Exercice inédit d’écriture créative 272
Cela faisait un mois que ce nuage était là,
immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin.
La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient. C’est quand il se mit à cligner de l’oeil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que…
Imaginez la suite
Cela faisait un mois que ce nuage était là,
immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin.
La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient. C’est quand il se mit à cligner de l’oeil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que…
Alors, toi, là-haut, crois-tu me faire peur
Avec ton allure bizarre, insolente et inquiétante ?
Depuis quinze jours, sans cesse tu emballes mon cœur,
Dois-je m’en émouvoir ou te cracher ma rancœur, je ne suis pas consentante.
Pourtant, curieuse je m’accroche à toi avec mes yeux assassins
Tu sembles savoir que dès le jour je n’aurai de cesse de m’agripper
A mes barreaux et te quémander une réponse qui jamais ne vient.
Qui es-tu pour rester sans bouger,
Le juge, le bourreau ou le destin ?
Blanc comme la neige immaculée
Avec tes rondeurs et ta suffisance je te trouve malsain.
Longtemps, j’ai pleuré, prié pour enfin me faire pardonner
A pourrir dans ce trou, seule sans amour, sans illusions.
Et puis, toi depuis quelques temps, tu es là et de moi, tu souris
Á la maudite, la fauteuse, tueuse par passion.
Mais vas-t’en, vas-t’en, je t’en prie.
Pour moi il n’y aura plus jamais ni clin d’œil, ni sourire en coin,
Moi, je suis la peur, le noir, le vilain petit canard face à son enfer.
Soudain, le ciel s’est mis à noircir, voulant m’enlever mon seul témoin ?
Le vent a soufflé fort et a hurlé, moi, je suis presque à six pieds sous terre.
L’orage a éclaté et tous les nuages ont pleuré, même toi.
L’eau s’est mise à dégouliner jusqu’à mon cœur qui se déchirait
Je savais, toi qui commençait à devenir mon ami, que tu disparaitrais, laissant vide ton endroit.
Tout s’est arrêté. Plus de bruit, plus d’eau, plus de nuage, sauf mon geôlier toujours muet.
Cela faisait un mois que ce nuage était là, immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin. Il ne se dérobait à la voûte céleste que lorsque les étoiles lui priaient de s’éclipser. Et chaque jour suivant, il revenait trôner au-dessus de nos têtes, il se perchait orgueilleusement sur nos esprits, nos croyances ou nos mythes, il se juchait prétentieusement sur nos consciences. Peut-être pouvait-il atteindre nos pensées de son point culminant ? Peut-être pouvait-il perçait nos secrets de son point dominant ? Etait-il un gardien des idées ? Il veillait sur nous comme une mère veille sur son enfant, toujours au rendez-vous de la plus haute cime du jardin céleste. Sa présence invitait en nous ce serein sentiment de protection. Ce gardien de l’olympe écoulait en nous les effluves de nos plus beaux souvenirs, chaque pensée tournée vers le passé n’était là que pour éveiller nos visages de nos plus généreux sourires. On pouvait parfois l’entendre souffler ou siffler l’air de nos fragrances préférées. Sa beauté pure et sa quintessence albuginée bruinaient sur nous un flot de caresse comme une pluie tombe la nuée de flocons enneigés. Ce nuage était-il l’ectoplasme de nos rêves ? Il irradiait d’une promesse nous transportant vers des horizons et des terres insoupçonnées. Etait-il un prélude au paradis ? Etait-ce un cadeau céleste ? Depuis qu’il s’était fait convive rien ne venait troubler notre bonne humeur persistante. Le paysage était peint de mille sourires, teinté d’éclats de rires truculents, tonitruants, vibrant et carillonnant Le bonheur semblait presque palpable, on aurait cru fondre d’une gourmandise velouté et suave comme le plus doux miel. Ce nectar de béatitude poussait plus d’un à croire en ses rêves. Ce voile duveteux enveloppait les âmes de leurs espoirs jusqu’alors inatteignables. Le monde s’ouvrait, il était à portée de mains par la présence d’une vague opaline suprême, par la présence d’un frémissement de ouate, par la présence d’un chuchotement feutré. Qui donc nous avait offert ce cadeau ivoirin ? Et si le nirvana ne tenait qu’à une lueur dans l’alizé ? Dans le sommeil éternel comme dans l’aurore d’un destin, je veux bien me perdre et demeurer pourvu que ce nuage immobile m’aspire toujours plus haut vers les songes les plus insensés, pourvu que ce nuage immobile dans le ciel continue de nous observer avec un petit sourire en coin.
