626e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Inventez la fable de la miette et du quignon.

Quignon : morceau de pain, comprenant souvent une bonne part de croûte.


Émergence de cette idée d’exercice

19 réponses

  1. Urso dit :

    Inventez la fable de la miette et du quignon.

    Quignon n’était pas bien dans ses baskets.
    Il ne voulait plus travailler dans la boulangerie de son papa.
    Il s’acheta un beau camion pour faire le fou dans les rues du village.
    Il rencontra Miette, lui fit de gros yeux et ils partirent tous deux dans le gros véhicule.

    Pendant plus d’un mois ils roulèrent jour et nuit.
    Un matin Miette s’enfuit, ne voulant plus rester avec Quignon.

    Elle lui laissa un mot.
    Tu es trop mignon mais j’ai trop peur lorsque tu roules avec ton camion.
    Je n’aime pas lorsque tu fais le Fangio et que tu appuies trop fort sur le champignon.
    Je te quitte Quignon. Je préfère.
    Car qui va piano va sano .

  2. mijoroy dit :

    Dans le fournil, je marche à la baguette
    Mais juste après, je joue de la flûte .
    Il faut bien connaître les ficelles
    Quand le quignon, bougon
    Vient pleurer sur mon épeautre
    Lorsque sa croûte par temps humide
    S’est transformée en pain de mie.
    Envolée, pour lui toute séduction.
    Miss miette s’impatiente
    De voir ce pain béni ramolli
    Craignant que par un coup chaud
    Il ne se transforme en brioche
    Alors là, adieu gambettes qui croustillent.
    Le quignon répond : « Tout plutôt qu’être pain rassit
    Ou pire pain perdu. »
    Miss Miette veut être dorée à point
    Lui ordonne de se faire griller.
    Celui-ci ronchonne sans cesse
    Craignant les variations de températures du four.
    Ces deux capricieux dans le pétrin
    Me fourrent et dans la farine me roulent.
    Pourtant j’affine ma pâte au levain
    Sans relâche, je bichonne les pâtons,
    Pour un compagnon du quotidien
    Qui accompagne les repas, nourrit l’estomac,
    Des hères de peu et gens de peines.
    Boulanger, las des fredaines du quignon
    A la moindre miette qui passe.
    Pédant at arrogant, d’être le premier
    Toujours à se faire grignoter.
    Saoulé des jérémiades de Miss Miette,
    Jamais satisfaite de ma cuisson.
    En overdose de ces deux malappris,
    Me donnant du pain sur la planche.
    Leur humeur belliqueuse rendant mauvais goût
    A mes brignolets et autres brichetons.
    Mon dû était en chute vertigineuse,
    Les clients autrefois enjoués me boudaient.

    Je n’allais pas les laisser me retirer le pain de la bouche,
    Et vivre dans la médiocrité d’aides substantielles.
    J’ai abandonné baguettes et miches,
    Ficelles, flûtes et pains de seigle.
    Quignon et Miss miettes ont supplié
    Effrayés d’être abandonnés à la grande distribution.
    Reconverti dans les brioches, choux et chaussons
    Croissants et pains au chocolat.
    Ces viennoiseries parties comme des petits pains,
    Remplissent mon escarcelle
    De sonnantes et trébuchantes pièces.

    Moralité : N’ouvre pas la bouche pour manger le pain blanc de ton voisin, mais lève-toi de bonne heure pour gagner ton propre pain. Autrement dit, ne reçois pas d’autrui ce que tu peux gagner toi-même.

  3. Michel-denis Robert dit :

    LA MIE ET LE QUIGNON

    Dans l’allée des pains perdus,
    Un croûton tout neuf
    Qui cherchait sa meuf
    Fit une découverte inattendue.

    Ils étaient là rassemblés,
    Tels des courtisans,
    Sur leur trente-et-un pimpant.
    Quignon fut un peu troublé.

    Comment trouver sa mie
    Parmi tous ces pains
    Plus ou moins galopins,
    Experts en gastronomie ?

    Il décida de squatter l’endroit,
    Envers et contre tout
    Une bonne panade et puis c’est tout.
    Il se sentit dans son bon droit.

    Lui bottant le train
    Et barrant sa route :
    – Halte là, dit une croûte !
    Tu es dans le pétrin.

