765e exercice d’écriture très créative créée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter…

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51 réponses

  1. Urso dit :

    *C’est quoi ce truc, on m’a posé certainement un lapin !
    Sur Terre, il y a à peine cinq minutes, on m’a dit, va vite sur la lune, il y a une urgence, un accouchement, qui ne peut attendre.
    Je me suis super dépêché. J’arrive ici et rien, rien de rien !
    J’ai cherché, j’ai cherché, personne, aucune âme en vue, pour m’accueillir !
    Oh ! Oh ! je suis très mécontent, moi le sage homme qui suis aujourd’hui de permanence.
    Venir plus que vite sur la lune et ne pas voir d’urgence.
    L’homme était abasourdi, consterné, et s’apprêtant à prendre le chemin du retour, il entendit une drôle de voix, disant :

    – C’est moi, c’est moi qui accouche, approche fiston !
    N’aie pas peur fiston. Approche !
    C’est moi, c’est moi dame lune qui accouche et tu sais quoi, je vais accoucher d’une nouvelle planète Terre. Ouais, d’une nouvelle Terre, qui remplacera l’ancienne.

    – Je n’en reviens pas, la lune qui me parle et c’est elle qui accouche.
    Il y a quelque chose qui ne doit pas tourner rond ici-bas. Ça semble louche ce qu’elle me dit la lune.
    Cette nouvelle Terre, mais de quoi parle-t-elle ?
    Ah ! j’en aurais des choses à dire chez moi, lorsque je serai revenu dans ma belle Bourgogne natale.

    – Quoi, quoi, lui répondis-je, après un moment de surprise face à ce que m’annonce la lune.
    C’est bien toi la lune qui va accoucher d’une nouvelle Terre. J’ai vraiment du mal à le croire.
    Oh ! Oh ! pensais-je tout bas. La lune elle débloque un peu en ce moment.

    – Non, non, fiston reprit la lune, qui avait le don de lire dans les pensées, je ne suis pas encore folle !
    Mon petit qui va bientôt naître, ça sera vraiment une nouvelle, une autre Terre que celle actuelle, elle sera la T2 ou HT2 pour les puristes.
    De plus, elle poussera, grandira, très, très vite et, en quelques semaines, elle atteindra la taille de votre planète bleue.
    Ça sera une nouvelle planète où vous les humains vous pourrez tous venir, si vous le voulez bien bien sûr.
    En déménageant, quittant votre lieu d’enfance et rejoindre ce nouvel eldorado.
    Oh ! Oh ! cette invitation vise également les animaux, les mers, les montagnes ou encore les forêts … Tous, tous, la grande multitude, tous, tous, pour habiter et vivre dans une nouvelle demeure. Pour y vivre bien tranquillement.

    Tu sais, je vais te dire quelque chose qui va arriver fiston.
    Car la lune elle en sait des choses, souvent inconnues et méconnues du monde entier.
    Ça ne sera pas beau, et cela va survenir bientôt, bientôt, chez vous, dans une date très proche.
    Peut-être, dans quelques minutes, dans quelques heures ou dans quelques secondes. Ce soir ou demain matin. Il va y avoir une grande, une grande, une énorme, une gigantesque …

    – Ah ! mince, mince, continua la lune !
    Je ne comprends pas, le monsieur qui était là avec et devant moi, qui m’écoutait parler, à qui j’allais dire … Pfft, Pfft, il vient juste de disparaître. Rendu invisible, comme par miracle ou par magie.
    Je n’en connais pas du tout la raison.
    Disparu d’un coup, sans aucune trace laissée, pas de fumée, de feu, de flaque d’eau, rien.
    C’est vraiment bizarre, la disparition de ce monsieur, subitement, instantanément, imperceptiblement.
    Il était un sage homme m’avait-il dit, venu très vite pour mon accouchement.
    Oui, oui, étrange, étrange.
    Le pauvre, je ne sais pas où il est en ce moment. Il doit être très loin ou tout près, qui sait ?
    Ouais, certainement il a eu peur, il s’est angoissé, ne voulant pas savoir une triste nouvelle.
    Pour cela, il a préféré prendre les voiles !
    Il n’a pas voulu peut-être connaître la vérité.
    De cette chose, grande, grande, énorme, gigantesque, horrible, sans nom, qui va surgir, bientôt, bientôt, sur la belle planète Terre.

    Et maintenant sans ce sage homme comment vais-je faire pour accoucher.
    Allo ! Allo ! la Terre, envoyez-moi quelqu’un de toute urgence.
    Je suis en cloque moi, et je ne peux plus, je ne veux plus attendre.
    Vite, vite, envoyez-moi quelqu’un ! Faites vite !
    Vite, vite ! si vous voulez une Terre de rechange, une Terre de secours ! Une Terre de paix et de douceur !

  2. Anne Le Saux dit :

    – Maman, maman, viens vite voir. La lune va avoir un bébé !
    Surprise, je suis mon fils jusqu’à la lunette astronomique qui trône devant la fenêtre de sa chambre depuis Noël dernier.
    Effectivement, je dois me rendre à l’évidence : la lune s’est arrondie seulement d’un côté lui conférant un air pataud et une plénitude nouvelle. Sceptique, je consulte internet « lune enceinte ? ». Je découvre alors que les astronomes du monde entier s’intéressent à ce phénomène inédit.
    – Dis, maman, quel nom la lune va-t-elle donner à son bébé ?
    – Je ne sais pas. Comment aimerais-tu qu’elle l’appelle ?
    – Lunette ou Luna Park, pourquoi pas Lumignon
    – Oh oui, Lumignon c’est très joli
    – Tu crois que ce sera une fille ou un garçon ?
    – Lumignon irait bien à un garçon, tu ne trouves pas ?
    – Oui. Il va être gros le bébé. Je ne sais pas s’il existe des berceaux assez grands… Peut-être la lune va-t-elle s’équiper d’une poche ventrale comme les kangourous
    – Bonne idée, comme cela elle l’emmènera partout avec elle
    – Oui, jusqu’à ce que Lumignon puisse se déplacer tout seul. Mais alors, maman, il y aura deux lunes. Comment on va s’y retrouver ?
    – Tu as vu, dans le ciel, il y a une multitude d’étoiles. Alors il peut y avoir plusieurs lunes.
    – Ce que j’aimerais, maman, c’est que Lumignon nous éclaire la journée, les jours où il n’y a pas de soleil
    – C’est une excellente idée. Tu vas pouvoir lui dire dans ton rêve car il est l’heure d’aller au lit. Il y a école demain !

