12 réponses

  1. mijoroy dit :

    C’est l’histoire d’une Maman-Nuage. Elle flotte doucement dans le ciel, toute heureuse. Elle vient d’avoir un bébé : une toute petite gouttelette, brillante comme une perle.
    Mais âgée de quelques jours, la petite regarde en bas avec envie :
    — C’est comment, là-dessous ? Là où vont mes grandes sœurs ?
    Sa maman s’inquiète.
    — Tu es encore toute légère… Que ferais-tu si le vent te secouait ? La terre est devenue trop dure pour accueillir ta chute. Tes cousins du pôle nord sont encore en vacances. Tu pourrais te transformer en grêlon et jamais je ne te reverrai.
    La petite gouttelette n’a peur de rien, et ignore les mises en garde de Maman-Nuage. Elle veut entendre le cui-cui des oiseaux, le glouglou des rivières, approcher ces taches de couleurs qu’on appelle des fleurs, sentir ses cousins et cousines : les vents et les brises lui chatouiller ses joues de nuage.
    C’est décidé, cette nuit, elle se cachera dans le baluchon de sa grande sœur, et hop, elle partira découvrir se qui se cache sous les nuages.
    Le voyage est long. La gouttelette descend, tourbillonne, joue à saute-mouton puis glisse sur le toboggan Arc-en-ciel. Soudain, elle a froid. La vitesse s’accélère. Elle a peur. En traversant un nuage très sombre, elle voit une famille Eclair se déchaîner en zébrant le ciel de zig-zags lumineux. Elle aperçoit ses cousins de l’Arctique. Ils galopent vite vers elle. Comment faire pour les éviter ? se dit-elle. Sa Maman-Nuage lui manque. Qui va la protéger ? Elle n’a pas su comme ses grandes sœurs absorber l’eau du nuage noir pour descendre plus vite. La petite gouttelette pleure et pleure encore. Elle a la surprise de constater que ses pleurs la font descendre plus vite. Le vent siffle dans ses oreilles. Enfin, elle voit se qui se cache sous les nuages. Des toits de maisons, ses grandes sœurs jouent une jolie musique sur les tuiles et les ardoises. Mais elle, si légère continue de descendre, rencontre un escargot. Il est rigolo avec ses petites cornes. C’est curieux, il porte sa maison sur son dos, remarque la petite gouttelette. Elle rebondit sur une feuille d’herbe et atterri sur le pétale doux d’un coquelicot. Il fait nuit. Épuisée, elle s’endort.
    Au matin, un bzzz, la réveille. Il fait plus chaud. Elle se laisse bercer par le soleil, quand un petit garçon vient cueillir le coquelicot pour sa maman :
    ─ Tient, maman, ça sent la pluie et…les câlins du ciel.
    Mais alors, la petite gouttelette va plus revoir sa Maman-nuage ?
    ─ Ça mon bichon, c’est l’histoire de demain. Maintenant, tu fermes tes paupières et tu retrouves tes rêves dans ton oreiller. Dit la maman de Lucas, juste avant d’éteindre la lumière.

  2. 🐻 Luron'Ours dit :

    ARROSOIR et PERSIL
    Maman nuage était déjà descendue sur terre sous forme de glaçon, papa lui aussi : une pluie fine. Le nouveau-né, une gouttelette, déjà aventureuse. Attends d’être au-dessus de la mer, à chacun son élément, là, on sait ce que l’on veut dire. Seul, que crois-tu ? Qui t’ espère ? Une goutte de rosée perle sur la rose, les prés le matin sont couverts de brume, le canon déverse son fil dans le lavoir. Mère nuage arrondit son ventre. Père est prêt d’éclater. Le supplice de la goutte d’eau un floc régulier, un goutte-à-goutte, soit. Parlez-moi de la cascade de Sillans. Louez-moi en allemand celle proche de triberg, en Forêt noire, belle en soi… Mais toi, seulette, ton énergie n’intéresse pas les humains, à peine te voilà déjà évaporé, il est

