728e exercice d’écriture récréative créée par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative

Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.

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30 réponses

  1. Anne Le Saux dit :

    Gustave était perplexe face à l’annonce de ce nouvel impôt. Le gros titre de son journal préféré était pourtant clair « Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit ».
    Petit, il ne l’était pas ; noctambule non plus. Devrait-il faire son jardin à l’aube ? Couper les salades ou cueillir les poires la nuit tombée ? Finis les déjeuners du dimanche sous le parasol ? Et sa maison ? Elle crée une ombre qui tourne avec le soleil…
    Une lueur d’espoir : le soleil n’apparait pas tous les jours. Pas de soleil, pas d’ombre. Les jours gris vont devenir effervescents, c’est sûr. Mais quelle tristesse !
    Ingénieux, Gustave a imaginé (pour l’instant dans sa tête) un sombrero qui renvoie les rayons du soleil vers le ciel ; un judicieux boitier attrape-ombre à porter sur soi ; une balayette chasse-ombre à accrocher à sa ceinture… Alors que son imagination s’emballait, se trémoussait, frétillait, ses yeux s’arrêtèrent un instant sur la date du jour : 1 avril.
    C’est dans un grand rire que Gustave continua à imaginer des dispositifs anti-ombres. Un créneau porteur, à n’en pas douter …

  2. Urso dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.

    Dans la population, la nouvelle taxe sur les ombres ne fit pas l’unanimité.
    Une résistance se mit en place.
    Celles et ceux qui ne voulaient pas la payer prenaient le maquis, vivant cachés là où ils le pouvaient.
    Le dénommé Rahi fut à la tête de ce mouvement de révolte pour combattre cette taxe disait-on extrêmement injuste.

    On inventa une machine à trancher le saucisson et la mortadelle, et également les autres charcuteries.
    Or, dans cette période troublée elle fut utilisée en priorité pour un public particulier : ces élus qui avaient eu l’idée saugrenue d’instaurer cette perfide taxe sur les ombres.
    Les pauvres quelle horrible supplice ils enduraient. On prenait ces élus n’importe où, chez eux, dans la rue … puis on les plaçait sur cette machine comme un « vulgaire » jambon qu’on veut découper en fines tranches, moyennes ou larges.

    La réaction des responsables politiques fut violente. Pour mater les révoltés, ils menèrent de cruelles et atroces exactions à l’encontre des révoltés.
    Toutefois, cette situation fut de courte durée. Grâce à Rahi et aux femmes et aux hommes qui l’accompagnaient, ils réussirent à changer le cours de l’histoire..
    Le régime en place fut renversé et la plupart des taxes et impôts dont celle sur les ombres, disparurent immédiatement de la circulation.

    La population fut folle de joie. On entra dans une ère nouvelle.
    Pendant des semaines des fêtes furent constamment organisées à travers le pays, on dansa, chanta et but énormément … et le vin commença à manquer.
    Bizarrement, et cela semblait relever du miracle, au cours de cette période, on trouva même le moyen de changer l’eau en vin.
    On affirma que le père Rahi avait des dons particuliers et que prochainement il faudrait l’appeler Saint Rahi.
    Il fut acclamé et vénéré. Une vénération presque religieuse.
    Estimant qu’il était un grand libérateur ainsi qu’un sauveur de l’humanité, il fut sacré roi. Il régna longtemps.
    Avec lui plus de conflits, de guerres, mêmes les armes furent à jamais détruites. On n’en fabriqua plus. Il rendit, en outre, la justice sous un arbre de chêne.
    Vive le roi, vive le soleil et vive le très très grand Rahi.
    C’était lui le nouveau roi Soleil. Un roi qui interdit presque pour l’éternité de taxer les ombres.

  3. Jean avait beau être notaire, il n’y voyait pas clair. Pourquoi un nouvel impôt sur l’ombre ? Fallait-il qu’ils soient illuminés pour avoir eu une telle idée… D’autant plus que l’ombre varie au fil de la journée : comment la mesurer objectivement ? De nombreuses réclamations risquaient de se faire jour.
    Il aurait été plus judicieux de faire fleurir un impôt aux roses, ce qui aurait obligé chacun de se retrouver à découvert tout en leur enlevant une épine du pied. Mais ils avaient préféré partir la fleur au fusil, sûrs de leur succès… Ce fut un lamentable échec qui finit par leur faire de l’ombre. Et Jean, en bon clerc obscur, retourna à ses occupations…

  4. Françoise Maddens dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudrait mieux être petit ou sortir la nuit se dit l’ombre de Lucky Luke d’autant qu’ue nuit où il dormait «à la belle étoile » : les frères Dalton l’avaient agressé et lui avaient coupé sa mèche .

    le soleil l’éblouissait.Il n’en fit pas un drame et il se dit qu’elle repousserait.Il allait acheter un produit « aloé vera » qui aidait à la repousse des cheveux mais le plus urgent était qu’il écrive à Monsieur Retailleau au ministre des finances pour qu’il l’exonère de ce nouvel impôt inadéquat en ce qui le concernait.

    Il sauta sur Jolly Jumper – qui se reposait à l’ombre d’un grand chêne – et fonça vers la capitale
    La suite au prochain numéro….

  5. Françoise - Gare du Nord dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus dont l’imagination en la matière est sans limites, ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.

    ISF : Impôts Sur les Filiformes
    CSG : Contribution Sociale des Géants
    IR : Impôts sur les Ronds
    IS : Impôts sur les Sveltes
    TP : Taxes sur les Petits
    RA : Redevance

    Évidemment, les Français dont la ruse et la malice dans l’art d’éluder impôts et taxes sont sans limites s’engouffrèrent dans la brèche

    Une économie nocturne, pas seulement liée aux loisirs, se mit en place. Une augmentation des emplois de nuit, les commerces ouverts nuitamment, les cours du soir connurent une inflation, une explosion des produits alimentaires Basses Calories, une chute des ventes de talons hauts et des échasses etc..etc..etc..