  3. Avoires dit :

    Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter…
    La Lune enceinte, c’est bien un regard d’homme, ça !
    Enceinte Séléné ? de son frère sans doute, l’imposant, le brûlant Hélios. Les incestes mythologiques sont inombrables …
    Lui, il luit, toujours là où on l’attend. Elle, elle apparaît puis disparaît tantôt au nord, tantôt au sud, basse à l’horizon, haute dans le firmament, croustillante comme un croissant, gothique en gibbeuse, dorée, orangée les soirs d’été. Elle a une garde-robe incomparable.
    Et parce qu’elle est pleine elle serait enceinte ?
    Ne dit-on pas aussi le plein soleil ? Aurait-il fait son Marcello ?
    Quoi qu’il en soit, on peut imaginer que tous les deux furent enceinte et enceint l’un de l’autre et qu’ils enfantèrent une myriade de planètes héliolunaires, où jour et nuit se confondaient entre des lervers e tdes couchers décalés et fantasques. Des planètes poétiques en somme tout à fait impropres à la vie humaine.
    Enceinte Séléné ? Ccertainement, au moins une fois, de son amant Endymon, duquel elle a eu cinquante filles, c’est du moins ce que reconte l’histoire… Un clair de lune et l’affaire fut faite. Endymon, simple mortel, a eu les faveur de la déesse brillante et lui a donné le meilleur de lui-même. Lorsqu’il se réveilla (c’était un gros dormeur), la belle était partie sur son char ailé.
    L’histoire dit aussi, qu’elle aurait été séduite par le berger Pan. En eut-elle une descendance, peut-être ? Qu’importe.
    Les astronomes devraient regarder la lune autrement.

  4. iris79 dit :

    Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter…
    Pour une fois tous les scientifiques mirent leurs connaissances en commun pour vérifier ce qu’ils avaient trouvé. Mais le doute n’était point permis. En observant avec leurs engins les plus puissants, ils virent bien un bébé lune niché dans le giron de la maman. Un petit rond blanc à l’intérieur de sa mère qui bougeait déjà beaucoup ! On surveilla de très près et les spéculations ne manquèrent pas sur la date présumée de la naissance.
    Des équipes se mirent à étudier les circonstances d’un tel événement pendant que d’autres planchaient sur le futur de cette révolution.
    La lune, elle continuait comme si de rien était. Attendre un enfant n’est pas une maladie ! Elle rayonnait encore plus fort et semblait en pleine forme !
    Mais pourquoi cette naissance ?
    On ne le comprit que lorsque le bébé lune naquit…Pendant tous ces longs mois où la lune avait pris du poids, elle avait occulté une partie de du ciel derrière elle. Et l’on découvrit à force d’observation, qu’une petite planète dont on ignorait jusqu’ici l’existence, gravitait dans le dos de la lune et la suivait dans tous ses déplacements.
    Une autre planète qui ressemblait étrangement à la Terre…Mais en nettement plus petite…On en conclut que l’enfant lune avait pour mission d’éclairer cette nouvelle planète. Les astronomes étaient fous, les scientifiques en perdaient le nord. Les spéculations les plus folles gonflaient de façon exponentielle. Alors, nous aurions un plan B après avoir tant écorché notre Terre ? Une seconde chance d’habiter ailleurs pour tout recommencer ?
    Bébé lune et petite planète grandissaient à vue d’œil et leurs beautés étaient incroyables. Tout le monde étaient éblouis. Mais bien vite, tous comprirent qu’ils seraient impossible de migrer dans l’univers pour atteindre ce qui aurait pu être un eldorado. Trop loin, trop difficile. On s’aperçut que bébé lune et petite planète se trouvaient derrière une immense arche comme un dôme transparent qui les protégeaient de toute agression.
    Les terriens ne pouvaient de la terre que les contempler. Et admirer la fragilité de leur existence et de la leur. Mesurer tout le mal qu’ils faisaient à celle qui les portaient et qu’il fallait épargner à cette autre. Chaque jour des milliers de paires d’yeux se levaient vers ces nouvelles venues dans le ciel pour se rappeler que oui, des planètes, ils n’en avaient qu’une. Et qu’elle était aussi belle que celle qu’ils admirent, si loin. Alors les hommes se mirent à enfin agir.
    La beauté pourrait-elle sauver le monde ?

  5. Françoise Rousseaux dit :

    -Bonjour Madame la Lune ! Comment allez-vous ce matin ?
    -Oh, pas très bien. Je me sens ballonnée. Regardez-moi, je suis énorme ! Je n’en peux plus ! J’ai l’impression que je vais éclater …
    – En effet, et d’ailleurs vous avez cessé de décroître, vos cycles mensuels n’existent plus, vous êtes à présent constamment en mode « pleine lune ». Cela pose d’ailleurs quelques problèmes sur la Terre.
    – Oui, eh, bien je n’y peux rien ; d’ailleurs, je vous rappelle que la plupart des problèmes que connaît la Terre, c’est à vous qu’elle les doit. Ne me rendez pas responsable de votre monumentale inconséquence !
    – …
    – Mais dites-moi, Messieurs les Astronomes, depuis que vous me scrutez de partout avec vos puissants télescopes, vous n’auriez pas une vague idée de ce qui m’arrive ? Si vous pouviez me soulager un tant soit peu , je vous en serais éternellement reconnaissante !
    – Eh bien, en fait, d’après nos observations, il y aurait bien une possibilité…
    – Mais laquelle donc ?
    – Eh bien, il semblerait que, enfin, ce n’est pas certain, mais quand même…
    – Quand même ?
    – C’est que, c’est tellement surprenant…
    – Mais par pitié, parlez ! Je veux savoir !
    – Eh bien voilà, il semblerait…bien sûr, il faudrait réaliser des examens, le mieux serait de pratiquer une échographie…
    – Une échographie ! Vous m’effrayez ! Parlez, je vous en supplie !
    – Eh bien, il semblerait que vous…que vous …soyez enceinte !
    -…
    – Madame la Lune, vous nous entendez ?
    -…
    -Madame la Lune ?
    – Enceinte ! Comment osez-vous ? Je vous rappelle que je tourbillonne autour de votre Terre depuis des temps immémoriaux ! Vous n’existiez pas que je tourbillonnais déjà ! Et là, vous venez de me dire que je suis enceinte ! Comme si j’étais une…humaine !
    – Mais Madame la Lune, toute nos observations semblent démontrer que…
    – Rien du tout ! Je ne suis pas enceinte et ne le serai jamais ! D’ailleurs, je vais me soustraire à vos observations ridicules ! Je m’en vais ! Je disparais !
    Effectivement, la lune disparut ! Alors qu’elle éclairait puissamment nos nuits, elle s’éteignit subitement . Dès lors, le ciel nocturne s’assombrit, même les étoiles ne scintillaient plus comme avant. Entre le coucher et le lever du soleil, il faisait noir, complètement noir ! On n’entendait plus hurler le moindre loup-garou . Les ténèbres régnaient jusqu’au matin.
    Et puis un beau jour, ou plutôt une nuit, une mince faucille jaune apparut dans le ciel. Peu à peu, elle grandit, clair de lune, demi-lune et finalement, pleine lune. Elle était magnifique, on avait envie de l’acclamer, mais on n’osait pas. Après quelques belles nuits argentées, elle décrut progressivement et finit par disparaître de nouveau. Nous retenions notre souffle…
    – Mais enfin, elle est revenue, non ?
    – Oui, elle avait repris ses cycles, comme si rien n’était. Au bout de quelques temps, les astronomes osèrent braquer leurs télescopes sur elle ; apparemment, elle n’était plus gonflée. Ils scrutèrent l’espace autour d’elle, mais ne trouvèrent rien.
    – Pas de bébé-lune ?
    – Eh non !
    – Par contre, il y eut de violentes tempêtes de neige partout sur la planète et certains y virent une relation de cause à effet. Mais la neige disparaissait très vite et il fut impossible de l’analyser.
    – Et à présent ?
    -A présent, rien . La plupart des humains ont oublié ce phénomène. Seuls quelques rêveurs invétérés persistent à l’évoquer. Car enfin, ce fut quand même le plus extraordinaire déni de grossesse de tous les temps !