Cela faisait un mois que ce nuage était là, immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin. La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient. il se mit soudain à cligner de l’oeil quand il s’aperçut, qu’avec ses clefs ,saint-Pierre avait ouvert sa porte aux héros des contes de Perrault et de la Fontaine. C’est ainsi qu’il reconnut le petit chaperon rouge bras dessus bras dessous avec le loup, un des petits nains qui semblait faire tomber des météorites sur la terre, barbe-bleue dans le carrosse du roi, un dragon à plusieurs queues et un dragon à plusieurs têtes, un aigle et un hibou (ce dernier lui vantait la beauté de ses petits) un rat de ville et un rat des champs.Et aussi Boris Vian flottant dans l’écume des jours qui demandait à Jean Tardieu « comment est votre âme « ? elle est malade, le printemps était trop vert, elle a mangé trop de salade ». Puis vint Mary Poppins profitant d’un rayon de soleil. Pour s’en protéger elle ouvrit son parapluie. Ce fut le signal pour le nuage qui se transforma en averse violente.
Un bel arc-en-ciel apparut dans le ciel ……
Cela faisait un mois que ce nuage était là, immobile dans leur « blue sky », à les observer avec un petit sourire en coin. La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient. C’est quand il se mit à cligner de l’œil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que les Londoniens commencèrent à s’intéresser à lui.
Au point qu’il se mirent à marcher le nez en l’air, ce qui provoqua quelques complications au 10 Downing Street, nombre d’injures entre les lords de la Chambre et de gros remous à la City. Bref, « everybody » avait la tête dans les nuages. SM la reine craignait que la populace se mette soudain à planer ; la monarchie en prendrait encore un coup et les tabloïds, affamés de scandales, se déchaîneraient. Il fallait intervenir sans tarder.
Cupidon, lui, ne décolérait pas : pas question qu’on lui gâche la fête, c’était « son » week-end, et il était déjà largement compromis par des avis de tempêtes et inondations relayés par les médias alarmistes.
Sherlock Holmes étant indisponible, il convoqua deux excellents enquêteurs britanniques, la célèbre Vera et l’inspecteur Murdoch, priés de tirer l’affaire au clair sans délai. Chacun y allant de sa théorie voulait avoir le dernier mot. Vera prétendait que ce nimbus avait débarqué clandestinement ; pour Murdoch, le petit monstre aurait pu échapper à la vigilance de Vénus, occupée à se préparer pour la grande fête, et qui avait négligé ses devoirs maternels. Si la chose s’ébruitait, Zeus – en dehors de jurer comme un charretier – piquerait une grosse colère en balançant quelques coups de foudre pas vraiment affectueux.
Véra et Murdoch détestaient les grenouilles, et plus encore les Français qui avaient la réputation d’en être friands ; mais vu leur incompétence, ils furent contraints de faire appel à leur alter-ego, l’inspecteur Maigret. A condition, ajouta Vera aigrement, qu’il ne fume pas la pipe en sa présence ! En revanche, elle lui ferait les honneurs de quelques pubs, histoire de vérifier si le commissaire tenait aussi bien l’alcool qu’on le prétendait. Il y en avait bien qui lisaient l’avenir dans le marc de café, pourquoi pas dans une pinte de bière !
– Fuck you ! brailla Murdoch qui perdait patience, et son flegme du même coup. Cupidon n’est pas d’humeur, et si on ne résout pas l’énigme dans les 48 heures, pas de teuf, basta les amoureux, exit les fleuristes et les marchands de « candies » : une crise de plus à notre actif !
Vera apprécia moyennement le ton du jeunot et lui balança sous la table un grand coup dans le tibia, histoire de lui rappeler qu’elle restait la patronne.
Maigret fut convoqué au 36 le soir même et traversa le Channel dans un sous-marin réquisitionné pour la circonstance. C’est là qu’il prit connaissance de sa mission et des conditions annexes. Conditions qu’il comptait bien transgresser d’une façon ou d’une autre : c’était tout de même pas une meuf qui allait faire sa loi !
Il débarqua à Southampton sous une pluie battante.
Le lendemain, le fog ne se leva pas. Ni le jour suivant. Il fallut attendre le milieu de la semaine pour que le ciel se dégage. Enfin ! se dit Maigret, qui sortit illico profiter de cette météo clémente.
Dans la rue, il régnait une ambiance de kermesse. Les gens s’interpellaient gaiement, leurs regards fixés en l’air. Le commissaire les imita pour repérer l’objet de toutes ces attentions. Il compulsa son atlas des nuages : « Cumulus mediocris » lança-t-il à la cantonade. L’hostilité monta rapidement, certains le prirent à parti. La foule, incrédule, rejetait cette appellation dégradante. Véra, arrivée sur les lieux, calma les ardeurs de la population et attrapa Maigret par le bras pour l’en protéger.
– Vous êtes dingue, vous voulez vous faire lyncher !
– Sorry Miss, mais c’est bien le nom de votre curieux visiteur : cumulus mediocris, un nuage de basse altitude, rien d’insultant là-dedans ! Vu sa petite taille, je pense qu’il s’est effectivement échappé, mais pas de Vénus, simplement d’une dépression venue de l’Atlantique, qui a rejoint l’Irlande : l’attrait de la capitale sans doute ! Vénus et Cupidon peuvent être rassurés, aucun danger pour le Valentine’s day !
