665e exercice d’écriture très créative créée par Pascal Perrat
À peine entré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches.
Profitez de cet exercice hurluberlu pour pratiquer une écriture indisciplinée.
Pour nous, écrire avec humour, c’est tout ce qui dans un texte fait sourire et parfois rire. L’humour est une question de vitesse de l’intellect. D’intelligence rapide, dynamique, subtile. L’humour est social.
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À peine entré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches.
Aux 4 carottes les lapins y venaient par quatre chemins.
C’était une boîte de nuit on y dansait le jour et la nuit.
Oh oh un jour des haricots firent leur apparition.
Ils dirent c’est nous dorénavant les patrons.
Les lapins ne furent pas contents.
Ils appellèrent les pois chiches qui grâce à leurs avions supersoniques de Air Lentilles pulvérisèrent …
Pulvérisèrent oh oh rien du tout rien du tout.
Il n’y a pas de guerre parmi nous. Le directeur ne voudrait pas.
Cette discothèque des 4 Carottes où les lapins y affluent jour et nuit … elle est maintenant ouverte à tout le monde ou presque.
Le jour, la nuit. On y danse, on y danse.
À tour de rôle, les haricots puis les pois chiches les carottes puis les … et des fois tous ensemble jour et nuit hi hi.
Big bisou sur la joue dans le cou …
Et Air Lentilles dans tout ça, et le directeur où est-il passé lui ?
Oh oh ils ne sont pas oubliés.
Le directeur est parti à l’autre bout du monde, je crois à Bornéo faire son rodéo.
Air Lentilles est aujourd’hui une boîte de saucisses.
Les lapins sont toujours là.
Tranquilles dans leur coin en train de danser la salsa et la rumba aux 4 Carottes.
Avec les pois chiches les haricots les navets les tomates … et tutti quanti.
Elle est pas belle la vie.
Oh oh qui vois-je ! C’est Bugs Bunny qui entre aux 4 Carottes.
Oh oh la nuit va être enflammée, agitée, mouvementée.
Le directeur du magasin Carrefour était au bout du rouleau. Depuis plusieurs jours, il passait son temps à s’arracher les cheveux, tout en donnant des coups de fil qui n’aboutissaient à rien.
La majorité de la clientèle était très mécontente. Pour preuve, les presque deux tonnes de pois chiches qui s’étalaient sous ses yeux et remplissaient entièrement son bureau jusqu’au plafond.
Ils s’étalaient partout et s’infiltraient dans les moindres recoins en obstruant les fenêtres et les conduits d’aération. S’ils continuaient à arriver à cette cadence, il ne pourrait bientôt plus bouger.
Les gens s’étaient passé le mot et avaient décidé de lui envoyer des sacs de pois chiches en signe de protestation. Tout le monde se liguait contre lui : les employés de la poste, les livreurs et même les chauffeurs de camions.
Et tout ça pourquoi ? Les consommateurs n’avaient pas supporté qu’il ose créer une nouvelle compagnie d’aviation et surtout qu’il ose l’appeler « Air Lentilles ». Ça n’était pas passé.
– Allo chérie ?
– Oui, Nestor, t’es où ?
– Je suis encore au travail, mais j’ai un gros problème !
– Qu’est-ce qui se passe ?
– Les livraisons de pois chiches continuent encore d’affluer dans mon bureau. Ça n’arrête pas ! Je n’ai jamais vu ça ! Je suis en train de me noyer dans les pois chiches… Je n’ai plus que la tête qui est en dehors du tas… Je… je… commence… à…. étouffer…
– C’est insensé cette histoire !!!
– Je… argh… je… argh… Je… bip… bip… bip… bip… biiiiiiip
Dépité, Jo sortit du casino. Plumé, il était plumé ! Il avait perdu à la boule. Il réalisa qu’il était très fatigué. Le temps de rentrer, dix minutes. Un idée bizarre vint au moment où il découvrit la une du canard posé bien en vue sur le confiturier de l’entrée. En gros titre : « A PEINE ENTRE AUX QUATRE CAROTTES… » Il fut tenté de le chifonner comme un vieux torchon. Il s’attendait à la nouvelle mais piqué de curiosité, il se rendit en page 10 pour décortiquer la suite : « Il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur avait reçu de nombreux pois chiche. Le Fileur signait l’article.
Celui-ci racontait n’importe quoi.
