624e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été
Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été
Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été
Petite je n’aimais pas l’école.
En classe ce qui me plaisait c’était de regarder les mouches voler. En été bien sûr.
En hiver je me battais, car tout le monde voulait y aller, pour être prêt du gros poêle à bois. Chez nous les hivers étaient rudes et la salle de classe pas trop chauffée.
Bon je vous raconte un peu ma vie. Je m’éloigne, je m’éloigne.
Vers 12, 13 ans, je crois, la nuit je quittais la maison de mes parents et allait m’asseoir sur le trottoir d’à côté et là avec ma petite flûte je jouais je jouais. Pour que la lune entende ma mélodie et que peut-être elle me sourit.
Trois fois, c’est vrai, elle m’a fait un clin d’œil.
J’ai compris que ma flûte devait avoir quelque chose de magique.
Par la suite, j’ai joué pour le soleil, à midi, lorsqu’il est bien au zénith.
Avec lui j’ai eu plus de difficulté, presque jamais il m’a souri ou fait des clins d’œil.
Adolescente, je me suis mise à jouer de la flûte sous la pluie, la neige, en plein orage, pendant un ouragan, un typhon, une tornade …
Chose extraordinaire. Subitement, ça devenait le calme plat.
Plus de pluie, d’ouragan, de tsunami …
Je me rendais compte que ma petite flûte que mon arrière-grand-mère m’a donné avant de rejoindre sa famille dans ce lieu qu’on dit l’au-delà modifie en quelque sorte le cours du temps.
Plusieurs fois j’ai joué assise sur « mon » trottoir alors qu’il pleuvait à verse. Autour de moi c’était sec ; plus de pluie.
Les passants eux continuaient tranquillement leur chemin, avec leur parapluie bien ouvert, le regard absorbé par la pluie, sans rien voir de ce que je voyais : la pluie qui avait disparu pour moi.
Extraordinaire n’est-ce pas, grâce à ma petite flûte qui apprivoise le temps et les saisons.
Lorsqu’il fait chaud, elle réduit la chaleur. Lorsqu’il pleut, plus de pluie.
S’il neige et que je marche sur un trottoir enneigé, le neige devant moi fond et disparaît comme par magie.
Cette flûte – ah oui elle m’a bien aidé dans ma vie. Elle a en quelque sorte apprivoisé les saisons, moins de pluie, de neige, de chaleur …
Ah que je la remercie.
Et puis et puis, elle m’a fait trouver un merveilleux garçon. Un beau napolitain. Qui fait des pizzas 4 saisons toute la journée. Oh ne vous moquez pas.
Lucio il est aussi un violoniste virtuose, ah ce qu’il joue bien mon amoureux !
Des fois on joue tous les deux. Son Stradivarius et ma flûte. On joue on joue, en hiver, en été …
Ah ce qu’il y a de monde à la maison, des amis, des voisins, d’autres villageois … on adore notre musique qu’on joue et rejoue, toute l’année, quel que soit le temps.
Avec de bonnes pizzas 4 s. et aussi aussi les 4 saisons de Vivaldi …
624 Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été.
Marche à suivre pour une journée pluvieuse d’automne :
Ce matin, la nature vous délivre un message de morosité. Ne vous laissez pas faire ! Commencez par revivre un moment agréable de votre vie. Moi, je me revois sur une scène à la fête de l’école. Je dois avoir six ans et je chante à côté de mon amoureux « Il pleut il pleut bergère ». Déjà, le premier sourire de la journée arrive. Je n’évoque pas Chantons sous la pluie parce qu’il trotte dans la tête comme un réflexe de Pavlov. Ensuite si vous avez des plantes ou un jardin, se réjouir de les voir boire goulûment cette eau qui tombe du ciel. Seront-elles ivres ? Ce serait drôle !
La pluie s’est calmée, il fait frisquet, le ciel toujours aussi noir. La première réaction est de cocooner chez soi. Erreur ! Surtout, ne pas rester enfermés : « SORTEZ » ! Excellente thérapie pour apprivoiser cette journée-à-rester-au-lit. Une fois dehors, prouvant que vous êtes courageux, par malchance, vous sentez une nouvelle averse arriver, adressez-vous au plus vite à saint Médard et demandez-lui de remettre plus tard la précipitation prévue, à moins que vous ne fassiez partie de ces aficionados qui considèrent que l’eau du ciel est pleine d’énergie et qui en profitent pour s’en doucher.
