515e exercice d’écriture créative imaginé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçue sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet….

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« Cesse de réfléchir, de raisonner et calculer, laisse ton imagination s‘en aller rêver » Pascal Perrat

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Sylvie Wojcik auteure de « Le chemin de Santa Lucia » parle de son roman et le dédicace à la librairie Ehrengarth à Strasbourg ce samedi 10 octobre de 14 h 30 à 17h

33 réponses

  1. PAtricia dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour l’analyser. Notre laborantine a trouvé quelquechose à propos de ce sujet.

    Pour nous il s’agit s’un sujet qui dispose d’un extraordinaire pouvoir de guérir les maux avec ses émotions.

    Ca ne semble pas commun comme pouvoir mais lui l’a et il pourrait alors nous délivrer la clé de la guérison d’un nombre incalculable d’humain, voire d’extra terrestres, non encore identifiés.

    Nous menons une enquête de la plus haute importance qui pourrait changer le sort de l’humanité.

    Nous vous demandons instament de venir au laboratoire sans délai afin que nous puissions étudier ce spécimen rare de l’espèce humaine;

    L’enquête que nous menons est de la plus haute importance.
    En effet, depuis des millénaires, les hommes sa battent pour toutes sortes de raisons, et après toutes les études que nous avons menées, nous en sommes venus à une conclusion, que ce sont les émotions qui sont responsables de ces guerres, c’est la seule cause possible, et nous recherchons activement comment résoudre ce problème.

    Après avoir cherché à éliminer les émotions, et constaté que le problème était pire, nous nous sommes dirigés vers une étude organique croisant les caractéristiques de sujets dangereux. Aujourd’hui nous avons plutôt orienté nos recherches vers des sujets pacifiques et voilà que nous tombons sur le sujet en question dont nous détenons une larme.

    Nous nous orientons vers la création d’un vaccin, à partir des émotions de ce sujet , vous comprendrez l’importance de cette mission. .

    Ce sujet n’est pas identifié dans nos archives, aussi nous vous invitons à venir participer à cette mission qui pourrait bien être le point de départ pour retrouver la paix dans le monde.

  2. Nouchka dit :

    – Tu as lu le courrier réponse du Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences ? Regarde, c’est du délire !
    « Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour l’analyser. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet… »
    – On dirait qu’ils n’ont jamais entendu parler de Blue Tears.
    – Alors que pendant la canicule de l’été dernier, il était possible d’observer les Noctiluca scintillants en Mer du Nord de Knokke à Terschelling.
    – Je vais renvoyer notre larme à IFREMER pour notre complément d’analyse.
    – Il n’y a vraiment pas de quoi voir une laborantine tourner de l’œil.
    – A moins qu’elle ne soit particulièrement sensible à la beauté !
    – Tous les laboratoires scientifiques chargés, ou non, d’étudier les Blue Tears connaissent le bleu luminescent qu’ils émettent à la tombée de la nuit.
    – Même si ce phénomène n’est pas encore observé sur les rives de notre petit hexagone, et c’est heureux !
    – Il parait que la splendeur de ce spectacle est fascinant… Une sorte de beauté du Diable !
    – Oui, dommage qu’il soit associé à la pollution des eaux par les substances toxiques libérées par ces cellules, privant les autres créatures marines de l’oxygène indispensable à leur vie.
    – Tous les labo de recherche océanographique se sont maintenant penchés sur le phénomène de Blue Tears en mer de Chine.
    – Alors la laborantine du LOG, attend-elle que les engrais agricoles aient renouvelé le phénomène ici, pour se mettre au parfum ?
    – Devant un tel amateurisme, il y a réellement de quoi être au bord des larmes…

  3. Gregoriane dit :

    En effet, une lueur éblouissante mettait en évidence une souffrance ulcérée. Elle n’en croyait pas ses yeux. Ses pensées se bousculaient. Comment était-ce possible ? Son cœur se contracta si fort qu’elle ne put retenir ses larmes. Tout lui revint à la mémoire. Durant des années, elle avait puisé dans ses forces pour se libérer de ce poids lourd, épuisant, en vain. Elle avait besoin de comprendre et avait entreprit tout ce qui lui semblait possible pour espérer des explications. Ses amis l’épaulaient, lui disaient que rien n’était impossible, qu’il ne fallait pas abandonner. Elle avait passé tant de jours, tant de nuits à songer au temps perdu, à l’amour déçu, mais elle croyait à des retrouvailles merveilleuses même si les années s’égrenaient sans que rien ne se passe. A présent, cette larme lui faisait des excuses, lui demandait pardon. Elle était si bouleversée qu’elle resta un moment sans rien dire. Il ne fallait pas abandonner répétaient ses amis. Et pourtant, sa mère l’avait abandonnée. Elle avait à peine trois semaines. Elle l’avait déposée sur le bord d’une route, bien au chaud sous une couverture. La nationale 24 était peu fréquentée mais après de longues heures d’attente, une voiture s’était garée sur la bas côté. La conductrice, scandalisée par sa trouvaille avait d’abord serré l’enfant contre son sein puis avait signalé à la police sa triste découverte. C’était le 24 janvier, il faisait froid, les joues de l’enfant étaient écarlates. La petite fille ne pleurait pas, elle observait le mouvement des platanes bercés par un léger vent. Ils devaient distraire ce petit ange pour qu’il s’endorme pas. Ils l’avaient fait sans répit. Aujourd’hui, son cœur, glacé depuis malgré les caresses du feuillage, se réchauffait. Une partie de sa douleur coulait sur ses joues, l’autre se réjouissait.
    Elle n’avait pas abandonné. Sa mère revenait vers elle. Elle était prête à lui pardonner et à l’aimer.