Il écumait de rage. Il fallait clarifier les choses. Tout n’entrait pas dans le moule, certaines étapes manquaient.
Il s’adressa à Julienne, elle avait acheté les News, elle répondit :
– Oui, j’ai failli tomber dans les pommes quand j’ai vu qu’il était aux Carottes. Je me suis sentie glacée tout à coup. Je ne sais pas qui a pu noyauter le milieu. C’est oeut-être le flic ripou, celui qui zozote.
– Oui, il a un cheveu sur la langue, il parait que ça plait aux dames.
– Par qui aurait-il pu être mis au parfum ?
– En effet, ça m’étonne du Boss. Il utilise toujours la même recette. Celle qui a fait ses preuves. Qu’est-ce qui a pu mal tourner ? Je pense qu’il faut laisser un peu décanter. On verra bien si Zozo le Bouffi se manifeste. Il reprit le torchon en main. Epluchant de nouveau le commentaire, il réfléchit un moment. Mais j’y pense, reprit-il enfin, on n’a pas questionné le Chinois. Par qui a-t-il pu se manger un oeil au beurre noir ? Je vais le débrider, il faudra qu’il parle.
– « Manger », c’est le mot. Ca ne peut pas être lui. Il ne peut pas être mouillé. Il ne connait rien du milieu.
– Et ce journaliste ! Malgré une excellente imagination, il y a des choses qu’on ne peut pas deviner. Nombre de bûches devraient être rectifiées.
– Mais j’y pense, le Boss avait parlé d’une grosse légume. Je me souviens maintenant qu’il avait mentionné : « Dans ce coup légendaire, l’excès concernait la prudence et non pas l’ambition. » Il avait répété cette phrase à propos de Patterson, l’Eclair-Finanacier, qu’il se fait appeler. C’est peut-être bien lui qui aurait une double casquette et qui aurait flambé le Boss.
– Ca ne peut pas être le Chinois. Il s’est déjà laissé séduire par des bagatelles. Patterson l’avait filmé en train de fumer celui qu’on appelait la Mandoline. Il lui était tombé sur le râble pour une histoire de pistoles. Des pièces qu’il avait prises pour vraies. Il s’est avéré qu’il fut chocolat.
– On ne sait jamais avec ce genre de citoyen. Patterson s’était servi de lui comme couverture. Pour se blanchir, il l’avait arrosé. Et finalement, le Chinois s’est retrouvé le dindon. Oui, un gratiné celui-là, il fait partie des liaisons dangereuses.
Tout à coup, un grand coup dans la porte d’entrée qui fut déconnectée de ses gonds
– Plus un zeste, fini la farce ! cria Zozo le Bouffi. Vous allez tous mariner avec le Boss aux Carottes !
Monsieur est en train de lire « l’Univers ».
– Ecoute-ça !
« A peine entré au CAC 40, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour Air Antilles. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches… »
Madame, qui écoutait d’un œil distrait, lui répond :
– Mais pourquoi me parles-tu d’une recette de cuisine ? Tu as faim ?
– ???, dit-il en plissant les sourcils en points d’interrogation ?
– C’est toi qui as parlé de quatre carottes, de haricots, lentilles, petits pois et…
– Non, j’ai dit pois chiches !
– C’est pareil ! Bon, je vais aller faire les courses. Je vais préparer pour le déjeuner un bœuf -carottes. Alors je prends le tracteur et…
– N’appuie pas sur le champignon, sinon tu vas encore prendre une prune.
– …et la remorque.
– La remorque ? pour quatre carottes et dix patates ?
– Surtout pour le bœuf !
Monsieur n’eut pas le temps de répondre que la porte avait déjà claqué et le tracteur ronronnait aussi fort qu’un tigre qui venait de dévorer un troupeau d’éléphants.
Deux heures plus tard, Madame rentrait.
– Tu en as mis du temps
– J’ai été retardée à cause du mur des Potirons
– Je crains le pire.
– Ah mais, ce n’est pas ma faute. C’est à cause de leur mur. Il était trop proche de la remorque et il n’a pas résisté. Dame Potiron vrombissait comme une mouche enfermée dans un bocal de cornichons. Imagine, elle m’a même comparée à une grosse courge en pétufraction et…
– Putréfaction…
– Ah oui, c’est ça ! Comme je ne sais pas ce que cela signifie, j’ai cru à un compliment. J’ai ri de bon cœur. Elle m’a balancé une châtaigne et moi, j’ai pris la poudre des carpettes.
