636e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques…
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636/J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques quand j’entendis des amphibiens coasser.Me levant je vis des crapauds et des grenouilles dans la mare toute proche . C’était donc la saison des amours car tout le monde sait que les crapauds ne sautent dans l’eau qu’à cette époque. Il fallait que j’aille les observer.
Il me revint en mémoire comme l’explique le responsable de l’étude Joshia Gaschk, de l’Université de Sunshine Coast,que les mâles des chats marsupiaux du nord“sont loin de dormir autant qu’ils le devraient” , témoigne-t-il à l’AFP. Ainsi, à force de courir après les femelles, ceux-ci ne survivent pas à la saison de la reproduction et meurent après avoir trouvé leur partenaire.Triste espèce.
Soudain j’aperçus un essaim de fourmis : mes bêtes noires »
Après m’être habillé je téléphonai à un taxi pour qu’il me conduise à l’aéroport.
Dès mon retour j’irai au zoo de Vincennes pour me réacclimater doucement à la vie citadine.
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J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques…
Sapristi où suis-je ? J’étais tranquillement chez moi en train de me raser et là soudainement je me retrouve au milieu de toutes ces bestioles.
Au secours, à l’aide, papa, maman, mamie, papy. À l’aide, allo Dieu, où es-tu ? Que fais-tu pour moi ?
Ah ces bestioles, elles se rapprochent.
Des chiens, des chats, des chevaux, des hiboux … des lions, des loups …
Oh, oh, oh la la qu’elles ont l’air méchantes et mauvaises.
Oh elles parlent anglais. On veut me bouffer cru avec mes habits.
Ah non les bestioles éloignez-vous de moi !
– Allez les gars c’est un des derniers survivants ; qu’on le bouffe ; qu’on extermine tous ces salauds d’êtres humains.
Ce sont eux les coupables, les tyrans, les vampires, qui pendant des années, que dis-je durant des siècles, nous ont traités et ont fait de nous des esclaves, des domestiques, des sauvages.
Et puis ils ont eu récemment leur compte, avec ces attaques nucléaires effroyables, à répétition.
Ils se sont anéantis tout seuls, ces sales humains.
– Eh monsieur le loup blanc, dis-je en tremblant de tous mes membres, ne soyez pas méchant avec moi.
Moi aussi je suis un loup. Je suis italien, plus exactement romain de la ville de Rome.
Vous vous en souvenez la louve, avec les frères Romulus et Rémus.
Ben Rémus c’est moi en personne.
Ah ah et ma maman c’était une belle louve hi hi.
Ne me faites rien monsieur le loup, je suis de la même famille.
J’ai du sang de loup dans mes veines.
Voyez fis-je en m’explosant le bras gauche. Voyez ce sang bleu qui coule.
Oh ce sang bleu, blanc, rouge.
Oh mince j’oubliais. Je suis aussi un peu français.
Le loup blanc qui paraissait écouter attentivement ce que je disais me regarda avec consternation, désolation, détonation.
Je voyais dans son regard vert citron du Brésil qu’il ne croyait pas ce que je disais.
Il tourna alors légèrement la tête vers ses congénères. Les autres animaux comprirent et moi aussi.
Les s.
Ils ne firent qu’une bouchée de pain de mon pyjama vert pomme golden, et de mes pantoufles Louis Vuitton.
Adieu la vie, adieu la Terre.
Ah, quelle torture, on m’arrache, on me mutile.
Je ne suis plus que chair à saucisse, boudin et même tête de veau.
Aie aie quelle triste fin que la mienne.
Moi qui il y a quelques instants me rasait dans mon petit studio du 18 ème arrondissement à Paris.
Oui c’est lui qui a fait le coup, c’est lui le coupable : j’ai trouvé un vieux bouc émissaire.
C’est ce rasoir bric broc.
Qui a fait apparaître ce matin dans ma salle de bain toutes ces bestioles, étranges, méchantes et malodorantes.
À qui, en plus, j’ai servi de petit déjeuner.
C’est à cause de mon rasoir, si j’ai terminé au fond d’estomacs de loups affamés.
Ouuuuuh ouuuuh loup garou, loup filou.
Je me rase, je me rase.
Je chante, je chante, je siffle.
Je suis fou de vous. De vous.
De cette belle fille que je vois de l’autre côté de la rue.
Qui prend sa douche.
Ouuuuh ouuuh Qu’elle est belle.
Ouuuh j’en suis fou. Amoureux fou. Ouuuuh.
Un petit rendez-vous.
Ouuuuh
J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques… Voulant en finir avec cela, je prenais le taureau par les cornes, si j’ose dire, rassemblais ma ménagerie et lui tenais ce langage :
« Mes chers compatriotes, à partir d’aujourd’hui, nous allons changer de mode de vie. Je m’explique : ce ne seront plus les chiens qui aboieront quand passera la caravane mais les dromadaires qui blatéreront.
