Êtes-vous resté un arbre de grand vent ?

Dès les premiers jours de l’automne, les employés communaux s’empressent de tailler les arbres à la tronçonneuse…
Bientôt, ils ne restent plus que des moignons affreusement tristes au bout des branches.
Ces arbres, nés pour offrir de généreux feuillages au grand vent, sont estropiés à vie par des « paysagistes »
Nous aussi nous sommes nés pour nous épanouir et exprimer notre créativité innée. Mais, des paysagistes bien intentionnés se chargent pareillement de nous ébrancher .
Cela commence par les parents et leurs injonctions : « Fais comme-ci pas comme ça ! », « Ne fais pas ci, ne fais pas ça ! », etc.

Et les grands-parents qui infantilisent : « Il a bobo, il fait pipi, caca, popo, dodo, gaga »   
LEt les amis : « Alors ? Tu travailles bien à l’école ? », « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » « Qu’est-ce que tu as grandi ! », « Comme tu ressembles à ton papa ! »

Exemple : Félix, 3 ans, parvient à écrire son prénom. Mais il a mis plusieurs barres au F. Réactions autour de lui : « Bravo, Félix ! Mais un F ce n’est pas comme ça, tu as mis trop de barres à ton F, il n’y en a qu’une grande et une petite, etc.

Ces bienveillants emmènent leurs enfants dans des parcs où tout est organisé, afin qu’ils puissent s’amuser en toute sécurité : toboggan, tas de sable, tourniquet, balançoire, manège, etc.
Aucun jeu n’est à imaginer, tout est prévu.
Plus tard, devenus adultes, ils iront en vacances sur des plages surveillées où à l’aventure sur des sentiers balisés…

Ainsi, aujourd’hui, les agences organisent des
« aventures sécurisées ».

Au fil des ans, d’autres paysagistes vont se charger d’élaguer l’arbre de grand vent que nous sommes :

  • L’école qui, du CP à l’université, s’empresse de nous faire quitter le monde de l’imaginaire.  
  • Les médias qui se chargent de nous formater.
  • Les politiques avec leurs programmes dont aucun ne parle d’enrichir le potentiel créatif des citoyens. 
  • L’entreprise : avec ses plans, les fiches de fonction, les règlements, le profil requis, le moule dans lequel il faut entrer de force, le statut de cadre, le benchmarking.

Puis viennent les routines

Routine temporelle

Faire les mêmes choses à la même heure : manger, se doucher, dormir, etc. Aller en vacances toujours à la même date, au même endroit.

Routine spatiale

Toujours la même place à table, dans le lit (toi à droite, moi à gauche), en réunion, devant la T.V., au parking. Même fauteuil pour lire. Disposition déterminée et définitive des meubles et des objets. Tableaux et gravures accrochés au même endroit, mêmes promenades, etc. 

Routine relationnelle 

Rencontrer les mêmes gens du même milieu social. Fréquenter les copains d’enfance, de bureaux, etc.

Routine comportementale

Mêmes activités sportives ou artistiques.Mêmes lieux de W-E et de vacances. Mêmes restaurants, mêmes plats..

Tendance à rester chez soi à s’occuper de la maison, à moins en moins à sortir, bouger.

Mêmes attitudes et gestes, mêmes blagues, même approche des enfants.  

Sans compter les cultes, les rituels, les interdits. 

Si, étonnamment, vous êtes malgré tout resté un arbre de grand vent, bravo ! Vous avez toutes les qualités pour devenir Éveilleur d’idées ®

Le prochain séminaire de certification est prévu en juillet 2019 : 4 personnes, pas plus, seront retenues après un entretien.

6 réponses

  1. Michele B.BEGUIN dit :

    Nous sommes façonnables et façonnés par l’ambiance dans laquelle on vit et certains frustrés cherchent la réalisation de leurs rêves dans leur progéniture à qui en plus on suggère d’être docile et faire plaisir à papa, maman et plus encore….
    Lors des réunions parents profs, la queue était toujours immense chez le prof de math, un peu moins en français et déserte en musique et arts plastiques, ce qui me donnait la chance du temps pour échanger avec ces profs artistiques.
    Y a qu’à, Il faut que, faire des études, aller en fac, le tertiaire n’est pas à la hauteur..mais pourquoi empêcher, retenir, bloquer ?
    il faut être fort pour ne pas suivre le mouvement, résister, et idem avec nos politiques qui ne nous disent ou montrent par les médias que ce qu’il veulent nous faire passer.
    Être fort cela ne signifie pas se révolter, mais savoir quitter ce qui ne nous convient pas, savoir dire non et stop…pour se donner la possibilité d’aller vers soi-même.
    Quand aux contes, et aussi les chansons de notre petite enfance, ils ont toujours un message subliminale, pas souvent bienfaiteur malgré les apparences…Bruno Betheleim en parle bien dans son livre « psychanalyse des contes de fées »
    Les paysagistes élaguent, coupent, veulent rendre plus fort et c’est ce que fait notre entourage pour nous, car on cherche très souvent à changer les autres plutôt que de se pencher sur soi-même ; « c’est pour ton bien » disent ils, dit-on !!
    Mais même en sachant tout ça, nous sommes nés dans un moule dont il faut difficilement s’extirper pour créer son propre jugement, sa propre vision !
    Cela est-il possible ? Nous ne sommes jamais neutre, ni blanc, nous sommes une éponge, nous jugeons, condamnons, prenons parti pour…..
    Finalement Il faudrait s’adapter et chercher son propre chemin, sa propre voie, en abandonnant ou repoussant le mental, la raison, trop souvent dans la négativité, en faisant vibrer, le plus possible, son intuition qui est la seule à nous ouvrir à notre propre et réelle créativité.
    Mais pour cela il faut oser lâcher-prise à tout ce que nous croyons au travers du regard des autres, pour réussir à s’abandonner à sa propre écoute intérieure. Tout un programme !

    • Pascal Perrat dit :

      Merci pour ce commentaire enrichissant. Ce programme de lâcher-prise me convient bien. Prudence, s’agissant des théories de Bruno Betheleim qui a culpabilisé beaucoup de mamans en affirmant que l’autisme est un trouble dont les parents peuvent être jugés responsables.
      Amicalement. Pascal

      • Michele B.Beguin dit :

        Concernant l’autisme, je suis d’accord avec vous, d’autant que cette maladie, autisme asperger, est proche de moi. Merci Pascal pour avoir pointer le doigt sur un point important.

  2. Emi dit :

    Complètement d’accord avec vous, sauf pour une chose: « l’aventurier petit garçon ou la princesse petite fille »… cette classification que l’on impose aux enfants tue aussi la créativité en les forçant à rentrer dans des moules.

    Moi, petite fille, les princesses ne m’interessaient pas. Je voulais devenir savant fou.

  3. Françoise FIZE dit :

    Bonjour
    Pouvez me donner une idée du tarif du séminaire de certification

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.