– D’escampette !
– Bref ! Il était trop tard pour récupérer le bœuf.
– Et ?
– J’ai ramené un agneau. J’avais envie d’un navarin. C’est à cause du film que nous avons regardé hier soir.
– Et ?
– C’était un sacré navet ! C’est pas tout ça mais le temps passe. Va t’occuper de l’agneau pendant que je prépare les légumes.
Une heure plus tard, Monsieur n’était toujours pas revenu.
Madame partit à sa recherche.
Elle l’aperçut au pied d’un pommier, le visage tellement chiffonné qu’il ne ressemblait plus du tout à une laitue fraîche de rosée.
– Et l’agneau ?
– Bougresse d’idiote, tu es bête comme un cageot de choux, tu as un pois chiche à la place d’un cerveau, tu as oublié de fermer le portail et l’agneau a fugué.
Les larmes de Madame s’écoulaient comme si elle venait d’éplucher un collier d’oignons.
Ce jour-là, ils déjeunèrent et dinèrent d’un minestrone de légumes à la grimace ou plus précisément aux grimaces.
Les 4 Carottes
dansent en bottes
Les petits pois
sont les Rois
Les haricots
en font un peu trop
Les courgettes
font la tête
Par contre, les aubergines
ont bonne mine
Tomates et poivrons
tournent en rond
C’est alors que le directeur d’Air lentille
partit complètement en vrille
« Allô les salades, je suis malade !
Coucou les radis, je suis guéri ! »
Et tous nos joyeux lurons
plongèrent dans un bouillon.
Les rejoignirent quelques bettes
du thym, du romarin, de l’aneth.
L’huile d’olives s’en mêla
et tout ce petit monde mijota
Et ce fut de mémoire de citrouille
la plus exquise des ratatouilles !
A peine entré aux Quatre Carottes, il semblait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches.
Aurait reçu, aurait reçu, encore une fake news comme on dit aujourd’hui.
Air Lentilles est entré dans un trou d’air, voilà tout !Faut dire qu’avec l’arrivée en fanfare dans le Nasdaq des conserves aéroportées de R’QUINOA et AEROMAÏS y’a de quoi s’inquiéter… On peut trouver ces nouveaux produits dans toutes boutiques free tax des compagnies aériennes au grand dam des grandes surfaces. Les Quatre Carottes, Croisement, Aupré, Hypo U, NOSICA en ont tellement marre de se crêper le chignon lors de leurs discussions annuelles qui durent un trimestre qu’ils ont décidé de se revoir tous les neuf mois dans l’espoir d’accoucher d’accords multilatéraux.
Tout ça c’est bien gentil mais ça ne résout pas le problème des pois chiches.
Même s’ils étaient chiches, les pois auraient donc atteint ce pauvre dirlo qui sentait, non pas le sapin, mais son siège d’huile dirigeante vaciller sous son postérieur ? Et si ça avait été les fameuses lentilles, aurait-il été aussi ébranlé ? Nul ne le saura jamais.
Fallait-il qu’il se mette au vert ? Plonger dans une piscine de romaine, roquette – très chouette la roquette pouet pouet – épinard naturellement, cresson, oseille poil à l’oreille , haricots, non pas les mogettes, bettes et cie ?
L’énigme du directeur cible potentielle comme on dit aujourd’hui de pois chiches demeure.
À peine entré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches.
C’est la brigade des patates douces qui était chargée du dossier jusqu’alors, mais l’enquête faisait chou blanc. L’affaire a été confiée ensuite à l’équipe des piments.
Avec elle, ça chauffe ! Elle ne fait pas dans le poivron !
Et elle l’a bien cuisiné le directeur de AIR LENTILLES ! Qu’il a fini par avouer.
Faut dire, qu’il avait bien dû mijoter pendant une dizaine heures. Cramoisi et tout ratatiné, monsieur Oignon, le directeur, a fini par dire qu’on l’avait obligé à se salir les racines. Qu’il avait eu peur pour son bulbe. Menacé d’être pelé par le gang des mauvaises graines, on lui avait demandé de faire passer des faux radis de l’autre côté du potager.
Il est cuit, le pauvre monsieur Oignon !
Il va passer ses six prochaines saisons dans une conserve.