Dorénavant, je veux plus vois que des ours au poli lustré pour pouvoir le vendre au meilleur prix. De même, se tailler la part du lion étant devenu très impopulaire, il faudra se contenter de celle du lionceau, beaucoup moins importante et donc plus facile à digérer. Il s’ensuit forcément que la fosse auxdits lions est condamnée.
Je poursuis : la famille gallinacée se voit privée de pâte, ainsi que de saut à l’âne pour les coqs et d’œufs d’or pour les poules. Les privilèges, c’est fini !
Maintenant, les moutons, il va falloir vous remuer un peu pour ne plus suivre bêtement les autres ! C’est parfaitement ridicule ! Cette inflammation se soigne Vous avez quinze jours pour vous désintoxiquer de la suivite. Passé ce délai, ce sera la porte. Je n’y reviendrai pas…
J’attire l’attention des chats, puces et autres vers qu’ils doivent impérativement quitter gorges, oreilles et nez que vous avez accaparés depuis toujours. C’est une question d’hygiène, je ne tergiverserai pas !
J’invite les oies blanches et les poules mouillées à changer de comportement. Vous trouverez, Mesdemoiselles, des flyers sur le bureau d’entrée de la ménagerie qui proposent des formations gratuites fort intéressantes.
Les vipères, quant à elles, sont priées de tourner sept fois leur langue dans leur bouche avant de jaspiner. Là encore, des séances d’orthophonie à tarifs réduits sont proposée sur le panneau d’affichage.
Mesdames les alouettes, vous ne disposerez plus que d’un miroir sans tain pour vous admirer. Le narcissisme, c’est fini aussi !
Enfin, je termine par les girafes : elle ne se feront plus peigner à longueur de journée ; une convention vient d’être signée avec le ministère du travail qui a pris des mesures. Un calendrier devra être établi pour les peigneurs et les peignées.
Les temps changent mes chers compatriotes, ils deviennent durs pour tout le monde y compris pour les ménageries. Aussi, je demande à chacun de faire un effort. Ainsi, notre communauté pourra-t-elle aborder le futur mieux armée.
Je termine définitivement en nommant aux postes de conseillers spéciaux l’éléphant pour le mémoire qu’il a produit sur les expressions et locutions et le singe pour la malice qui adoucit notre vie.
Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite de belles reconversions »
J’aime bien votre texte; il est vivifiant.
J’avais compté les moutons toute la nuit. En vain ! C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Rageant ! Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages, mi-domestiques. Les fourmis dans mes jambes plombaient ma grâce féline coutumière. Le coq du village lança son réveil matin triomphant. Je me retins de hurler à la lune comme un loup qui veut rassembler sa meute. Mon cri étouffé ne déclencha aucun cillement de paupières de mon cheptel domestique. Le loir ronflait de plus belle et mes petits lérots chéris, doux comme des agneaux, poursuivaient leurs rêves enchantés.
Un œil à l’extérieur : pas un chat dans la rue, il pleuvait comme vache qui pisse et le thermomètre m’annonçait qu’il faisait un froid de canard. . Quel temps de chien ! Comme je ne suis pas une poule mouillée, je sortis sous la véranda pour avaler mon café brûlant. De quoi mettre un tigre dans mon moteur poussif. Mes pensées faisaient des sauts de puce et passaient allégrement du coq à l’âne. Mon chef au boulot, un vrai bouledogue, allait-il aujourd’hui se comporter en lion rugissant ou en vipère venimeuse ? Et ma belle-mère, toujours à cancaner, à faire la roue comme un paon qui veut retenir admiration et intérêt, qui m’a invitée à déjeuner au restaurant « Le cheval blanc ». Endroit sélect où toute la ménagerie des élus se fait des courbettes, des sourires et des coups par en-dessous. De vraies taupes, je vous dis. Remarquez, pour ne pas mourir d’ennui, il suffit que j’imagine que je suis au zoo. Je vais jouer au jeu « s’il était un animal, celui-ci serait un ours mal léché, cet autre un singe imitant ses supérieurs pour s’attirer leurs bonne grâces, et celle-ci une gazelle prête à détaler en cas d’attaque d’un mâle persuadé de sa domination et de son immunité ».