    Tu ne vois donc pas !
    – Que me voulez-vous ?
    – Ta mie, elle est partout.
    Tu dois faire le premier pas.

  4. françoise dit :

    627/Inventez la fable de la miette et du quignon

    627/Dans le réfectoire du couvent
    il y avait de grandes tables
    où les sœurs prenaient leurs repas
    et rite sacré la Mère supérieure
    déposait sur chacune d’entre elles
    un guignon de pain
    à charge pour l’une de ces soeurs
    de couper des tartines ,de forme et épaisseur égales
    Or l’une de ces sœurs lorsqu’elle avait à couper ces quignons
    mettait dans sa poche ventrale de son long tablier
    toutes les miettes du guignon
    et les semait dans le chemin attenant
    mais aucune d’entre elles ne germa
    « la faute aux oiseaux pensa-t-elle »
    si bien que les jugeant coupables
    elle subtilisa la carabine de chasse du jardinier
    lequel surpris s’étrangla avec une miette de guignon
    elle lui tapa dans le dos en vain
    alors elle lui fit du bouche à bouche
    et on ne sut jamais qui dans l’action
    avala la miette du quignon…..

  5. sylbleu dit :

    Regarde moi la petite chose, je suis le bon Quignon, le croustillant que beaucoup s’arrache. Je suis aux deux bouts de la baguette qu’on achète pour accompagner les repas ou les goûters des enfants. Je trône sur toutes les tables. On me reconnais tout de suite avec ma croute dorée qui donne envie de mordre dedans.
    Je te trouve beau, le quignon, et en plus tu sens bon. Je ne suis effectivement qu’un infime petit bout de pain et j’ai besoin de toi pour exister. Je suis en minuscule tout ce que tu es, ta descendance en quelque sorte. Toi tu peux perdre quelques miettes tu seras toujours le Quignon. Mais ne fais pas trop le malin, car tu dois savoir que tu n’es qu’un amas de miettes condensées et que si tu continues à jouer au vieux croûton ronchon qui la ramène, tu seras réduit en miettes.
    Moralité : quignon ou miette rien ne sert de la ramener.

  6. sylbleu dit :

    Sitôt né, il fut vénéré, toutes les femmes, tous les hommes le trouvaient beau et gracieux. Ils en étaient tous fous, ils l’adulaient, car à sa beauté s’ajoutait sa bonté, et ça ce n’était pas courant.
    Attentionné envers tous, leur accordant toute sa bienveillance, aucun n’était jaloux de son voisin. L’air qu’il déplaçait autour de lui était comme des nuages de sourires, les femmes et les hommes se sentaient projetés dans un grand bien-être, une aura magique et chaleureuse accompagnait ses pas .Pendant de longues années il s’occupa des malades, des sans abri se donnant corps et âme.
    Mais au fur et à mesure du temps sa beauté n’était plus que légende, ses admirateurs devenaient de moins en moins nombreux. Il s’aperçut que le regard des autres qui autrefois lui donnait charme et force n’était plus dirigé sur lui. Plus il vieillissait moins on le regardait et moins on le regardait plus il était anonyme jusqu’au jour où plus personne ne sut qui il était.
    Sylbleu

  7. Avoires dit :

    La fusion inattendue

    Une fois, il était une mie et un quignon qui s’aimaient d’amour tendre sûrement
    Impatient de retrouver sa belle, quignon, doré et croustillant, décida tout soudain de prendre le chemin pourtant escarpé, malaisé.
    Mie, bouillonnant elle aussi, se pomponna. Aérée,odorante, gonflée, elle attendait son mignon. Mais celui-ci tardait. Il peinait à retrouver sa mie, l’itinéraire était semé d’embûches…
    A bout, mie se dégonfla… Que fait-il, pourquoi met-il tant de temps ? se lamentait-elle.
    Pourtant, le sort n’en était pas jeté. Un couteau bienveillant trancha l’affaire en l’enduisant de beurre savoureux et le fourrant d’une tranche de serrano. Ainsi, mie et son mignon quignon se retrouvèrent-ils dans une bouche que canines, incisives et molaires au mieux de leur forme, croquèrent avec délice. L’union des amoureux fut consommée et leur jouissance totale.
    Il faut dire que le morceau de pain qui réunit mie et quignon fut tranché dans une exquise baguette, dorée, craquante, un joyau boulanger. Plaisir garanti.
    Le désir fou, né au sein d’un pain chouette, qu’on appelle baguette, entre une mie et un quignon, se réalisa donc par l’intervention d’un sandwich, mais pas n’importe lequel ! Quelque chose de simple mais de tellement bon.
    Mie et quignon se retrouvèrent souvent par ce stratagème. Ils décidèrent de sceller définitivement leur amour en ouvrant une sandwicherie qui s’appelait LE SANDWICH FUSIONNEL.