Pour ce qui est du gang des mauvaises graines et de son trafic de faux radis, l’enquête est passée entre les feuilles des poireaux, une équipe de détectives qui n’a pas son pareil pour déterrer les mauvaises herbes.
L’affaire fait parler d’elle dans les jardins du ministère et une récolte est exigée pour la fin de saison !
665/À peine entré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches.
L’estomac dans les talons,il descendit à la cuisine parler à son nouveau cuisinier, tout en se remémorant le vers de Rimbaud «à fourneau vert, chameau bleu » sans doute parce que ce soir des membres d’un club d’écriture venaient dîner.
Avec tact, il allait demander à son nouveau cuisinier de faire un plat principal avec des pois chiches ; il en avait tellement qu’il fallait les utiliser (sur internet il y avait 15 recettes diverses ) le problème c’est que le cuisinier avait fait toute sa carrière en normandie et la majorité de ses plats était à base de crème fraîche ; et
en plus il ne savait pas aller sur internet.
Quand il arriva, il était en train de battre de la crème en chantilly ; il ne put donc pas s’arrêter.
Sans l’interrompre le patron lui fit part de son désir de faire le plat principal avec des pois chiches .
Le cuisinier devint blanc comme sa crème, ôta son tablier et allait partir quand le patron lui dit :je plaisantais, ne vous tracassez pas les pois chiches on va les donner aux restaurants du cœur et vous cuisinerez vos spécialités.
Marché conclu répondit le cuisinier le sourire aux lèvres.
Face aux grosses légumes de l’édition, je n’étais qu’un petit poids. J’avais bricolé mon imprimerie manuelle au fin fond de la jungle des hortillonnages, sur les marais vaseux. Les reflets y semblaient impossibles.
Et pourtant !
Forcément chez moi, on y débarque. On attache sa barcasse à la terre molle, même si on ne craint rien des courants de la littérature du dimanche. Chacun a le droit d’y apporter son bouillon d’écriture ou son brouillon de rédaction. On épluche ça entre popotes, on ôte les yeux trop voyants, on pèle les mots trop compliqués, on décortique les fonds d’histoires de cœur d’artichaut, on écosse les radineries de texte.
Finalement on trie, on mesure les bonnes parties pouvant entrer dans l’alimentation humaine.
Et le meilleur est imprimé dans notre feuille de chou. « La gousse d’aïe », vendue sur place, 0,10€ le numéro, expédié en France et à l’étranger selon les tarifs postaux ou par abonnement 1€ les 10 années pour une revue mensuelle de 2 pages.
Honoré de Basalte, réducteur en chef
Oups Arcimboldo bien sûr…
À peine entré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches.
Et pas que. Cela commença certes par des pois chiches mais cela continua par tout ce que le pays comptait de légumes, fruits et autres produits agricoles, incluant tous les LGBTEQ+ de la création floristique. Cela n’en finissait plus. Tout ce petit monde s’entassait dans toutes les salles disponibles, et même celles qui ne l’étaient pas, envahissant tout, grimpant même sur les murs pour certains, et prenant pratiquement le directeur en otage, celui-ci ne pouvant tout bonnement pas sortir de son bureau.
Il ne savait vraiment pas quoi faire.
Non seulement tous ces visiteurs indésirables avaient des revendications, mais en plus elles étaient toutes différentes. Les bananes ne voulaient rien avoir à faire avec les cornichons, qui ne voulaient pas entendre parler de solidarité avec les pissenlits, ni avec qui que ce soit d’autre d’ailleurs. Une vraie chienlit. Le wokisme radical dans toute sa splendeur.
Observant la foule vociférante, il se rendit bientôt compte qu’il y avait malgré tout un leitmotiv revenant sur toutes les pancartes et banderoles brandies sous ses fenêtres. Un élément fédérateur sur lequel il pouvait peut-être jouer. C’est qu’il n’était pas directeur pour rien. Flattant un instant son ego un peu malmené durant ces dernières heures, il se dit qu’heureusement il avait des idées en pagaille, même si le mot était un peu osé dans la situation présente.
Il se mit donc à effectuer son travail de directeur technocrate dans l’âme : réfléchir. Ces pancartes ramenaient toutes finalement à une revendication très commune, certes, mais qu’il ne pouvait plus ignorer : un énorme besoin de reconnaissance !