    Mais vinrent les impôts de trop :
    TH : Taxes sur les Hommes
    TF : Taxes sur les Femmes

    Et il fut même préconisé le rétablissement de la taille de l’Ancien Régime

    C’est alors que, début mars, un phénomène nouveau apparut : une vague massive de demandes de visas pour les pays se situant au delà du cercle polaire où la nuit dure 6 mois

  6. iris79 dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.
    Sauf que passée la stupéfaction d’une telle annonce, la population s’organisa. Plus rien n’étonnait personne. On n’en était pas à la première loi pondue sur un bout de table par des incompétents qui terrorisaient la population avec des mesures liberticides, complètement absurdes et impossibles à mettre en œuvre.
    Le pouvoir, fier de son fait, écrasait ses sujets. Avec cette nouvelle mesure, il rabaissait ses concitoyens à l’état de rats devant frôler les murs et se cacher, se terrer sans d’autres vies, sans pouvoir espérer survivre et être acculé à payer. Cette fois, c’en était trop. La rébellion se mit à l’œuvre et dès le lendemain, au moment où les ombres se font les plus longues tous sortirent dans la rue pour manifester leur refus de plier une fois de plus. Les ombres se croisaient, se mélangeaient, se rencontraient dessinant de splendides dessins, de superbes géants prêts à conquérir le monde. Ils convergèrent vers les lieux de pouvoirs et firent miroiter sur les façades des bâtiments leurs silhouettes fières et déterminées. Les lumières s’allumèrent aux fenêtres et habillèrent les ombres du peuple de mille et unes flammèches. Les élus furent parcourus d’un froid polaire soudain qui leur glaça le sang sur place. Les ombres leur masquaient le soleil et ils furent prisonniers de leur propre corps. Ils ne pouvaient plus bouger, et commençaient sérieusement à prendre peur. Leur inconfort et terreur grandissaient au fur et à mesure que s’élevaient des chants de lutte et de liberté. Ils comprirent que cette mesure là ne passeraient pas et découvrirent avec stupéfaction que l’avilissement auquel ils avaient réduit leur sujet n’était pas acquis. Les élus étaient en train de se ratatiner sous les pieds des citoyens. Le peuple s’organisa et mobilisa toutes les ombres qui montèrent la garde aussi longtemps qu’il fut nécessaire avant que le pouvoir ne recule, se retranchant à leur tour dans l’ombre de leur honte.

  7. Michel-Denis ROBERT dit :

    Un jeune journaliste assiste malgré lui à une conversation entre deux personnes qu’il ne connaît pas, à la terrasse d’un café dans une grande ville de province. L’un des deux touristes livre cette info :
    – Considérant que nos ombres font trop d’ombre, nos élus ont décidé de les taxer sur leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit. La réaction de son vis à vis ne se fit pas attendre, de sa voix tonitruante, il coupa le brouhaha.
    – Qu’est-ce que tu racontes, comment pourrait-on taxer une ombre ? Impossible de la mesurer. Et puis rationnellement, ça ne tient pas la route. Courir après les ombres, qui va le faire ? Encore des fonctionnaires payés par nos impôts ! Et puis, est-ce bien la mission d’un gouvernement, franchement ? Est-ce qu’il n’y aurait pas autre chose à faire ? Qu’ils apprennent à faire des économies ! Et l’étape suivante, ce serait quoi, courir après les zombies ?
    – Ce serait marrant, mais sache qu’on y arrive tout doucement.
    – Tu sous-entendrais une progression dans leur recherche de puiser les fonds de tiroir ?
    – T’inquiète, ils auront des détecteurs d’ombres à infra-rouges, ça va être bientôt voté. Une entrepris spécialisée a déjà ouvert ses portes.
    – Autant dire qu’ils taxent notre ensoleillement individuel. On va être aussi imposé selon notre surface corporelle ?
    – Non, c’est juste les ombres pour le moment. Certains secteurs seront exemptés come les solarium, les établissements de soins et les hôtels de luxe. Mais ils auront d’autres nouveautés dans leur pochette surprise.
    – Par exemple ?
    – Par exemple, si tu chauffes trop ton appartement, tu seras taxé. Tant par jour au-dessus de 19 degrés. Des thermostats connectés sont à l’étude. Là aussi les entreprises s’adaptent. Il faut relancer l’économie.
    – Financée par nos impôts ?
    – Ce n’est pas fini. Nous serons contrôlés par le biais des nouveaux téléviseurs. Ils seront bientôt connectés à un système centralisé qui contrôlera toutes nos conversations. Tu pourras être imposé en fonction de tes mots subversifs ou de tes idées.
    – Je vois venir la taxe sur les idées au logis.
    – Ne plaisante pas. Une nouvelle loi va être discutée au parlement en janvier prochain.
    – C’est l’ultime étape pour étouffer nos libertés. Légiférer sur la fin de vie, c’est un abus de pouvoir. Les soignants savent ce qu’ils doivent faire, face à la souffrance des patients et de leur famille. Des protocoles très précis pour chaque cas particulier sont déjà en place. Et puis ce n’est pas le rôle des soignants que d’infliger la dose létale. De plus en plus, le pouvoir veut restreindre nos libertés. Ce n’est pas ça le fonctionnement d’une vraie démocratie.
    A ce moment, le journaliste témoin de la scène intervint.
    – Veuillez m’excuser, mais par inadvertance, j’ai écouté votre conversation passionnante, et je me suis demandé de quel pays vous parlez.
    – Du pays des droits de l’homme, pourquoi ?