  6. Thebault dit :

    L’univers est en expansion entre2lettres 26.07.25

    Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter.

    Depuis le temps qu’on vous le dit :
    L’univers est en constante expansion !
    Comment pensez-vous qu’elles se reproduisent, les planètes ?

    Pour une fois, on va assister à un accouchement presque en direct. Ce type d’événement se produit partout ailleurs, tout le temps, mais nous ne pouvons les voir.

    Nos moyens d’observation sont si limités que personne ne peut expliquer le mécanisme de reproduction des astres. Peut-être par des queues de comètes qui ressemblent à s’y méprendre aux spermatozoïdes, ou plus discrètement par de la poussière d’étoiles éparpillées. Autre hypothèse plus virile, les éruptions de plasma des soleils de chaque galaxie qui fertilisent tous les sujets à sa portée. L’idée d’un coït physique et d’étreintes torrides a été abandonnée devant le gigantisme des forces à mobiliser pour seulement l’imaginer.

    Mais alors, que deviennent les bébés planètes ? Tiennent-elles de leur mère patrie ou des gènes transmis par la manière dont elle a été fertilisée ? Dans le cas de la lune, que fera-t-on d’un second satellite qui risquerait de perturber nos marées et l’humeur des personnes qui y sont sensibles ?

    Si en revanche, elle ressemble davantage à mars, dont la semence aurait inséminé la lune, on pourrait imaginer voyager moins pour aller exploiter d’hypothétiques terres rares. C’est musk, la créature céleste, dont la terre a accouché il y a une cinquantaine d’années, qui va être content.

    Dire qu’un type insignifiant, dont l’histoire ne retiendra même pas le nom sur notre toute petite planète, prétend être Jupiter alors qu’il n’a même pas de descendance. Au fait, mère saturne, comment fait-on des enfants ?

  7. RENATA dit :

    Les commères célestes chuchotent , espérant être entendues :
    – » La lune est pleine , la lune est pleine !
    – on se demande bien de qui ?
    – si ça se trouve elle n’en sait rien non plus , avec toutes les visites qu’elle reçoit !
    – de toute façon ça devait lui arriver avec la vie nocturne qu’elle mène !
    – oui , elle l’a bien cherché !
    Le monde planétaire réagit à cette nouvelle :
    Mars la foudroie du regard et Jupiter est rouge de colère .
    Saturne en perd ses anneaux et Mercure chauffe pendant qu’Uranus tempête .
    Il n’y a que Vénus qui irradie de lumière , enchantée pour son amie Lune : « Enfin une heureuse nouvelle dans ce système solaire ! »
    Pendant ce temps , la terre , en silence ,
    attend la contraction lunaire .
    Terre sait que le moment est venu de voir naître le fruit de son union avec sa fidèle compagne depuis tant de millénaires .
    Une petite « Neutre » arrive , planète discrète , invisible à l’œil humain , sur laquelle animaux , végétaux et minéraux seront accueillis et pourront vivre en totale harmonie , loin de leur inhumain prédateur .
    Ils peuvent seulement écarquillés leurs yeux , leurs lunettes et autres télescopes les astronomes du monde entier . Ils n’y verront goutte .

  8. mijoroy dit :

    Depuis plusieurs nuits, la lune change de forme. Trop régulière pour être un hasard, trop silencieuse pour être naturelle. Le mystère s’épaissit. La lune semble enfler à vue d’œil. Les télescopes du monde entier captent la même image : un ventre céleste qui s’arrondit… et personne ne sait pourquoi.
    Un silence lourd règne dans les observatoires. La lune, apparemment enceinte, défie toutes les lois connues de l’astrophysique.
    “C’est comme si elle portait quelque chose.” Ces mots, prononcés par un astronome chevronné, font frissonner la communauté scientifique. Et pour cause : la lune semble bel et bien… en gestation.
    Mais ce n’est pas tout. Gustave, un poivrot, habitué des zincs de la rue de la Soif, est passé de la vinasse au pisse-mémé. Écoutez ce qu’il a découvert :
    — Les marées sont en avance de trois secondes. Et le clair de lune a pris des teintes rosées.
    J’vous dis qu’elle couve quelque chose, la belle. Un truc doux, sucré, peut-être même un peu collant.
    J’ai vu une étoile filante batifoler dans le sillage d’une comète, l’autre soir. C’était pas du flirt, c’était une baby shower..
    — Allons, Gustave, tu devrais reprendre ton litron, car là tu divagues. Tu as pris un sacré coup d’lune, lui assène le patron du bar.
    Vexé, Gustave répond du tac au tac :
    — Vous verrez, elle aura une fille. C’est pourquoi la lune s’est parée de rose, le mois dernier.
    Deux semaines plus tard, un petit satellite rose bonbon est apparu en orbite autour de la lune.
    La NASA a confirmé qu’il pleurait doucement en morse.
    Gustave, désormais en rupture de verveine, est recherché pour entretien exclusif par Libé, Le Figaro et Femme Actuelle.
    Il refuse tout net.
    — J’parle qu’aux étoiles, et à ma tisane.Sans oublier ma petite Lunabelle. Je vous enverrai des dragées car je serai le parrain.

  9. Gilaber dit :

    La Lune est enceinte !

    Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux : la Lune semblait enceinte. Prête à enfanter.

    L’ami Pierrot, lui non plus, n’en revenait pas. Il s’était rendu en Australie-Méridionale pour passer ses vacances — ou du moins, c’est ce qu’il prétendait. En réalité, il voulait se rapprocher de l’Observatoire Hess, ce promontoire idéal d’où il était possible d’admirer la Lune dans les meilleures conditions. Mais ce qu’il voyait à travers les filtres de son télescope dépassait l’entendement.