  4. Urso dit :

    – Paul, dit la jeune femme, en s’allongeant sur le lit, tu sais qu’en pleine nuit tu parles.
    C’est marrant. Tu dis souvent : vive la France, l’Etat c’est moi, ou bien je suis un grand président.
    – Ben je le suis, dit Paul en imitant la voix du général de Gaulle.
    – L’autre nuit ne dormant pas je regardais ton visage. Tout à coup j’y ai vu trois petites larmes qui glissaient sur la joue gauche.
    – Claire tu n’as que ça à me dire !
    – Non fit la jeune femme toute joyeuse.
    – Les larmes portaient trois couleurs.
    – Trois couleurs ?
    Oui bleu blanc rouge !
    – Là tu te moques de moi !
    – Non, en plus elles étaient fluorescentes.
    – Ouah c’est top !
    Tellement intriguée ajouta Claire que j’en ai pris une, non plutôt deux, pour les faire analyser dans un laboratoire.
    Ouah quelle initiative quelle grandeur de ta part !
    Et les résultats donnent quoi. On a trouvé de l’or à l’intérieur, un petit diamant ! Ah ah.
    – Plus que ça mon petit lapin, c’est même terrifiant.
    A tel point que la laborantine voyant ces choses horribles à l’intérieur d’une des larmes, s’est évanouie.
    A-t-elle regardé avec un microscope la petite ?
    – Je suppose que oui fit Claire un peu irritée par cette remarque.
    La jeune femme poursuivit : elle aurait vu des têtes coupées, des massacres … des scènes de guerre.
    – Très fort, et tout ça dans une larme hi hi.
    Et en plus, le labo veut comme tu dis connaître l’identité du proprio de la larme. Mais pour quelle raison ?

    Puis Claire devint blême et ajouta :
    Oh Paul, j’avais complètement oublié : la laborantine a vu une chose plus grave.
    – La planète des singes s’écria Paul.
    – Ta tête coupée dit Claire en lui coupant la parole, et paraît-il qu’elle t’aurait vu avec le bourreau aller à l’échafaud.
    – Comme un grand, enchaina Paul.

    Bon on arrête là avec cette histoire à la noix, lança Paul.
    Et s’ils veulent un nom, un suspect, un coupable, t’as qu’à dire : voyons heu, heu, Napoléon ou Bismarck, ou ou, les larmes d’une sardine, ah ah.
    Dis-leur plutôt, oui c’est ça, monsieur Loeil, oui, ça sonne bien, monsieur Loeil. Ha ha, hi hi.

    L’histoire ne le dit pas : on ne sait pas si après cette discussion, Claire, sa maîtresse, suivit à la lettre les consignes du président en informant le laboratoire.
    En tout cas, aujourd’hui ils sont toujours très proches et des fois, la nuit, Claire contemple de petites larmes couler sur la joue gauche du président. Ah oui, – et en plus bleu blanc rouge et fluorescentes : merci ici pour le souffleur toujours bien caché et connaissant son texte.

  5. Nadine Berthereau dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet….

    «  Je comprends très bien la défaillance de votre laborantine, elle aime certainement La Callas.
    – ???
    – Maria Callas, la chanteuse, que dis-je, la diva !
    – Vous croyez que Maria Callas est la cause du malaise de notre laborantine ?
    – Oui et la larme qu’elle a examinée le prouve : elle est celle d’une personne qui a écouté Maria Callas
    – Un homme ou une femme ?
    – Mais, cher Monsieur, pourquoi donner un sexe à une larme ? Une larme est une larme et lorsqu’on écoute la voix de Maria Callas, qu’on soit un homme ou une femme, l’émotion n’a pas de genre. Cette larme doit contenir les souffrances, les émois de Violetta, de Médée, de Dalila. Votre laborantine est une créature sensible qui a tout de suite ressenti la beauté de la voix et la larme qui s’en est suivie. Non, ne recherchez pas « l’identité du sujet », comme vous dites. Cela ne veut rien dire.
    – Ah, comme vous y allez, vous !
    – Bon, écoutez. Donnez-moi le flacon, je vais le transmettre à un autre laboratoire qui reconnaîtra tout de suite une « larme La Callas », qui ne fera pas toutes ces histoires, qui…
    – Ah ! Vous êtes dur quand même …
    – Pas du tout ! Je vois simplement que vous n’êtes pas le bon labo : analyser les « larmes La Callas » demande acuité et finesse, qualités que vous n’avez pas. Allez, ce n’est pas la fin du monde. Pourquoi n’analyseriez-vous pas des fluides moins subtils, plus faciles à traiter ?
    – A part les larmes de crocodile, je ne vois pas …
    – Ne prenez pas cet air ahuri ! C’est cela, spécialisez-vous dans l’analyse des larmes de crocodile. C’est moins romantique mais tellement plus sûr. »

  6. Anne Lonjaret dit :

    Mais mon bon monsieur, l’identité vous souhaitez d’une larme que vous dîtes anonyme ?
    Je vous en prie, cessez de la regarder à travers une lamelle sous un microscope ! …. Ne soyez plus le technicien mais devenez plutôt le superviseur. Que vous soyez myope ou presbyte, trouver la juste distance pour l’observer. Elle est une, indivisible, chargée de reflets. Elle en aurait presque un goût une odeur. Elle reflète l’émotion d’un instant, l’histoire d’une personne bien souvent pudique. Elle est une raison d’Etre à elle seule. Elle est une et indivisible. Apprenez à la connaitre et peut être vous donnera t elle à voir son identité.