Bon, revenons à nos moutons. Quelle heure est-il ? 6h50, encore 10’ avant que la fourmilière familiale ne se mette en mouvement. Et moi ? A quel animal puis-je m’identifier ? J’aimerais être celui qui a le plus grand cœur, une girafe, afin de voir d’en haut tous les chacals de la terre et d’en rire comme une baleine.
ais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que je quittai mon lit. Je me suis traîné jusqu’à la salle de bain et me suis vu dans le miroir : oh, la mine de chien battu ! Je n’aurais pas dû finir la bouteille de whisky hier soir ; certes, je n’étais pas soûl comme un cochon quand je me suis couché, mais un peu imbibé quand même. C’est que j’avais attrapé un gros cafard , vu que ma copine Aline m’avait posé un lapin hier après-midi au café du Théâtre ; deux heures à faire le pied de grue ! La vache ! Je suis reparti fou furieux ! Et puis ma colère est retombée et je n’ai plus ressenti qu’une grande tristesse. Dire que la semaine dernière, je me pavanais au parc avec Aline à mon bras, fier comme un paon ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Il doit y avoir anguille sous roche…J’ai appelé sa meilleure amie hier soir, mais elle est resté muette comme une carpe. Solidarité féminine bien sûr ! Je me perds en conjonctures tout en buvant mon café. J’ai une faim de loup, mais pas le temps d’avaler quoique ce soit, je suis déjà en retard ! Je fonce à l’arrêt de bus . Zut ! Le premier qui passe est bondé ; les gens à l’intérieur sont serrés comme des sardines. Je refonce direction mon garage, je prends mon vélo, j’arriverai plus vite en pédalant !
A mon arrivée au travail, je passe par le local à vélos et je grimpe quatre à quatre l’escalier de service. Ouf ! Pas un chat ! Mon retard va passer inaperçu ! Telle une anguille, je me faufile en catimini dans le bureau que je partage avec Olivier, un gars fort comme un bœuf, passionné de rugby. Mais qui vois-je, installée devant l’ordinateur de mon collègue ? Une bien jolie poulette ma foi ! Elle m’explique qu’elle remplace Olivier, victime d’une mauvaise fracture lors d’un plaquage malencontreux et qui sera absent pendant trois mois.
Waouh ! Trois mois ! C’est plus qu’il n’en faut pour oublier Aline ! Et me voilà tout ragaillardi, fier comme un coq !
J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages, mi-domestiques.
Il y avait la paon, fier et flamboyant, qui déambulait dans les couloirs, exhibant son plumage aux plus coquettes et jeunettes d’entre nous. Mais certainement pas à moi, la souris grise qui, à longueur de journée, retranscrivait dans des PV kilométriques les palabres tenus par la bande de faux-jethons qui dirigeait l’entreprise. De sa voix rampante, le plus visqueux d’entre eux nous exhortait: « Ayez confiancccccccccccccccccce ». On avait les yeux qui se croisaient, mais on avait grand peine à le croire.
A la compta, derrière ses lunettes en écailles, la vieille chouette nous l’avait pourtant bien dit: « Sapristi, dans les caisses y a bientôt plus un radis! ».
Mais nous, le ventre mou, nous suivions comme des moutons. Pas le courage de questionner, encore moins celui de contester.
C’était sans compter la bravoure et la sagacité de deux d’entre nous: Fantin, du 4e, connu pour ses grandes oreilles et cette façon bien à lui de trottiner dans le couloir. Et puis aussi Léon, le gars du 3e. Avec son air nonchalant, on ne l’aurait pas cru capable de nous ameuter tous en rugissant dans son mégaphone…
Oh ciel, je me réveille… Voilà que je sors d’un mauvais rêve. Drôle de bestiaire que celui de ma nuit. Des voix familières, le tintement des tasses et le fumet du café me tirent de mon lit. Je descends l’escalier, ils sont là, attablés, tout bariolés: une famille de daims, de zèbres et de colibris, c’est quand même bien joli!
Je file comme une anguille à mon rendez-vous , croisant sur les trottoirs quelques ours mal léchés du lundi matin .
Soudain , mon œil de lynx repère une vieille connaissance , je décide de la filocher .
Ancien poulet , je reconnais avec mon flair infaillible , le maquereau que j’avais pris dans mes filets voilà un an , faisant ainsi tomber son réseau avec ses grues , ses poules de luxe , quelques bécasses et autres morues .
La chance nous avait aussi permis de coincer , 2 chauds lapins dont je tairai l’identité et plusieurs pigeons en plein batifolage .
Nous avions infiltré , auprès dudit maquereau , une chaste taupe qui n’avait jamais vu le loup .
Le proxénète , fier comme un coq , lui proposa des mains expertes et …….
Mais quel âne je fais ! à ressasser ainsi mes souvenirs le marlou en a profité pour filer comme un lièvre et Je suis en arrêt de travail depuis quelques mois .
Il est temps pour moi de rejoindre le psychiatre qui essaye de me tirer les vers du nez .
Il me dit , que je donne l’impression à mon entourage , de vivre entouré d’animaux mi-sauvages , mi-domestiques .
Moi je n’y crois pas ! Et vous ?
J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques…
Et si je vérifiais ça ? Après tout, au cours de la journée, avec tout ce que je fais, je vais bien trouver de quoi vérifier mon hypothèse.