  8. Sylvianne Perrat dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit. Cette info m’étonna. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas regardé mon ombre. Enfant, je jouais souvent avec elle. Adulte, je l’avais oubliée. D’autres choses plus sérieuses à faire. Adulte, on perd pas de temps à jouer. Comme je suis petite, j’étais rassurée. L’impôt serait moindre. Curieuse, je décidai de sortir au soleil pour voir cette ombre longtemps négligée. Un air d’enfance m’envahit. Je me souvenais quand je jouais à la marelle avec elle. Elle me précédait le matin, me suivait le soir. Je lui parlais. Elle était comme une amie. Un peu honteuse, sur le trottoir, je la regardai. Elle était longue, mince, pâlotte, grisâtre. Elle me tournait le dos. Combien d’années sans la regarder ? 30 ans, 40 ? Je fis demi tour pour voir… Elle me suivit en traînant des pieds. Je fis quelques pas à cloche pieds comme avant. Elle sautilla sans entrain. J’avais perdu une amie proche. Elle était collée à moi mais nullement consentante. Mon ombre était triste. Déprimée. Ce nouvel impôt était salutaire. Dans la rue, je voyais les passants les yeux rivés au sol scrutant une trace de leur ombre. Celle qui nous suit depuis notre naissance et nous accompagne jusqu’au cercueil. D’ailleurs, nous suivent-elle en terre ? Ou s’envolent-elles ? Les ombres sont fidèles et ne se révoltent jamais. Je décidai de consacrer le week end à mon ombre, à nos retrouvailles. J’emmenai mon chien en promenade. Je vis son ombre bien vivante gambader joyeusement. Lui, ne l’avait pas perdue. A un carrefour, mon ombre chevaucha celle de mon petit fox. A son contact, elle se réveilla. Elle me fit même un clin d’œil voyant que je m’intéressais à elle. Pas rancunière, elle sautilla. Je la suivis. « L’ombre de mon ombre. L’ombre de mon chien »… je chantonnai. Quel plaisir retrouvé !
    Jouer avec son ombre plutôt que de tripoter son portable.
    Je découvris que l’objectif secret du gouvernement était celui-ci. Désintoxiquer les Français de leur smartphone et découvrir leur créativité dans les rues juste avec une ombre.

  9. Alain Granger dit :

    François Leclerc du Tremblay n’avait pas tremblé pour naître dans la France de 1577. Fils ainé du président de la chambre des requêtes du Parlement de Paris, il était destiné à se mettre en lumière, celle des hommes au sang bleu. Il brilla d’ailleurs un temps sous le métier des armes. Bien qu’il n’ait jamais peur, un jour il connut la foi. Il renonça aux vanités du monde pour prononcer ses vœux au sein de l’ordre des Capucins, un ordre mineur qui allait au charbon en dehors des monastères. Il s’était dit : « Me retirer du monde, la barde !». Ce fut la raison pour laquelle il la porta sur son menton sa vie durant, contrairement aux membres des autres ordres Franciscains qui restaient glabre. Il rejeta le confort et la richesse. La pauvreté réelle fut son crédo. Sa vie était grise comme l’était sa soutane. Le père Joseph préférait rester dans l’ombre des princes afin de mieux voir la lumière du Seigneur. Il composa La Turciade, une épopée en 4637 vers latins. Même s’il ne marchait qu’avec de simples sandales, cet intellectuel fuyait les honneurs et le scandale. Il préférait l’obscurité car il n’avait pas l’œil dans sa poche. Par contre il avait l’oreille du pape et le nez pour la diplomatie. Dans ce riche lieu qu’était le Louvre, il se lia d’amitié avec Armand Jean du Plessis, futur cardinal de Richelieu. L’homme en rouge ne put bientôt se passer de son ombre, celle de l’éminence grise qui le suivait partout et surtout, l’abreuvait de ses conseils éclairés. Ses lumières, ce dernier ne les devait pas à une évanescence divine mais en grande partie à son vaste réseau de capucins. L’homme de l’ombre avait mis en place un véritable service de renseignement. C’était un Fouché avant l’heure, une sorte de policier utilisant ses mouches pour renifler les cadavres dans le placard de ses adversaires. Fin négociateur, il fut l’un des principaux artisans du traité de Westphalie qui établit le principe de la souveraineté des Etats comme fondement du droit international. Aux grands de ce monde qui l’interpellaient pour qu’il se place sous les feux de la rampe plutôt que cachés sous la robe pourpre de Richelieu, il répondait : « Comme l’ombre révèle une source de lumière, on doit parfois à l’obscurité d’entrevoir le bout du tunnel, et de trouver la sortie » ou bien : « Je préfère rester dans l’ombre pour travailler le fond dans mon ordre mineur plutôt que de briller au grand jour et devoir parer les brulures du soleil ». Il ajoutait parfois : « Vous savez, les médiocres sont toujours à l’affut, un poignard caché derrière leurs compliments pour faire chuter le grand homme. La chute des grands hommes rend les médiocres et les petits importants. Quand le soleil décline à l’horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose. ». Le père Joseph mourut victime d’une attaque cérébrale au printemps 1638. Richelieu en fut désespéré. Le cardinal dit de lui : « Je perds ma consolation et mon unique secours, mon confident et mon appui ». Pour lui le surnom d’ « Eminence grise » qu’on lui attribuait parfois se justifiait plus par sa matière grise que par la couleur de la robe de bure dont le prêtre s’affublait. Mazarin le remplacera au secrétariat privé de Richelieu, premier ministre du roi.