    « Il suffit d’une larme pour que pleure le monde,
    D’une seule chanson pour le faire danser.
    D’une main dans ma main, pour commencer la ronde
    Et si nous sommes deux, pourquoi pas des milliers? » (JC GIANADA)

  7. eleonore gottlieb dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour l’analyser. Notre laborantine…

    Je me doutais bien qu’elle ne voudrait pas donner son identité surtout qu’aujourd’hui, encore, ce matin même on l’avait regardé de travers, on voulait lui marcher dessus, l’écraser, quoi ! pourtant elle n’était pas pire qu’une autre. Bien sur son physique était quelque peu répugnant pour certains, pour moi je ne la trouve pas si moche ni effrayante, mais bon, il faut croire que…
    Elle allait doucement, déjà que ce n’était pas évident elle était si petite encore ! un pied par-là, puis l’autre et encore l’autre mais elle en avait tant à dominer pour enfin avancer de quelques millimètres, et puis elle était seule sur ce carrelage, malgré tous ses efforts elle n’en sortait pas.
    J’avais un peu de compassion, malgré moi. Pourtant je la connaissais bien sa famille et je ne l’aimais guère. Je peux dire honteusement que j’en avais exterminé de ses cousines, des parents, grands-parents frères et sœurs petites grandes ! et combien de générations ? à mon corps défendant et pour me déculpabiliser, je me trouvais d’excellentes raisons : trop moches, sales, se cachant dans tous les recoins de la maison, s’accrochant partout dans les endroits les plus inquiétants , là où jamais on ne s’en méfiait , et puis elles tendaient des pièges ignobles dans lesquels on se laissaient harponner, alors , bien sûr après le premier hurlement suivait invariablement la même sentence irrévocable : le coup de balai furieux.
    Je l’observais ce matin, petite et fragile, je la fixais, elle s’arrêtait, puis repartais timidement. Transparente, délicate, effrayée de mon regard et peut être de mon pied qui s’avançait, sauvagement. Je fus prise de pitié et la laissais aller. Après tout elle ne me voulait aucun mal. Je décidais héroïquement de lui laisser la vie sauve.
    Émue, la petite stoppa sa pérégrination me regarda de ses multiples yeux affolés.
    J’allais délicatement prélever sur le sol, à l’aide d’un petit bout de kleenex, une infime perle afin de l’envoyer la faire analyser au laboratoire de votre insectarium. Je ne connais pas le nom de cette frileuse dentellière, juste un prénom : Arachné, pauvre enfant, qu’Athéna jalouse et furieuse condamna pour l’éternité à tisser, tisser, tisser ……

  8. Kyoto dit :

    – Armel, veuillez analyser en priorité ce nouvel échantillon non référencé que nous venons de recevoir.

    – Mais, chef, est-ce bien utile ? Encore une larme ? C’est quand même le vingt-quatrième flacon que nous réceptionnons.

    – Souvenez-vous que la première fois, au vu des résultats, vous avez failli défaillir, ce qui, ma foi, était justifié. Une larme, qui ne contenait aucun élément caractéristique d’une larme de tout être vivant « connu », avait de quoi nous alarmer. Les autres échantillons vous ont permis de mieux appréhender la problématique.

    – Sauf que je n’arrive pas à déterminer l’origine de ces larmes. Elles ont toutes la même composition de base et chacune a un élément supplémentaire que n’ont pas les autres. C’est à croire qu’elles proviennent d’exoplanètes différentes ! Nous pourrions peut-être alerter le Centre International de Recherches Scientifiques ?

    – Mais, Armel, NOUS sommes le Centre International de Recherches Scientifiques ! Vous vous sentez bien ? Dois-je sonner l’alarme ?

    – Oh ! Mille excuses, chef ! Mais je suis distrait par une idée qui vient de me traverser l’esprit. Je m’occupe de ce nouvel échantillon et je vous tiens au courant. J’aurai les résultats dans 24 heures !

    24 heures plus tard : rien !

    Les machines diversement sophistiquées ronronnent, les méga ordinateurs exploitent, Armel extra-caféiné, les yeux rouges et larmoyants, a complètement perdu la notion du temps sans douter d’un résultat imminent.

    12 heures et 24 minutes plus tard :

    – Chef ! Chef ! Vous n’en croirez pas vos yeux, enfin je veux dire vos oreilles ! Les larmes proviennent des d’é…

    – Armel !

    – Des étoiles !!!

    – Mais pourquoi les étoiles pleureraient-elles ? C’est inconcevable !

    – Sans doute, car elles savent que… bientôt…elles ne brilleront plus !

  9. Fanny Dumond dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçue sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir.

