666e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Il était une fois, un fantôme hanté par une pensée diabolique.😉

Imaginez ce qui le tourmente

J’ai créé cet exercice à dessein, l’avez-vous décelé ?

26 réponses

  1. Urso dit :

    Cor (sans s)

  2. Urso dit :

    Il était une fois, un fantôme hanté par une pensée diabolique.

    Je n’en peux plus. Cette douleur au pied gauche c’est trop.
    Je ne cesse de souffrir depuis plusieurs jours.
    Plus exactement c’est concentré sur un orteil.

    Ma copine m’a dit … eh oui un fantôme peut avoir une chérie.
    On s’est connu à l’école des petits.
    Elle s’est mise à rire lorsque un jour j’ai
    dit à la maîtresse que le pluriel de fantôme c’était fantômas.
    Depuis cet instant on ne s’est plus quitté.
    Moi et elle deux fantômes unis pour la vie.
    Maintenant avec cette douleur à cet orteil je désespère de l’existence.

    Elle m’a parlé de cor je crois dans le pied.
    Que pour çà il n’y avait qu’une solution …
    Oh que j’ai mal c’est insupportable.
    Je n’en peux plus, quelle douleur.
    Je suffoque, je vomis mon 4 heures.
    J’ai les tripes qui commencent à prendre l’air.

    Ah oui la solution elle m’a dit de partir dans le pays pas loin du …
    Oui c’est ça, ça me revient.
    Partir quelque part … récupérer une bouteille de …
    Ah la douleur c’est infernal.
    Quel enfer. Voilà que j’ai oublié, le nom qu’elle m’a dit.
    J’ai tellement mal.
    Son truc magique.
    Je dois aller sur l’île … m’acheter …
    Je ne sais plus quoi les amis.
    Oh la douleur, quel enfer sur cette terre.

    Tellement mal que j’ai oublié son numéro et que je ne sais plus où se cache mon iphone.
    Diabolo menthe l’île au trésor ah c’est confus dans ma tête.
    C’est casserole hyperbole pensée endiablée. Je ne sais plus.

    Oh cette douleur. Et vous les petits fantômas qui m’écrasaient le pied.
    Vous l’avez fait exprès c’est sûr.
    Attendez que je le dise à vos parents !

    Ah ah ça me revient la réponse de ma belle. Ça se passe dans la ville dans une boutique spécialisée.
    Le nom du produit pour mon cors au pied (j’ai mieux écrit cette fois-ci).
    Moi le fantôme qui n’est pas né avec un corps physique j’ai un cors au pied c’est vraiment dingue.
    Aïe aïe aïe la douleur ce qu’elle me fait souffrir.

    Mince la pharmacie elle est fermée.
    Tant pis je passe à travers la vitre et le mur, et à travers des médicaments. Je m’en fiche.

    C’est lui je le reconnais mon bienfaiteur mon bien aimé.
    Il est là il m’attend bien sagement.
    Ce n’est pas le fantasme d’un fantôme.
    Oui c’est lui mon guérisseur,
    C’est lui, ah je ne vais plus souffrir indéfiniment mon sauveur salvateur c’est lui : Le Diable le coricide.
    C’est le plus beau jour de ma vie. Moi le pauvre fantôme qui a un cors au pied.
    Le Diable tu me sauves de l’enfer.
    Mon cors au pied envolé à jamais.
    Plus de souffrance et de pensée parabolique, symphonique, hyperbolique. Hi hi hi.

  3. Françoise Maddens dit :

    666/Il était une fois, un fantôme hanté par une pensée diabolique.
    D’après ce que l’on dit, les fantômes ne pensent pas car ils n’ont pas de matière grise mais depuis quelque temps l’un d’eux était hanté par une pensée diabolique : il voulait descendre aux enfers et se mesurer à Mephisto, le battre et devenir le maître des lieux.Dans quel but ? Il ne le savait pas lui-même ! Mais peu lui importait !
    Soudain il entendit un grognement énorme:c’était un gigantesque ours blanc qui visiblement était affamé. Il n’eut même pas peur sachant qu’il était invisible et grimpa sur son dos.Mal lui en prit, l’ours le prit dans sa gueule mais n’y trouvant aucun goût le jeta à la mer . Un manchot le repêcha et il se retrouva au milieu d’une colonie. Perplexe et à bout d’idées il resta avec eux,les suivit et sa vie devint un enfer.