  8. Catherine M.S dit :

    Or donc, un beau matin
    Un quignon de pain en goguette
    Rencontra une théorie de miettes
    – Qu’est-ce donc que cela ?
    Mais que faites-vous là ?
    Ôtez- vous de mon chemin
    Leur dit-il avec dédain
    – Allez oust !
    Petites choses minuscules
    Ne soyez pas ridicules
    J’ai une mission à accomplir MOI
    – Ah oui, voyez- vous ça
    Et on peut savoir quoi ?
    Déclamèrent-elles avec emphase
    Avant que l’autre ne les écrase

    – J’ai un Rendez-vous très important
    Ne me faites pas perdre mon temps
    – Un RV ! Gloussèrent-elles
    Et qui est la belle ?
    – Un RV de travail
    Espèces de petites canailles
    – Un RV de boulot, oh, oh, oh
    C’est rigolo, se moquèrent-elles
    Et où ça ?
    – A l’hôpital
    Le ton était glacial
    – Avec mon ami Chocolat
    On va réconforter les petits qui ont mal
    Alors, vous vous poussez ?
    Sur ce, très gênées,
    Les miettes se sont vite éparpillées
    En roulant sur les pavés.

  9. Maguelonne dit :

    Quelques miettes rebelles rêvaient d’ailleurs
    Être mie les fatiguait
    Une occasion se présenta
    Elles s’échappèrent vivement
    Mais sur le plan de travail pas le moindre souffle
    Pour les emporter au loin
    Jolies petites miettes mais point de cervelle

    Le quignon d’où elles venaient de s’échapper
    Était comme tous les quignons, imbu de sa personne, susceptible…
    Ah misérables miettes de rien du tout
    Je n’étais pas assez bien pour vous
    Eh bien envolez vous maintenant

    Quignon, beau quignon, reprends nous dans ton sein
    Nous avons froid, nous avons peur
    Plus jamais ne nous évaderons

    Menu fretin, de vous je n’ai nul besoin
    Mais les pigeons, de vous, feront leur affaire
    Allez ouste

    Une porte claqua. Marie rentrait du marché
    Devant ce bazar de miettes, elle sauta sur son aspirateur
    Qui ne fit qu’une bouchée de ce foutoir
    Marie vit quignon tout vide, tout creux
    Ne sers plus à rien celui là. Chapelure tu seras.
    Elle sauta sur son mixer qui broya tant et si bien
    Que quignon jamais plus ne put rassembler ses idées

    Mais fi des miettes, fi de quignon
    Un jour viendra, fi de l’aspirateur, fi du broyeur
    Un jour plus lointain, fi de Marie
    Un jour ou l’autre nous casserons tous notre pipe
    Alors en attendant profitons
    De ce que nous avons
    De ce qui se présente

  10. Nadine de Bernardy dit :

    Une miette hautaine dit à un vieux quignon
    Que viens tu faire chez moi vilain petit trognon
    Ne vois tu pas que là est mon assiette
    Que j’y côtoie cuillères, couteaux et fourchettes
    Tu semble bien plus costaud que moi
    Mais ne croit surtout pas que tu vas faire ta loi
    Le quignon éberlué à la miette répondit
    Je ne vous cherche point noise chère amie
    Le repas est fini la nappe peu ragoûtante
    Cette assiette presque vide semble être en attente
    Bientôt nous finirons tous deux à la poubelle
    Inutile donc pour vous de me chercher querelle
    Ses toutes petites épaules haussant
    La miette se tint coite face à cette argument
    Moralité
    Que nous soyons ou quignon ou bien miette
    A la fin des ripailles on nettoie les assiettes