    Mais il n’était pas le seul à froncer les sourcils dans la nuit australienne. Une clameur s’élevait de la foule compacte d’astronomes amateurs et professionnels massés autour des instruments. Certains se bousculaient pour observer, d’autres chuchotaient des hypothèses insensées. Des mains tremblaient sur les molettes de mise au point.

    Colombine, elle aussi, se laissait gagner par l’effervescence. Elle tira doucement l’épaule de Pierrot :
    — S’il te plaît… tu peux me laisser regarder !
    — Attends un peu. Ce que je vois… ce que j’entends dire autour de nous… C’est peut-être… je crois même que nous venons de découvrir la véritable face cachée de la Lune. Il s’écarta finalement. Colombine colla son œil contre la lunette, et son souffle se suspendit :
    — Ce n’est pas possible…

    La Lune était d’une pâleur diaphane et palpitante, elle flottait comme un ventre de lumière presque translucide. En son centre, un noyau d’un brun orangé semblait pulser au rythme d’un cœur. Une vibration sourde et régulière, comme un battement venu d’un autre monde :
    — Ce n’est pas croyable, souffla-t-elle, les mains crispées sur la lunette. On dirait qu’elle est… enceinte ! Comment une chose pareille peut-elle être possible ?

    Pierrot, jubilant, répondit avec malice :
    — On a tellement dit que le Soleil avait rendez-vous avec la Lune, sans jamais y parvenir… mais peut-être que, lors de la dernière éclipse totale, l’invraisemblable a eu lieu !
    — Tu divagues. La Lune enceinte du Soleil ? Et puis quoi encore ?

    Mais déjà, il chantonnait :
    — Le Soleil a rendez-vous avec la Lune,
    Mais la Lune n’est pas là, et le Soleil attend…
    La Lune est là, mais le Soleil ne la voit pas…
    — Pierrot, ça suffit ! dit-elle en riant, les mains sur les oreilles.

    Partout sur la planète, les observatoires crépitaient d’activité. On passait les enregistrements au ralenti, on scrutait les photos, on tendait l’oreille dans les fréquences inaudibles à l’oreille humaine pour tenter de déceler le moindre bruit pouvant confirmer l’incroyable…

    Puis la nouvelle tomba. Officielle. Inimaginable. La Lune attendait un heureux événement…

    Des journalistes du monde entier étaient mobilisés pour suivre l’événement. Les médias s’enflammèrent. Les chaînes d’information en continu ne parlaient plus que de cela. Les débats politiques disparurent des écrans ; même les guerres semblaient s’être arrêtées pour regarder le ciel. Comme si la Terre elle-même retenait son souffle.

    Chaque nuit, des millions d’yeux scrutaient l’astre argenté. Des enfants dormaient dehors, emmitouflés dans des plaids, leurs parents leur promettant qu’ils seraient témoins d’un miracle. Les complotistes annonçaient la fin du monde, les illuminés parlaient d’une seconde Terre, les poètes chantaient la beauté du mystère.

    Les lieux de culte débordaient. L’heure de confesser ses fautes semblait avoir sonné. Des processions serpentaient les routes, des pèlerinages s’organisaient, comme si l’on s’apprêtait à assister à une seconde Genèse.

    Sur les plateaux télé, les scientifiques débattaient, diagrammes à l’appui, rappelant que la création d’un astre nécessitait un événement cosmique de type Big Bang. Les religieux rétorquaient que Dieu n’avait eu besoin que de six jours.

    Pendant ce temps, au creux de la nuit, la Lune continuait de gonfler. Son noyau devenait plus visible, plus vibrant. Une présence invisible semblait l’habiter, paisible et irrésistible.

    Colombine, blottie dans les bras de Pierrot, ne quittait pas des yeux la sphère lumineuse. Personne ne savait quand l’événement se produirait. Peut-être dans six jours, six mois, six siècles… ou jamais.

    Et puis, un soir, sans fracas ni musique, cela se produisit. Au creux d’un croissant timide, baignée par les rayons dorés du matin, une toute petite lune apparut. Sa couleur étrange, tirant sur le feu, fit murmurer que le Soleil ne pouvait être qu’un père probable.

    Il n’y eut pas de fin du monde. Pas de nouvelle planète à coloniser. Rien que cela : la Lune, désormais accompagnée d’un petit bébé Lune, gravitant à ses côtés, paisible et muet.

    Et Colombine ?

    Personne ne fut vraiment surpris, neuf mois plus tard, de la voir un soir d’équinoxe, bercer dans ses bras un tout petit Pierrot — à la peau douce comme la lumière des nuits de pleine Lune…

    • Béatrice Dassonville dit :

      Quand le sensationnel lié à une bonne nouvelle fait enfin la une sur le plan planétaire !
      Merci Gilaber pour ce conte rafraîchissant ! 🙂

  10. Sylvianne Perrat dit :

    Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter… on la savait relier aux cycles féminins. On avait constaté, sans toutefois l’expliquer, que la pleine lune provoquait les accouchements. La lune liée à la femme… peut-être. Le cycle de 28 jours. Énigme de l’univers. Mais quand toutes les femmes de la terre s’unirent pour faire la grève : plus d’enfantement ! Fini ! Plus un seul bébé ne naîtrait au son des bombes. Une pression pour arrêter les guerres. Elles hurlaient silencieusement, avec leur ventre vide, leur désir de paix. Les hommes hébétés n’y croyaient pas. Quand ils virent dans le ciel cette lune prête à enfanter, ils frémirent. Enfanter de quoi ? De qui ? Les étoiles avaient cessé de briller. Les oiseaux ne chantaient plus. Seuls les chiens hurlaient à bla mort, la nuit tombée. Un premier homme posa ses armes en pleurant. Les dirigeants se réunirent en G7, G20 et tout le bordel. Devant la force silencieuse et déterminée des femmes, ils plièrent. Genou à terre, ils rangèrent leurs joujoux de guerre.