  4. Laurent-B dit :

    Quelle ne fût pas sa surprise quand, dans la rue, au détour du marchand de fruits et légumes son regard s’arrêta sur une présence féminine. Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes, du moins celles de sa vie d’ectoplasme.
    « Elle est charmante, souriante » se dit-il, tout en la regardant choisir ses pêches avec délicatesse. Bref, « elle est belle à croquer » au point d’avoir envie de revenir dans le monde d’avant il n’y avait qu’un pas à franchir ; mais quel pas ! Quand on est fantôme et que l’on se déplace par une lévitation fluide et invisible de l’humain : c’est compliqué. L’envie, l’idée le fit sourire et raisonnablement il mit ce rêve au placard. Il retourna à son état léthargique et serin, proche de l’endormissement.
    Cela ne dura pas très longtemps. Son apaisement fut perturbé par un claquement de porte, comme si celle-ci était prise par le vent ou par un courant d’air. En se levant, il mit un peu d’ordre dans son suaire, fit le tour du lieu, « Toutes les portes sont verrouillées, bizarre ! ». La nuit suivante, idem ; la suivante de la suivante pareil et cela continua les jours suivants. Il en venait à ne plus vouloir s’assoupir, plus de sieste lui qui n’aimait pas être éveillé en sursaut.
    N’y tenant plus il mit en place tout un stratagème pour ‘’ausculter’’ l’ensemble des portes du lieu. De proche en proche il déduisit qu’il ne s’agissait pas d’une porte pallière mais de celle d’une armoire. Pas n’importe quelle armoire, celle ornée d’un décor floral peint, tel que l’on en trouve sur certains meubles au Tyrol. Pas n’importe quelle armoire, celle où il avait séquestré son rêve.
    Tout était là, bien vivace. La silhouette et le charme de la personne, le sourire, les pêches à la peau veloutée et au goût délicatement sucré. Surpris, ravi, tellement ému il en rougit jusqu’aux franges de son linceul habituellement d’un blanc immaculé. D’un esprit lucide et pragmatique il rejeta à nouveau l’idée, verrouilla fermement la porte. Prit une grande bouffée d’air frais et retourna à ses occupations habituelles.
    A peine le dos tourné l’armoire fit entendre un grognement, un piétinement intérieur et la porte claqua violemment plusieurs fois. Cela se répéta chaque fois qu’il passait à proximité ou qu’il s’assoupissait. Il prit l’habitude de ne plus y faire attention mais, sans y prendre vraiment garde, de proche en proche le rêve s’installa dans ses pensées, il devint un fantasme puis un fantasme obsessionnel. Pour détourner sont attention l’idée saugrenue lui vint de compter les coups : … 54 … 297 … 306, Cela ne calma rien, c’était de pire en pire ! Il perdait son allant, son dynamisme ; même son suaire faisait grise mine. « il FAUT que je retourne dans le monde d’en bas, ma vie d’avant » … 432 … puis 660, 661 … 664, 665, 666 ! « 666 ? Mais c’est bien-sûr ‘’666’’, la solution est là et pas ailleurs que diable »
    Aussitôt, de sa lévitation la plus rapide et la plus virtuose il plongeât dans la gigantesque bibliothèque de ‘’Au nom de la Rose’’. « En faisant attention aux grimoires que je feuillette il devrait bien se proposer une solution pour revenir dans le monde d’en-bas ». Au fur et à mesure de ses recherches bibliographiques les pistes s’enchaînaient. Celle-ci trop ringarde, l’autre trop compliquée. Le pauvre, il était au bord de la désespérance ce qui est un comble pour un farfadet fût-il fantomatique. Ha ! En voici une … trop complexe ! Quel désastre, les bras lui en tombèrent, le grimoire qu’il feuilletait aussi.
    Miraculeusement celui-ci s’ouvrit à une page qu’il avait ignorée jusqu’à présent. Ces yeux s’écarquillèrent. Là, sous sont regard ébahis s’égrenait LA formule pouvant combler TOUT ses rêves et espoirs. Il relit quand même le processus, « C’est cela, c’est bien cela, Youpi ! »
    Sans plus tarder il appliqua la formule. Il attendit un peu sans que rien ne se passe. Encore un peu .. enfin ! Il se senti pris dans un tohu-bohu invraisemblable, un tournoiement plus virtuose que ses virevoltes les plus élaborées. Transitant d’un monde à l’autre par une porte secrète, baignant dans la musique du film Coraline* tout en se souhaitant un déroulement moins sombre. Il passait d’un nuage au suivant, rebondissait d’une étoile à une galaxie, pris dans une valse tourbillonnante à en perdre la tête, comme dans le gigantesque grand huit du parc d’attraction. Ce fût au moment de traverser une nébuleuse qu’il se retrouva sans transition dans le monde d’avant ; sauf que …
    Sauf que, méprise attentionnelle ou erreur de lecture ? Dans son empressement il avait confondu la lettre ‘’V’’ et le ‘’U’’ qui dans certaines écritures gothique ont le même graphisme.
    De fait il se retrouva sur l’étal du fruitier, parmi les pêches. Une pêche à la peau veloutée et au goût délicatement sucré. C’est alors que la charmante personne le saisit, le portât à ses lèvres, le croqua à pleine dents « Elle est succulente cette pêche » dit-elle avec son sourire radieux.
    Ainsi en est-il !

    Laurent

    ****
    * Coraline, film d’animation américain sorti en 2009, musique composée par Bruno Coulais
    Le film raconte l’histoire d’une jeune fille aventureuse nommée Coraline trouvant un monde parallèle idéalisé derrière une porte secrète dans sa nouvelle maison, ignorant que le monde alternatif contient un secret sombre et sinistre ;
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Coraline_(film)
    https://www.youtube.com/watch?v=J8ry1f_3Lsk&list=PLDCD67CE98D531DCE

  5. Loïc Boulard dit :

    … Ce fut la troisième nuit que ce fantôme solitaire se réveillât en sursaut.
    Non pas qu’il connaissait le sommeil profond, il été mort depuis quelques siècles déjà et il avait compris que dormir n’était maintenant que des enchainements de veilles sans fins.
    Le temps ne s’écoulait plus, il était là et pleinement dans cet instant.
    S’il décidait de se déplacer il n’avait qu’à y songer pour y être, tout était si simple, le jour la nuit n’avait pas d’importance, il visitait, s’aventurait, répondait à toutes curiosité, ce qui ne manquait pas d’effrayer tout humain qu’il croisait, et il s’en amusait pleinement, retrouvant une candeur d’antan.
    Seul les animaux et les enfants en bas âge ne s’étonnait pas de sa présence volatile, il retrouvait avec eux une prestance appréciée, innocente et lumineuse.
    Du reste, vivre lui était douceur.

    Cependant depuis quelques temps il fût pris d’un sentiment immiscé là, dans ses entrailles d’encens, quelque chose qu’il mis du temps à identifier, mais qui fleurissait malgré lui.
    La lassitude, une sorte de mélancolie, un épanchement qu’il ne doutait pas.
    Son manque de consistance le pesait, sa perpétuelle errance devint une froideur qui trempait ses tempes pourrait-on penser, mais il en était dépourvu et c’est chaque lieux visité qu’il brumait de son angoisse grandissante.
    C’est donc à ce troisième jour où il sursauta de frayeur qu’il en vint à se convaincre qu’il devait être maudit, pour errer ainsi sans but ni amis ni connaissance, une vie de silence qui le rapprochait de la démence.
    « Alors ce doit être vrai ce qui se racontait, le diable existerai » fini t’il par penser.
    « Et pour sûr, il est à mes trousses pour autant envahir mon esprit de cette satanée frousse et de moments si obscurs »
    « Me voilà haut et fort qui parle seul, monopolisant ma propre parole au détriment du silence »

    Pauvre fantôme, lui qui par sa seule prestance hantait chaque instant de sa présence, fût à son tour hanté lui-même par un vide, qui le tourmenta bien des siècles durant.
    Mais qui, comme toute chose, pris fin lors d’une nouvelle page de son histoire…

  6. Nouchka dit :

    C’est curieux, je ne reconnais pas les odeurs de pâtisserie que j’ai tant plaisir à humer d’habitude.
    Et pourquoi personne ne semble me voir ; me font-ils la tête ? Il n’y a aucune raison qu’ils soient agacés par mes dires ou mes actes. En tous cas, je ne me souviens pas les avoir provoqués.
    C’est bizarre, ils me snobent et font comme si je n’existais pas.
    Et bien, puisqu’il en est ainsi, je vais faire en sorte de les agacer « pour de vrai » !
    Là, dans la salle de bain, il y a les brosses à dent bien rangées sur leur présentoir. Je vais déplacer les cheveux entortillés sur la brosse à cheveux pour en garnir les petites brosses électriques. Ils vont croire manger des spaghettis en se brossant les dents et, avec un peu de chance, il y en aura bien un qui va s’étouffer avec.