    En effet, elle a dû s’y reprendre à deux fois tant il y avait à la fois de haine et d’amour dans cette minuscule perle translucide. Comment était-ce possible ? Serait-ce un nouveau mister Jekyll et mister Hyde ? Chaque être humain n’est-il pas double, finalement ? Si nous voulons savoir qui est cette personne, c’est que son aversion envers l’une de ses connaissances prend doucement, mais sûrement, le dessus sur la flamme de mansuétude qui l’animait et nous craignons fortement que ce soit irrémédiable. Nous soupçonnons que ce chagrin ne se transforme en véritable envie de meurtre. Il est donc urgent de retrouver ce sujet qui a de réelles dispositions pour semer tolérance, empathie, générosité autour de lui. Nous aimerions bien avoir un entretien avec lui afin de lui rendre sa grande humanité.

  10. 😺 LURON'OURS dit :

    😸Gourdi ne désirait pas se faire connaître. C’était lui qui avait envoyé cette larme sans envisager ces effets dévastateurs. Fallait-il qu’il donnât une autre info qu’un numéro de code ? De plus, elle n’était pas vraie cette larme, juste un peu d’eau déminéralisée qu’on met dans les fers à repasser.
    Il en avait repassé plus d’un Gourdi avec cet ustensile. Comme bien des criminels, il aspirait à la reconnaissance. Il ne désirait ni faire pénitence ni repentance, bien au contraire, car tout en assumant ses pulsions, il purgeait la société. Il était pris de commisération et pour la première fois pleura à chaudes larmes sur son sort… Il allait encore falloir faire justice !
    Quelle est cette ombre inquiétante qui se dirige vers le laboratoire lacrymal ? C’est Alan Gourdi avec son fer, de lance, à friser, à tout faire, qui a repassé ici, qui repassera par là.
    😸 LURON’OURS

  11. françoise dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçue sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet , cette larme ne contient que deux couches au lieu de trois :
    muqueuse ou mucineuse
    aqueuse,
    lipidique
    et le plus grave c’est que la couche manquante est la lipidique mais si celle-ci faisait partie de larmes émotionelles  il y a moindre mal car elles produisent en effet des antalgiques naturels (qui ne sont pas d’origine médicamenteuse) et des études récentes ont montré la présence de molécules et de toxines responsables du stress dans les larmes, ce qui pourrait expliquer la diminution de la tristesse de 40%  apres avoir pleuré. Les larmes émotionelles agissent donc aussi comme des anti-stress naturels en évacuant de notre corps des substances et des toxines relatives à la tristesse et à l’angoisse.
    Le mieux d’ailleurs c’est que celui ou celle qui a « pleuré » vienne au Laboratoire.Nous recueillerons une nouvelle larme et tout en parlant nous pourrons déterminer si celle-ci est émotionnelle ou non
    Soyez assuré Madame ? Monsieur ? que nous apporterons le plus grand sérieux à nos analyses et à nos traitements le cas échéant.
    Sincères salutations
    Le Directeur

  12. Chach dit :

    « Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. Elle n’a jamais vu ça auparavant. Comme expliqué ce matin lorsque vous avez déposé le flacon, nous analysons plusieurs paramètres, dont la présence ou absence de corps étrangers. Lorsqu’elle a lancé l’analyse, la goutte a réverbéré la lumière de manière si intense, que notre laborantine a été totalement aveuglée par cette lumière blanche, il lui a fallu plus d’une demi-heure pour retrouver la vue et personne n’a osé regarder à nouveau. C’est la première fois en 20 ans qu’une simple analyse d’urine handicape une de mes laborantines ! Pouvez-vous me donner l’identité de la personne à qui appartient la goutte que vous avez déposé ce matin ? Ainsi que les coordonnées de son médecin, nous allons le contacter pour l’informer de la situation. »
    « Mais … Je ne comprends pas … Ma mère m’a demandé de déposer le flacon ce matin … Attendez, je crois qu’elle arrive, je vais vous la passer. Mamaaaaaan, viens voir »
    La directrice du laboratoire entend des bruits de pas qui se rapprochent à travers le combiné, puis des échanges inintelligibles.
    « Madame Ciliberti à l’appareil, bonjour. Mon fils vient de m’expliquer la raison de votre appel. Est-ce que je peux vous laisser patienter quelques minutes ? Je dois vérifier quelque chose. Je vous reprends tout de suite. »
    « Euh … Oui, bien sûr »
    Toujours au travers du combiné, la directrice entend des bruits de pas qui s’éloignent, puis après quelques minutes d’attente, ces mêmes pas se rapprochent.
    « Allo ? Merci d’avoir patienté. Je comprends mieux le problème. Je vais tout vous expliquer »
    « De rien, je vous écoute. »
    « J’ai demandé à mon fils de déposer un flacon d’urine pour analyse au laboratoire ce matin, mais il a confondu le flacon avec un autre flacon dans la cuisine, préparé par mon mari cuisinier étoilé, qui travaille sur une sauce « or liquide ». Je suis navrée pour votre laborantine … Cela dit elle a eu la primeure de découvrir la sauce crée par mon mari ! Une laborantine aveuglée par une expérimentation culinaire, c’est le comble non ?! »

  13. Nadine de Bernardy dit :

    Madame?Monsieur?

    Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçue sous pseudonyme pour l’analyser.
    Notre laborantine n’a pas pu en déterminer le gène,cet échec la laisse dans une telle perplexité que nous avons le devoir de vous demander,donc,de lever l’anonymat.
    Avec nos remerciements.
    L’équipe du muséum d’histoire naturelle.

