Dépoussiérer son style ®

Chaque samedi, quand le ciel le permettait, mon père nettoyait sa voiture au bord de la Marne.
Il passait une grande partie de l’après-midi à lessiver son auto avec « Omo micro-lo touti rikiki maousse costo« 
S’appliquant à bien décrasser les roues et leurs écrous.
Puis, il la rinçait à grands seaux d’eau puisée dans la rivière…

Après quoi, il essuyait la carrosserie « à la peau de chamois » pour la sécher.
Il ne lui restait plus alors qu’à faire briller les chromes des pare-chocs et des poignées de portes avec une pâte spéciale.
Pendant ce temps, ma mère, assise à l’écart sur un fauteuil pliant, tricotait…

Jamais je n’aurais soupçonné que, bien des années plus tard, j’allais, à mon tour,
passer des jours à dépoussiérer toutes sortes d’écrits : articles de presse, plaquettes, sites web, blogs, manuscrits, etc.
Les nettoyer de tout ce qui nuit à leur intérêt et lisibilité. Débarrasser leur syntaxe de ce qui l’affadit et peut la ternir. Polir certains passages, décaper les gros clichés.

À tel point que j’ai même créé un stage « Dépoussiérer son style ® »
Un concept pédagogique qui a tout de suite ravi les « écrivants » professionnels et privés. L’atavisme a parfois du bon.

Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com

1 réponse

  1. Pascal Perrat dit :

    Commentaire de Gérard Cénec :

    Ton mécano qui soignait les moteurs à l’oreille me rappelle un souvenir identique ! J’ai le privilège d’avoir encore ce spécimen de mécano dans mon quartier. Honnête, un peu bougon mais très serviable. Un jour, quand je déjeunais dans une cantine de Saint-Louis, j’étais assis à côté d’un mécano. Si tu avais entendu comment il parlait du moteur qu’il réparait ! Il en parlait presque comme d’une femme ! En tant que fils, petit-fils et arrière-petit fils de menuisier, je suis plus sensible au bois et n’aime pas beaucoup la ferraille mais je suis admiratif devant la mécanique. La lignée des menuisiers a été brisée mais avec Pascal Perrat, j’ai appris à raboter les mots !  »

    La description du lavage de voiture par ton père, est une belle petite tranche de vie, résumée en peu de mots. On dirait une photo de Doisneau…

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