    • Béatrice Dassonville dit :

      J’aime beaucoup l’idée que les femmes s’unissent « pour plus qu’un seul bébé naisse sous les bombes », et ainsi arrêter les guerres.
      Beaucoup ont commencé à ne plus faire d’enfant, mais elles sont seulement motivées par la peur du futur. Mais, se lever pour le défendre, pacifiquement, de manière intelligente, me semble une idée supérieurs et tout à fait réalisable…si seulement nous pouvions atteindre – collectivement – une conscience plus élevée.
      Merci Sylviane. J’aime beaucoup votre texte. 🙂

    • Gilaber dit :

      J’ai dernièrement lu l’heure des prédateurs de Giuliano Empoli. Dans ce récit, il raconte que l’heure des prédateurs a sonné et que partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée… Autrement dit, il faudra plus qu’une Lune prête à enfanter pour trouver la paix dans le monde…

    • RENATA dit :

      J’aime beaucoup votre texte Sylviane . Merci

  11. MICHEL-DENIS ROBERT dit :

    De loin, il est évident que si les astronomes du monde entier étaient d’accord sur ce fait, il fallut vérifier s’ils n’auraient pas été victimes d’une hallucination collective. Car une nouvelle question se poserait concernant un tel évènement digne de la révolution copernicienne. Celui-ci induirait une nouvelle façon d’envisager le monde et dans la suite logique une nouvelle façon pour les hommes de se comporter les uns envers les autres. Au vu et au su de ce nouveau paradigme, quelle orientation prendraient ils la guerre ou la paix ?
    Si la Lune pouvait enfanter, qu’en serait-il de la Terre et des autres planètes ?
    De près, comment cette découverte avait-elle filtré et pu être diffusée à grande échelle ?
    Comment certaines étapes concernant la diffusion d’un tel évènement d’importance mondiale avaient-elles pu être franchies sans aucun contrôle ?
    Cette question subsidiaire serait sûrement résolue, avait-elle été voulue et par quelle autorité ?
    S’agissait-il d’une utopie ou d’une dystopie issue du cerveau d’un écrivain visionnaire ?
    Sur Terre on s’aperçut que cette découverte allait poser un nombre incommensurable de questions du plus responsable au plus insouciant des hommes.
    L’important fut de s’intéresser en priorité à ce que les dits astronomes dénommaient un heureux évènement et d’y faire face dans les meilleures conditions possibles.
    Tous les scientifiques sans exception se mirent en effervescence et s’unirent dans ce but. Après le vérifications nécessaires qui furent effectuées, il faut bien le dire, dans une certaine fébrilité, il s’avéra que tous les organismes concernés se rendirent disponibles pour assurer la parturition de la compagne des terriens. La certitude étant établie quel serait le sexe du futur nouveau-né et quelles en seraient les conséquences sur Terre ? Et si c’était des jumeaux ou des triplés, voire plus !
    Comment assister la Lune pour qu’elle assume son nouveau statut de mère porteuse ?
    Depuis combien de temps était-elle enceinte et qui était le père ? Quelle serait la date de l’évènement ?
    Se pourrait-il qu’il s’agisse d’un Dieu inconnu jusqu’à présent qui aurait créé ou simplement révélé cette possibilité qui se serait endormie depuis le début de la Création ?
    C’est alors que le directeur des services de l’Aéronautique Mondiale de l’Espace mit tout le monde d’accord que la seule attitude à adopter en cette situation d’urgence fut de remettre le mot Famille à la mode afin que la Terre accueille un petit frère ou une petite soeur !
    Et s’il suffisait de décider d’un évènement pour qu’il se réalise.
    Dystopie ou utopie !

    • Gilaber dit :

      Nous sommes bien loin du célèbre cri d’André Gide dans Les Nourritures terrestres en 1927 : « Familles je vous hais », qui dénonce le repli sur soi, les bonheurs égoïstes, les « foyers clos » et les « portes refermées »…

      • Michel-Denis ROBERT dit :

        Bonjour Gilaber,
        Je n’ai pas lu Les Nourritures Terrestres. « Familles je vous hais », une expression qui fait froid dans le dos. Mon humble avis sur ce phénomène de société, c’est que les deux dernières guerres ont largement contribué à détruire ces familles indispensables pour l’épanouissement des hommes et l’équilibre de notre société.
        Amicalement !

  12. Béatrice PL dit :

    Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter, elle était plus lumineuse que jamais, portant le fruit d’on ne sait qui, mais qui la comblait. Du reste, n’est-ce pas ce qui reste caché, qui nous éblouit le plus et nous transporte au-delà de nous-même ?
    Plusieurs s’étaient demandé s’ils ne rêvaient pas, si les télescopes fonctionnaient bien, si les astronomes de la station internationale ne déliraient pas. Non ! Les mesures du télescope international du Chili corroboraient bien avec celles de la station.
    Alors, tous penauds, ils restaient figés, la théorie apprise ne correspondait plus à ce qu’ils avaient sous les yeux. L’un d’eux osa émettre l’hypothèse que les planètes et leurs satellites seraient des êtres vivants. Un tollé général le fit se rétracter.
    Pourtant, il en était convaincu désormais. Il contacta le cercle de femmes dont il avait entendu parler par sa femme, les rencontra et les questionna sur ce qu’elles ressentaient de la situation. Presque toutes étaient aussi interloquées que lui. Mais l’ancienne, celle qui avait traversé tous les stades, Vierge, Mère, Enchanteresse et Sorcière, demanda au groupe féminin de communier intérieurement avec la lune. Après un moment qui parut interminable à l’astronome, l’ancienne l’invita à entrer dans le cercle. Une voix parlait à travers elle, sans que ses lèvres ne bougent. Elle annonça que la lune allait générer un monde nouveau autour d’elle, communiant avec tout sur la terre, aidant chaque parcelle vivante à s’aligner à elle pour faire preuve d’une sagesse profonde.
    Le petit astronaute, qui ne croyait rien de tout cela, rentra chez lui, déçu. Pourtant, la nuit suivante, ses rêves lui permirent de vivre dans son corps et son être de nombreux ressentis confirmant le chemin qu’empruntait la lune et ceux qu’ils allaient tous expérimenter.
    Hésitant encore, il ne partagea pas avec ses pairs. Il choisit d’écrire et de se laisser traverser par tout ce que lui inspirait ce nouvel état d’être, auquel il venait de goûter. Ainsi naquirent des jumeaux, deux tomes liés comme les doigts de la main, enchantant les âmes qui s’autorisent à les lire.

    • Béatrice Dassonville dit :

      Merci Béatrice pour votre récit qui rejoint l’idée que l’univers est conscient. Une thérorie soutenue par d’illustres physicens tels que Grégory Matloff, Bernard Haisch, Roger Penrose (prix nobel en 2020), Philippe Guillemant dont je suis tous les travaux, etc..), où la Science rejoint la voix de l’Ancienne, des mythes et des traditions inspirées.
      J’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire. 🙂

    • Gilaber dit :

      Je suis convaincu qu’au fil des millénaires, la bêtise humaine nous a fait décrocher du contact avec l’univers… ce qui me fait dire, que quelque soit le Dieu, nous l’avons contraint à détourner le regard, pour nous laisser nous dépatouiller de nos malheurs…

  13. CATHERINE M.S dit :

    Les astronomes ont la berlue
    Mais, diantre, qu’ont-ils vu ?
    La lune grosse
    Avec comme une bosse
    Sur le dessus …
    La lune prête à enfanter
    Mais, fichtre, que s’est-il passé ?
    Quel astre a-t-elle croisé
    Duquel elle s’est entichée
    Toutefois le résultat est là
    Elle va mettre bas
    Ça y est, on a entendu crier
    Un spécimen est né
    Il a même été baptisé
    « Lunatique »
    Les astronomes sont hystériques
    Comment va-t-il évoluer
    Comment vont réagir les dieux
    S’il est capricieux
    S’il a des sautes d’humeur
    Passant du bonheur au malheur
    Trop versatile
    Sa vie ne tiendra qu’à un fil
    Seul, il est en danger

    Que faire ?
    Alors les scientifiques ont une idée
    Le faire descendre sur Terre
    Où il trouvera des compères
    De la race des girouettes
    Des pantins, des fantoches
    Des marionnettes
    Bonne pioche !
    Il y en a pléthore sur la Terre.