    C’est surprenant que je ne parvienne pas à ressentir les parfums, la chaleur ou le vent, ni la douceur ou la rugosité d’un objet. Je vais tester la modification des perceptions sur les autres. Je m’introduis dans la chambre de Cécile et Pierre. Ils viennent de se mettre au lit et regardent des brochures publicitaires.
    Cécile brille sous sa crème de nuit anti-ride. Pierre a déposé la moumoute qu’il porte pour combler le vide de son crâne dégarni. J’attends qu’ils éteignent leurs lampes de chevet et découpe les poils de la moumoute et dissémine ma récolte sur l’épiderme collant de Cécile.
    Demain au réveil, j’espère être présent pour voir leur tête stupéfaite. Pierre avec sa moumoute rase et Cécile transformée en chimpanzé, le visage velu à souhait.
    Bon, je n’ai pas envie de dormir et me rends dans la cuisine, lieu de vie de Maguy, la cuisinière de la famille. Les plateaux du petit déjeuner sont prêts pour que chacun, en fonction de son horaire, puisse se restaurer avant de quitter la maison. Dans le lait, j’ajoute du vinaigre de cidre, dans le café, une belle cuillérée de sel et dans la confiture, une autre cuillérée, mais de poivre cette fois-ci.
    Voilà de quoi rigoler en les voyant grimacer, se poser des questions sur la santé mentale des autres cohabitants et douter de tout et de tous.
    Ah, ils ne me voient pas, et bien ils vont sentir le trouble qu’un fantôme peut provoquer sur leurs existences. Je parie que la guerre sera vite déclarée entre eux. Un délice que je ne veux pas rater.
    C’est pas ma faute si je suis tombé dans la fosse à purin et y ai perdu la vie, asphyxié et noyé.
    D’abord, ils auraient dû la recouvrir cette fosse, pour nous protéger, nous, les petits.
    Alors maintenant, je me venge un peu de leur imprudence et vais voir s’ils tirent leçon de ce que je leur fais subir.
    Cette nuit, j’ai poursuivi mon œuvre hantée. Je suis descendu au niveau le plus bas de la ferme, là où tout le monde passe : Qui pour partir en voiture, qui pour aller traire les vaches et qui pour nourrir les bêtes. A ce niveau, il y a justement la fosse à purin qui jouxte les étables. J’ai pris le puiseur et ai étendu une couche de quelques centimètres de lisier sur le sol carrelé à l’entrée des bâtiments. C’est bien réussi. On ne se doute pas de la supercherie.
    Maintenant, j’attends que tous les dormeurs viennent se laver les dents ou prendre le petit déjeuner et surtout qui s’étalera dans la couche de purin, les quatre fers en l’air, les narines pleines de ce parfum si « capiteux » et de surcroit, peut-être un membre cassé.
    Mon attente n’est pas bien longue. J’entends rugir à l’étage dans les chambres et la salle de bain, cracher à la table du petit déjeuner et hurler au bas de l’escalier menant aux étables.

    Bon, je suis assez satisfait du tableau. J’attends maintenant de voir comment ils analysent la situation. Se douteront-ils que j’y suis pour quelque chose ? Comment tenteront-ils de résoudre ce problème ?
    Et bien, je vais me reposer un peu et imaginer d’autres pensées diaboliques. J’ai de multiples idées de tracasserie.
    C’est sympa d’être fantôme, tu peux faire toutes les bêtises sans jamais te faire gronder.

  7. Maguelonne dit :

    À sa naissance sa mère s’était exclamée : « Mais c’est une face de rat ».
    Son père n’avait rien dit mais il avait vite fait sa valise et s’était carapaté dans les Carpates.
    Il grandit, vaille que vaille, poussé par le dégoût de sa mère et la pitié d’une brave voisine.
    À seize ans il tomba amoureux d’une brunette qui était dans sa classe. Il fit sa déclaration. Elle était morte de rire et le traita de face de rat. Ce fut un choc qui le mit devant la dure réalité. Il avait pris l’habitude d’occulter les réflexions toxiques de sa mère et ne se rappelait plus qu’il était laid, très laid.
    Cela le rendit furieux. La colère étant mauvaise conseillère, il décida de trucider tous les beaux et les très beaux. Les moins beaux, il allait salement les amocher. La gente masculine étant réduite à la mocheté, sa face si particulière le ferait sortir du lot. Et à lui les belles minettes !
    Manque de bol, le premier beau qu’il voulut tuer était catcheur. Celui ci, en état de légitime défense, fit un super Arm Drag, qui l’envoya au tapis. Son occiput heurta la bordure du trottoir. Ainsi finit sa courte vie terrestre.
    Il devint fantôme, fantôme en enfer car il réalisa que même dans ce monde, il avait toujours sa face de rat. Alors il n’eut plus qu’une idée en tête : comment rendre tous les spectres encore plus moches que lui.
    Mais c’est difficile de choper un revenant. Depuis, il erre dans les campagnes sans trouver de solutions. Heureusement l’échelle du temps des fantômes n’a rien à voir avec celle des hommes. Son obsession a perdu un peu de son sens. Il est devenu juste une idée diabolique déguisée en fantôme, qui ne ressent même plus le besoin de se réaliser. Et peut être n’a t’il jamais été aussi heureux.

  8. Michele B.Beguin dit :

    Pour une histoire tirée d’une édition de 666, cela ne pouvait qu’être diabolique.

    Le fantôme hanté… par… ? mais de qui se moque t’on ??

    Une idée diabolique trottait dans sa tête depuis si longtemps.

    Lorsqu’il avait revêtu son habit corporel, cette idée était Déjà là. John Do souhaitait dominer le monde, et soumettre tous ceux qui ne lui obéiraient pas. Il est arrivée sur terre avec un bagage conséquent puisqu’il était milliardaire avant même de parler et de marcher. Mais dès qu’il a pu, il a écrasé ses proches et tous ceux qui étaient un obstacle sur sa route.

    Il était malheureux malgré tout ce qu’il avait. Alors pensa-t’il, puisque l’argent ne fait pas le bonheur, je vais rendre les peuples pauvres, archi pauvres. C’est ainsi qu’il obligea chacun à travailler dur sans percevoir le moindre salaire, le moindre tribu. Il jonglait en arrière plan pour que la manne financière tombe directement dans son escarcelle.

    Les peuples trimaient et se nourrissaient de ce que leur offrait la nature, c’est à dire top peu. les chanceux qui cultivaient la terre avait cette possibilité de chaparder des légumes. Mais c’était aussi eux qui creusaient les trous pour enfouir les morts, tellement nombreux.

    Au bout de quelques années, il en a eu marre. Ce jeu devenait puéril pour lui, il voulait plus, encore plus.

    Conquérir l’espace était sa nouvelle lubie. Il fit fabriquer une fusée qui l’emmena sur la Lune, sur Mars et même sur Venus. Mais c’était le soleil qu’il voulait éteindre. Il voulait éteindre la monde, éteindre la vie pour que lui seul puisse vivre.

    Il prépara son voyage et s’approcha si près du soleil qu’il se grilla les ailes. Il fut le seul à disparaitre en quelques secondes.