Sur ce, le commissaire salua Vera et remonta Regent street en faisant de belles volutes de fumée.
Fichus Anglais, toujours aussi rêveurs !
Bonne semaine, Christine
Cela faisait un mois que ce nuage était là,
immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin.
La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient. C’est quand il se mit à cligner de l’oeil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que…les habitants de cette petite bourgade se mirent a se questionner !
c’était un petit village sans problème; le ciel était toujours bleu d’un bleu immaculé pas l’ombre d’un nuage et il espérait qu’un jour il reçoive l’honneur d’être « nuagé « !
une distinction émérite car tous les habitants vivaient paisiblement et avaient , tous, une vie sans nuage .
Les jeunes se réunissaient souvent pour décider de nuages de mots-clés une façon simple de cartographier leurs idees ,
d’évoquer des notions essentielles et créer des concepts propres à leur aspiration .
Les plus âgés discutaient autour d’un café servi d’un nuage de lait ; c’était la tradition si bien que la plupart avait la tête dans les nuages .
Il leur arrivait cependant de se raconter des vérités qu’on pouvait démêler à travers de nuages de fables historiques.
Ce petit nuage moqueur au dessus de leur tête perturbe leur train train quotidien !
Le voilà qui , au lieu de déverser sur nous une averse de bonheur , d’arroser nos âmes desséchées par son attente ;il lorgne nos femmes , nos épouses et nos filles ….
D’un regard ouateux , d’apparence blanc de tout soupçon ; il amuse certaines et en blesse d’autres.
Un comité de village décide d’un plan d’action pour dissiper ce
malotru monochrome .
Il demande à la plus belle des femmes d’user de ses atouts sensuels à le faire fondre d’amour.
Ce qui ne tarda pas à se réaliser.
Succombant sans peine au charme de la belle ; il se condensa et se gorgea de virilité qu’il explosa en une merveilleuse pluie porteuse d’amour .
Cela faisait un mois que ce nuage était là, immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin. La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient.
Je dois d’abord vous expliquer que depuis toute petite, je m’étais prise de passion pour eux. De là où je viens, il n’y en avait pas forcément beaucoup, alors dès que j’en apercevais un, je l’analysais sous toutes les coutures. Scrutant l’horizon, j’y voyais des chats, des licornes, des sorcières… C’était un petit jeu assez drôle que j’ai vite partagé avec quiconque en éprouvait l’envie. Petit à petit, je suis devenue une aficionada de la météo en général et par chance mais pas seulement, j’ai même pu en faire mon métier. C’est ainsi qu’aujourd’hui, je fais partie des quelques élus grâce à qui Catherine Laborde peut vous annoncer que nous allons vivre « une vraie journée comme on en rêve, une vraie journée d’été » ou bien au contraire « que la grisaille va avoir du mal à s’estomper ».
Mais revenons à lui. Dès son apparition dans le ciel, ce nuage m’avait intrigué. Je n’étais pas vraiment arrivé à lui définir un profil. Chaque jour, je le regardais toujours au même endroit, et tous les jours, j’y voyais quelque chose de différent. Je le savais bien, c’était le même mais il avait l’air de se transformer à chaque fois, comme une sorte de caméléon insaisissable. Un jour, un bibendum, le suivant, un mouton, ensuite un angelot. Et cela faisait déjà quelques temps que ce dernier me narguait à présent. Il jouait avec mes nerfs. Mais c’est quand il se mit à cligner de l’œil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que j’ai compris que je commençais vraiment à délirer.
Je me frottais les yeux. Impossible. Et si seulement ça c’était arrêté là… Le lendemain, tandis que je me rendais à mon travail en passant par le Pont Neuf, je levais à nouveau la tête. Le nuage me narguait, il faisait une sorte de danse bizarre, bougeant ses bras, ses jambes dans tous les sens… Je ne comprenais plus rien. J’avais fait ma cure de vitamines pourtant, je ne pouvais pas être si fatiguée. Qu’est-ce qui se passait alors ? Arrivée dans mon bureau, je m’assis et regardai par la fenêtre. Le cumulus était toujours là mais avait cessé ses gesticulations. Je crois que j’avais tout simplement besoin d’un peu de vacances. Partir à l’autre bout du monde, au soleil, sans un nuage pour venir perturber ces moments de détente me ferait du bien. J’avais reçu une brochure hier au courrier, je la feuilletterai ce soir.
En fin d’après-midi, je repris mon trajet habituel pour rentrer. De nouveau, mon nuage que j’avais finalement baptisé Rango (et pourquoi pas ?) me fit une nouvelle chorégraphie. Et tandis que je marchais, absorbée par ce spectacle, je m’entendis lui dire à haute voix :
– Mais qu’est-ce que tu me veux à la fin ?
Je vis alors Rango se mettre les mains sur les yeux en signe de désarroi avant que la réalité ne me rattrape à nouveau :
– Pardon ? Vous m’avez parlé ?
Oups… Voilà que même les passants allaient me prendre pour une folle. J’essayais de sauver la mise.
