À 48 ans, une découverte a changé ma vie. J’ai compris que j’étais dyslexique. Jusque-là, je me croyais idiot.
Il faut dire que je n’avais pas dépassé l’école primaire. Jamais fréquenté un collège, jamais obtenu un diplôme.
Apprendre que si je commettais beaucoup de faute d’orthographe, déformais les mots ou ne comprenais rien entre les volts et les watts, c’était parce que j’étais dyslexique, m’a délivré de tout sentiment de culpabilité.
J’étais enfin innocenté.
On accepte que les gauchers écrivent de la main gauche, pourquoi ne pas accepter ceux qui raisonnent gauchement ?
Aujourd’hui, j’écris comme ça me plaît. Si je dois parler devant un public, j’annonce illico que je suis dyslexique. Que je suis un vrai autodidacte, corrompu par aucun diplôme, que je vais parfois me prendre les pieds dans un mot, mais qu’ils vont être surpris par ce qu’un dyslexique peut leur apporter.
Donnez-vous la permission d’être dyslexique
Avouez-le, dites-le, ne le cachez pas. Si une personne claudique on l’accepte. On ne pense qu’elle manque d’intelligence. Pareillement si elle est gauchère, tatouée ou porte une cicatrice.
Tu es mauvais en orthographe, tu inverses les syllabes dans les mots, et alors ?
Regarde autour de toi, les publicités, les journalistes, les politiques, les médias, ils font de plus en plus de fautes, ils ont de moins en moins de vocabulaire, et pourtant ils ne sont pas dyslexiques. Ils ont même souvent fait des études supérieures…
Alors fais-toi confiance, permets-toi d’être dyslexique, donne-toi la permission. Tu seras bien plus heureux et la confiance en toi viendra de plus en plus.
Si comme moi, tu entends les mots autrement, sois fiers de toi, assume. Dis-toi bien qu’il n’y a pas sur terre un individu qui est normal, la normalité n’existe pas. Tout le monde a un défaut, une fêlure, nous sommes tous des ébréchés psycho-pas-logiques.
Avouer qu’on est dyslexique peut être délicat, mais c’est importante pour être compris et obtenir le soutien dont on a besoin. Quelques conseils pour aborder ce sujet :
Choisis le bon moment : Trouve le moment approprié pour en parler, quand tu te sens à l’aise et si la personne à qui tu t’adresses est disponible pour écouter.
Sois simple : Explique simplement tes difficultés avec la lecture et l’écriture.
Partage tes expériences : Parle de tes défis spécifiques et de la manière dont tu les surmontes. Aide les autres à te comprendre.
Demande du soutien : N’hésite pas à demander de l’aide. Par exemple, tu peux, par exemple demander à une connaissance de te relire, ou te procurer des outils spécifiques pour t’aider.
Sois positif : Mets en avant tes forces et tes réussites. La dyslexie ne définit pas qui tu es, c’est une particularité, pas une faiblesse. Beaucoup de dyslexiques ont accompli de grandes choses. Ils sont même recherchés pour leur imagination et leur créativité.
Je suis hors-n’homme. Un neuroatypique à dominance dyslexique atteint d’aphantasie : incapable de fabriquer des images mentales et de se représenter un lieu ou un visage. Mes facétieux neurones font des croche-pieds aux mots dans mon cerveau et mon orthographe trébuche souvent quand j’écris. Si vous remarquez une faute, merci de me la signaler : blog.entre2lettres(at)gmail.com