Il réfléchit donc, réfléchit encore, ce qui, il faut bien l’avouer, n’était pas vraiment simple avec le bruit ambiant qui enflait par vagues et ne risquait pas de diminuer s’il ne trouvait pas de solution…
Et puis il eut une idée lumineuse : faire appel à son pote Giuseppe…
L’ayant joint au téléphone, il lui décrivit la situation et lui assura que lui seul pourrait le sortir de ce mauvais pas. Lui seul saurait parler à la masse des hurleurs et leur promettre la plus belle reconnaissance possible, celle qui les ferait admirer pour les siècles à venir en leur donnant une place de choix, visible par tous.
Un quart d’heure plus tard, une limousine stoppa devant les grilles.
Archimboldo en descendit. Toute la foule se précipita vers lui, tout heureuse qu’un si grand homme vienne la soutenir.
Et ce fut la fin des ennuis du directeur. En tous les cas pour cette fois-ci…
À peine entré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu de nombreux pois chiches.
Et autant dire qu’avec ce type de menaces, on pouvait craindre le pire.
Elles avaient le chou farci à force de se cogner la soupe à la grimace des Huiles. Il fallait les voir se pavaner en prenant tout le monde de haut. Elles venaient une fois par jour et traversaient les bureaux avec dédain en leur demandant des comptes sur ce qu’elles faisaient. Sauf pour les lentilles corail qui étaient traitées aux petits oignons, elles faisaient parties de l’élite soi-disant…Elles avaient résolues certaines affaires certes mais de là à les faire mousser tout le temps…Les mauvaises langues disaient qu’elles fricotaient avec les pois chiches justement et que c’étaient ces derniers qui remuaient ciel et terre pour écarter les autres types de lentilles.
Les lentilles roses souffraient d’être mises à l’écart. Elles n’étaient jamais prises au sérieux bien qu’elles fassent une super équipe avec les lentilles vertes, les plus expérimentées.
Quant aux lentilles noires, ont leur reprochait de faire leur mijaurée, de se la péter un peu trop ! Elles se prenaient pour du caviar et ça, pour les autres, ce n’était tout simplement pas possible ! Vouloir sortir du lot comme ça, afficher tant de mépris parce qu’apparemment elles pourraient faire un boulot de choc avec n’importe quelle brigade, celle de la terre comme celle de la mer, ne justifiait pas qu’elles méprisent les autres.
« Les grosses légumes » d’ailleurs ne les aimaient pas et évitaient que cela se voit trop. Elles préféraient les lentilles vertes et de loin. Et pourtant…Les mauvaises langues disaient qu’elles trempaient dans de drôles d’histoires avant de passer à la casserole…
Mais Quatre Carottes n’en pouvaient plus de devoir régler tous ces conflits, ces bagarres de pacotille. De toute façon il faudrait passer à la casserole ! Alors autant réfléchir à des accords dès maintenant !
Quatre carottes décida donc de demander l’arbitrage de la brigade des épices ! Elle allait y mettre son grain de sel et pas que ! Ça allait chauffer et plutôt deux fois qu’une !
L’affaire fut confiée à l’inspecteur « Trèfle à Quatre Feuilles » qui releva un détail équivoque à la lecture du dossier :
« Il semblerait…Son directeur aurait reçu… ».
– Ce conditionnel est suspect… Prudence se dit-il
Trèfle à Quatre Feuilles se méfie toujours du conditionnel.
Et puis, les pois chiches qu’il aurait reçus. Ils étaient crus ou cuits ? Ah ! Parce que ça change tout voyez-vous.
Car s’il « aurait » reçu (toujours au conditionnel n’est-ce-pas) de nombreux pois chiches CRUS sur la tête, ça nécessite visite médicale, ITT et tout le toin-toin.
Par contre s’il « aurait » reçu les pois chiche CUITS et par courrier… c’est une autre histoire.
« Mais ce conditionnel nom de Dieu, ce conditionnel brouille les pistes » ruminait Trèfle à Quatre Feuilles.
Il passa la nuit sur ce dossier trouble.
Au petit matin, son acolyte Radis Noir entre dans le bureau, toutes dents blanches offertes :
– Commissaire, Commissaire j’ai trouvé… l’affaire s’est bien passée au présent de l’indicatif… Tenez… J’ai la preuve !!!