Or donc en arrivant à la vigne, je suis tombé sur Japhet qui a commencé à me raconter toute sa vie, comme chaque matin. Bavard comme une pie celui-ci. Ce n’est pas comme Cham, qui lui ne pipe pas mot sauf si on a vraiment besoin de lui tirer les vers du nez ; lui, ce serait plutôt la carpe. Au moins, il ne perd pas de temps à bavasser. En même temps, il est rusé comme un renard, dont il a d’ailleurs la couleur du poil ; il ne dit rien, observe et, comme le serpent, fait sournoisement ce qu’il a à faire.
J’ai osé une réflexion à Japhet qui me fatiguait avec sa logorrhée et il s’est tout de suite vexé ; susceptible comme une chèvre.
Bon je remarque qu’il peut y avoir plusieurs animaux en chacun de nous… Lui en plus, il est têtu comme un âne. Ah, ah, une ménagerie à lui tout seul !
Je croise ensuite Sem en train de labourer le champ. Fort comme un bœuf, il tire l’araire tout seul. Mais bon, je vais éviter de lui parler, une vraie teigne. Venimeux comme un scorpion, il te considère de son regard torve, vraiment pas agréable prêt à agresser qui l’approche un peu trop ; un vrai ours. Et en plus, il est sale comme un cochon.
Moi ?
Moi, je suis malin comme un singe, frais comme un gardon malgré mes 90 ans, et bien sûr, brave comme un lion. Pas très modeste, oui je sais.
J’en suis là de mon enquête, lorsque je me réveille en sursaut.
Je manque de tomber de ma couche en entendant ma femme me tancer :
« Hé, Noé, lève-toi bon sang. C’est aujourd’hui que l’on embarque tout le monde. Ce n’est vraiment pas le moment de rêvasser ! »
Pas pu fermer l’œil. Ces maudits loirs ont dansé la sarabande toute la nuit dans les voliges du plafond. Ils nichent dans la laine de verre, ils adorent.
J’ai entendu la pendule sonner toutes les heures. Pour passer le temps, je me suis mis à compter les loirs. C’était compliqué, ca remue tellement ces petites bêtes. Je me trompais et repartais de zéro, j’ai bien fait sinon je serais arrivé autour d’un millier.
Finalement, je ne leur en veux pas, les écouter m’a empêché de trop penser que je suis heureux.
Et puis, faut dire que j’adore traîner au lit. Souple et moelleux, j’y ai fait mon creux, bien calé entre mes favorites, Lily et Lola, deux brebis pyrénéennes, pour mon fromage, elles me donnent un lait, je ne vous dis que ça….. Et puis à la tonte, de quoi tricoter des chandails, bonnets, écharpes. Elles me bordent de douceur, avec elles, pas besoin de couverture.
Aimez les animaux sauvages ou domestiques, ils vous le rendront à leur façon.
J’avais compté les moutons toute la nuit. Les pires envahisseurs de mon sommeil. A côté, les poulpes martiens n’étaient que des touristes en perdition. C’est à pas de loup en pantoufles, pour ne pas rayer le parquet que j’ai quitté le lit. Le loir était peut être né au mont Gerbier des Joncs, mais en attendant, celui sous la couette ronflait comme un vieux matou encombré des bronches.
Subitement, je pris inconscience de vivre dans une sorte d’élevages d’animaux mi-sauvages, mi domestiques, des zèbres sans rayures et des poux pas du tout domestiqués.
Le couloir était d’ailleurs encombré de trop d’éléphantasmes. Je marchais sur des oeufs de serpent. Ca tanguait comme dans un sous marin secoué par un gros pétard atomique. Je m’accrochais au bastingage pour atteindre la cuisine. Là, c’était le bazar. Une poule n’y aurait pas distingué le blanc de mes yeux du jaune de mon foie. Ca pendouillait de partout, comme des chauve souris, un soir d’enterrement de vie de pas si jeune homme que ça. Les rideaux de la honte. Ca s’empilait comme des tranches de jambon bleu à la sortie des abattoirs. Ca s’empalait comme dans un combat de guêpes de surproduction américaine. Et ces chiens de bridés me jappent au nez, racla mon cerveau.
J’extrayais péniblement du petit robinet de l’espoir un mince filet d’eau au goût de merlan. Les rats du dégoût s’étaient trompé de tuyau, ou quoi !? Je frappais du poing sur la table et elle ne se laissa pas faire. Le frigidaire était plein de vide. Pas l’ombre d’un poisson de rivière, de la cuisse atttrayante d’une poulette élevée au grand air, derrière chez moi, là où qu’il y a un étang. Pas un crevette frétillante et rosissante sous les doigts habiles de mon déshabillage.
De toute façon, qu’aurais je pu avaler ? Mon estomac résonnait comme celui d’une baleine égarée sur un quai de Seine.Je me traînais jusqu’au salon. Là, mon fauteuil, mon gigantesque ours en cuir d’ours m’accueillit. L’horloge sonna 6h d’un matin malvenu et je tombais dans les bras de Morveuse.