Inutile de vous suggérer une promenade en forêt avec sa symphonie de couleurs automnales. Vous y penserez tout seul.
Malgré vos efforts, vous risquez de trouver la fin d’après-midi carrément insupportable. Vous pourriez aussi en profiter pour aller au cinéma. Je ne vous le conseille pas. Ce serait dommage de ne pas vous amuser à finir d’apprivoiser cette journée. Vous avez déjà réalisé un exploit ! Il reste peu pour que le crépuscule arrive (ce que vous détestez particulièrement), mais comme vous avez réussi ce défi jusqu’à maintenant, vous n’allez pas abandonner. Les lumières de la ville s’allument, flânez à la librairie, achetez-vous une gourmandise.
Encore un petit effort, le ciel est bleu profond. Une étoile réussit à percer : prémices d’une amélioration du temps.
Ça y est, il fait nuit ! Bravo ! vous avez appris comment apprivoiser une journée d’automne pluvieuse.
J’avoue qu’il faut une sacrée volonté que je n’ai pas. Moi, c’est plutôt chocolat chaud, feu de cheminée et bouquin ! Après tout, c’est aussi une façon de l’apprivoiser cette journée!
Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été
Marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne :
-ouvrir les volets
-ne pas se laisser envahir par la mélancolie en voyant le ciel gris et la pluie menacer. Elle n’est pas une menace mais une source de vie !
-ne pas ronchonner d’être obligé d’allumer la lumière pour prendre son petit déjeuner
-bien se couvrir et sortir quand même, même si la pluie est battante.
-A la campagne, écouter le bruits de vos pas dans la terre collante ou le celui des feuilles mortes sous les semelles de vos chaussures préférées.
-En ville, prenez le temps d’écouter la pluie tomber sur les carreaux, les verrières. Regarder les gens se presser et n’en perdez pas une miette. Serrez-vous contre l’être qui vous accompagne sous le parapluie qui ne sera jamais assez grand pour que vous ne soyez pas mouillé.
-entrez dans un café et asseyez vous près de la fenêtre. Délectez-vous d’une boisson chaude que vous aurez commandée.
-A la campagne ou chez vous, gardez en main un petit moment votre boisson chaude et respirez profondément ses parfums.
-quand la nuit arrive trop vite, prenez place dans un fauteuil et saisissez le livre qui vous fait de l’œil. Couvrez vos jambes avec un plaid et voyager en restant immobile.
-réinvestissez votre cuisine, choisissez une recette rapide et préparez des gâteaux que vous offrirez si vous avez peur de prendre de l’embonpoint ou dont vous vous régalerez si vous n’êtes pas concerné par ce point.
Si vous suivez à peu près ces recommandations, vous serez prêt pour l’hiver. La transition et la marche à suivre sera alors plus douce à accepter et à mettre en place. Et vous verrez alors tout le champ des possibles qui vous est offert.
Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été
Marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne :
-ouvrir les volets
-ne pas se laisser envahir par la mélancolie en voyant le ciel gris et la pluie menacer. Elle n’est pas une menace mais une source de vie !
-ne pas ronchonner d’être obligé d’allumer la lumière pour prendre son petit déjeuner
-bien se couvrir et sortir quand même, même si la pluie est battante.
-A la campagne, écouter le bruits de vos pas dans la terre collante ou le celui des feuilles mortes sous les semelles de vos chaussures préférées.
-En ville, prenez le temps d’écouter la pluie tomber sur les carreaux, les verrières. Regarder les gens se presser et n’en perdez pas une miette. Serrez-vous contre l’être qui vous accompagne sous le parapluie qui ne sera jamais assez grand pour que vous ne soyez pas mouillé.
-entrez dans un café et asseyez vous près de la fenêtre. Délectez-vous d’une boisson chaude que vous aurez commandée.
-A la campagne ou chez vous, gardez en main un petit moment votre boisson chaude et respirez profondément ses parfums.
-quand la nuit arrive trop vite, prenez place dans un fauteuil et saisissez le livre qui vous fait de l’œil. Couvrez vos jambes avec un plaid et voyager en restant immobile.