    Monsieur,Madame

    c’est avec une joie victorieuse que je vous dévoile mon identité, car c’est une de mes larmes que je vous ai confié afin de vérifier vos compétences.Me voilà informé et ce n’est pas à votre honneur.
    Je suis un reptile amphibien de 2m30 de long,de l’ordre des crocodiliens,du grec krokodellos,vivant sur les berges du Nil avec ma famille.Nous coulons des jours paisibles pour le plus grand bonheur des quelques touristes qui se risquent en Egypte.
    Ils se font des frayeurs quand nous nous amusons à nager autour de leurs bateaux et nous mitraillent sous toutes les coutures.
    C’est en entendant une mère dire à son jeune enfant:
     » Tu vois, ce sont les crocodiles dont je te parle quand tu pleures pour rien »
    que j’ai eu l’idée de prendre ma revanche sur ces sornettes inventées au détriment de notre dignité de grands prédateurs.J’ai voulu vous mettre devant votre ignorance d’humains de peu de considération, qui prétendez que nous autres pleurons sans raison.Si vous saviez ….
    Maintenant que vous voilà renseignés,j’apprécierais que vous me fassiez parvenir le compte rendu de vos observations,afin que ma progéniture et moi en sachions un peu plus sur ces larmes, au point de vue biologique.
    Avec mes remerciements.
    Bien à vous.

  14. Françoise - Gare du Nord dit :

    Madame, Monsieur. Ici le Laboratoire d’analyses médicales « Au bon test ». Veuillez nous donner l’identité du sujet auquel appartient la larme que nous avons reçue sous pseudo «  Caïman » pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet, elle en est encore toute bouleversée et je puis dire qu’elle a versé toutes les larmes de son corps. Maintenant elle n’y vous goutte, ce qui est un comble pour une laborantine, vous en conviendrez

    J’en conviens, j’en conviens. Mais Monsieur, nous sommes tous bénévoles au sein de l’association « La bonne poire » qui œuvre en faveur de tous ceux qui sont démunis sur le plan matériel et en détresse sur le point de vue moral. Nous sommes tenus à la discrétion la plus élémentaire, c’est pour nous une valeur essentielle. Comprenez-vous ?

    Je comprends, je comprends. Quel est son nom s’il vous plaît ?

    Il se trouve que cela ne me plaît pas de vous le dire

    Son nom. C’est capital pour nous de le connaître, vous entendez ?

    J’entends bien… …..Il se fait appeler «Gavial  ». Un surnom, vous vous en doutez

    Je m’en doute, je m’en doute. Pourquoi un tel sobriquet ?

    Il dit qu’il a le cuir dur . Vous saisissez ?

    Je saisis, je saisis. Mais encore ?

    Il dit qu’il a faim en permanence, qu’il a toujours les crocs

    Mais encore. Qu’elle est sa véritable identité ? D’où vient-il ?

    Son nom :Ali Gathor. Il vient d’Inde, des rives du Gange

    Où l’avez-vous ramassé ?

    Boulevard Haussmann, sur les trottoirs des Galeries Lafayette

    En train de quêter la charité tout en apitoyant les passants, j’imagine ?

    Vous imaginez bien. Mais pourquoi toutes ces questions ? Qu’avez-vous trouvé?

    Une larme de crocodile

  15. iris79 dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour l’analyser. Notre laborantine ne parvient pas à classifier les données qu’elles tirent de cette analyse tant les résultats sont complexes, difficiles à déchiffrer et inédits. Peut-être qu’en ayant plus de paramètres, cela nous permettrait de finaliser cette étude. Merci.

    Madame, monsieur

    Nous vous avons adressé cette larme car nous n’avons pas pu déterminer à qui elle appartenait. Mais ce qui a fini de nous convaincre de faire appel à vous c’est de voir ce que ces larmes pouvaient faire.

    En effet, au hasard d’une promenade à l’orée des bois qui jouxte notre maison en cette fin de mois d’août et attirés par ce qui nous avait semblé être des pleurs, nous sommes entrés ma femme et moi dans la forêt, étonnés d’entendre ces sons en cet endroit.

    Comme nous étions prudents et peut-être aussi un peu apeurés, nous nous sommes approchés à tâtons en prenant garde de ne pas faire craquer les jeunes branches, brindilles et feuilles qui jonchaient le sol sous nos pas.

    Quand, tout à coup, nous les avons vus. Ils étaient enlacés, assis sur une souche. Leurs visages tournés l’un vers l’autre, ils pleuraient tous les deux. C’était étrange car on ne sut pas dire ni encore maintenant quel âge avaient ces jeunes gens. Ce n’étaient plus des enfants, peut-être des adolescents ou de jeunes adultes. Pourtant quand leurs regards croisèrent les nôtres, on aurait pu y voir l’expression et les rides de personnes d’âge mûr. C’était fascinant. Ils pleuraient tous les deux et leurs larmes s’emmêlaient, ruisselant sur leur peau, s’écoulant jusqu’à terre. Cela formait un filet d’eau qui étincelait sous les rayons du soleil qui parvenaient à franchir l’épaisse toison des arbres en cet fin d’été. Evidemment, alertés par notre présence ils fuirent très vite sans que nous arrivions à comprendre où ils avaient bien pu se volatiliser.
    Toujours est-il que nous revînmes, ma femme et moi à plusieurs reprises en cet endroit attaché à ce souvenir indescriptible, comme hypnotisés par la force de ce lieu. Et l’on s’aperçut un jour qu’à l’exact endroit où leurs larmes s’étaient faufilées dans le sol, avaient poussé des fleurs magnifiques que nous ne connaissions pas. Nous avons fait de multiples recherches, interrogé des spécialistes de plantes rares, de la faune, personne ne pouvait mettre un nom dessus. Et à chaque tentative de prélèvement, la plante s’est désagrégée rendant assurément impossible son identification. Le mystère reste entier d’où notre requête aujourd’hui auprès de vos services.
    En espérant que ces éléments vous aident un peu…