  10. Geneviève Tavernier dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille….
    Ils avaient profité des vacances d’une partie des Français pour faire passer en catimini ce décret stipulant qu’un nouvel impôt serait mis en place à la rentrée. Cet impôt concernait tout le monde, les caisses de l’état étaient tellement vides qu’il avait fallu avoir recours à beaucoup d’imagination pour penser à taxer les ombres de chaque individu à partir de 18 ans.
    Ça avait très vite provoqué grogne, contestations, rassemblements, défilés. L’opposition qui n’avait même pas été présente lors du vote faisait profil bas, et puis se serait-elle opposée au projet, on préférait ne pas se poser la question.
    Cela eut pour effet de chambouler toute la société en l’espace de quelques heures. Entre ceux qui travaillaient de nuit et qui fanfaronnaient qu’il n’était pas près de changer d’horaires de travail, et ceux qui n’avaient d’autre choix que d’aller au bureau, de faire leurs courses ou d’aller au parc avec les enfants en journées, on criait à l’injustice, les reproches, les invectives fusaient de partout et cela finissait régulièrement en foire d’empoigne obligeant vigiles et police à intervenir plus que de raison.
    Mais cela alla beaucoup plus loin, certains groupes de population se sentaient particulièrement visés. Les noirs grands pour la plupart crièrent que cette loi était raciste, ils furent cependant rejoints par les nordiques qui furent rejoints par les basketteurs. Ces derniers demandèrent à rencontrer le président de la République. Il les avait bien reçus après les Jo mais leur demande resta lettre morte.
    En revanche tous les petits que l’on avait humiliés pendant toute leur scolarité, relevaient le nez et regardaient d’un air narquois les grands qui baissaient la tête et rentraient les épaules.
    Certes on allait vers l’hiver, ça avait un avantage, le nombre de jours de soleil était moindre, mais à l’inverse quand le soleil pointait le nez les ombres étaient immenses et on n’osait même pas imaginer combien cela allait coûter.
    IL fallait trouver des astuces et le français comme chacun sait, ne manque pas d’idées pour détourner la loi. Des tours de gardes furent mis en place pour espionner les sorties des voitures de gendarmerie ou suivre les policiers en ville. Des sites internet se créèrent, mais cela ne servit pas à grand-chose, d’une part les préfets les firent interdire et les impôts des périodes concernées tombèrent malgré tout. Aux informations aucun journaliste n’en parlait… encore des ordres venus d’en haut ?!… on ne savait donc pas grand-chose. C’est alors que la population se réveilla, mais oui ces fameuses caméras à reconnaissance faciale, il n’avait certainement pas fallu bidouiller beaucoup les logiciels pour passer des visages aux ombres !
    Plus malin cette fois, les pirates informatiques recensèrent toutes les caméras et publièrent sur le dark web tous les plans, cartes, dévoilant les emplacements des caméras. Des rues entières se vidèrent du jour au lendemain, les immenses places qui étaient en général la fierté des villes ressemblèrent à des déserts en dehors des jours de pluie ou la nuit où des concerts grandioses furent organisés chamboulant quelque peut la vie des riverains et d’une partie de la population. Mais les autorités n’avaient pas dit leur dernier mot. Le nombre des caméras furent multipliés par cent. Chaque porte d’immeuble en possédait une et toutes les rues en furent équipés, même les villages à l’abri jusque-là les virent débarquer au cœur de leur campagne.
    Au fond des garages et des ateliers on s’était mis à cogiter et bricoler jour et nuit. Maxi, comme on l’avait toujours surnommé vu les 2.05m qu’il avait atteint s‘était mis à transformer un vélo couché, qu’il avait acheté sur un coup de tête et n’avait du reste jamais utilisé tellement il avait trouvé cela ridicule, en un véhicule motorisé. Au ras du sol son ombre serait ridicule. Il posta ses plans sur internet et des milliers de vélos couchés motorisés virent le jours et déambulèrent tantôt sur les trottoirs tantôt sur les pistes cyclables quand ce n’était pas sur les avenues.
    Une grande.. non !… une ENORME pagaille vit le jour dans le pays.
    Jusqu’à ce qu’un député écolo propose… de taxer l’ombre des bâtiments à la place de celle des personnes. Comme un seul homme tout le monde fut d’accord, il suffirait de quelques bons logiciels….
    Cette année-là le nombre des suicides battit un record mais aucun journaliste n’en fit état vu que finalement la taxe sur les bâtiments était beaucoup plus lucrative que celle sur les ombres des individus !

  11. ourcqs dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.
    Tout est bon pour récupérer des fonds . Ombre à ce tableau fiscal, comment éviter les inégalités ?
    imposer équitablement les filiformes Giacometti et les Botero pulpeuses … i différencier les bénéficiaires de 300 jours de soleil/ombre ou brumes et brouillardtaxer ou pas les animaux de compagnie, mon chien mon cheval ??
    Les noctambules et les ombres des réverbères sont-ils concernés ??
    Pour éclaircir ces zones d’ombre, j’ai donc contacté l’administration . Pas de problème, tout est clair, nous serons connectés avec notre Montre (obligatoire, ainsi que le collier de Médor) qui grâce à son IA enregistre, analyse déplacements, horaires, distances, évaluations des ombres et transmission aux services concernés . Nous pourrons suivre directement les évaluations . Merveilleux, me dit-on sans l’ombrera d’un sourire; pas d’inquiétude, tout sera sous contrôle ?? cauchemar ??Nous vivons une époque formidable ???
    Bienvenue en absurde avec tous ses génies …

  12. Rose Marie Huguet dit :

    Nouvel impôt. Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.