    Il permit au monde de se créer une vie sociale, une vie à l’image de ce que chacun rêvait, en utilisant l’argent qu’il avait laissé. Les peuples devinrent heureux. Ce fut la renaissance du monde

    Lui, John Do, dans son habit de fantôme, détestait ce qu’il voyait. Devant son échec, il rêvait toujours d’éteindre le soleil pour que personne ne puisse vivre après lui. Cette pensée diabolique le hantait toujours.

  9. Michel-denis Robert dit :

    666 – Il était une fois un fantôme hanté par une pensée diabolique.
    Un jour, c’était plutôt la nuit, je reçois un coup de fil. Le numéro commençait ainsi : 06 66 13… Et si on ajoutait les deux chiffres entre eux, de chacun des deux derniers numéros, on obtenait deux fois 13. Bizarre ! Bizarre ! Au bout du fil, personne, enfin, je veux dire pas d' »Allo ». Je ne connaissais pas ce numéro. Impossible de mettre un visage dessus. C’eût été trop facile. Ce genre d’appel, si tard dans la nuit est souvent anonyme. Cependant j’entendais respirer. Quelqu’un scrutait l’effet de peur qu’il produisait. De mon côté, je matais le moindre bruit qui puisse me donner un indice, un bruit familier, on ne sait jamais, un écho dans le lointain, un objet heurté par inadvertance en voulant trop bien peaufiner ce coup. Alors mon imaginaire fonctionna à toute berzingue.

    Comme dans une pièce noire, je tentai d’identifier une forme, une silhouette, une intention dissimulée, une émotion pas tout à fait maîtrisée. Pour ce faire, je respirais le plus doucement possible. Que dal, la télépathie, ce n’est pas mon truc. Pourquoi étais-je appelé à minuit tapant ? Cette personne bien rencardée essayait d’entrer dans ma tête. Du moins, j’avais l’impression qu’elle connaissait mes habitudes.
    A défaut d’être angoissant, c’était tout de même gênant. Un quidam vérifiant si le château était habité, dans le but d’un futur forfait ?

    Ce soir-là, je me suis rendormi. Enfin ! J’essayais. Mais, c’est que je sentais une présence. Peut-être était-il ou elle dans la pièce, dans la coursive en train de glisser à pas feutrés sur son ennui ? Des déplacements d’air, je les entendais, comme des souffles légers tels des bruissements de feuilles mortes.

    Appeler la gendarmerie ! Ils ont d’autres chats à fouetter. Les pauvres minets ! Pourquoi fouetter des chats ? Est-ce que j’hallucinais ? Je tentai de ne plus penser pour me rendormir.

    Le matin, doucement, cette scène de l’irréel s’immisça de nouveau et s’imposa. Avais-je rêvé ou pas ? Le soir je m’attendis au même scénario. Mais rien ne se produisit. Peut-être s’agissait-il d’une erreur de numéro ? N’y pense plus, dis-je à mon double. Est-ce moi qui me serait auto-suggéré une agression ?
    Ho, là ! L’imaginaire, ne va pas trop vite !

    C’est le mois suivant, à la même heure, que je fus à nouveau surpris, je jour de mon anniversaire, j’avais oublié.
    Soudain des cris lugubres déchirèrent la nuit. La tête d’un cadavre au rire sardonique se balançait au bout d’une pique. Les tiroirs du bureau s’ouvrirent tout seuls. La table basse se mit à faire des sauts de cabri. Certaines dalles du sol s’éclairèrent par intermittence. Quelle était cette force improbable qui m’embistrouillait ? La porte de la chambre s’ouvrit. La tête redescendue à la hauteur d’un homme vêtu d’une longue toge blanche souriait. Ebahi, je le regardais. Je n’en croyais pas mes yeux. Après un long silence, il dit :
    – Tu ne vois pas que tu es sur une scène. Joue ! « Dans la peau du petit fils de Fantômas. » Ah ! Ah !

  10. 🐻 Luron'Ours dit :

    666/ÉVOQUER PLUTÔT QUE DÉCRIRE.

    Pour un esprit, il était mal inspiré. On le croyait dans l’eau de là, quand il refroidissait ici.
    Au café de la paix, du temps qu’il s’habillait assez conventionnellement, il avait quitté son gueridon sans consommer. La tasse verte cerclée d’or exhalait un reste de vapeur, une abstraction au-dessus du breuvage qui reflétait le bec de gaz vacillant dans la vesprée. Ali de Malawi, puisqu’il faut bien le nommer, flottait quelque part dans sa gandoura, agitant des bras prêts à l’envol. Un nuage tout blanc l’invitait dans son linceul.
    Je ne peux prendre ta monture protestait le sinistre, je dois encore deviner la mouture, arabica, robusta, et patati et patata. L’avenir est sur les hauts plateaux en Colombie !
    En somme, c’était un fantôme bonhomme, quoi que hanté lui aussi d’idées tanniques.
    Quand Henri le garçon débarrassa le guéridon d’un coup de torchon, lorgna à la soucoupe, il s’inclina obséquieusement et remercia. Un billet comme ça, il n’en avait jamais vu.
    🐻 Luron’Ours

  11. Françoise Rousseaux dit :

    Il était une fois un fantôme hanté par une idée diabolique : il voulait se venger. De quoi, de qui, il l’ignorait. Cela faisait une éternité qu’il errait dans les brumes glacées d’un pays nordique et il avait oublié comment il était arrivé là, et même s’il avait eu un jour un autre corps que l’ectoplasme gazeux qui lui en tenait lieu. En fait, il n’avait plus aucun souvenir, mais un désir toxique l’habitait : assouvir une terrible vengeance.
    Heureusement, les fantômes ne perçoivent pas l’écoulement du temps aussi son tourment lui semblait figé dans un seul et unique instant, sans aucune notion de durée.
    Par contre, les habitants de la ville souterraine qui s’étalait dans le sous-sol de ce pays avait pleinement conscience du temps écoulé depuis qu’ils étaient confinés sous un dôme étanche, destiné à les protéger du froid glacial qui sévissait à la surface. Vingt ans ! Cela faisait vingt ans qu’une population triée sur le volet avait pu se réfugier dans cette ville, abandonnant leurs compatriotes moins chanceux au désastre d’un hiver polaire sans fin ; pas un n’avait survécu ! Mais à présent, une partie des habitants de la ville ne supportait plus ce confinement et ce qui devait arrivé…arriva ! Exaspérés, ils décidèrent de sortir coûte que coûte et réussirent à pratiquer une brèche dans le dôme ; alors, le brouillard et le froid s’engouffrèrent dans la ville et soudainement, notre fantôme se sentit vengé ! De quoi, de qui, il ne le sut pas, mais son tourment se dissipa et il se déploya en volutes légères , indifférent à la mort blanche qui sévissait en dessous de lui.