  11. Nouchka dit :

    Une miette de pain pestait contre ses sœurs, peu enclines à se regrouper autour d’elle.
    Elles avaient pourtant décidé collégialement de participer à la confection de la panure qui enrichirait le plat convoité.
    La miette fulminait, comme à chaque fois qu’elle voyait ses sœurs se disperser et prendre du retard sur l’horaire retenu.
    En face d’elles, un quignon de vieux pain, restait sur place, le sourire en coin, gloussant d’observer la pagaille des miettes.
    Il interpela la miette, cheffe d’équipe du moment, et lui exprima le doute qu’il avait sur le résultat escompté.
    La miette, toujours froissée, n’avait pas l’intention de voir le gros quignon se moquer d’elle ou de ses sœurs.
    – Vos sœurs sont bien trop insubordonnées pour parvenir à proposer leur chapelure au plat en préparation.
    – Mes sœurs et moi-même sommes au fait de ces recettes et nous satisferons, comme à l’accoutumé, les convives attendus.
    – J’en doute ! Votre indiscipline est incompatible avec vos aspirations.
    – Et vous, Monsieur le Quignon, que pensez-vous offrir aux convives ?
    – Ne vous en faites pas pour moi, j’attends les consignes.
    – Je ne m’en fais pas pour vous, je sais que neuf fois sur dix vous terminez dans les clapiers à nourrir les lapins.
    – Vous plaisantez ! Ma taille et ma mine dorée offrent des possibilités aux cuisiniers.
    – Ah oui ! Et bien, permettez-moi de douter de vos attraits. En dehors du pain perdu et des clapiers, je ne vois pas beaucoup de recettes dans lesquelles vous intégrer. Je suis d’accord avec vous : vous êtes gros, doré et sec comme un coup de trique. Personne ne peut envisager de vous broyer, en dehors des lapins.
    Nous, en revanche, nous sommes fines, légères, faciles à accommoder en changeant de forme et de couleur. Notre grand nombre est notre atout majeur. Nous convenons autant aux plats de fête qu’aux plats quotidiens et chaque convive reconnait notre intérêt et notre saveur. Aujourd’hui ce sera Terrine de foie gras, chapelure de pain torréfié et gelée de Gewurztraminer.
    Aussi, Monsieur le Quignon, mieux vaut être petit et en grand nombre que gros et impossible à malaxer par les cuisiniers qui ne manquent pourtant pas d’imagination. Alors, bonne chance ; le feu dans la cheminée pourrait bien être votre dernière participation où la qualité principale sera le parfum de brulé qui émanera de vos cendres.

  12. FANNY DUMOND dit :

    Après dîner, Miette, éparpillée sur la table et le parquet, s’apitoie sur son sort et dit son amertume à Quignon :

    – Regarde, je vais encore finir ma vie dans l’aspirateur en compagnie de la poussière et des poils du chat, voire balancée par la fenêtre pour nourrir les oiseaux. Je me suis toujours demandé quelle était mon utilité.

    – Tu fais partie d’un tout, comme moi. Je suis le début ou la fin. Le début quand je suis dégusté tout chaud au sortir de la boulangerie ou la fin quand je me retrouve en compagnie des rassis.

    – Ils sont tellement stupides les humains qu’ils ne savent pas que tu peux faire des croûtons pour accompagner des plats, faire de bonnes panades et moi servir de chapelure.

    Leur dialogue est interrompu :

    – Mamour, regarde le gaspillage qu’on fait avec la baguette immangeable le soir, on devrait acheter du pain de mie. En plus, on ferait des économies. Croman sera content.

    – T’as raison, j’en ai assez de me casser les dents sur les croûtons. On n’a pas les moyens de changer nos dentiers tous les samedis.

    Les délaissés en restèrent babas avant de faire un vol plané par la fenêtre.

    Moralité : que vous soyez consommable ou pas, vous finissez toujours dans un estomac.