    Cordialement

    PS : Nous ne nous faisons pas d’illusions, nous nous doutons que les résultats des analyses d’un phénomène aussi énigmatique relèveront peut-être du secret, néanmoins si c’est possible nous souhaiterions vivement connaitre les conclusions de vos expérimentations.

    Claire et Lucien Anatole

  16. Maguelonne dit :

    Madame, Monsieur, veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour analyse. La laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet nous étions persuadés d’avoir totalement éradiqué ce genre de phénomène. Et notre collaboratrice, travaillant sans protection a été submergée. Elle est en état de choc traumatique mais bénéficie, grâce à la générosité de notre Président d’un suivi psychologique rapproché.
    En effet cette larme est une larme de jeunesse qui fout le camp. Le fait que ce soit sur un air de guitare n’y change pas grand chose. Depuis des décennies nous avons le bonheur de vivre une jeunesse qui dure, dure…à perpétuité. Et ce fût un ébranlement pour notre assistante d’être envahie par des peaux qui plissent, qui fripent, des dents cariées qui se déchaussent, des yeux opaques, du poil qui s’étiole, du muscle qui se dérobe, la mémoire qui se cavale, j’en passe et des meilleurs.
    Vous comprenez bien qu’il faut absolument analyser cette larme, d’où vient elle, comment a t elle pu ressurgir, quels risques encourons nous ? Tous les sujets, soigneusement sélectionnés de notre société doivent être tenus à l’abri d’une éventuelle contamination. La personne doit, impérativement et de toute urgence, être mise en isolement complet.
    Le propriétaire de cette larme doit être confié aux soins experts de nos robots scientifiques qui, toutes affaires cessantes feront des recherches approfondies. C’est une mesure de salut publique. Le but étant d’éliminer, le plus vite possible, cette menace surgie d’un passé que nous croyions exterminé… Comme quoi !!!
    Je vous rappelle qu’il y a maintenant soixante ans, une larme de rosée, surgie d’on ne sait où avait mis en émoi et en ébullition une partie de nos concitoyens. À cause d’une réaction tardive et malgré tous nos efforts, nous n’avons eu d’autre solution que l’extermination des sujets contaminés ou risquant de l’être. C’est pour éviter un autre drame de cette nature que je me permets d’insister lourdement.
    Votre bonne volonté jouera en votre faveur car sans réponse à ce message d’ici vingt quatre heures, je me verrai dans l’obligation de lâcher tous les fins limiers de ce pays et les conséquences seraient lourdes pour vous.
    Veuillez agréez….

    • eleonore gottlieb dit :

      hum!! quelle histoire , j’adore l’humour quelque peut grinçant , et oui une vraie contamination cette jeunesse qui fout le camp !!! ah ! zut ,j’ai de l’eau dans les yeux

  17. Mireille FLEURIET dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet….

    Masquée, gantée, elle allait procéder aux tests habituels, lorsqu’une voix douce l’interpella :

    Pas si vite, jeune fille, je ne suis pas une larme ordinaire, avez-vous déjà entendu une larme parler, non ? Remettez-vous de vos émotions, nous sommes seules, personne n’en saura rien. Vous avez des larmes de tristesse, de joie, d’amour et oui, pleurer d’amour c’est merveilleux.

    Nous allons procéder à une expérience, allez ! Regardez dans votre microscope, pensez larme de tristesse et devant vous se déroulera ma vie de tristesse, pensez joie, amour, ce que fit la Héléna c’était son nom, quel ne fut pas son étonnement de voir ainsi défiler toute une vie à travers une larme.

    La larme lui suggéra de la subtiliser, de la mettre dans une fiole, de la remplacer par une de ses larmes, de transcrire sur la feuille : larme normale, sans aucun intérêt.

    La larme reprenant la parole lui dit :

    Gardez cette fiole pour les jours de mélancolie, à ce moment-là, serrez-la fort dans votre main, la joie, l’empathie, l’optimisme viendront vous tenir compagnie. C’est mon cadeau, pardon de vous avoir effrayée, ça en valait la peine qu’en pensez-vous ? Surtout ne racontez à personne cette histoire, personne ne vous croira. Moi, si puisque je serai dans la fiole, avec vous…

    Héléna sortit du Laboratoire métamorphosée, comme sur un petit nuage, elle rayonnait de bonheur, ces collègues se posaient des questions. Qu’est-il arrivé à notre Héléna, elle d’habitude si discrète et presque taciturne ? Elle a rencontré une larme magique, cela elle ne peut le dire.

    Lorsque Vous verrez des larmes couler sur un visage, vous penserez à la Larme magique… vous, lectrices, lecteurs puisque vous voilà dans la confidence.