– Non, excusez-moi, j’étais au téléphone.
Je ne savais pas trop si la personne m’avait cru ou pas mais Rango était sous le charme, me multipliant les clins d’œil depuis tout à l’heure. Son élégance ne le ou la laissait pas indifférent(e) visiblement. Mazette, voilà que je commençais à me demander si les nuages avaient un sexe.
Devant moi, mon cadre sup, en costume cravate, reprit en souriant :
– Eh bien, je n’aurais pas aimé être votre interlocuteur. Vous devez être dure en affaires, vous.
Je répondis presque spontanément.
– Je travaille comme ingénieur dans le domaine de la météorologie alors vous savez les affaires, ce n’est pas vraiment mon truc.
Voilà que je déballais ma vie à cet homme que je connaissais à peine et qu’en même temps, je crois, je médisais sur son travail. J’essayais de me raccrocher aux branches.
– Mais, il faut de tout pour faire un monde. Je ne dis pas ça pour critiquer.
Il sourit encore. Et moi, je me trouvais toujours aussi ridicule. Il s’appelait Etienne et ne m’en voulait pas du tout. Il m’expliqua qu’il copilotait le pôle de biologie de l’hôpital tout proche. Et à sa façon d’en parler, il avait l’air aussi enthousiasmé que moi par son travail. Pris par notre conversation, nous avons continué de faire un bout de chemin ensemble tandis que nous rejoignions tous les deux le quartier des Carmes, où il m’invita finalement à boire un verre.
Tandis que nous étions sur le chemin du retour, j’observais encore le ciel. La nuit était maintenant sur le point de tomber et le temps se gâtait. Je n’étais pas surprise, j’avais repéré quelques cirrostratus qui ne mentaient jamais. Une dégradation se préparait et Rango avait cédé sa place à de menaçants cumulonimbus. Nous avons hâté le pas mais n’avons pas pu y échapper. Le flot de cette averse d’été déferla sur nous comme les vagues sur l’océan.
Au détour d’une ruelle, Etienne m’attrapa par le bras pour nous abriter sous un porche. Surprise, je vacillai et tombai dans ses bras. Il essuya l’eau qui ruisselait sur mon visage et me regarda droit dans les yeux.
– Avoue-le, c’est toi qui m’a tendu ce piège, m’accusa-t-il.
Je me mis à rire à gorge déployée. Si ce soir, j’étais folle, c’était seulement de lui.
– Ah non, non… c’est lui là-haut ! m’exclamai-je alors en désignant le ciel. C’est lui et je lui dis merci. Merci mille fois.
Puis je l’embrassai.
Depuis sa naissance, Nestor était l’enfant terrible de la famille. Il ne cessait de désobéir et tentait toujours de s’échapper. Il avait déjà fait plusieurs fugues et on l’avait souvent tiré de justesse de bien des tourments. Nestor était dans sa bulle, dans la lune, sur sa petite terre comme disaient ses semblables. Il planait, rêvassait toute la journée, au grand désespoir de ses parents. « Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? Tu ne deviendras jamais un grand cirrus comme ton père » lui criait sa mère. « Tu ferais mieux de penser à ton avenir au lieu d’aller traîner tes gouttes dans la basse atmosphère ! ». Nestor n’en avait que faire. Les hautes sphères l’ennuyaient à mourir, il décida de partir.
Avec la complicité de son ami le vent, Nestor s’était trouvé une jolie place au soleil, au-dessus d’une vallée. Depuis plus d’un mois, il observait la vie qui s’écoulait en bas. Nestor était aux anges dans ce petit coin de terre. Seulement, au lieu de passer inaperçu comme lui avaient appris ses parents, l’imprudent s’était approché du sol, encore et encore, et les habitants de la vallée avaient commencé à le remarquer. Ses mimiques : son sourire quand passait une jolie jeune fille, sa grimace quand elle ne plaisait pas, amusaient les uns, inquiétaient les autres. Mais Nestor, lui, ne voyait rien venir.
Un jour, le conseil de la vallée se réunit en sommet extraordinaire et décréta que le nuage impertinent mettait trop d’optimisme dans le cœur des gens, distrayait les enfants et menaçait l’ordre de la société. On avait besoin d’eau. S’il ne perçait pas, l’imbécile, on avait les moyens de lui ouvrir les entrailles. Le gouverneur ordonna immédiatement à ses hommes de préparer l’expédition. Noémie, qui suscitait depuis un mois le plus beau sourire de Nestor et qui habitait haut dans la montagne, vint un soir lui souffler à l’oreille le sort qu’on lui réservait. Nestor prit aussitôt ses gouttes à son cou mais les hommes, munis de longs pics, étaient déjà à ses trousses. Il eut tout juste le temps de s’accrocher au vieux mont Saint-Sauveur. Glissant le long de la paroi, Nestor rencontra la petite dernière des neiges éternelles, rebelle qui, comme lui, voulait s’échapper. Elle lui dit : « reste là, contre moi, tu ne risques rien ». C’est ainsi que Nestor échappa à un funeste destin. Au lieu de finir en pluie, écrasé au sol, il fondit avec la neige son amie pour donner cascade et couler à l’infini. Une rivière était née.