  12. Kyoto dit :

    Le fantôme était chez nous depuis des lustres. Et des lustres, il y a une éternité qu’il n’y en a plus.
    Quelle chance il avait, il ne vieillissait pas.
    Nous l’aimons beaucoup. Quand je dis, nous, c’est votre serviteur et mon frère jumeau.
    Je vous présente ce fantôme.
    Il s’appelle Fff. C’est surprenant, n’est-ce-pas ? Deux raisons expliquent ce mystère.
    La première c’est en quelque sorte grâce à nous.
    Quand nous étions encore des nouveau-nés, il ne supportait pas nos pleurs. D’autant plus que nous criions en chœur. Aussi, il s’approchait de nous sur la pointe des pieds, si toutefois il en a, et pour ne pas nous apeurer, il murmurait : Fff…Fff…Fff…
    Un jour, alors que nous commencions à gazouiller, il s’approcha de nous. Et quand nous le vîmes au-dessus de notre large berceau nous le saluions par ce Fff…Fff…Fff.
    Nos parents qui assistaient à la scène le baptisèrent de cette onomatopée.
    Quand je dis « baptiser », ce n’est pas exactement le mot qui convient.
    Fff n’est ni un Dieu, ni le Diable ! Les diablotins, c’était nous.
    Ni le Bien, ni le Mal !
    Il est Fff et c’est tout.
    Je vous assure qu’il n’est animé par aucune pensée diabolique.
    Contrairement à certains êtres humains.
    Je vous assure qu’il n’est hanté par aucune idée maléfique.
    Contrairement aux êtres vivants.
    Je pense qu’il est le fantôme d’un ange.
    Tout simplement.

    Quant à la deuxième raison, c’est la question de notre grand jeu-concours de cette fin de semaine pascalienne.
    A vous de jouer, si vous voulez passer une semaine gratuite dans notre manoir hanté.
    Voire plus si vous tombez amoureux de Fff…

    Pst : Fff me souffle à l’oreille : » Dis-leur : Bonne chance ! »

  13. gottlieb Eleonore dit :

    Il était une fois, un fantôme hanté par une pensée diabolique.
    Il en avait marre ce matin.il trainait lamentablement son drap blanc sur le pavé luisant. Il avait plu toute la nuit et il n’aimait pas la pluie de nuit. Elle était trop froide et souvent elle faisait glisser le pavé usé. Tant de fantômes étaient déjà passé par là. Depuis la création de l’imaginaire.
    Toutes les nuits il se devait de sortir de sa fosse douillette, lustrer ses doigts crochus et enfiler ses yeux rouges par-dessus ses lunettes noires.
    Il espérait bien qu’un jour il en finirait avec cette damnation, d’autant plus qu’il la jugeait des plus injuste. Lui qui se croyait le meilleur des fantômes. Quoi ? Qu’avait –il-fait au juste de si répréhensible ? Empêcher de dormir quelques malfrats mal intentionnés, retardé le réveil du pauvre ouvrier qui avait, pourtant la noble intention de se lever tôt pour courir vers son labeur stupide ? (Parce que aller chaque matin faire les mêmes gestes dans une vieille entreprise obsolète et morne, ça sert à quoi ? dites-le-moi si vous en avez la moindre petite idée.) Lui, Arthur, il le savait bien que cette punition était due uniquement à la jalousie du Roi Fantôme, qui était un vrai tyran.
    Par vengeance un matin de spleen, lui, Arthur avait empilé discrètement des gousses d’ail sur le chemin de Roi Fantôme.
    Comme celui-ci marchait fièrement, (comme à son habitude) il s’était étalé sur la chaussée les bras en croix, les pieds emmêlés dans son drap sale, quelle honte ! Furieux il s’était relevé épousseté et regardé autour de lui pour s’assuré que personne ne l’avait surpris en pareille posture.
    Arthur avait tout vu il retenait son fou rire et se promit de coincé ce vieux despote d’une autre façon il élabora un projet diabolique : jeter des peaux de vieux poissons puants sur la route de Roi Fantôme dès demain, puis camoufler un fil barbelé dans les buissons de belladone, planter un pieux aiguisé au bout du chemin pour que Roi Fantôme s’empale brutalement, le cœur perforé, et qu’il se dissolve au beau milieu de sa flaque sanglante et nauséabonde.
    Fantôme Arthur ne savait pas dans sa douce naïveté que « Roi Fantôme » ressusciterait inexorablement tant que le monde sera peuplé d’humains corrompus et boursouflés par leur propre vanité

  14. iris79 dit :

    Il était une fois, un fantôme hanté par une pensée diabolique.😉
    Elle tournait et retournait dans sa tête sans cesse et finissait par devenir une obsession.
    On approchait de la soirée d’Halloween et il était de plus en plus excité à l’idée de mettre en œuvre le plan qu’il avait échafaudé. Faire peur aux adultes pour de vrai. Les enfants, c’était trop facile, ils étaient un public conquis et convaincu. Mais les adultes en savaient toujours plus que les autres. Il s’évertua donc de toutes ses forces à effrayer les adultes, en vain. « Ne t’inquiète pas mon chéri, les fantômes n’existent pas ! » s’évertuaient à répéter à leurs enfants. Il en avait ras son drap n’entendre ces sornettes. C’était humiliant à la fin ! Nier son existence était une vraie forme de violence. Il allait agir sans aucun doute et frapper au moment où les adultes s’y attendraient le moins.
    Il attendit donc une semaine après la fin des festivités. Il poussa même le vice de voir les décorations de noël en vitrine pour être sûr que les adultes avaient changé de perspectives et qu’Halloween n’était qu’un lointain souvenir. Il choisit un quartier très pépère, presque endormi où il ne se passait pas grand-chose et attendit que la nuit tombe. Il sa cacha ensuite derrière la porte d’entrée de la première maison du lotissement et commença son méfait. Dès qu’un adulte sortait, il se faufilait derrière sa tête et soufflait un petit vent frais en susurrant « alors, il parait que les fantômes n’existent pas ? »
    La première fois, la personne crut à un moment d’égarement. Elle stoppa net et se retourna. Comme elle ne vit rien, elle repartit en secouant la tête comme pour dire « non, mais voilà que j’entends des voix maintenant ». Le fantôme revint donc le lendemain et les jours suivants jusqu’à ce que l’adulte imbu qui devenait légèrement paranoïaque n’osant plus sortir de chez lui, finisse par dire à voix haute quand il passait la porte, « les fantômes existent les fantômes existent ». Le fantome poursuivit son plan allègrement pendant plusieurs semaines en changeant de résidents. Ceux-ci, torturés par la peur et la honte n’osaient parler de ce qui les avaient hantés pendant tout ce temps. Lorsqu’ils se retrouvaient autour d’un repas dominical ou au gré de promenade dans le quartier, ils essayaient de trouver cette appréhension mêlée d’incompréhension dans le regard de leurs voisins et tous comprirent à demi-mots qu’ils vivaient la même chose. Ne sachant plus quoi faire, ils décidèrent un soir, de se réunir dans le garage de l’un d’entre eux, le plus courageux qui décida d’une stratégie pour ne plus subir l’assaut du fantôme. Ils se mirent d’accord.
    Un matin, les passants et autres automobilistes découvrirent à l’entrée du quartier un nouveau panneau sur lequel figurait un énorme slogan « les fantômes existent, certains habitent ici. Merci de respecter leur tranquillité et de les vénérer avec humilité ».
    Le fantôme fut incroyablement surpris puis séduit par cette manifestation. Il en fut même touché au-delà de ce qu’il aurait cru. Cet affichage suscita nombre de moqueries qui cessèrent assez rapidement, après que les responsables ont reçu la visite quotidienne du fameux fantôme. Celui-ci, quant à lui, était très souvent l’invité des gouters d’anniversaire des enfants qui adoraient se faire peur avec lui. Le fantôme se prêtait sans retenue à sa nouvelle vie et s’adoucit considérablement donnant des gages aux parents de sa nouvelle empathie et les parents qui avaient retrouvé leur quiétude acceptèrent de respecter et d’accepter ce nouveau venu. Différent certes mais qui leur prouvait qu’ils pouvaient vivre tous ensemble en bonne intelligence.