  18. Antonio dit :

    – Madame ? Ah ! Monsieur, veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet, il s’agit d’une véritable larme de tristesse, particulièrement contagieuse. Nous qui pensions avoir éradiqué ce fléau depuis cinquante ans. Il est primordial d’isoler l’individu et, sans doute, tous ses contacts avant que l’on ne déplore une vague de contaminations sans précédent.
    – C’est que je ne saurais vous dire, professeur. J’ai trouvé cette larme sur une lettre.
    – Malheureux, vous ne l’avez pas lue, au moins ?
    – Si, pourquoi ? … Bouuuuh ! Oh ! je suis désolé, je ne savais pas, bouuuh ! C’est si, oh ! Bouuuh !
    – Vous voilà sans doute contaminé, vous en avez tous les symptômes, en tout cas.
    – Mais de quoi, professeur ? Bouuuh !
    – Mais du blues, du spleen, de la mélancolie, ce sale virus qui a plongé le monde dans une pandémie de tristesse catastrophique, ces derniers siècles. C’est une forme d’empathie cérébrale qui affole le cerveau et explose en une toux lacrymale incontrôlable.
    – Et c’est grav’hanc ? Bouh !
    – C’est pénible, oui ! ces gens qui pleurnichent, chouinent, geignent, hoquètent, pour un oui, pour un non, pour une lettre. Oh ! mouchez-vous, je vous prie, et essuyez ces larmes sur un torchon que vous garderez sous scellés jusqu’à notre arrivée. Et ne sortez surtout pas. Nos services de décontamination vont venir les chercher et vous emmèneront avec eux. Comment vous sentez-vous ?
    – Bah…
    – Oppressé, des nausées ? Une sensation de vide à l’intérieur, c’est ça ? Plus d’appétit, plus d’envie, vous écoutez la même ballade de Deborah Jones en boucle, ingurgitant ses accords mineurs comme des somnifères pour essayer de dormir ?
    – Bah, en fait… hanc ! ça m’a fait du bien, je crois, de lâcher ces larmes. C’était ma première fois. J’ai l’impression que ça a nettoyé quelque chose à l’intérieur, hanc ! Je me sens mieux.
    – Non, vous êtes malade et il faut vous soigner. Mon dieu, si la terre entière se remet à s’émouvoir, croyez-moi, on n’a pas fini de voir des drames, des romans à l’eau de rose et des lettres de ruptures, sans doute, comme celle que vous avez. Elle date de quand ?
    – 1941, elle est signée Guy Moquet.
    – Je vois, mettez-la sous scellés également, nos services arrivent.
    – Mais qu’est-ce que vous allez me faire ?
    – Vous sauvez, monsieur, au pire vous entuber.

  19. 🐀 Souris verte dit :

    🐀 A ‘LARME’

    Des laboratoires Jean Passe et Jean Laisse. associés à capital égal.

    Madame, Monsieur.
    Nos laborantins sont en émoi. L’éprouvette secrète de votre envoi, après analyses dûment renouvelées, révèle par sa couleur d’un rosé tendre que c’est une larme du matin.
    Chagrin des uns, joie exubérante des autres, tous ont ressenti un changement radical de leur personnalité.
    Un de mes chimistes qui pèse bien son quintal et se déplace avec difficulté est parti en danseuse sur la pointe des pieds, a traversé le couloir sur l’air du chant du cygne. Une telle métamorphose nous a laissé pantois, et avec sa blouse blanche, on s’y serait cru. Une jeune femme, juste après avoir senti cette larme, a pris une teinte rose très affirmée et de sauts en sauts toujours plus hauts tel un marsupilami sur un trampoline, cette laborantine est restée accrochée à la lampe centrale ventilo. Elle est actuellement suspendue à une pâle et crie des ‘ oubi-ouba ‘ et on se demande bien pourquoi et quand elle va tomber.
    Vous comprenez bien que nous ne pouvons continuer notre activité dans un tel désordre.
    Toutes les conjectures sont envisageables.
    Est-ce une larme satanique ou, au contraire celle d’un ange si je m’en réfère à l’attitude de cette pauvre Monique qui bat des ailes au dessus des microscopes.
    Avant qu’elle tombe dans les soucoupes on me signale qu’elle vire au mauve.
    Serait-ce une larme qui, comme les vierges qu’on vend à Lourdes, change de couleur en donnant le temps ?

    Répondez-moi vite avant qu’il fasse orage dans notre laboratoire.
    Soyez assurés, madame, monsieur de mes sentiments les meilleurs

    Jean Passe et Jean Laisse.

    🐀 Souris-verte

  20. Laurence Noyer dit :

    Cette larme que nous avons reçue pour analyse ne contient pas de chlorure de sodium qui lui donne ce gout salé, elle n’est pas riche en protéine d’émotion, n’a pas d’enzyme. Elle n’a pas permis l’évacuation d’une quelconque tristesse et ne provient pas d’un système lacrymal dégradé.
    Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet….
    Cette larme contient du pétrole, cette larme est en plastique.
    L’analyse sur les facteurs environnementaux a révélé que cette goutte d’aspect inoffensif vient du milieu aquatique. Une enquête a été menée, qui a démontré l’existence, dans l’eau, de plusieurs milliards de ces gouttes hydrocarbures.
    Elles traversent les océans … transportées par des cargos, qui parfois, connaissent des déversements “accidentels”, des négligences.
    Leur fonction : être fondues puis transformées en objets de tous les jours : sac plastique, jouets pour enfants, meubles de jardin, bouteilles de shampoing
    Du fait de leur aspect, nombre d’entre elles sont ingérées par les animaux marins ou picorées par les oiseaux. Elles contaminent toute la chaîne alimentaire
    On vient de leur donner un nom : les « Larmes de Sirènes »
    Et il y a effectivement de quoi pleurer ! Non ?