©Sylvie Wojcik
Une rivière était née et un joli conte aussi.
Vous racontez une belle petite histoire, Sylvie
Merci.
Je le remarquais vraiment. Mais c’était quoi ce délire ? Un nuage masculin ? les nuages avaient-ils donc un sexe ? Se comportaient-ils comme des hommes, à mater les jolies filles dès qu’elles passaient devant eux, et à faire la mou dès que les filles n’étaient pas blondes, fines et sexy ? Je n’avais aucune chance, ou peut-être si, la chance de le faire réagir. Qu’était-ce donc que la beauté ? La beauté apparente, la chaleur du cœur ? J’avais décidé de le remuer, de l’interpeller. Qui était-il, tout haut de son ciel, pour condamner aux grimaces celles qui ne répondraient pas à ses standards ? Je passais donc une 1ère fois, ignorant son regard vilain, ses grimaces qui me suivirent comme une poursuite sur scène. Le jauger, l’évaluer, le découvrir. Où était donc sa faiblesse ? Etait-il sensible, avait-il un cœur ? Je lui fit donc cette aubade :
Pleurera, ne pleurera-t-il pas ?
Bleu, blanc, voluptueux nuage
Nuage de lait, dans ma tasse à café
Tu me fais de l’ombre
Rira bien, qui rira le dernier !
Petit nuage de bonheur
Que fais-tu donc là ?
Es-tu là pour moi ?
Nuage de coton, dans mon édredon
Tu me tiens au chaud
Douceur, chaleur, douce torpeur
Et toi là-haut, que me prépares-tu ?
Fine suée, grandes eaux, petit ouragan…
Pourquoi ce silence ?
Coquin de nuage
Bulle d’orage ou doux présage
Un certain âge et nu
Je me suis mise à nu
Dis-moi pour qui tu rages
Enrage et orage
Nuage du bonheur
Petit nuage du coeur
Cela faisait un mois que ce nuage était là, immobile dans le ciel, à observer la ville avec un petit sourire en coin. Comment il était arrivé là ? Personne ne le savait. Il avait choisi sa place, juste au-dessus de la kermesse locale, installée depuis quelques jours. C’était un nuage très sociable en tout cas, il aimait voir du monde. Bien placé pour jouir d’ une vue d’ensemble sur tous les promeneurs qui se faufilaient entre les manèges, ou attendaient devant les vendeurs de barbe à papa ou de pommes d’amour, il souriait. Beaucoup ne se rendaient même pas compte de sa présence – quels adultes regardent encore les nuages ? – mais il avait très vite intrigué les enfants, curieux de le trouver toujours là, immobile. L’un d’eux l’avait même vu faire un clin d’œil au passage d’une jolie demoiselle. Mais quand il avait raconté ça à ses parents, il n’avait obtenu que haussement d’épaules et moqueries . Qui croit ce que disent les enfants ?
Il fallut donc l’insistance de plusieurs bambins pour que les gens « raisonnables » lèvent enfin le nez et constatent que le petit nuage ne bougeait pas et cherchait à communiquer avec les humains.
Comme toujours, le phénomène inhabituel provoqua méfiance et hostilité de la majorité. On regardait d’un œil soupçonneux le petit facétieux : de quoi se mêlait-il d’abord, et puis ça ne se fait pas, et puis c’était encore un coup des services secrets ; les ragots allaient bon train.
Mais très vite les théories du soupçon incendièrent l’opinion publique qui devint incontrôlable, et exigea du gouvernement l’éradication rapide et définitive du perturbateur.
Selon son habitude le gouvernement temporisa, prononça de beaux discours, et, faute de technique appropriée, ne fit rien.
Mais les choses prirent des proportions incroyables, les uns prétendaient que ce petit nuage ne faisait de mal à personne, qu’il était plutôt rigolo, qu’il avait parfaitement le droit de s’exprimer, qu’un petit nuage dans un ciel bleu trop pur rompait la monotonie, etc… Les autres répliquaient qu’on ne savait pas ce que ça cachait, qu’un nuage ça va mais s’ils venaient trop nombreux ça poserait vite un problème, que ça faisait désordre dans notre beau ciel national, qu’on serait bientôt colonisés, etc…. Et les discussions firent bientôt place à des émeutes. Les deux camps dressés l’un contre l’autre se tabassaient en pleine rue. Les forces de l’ordre durent intervenir pour éviter que ça dégénère en guerre civile.
Le petit nuage regardait ça de haut et constatait qu’il y avait de moins en moins d’enfants sur les manèges et de moins en moins de gens barbouillés de barbe à papa, mais ne comprenait rien à toute cette agitation.