    Ah ! L’ENA ! Bien que rebaptisée depuis peu, nombre de nos élus ont usé leur fond de culotte sur ses bancs. Sélectionnés pour le haut niveau imaginatif de leur cerveau en total décalage avec le restant de la population, leur bagout incommensurable, leur culot sans limites, etc, etc…, ces futurs élus en sont sortis les dents rayant le parquet, la langue pendante, les étoiles plein les yeux, pour se jeter à corps perdu sur les grandes maisons politiques, n’oubliant pas d’égratigner au passage leurs copains et copines d’école. Les plus mordants ont atteint les plus hautes sphères du pouvoir et c’est là que nous constatons à quoi ont servi nos impôts.
    A eux le faste et l’opulence. Un container d’euros par ci, un autre par là. Une sonnette d’alarme, les caisses se vident ! Peu importe. Mes chers compatriotes, comme vous le savez, notre pays traverse une crise sans précédent. L’état s’engage à baisser sa voilure, mais nous devons collectivement faire des efforts, blablabla, blablabla… aussi, un nouvel impôt appelé à disparaître dès que notre pays sera sorti de cette mauvaise passe, va entrer en vigueur dans un mois. Cet impôt sera calculé en fonction de la taille de votre ombre. Des portiques de péage vont être installés sur les plus grandes artères, les caméras de surveillance seront utilisées dans les autres rues. Chacun et chacune d’entre vous recevra un badge d’identification qui nous permettra ainsi de calculer votre nouveau prélèvement. Seule l’ombre la plus longue sera prise en compte. Par un souci d’égalité, les lampadaires jusqu’alors éteints seront tous rallumés. Plus aucune rue ne pourra être plongée dans le noir.

    Comprenne qui pourra.

    Malgré les innombrables contestations, manifestations, dégradations, le dispositif fut mis en place. Tout le monde marchait arc-bouté, grands comme petits. Certains ont même pensé à marcher à la queuleuleu. Ils se collaient les uns aux autres pour ne faire qu’une ombre. On envoyait les enfants faire les courses, eux étaient dispensés de badge. Malins comme des singes, les élus ont mis en place ce nouvel impôt au mois de juin. Le soleil était au rendez-vous et d’après les météorologues, il allait nous tenir compagnie plusieurs mois d’affilée sans l’ombre d’un nuage.
    Partir à l’étranger ? Pourquoi pas ! Sauf qu’ils avaient pensé à tout. Pendant leur absence, l’impôt lui, ne prenait pas de vacances. L’ombre la plus longue relevée servirait de base de calcul pendant toute la durée de l’absence.

    Exaspérés par toutes ces inepties, les citoyens commencèrent à échanger via les réseaux sociaux. Des groupes se sont formés. Ils travaillaient dans l’ombre. La révolution était en marche. Un jour, à l’heure à laquelle le soleil projetait les plus grandes ombres, la population sortit dans la rue, se dirigea vers Bercy, entra manu militari dans le bureau du ministre, le fit sortir et mit en lieu et place super mamie qui toute sa vie avec un tout petit salaire et une retraite microscopique, n’eut jamais de dettes, n’emprunta jamais, envoya ses enfants à l’école et réussit même à faire des économies.
    Elle avait son certificat d’études et avait appris à compter.
    Non, mais !

    Depuis ce jour-là, les élus se terraient et vivaient dans l’ombre. Yeah !

  13. Gilaber De Florates dit :

    Nouvel impôt !

    Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Le titre s’étalait en grosses lettres sombres sur la première page blanche du journal que monsieur Paul avait récupéré dans sa boîte à lettres… Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit ! Songea-t-il… Et son mètre quatre-vingt-dix ne l’avantagera pas…

    Rien n’avait filtré sur le sujet, devant les difficultés pour trouver de nouvelles ressources pécuniaires pour boucler le budget des finances de l’État, les députés avaient travaillé sous l’ombre de la coupole du parlement… les séances avaient été houleuses. Au terme du dernier conseil des ministres, le président de la République avait promulgué la loi par décret, stipulant son application immédiate… ce qui allait plonger la population du pays dans un profond désarroi face à l’impossibilité d’organiser dans l’urgence ses déplacements quotidiens… L’article ne faisait pas non plus, mention d’un barème en fonction de la taille de chaque individu. Cependant, cette nouvelle loi allait générer des tensions entre les différentes classes sociales et lourdement peser sur les ménages les plus défavorisés… « Sans vouloir porter “ombrage” aux personnes de petite taille ; qui seraient les moins taxées, ne deviendraient-elles pas les esclaves des autres, dites normales, qui hésitant à sortir, feraient appel à leurs services… ou bien, les personnes de petite taille, ne profiteront-elles pas de cette situation pour les prendre en otages, marquant ainsi leur revanche sur la société qui les a mise à l’index… voici les ingrédients qui pourraient déboucher sur une guerre civile… », monsieur Paul balaya de la main cette sordide idée qui venait de s’inviter dans son esprit…

    Mais devant cette loi qu’il estimait absurde, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer les sombres hypothèses qu’elle pouvait engendrer : « Et, que dire en fonction des régions ; les habitants du Sud, en bordure de la Méditerranée, seraient certainement plus pénalisés que ceux du Nord du pays, une partie englobant La Bretagne jusqu’au Grand Est, des régions où le taux d’ensoleillement est le plus faible… »

    Que faire ? Organiser une manifestation contre ce projet, serait s’exposer aux forces de l’ordre déployées pour disperser la foule et plus particulièrement, pour dresser des contraventions au titre du débordement de masses d’ombres portant atteinte à l’ordre public en faisant obstacle aux rayons lumineux du soleil… une infraction à la loi passible d’une amende de cent trente-cinq euros… et ce montant serait doublé à chaque récidive, complétée d’une peine d’emprisonnement de cinq années au terme de la cinquième arrestation… dans le but de calmer l’esprit échauffé des contrevenants en les mettant « à l’ombre »… autrement dit, c’est le serpent qui se mord la queue… d’ailleurs cette loi n’avait-elle pas été baptisée : « Ouroboros »… symbolisant un cycle d’évolution refermé sur lui-même… et surtout, qui ne mène à rien de bon…

