça signifiait qu’il devrait décaler ses congés et laisser partir sa femme Monique seule avec les gosses à Concarneau. « Une fois de plus », dirait-elle avec un soupir à fendre toutes les âmes de la création. Jules aurait préféré une bonne crise de nerfs mais sa régulière n’était pas du genre à se répandre en cris et larmes : il y avait belle lurette qu’elle avait endossé son rôle d’éternelle victime. D’un côté, Jules, ça l’arrangeait : ça lui éviterait d’avoir à palabrer sur les sempiternels inconvénients de son métier, les horaires, les gardes à vue, la paperasse et tout ce qui l’éloignait régulièrement et irrémédiablement de son foyer. Ce qui n’était, depuis longtemps, plus un problème pour lui : vingt ans de mariage, ça use le romantisme. Sans doute que c’est pour tout le monde pareil, pensait-il parfois pour se donner bonne conscience. Bref, Jules passait désormais plus de temps avec ses collègues qu’avec sa famille.
    Son chef le connaissait suffisamment pour imaginer que le retard de ce départ estival pour le bord de mer et la maison de vacances de ses beaux-parents n’aurait pas de réelle incidence sur la vie privée de cet inspecteur hors pair – son meilleur élément, tellement doué aussi pour les apéros surprise censés arroser la résolution des dossiers dont le nombre étant pourtant inversement proportionnel à celui des bouteilles de Pastis livrées avec ponctualité par l’épicier arabe du quartier.
    Certes, dans ce poste de police du 19e, on n’était pas au 36 Quai des Orfèvres et le gros des affaires s’avéraient n’être que de petits larcins insipides. Même pas un casse de banque, encore moins une prise d’otage qui leur aurait assuré la vedette pour quelques heures. Mais le commissaire approchait la fin de sa carrière et veillait à se faire oublier de sa hiérarchie. Une fois les ordres donnés à ses troupes, il s’enfermait dans son bureau et sous couvert de traiter l’administratif (c’était bien connu : l’intérêt du taf avait totalement viré, bouffé par la bureaucratie), il passait une bonne partie de ses journées à lire. C’est qu’il avait un gros retard à combler question littérature, dont le goût lui était venu tardivement. Un jour de grand désert télévisuel, il avait par dépit allumé la radio et s’était laissé aller à écouter jusqu’au bout une émission ordinairement inaccessible à son intellect ataraxique où un écrivain, totalement méconnu, faisait sa promotion. Dès lors, l’inspecteur s’était entiché de lecture, laissant libre court à cette nouvelle marotte au gré de la couleur des couvertures des bouquins qu’il achetait pour trois francs si sous chez un vieux libraire, à deux pas de chez lui. Ce qui faisait le désespoir de sa femme de ménage chargée d’entretenir le deux-pièces régulièrement envahi de chefs-d’œuvre qu’elle avait ordre de n’épousseter sous aucun prétexte. Fallait pas vieillir, on prenait des manies !
    Ce soir-là, le commissaire sirotait un vieux whisky, carré dans son canapé devant les infos du 20 h quand il apprit la nouvelle de la bouche du présentateur – qui devait bientôt la fermer ad vitam æternam : « Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté. Son absence, entre les pages 5 et 7, n’est que momentanée. En effet…»
    Ni une, ni deux, il avait bondi, troqué ses charentaises contre une vieille paire de pompes difformes et enfilé son pardessus pour revenir au commissariat dare-dare. Surpris, les flics de service avaient planqué les cartes et la bouteille, mais le quart d’œil n’avait pas la tête aux remontrances. Il claqua la porte de son bureau et les keufs reprirent tranquillement leur belote. Le vieux avait sans nul doute un os à ronger, ils seraient pénards pour la nuit.
    Le commissaire visionna pour la énième fois l’émission et l’annonce de ce qu’il pressentait être une investigation d’importance : la disparition d’une page. Une vraie énigme, qu’il comptait bien résoudre, lui et son équipe. Ce qui lui apporterait enfin la reconnaissance de la profession, voire une médaille, la poignée de main du ministre et les interviews en rafales de journalistes en quête de détails croustillants.
    Jules finissait sa Danette pendant que Monique avait commencé la vaisselle. Ils s’étaient peu parlé. A voir sa tête en entrant, et la façon dont il avait accroché son imper au porte-manteau, elle avait compris et simplement tourné les talons pour aller faire chauffer la soupe de légumes. « Une nouvelle affaire ». Jules avait tout dit en trois mots. Aucun commentaire superflu. Il savait que Monique savait. Vingt ans de vie commune, on n’a plus à se dire les choses, c’est ça l’avantage. En raclant le fond du pot en plastique, il pensa « le vieux a dit «fissa», ça signifie qu’on doit boucler le dossier rapidos… Pas facile, vu qu’on n’a encore rien de concret, comme d’hab. Mais demain c’est samedi, tout le monde se barre en week-end, j’aurai les coudées franches pour mener l’enquête. J’en profiterai pour passer chez Momo, le boucher, qui me fera trois belles bavettes. Un petit pique-nique au commissariat, ça remplacera celui qu’on aurait fait avec Monique et les gosses sur une aire d’autoroute. Finalement, le mois de juillet à Paris, en solo, c’est ça les vraies vacances. Vu que j’aime pas la mer, ni la baraque des beaux-vieux, et encore moins les fruits de mer ! « Mais si Monique, bien sûr que tu vas partir. Toi et les mômes, vous en avez besoin… Je vous rejoindrai plus tard. Tu sais, cette histoire de page qui s’est fait la valise, ça met le commissariat en alerte rouge, comme qui dirait Vigipirate : le tôlier joue sa fin de carrière et moi une promo, qui sait ?… » Monique n’écoutait plus, le regard perdu sur le petit écran : cette histoire de page et de livres, elle n’y comprenait rien. Drucker, ça c’était intéressant.
    Jules entreprit de se faire un déca et sortit son calepin : « demain, à l’aube où blanchit l’asphalte des trottoirs, je commence par interroger le voisinage… »