Trèfle à Quatre Feuilles pousse un grand soupir de soulagement et confie à Radis Noir :
– J’ai bien de la chance de vous avoir dans mon équipe cher Radis Noir! L’affaire s’éclaircit grandement !
A peine entré aux quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour Air Lentilles. Son directeur, le commandant Minestrone, un homme à la tête de chou, n’allait pas tarder à manger les pissenlits par la racine, atteint d’un mal causé par de nombreux pois chiches reçus ces derniers temps.
Il fit venir dans son bureau Artie Shaw, sa dernière recrue .
– Mon ami, je vais me retirer des affaires, j’aimerai vous voir prendre ma succession, j’étais une grosse légume, me voilà réduit à un état quasi végétatif, vous pourriez prendre les rènes avant que les Quatre Carottes ne soient définitivement cuites, tant qu’il y a encore de l’oseille dans les caisses.
Au grand désarroi de monsieur Minestrone, Artie Shaw , haut comme trois pommes, aux yeux en amande, qui semblait doux et avenant, devint rouge comme une tomate.
– Vous croyez me faire une faveur avec votre demande, vous pensez que j’ai envie de terminer ma carrière tout flétri, le trognon ratatiné et la tige molle, comme vous ?
Ne me racontez pas de salades, je sais que c’est la fin des haricots pour Air Lentilles, je ne veux pas me retrouver sans un radis à la fin de chaque mois.
Devant tant de violence Minestrone faillit tomber dans les pommes, il balbutia :
– Donc vous m’abandonnez, qu’allez vous faire alors ?
– Ce ne sont pas vos oignons, mais je vous le dis quand même, je vais chercher un autre boulot pour mettre du beurre dans mes épinards et pouvoir me fendre la pêche le week-end. Un truc où je m’éclate et gagne de l’oseille à gogo, vieux cornichon.
La compagnie Liebig Airways m’a déjà contacté.
Allez je n’irai pas jusqu’à vous dire : « adieu mon chou », mais si, quand même.
Dans la ZAC des Quatre carottes, l’ambiance tournait au vinaigre avec toute cette clique de cornichons !
La Société maraîchère « Air Lentilles connaissait quelques tourments : les consommateurs boudaient ses produits si bien qu’elle faisait chou blanc !
Aussi, son Directeur, au bord de l’épuisement professionnel s’échinait à trouver une solution radicale pour sauver son entreprise.
Un beau matin, celui-ci tomba dans les pommes et ne se releva pas, victime d’une commotion cérébrale. Désormais, il mange les pissenlits par la racine ! entonnèrent ses détracteurs.
Lors de ses funérailles, les commentaires allèrent bon train :
– C’est tout de même pas la fin des haricots cette histoire, les consommateurs iront faire leurs marchés ailleurs, c’est la loi du marché !
Certains habitants discutaient à mi-voix pendant l’oraison funèbre car toutes les huiles étaient là. Un notable au teint d’olive s’adressait à son voisin :
– Faut bien dire que cette société était mal gérée, rien qu’une bande de navets !
– Chut ! fit son interlocuteur, on pourrait t’entendre et tu l’aurais dans l’oignon !
Une femme attristée intervint :
– Mais que vont devenir ces pauvres salariés ? Ils sont marrons maintenant ! Il va bien falloir qu’ils se reconvertissent pour mettre du beurre dans leurs épinards car sans radis de nos jours, on n’est rien !
Un homme lui répondit en haussant les épaules :
– Pardi, ils vont être employés par la concurrence !
– Alors là, excusez-moi du peu, je n’en crois pas un mot ou je vous paie des nèfles !
Et tout ce petit monde glosa en ramenant leurs fraises à tout de rôle.
Pas de quoi se fendre la poire tout de même, le malheur des uns ne doit pas faire le bonheur des autres !