Vers midi, le chat réclama son dû en me piétinant le crâne. Un doux massage pour adoucir l’aterrisage, entre la vallée de ma mort et le pic de mon égarement.
Je retraversais mon 3 pièces jusqu’à ma chambre. Sur le lit vide s’étalait un griffonage sur papier en simili franco russe.
J’aurai bien été incapable de déterminer comment cette peut être grande espionne s’était introduite mon lit, tout çà, parce que je lui avais dit m’appeller Leclerc.
Ma seule certitude était que cette vodka d’état, généreusement offerte, demeurait la seule chance cavalière pour cette armée de continuer à participer à la dernière boucherie chevaline du coin.
J’avais compté les moutons toute la nuit. Pas de problème, je connais. Ils sont à la queue leu leu. Et moi je compte et je m’y perds et je recommence…Comme si je n’avais pas d’autres chats à fouetter.
Alors je dis au loir qui ronflait à côté de moi : « dégage ». Tu parles Charles ! Alors je lui crie en anglais « get out of here ». Mais comme il parle anglais comme une vache espagnole, je peux toujours aller me faire cuire un œuf.. Et c’est à pas de loup que je me lève.
Je marche sur le chien descente de lit qui se met à hurler « au loup ». Comme si j’allais me jeter dans la gueule du loup !
Je me plains à mon chat qui verse des larmes de crocodile tout en me faisant des yeux de merlan frit. OK, nous n’avons pas gardé les cochons ensemble mais quand même un petit effort pour avoir l’air de compatir serait le bienvenu.
Fais un froid de canard dans cette cuisine. Et bien sûr je suis nu comme un vers ! Le poisson rouge est muet comme une carpe et ma hyène rit comme une baleine. Bon ça sert à rien de faire l’autruche. Je suis mal parce que je suis seul. Je m’ennuie comme un rat mort. Mais y a pas de grenouilles qui ne trouve son crapaud.
Je rédige ma petite annonce : Cherche une jolie fleur mais pas dans une peau de vache. Cherche une tête de linotte, bavarde comme une pie, fidèle comme une tourterelle qui pourrait s’entendre comme chien et chat avec un ours mal léché mais chaud comme un lapin »
Subitement je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages, mi-domestiques… Mais qui suis je ? me demandais je, interloqué.. Après quelques secondes de sidération, je me dis : mon coco si tu commences à te poser des questions pareilles, tu es dans un foutu guêpier !
J’avais peut-être une araignée au plafond. Souvent les nuits n’en finissaient pas, je m’ennuyais comme un rat mort. Mais cette nuit là j’avais le cafard. Il faut dire que le tigre qui dormait comme un loir me l’avait fait à l’envers. Souvent nous étions comme chien et chat. Il me cherchait des poux dans la tête tout le temps. Pourtant moi je suis doux comme un agneau. Je ne ferais pas de mal à une mouche. Il me reprochait d’être bavard comme une pie mais lui de son côté il restait muet comme une carpe durant des heures. Souvent, il abusait de ma gentillesse. Hier ce fut le pompon. J’avais cuisiné toute la matinée, un vrai travail de fourmi. Je m’étais donné un mal de chien à concocter de bons petits plats. Et bien il n’est pas rentré de la soirée. Il m’avait posé un lapin. J’avais le civet en travers de la gorge. Lorsqu’il a enfin regagné notre domicile il avait faim le salopard. Devant mon visage courroucé, rouge comme une écrevisse, il s’est mis à rire comme une baleine. Il ne m’a donné aucune explication. Face à mes questions il est passé du coq à l’âne pour noyer le poisson. Il m’a raconté un mensonge improbable, ajoutant même qu’il avait d’autres chats à fouetter que de me téléphoner pour me prévenir. De toute façon je savais qu’il était franc comme un âne qui recule. J’avais l’impression d’être le dindon de la farce. Mais pour une fois j’ai pris le taureau par les cornes. Je lui ai balancé la farce du dindon à la figure. Sa faim justifiait mes moyens. Lui qui d’habitude se taille la part du lion pendant que moi j’ai l’estomac d’une autruche, il a dû avaler la couleuvre en se contentant d’un sandwich. Il faisait une drôle de figure. Il n’avait pas l’habitude que l’agneau se révolte, que le pigeon se mette à piquer du bec. Le bouc émissaire avait mangé la corde pour lui mettre un coup de corne. Alors il versa des larmes de crocodile. Il se croyait malin comme un singe mais je n’avais pas une cervelle de moineau. J’avais une mémoire d’éléphant. Je me souvenais qu’il m’avait joué la même rengaine lorsque je l’avais pris en faute en train de draguer le serveur du bar la semaine précédente. Il avait larmoyé et je m’étais attendris. Je lui avais pardonné. Pourtant j’aurais du me méfier, les chiens ne font pas des chats. J’avais l’exemple de son père sous les yeux. Le gars trompait sa femme effrontément. Il s’accouplait comme un bonobo, prétextant résoudre des conflits sociaux inexistant par un rapport sexuel adéquat. On en avait ris. Mais là je ne riais plus du tout. Je venais de trouver une note dans sa poche, celle du même bar à la date d’hier. Lui qui se croyait rusé comme un renard venait de tomber dans la gueule du loup. Il aurait du payer le barman en monnaie de singe ou bien simplement jeter la note. Mais voilà il avait été négligeant, suffisant même. Je comptais bien lui faire payer cher cette addition. Lorsque je l’interrogeais sur cette note il donna sa langue au chat. Mais le chat avait plus envie de le griffer que de lui lécher le museau. Je l’envoyais coucher dans la chambre pendant que j’étalais un drap et une couverture sur le canapé. La queue entre les jambes et une brique sur l’estomac il céda la place. Et me voilà ce matin en train de faire ma valise. Je vais partir en quête d’un animal moins sauvage et surtout plus casanier.