  14. FANNY DUMOND dit :

    Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux : la lune semblait enceinte, prête à enfanter.

    Ils avaient été alertés par un hurluberlu qui, perché à la cime de son chêne, passait ses nuits les yeux rivés à son télescope. Depuis quelques mois, il remarquait qu’elle enflait au niveau de son fondement et qu’elle n’était plus tout à fait ronde. À l’œil nu, ce phénomène ne se voyait pas et les savants, qui avaient d’autres chats à fouetter que de se pencher sur les élucubrations de ce doux dingue, poursuivirent leurs explorations de notre galaxie.

    Pourtant, quelque sept mois plus tard, ils finirent par admettre que quelque chose clochait lorsque la population, attentive, les alerta. Il était trop tard et, surtout, trop onéreux pour envoyer une expédition de cosmonautes. Chacun y allait de ses suppositions plus alarmistes les unes que les autres : l’astre de la nuit allait éclater à cause de son furoncle et notre pauvre planète disparaîtrait dans un trou noir, l’un de ses cratères ne tarderait pas à entrer en éruption et ce serait la canicule durant des siècles et des siècles.

    Une nuit qu’elle était pleine, une longue et terrible plainte se propagea dans l’espace. Elle avait perdu les eaux et la terre fut inondée de pluies acides qui détruisirent la végétation et brulèrent au troisième degré les intrépides qui avaient eu la bonne idée de coucher à la belle étoile. Ce ne furent que des cris d’épouvante et un grand sauve qui peut général.

    Le télescope Hubble découvrit 12 bébés lunes, couleur café au lait, accrochés comme des pustules à sa croûte lunaire. Peut-être était-ce une année à 13 lunes ? Les astronomes, paniqués devant la crainte qu’elle les nourrisse jusqu’à son épuisement, se décidèrent à extraire ses excroissances.

    La question de savoir qui était le géniteur ne les effleura même pas.

  15. Rose Marie Huguet dit :

    Depuis quelque temps les astronomes avaient constaté comme une forme d’excroissance sur la surface de la lune. Tout à la fois inquiets et surexcités ils pointèrent tous les télescopes de la terre sur cette anomalie ne sachant s’il fallait s’en inquiéter ou s’en réjouir.
    D’innombrables hypothèses fusèrent de tous les coins et recoins de la terre. Pour certains c’était l’apocalypse, pour d’autres une opportunité de percer de nouveaux secrets de l’univers.

    Il n’y avait pas que les astronomes qui avaient remarqué le mystérieux ballonnement de la lune. Monsieur et Madame Tout le Monde avait également constaté que celle-ci était nettement plus grosse que d’habitude, plus lumineuse.

    Les prédictions allaient bon train. Les voyants et voyantes prédisaient que la lune allait se décrocher en raison de son excroissance qui augmentait son poids et se fracasser sur la terre. D’autres y voyaient les conséquences du dérèglement climatique qui touchait l’univers. La lune mutait.
    D’ailleurs même les mers et les océans commençaient à ressentir cette mutation. Les eaux semblaient danser un rock and roll endiablé. Les marées étaient soit nulles, soit dévastatrices.

    La communauté scientifique tenta de calmer les terriens. Certes, c’était totalement inédit, mais tout à fait possible. La lune allait donner naissance à un nouvel élément. En la scrutant depuis plusieurs mois déjà, les astronomes avaient pu constater que dans ce ballonnement quelque chose bougeait. Ils avaient détecté un liquide bouillonnant et un objet qu’ils n’ont pu identifier qui se déplaçait dans ce liquide.

    Puis arriva le jour tant attendu. Le ballonnement devenait presque translucide. Des fumeroles s’échappaient. Le terriens, le nez en l’air, retenaient leur souffle en assistant à un événement interplanétaire. Même les mers et océans s’étaient figés, plus une vague, rien.
    Brutalement une énorme explosion fit vibrer la terre, suivie d’un immense panache de fumée qui obscurcit tout le ciel. De plus petites explosions se firent entendre pendant quelques minutes, puis le calme. La fumée devenait de plus en plus intense.

    Les experts de leur côté, malgré leurs savants appareils, ne voyaient rien, ne savaient rien. Ils constatèrent seulement des fragments non identifiés se dirigeant vers la terre.

    Le lendemain, une intense et insupportable odeur se propagea sur la terre. Chacun tenta de s’en prémunir comme il pouvait. Les terriens furent pris de vomissements, certains s’évanouirent. C’était l’horreur.
    La fumée étant moins intense, les astronomes purent observer la lune. Ce qu’ils découvrirent les laissa sans voix. Un communiqué de presse fut rédigé.

    Après une analyse approfondie de l’ensemble des éléments enregistrés par nos appareils, nous sommes en mesure de certifier que la lune a été victime d’un parasite qui s’est propagé provoquant un gonflement de ses entrailles. L’infection a eu pour conséquence une augmentation des gaz. La pression étant telle, la lune n’a eu d’autre solution que de lâcher une série de pets retentissants et malodorants expulsant ainsi le parasite.
    Dernière information, la lune a bien accouché. Le petit objet non identifié n’est autre qu’une petite souris que nous avons prénommée Lunagazé.

  16. 🐻 Luron'Ours dit :

    765/PRESERVE HÂTIFS.
    Les avis étaient partagés, devrait-on s’en réjouir ou s’en affliger ? Les uns se frottaient les mains après les yeux. Ce serait un nouveau terrain de jeu, un marché fructueux ! Moins astrologues, en craignant un flop médiatique, les autres réservaient l’information : n’allait-elle pas accoucher d’une souris ? Expectatifs, ils étaient comme deux marchands de chaussures ayant rencontré une peuplade au pieds nus. Le premier s’était dit qu’il n’y avait rien à faire avec ces gens-là, l’autre avait tout de suite affrêté un bateau rempli de souliers. Au bout du télescope, la lune faisait risette, je vous ai bien eu« s’il n’y avait de choses rondes en ce monde, ou metriez-vous les mains pauvre humain» ? Ainsi narquoisait-elle. La parturiente jouait entre l’être et le paraître, dans un flou artistique. Bien rousse, cette nuit, accrochée au coin d’une cheminée. Un chat noir à l’affût jetait son ombre, moustaches, oreilles et queues dressées…🐻

  17. Antonio dit :

    La lune faisait la une de tous les journaux qui tentaient de faire la lumière sur ce phénomène extraordinaire sans précédent. L’un titrait : « Un premier ‘luneteau’ va voir le jour ». Un autre : « Un petit gars pour la lune, un dégât de géant pour l’humanité ». Mais, au café de l’Observatoire, chacun a son avis sur le sujet autour du comptoir.