  15. Jean Marc Durand dit :

    Il était une fois un fantôme en T. Il se sentait taciturne, taiseux, tartignole, tatillon, terne, terreux, tiède, transi, triste et trouillard.

    Faut dire qu’il vivait dans une cave pleine de bouteilles de rosé éventé depuis 50 ans, et que son intégrale des poètes romantiques allemands avait était noyée dans la dernière inondation (Paris 1910).

    Sa mère, non plus ne l’avait pas aidé. Quand elle ne faisait pas le trottoir, elle y rangeait les poubelles, avenue Kleber, dans le grand immeuble, là où qu’habitaient les penseurs.

    Elle, la trotte menue, le traitait de triste tabagique, de tubard tibétain, de tricard translucide, de tétraplégique un peu trop tâtasse, c’était pas trop aidant.

    Jusqu’au jour où une pensée diabolique l’effleura. Elle avait la forme d’une bouteille d’absinthe et résonnait sur le zinc de son tentaculaire spleen.

    Il but jusqu’à plusieurs soirs de vivre.

    Il se devina taquin, tapageur, timbré, tumultueux. Il se vit ténébreux, tricéphale, teigneux et titanesque.

    On le trouva tempétueux, thermodurcissable et terriblement trotskiste, tonitruant tout en tas, taclé par la mauvaise profondeur de l’ivresse.

    Vu qu’il n’existait pas à l’époque et qu’il n’existe toujours pas de cliniques spécialisées dans la traumatologie des ectoplasmes, les services sociaux du moment, les pandores, lui offrirent un séjour en salon de dégrisement, avec vue sur la Seine et un drap neuf, en jean, avec des trous aux genoux, pour s’adapter au siècle à venir, faire tendance, et s’accorder au vieux nouveau monde.

    (Ce virulent pamphlet rédigé, à l’époque par un jeune dadaïste aboutit à la création du FLFF, le Front de Libération des Faibles Fantômes. Celui-ci ne survécut que 15 jours, le président de la sombre société ayant eu clairement une relation sexuelle avec le fantôme de Bernadette Soubirous, ce qui était fortement prohibé dans les statuts de l’association).

  16. fouret dit :

    Toutes les nuits, il flottait dans les couloirs du chateau… un bouh par ci, un bouh par la, cliquetis de chaines, apparitions furtives, soupirs… Mais à sa pause, entre 2 hurlements, il se glissait dans la chambre du petit Tom et le regarder jouer… Ho comme il aimerait que Tom soit son ami, qu’ils jouent ensemble à cache-cache ou au train… Chaque nuit, il revenait dans la chambre de Tom, flottant au-dessus des jouets. Petit à petit, il essaya de transformer un BOUH en un sourire mais Tom prit peur… le petit fantôme continua son travail dans les couloirs mais ne pensait plus qu’à ce petit garçon et ses jouets. Ses BOUH devinrent de pauvres souffles, les chaines ne faisaient plus de bruits… son drap ternit. Il fut convoqué et on le gronda sur son travail mal fait mais rien n’y fit, il continua de penser au petit Tom et à le guetter en s’imaginant qu’il jouait avec lui…

  17. Alain Granger dit :

    Il était une fois un fantôme qui ne faisait plus peur dans un château en T. Les occupants buvaient leur thé tranquillement même en le voyant traverser la pièce. Ceux-ci ne suspendaient même plus leur conversation sur son passage. Il faut dire que ce fantôme était la réincarnation de papy « Gentil démon ». De son vivant, ce grand-père, puis arrière grand-père, avait toujours été à la fois espiègle et rassurant avec les autres membres de son importante descendance. Tout petit déjà, « Gentil démon » était prédestiné à devenir un fantôme. Il avait toujours eu beaucoup d’esprit. Ses parents rigolaient lorsqu’au visionnage des James Bond, leur gamin soutenait les membres du « Spectre » plutôt que le héros séduisant. Avec ses deux cousins, il aimait jouer aux fantômes en multipliant les apparitions de draps mouvants. Ils se manifestaient, Linceul dans la salle à manger, les deux autres ensembles dans une chambre. Mais ça déclenchait plus de rires que de frayeurs. « Gentil démon » avait une petite sœur, elle se prénommait Lucie. Pour lui c’était la préférée des parents. Il fallait toujours qu’il laisse Lucie faire. Lui aurait parfois aimé être un esprit frappeur pour la transformer en ectoplasme. Mais il ne le faisait pas, la peur de la punition, sans doute. « Tu as vraiment le diable au corps », lui reprochait sa mère tandis que Lucie le désignait face au vase brisé sur le sol. « Cette injustice, Satan à m’agacer » se plaignait-il bien inutilement. Avant d’ajouter : « Ma sœur est une diablesse et moi je suis un ange déçu. » Il n’était plus que l’ombre de lui-même, effectivement déçu par l’attitude des parents. Heureusement, à l’école il passait pour un Malin. Il dessinait sur les murs des croix renversées, des serpents, des crapauds ou des bêtes à cornes mais ne se faisait jamais pincer par le surveillant général. Il rendait chèvre ce petit homme qui portait le bouc pour cacher un menton proéminant. « Gentil démon » se mit à travailler très jeune dans un magasin de bricolage. Ça lui convenait. Il aimait conduire le diable pour charger une pile de médium dans le rayon à bois. Et quand le rayon aboie, le cerbère ouvre la porte vers Méphistophélès. Mais ça, c’est une autre histoire.