  21. Jean Marc Durand dit :

    Madame ? Monsieur ? Pourriez vous nous fournir l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir. En effet, ce type de larme sèche s’avère d’une extrême rareté et nous souhaitons explorer son exacte provenance, les circonstances de son apparition et l’éventuel impact que cela pourrait engendrer sur la société actuelle. Pour des raisons de sécurité et de respect mutuel, cette conversation sera enregistrée pour garantir la protection des données tant individuelles que sociétales. Je vous écoute.

     » Eh bien, nous nous promenions, mon mari et moi, à la recherche de champignons comestibles lorsque la forêt est devenu très agitée. Il nous a fallu un temps certain pour comprendre qu’une chasse à courre, ses aboiements de trompinettes et ses piétinements cavaliers de fourrés fondait sur nous. Alors que nous nous inquiétions sur la suite des évènements, j’envisageais de grimper sur une vieille souche mais je n’ai plus vingt ans. Et puis il est arrivé, avec sa superbe mais encombrante ramure. Sa langue pendait sur le côté. Il ne courait plus et tournait en rond, secouant la tête comme pour chasser d’énormes mouches. Mais il s’agissait d’une meute de chiens et de troupe de chasseurs. Ils s’y sont mis tous ensemble pour achever le travail. Et là, je n’ai plus rien vu car ils étaient trop proches, j’ai eu très peur et j’ai fermé les yeux.

    – Et ce serait donc là, qu’en vous frôlant, un chasseur aurait déposé une larme sur votre sac ?

    – C’est ce que j’ai cru, au début. Mais mon mari qui n’avait pas fermé les yeux m’a raconté. En fait, à l’instant où le cerf s’est écroulé, que son regard s’est tourné en dedans pour fuir une dernière fois, le plus vieux des chiens de la meute s’est stoppé net. Il n’a pas participé à l’assaut final. Il est resté là, à deux mètres et il pleurait, mon mari le certifie. Puis le chien est venu vers nous, pour qu’on témoigne. Lorsque tous les chasseurs sont arrivés, le vieux chien bramait, je vous le jure et l’un de la troupe a verbalisé:  » Il devient taré ce clebs…j’vais lui en coller une. » Ils n’ont pas osé devant nous et nous ont raccompagné vertement jusqu’à l’allée centrale. Voilà, on les a laissés à leur boucherie, à leur image d’un cerf forcément vidé de sa vie et de ses tripes.

    – Bien, bien, je vous remercie pour votre témoignage, nous en ferons bonne usage. Mais, en attendant, je tenais à vous repréciser qu’un arrêté municipal a été établi pour interdire toutes déambulations de promeneurs pendant les heures et les jours de chasse dans ce secteur. De fait, vous étiez verbalisables mais vu notre politique de conciliation, nous serons tolérants, pour cette fois! Bonne journée chez vous….pardon, à vous!

  22. camomille dit :

    Madame ? Monsieur ? Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour analyse. Notre laborantine chargée de l’examen a failli défaillir.
    En effet, l’analyse de cette larme perturbe dangereusement le bon fonctionnement du travail de nos équipes.
    Tous les laborantins à qui nous avons confié cet examen, ont ressenti les mêmes malaises à chaque tentative, et ils n’ont pu aboutir :
    (inhibition, profonde tristesse, prostration, arrêt de travail).
    Nous ne pouvons continuer de travailler en aveugle.
    Il est donc indispensable et urgent que l’expéditeur de cette larme reçue sous le pseudo « FLASHBACK » se fasse connaître, et nous en précise l’origine.
    En attendant, nous isolons ce spécimen en lieu sûr.

    RÉPONSE :
    Mesdames, messieurs,
    Ne vous affolez pas, restez calmes, regardez-la en face, cette larme vous appartient.
    C’est la larme de votre CONSCIENCE.
    Allez… bon travail !

  23. Serena B dit :

    Veuillez nous donner l’identité du sujet à laquelle appartient la larme que nous avons reçu sous pseudo pour l’analyser.

    C’est une larme qui nous est arrivée par voie aérienne. Nous étions à la pause en terrasse au bord de la mer. De mémoire nous observions les vagues se briser contre le récif. Le vent chaud et humide à la fois soufflait légèrement en soulevant quelques grains de sable.
    Alors que nous étions passé au dessert une pluie fine nous a invitée à accélérer notre retour.
    Sur le chemin, une femme s’est effondrée dans nos bras. Ce n’était pas du désespoir, ni de la tristesse et ce n’était pas de la colère non plus. Elle nous a regardé dans le fond des yeux avec tout l’amour qu’une femme peut porter dans ces moments là.
    En partant, pour nous remercier de ce moment de réconfort, elle nous a fait cadeau de cette larme. Aussi je ne peux pas vous donner d’élément sur l’identité de la larme. Cependant, une analyse sur l’origine des émotions qui produisent cette larme nous serait fort utile pour apprécier l’attitude à conduire si par aventure elle repassait par là…

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