    Bn week-end, Christine

  18. Beryl Dupuis-Mereau dit :

    Contrairement à certaines médisances,
    nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté,
    Son absence, entre les pages 5 et 7,
    n’est que momentanée.
    En effet, cette page sans doute trop curieuse, est momentanément je le répète, allée trouver la page 9,s’étonnant de trouver dans ce chiffre inversé son semblable parfait, mais à l’envers. Et depuis, les discussions vont bon train pour trouver lequel est le chinois de l’autre, pour vivre ainsi la tête en bas. Chacun prétend bien sûr que c’est l’autre, chacun renvoie aux antipodes ce contraire contrariant. Il faut dire que le 9 n’a rien trouvé de mieux que de prétendre prendre la place de la page 6, en faisant brutalement une pirouette pour prouver qu’elle était parfaitement capable de se transformer en 6, et qu’il lui était facile de donner le change. C’est en fait son équilibre hésitant qui l’a trahi. Il s’est retrouvé cul par-dessus tête, roulant sur lui-même, très vexé de l’hilarité des autres pages. A ce jour, la discussion dure toujours, et ils en sont à présent à se comparer au phénomène matière-antimatière qui régit l’Univers, l’un et l’autre prétendant bien sûr jouer le rôle de l’anti-matière, qui serait l’incomprise des Lois Universelles. Le problème n’est donc pas près d’être résolu, mais nous vous tiendrons au courant de son évolution, et le livre reprendra le cours normal de ses pages très bientôt, dès que nous aurons trouvé un médiateur suffisamment proche des deux partis pour les mettre d’accord. D’aucuns pensent au 3, cousin par certains traits des deux protagonistes, d’autres avancent l’embonpoint imposant du 8 pour régler plus facilement le conflit. Le 0, obèse en équilibre parfait, risquerait de mettre tout le monde d’accord, mais le 1 revendique sa primauté. Et la guerre civile menace. En fait il semblerait que le 0 et le 8 soient en train de se livrer à un combat de sumos, mais rassurez-vous, ce désordre, encore une fois ,je le répète, n’est que momentané !!