J ‘avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui dormait en chien de fusil dans mon lit. Subitement je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage, mi sauvage, mi domestique.
Ayant mal dormi, moi, Paul le sagittaire, c’est dès potron minet que je sors du lit. Je sens que dehors il fait un froid de canard, et à l’intérieur je me les caille. un bon feu et un petit dej, mais j’ai le cafard. J’ai un nouveau voisin pour qui je suis le bouc émissaire, qui me cherche des poux sur la tête, depuis qu’il ne veut pas reconnaitre que son chien, malin comme un singe, rusé comme un renard, aboie toute la journée dès que ses maitres quittent le navire.
Ce chien est doux comme un agneau quand ils sont là. Absents, il aboie en riant comme une baleine quand il me regarde. Je pense qu’il s’amuse, ne souhaitant pas s’ennuyer comme un rat mort. Mais, Je ne veux pas être le pigeon, le dindon de la farce, devant ce jeune loup poilu aux dents longues. Je vais prendre le taureau par les cornes.
Avant j’étais un rat de bibliothèque dans mon salon, comme un coq en pâte, heureux comme un poisson dans l’eau, maintenant je fais un travail de fourmi pour réunir des preuves.
J’ai donné RV à mon voisin à l’extérieur en fin de journée, car le matin c’est un ours mal léché, qui me ferait avaler des couleuvres ou peindre la girafe. Quand il me tutoie, je lui réponds que nous n’avons pas gardé les cochons ensemble, alors il s’énerve avec un chat dans la gorge, et devient rouge comme une écrevisse. Je le soupçonne d’avoir une cervelle d’oiseau. J’espère que tout ça va se régler rapidement car j’ai d’autres chats à fouetter. Il va encore monter sur ses grands chevaux, passer du coq à l’âne. Il est bavard comme une pie et me rend chèvre. Nous allons nous regarder en chiens de faïence pendant que chacun va vouloir se tailler la part du lion, et ce sera encore kif-kif bourricot.
Revenons à nos moutons… il est 18h, je vais y aller.
Sur place je tourne comme un lion en cage, je fais le pied de grue depuis 45mn. Il m’a posé un lapin. Avec sa grande gueule c’est une poule mouillée, ou bien il y a anguille sous roche et il a peur de se jeter dans la gueule du loup.
Demain, J’irai voir sa femme. Entre chien et loup, il sera absent. Elle est myope comme une taupe. Avant elle devait avoir une taille de guêpe, mais là, enceinte elle est grosse comme une baleine. Je vais avoir un mal de chien à la faire parler car elle est muette comme une carpe. C’est une grenouille de bénitier très sensible, Je vais y aller en douceur, pour ne pas voir couler ses larmes de crocodile. Elle va encore me dire qu’elle a des fourmis dans les jambes. Je ne veux pas être méchant, mais c’est une vraie bécasse
Bon finalement je ne vais pas jouer au chat et à la souris, je vais joindre le médiateur pour traiter ce panier de crabes. En attendant je vais laisser pisser le mérinos.
Je rentre chez moi, j’ai une faim de loup et par ce froid, je ne tiens pas à attraper une fièvre de cheval.
J’avais compté des moutons toute la nuit. C’est à pas de loup, dans le crépuscule matinal, que j’avais quitté mon lit. Subitement, devant mon bol de café fumant, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques, tant chez moi qu’en société.