  14. Avoires dit :

    Le célèbre « Casse-toi tu pues et marche à l’ombre » du non moins célèbre Renaud n’a qu’à bien se tenir ! En effet, les élus du coin n’ont rien trouvé de mieux que de prendre une série d’arrêtés taxant toute ombre sous quelque forme que ce soit. Les plates-formes de streaming, les bals populaires, les boîtes de nuit, les radios, bref, tout support faisant allusion à l’ombre, allaient être pénalisés…
    Il y avait aussi les prisonniers qui se faisaient des cheveux, du mouron, mis à l’ombre qu’ils étaient et pour un certain temps encore depuis leur dernière parution devant le juge d’application des peines. Ce dernier, du reste, recevait un impressionnant nombre de lettres demandant leur libération anticipée…
    Et puis, il y avait les autres, ceux qui restaient dans l’ombre volontairement, qui détenaient un pouvoir absolu, grassement payés, ceux qu’on appelait les hommes du président. L’ombre était vitale pour eux et constater que leur milieu naturel allait enrichir le fisc les rendaient fous. Ils se réunirent en conclave, délibérèrent pendant des heures et décidèrent d’aller voir le président pour qu’il les exonèrent de cet impôt…
    Les ombres à paupières, également taxées, faisaient le désespoir de toutes les jeunes filles et femmes tant leur prix avait augmenté. Soucieuses de leur apparence, elles passaient un temps non négligeable devant leur miroir tous les matins pour poser de délicates couleurs rendant leurs regards inoubliables. Désormais, les œillades coûtaient trop cher…
    Les ombres portées, elles non plus n’étaient pas épargnées par ces mesures…
    Que faire pour échapper à ce nouvel impôt? Maintenir le soleil au zénith, abattre les prisons, interdire les chansons, licencier les conseillers, raser les clochers ? Ah, ils ont tapé juste ces élus ! Comment sortir de cette obscurité ?
    Toutes les réponses sont les bienvenues !

  15. Maguelonne dit :

    Vraiment ils ne savent plus quoi inventer pour pomper notre fric.Un taxe sur nos ombres, jusqu’où iront ils?
    Moi, j’ai peur de la nuit. Je vois des ombres partout qui veulent m’attraper et me faire du mal. Alors je reste dans mon lit, couette jusqu’au menton, pas un orteil dehors et veilleuse branchée jusqu’au aux aurores. Comment voulez vous que je sorte la nuit ?
    Midi, il n’y a pas d’ombres mais c’est périlleux. Vu la puissance de notre astre solaire je ne prendrai pas le risque de me laisser cuire le cerveau, tel un œuf au plat.
    Il y a quelques décennies, on disait en France, que nous n’avions pas de pétrole mais que nous avions des idées. Bien moi, j’ai une idée lumineuse qui pourrait rapporter beaucoup, beaucoup plus que la taxe sur l’ombre.
    Si on taxait nos politiques sur leurs mensonges, leurs suffisances, leurs incompétences, leurs lâchetés….Ça remplirait nos pauvres caisses et peut être on ferait le tri.
    Mais c’est un rêve.

  16. camomille dit :

    Nouvel impôt.
    Considérant que nos ombres font trop d’ombres, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.

    C’est l’histoire d’un Géant qui n’avait pas d’argent et qui avait peur de sortir la nuit.
    Alors il sortait en plein jour pour faire ses besoins.
    Cependant, selon la nouvelle loi, son ombre fut illico presto taxée à sa juste hauteur.
    Mais il ne pouvait pas payer.
    On le mit au pied du mur :
    – « Géant, ton ombre fait trop d’ombre.
    Soit tu fais pipi la nuit, soit tu payes la taxe à la juste hauteur de ton ombre » !
    Normal ! C’est la loi !
    Et comme par malheur c’était un Géant Triple XL, il ne put jamais s’acquitter de sa dette surdimensionnée.
    Finalement, le patron des impôts décida de l’envoyer aux travaux forcés (pour faire jurisprudence).
    Là, par contre, le Géant pouvait faire pipi en plein jour.
    Ce fut un bon compromis.

  17. CATHERINE M.S dit :

    La chasse à l’ombre a démarré
    Vous le croyez ?
    Avez-vous remarqué dans la rue
    Que tous les grands individus
    Ont bel et bien disparu
    Au profit des tout petits
    Des minuscules, des riquiquis
    Mais pourquoi donc l’ami ?
    Y-a-t-il une raison, une explication
    Mais oui, pardi !
    On ne vous l’a donc pas dit ?

    Figurez-vous que depuis lundi
    Les ombres sont soumises à une imposition
    En fonction de leur taille
    Aïe, aïe, aïe
    Les colosses se cachent
    Les géants se planquent
    Une nouvelle taxation ?
    Pas question !
    Haro sur cette injuste contribution
    Pas de soumission
    C’est tout réfléchi
    Dorénavant ils ne sortiront que la nuit
    Aucune ombre au tableau
    Au diable cet impôt !