  19. Des Livres… et vous !
    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne nous a pas quitté, Son absence, entre les pages 5 et 7, n’est que momentanée.
    En effet, dans l’émotion légitime de Sa perte, d’aucuns, voire d’aucunes, en auraient supputé que la page 6 serait une feuille volante.
    Une feuille volante !
    Elle serait partie avec un coupe-papier !
    Pour se mettre à la page !
    Ou au page…
    Elle aurait décidé d’accompagner la page 3 du Sun dans sa relégation !
    Elle fricoterait avec des massicots !
    Elle parlerait même de se recycler en papier d’Arménie brûlant d’amour sa résine de benjoin dans un entrepôt Paprec pas très propre !
    Un papier Bible qui deviendrait pelure !
    Jamais !
    Et pourquoi pas du papier-tartine !
    Nous nous inscrivons en faux face à de telles allégations fallacieuses !
    Nous le crions, au cas où vous seriez quelque peu durs de la feuille, mâchonnant et machinant des qu’en-dire-t-on avec vos mines de crayon et de papier mâché !
    Non ! Non !
    Non, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette qui se soit glissée, – enfin, si !… juste l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette, mais guère plus !- entre les pages 5, 6 et 7.
    Oui, l’harmonie règne au sein de ce sain livre Saint !
    Non, cette absence n’est pas une fuite, une retraite, un lâche abandon !
    Et quand bien même, l’Honorable page 6 aurait éprouvé le besoin d’un peu de recul, et alors ? Hein ! il faut savoir tourner la page !
    Non, la confiance n’est pas écornée !
    Oui, après cet épanchement, la page 6 reviendra, cela ne fait pas un pli !
    Oui, elle sera blanchie des multiples menteries sur elle colportées par tous les plumitifs gratte-papier et pisseurs de copie tweetant et retweetant à tire-larigot sur des réseaux asociaux, et sur cette page blanche, cette immensité immaculée de la pensée de nouveau enliassée, aux côtés de ses deux Pairs impairs et passe,… on écrira en lettres capitales un nouveau serrement d’amour qu’un marque-page impavide et séreux signalera à jamais d’une pierre blanche.
    Ivre un jour, livre toujours !

  20. Durand Jean Marc dit :

    Contrairement à certaines médisances, nous tenons à préciser que la page 6 ne

    nous a pas quitté. Son absence, entre les pages 5 et 7, n’est que momentanée.

    Certains ont fait courir le bruit qu’il y aurait jalousie avec les pages

    voisines, la page n°6 n’évoquant pas les héros, la 5 mettant le couple en

    place et la page 7 zoomant sur une scène de rapprochement sexuel

    largement développée.

    Nous prenons actuellement le temps d’expliquer à cette page que la

    présentation de la façade néo gothique de l’hôtel n’a rien de déshonorant.

    C’est un extérieur de qualité, copie quasi conforme d’ un établissement de la

    côte normande avec lequel, dois je lui rappeler, nous avons un contrat

    publicitaire de longue date. Nous demandons à la page 6 de bien réfléchir aux

    conséquences d’une absence trop prolongée pouvant nuire à la compréhension

    de l’intrigue pour le lecteur moyen. La description bâclée d’un abri d’arrêt

    d’autobus ou du vestiaire d’une caserne de pompiers pourrait dévaloriser la

    qualité littéraire de l’ouvrage.

    Si , néanmoins, la résistance devait perdurer, nous pourrions accorder à la page

    6 la possibilité de faire arriver les deux tourtereaux en Ferrari, ce qui ferait

    monter de façon conséquente sa part de royalties.

    Malgré tout, l’auteure Charlotte de Comboze regretterait fort q’on supprime son

    idée, ma foi fort romantique de faire arriver ses deux héros en tandem. Elle

    tenait fort à cette image féministe d’un véhicule signifiant que l’homme pouvait

    encore avoir le courage de pédaler pour gagner l’affection de sa campagne

    plutôt que d’étaler sa fortune d’étalon cabré.

    En espérant que la page 6 ne nous fera pas trop lanterner et ne bloquera pas

    la sortie prévue en magasin du n° 6584 de la collection.

    Oscar Shit, directeur de la collection PANTIN

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