Cette matinée avait débuté en écrasant la queue du chat que je n’avais pas vu dans la pénombre de la chambre. Il s’était transformé un tigre du Bengale feulant à pleins poumons. Pour se venger, il m’avait mordu un pied et, sous la douleur, j’avais braillé comme un cochon qu’on égorge. Ma tendre moitié, avant de se rendormir, avait grogné tel un ours mal léché et ma fille s’était mise à pleurer comme une biche blessée. J’avais passé une partie de la nuit à la rassurer en lui expliquant qu’il n’y avait pas de monstres ailés et poilus sous son lit, dans le placard ni à la fenêtre. Il faut dire que, la veille, sa grand-mère avait eu la bonne idée de nous entraîner à la ferme des animaux et qu’un troupeau d’oies l’avait poursuivie en cacardant. Nous avions signalé l’incident au gérant qui nous avait répondu que notre fille était élevée comme tous les autres gamins, c’est-à-dire comme des animaux sauvages. Mon mari, tel un coq cocoriquant, était monté sur ses ergots et j’avais eu du mal à stopper leur prise de bec. Tout échevelée, sur le pas de la porte de la chambre d’amis, ma belle-mère hululait telle une chouette effrayée et ne cessait de répéter que « si j’aurais su, j’aurais pas venu ».
En jetant mon café froid dans l’évier, m’est revenu en mémoire une pensée de Paul Valéry « l’Homme est un animal enfermé à l’extérieur de sa cage. Il s’agite hors de soi »
J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques…
J’enjambais les jeux que mes poussins avaient laissé dans le couloir avant d’aller au lit sans ranger comme d’habitude. Ces deux là étaient malins comme des petits singes qu’ils adoraient imiter quand ils étaient dans leur bain me retournant la maison en un rien de temps. Dès que je le leur faisais remarquer j’avais droit aux larmes de crocodile pendant une heure…Ereintant…Heureusement leur capacité à passer du coq à l’âne dans leur propos et dans leurs émotions nous sauvait souvent la mise même si parfois cela pouvait vraiment dérouter. Mais hier soir, cela m’était égal qu’ils braillent, qu’ils ne rangent pas. J’avais avalé des couleuvres toute la journée au boulot et j’avais besoin de ce joyeux bordel pour me sortir de cette ambiance où mes collègues et moi avions véritablement été traités comme des chiens.
Heureusement que dans ma vie j’avais d’autres chats à fouetter que de m’apitoyer sur mon sort quand même un peu desespéré il faut bien l’avouer. Je décidai que je n’avais plus rien à perdre et que dès demain, je poserai un lapin à tout le staff qui colait des réunions dès 8h du matin après nous avoir libéré à 20h ce soir après une énième réunion inutile. Et puis cette cheftaine, franche comme une vache qui recule, je ne pouvais plus la voir de toute façon. J’en avais marre d’être son bouc-émissaire. J’allais prendre le taureau par les cornes et leur montrer à tous ceux là, de quel bois je me chauffe. Depuis ma mise au placard, je ne suis pas dupe, je suis déjà trop vieille pour cette entreprise,, je m’ennuie comme un rat mort et voir la fayotte de service rire comme une baleine aux blagues éculées de son directeur général me fait vomir. Fini d’être le pigeon de service. Dès demain oui, les choses allaient changer…
Je m’asseyais à la table de cuisine pour boire une tisane « nuit paisible » (tu parles!) en caricaturant mes supérieurs sur mon cahier de dessin puis je pris une seconde feuille pour écrire mon plan d’attaque…
A la vue de tous ces gens grimés en animaux sur ma feuille dessinée il me vint une idée géniale. J’allais candidater pour travailler au zoo… J’avais déjà affronté tellement de spécimens au boulot que cela ne pourrait pas être pire…
Ah Non ! Pitié ! Après le placard qui gémit, maintenant ce sont les moutons, les loirs et les autres bestioles qui veulent me pourrir la vie ?
Mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ?
À moins que ce soit Pascal Perrat qui me cherche noise ?
Pourtant, je me plie à toutes ses fantaisies, pour ne pas dire fantasmes.
Je suis docile, assidue, fidèle… Alors pourquoi ? Pourquoi me torturer de la sorte ?
Vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques, c’est sa dernière trouvaille pour me faire tourner en bourrique.
Il est vrai que je dors depuis peu avec un loir. (je ne sais pas comment il l’a su d’ailleurs ?) Mais il ne ronfle pas. Non, le loir avec lequel je dors ne ronfle pas.
Et ce n’est pas une raison pour le faire savoir à toute la communauté.
Ça c’est pas chic… C’est pas chic du tout.
Demain je vais tout raconter à mon psy qui devra en convenir que les faits sont bien réels et que je ne suis pas atteinte de paranoïa comme il essaie de l’insinuer habilement.
Non… Mais… Marre d’avaler des couleuvres !
Par contre, comment il l’a su, le Maître, que je dormais avec un loir ?
Oups! Lire: Comment il l’a su… (merci)
J’ai corrigé
Merci Maître 😉
J ‘avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui dormait en chien de fusil dans mon lit. Subitement je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage, mi sauvage, mi domestique.
Ce fut un choc dont j’eus un mal de chien à me remettre . Etais-je devenu un bouc émissaire destiné à subir la loi de cette faune non désirée?