    — C’est pas trop tôt, dit Robert avec son petit air narquois.

    — Comment ça ? s’étonne Jean-Pierre qui s’attend encore à une vanne de son coéquipier flanker au club de rugby du village.

    — Depuis le temps que l’homme est dans la lune, il aura mis le temps à réussir son coup, lâche-t-il en gloussant de satisfaction.

    — Moi avec ma femme, on a attendu sept ans avant un coup du destin, intervient Michel, qui semble se mirer dans sa suze.

    — On peut appeler ça un coup du destin, si on veut, Michel, réplique avec ironie Pierrot, le patron du bistrot, moi j’appelle ça un coup de Trafalgar de son professeur d’anglais. Il ne s’est pas contenté de lui fourrer sa langue dont elle ne pipe toujours pas un mot, haha !

    — Ne recommence pas avec ça, soupire l’intéressé avant de vider son verre d’un trait, comme pour chasser de vieux démons.

    — Mon pauvre Michel, s’apitoie alors Robert sur le pauvre homme. On ne compte plus tous ceux qui se sont mis en orbite sur la lune de ta femme pour tenter de lui faire un gosse sur sa face cachée. Dis-toi que c’était pour la bonne cause, comme si la Royal Air Force avait débarqué sur la plage de ta Normande pour la libérer la femme par la mère. Ressers-lui une suze, Pierrot, j’ai l’impression qu’il est à marée basse.

    — Où tu vas chercher tout ça ? s’étonne encore Jean-Pierre. N’empêche que ça va être impressionnant de voir ce rejeton tourner autour de la lune.

    — T’emballe pas, Jipé, l’arrête Robert, il ne faut pas lire que les titres des canards. L’article dit qu’il ne sortira pas avant sept millions d’années.

    — Ça m’avait aussi paru une éternité ces mois de grossesse.

    Tout le monde regarde Michel, perdu dans sa suze, quelque part dans la lune.

  18. Nouchka dit :

    « Les astronomes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter… »
    Après avoir lu ce gros titre de journal en revenant d’une promenade digestive, je m’installais, par cette douce nuit d’été, sur ma chaise longue favorite, le nez vers le ciel.
    C’est captivant de regarder en direction de l’univers. Je ne connais du ciel que la Petite Ourse et l’Etoile du Berger mais ce spectacle de douceur, de profondeur, de scintillements divers, fascine.
    Le ciel dégagé me laisse entrevoir la silhouette du clocher effilé qui se découpe à peine sur le ciel. Une lune gibbeuse au trois quart pleine, arrondie comme par une bosse, progresse lentement dans sa course. Quant au hasard de son avancée, elle frôle le clocher, la vision est effectivement, celle d’un ventre prêt à enfanter. L’effet optique de courte durée est étonnant.
    Me revient alors une information plus ancienne sur l’apparition d’une mini-lune, l’astéroïde 2024 PT5 qui, pendant près de deux mois avait été capturée par la gravité terrestre. Je rêve alors de cet enfant de la lune qui aurait pris son indépendance rapidement pour rejoindre son orbite autour du soleil.
    Me reviennent également des souvenirs de voyages dans l’hémisphère sud où j’avais été surprise de constater que la lune ne semblait pas avoir la même position que dans mon ciel habituel. C’était renversant !
    Cette vie sidérale reste l’un des mystères qui nous laisse aussi fragile que nos lointains ancêtres qui craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête…

  19. Jean Marc Durand dit :

    Les astronautes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune semblait enceinte. Prête à enfanter du croissant un ptit café au lait ! Ben tiens !

    Pour les vulcanologues, ce n’était guère mieux, ils attendaient, ébahis la sortie annoncée du magma des beaux monstres de notre préhistoire, les iguatosaures, tricéranodons, rhododindons, et autres dinostores vénichiens.

    Les océanographes laissèrent remonter à la surface l’idée proposée. Une recrudescence des bancs de baleines bleus, les fameuses baleines aux yeux bleus, les bêtes comme on en voyait peu, sauf chez Prévert, une baleine qui bouffait les cons de pêcheurs industriels. Et tant pis pour les veuves pleurant sur les falaises, d’où l’érosion galopante de ces dernières.

    On n’aura même pas le temps d’évoquer le sort des astrologues tentant d’éviter en retour de boomerang, des planètes invisibles, non cartographiées et pleines d’envahisseurs couleur de l’arc en ciel leur balançant de foutues flèches.

    Et tout ça parce que l’IA, passé en boîte automatique supervisait tous les réseaux de ces sots de chiots humains.

    Le foutoir s’avérait monumental, sauf qu’à part les monuments, ces souvenirs à oublier, parce qu’il y en aurait bientôt de nouveaux à vivre, avant de songer à les oublier, l’homme allait ramer encore un peu plus au-dessus de la surface.

    Effectivement, le mental, ce n’était pas le fort du troupeau.

    • 🐭 Souris verte dit :

      Et à la page : les blogosaures à la mine de plomb. 😁

    • Béatrice Dassonville dit :

      Sous la plume féconde et débridée de Jean-Marc, nous découvrons un bestiaire des plus inattendu : iguatosaures, tricéranodons, rhododindons, et autres dinostores vénichiens.

      Et je ne parle pas des baleines aux yeux bleus. 😀

  20. Nadine de Bernardy dit :

    Le petit monde de l’astronomie était en effervescence.
    Vous avez vu, on dirait bien que…
    Ce n’est pas possible, elle aurait donc…
    Il va falloir observer cela de plus près.
    Comment se fait-il que nous n’ayons rien remarqué ?
    Après vérifications, observations poussées, il fallut l’admettre, la lune était bien plus pleine que d’habitude, chacun supputait sur le phénomène.
    La lune, elle, était furieuse, encore deux jours et demi avant de pouvoir se débarrasser de ce fardeau non désiré, souvenir honteux d’une nuit où elle était rousse.
    Une équinoxe aux quotients historiques se préparait, les filles se pressaient pour venir au monde, les loups hurlaient langoureusement. Enivrée par son pouvoir, madame la lune s’était un tantinet laissée aller dans les bras d’un petit satellite plein de charme. Ils avaient vécu un moment de vibrations intenses dont elle était sortie légèrement chiffonnée et plus brillante que jamais.
    Et voilà que quatre semaines plus tard elle allait subir les affres de l’enfantement qu’elle savait douloureuses, se demandant la forme que prendrait sa progéniture.
    Quand le grand jour arriva, le monde entier avait les yeux rivés au ciel, les astronomes n’en pouvaient plus d’attendre. On était en novembre, le ciel était tellement bas qu’ils ne purent, dans aucun pays, voir ce qui se passait derrière ce paravent protégeant l’intimité de l’évènement.
    La lune mit ainsi au monde des gémeaux qui la firent aussitôt fondre de bonheur, oublier ses griefs. Deux magnifiques satellunes qui vagissaient déjà, affamés.
    Les nuages s’effacèrent, les curieux soupirèrent de déception.
    La jeune mère avait retrouvé sa silhouette habituelle. Sans tarder elle confia les petits à la Grande Ourse afin de poursuivre son cycle en toute quiétude.