Ce fut seulement quand on le bombarda avec des canons à eau longue portée d’abord, puis carrément avec des armes à feu, qu’il commença à se fâcher. Il s’ébroua de toute l’eau qu’on lui envoyait et trempa les arroseurs avant d’éclater de rire devant leur allure de chats mouillés. Mais il devint noir de colère sous le feu des projectiles qui l’obligeaient à bouger pour les éviter, et qui lui faisaient perdre chaque fois un ou deux flocons.
Et la guerre contre le petit nuage dura ainsi plusieurs mois.
Jusqu ‘à ce qu’ il en eut assez, et déserta pour ne plus jamais revenir.
Ce fut d’abord la fête au village. Seuls les enfants étaient tristes. Les Anciens, eux, étaient inquiets, car ils savaient.
Le petit nuage était venu en éclaireur. Repoussé, il avait persuadé la masse des nuages de ne plus jamais revenir au-dessus de cette terre.
Désormais, les gens pleureraient devant leurs arbres et leurs cultures desséchés et ce ne sont pas leurs larmes salées qui feraient pousser leurs plantations rachitiques .
Car dans le Sahara où se passait cette histoire, il y a fort, fort longtemps, on donnerait cher, à présent, pour voir un petit nuage s’attarder au-dessus du sol et pleurer de rire devant le spectacle d’une fête foraine
(Je le trouvais oups) quand enfin il parvint à l’éloigné un sursaut de tous les autres nuages nous fis soudain comprendre la grossière erreur de ceux qui n’avaient pas le sens de l’humour. Cupidon mignon caché dans ce nuage faisait des merveilles avec son petit arc. Il n’avait dans son coeur rien qui ne cherchjait à faire le mal, beau ou moche chacun y trouver son propre destin, son propre amour et voila…cupidon partit la noirceur des autres envahi soudainement le monde. Alors, si un jour un nuage vous fait de l’oeil ou vous souris, rendez lui la pareil. L’ Amour vous illumine. y
Un mois, cela faisait déjà un mois que ce petit nuage se trouvait là. Oh c’est évident qu’il avait un drôle de comportement, la preuve… Une belle femme! zou un sourire. Une femme un peu dirons nous moche! zou une crispation des lèvres. le coquin qui avait en lui ce petit naturel était plus qu’apprécier de la gente belle. Alors que pour d’autres le mépris étaient absolu, quelle différence,vraiment. Pourtant beaucoup et moi en particulier je le trouver tellement mignon que je ne compris pas quand… au petit matin de ce jour funeste…un homme en gris monter sur une énorme échelle; chercha par tous les moyens à le faire partir.
Cela faisait un mois que ce nuage était là, immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin.
La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient. C’est quand il se mit à cligner de l’œil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que…
Il fut à peine conçu qu’ils furent des millions à vouloir s’emparer de ce petit trublion joufflu.
Certains tentèrent le kidnapping seuls, d’autres s’associèrent. Mais sa force extraordinaire lui permit de se dérober, voire de jouer à cache-cache.
David contre Goliath se plaisait-il à chantonner !
Cela l’amusa un certain temps, puis il signa une trêve et changea de tactique.
Avec un petit sourire en coin, il se mit à avaler goulûment formes et couleurs. Il riait et se moquait de tout ce qui passait à sa portée. Il apprit à cligner de l’œil et à faire la grimace. Il était même convaincu que bientôt, la parole lui viendrait !
Là-haut, dans le ciel, il était de plus en plus courtisé.
Alors, sans relâche, il absorbait, il stockait, il triait, il gérait.
Il créait des milliers de fichiers : fichiers selfies, fichiers data, fichiers conversations, fichiers confidentiels, fichiers explosifs…
Aujourd’hui, le bottin mondain universel fait figure de peanuts face à son carnet d’adresses.
Il sait tout de tous.
Il tire les ficelles d’un monde devenu marionnette.
Il est nuagique. Il est le Cloud !
© Clémence
Jolie l’idée du « cloud »!
Félicitations!
Merci à vous 😉
« Cela faisait un mois que ce nuage était là,
immobile dans le ciel, à nous observer avec un petit sourire en coin.
La plupart le trouvaient menaçant, les autres s’en amusaient. C’est quand il se mit à cligner de l’œil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que…tout à commencer à aller mal au mois de juillet.
Chaque matin depuis le mois de juin Kiki le nuage de l’aube, s’ébrouait avec grâce pour chasser de ses plumes les gouttes de rosée accumulées durant son voyage de l’autre côté de la terre. Il vagabondait toutes les nuits puis s’installait à nouveau chaque matin au-dessus de la maison ; bien installé au centre du jardin semblant juste posé sur le faîte du grand peuplier.