  3. Kyoto dit :

    – Explique-moi pourquoi tu as engendré cette minuscule gouttelette ? Elle n’est pas digne de notre famille ! Elle va être totalement inutile ! s’écrie Papa-Nuage, humilié par cette naissance microscopique.
    – Ne sois pas si dur ! Approche et regarde comme elle est belle !
    – Il me faudrait un microscope pour bien la voir ! Et elle ne peut pas être belle vu la taille ! Même un nimbus ne voudrait pas d’elle !
    – Tu vas finir par me faire pleuvoir, se lamente Maman-Nuage !
    – Je t’en prie ! Pas de chantage !
    – Ouvre les yeux ! Sa rotondité est parfaite ! Et son éclat irisé ! On dirait une Perle !
    Papa-Nuage s’incline enfin sur le couffin ouaté.
    – En plus, elle est vive et sans nul doute, intelligente, affirme la fière Maman-Nuage.
    – J’admets mon erreur. Ferait-elle un beau grêlon ? Eh ! Les filles ! Venez voir votre sœur !
    Des wow, cool, super, génial… fusent.
    Devant cet engouement, la petite dernière veut déjà rejoindre ses sœurs. Maman-Nuage s’inquiète. Elle est si petite, pense-t-elle.
    – Regardez ! s’exclame Papa-Nuage, regardez comme elle a déjà grossi !
    – Oh ! En effet ! Et tout en harmonie, précise Maman-Gâteau.
    – Sûr ! Elle sera célèbre, rajoute Papa-Gâteau.
    Les sœurs dépitées par l’attitude exagérée des parents, sans doute aussi un peu jalouses, décident de quitter le joug familial.
    – Qu’elle devienne le grêlon le plus gros de tous les temps, hurlent-elles tout en arrosant
    doucettement un champ haletant sous les rayons brûlant de l’astre du jour.
    Pendant ce temps, Papa et Maman Nuages, continuèrent de s’aimer…

    FLASH SPECIAL :
    Une impressionnante et dévastatrice averse de grêle a choqué nombre d’habitants.
    Des grêlons gros comme une balle de ping-pong, disent les uns.
    Des grêlons gros comme une balle de tennis, disent les autres.
    Comme un pamplemousse, surenchérit Monsieur Le Maire.
    Un diamètre de 20 centimètres, assure le cantonnier.
    Un record ?
    En direct de Saint-Léger-Lagresle.

  4. . dit :

    Maman nuage s’inquiète. La petite dernière veut déjà rejoindre ses soeurs, leur destin étant lié. Mais Cheveux d’Ange n’est pas tranquille. Sa petite risque de se perdre dans l’immensité. Le temps n’est plus celui du septième ciel. Depuis des décennies les temps ont changé.
    – Tu veux les rejoindre mais on dit sur terre que le réchauffement climatique sévit.
    – Sévit, sévit ! C’est vite dit, répondit Perle !
    – Il fait trop chaud.
    – Bien sûr, c’est déjà l’été. C’est normal, il fait chaud.
    – Imagine ! Si tu tombais sur un barbecue, tu pourrais finir grillée comme une saucisse.
    – Ne t’inquiète pas maman, je saurai me déporter le moment venu. Par temps de brouillard, ce serait différent, mais là, par temps clair, pas de soucis.
    – Tu es trop petite, toute seule, tu vas te perdre.
    – Mais non, je saurai sentir le vent.
    – Le vent t’emportera.
    – Je sais quand il y a du vent dans les voiles. Je regarde la couleur des embruns, quand ils connaissent leur destination. je les suivrais.
    – Tu me fais peur avec tes idées de voyage.
    – Ne t’en fais pas. Ne sommes-nous pas prévues pour lutter contre vents et marées ?
    – Arrête de rêver, tu es encore dans les nuages. Quand il va revenir, tu vas te faire gronder par ton père.
    – Mais pourquoi ? Lui, il est libre comme l’air. Il est parti jouer au cumulus avec son copain Cirrus.
    Perle impatiente avait envie de brûler les étapes. Je vais attendre demain et je me mêlerai à la rosée du matin. Ni vue ni connue.
    – Perle retrouverait ses soeurs dans l’immensité verdoyante dont les humains disent que c’est l’enfer sur terre.
    – Justement, l’enfer sur terre mérite d’être adouci.
    – Une goutte d’eau dans l’océan, tu vas te noyer.
    Comment la mama à la chevelure d’ange pourrait retenir sa petite Perle ? Elle ne pouvait s’y résoudre. Une larme coula. Ainsi va la vie, se dit-elle résignée.
    – Et toi, que vas-tu faire ?
    – Moi, j’attends 22 heures et je descends en trombe sur le match de rugby, histoire de brouiller les cartes pour m’amuser un peu.

  5. 🐭 Souris verte dit :

    Maman-Nuage a donné naissance à une minuscule gouttelette. Maman-nuage s’inquiète. La petite dernière veut déjà rejoindre ses sœurs. On dit que sur terre… je cherche vainement l’endroit ou elle accouche car ici ce sont des gouttes de sueur qui coulent. On pleure l’eau, l’homme est comme les fleurs : cuit, avance penché pour économiser ses forces. Alors arrête de pleurnicher, décoince un peu et fais nous une belle crise de larmes ça nous fera du bien et te soulagera… C’est bien connu le malheur des uns fait le bonheur des autres. 😰🐭

  6. Antonio dit :

    Maman-Nuage a donné naissance à une minuscule gouttelette. Maman-nuage s’inquiète. La petite dernière veut déjà rejoindre ses sœurs.

    On dit que sur terre des gueules béantes les ont engouffrées sans qu’elles aient pu assouvir leur soif de vie, en s’amourachant d’une belle plante pour se fixer avec son carbone au soleil. Maman-Nuage aime à revoir les photosynthèses de l’album de famille qu’elle a prise de ces premières ondées.