J’étais pourtant un être doux comme un agneau, vachement tranquille dans ma petite vie sans histoire. Aucun indice ne m’avais mis la puce à l’oreille avant cette nuit fatidique. Qu’avais-je bien pu faire pour mériter ce sort?
Partout dans la maison je croisais des bêtes qui miaulaient, caquetaient, s’ébrouaient sur mes tapis, mon canapé.
Décidant de prendre le taureau par les cornes, je fis appel à un désanimalateur professionnel. Il arriva, grand, gros, sentant le fauve.
Bon alors, qu’est ce qui lui arrive au petit monsieur ? dit-il en me gratifiant d’une grande tape dans le dos.
Hé là, doucement, lui dis je, nous n’avons pas gardé les cochons ensemble !
Il resta muet comme une carpe quelques secondes puis se mit à rire comme un baleine
Ah! Elle est bien bonne, les cochons ensemble, on ne me l’avait encore jamais faite celle là.
Bon, que vous arrive-t-il cher monsieur, se moqua le spécialiste, avec la bouche en cul de poule. C’est mieux comme ça ?
Regardez autour de vous, je suis envahi, prisonnier comme dans un zoo. Ca sent mauvais, les fauves me montrent les crocs, la girafe passe son temps à me toiser et les serpents sifflent sur ma tête, sans parler des petits spécimens qui courent partout.
Ouais je vois, rien de grave, je vais vous arranger ça pour pas cher. C’est de plus en plus fréquent ces situations, l’humain pique leurs territoires aux animaux, ceux ci prennent leur revanche.
L’homme branchât les appareils qu’il avait amené, pulvérisât des produits dans les pièces. Petit à petit,la ménagerie quitta les lieux en bêlant, feulant sur tous les tons.
Je décidais de garder deux ou trois spécimens qui m’imploraient des yeux, puis payait l’artisan. En monnaie de singe avait-il exigé.
Maintenant je dors comme une marmotte, me réveille frais comme un gardon.
J’avais compté les moutons toute la nuit. C’est à pas de loup que j’ai quitté le loir qui ronflait dans mon lit. Subitement, je pris conscience de vivre dans une sorte d’élevage d’animaux mi-sauvages mi-domestiques.
Il y avait le nom d’un chien inscrit avec une écriture de chat sur mon bol de lait de vache qui meuglait : « Tu vas être encore en retard à l’abattoir. »
Car c’était mon boulot, que j’abattais sans relâche, du matin au soir, en suant comme un bœuf qui, lui, me regardait les yeux vides. Je ne supportais plus de voir mon chef toujours à cheval sur la cadence du travail. Cela me trottait dans la tête.
Je me résignai pourtant à m’y rendre. Je quittai l’étable sans finir ma tartine de confiture. Trois petits cochons, qui n’étaient pas mes copains, se régalèrent derrière moi, tandis qu’une chouette à grandes lunettes hululait : « Vous allez être encore en retard à l’école, les enfants ! »
Je déteste les enfants. Peut-être parce que je suis un loup solitaire qui n’a pas trouvé de meute et qui se décarcasse comme il peut pour survivre dans un boulot ingrat qui ne vise qu’à nourrir des rapaces toujours plus affamés pour n’en retirer que des miettes.
Ce n’était pas humain de vivre ainsi.
La nuit suivante, j’avais recompté les moutons. Il en manquait un. Alors j’ai dessiné, dans une belle caisse, ce téméraire qui avait fui ce cauchemar. J’ai soufflé ensuite, de tout mon cœur, un « je vous sème ! » aux trois petits cochons qui ronflaient comme des loirs dans leurs lits.
Puis, à pas de loup, je me suis envolé avec ma caisse, comme un prince.
(après relecture, j’ai repris la fin)
Ce n’était pas humain de vivre ainsi.
La nuit suivante, j’avais recompté les moutons. Il en manquait un. Alors j’ai dessiné, dans une belle caisse, ce téméraire qui avait fui ce cauchemar. J’ai soufflé ensuite, de tout mon cœur, un « je vous sème ! » aux trois petits cochons qui ronflaient comme des loirs dans leurs lits.
Puis, à pas de loup, je me suis envolé avec ma caisse, comme un prince.
J’ai remplacé la fin par cette reprise.
J’avais compté… mitraillé
les moutons … mironton
toute la nuit … mistrigri.
C’est à pas de loup …miaou
que j’ai quitté … miserere
le loir … migratoire
qui ronflait … mignonnet
dans mon lit … mis à prix.
Quand soudain … mise en train
j’ai compris … millepertuis !
Je vivais … mi-mollet
au milieu … minutieux
d’un élevage … mixage
d’animaux … minéraux
mi-sauvages … mis en cage
mi-domestiques … misanthropiques
Laurence, c’est génial !
Merci