  21. camomille dit :

    Elle ne semblait pas, elle ÉTAIT enceinte !
    Et ça devait arriver…
    A force de roucouler tous les deux et de se faire l’amour avec les yeux…
    Car oui ! La lune a toujours été consentante. Il se dit même que c’est elle qui l’aguichait sans ambages.
    Au début, il la contemplait sans oser lui parler et ça la faisait vibrer.
    Ce fut un coup de foudre et très vite elle l’encouragea en lui envoyant des signes mystiques que lui seul savait déchiffrer.
    Leurs échanges étaient ardents pour ne pas dire torrides.
    Alors oui ! Ils se faisaient l’amour à chacune de leurs connections et le ciel se transformait en feu d’artifice.
    Cependant, chez les lunes la gestation est lente, très très lente.
    C’est la raison pour laquelle les astronomes ne se sont pas rendu compte tout de suite qu’elle était enceinte, d’autant plus qu’entre-temps ils mouraient. Mais à présent, la grossesse arrive à terme.
    La lune est prête à accoucher. Elle est énorme !
    Seul petit bémol, Paul Verlaine n’est plus, et la lune va élever le fruit de leurs amours en solo.
    Elle pourra lire et relire à l’enfant les sublimes poèmes de son papa « clair de lune » ou « la lune blanche » inspirés de leurs amours.

    Pendant ce temps, branle-bas de combat chez les astronomes du monde entier.
    Ils sont en alerte.
    La lune est tellement grosse qu’ils ont peur qu’elle explose ?

    Bon… Le papa étant mort en 1896, cette histoire peut durer encore longtemps.
    Y a qu’à attendre !

  22. Béatrice Dassonville dit :

    Enceinte jusqu’aux yeux, dans tous les sens du terme !

    Sa face souriante et ses jolies rondeurs avaient de tout temps suscité beaucoup d’émoi. Muse jusque-là des poètes, troubadours et conteurs, elle l’était devenue aussi de l’aventure spatiale. Elle ne comptait plus le nombre de satellites, de sondes et de modules d’exploration qui tournaient autour d’elle, l’encerclaient, la cernaient de toutes parts, comme une enceinte.

    Elle était pour la science une source d’inspiration, une énigme à cartographier pour connaître la nature de son sol et ses ressources en eau, à des fins d’atterrissage, et plus encore : à des missions habitées. À terme, elle pourrait être une base de lancement vers d’autres planètes beaucoup plus lointaines.

    Cela aurait pu ressembler à un siège et être mal vécu, mais ce n’était pas le cas. Elle savait qu’elle ne serait la propriété d’aucune nation, mais considérée comme patrimoine de l’humanité. D’où lui venait une telle assurance ? Les lunes ont leur secret, je ne peux vous en dire davantage. C’est en tout cas, ce que chuchotent les vagues, dans le flux et reflux que ce bel astre impulse aux marées.

    La nuit, sur la surface des eaux, se reflète son image, aux joues et aux hanches pleines. Elle est enceinte, non pas encerclée, mais adulée. Et porteuse, en son sein, d’un si joli projet.

  23. 🐭 Souris verte dit :

    «765/ALLONS BON !
    Voilà pas mieux ! Les astronautes du monde entier n’en croyaient pas leurs yeux, la lune avait perdu sa taille fine de croissant et s’arrondissait de jour en jour. Elle affichait un petit sourire de satisfaction qui ne laissait pas de doute sur l’origine de son obésité : assurément elle était enceinte. Elle se bidonne la friponne ! Et elle n’a pas fini de nous en faire voir !
    Depuis le temps qu’elle esquivait ses rendez-vous avec le soleil ! Il a dû la prendre par surprise. Ça ne s’appelle pas ?
    Enfin, ça ne fait rien, la pilule est difficile a avaler et je me demande bien ce qui va sortir de tout ça !? Il y a fort à parier que cet événement va donner lieu à diatribes sans fin… Ça va encore faire couler de l’encre cette affaire-la.
    On attend demain pour en savoir davantage.
    Une🐭 qui se marre !

    • 🐭 Souris verte dit :

      🥴 OUPS ! Il manque : ça ne s’ appelle pas faire un enfant dans le dos ?

      C’est dommage… Ça change tout !!😁

      • Béatrice Dassonville dit :

        Dans le ciel de souris verte, on est pas surpris d’y découvrir un soleil un peu coquin et une lune friponne 😀

        • 🐭 Souris verte dit :

          C’est plutôt rassurant pour lorsque nous y serons ! Merci Béatrice pour cette belle perspective.

          • Christine KOPPITZ dit :

            On était en 2025.
            La Terre suffoquait sous ses contradictions : progrès fulgurants, mais solitude immense. Connexions partout, mais regards fuyants.
            Et voilà que notre vieille Lune, silencieuse confidente des amants et des insomnies, se gonflait d’une lumière inconnue.

            Les analyses ne donnaient rien. Aucun élément chimique nouveau. Aucun signal radio.
            Juste… une sensation.
            Comme une attente. Une promesse.

            Puis, une nuit sans vent, sans bruit, la Lune s’ouvrit — doucement, comme un fruit mûr
            et laissa tomber, très lentement, une pluie de poussière d’argent.
            Invisible aux machines. Mais ressentie, partout.
            Elle ne tomba ni sur les toits, ni dans les océans.
            Elle tomba en nous.
            Dès le lendemain, quelque chose changea.
            Rien de spectaculaire : pas de miracle, pas de révolution.
            Mais dans les métros, on vit des inconnus se sourire.
            Des enfants poser des questions et des adultes vraiment y répondre.
            Des gens fatigués retrouver un peu de lumière au fond du regard.
            Les rêveurs dirent que la Lune venait de nous rappeler d’où nous venions :
            du silence, de la poussière, d’un souffle.
            Et que son enfant, c’était une mémoire…
            celle d’une humanité plus douce,
            qui sait que le futur ne se construit pas avec des machines,
            mais avec des mains, un cœur, et un peu de ciel dans les yeux.

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