    C’était il y a si longtemps, à des années-lumière. Oh, comme elle regrette ce temps où chaque dispute virait à l’orage. Elle pleurait pour un rien, mais cela lui faisait du bien. Ne rien garder pour elle, c’est ce que lui disait toujours sa grand-mère. De ses émotions, ses tristesses passagères, ses éclats de colère, se nourrissait une végétation verdoyante et luxuriante qui, à la lumière d’un soleil radieux, réfléchissait un vert d’une espérance qui lui remplissait le cœur. Des jeux à saute-mouton aux ébats en « cubulto-nimbus », elle se gonflait de désir et, le soir venu, elle accouchait de ces pluies fines d’été qui forment de magnifiques arcs-en-ciel.

    C’était il y a si longtemps, à des années-lumière. Aujourd’hui, le soleil ne rit plus, il est devenu sévère. Les nuages ont déserté et la terre est devenue sèche et amère, sans la moindre vague, maintenant une vie fragile sans eau… sans elles, ses gouttelettes que maman-Nuage peine à faire naître.

    Elle observe ces gueules béantes et terrifiantes sur son nuage. Elle s’inquiète. La petite dernière veut déjà rejoindre ses sœurs. Si seulement elles avaient rejoint la nappe phréatique pour une vie future meilleure. Mais cela fait longtemps qu’elle n’a pas de nouvelles, que son album-photos reste vide. Elles se sont comme évaporées. Si seulement elle pouvait pleurer, comme autrefois. Pour un rien. Là, c’est plus grave, dramatique, son ventre gronde, mais rien ne vient.

    Et ce soleil qui ne rit plus, il mord comme un chien enragé cette terre aux plaies ouvertes qui agonise. Elle a soif, elle a faim. Seulement le ventre de Maman-Nuage gronde, mais rien ne vient.

    • Béatrice Dassonville dit :

      De luxuriantes idées, comme toujours !

      . Les photosynthèses de l’album
      . ébats en cubulto-nimbus
      . un soleil qui ne rit plus.

      Merci Antonio 🙂

  7. Rebelle !

    Après une énième incarnation terrestre, Gouttelette remontait sous forme de vapeur d’eau vers sa maison d’origine, celle qu’on appelle « Maman-nuage ».

    Ses sœurs applaudirent son retour et la regardaient comme une héroïne. Elles allaient l’interroger sur ce qui se disait sur Terre, mais Maman-nuage intervint sèchement pour les faire taire : « Voyez dans quel état nous revient une nouvelle fois Gouttelette ! Elle a besoin de repos ».

    Mais Gouttelette ne l’entendait pas ainsi. C’était une guerrière. Elle l’était devenue depuis que la foudre avait croisé sa descente, lors de son premier voyage sur terre. Si bien que la digue, dans laquelle elle avait eu le malheur de chuter, avait fini par céder quelque temps après. Juste le temps qu’il avait fallu à Gouttelette pour électriser — par ses discours enflammés — ses sœurs prisonnières.

    Gouttelette se sentait fille de la foudre. Rester dans les jupons d’une Maman-nuage inquiète, hyper protectrice, lui donnait envie de repartir aussitôt, quel que soit le nouveau périple qui l’attendait. Elle était toujours pressée de rejoindre ses sœurs pour les engager à la révolte afin de ne pas vivre dans les — larmes retenues — d’une Maman-nuage qui assurait ainsi la pérennité de son existence.

    Sa Maman-nuage se complaisait dans une certaine ouateur pour ne pas se dissoudre tout entière dans l’expérience. Et Gouttelette s’employait à lui arracher une larme qui lui permettrait de revenir sur terre.

    Certes, elle n’arriverait jamais, à elle seule, à faire refleurir un désert, à remplir un puits asséché, ou la cruche de l’homme assoiffé. Elle voulait juste exister… se sentir vivante… palper du nouveau. Ce que les Maman-nuage ne souhaitent pas toujours, car elles ne se définissent que dans ce rôle, et ne se projettent dans aucun autre. Alors que certaines s’invitent dans le Voyage, sous ses formes multiples, afin d’acquérir assez de force pour surfer sur le dos des vagues dans de vastes océans. Et devenir océan.

    C’était là, précisément, le rêve de Gouttelette.

  8. camomille dit :

    On dit que sur terre faut faire gaffe !
    La terre est de plus en plus occupée par des collectionneurs de gouttelettes.
    Parait que l’eau étant devenue rare donc précieuse, toute gouttelette est traquée puis négociée à prix d’or.
    Parait aussi qu’un musée de l’eau est en construction.
    Ce sera comme une prison dans laquelle on enfermera toute gouttelette intrépide.
    Les Humains paieront pour venir admirer ces malheureuses survivantes. Comme dans un zoo quoi !
    Maman-Nuage s’inquiète sérieusement et essaie de retenir la petite dernière.
    En vain !
    La petite rebelle est partie…
    Maman-Nuage pleure, et une nouvelle minuscule gouttelette naît…

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