  18. Grumpy dit :

    Il avait été trahi. L’homme de glace aux yeux de chat constipé ruminait sa vengeance. On dit qu’elle se mange froide, ce qui tombait bien sous ces latitudes. On avait tenté de le faire chuter au bas de son trône, même les drones s’y étaient cassé les dents.

    Trouillard malgré sa superbe, complexé d’être petit homme par le corps alors qu’il se voulait aussi grand qu’un Alexandre, souple comme une anguille, si jaloux du secret que personne ne savait jamais où il se trouvait vraiment.

    Sauf un : son ancien cuisinier (qui lui avait concocté puis vendu les meilleures recettes d’empoisonneur, qu’hélas il n’avait pas été souvent foutu d’utiliser correctement) lui était resté fidèle et servile.

    Jusqu’au jour où se présenta une occasion si belle qu’elle ne se reproduirait pas, il fallait sauter dessus et dedans. Suivi d’une horde malfrats celui-ci fit route à toute blinde vers la capitale en un convoi qui fut stoppé net par une menace venue du plus haut, si fatale qu’il fallut obéissance.

    La raison du plus fort étant la meilleure, chacun rentra chez soi, l’un naïf malgré sa grande gueule, confiant dans l’amitié ancienne, l’autre regonflé dans son pouvoir satanique, ses yeux de loup rétrécis à des fentes. Mauvais signe.

    La tension était forte, ça sentait l’odeur de l’enfer. Vengera, vengera pas ?
    La question ne se posait même pas tant la réponse était évidente. Simplement on attendit.

    Pas longtemps : explosion, tourbillon de fumée, chute en vrille, incendie.

    Le fantôme diabolique venait de sévir à sa façon. La chevauchée des Walkyries venait de s’achever.

  19. CATHERINE M.S dit :

    Il était une fois …
    Cette folle histoire commence comme ça

    Un fantôme hanté
    Par une diabolique pensée :
    Comment me sortir de là
    Comment échapper à mon sort ?
    Je veux aller exercer mes talents dehors
    Marre d’être emprisonné
    Confiné, piégé
    Par un esprit certes éclairé
    Mais quelque peu farfelu
    Qui l’eût cru ?
    Pascal, ce drôle d’individu
    M’a enfermé dans un satanique exercice
    Composé d’un triple six
    666
    Voyez-vous ça !
    Je n’ose imaginer ce qui va m’arriver
    Ces trois 6 vont se liguer
    Contre moi !
    Ils vont me séquestrer
    Me priver d’exercer mon métier
    Qui consiste à effrayer le quidam
    Vous en conviendrez

    Je veux me libérer des chaînes de ce maudit exercice
    Au diable le 666
    Vive le 667 qui ne saurait tarder …

  20. FANNY DUMOND dit :

    Il était une fois, un fantôme hanté par une pensée diabolique.

    Ce châtelain errait dans son manoir depuis qu’il était mort d’une bien étrange façon. À l’écoute des conversations, il avait appris que sa chère et tendre moitié l’avait fait passer de vie à trépas pour vivre sa vie à sa guise. Il ne s’était pas méfié de la tisane que cette garce lui avait fait boire pour calmer sa toux qui empêchait Madame de dormir. Son médecin traitant, qui n’était autre que l’amant dans le placard, avait conclu à un infarctus dû au surmenage. Mais ne voilà-t-il pas que ce dernier fut vite congédié, parce que la meurtrière voulait profiter à fond de sa nouvelle vie : croisières autour du monde, bijoux, tout le tralala d’une vie mondaine et nombreux amants de passage. Aussi, le trucidé, s’ingéniait-il, à lui causer quelques frayeurs, comme lui chatouiller les pieds quand elle faisait des galipettes, à balancer dans le puits ses plus précieux bijoux, à mettre à tue-tête de la musique lorsqu’elle tentait de se reposer pour calmer ses affreuses migraines, à lui occasionner quelques petits accidents. Mais, ces petites mesquineries lui laissaient un goût de vengeance inassouvie. 

    Un soir de pleine lune, alors qu’il était assis sur un banc dans son jardin, il fut abordé par un type vêtu d’un long manteau noir. Son haleine sentait le soufre et de ses yeux sans orbites sortaient des flammes. Un fantôme n’ayant pas de consistance, il n’était pas effrayé par ce personnage. Il l’écouta.

    – Je te propose un pacte. Je te redonne la vie à condition que je puisse épouser ta femme qui me plaît énormément. Qui se ressemble, s’assemble. Il me faut une acolyte pour poursuivre ma mission et tout seul, je n’y arrive plus.

    – Je pense que c’est faisable. Cette gourgandine a le diable au corps depuis belle lurette. Prends l’aspect d’un beau gosse et je trouverai une combine pour qu’elle tombe raide dingue amoureuse de toi. 

    On ne sait dans quelles circonstances la rencontre et les noces se firent, mais depuis monsieur le marquis coulent des jours heureux, caché dans sa propriété.

  21. Antonio dit :

    Elle surgissait chaque fois de la même façon, au beau milieu de l’ennui, à la lumière du néant. Elle apparaissait sous sa cuculle de lettres blanches, brandissant une torche ardente, à cheval sur son idée, une obsession d’un autre temps, celui des vivants, à peine assouvie et qui lui ravivait alors le goût du sang.

    Elle réclamait haut et fort de broyer à nouveau du noir, de chasser leurs idées et de les livrer au bûcher clouées sur une grande croix.

    Lui n’était qu’un modeste fantôme qui avait mérité son enfer. Il n’errait pas en peine dans un château flamboyant, non, juste un coin de brûlis aménagé dans la forêt à côté, pour passer une éternité tranquille à expier ses péchés de ségrégationniste blanc. Il voyait bien, à la couleur de son âme, rôtie sur ce lit de braises sataniques, qu’il ne ferait pas long feu si ses semblables devaient croiser un jour son fantôme dans ces bois.

    Seulement, cette pensée qui l’avait obsédée tout une vie était toujours là, intacte et tenace. Elle ne le lâchait pas, attirée par l’odeur du sang de son âme blessée. Elle lui faisait vivre un enfer qu’il n’avait pas soupçonné, parce que non mentionné, noir sur blanc, dans le livre sacré.

    C’est alors qu’il voulut en finir avec elle et se livra au grand jour aux hommes dans cette forêt où il avait mené de nombreuses expéditions punitives de son vivant. Ce fantôme, vêtu d’un voile noir de suie, se confondait avec la fumée épaisse noirâtre à l’odeur âcre qui s’échappait du bûcher autour duquel des hommes en robes blanches, marmonnant des incantations, tournaient.

    Lorsque la silhouette du fantôme se détacha et apparut au grand nombre, tous le prirent pour celui du défunt assassiné et dont les pouvoirs de sorcellerie qu’on attribuait à sa race semblaient s’abattre sur eux. La plupart fuirent et ne revinrent plus jamais.