Je crois qu’il aimait la petite marre qui dormait sous son ombrage, Kiki se reflétait dedans avec quelques sourires, un peu narcissiques. Il était bien jeune encore, né début avril, il ne connaissait que la joie des enfants batifolant avec le vent. Sa vie se résumait à se laisser aller poussé pas les alizées, ou à se reposé tranquillement en se réchauffant aux doux rayons dorés du soleil printanier
Mademoiselle jeanne se promenait en rêvassant dans les allées parfumées de roses elle chantonnait doucement pour ne pas troubler la tranquillité du lieu. Jeanne avait 15 ans et des yeux noisette si rieurs que Kiki l’attendait avec délice .Tous les jours vers 16 heures elle sortait en sautillant et faisait un grand tour dans le pré attenant au jardin. Puis elle rentrait vite et jusqu’au soir on ne la voyait plus. Kiki attendait.
Et chaque matin il se demandait si Jeanne allait paraitre plus tôt que la veille. Mais non. A 16 heures pile elle venait toute enrubannée de gaité. Il souriait heureux. Et ainsi les jours, les semaines passaient dans une béatitude toute provinciale et quelque peu surannée.
Cependant une après-midi de juillet le soleil était au zénith, brûlant comme un feu du diable, Kiki se cachait entre deux branches de cerisier pour ne pas s’évaporer complètement. Jeanne paru, il était 15heures, sa robe de dentelle était trempée de sueur ses nattes défaites pendaient tristement sur son dos et elle ne chantait pas. Kiki s’avança au plus près de la pelouse, il entendit des sanglots étouffés et une voix inconnue qui criait depuis la maison, c’était une vilaine voix. Puis un homme sorti de la cuisine en vociférant et Jeanne se mit à courir dans les allées jonchées de pétales de roses desséchés par la brulure du soleil.
Cet homme brutal était laid, plus laid qu’un pou noir et velu. Sa voix était rauque et sa tenue immonde de saleté. Si laid et repoussant que Kiki fit une horrible grimace de dégout. Depuis ce funeste jour il perdit sa fraiche innocence. Il ne souriait plus que s’il entrevoyait une jolie demoiselle ressemblant à Jeanne. Dès qu’un homme n’appartenant pas à la maison paraissait dans la cour, il faisait une telle grimace que l’eau contenu dans ses flancs ruisselait comme un orage et inondait cet individu. Ainsi furent noyés le facteur, le gendarme, le pompier qui venait proposer son calendrier, le boulanger qui livrait le pain frais et tous ceux qui osaient franchir le portail, toujours ouvert cependant. Jeanne était triste et méfiante et ne sortait plus, jusqu’au jour ou Julien, un blondinet du village s’approcha en chantonnant et la prit par la main pour l’emmener danser au bal de la Saint Jean. Kiki sourit à ce jeune jouvenceau. Mais à chaque fois qu’un homme passait la porte Jeanne regardait Kiki en coin, et selon sourire ou grimace elle ajustait son comportement vis-à-vis de l’intrus. Kiki avait trouvé le plus beau métier qu’il exerça jusqu’à la fin de son existence. Ange gardien.
Cela faisait un mois que ce nuage était là,immobile dans le ciel,à nous observer avec un petit sourire en coin.
Le plupart le trouvaient menaçant,les autres s’en amusaient.C’est quand il se mit à cligner de l’oeil chaque fois qu’une jolie personne passait ou à grimacer s’il la trouvait vilaine que ça commença à m’agacer prodigieusement ces simagrées.
Il me gâchait mon soleil celui-là qui se permettait de distribuer ses récompenses.non mais,pour qui se prenait-il ? A mon passage je n’avais droit à aucune réaction,j’étais quelconque c’est ça ? Ni belle ni moche,je le laissais indifférent?
Espèce de goujat,tu viens t’imposer sur ma plage,tu fais le voyeur,tu squattes mon ciel et tu ne me remarques même pas.Je t’en ficherai moi,je m’en vais t’ôter l’envie de sourire narquoisement.
Il se prend pour qui l’édredon!Et avec ça, en place depuis le début du mois au moins,toujours au même endroit,avec la même forme,cotonneux et moëlleux.
Si encore il avait des concurrents,quelques nimbo-stratus qui pourraient le dégommer,camoufler sa suffisance avec l’aide d’un bon vent bien efficace,quitte à essuyer un orage en contre partie, au moins le prétentieux personnage disparaîtrait-il vers des cieux plus cléments, on peut l’espérer.
Mais non pas une nue à l’horizon,il règne en maître,il se gausse,immuable.
Et le monde de se féliciter pour ce beau temps :
« remarquable pour la région vous ne trouvez pas ?
Et voyez comme il est amusant ce nuage avec ses mimiques.
Ce que je ne comprend pas c’est pourquoi cette femme, là-bas, semble en colère et passe son temps,jour après jour,le nez en l’air dans sa direction.
Remarquez elle n’a pas tout à fait tort de rester dessous,,c’est le seul endroit un peu ombragé de l’endroit.Mais quand même,ils ne sont pas nets les gens dans le coin. »
Cela faisait un mois que ce nuage était là,
Las ,las d’être là
Sans neiger, sans pleuvoir
immobile dans le ciel,
sans ailes et sans mobile
A tous nous observer, le coquin!
avec un petit sourire en coin,
quand
(clic) il se mit (clac) à cligner (clic) de l’œil (clac)
à chaque fois qu’une jolie personne passait
ou à grimacer s’il la trouvait vilaine
La plupart en le voyant
le trouvaient menaçant,
les autres s’en amusaient.