À peine entré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur, un dénommé Carlos aurait reçu de nombreux pois chiches sous le manteau. Il voyait déjà sa compagnie de kérosène faire des envieux à Wall Street, lui mettant plus que du beurre dans les épinards. C’était sans compter la révolte des pilotes – qui voulaient en croquer aussi- en gilets jaunes sur le tarmac. Tous ses avions étaient cloués au sol. Tout a foutu l’camp, lorsque les hôtesses, loin de jouer les filles de l’air, souvent promues sur le canapé de Carlos ont monté le mouvement # Me too, faisant les gorges chaudes des réseaux sociaux, des émissions de télévision révélant les secrets d’alcôves du Carlos. Pour éviter le fisc il était parti se mettre au vert chez les nippons. Mais alors qu’il faisait le poireau dans son loft 4 étoiles, rutilant comme un camion tout neuf à attendre sa gentille nouvelle conquête. Cependant celle-ci qui connaît l’adage, seuls les diamants sont éternels, à trouver autre chaussure à son pied. Alors, le Carlos, à la place de papouilles et de ratatouille, j’tembrouille si tu mouilles, il eut quelques sushis. La patrouille des yakuzas n’aimant pas faire chou blanc dans les affaires, est venue lui présenter l’addition avec un redressement plus expéditif, sans modalités d’étalement comme consentirait un inspecteur des impôts. Moralité, quand il s’agit d’pognon y’a toujours un plus argenté que soi qui nous l’met dans l’fion. Zon raison les vieux de dire « Bien mal acquis ne profite jamais ».
excellent texte Fanny
j’aime beaucoup
le rythme et l’humour
À peine entré au Quatre Carottes, il semble que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur Manioc a fait de nouvelles macédoines pour éviter les nombreux pois chiches qui entravaient la bonne cotation de cette salade.
S’il voulait que la mayonnaise prenne, il devait éviter tout oignon rouge et d’ail à la proximité des lieux d’échange et faire preuve de ciboulette dans les espaces châtaignes,
Il a interdit l’accès à certains marchés rhubarbe, indexés betterave, en particulier, le cours des herbes de Provence avec l’Oseille.
Le délit d’aniser a fait roquettes sur les coings et les marrons.
La capitalisation bergamote dans la marmelade est demeurée grenade, notamment à cause de figues de barbarie.
Enfin, il signala tout projet de datte par voie clémentine pour éviter l’amande et il a transmis ses intentions à l’avocat.
665/PANIER À SALADE
Après la mauvaise interprétation de son « mort aux vaches», Crainquebille entra aux Quatre carottes, le commissariat de quartier. L’homme en cape qui ne riait plus par-dessous, le képi retenu par ses oreilles en feuilles de chou, le poussa avec ‘son ménagement’. De par ses yeux à la nage, son nez en patate, il avait tout du patibulaire. Et, je te pousse comme du chiendent, marchand des quatre saisons, quatre, plus celle en enfer, à se faire appeler Arthur.
Tout beau, apaisa le commissaire Pas-radis. Mettons-le en couche afin qu’il plate-bande, il n’est pas encore mûr. Faut pas pousser, aspergeons-le, il est connu comme le houblon. S’adressant à l’agent : mon brave, retournez à la circulation, mettez des prunes, balisez vert, c’est la rousse qui l’a dit. Ail ail ail ! Crainquebille retrouvera sa charrette à la fourrière
D’après Anatole France.
🐻 Luron’Ours
665/
Allô la société des Lentilles ? Ici les petits pois je vous préviens : y a les fèves qui sont à nos gousses et les haricots blancs ont fait alliance avec les mogettes…
Ça fécule sec…Ça va péter !
🐀 Souris verte
À peine rentré au Quatre Carottes, il semblerait que ce soit déjà la fin des haricots pour AIR LENTILLES. Son directeur aurait reçu par roulements de topinambours de nombreux pois chiches l’avertissant que cet employé était chicon comme son poivron de père, si laitue, si bette, comme sa mère, si encore pissenlit qu’il le ferait marron en lui piquant son oseille dans sa calebasse. Le légumier n’était pas né du dernier basilic et en avait en réserve dans son gros potiron et n’avait pas citrouille. Hier, il avait remarqué qu’il lui manquait de l’oseille dans son flageolet et lui avait dit à ce fenouil : salsifis ! en lui collant une châtaigne dans l’oignon, à cette grande asperge sec comme un bambou. Se tenant les coucourdes, cette courge avait fait : aïl ! et, blanc comme un navet, lui avait répliqué, à cette patate, qu’il n’avait plus un radis après la rave de la nuit dernière. Ce cœur d’artichaut interpella une aubergine qui, faute de prunes, collait des épinards et lui demanda d’appeler un avocat.
Depuis, se traitant de concombre, le gérant des Quatre Carottes, défrisé et rouge comme une tomate, mâche du manioc en écossant des petits pois dans la serre de la Roquette.