  18. Nouchka dit :

    Hein ? C’est pas croyable ! C’est leur dernière trouvaille pour remplir les caisses de l’Etat ! On n’est pourtant pas le premier avril. Pour une mauvaise blague, c’en est une. Ils veulent mettre le pays à feu et à sang : les grands contre les petits, les provinces du sud contre celles du nord…
    Je vais écrire à mon député pour lui dire ce que j’en pense. Cette mesure est inégalitaire entre les citoyens. Ils ne se rendent pas compte de l’impact d’une telle mesure :
    Les villes qui offrent un métro à leurs habitants vont voir les couloirs souterrains continuellement envahis ;
    Les parcs boisés et les forêts vont être le refuge du plus grand nombre ;
    Les heures où le soleil est au zénith en plein été, il y aura plus de monde à l’extérieur. Ce sera l’unique période où la population osera aller se promener à découvert ou jouer dans les stades et sur les plages.
    C’est grotesque. Comment vont-ils fliquer et sanctionner tout le monde ? Les types d’un mètre quatre-vingt-dix et plus qui vivent dans l’Hérault, qui se rendent à pied ou à vélo sur le chantier où ils travaillent ont des soucis à se faire.
    Et puis, pourquoi la taille ? Ils pourraient aussi imposer ceux qui sont ronds. Leur ombre est plus large que ceux qui sont fins.
    La mesure fera fuir les plus débrouillards qui iront vivre dans les pays limitrophes où cette main d’œuvre et force de travail seront appréciées.
    Je n’ai pas trop à me plaindre. Le ciel, dans mon coin, est souvent couvert. Il y tombe une poudre de pluie hydratante que nous affectionnons et qui réjouit la nature alentour.
    Mais quand même ! On ne peut pas accepter cela. Bientôt, ils vont nous ponctionner sur l’air que nous inspirons. C’est du délire. Eh bien, pour l’heure, je retourne me coucher. Je vais ruminer mon désaccord. J’y verrai peut-être plus clair ensuite…

  19. Antonio dit :

    Il faut croire que nos élus n’aiment pas que le peuple leur fasse de l’ombre.

    Après avoir déjà voté un couvre-feu, effectif au coucher du soleil, afin d’éviter toutes ces agressions nocturnes qui se multipliaient depuis les arrêtés municipaux ordonnant l’extinction des feux sur les routes et centres-villes après 21 heures, les préfets ne supportaient plus de croiser ces ombres encagoulées, à l’aube et au crépuscule, s’étirant de tout leur long, en bas des cités alors que le soleil s’étirait avec peine pour s’élever au-dessus de ces sombres trafics ou se coucher derrière.

    L’idée du ministre de l’Intérieur fut aussi simple que lumineuse. « Une place au soleil, ça se paye ! » Tel était le slogan affiché sur tous les murs de France. Les narcotrafiquants n’auraient d’autres choix que de dealer dans des grottes, en campagne, ou dans des caves, en ville, pour ne pas se voir taxer par les « brigades-sulfateuses » qui flashaient toutes les ombres, du petit matin jusqu’à la nuit tombée.

    Bien entendu, les petites ombres, de taille réglementaire, celles quand le soleil atteint son zénith, pour la pause déjeuner, ou celles des enfants et des petites gens de la classe moyenne, pouvaient marcher tranquilles, tant qu’elles évitaient les heures à risques d’un soleil trop bas ou que leurs marches n’étiraient pas leurs ombres avec une pancarte entre République et Nation.

    Ainsi la vie en France semblait lumineuse, les SDF encavés, les travailleurs cloîtrés à l’usine et les nantis paradant sur les Faubourgs de la ville sans personne pour leur faire de l’ombre, croisant leurs semblables, avec leurs ombrelles fiscales, homologuées par Bercy.

    Pas pour longtemps. « Une place au soleil, ça se paye ! »

    Jusqu’à ce que l’ombre d’un ciel noir couvrît tout le pays. Quarante jours de vents violents et d’averses ininterrompues, que tous attribuaient au réchauffement climatique, dévastèrent tout sur leur passage. En effet, avec un climat brûlant et une atmosphère glaciale, il suffit d’une goutte froide pour faire déborder les « cruches » qu’à la fin elles cassent tout.

    L’ombre de la taille de la France coûta plus qu’un bras à nos élus… Chacune de leurs têtes roulant sur la place la révolution.

  20. Jean Marc Durand dit :

    Ça tombait rudement bien ! Ce nouvel impôt. Le féministre l’avait dit dans la télévasion du réel.

    Considérant que nos ombres faisaient trop d’ombre à leurs décisions, les zélé(e)s élu(e)s avaient décidé de taxer chaque locataire, selon sa taille. Et cela, quel qu’il soit, citradin, insulinaire, monteignard, branlieusard ou arborigène.Pour ne pas exploser sa rente mensuelle, il vaudrait mieux être petit ou ne sortir que la nuit. Ou les deux à la fois, pour assurer.

    Pour moi, c’était presque juste parfait. J’étais déjà petit, tant la soupe de ma mère d’occasion était maigre. Et puis je bossais comme veilleur de nuit et balayeur de piste sur l’arênodrome de Paris Gagné 4.

    Par contre j’étais à l’embonpointe du surgras, à force de bâfrer des produits ultratransforportémés.
    Tout ça pour ne plus avoir à cuisiner des denrées sauvages, des potagères en fugue, capables, disait-on, dans les émissions culturistes, d’exploser les goudrons auto routiers et de gêner la circulation des tractocamions, plein d’idées reçues, presqu’en même temps qu’elles étaient commandé.

    Et surtout pour ne pas rater le 2000e épisode de la nouvelle série recyclée de l’histoire de la Famille DRR, tous ses ascendants, ses descendants, le flash-back conventionnel de la lecture historique de l’évaluation d’une norme civilisatrice.

    Depuis le temps, je savais avoir clairement abusé des chips de bananes et des cuisses d’autruches à la sauce très relevée, la mexicongolienne. Avec mes 150 kilos, j’avais déjà du mal à gérer à la suite, mes 22h de surveillance libérée et mes 2h d’esclavacherie ouvrieuse.

    Surtout les 22h. La difficulté pour me déplacer dans mon 18 mètres rectangle et parfois de passer l’aporte de l’abscenceur, celui vous autorisant ou pas à sortir de votre localisé.

    Heureusement qu’il me restait les 2h pour nourrir mon esprit et oublier un instant mon estomax.

    De ce côté-là, ça craignait quand même. Depuis peu, des gars formés en non ombres, pillulaient dans les boîtes formatrices. Ils voulaient péter l’engrenâge de la mort diluée par des axions tordues.