  13. iris79 dit :

    La miette ayant festoyé tout l’été
    à danser d’un petit four à l’autre
    d’un pique-nique à l’apéro
    se trouva fort dépourvue
    quand l’hiver fut venu
    Plus d’amies, de folies,
    plus de petits canapés
    sur lesquels s’oublier
    Elle se mit à envier l’ quignon de pain
    son voisin
    qui bien que dur presque rassi
    profitait de son statut,
    traité en ami
    c’est qu’on savait que l’hiver venu
    il saurait être là, se marier à l’envi
    à des œufs, à du sucre ou mixé en chapelure
    Il aurait fière allure
    La miette le supplia :
    « Laisse-moi m’accrocher, tu ne me sentiras pas »
    Je ne veux être avalée par l’oiseau affamé
    je veux être enveloppée, nappée,
    me vêtir des plus belles couleurs
    être caressée par les plus belles saveurs
    -Que faisais-tu au temps chaud ?
    Dit-il à la miette éplorée
    -Je volais, ne vous déplaise.
    -Vous voliez ? J’en suis fort aise.
    Eh bien ! Disparaissez maintenant »

  14. Patricia dit :

    La miette et le quignon

    Un quignon américain, gonflé de son importance
    Décide un beau matin d’aller faire un tour en France.
    Ne doutant de rien, il monte sur un bateau
    Qui lève l’ancre presque aussitôt.
    Sur le pont, il rencontre des miettes discrètes
    Laissées là par un môme ayant mangé un petit pain.
    Apeurées et toutes perdues, elles restaient cachées.
    Le quignon, lui, se trouvant très beau, veut au contraire se montrer.
    Espérant dorer encore un peu, il décide de rester au soleil.
    Bien que les miettes avec vigueur le lui déconseillent.
    Ce qui devait arriver arriva :
    Une mouette attirée par ce gros morceau de pain
    Sur le quignon mit subitement le grappin.
    Moralité :
    Si ton sentiment d’importance
    Te fait oublier toute prudence
    Ne te plains pas d’être bouffé
    Par bien plus gros que toi.

  15. camomille dit :

    Elle, c’est une Miette légère et un peu perdue,
    Lui, c’est une Quignon rustique et un peu lourdaud.
    Notre Miette commence à fatiguer et s’interroge sur le sen de sa vie,
    Notre Quignon se sent bien seul et aimerait soutien, douceur et plus si affinité.
    Non non non… ce n’est pas ce que vous croyez !
    Je ne vais pas vous raconter l’histoire du vieux quignon qui rencontre la jolie miette, et qui se marièrent: Non Non Non !
    C’est juste l’histoire d’une petite Miette qui a une quête, et d’un vieux Quignon en manque d’affection depuis fort longtemps…
    Ils ne se connaissent pas mais ce jour là, ils se trouvent au même passage piéton.
    C’est rouge.
    Les voitures s’arrêtent.
    Miette, traverse tranquillement.
    Mais Quignon titube et s’affale sur la route.
    Miette, bienveillante, revient sur ses pas et essaie de le soulever.
    Le feu passe au vert.
    Les voitures, fortes de leur bon droit, redémarrent comme il se doit.
    C’est l’accident !
    On appelle les pompiers : massage cardiaque et tout le bazar.
    Dans la foulée on fait un test ADN (ça peut servir),
    Et c’est là que Miette apprend que Quignon (qui vient de mourir dans ses bras), est son papa.

    MORALITÉ: faut pas voir du sexe partout et si vous cherchez un sens à votre vie, faut toujours traverser au feu rouge.

  16. Antonio dit :

    La miette, ayant déserté
    À la première bouchée
    Se trouva fort vulnérable
    Lorsqu’on débarrassa la table.
    Finir dans le noir de la poubelle
    Ou noyée dans le lave-vaisselle
    Elle alla demander l’hospitalité
    Au quignon promis au poulailler
    Le priant de l’emmener
    À l’air libre, près du champ de blé
    Là où, autrefois, elle est née.
    « Je me ferai toute petite, je vous promets
    Je m’envolerai au premier coup de vent
    Sous le soleil jusqu’au firmament. »
    Le quignon n’est pas du genre poète
    il trouvait cela quand même un peu gros
    « Dans les tranchées, vous ne vous en faisiez pas une miette,
    Dit-il fort à propos
    – Je pensais juste, sous les coups de dents,
    À sauver ma mie, ma chair, ne vous déplaise
    – Vous voilà sauvée, ma chère, j’en suis fort aise
    Eh bien ! priez pour gagner votre croûte maintenant. »