Mais tous étaient d’accord
Pour que l’on mette ce nuage
goujat
au coin !
…du ciel bleu
…ou à grimacer s il l’a trouvât vilaine Qu’Evelyne Delhiat s’en inquiéta. A son passage, le nuage avait grimacé… Une vilaine grimace.
Elle piqua un fard. S’interrogea. Se rembrunit.
Elle sortit son miroir et vérifia son maquillage. Impeccable pourtant. Pas un pli à sa nouvelle robe chic.
Elle tempêta contre ce petit nuage d’une grande insolence. C’était un affront. Elle, si célèbre qui connaissait le ciel comme sa poche. Qui devinait une tempête à 1000 miles à la ronde. Qui prédisait les vents forts, les anticyclones, les pluies éparses et les vents violents. Aucun nuage , aucun ciel bleu ne lui résistaient.
Et aujourd’hui, ce petit cumulus nimbus ridicule lui faisait un pied de nez.
D’un revers de main, elle le chassa de ses pensées et sûre d’elle, Evelyne pénétra sur le plateau avec son pas alerte et sa ligne élancée comme au premier jour. Il y a 30 ans… Déjà…
Sans sa carte météo, Evelyne se sentait perdue comme seule au monde. Elle ne respirait que sous les yeux de la caméra.
Elle ne vivait que pour ses petits soleils éparpillés sur la France, ses jolis nuages ou gouttes de pluie bien dessinés. Elle rayonnait en parlant de la neige sur les sommets. 5 mn par jour, Evelyne était au 7e ciel.
Ce jour là, Claire Chazal l accueillait. C était son dernier JT. Trop vieille ! La sentence était tombée. Encore belle pour son âge, comme on dit mais plus assez jeune pour l’audimat.
Evelyne s’inquiéta…. Le petit nuage qui avait grimacé au lieu de sourire lui annonçait-il un prochain » bon vent ! » ?
Elle rentra le ventre, sortit la poitrine et sourit comme jamais pour conjurer le sort.
Le lendemain, le nuage pleura à son passage. On appelle cela de la pluie.
.Pour son dernier plateau, sa dernière météo, elle honora le joli cumulus nimbus moqueur posé au-dessus d’elle.
La météo nationale prénomma la tempête suivante « Evelyne » pour lui rendre hommage.
Le vieil homme était là, assis sur un banc. Il avait installé son miroir en forme de nuage. Chaque homme chaque femme qui passait devant et qui le regardait, ne voyait que son propre reflet. L’humeur que chacun constatait, n’était donc pas due à quelque chose d’étranger, mais à son propre état d’âme.
Le joyeux riait, découvrant une splendeur,
Le triste pleurait devinant un malheur.
Le coléreux pestait ne voyant que du noir,
L’amoureux se réjouissait supposant de l’espoir.
La curiosité était grande et le petit nuage attirait le monde de partout. On venait à plusieurs. Le nuage non seulement reflétait mais amplifiait tel une loupe. Des médecins amenaient leurs patients pour appuyer un diagnostic. Les thérapeutes montraient un remède qui, aussitôt par son reflet, propageait le bien être à une grande échelle.
Il fit aussi le bonheur des enseignants qui dispensaient le savoir d’une vie à des classes entières, en quelques secondes. En bref il montrait le chemin, éclairait, rayonnait et le vieil homme se réjouissait de voir la sagesse se rependre. Le petit nuage fut obligé dans un premier temps de s’adapter et d’apprendre plusieurs langues après avoir constaté qu’il pouvait non seulement renvoyer des images, mais aussi le son. Il s’auto enseignait et devint très fort, il découvrit la transmission de pensée. Son pouvoir s’étendait, son fameux clin d’œil devint légendaire, et résolvait bien des tracas en une fraction de seconde. Il suffit quelques jours plus tard, de simplement penser qu’aujourd’hui on allait voir le nuage pour qu’aussitôt on s’en trouve guéri, ou plus intelligent, ou simplement plus tolèrent.
Mais tout n’allait pas aussi bien dans le meilleur des mondes. Une méchante sorcière ou un savant fou dictateur, peut-être même les deux, on en su jamais rien, aperçu l’occasion de dominer. On déroba le précieux instrument. Alors un voile noir s’étendit et le monde bascula. La méchanceté fit rage, le crime domina. Des mauvais s’enrichirent. Les guerres firent des désastres.
Le petit nuage n’eut pas d’autre choix que se réfugier très haut dans le ciel ou aucune mauvaise idée ne pouvait l’attraper. Il ne voulait que servir le bien mais voyant que c’était impossible décida de se taire. Il envoya sur terre quelques messagers ailés au sexe ambigu. Laissant à l’homme la responsabilité de son destin ne lui donnant que quelques pistes.
Gasp !!