    On les appelait les extrémites, rien que des bouffeurs de tissu social, des super bousiers, des racoleurs d’affichtres, des sous animots, comme disait mon arrière-grand-père, sur son grabat d’extinction.
    Franchement à quoi ça rimait de tenter de tout chambrouilller, juste pour gagner 11 minutes sur un temps de travail si bien abouti.

    Mais l’essentiel pour moi demeurait la gestion de mon étalon fardeau. Je m’installais donc dans mon lit et sortit mon agendrap. En consultant la liste de mes contracts, je retrouvais les coorvendues de ma spécialiste des difficulthés tisanières, celle qui saurait m’orienter vers un rééquilibrage de mes gavages ponctuels….un adoucissement de mes boulimies adipeuses.

    Elle me signala être, elle-même surchargée en rendez-vous et me proposa un suivi tutoriel à 3 écus l’heure. Je raccrochais donc pour réfléchir.

    Cela me demanda un sacré boulot de concentration. Il en ressortit que si je voulais sérieusement me soigner, toute ma rétribution allait y passer.

    Et le repas au MacDrône que j’avais promis à ma copine, il devenait touché coulé raté.

    Tout ça ne sentait pas bon le flirt d’amour et l’effeuillage des artichauts.

    Une ombre de plus s’ajoutait au tableau et craignant d’être aussi taxé sur celle-là, je rallumais la télévasion pour m’abreuver de boissons publicitaires, les sucrées, les meilleures.

    J’allais encore en baver.

  21. Nadine de Bernardy dit :

    Nouvel impôt.
    Considérant que nos ombres font trop d’ombre, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille. Il vaudra mieux être petit ou sortir la nuit.
    Dans la famille Troisgros on fulminait, tempêtait, la révolte couvait. Pas question d’obtempérer, ils étaient tous des ogres grands et gros depuis toujours, fiers de l’être.
    Ils se réunirent autour de l’immense table familiale : douze géants à l’allure imposante.
    Fifine Troisgros, la doyenne, prit la parole. Un mètre quatre vint deux, cent trente kilos, elle était la voix de la sagesse :
    cette fois ci, pas question de trouver un compromis, de pactiser, il nous faut agir sans tarder.
    P’tit Louis un mètre quatre vingt, quatre vingt quinze kilos, le gringalet de la famille, proposa d’aller en masse à la mairie demander une dispense.
    Marcel, son cousin, champion départemental de catch, s’insurgea:
    nous ne quémanderons pas, nous sommes costauds mais cela ne doit pas nous pénaliser.
    La jeune Bernadette s’écria :
    Pourquoi ne pas kidnapper le maire un soir, puis menacer de le manger tout cru s’il n’annule pas son décret immédiatement.
    Hourra, bravo gamine, cria l’assemblée.
    Une fois le plan mis au point, ils se dirigèrent vers l’hôtel de ville où leur égide travaillait toujours fort tard.
    Voyant arriver dans son bureau six Troisgros à l’allure décidée, le maire se mit à rire.
    je parie que vous venez pour l’affaire de la taxe sur les ombres. Vous arrivez trop tard, devant le tollé qu’elle a suscitée, je l’ai supprimée ce matin.
    Dorénavant seront taxées les personnes sortant leurs détritus en pyjama avant sept heures du matin.

  22. 🐻 Luron'Ours dit :

    728/UMBERTO
    Sous le soleil d’Orient nos ombres font trop d’ombre, un nouvel impôt, la taxe à l’ombre va voir le jour… comment y échapper ? Cette fois, on n’y couperait pas, enfin une taxe pour tous à proportion de l’heure du jour, avec tarif de nuit et mise en veilleuse pour le couvre-feu. D’irréductibles contestataires s’agitaient dans l’ombre. En Allemagne, Till l’espiègle qui promenait encore son miroir le long des rues, vous renvoyait une image plaisante, pourvu que ce ne fût pas la vôtre. En Suisse, Guillaume Tell arborait un chapeau pointu turlututu. Mis au défi par l’infâme Gaessler, il se tint à carreaux dans sa veste de chasse tandis que le jeunot cherchait à croquer la pomme en équilibre sur sa tête (celle de Magritte, nom d’une pipe en bois) Tell était-il, Till était tel.
    Ma chandelle est morte
    Au palais médicis, le sénat est en état de siège devant le rapporteur du budget, y trouvera-t-il son compte ? Au Bourbon, on comprenait mieux pourquoi il y avait si peu de monde lors de la séance sur l’absentéisme. Au quai des Orfèvres, quand le prévenu se mit à table, on mit le témoin à l’ombre… Bruant, apparu à Paris, sous la nuit brune, cherche fortune à l’auberge du chat noir, à Montmartre le soir…🐻

  23. 🐀 Souris verte dit :

    728/ Considérant que nos ombres couvrent trop de terrain, nos élus ont décidé de les taxer selon leur taille.
    Partout les réunions pour prendre des décisions : quand sortir et comment ! Et quid des arbres ?
    Construire des tunnels ?
    A midi tout le monde est à croupeton, les plus pressés ont opté pour les fauteuils roulants électriques. Restent les trottoirs qui coincent les roues, ne parlons pas des marches ! Dans toutes les familles on envoie les gosses faire les courses dès l’approche de midi, la ville grouille de gamins hurlants montés sur des roulettes qui s’évitent à coup de trompette. On dirait une ville de nains… Pardon à eux ! De personnes de petite taille.
    Reste la nuit… Sans lune de préférence car les ombres nocturnes sont cruelles. On ne compte plus les meurtres d’ombres qui se profilent sur les murs. Des ombres spadassines !
    On n’est pas sorti de l’auberge ! 🐀

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