  17. Laurence Noyer dit :

    La miette et le quignon

    Une miette vit un quignon
    qui lui sembla de belle taille.
    Elle qui était moins épaisse qu’une demi-portion
    se met aussitôt à la boustifaille
    pour égaler le crouton en grosseur,
    et lui faire perdre de sa hauteur

    Disant : – Vous êtes un beau morceau,
    j’aimerais atteindre votre niveau ?
    -Non ma mie, répond le futur tartiné
    avec sa goule enfarinée
    On ne ferait de vous qu’une bouchée
    si vous persistez à vous goinfrer

    A se rêver banette,
    la chétive picorette
    s’enfla si bien qu’elle creva
    victime de son surpoids.

  18. grumpy dit :

    Son mari a terminé sa boulange, il est monté passer sous le robinet sa figure enfarinée, a plié son tablier, et puis s’est couché, comme chaque matin. Avec sa femme, ils ne font que se croiser, à la longue ils finiront par ne plus se connaître.

    Miette, elle, est à son comptoir, comme toujours, les clients défilent et repartent ravis avec leur flûte encore chaude sous le bras, ou bien un fendu, un levain, un seigle. Les pains au chocolat ont beaucoup de succès aussi, quant aux chocolatines, ici on connaît pas.

    Dans notre Sud, tradition oblige : la baguette est une flûte, le fendu une grosse miche en forme de coco-fesse… (il a beaucoup d’amateurs)

    Tout à coup, elle est saisie. Voilà que danse et tinte le rideau de perles de buis et qu’entre dans la boutique un bel inconnu. Il est magnifique, brun, grand, musclé, fin visage, petit foulard autour du cou. Ça doit être le nouveau berger du troupeau communal se dit-elle.

    En payant son pain, lui aussi la regarde. Elle est replète, aussi appétissante que sa marchandise. Elle a la bouche en cœur, la peau si blanche, de beaux yeux noirs aux paupières qui parpellent devant ce bel Italien. Le plus beau panini qu’elle eut jamais vu !

    Entre eux c’est si électrique qu’elle se trompe en lui rendant sa monnaie.

    Leur histoire commence, tellement romantique, un matin la boutique reste porte close, il est venu l’enlever sur son cheval.

    Le boulanger est désespéré, sa Miette a filé. Il pleure, il jure qu’il ne fera plus jamais de pain, prend une biture à tout casser, se couche en pleurant dans son pétrin dont personne ne parvient à le faire sortir.

    On s’est bien moqué du cocu au village jusqu’à ce qu’on comprenne que plus de pain, ni de mie, ni quignons à ronger, c’était bien embêtant. On essaya bien de le raisonner et de lui remonter le moral « t’inquiète, tu vas voir qu’elle va revenir »

    Et en effet, l’escapade terminée, elle revint la boulangère, pleine de repentir, pleurant à chaudes larmes, suppliant le pardon.
    Magnanime et toujours amoureux de sa trop jeune femme, les bras grand ouverts, il sortit la cueillir avec son ramasse-Miette.

    (Je te demande pardon Marcel pour ma médiocre parodie, mais ton histoire, au cinéma, elle m’a fait tellement pleurer)

  19. Alain Granger dit :

    Maître boulanger sur son étale courbé
    Tenait en ses mains un quignon de pain
    Dans du lait il comptait l’imbiber
    En ajoutant le quignon dans ce bain

    Pauvre Mitron par l’odeur alléché
    S’approcha d’un patron des plus économes
    Qui de ses produits ne voulait jamais gâcher
    De l’avarice il avait le syndrome

    Il lui tint à peut prêt ce langage
    Et bonjour maitre boulanger
    Avec vous point de gaspillage
    Mais cette miette de pain vous avez oublié

    Le boulanger vit alors la particule de pain
    Il crut que son mitron de lui voulait se moquer
    Il le congédiât de suite en le traitant de faquin
    Radin il était mais jamais ne supportait que ce fût évoqué

    Apprenez que tout moqueur
    Vit au dépend de celui qui l’écroute
    Cette leçon est bien dure sans doute
    Pour celui qui ne se sent plus que miette face au vieux crouton.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Répondez à ce calcul pour prouver que vous n'êtes pas un robot *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.