    Le fantôme sut alors que tant que ces abominations et ces pensées diaboliques perdureraient, il n’aurait jamais la paix en enfer.

  22. Laurence Noyer dit :

    Phobophobe
    Les fantômes sont hantés par une pensée diabolique. Ils craignent de ne plus jamais faire peur.
    Installés depuis des lustres dans les demeures, à faire claquer les portes et déplacer les meubles, à faire clignoter les lampes et pousser des cris, les fantômes ne font plus peur à personne.
    Ils ont donc décidés de créer leur propre entreprise d’auto épouvante, en dressant une liste de choses qui pourraient les effrayer.
    Ils se réunissent en colloque chaque année, et mettent en pratique toutes leurs phobies
    Ils partagent ainsi leur peur des épingles et des clowns, leur crainte de l’arthrose et des ouvre-boites. Leur trouble devant les miroirs et les fruits. Toutes les frayeurs récupérées auprès de leurs victimes qu’ils testent et qui souvent les font bien rire.
    Leur seule crainte c’est de devenir catagelophobe*
    *Je vous laisse chercher dans le dictionnaire, je suis dicophobe

  23. Nadine de Bernardy dit :

    Il était une fois un fantôme hanté par une pensée diabolique. Afin de se débarrasser de cette obsession, il décida de la mettre à exécution.
    Plus personne ne croyait en lui, il allait devoir frapper un grand coup.
    Il peaufina la chose, la prépara avec soin. Ce serait son heure de gloire, sa pensée la plus néfaste.
    Voilà, il était prêt.Tout était orchestré, minuté soigneusement avec une précision machiavélique.
    La grande nuit arriva, la pleine lune, une bonne brume de novembre, une grisaille humide de bon aloi, tous les éléments étaient au rendez vous.
    Le fantôme sortit silencieusement de son donjon, se glissa sous la herse du château. Enfermé là depuis plusieurs siècles, il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait dehors. Notre revenant franchit allègrement le pont levis, porté par son projet.
    Un grand coup de klaxon, un crissement de pneus, Lulu jura, fit une embardée pour éviter la forme blanche qui traversait la N32 sans regarder. De la cabine de son trois tonnes, le routier ne l’avait vu surgir qu’au dernier moment du virage sans visibilité, au niveau du château de Robert le Diable. Il continuât sa route à vive allure.
    Sur le bas côté, une sorte de drap blanc, salie par la boue, gisait, encore agité de quelques spasmes d’agonie.

  24. Christophe COUSIN dit :

    J’avais d’abord cru rêver.
    Je faisais souvent le rêve de m’endormir au volant, je sentais la vitesse de la voiture, le choc imminent, impossible d’ouvrir les yeux, je sombrais malgré moi dans un puits de noirceur, muscles inertes, impuissant, dans l’attente de l’impact. Je finissais toujours par me réveiller brusquement.
    Cette nuit là dans un rêve différent, je retrouvais la sensation d’impossible réveil d’un corps qui m’échappait. Je ne sentais plus les cathéters dans les bras, le poids sur ma poitrine à chaque respiration. Alors j’attendais le sursaut. Il n’est jamais venu. Une vitesse infinie m’aspirait dans le puits de noirceur. Au fond là-bas, la lueur du jour, des jours enchevêtrés que le temps n’ordonne plus. Alors c’est ça la mort ? Ce flottement nauséeux entre les draps du monde. J’aperçois au hasard des visages familiers de vivants et de morts. J’essaie de leur crier quelques mots d’amour, de regret ou de peur. Il passent sans me voir. Parfois l’un d’eux sursaute ou relève son col comme s’il sentait mon souffle.

    Dans le chaos des mondes libérés du temps où le souvenir de mon corps voguait sans gouvernail, j’avais remarqué le visage de Marie, plusieurs fois apparue. Elle semblaient me voir, tenter de me parler. Lorsque elle est revenue, je m’y suis agrippé en pensée. J’ai alors découvert que nous formions cortège, restant dans son sillage comme par gravitation. Nous pouvions, par sa voix, entendre les vivants qui nous appelaient. Parfois, il entendaient nos réponses par la bouche de Marie et ça leur faisait peur. Marie était médium.

    Alors m’est venu cette idée diabolique. J’ai senti le moment où je pouvais sauter d’une attraction à l’autre, j’ai échappé à celle de Marie, pour rejoindre celle d’un inconnu. Il pouvait me sentir et même parfois m’entendre. L’idée de mon corps habitait le sien bien vivant. Je retrouvait l’ordre du temps et la dimension du monde en empruntant ses pas.

    Depuis je saute d’un vivant à l’autre avant qu’il ne se suicide de terreur. Toi qui me lis peut-être sera-tu le prochain.

  25. mijoroy dit :

    Ce soir pas de simulacre. Il met les petits plats dans les grands. C’est Halloween, alors il reçoit, sa future fiancée, la belle Mercredi et toute la famille Adams. Après des nuits d’épouvante à boire des cocktails de yeux de merlan frits et de bave de crapaud pour conquérir la promise, il a réussi à emporter la dulcinée sous le regard incendiaire d’un Dracula médusé. Il a regardé plusieurs vidéos de « Un dîner presque parfait ». Tout heureux, sur fond de marche funèbre, il a cuisiné toute la journée, nettoyé toutes les toiles d’araignées, décoré le cabinet des curiosités et dressé une table de circonstance. Pour l’occasion il a même repassé sa robe de toile blanche. Et pourtant, préoccupé par une pensée diabolique, il finit l’assaisonnement de poulet de Bresse, fredonnant « ce sera une tuerie, mon poulet au curry ». Il ne croyait pas si bien dire, sept morts ! Le petit fantôme distrait par ses pensées a confondu curry et curare !

  26. 🐀 Souris verte dit :

    666/ UN COQUIN INFERNAL
    Satanique peut être pas, mais facétieux assurément.
    Le fantôme familial, bien intégré à notre maison depuis moult générations, a décidé de s’amuser. À nos dépends bien-sûr ! Étant calfeutré le jour au grenier il revêt, par fantaisie, les habits de nos ancêtres, mais pas ceux de cour, non, les intimes, pour nous faire honte.Tous ces trousseaux qui devaient partir dans les asiles sont restés oubliés et font reliques. Vers minuit, c’est son heure, Il danse la farandole en camisole et bonnet de nuit… Ou prend l’air du vieux Fabien, le comédien et claque des cothurnes en agitant des castagnettes. C’est ainsi qu’une nuit j’ai vu au bout de couloir mon arrière grand-mère dans ses calçons dansant le rigodon.
    Le tout dans un bruit de chaînes et de musique infernale. Il grimace, nous nargue en nous tirant la langue dans un rire satanique…
    Il s’amuse le bougre ! A nos dépens….
    C’est la revanche du mort sur les vivants.
    🐀 Souris verte

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