-réinvestissez votre cuisine, choisissez une recette rapide et préparez des gâteaux que vous offrirez si vous avez peur de prendre de l’embonpoint ou dont vous vous régalerez si vous n’êtes pas concerné par ce point.
Si vous suivez à peu près ces recommandations, vous serez prêt pour l’hiver. La transition et la marche à suivre sera alors plus douce à accepter et à mettre en place. Et vous verrez alors tout le champ des possibles qui vous est offert.
Donner la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver de printemps ou d’été ? Moi, je choisis l’hiver car c’est la saison mal aimée, la redoutée, la rejetée.
Matin glacial, blanc de givre, pourtant, un timide mais rituel lever de soleil aux couleurs fugaces produit le miracle d’un jour nouveau.
Un café brûlant embaume la cuisine. Dans l’armoire le gros pull à maille irlandaise m’attend pour m’envelopper.
La journée passe, le soleil monte un peu plus haut, fait fondre le givre des branches, cela est moins poétique. Un chant de mésange s’élève de quelque part, éclair de beauté. Il m’arrive de penser à l’été mais un été léger, aérien, non pas ce couvercle infernal qu’il est devenu.
L’hiver, lui, il est là, fidèle, décisif pour le reste de l’année. J’aime le devenir qu’il propose, l’espoir qu’il suscite. Une journée d’hiver est un pas en avant. La journée d’hiver, c’est elle qui m’apprivoise. Je chéris ces journées au si beau soleil que parfois dispense l’hiver dans le Sud. Parlerai-je de l’émerveillement procuré par les mille petits soleils du mimosa qui embaume lui aussi, l’air ? Il n’y a que par une journée d’hiver que l’on peut voir ce phénomène vextraordinaire. C’est en février qu’il pare chemins, sentiers et collines. Ce sont les journées aux déambulations enchantées.
L’après-midi se dirige vers le soir et permet l’autre enchantement : celui du thé, de la rêverie, du soir qui tombe et du lendemain qui arrive plus vite. Et s’empare alors de moi un air de Monteverdi « Si dolce è ‘l tormento ».
P S : Oui, Pascal, continuez vos audios /genèses d’idées
Pascal je te confirme que j’adore savoir comment tes idées te viennent et parfois elles déclenchent même les miennes.
624/Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été :
La marche à pied, à cheval, à dos d’âne ,à la nage, pour apprivoiser une journée :
d’automne ?
D’hiver ?
De printemps ?
D’été ?
Drôle de question !
D’automne : je choisirais la marche à pied, en forêt, avec ses arbres aux feuilles muticolores et dont beaucoup recouvrent le sol dans lesquelles il est agréable de shooter ;
D’hiver: pourquoi pas à dos d’âne la tête et le buste recouverts d’une épaisse couverture,
De printemps : à cheval, une bombe sur la tête, le buste habillé d’un sweet rouge à manches longues (une chute est toujours possible) galopant sur les chemins en pleine nature
d’été : la nage, en maillot, bravant les vagues, faisant la planche, plongeaut, crawlant
Et comme dirait Bernard Guyso « il est pratiquement possible de pratiquer des sports divers en plein été »
Bonjour Pascal
pour moi point n’est besoin d’expliquer encore moins de justifier un petit grain de folie ! une idée qui traverse l’esprit ! l’imagination est à la barre ! bon vent et merci
Je vais vous raconter ma manière à moi … elle n’est pas la seule, certainement, ni sans doute la meilleure mais c’est la mienne et ne doutez pas qu’elle soit efficace.
Dans un premier temps, il convient de choisir quelle journée on souhaite apprivoiser. Pour ma part, je suis particulièrement attirée par les journées d’été ou de printemps. Le reste ne m’intéresse pas et si, par contre et par bonheur, vous avez une idée pour vous en débarrasser, je suis preneur.
Il est préférable d’avoir une bonne condition physique, de bonnes chaussures, une petite réserve d’eau, voire quelques barres de céréales au cas où ….
Pour ma part, je me poste la plupart du temps, au coin d’un jour pas forcément engageant, mais près d’un rayon de soleil.
Si quelques oiseaux pépient, c’est le signe que votre gibier n’est pas loin.
Soyez attentifs, le moindre frémissement est un signe mais le moindre bruit ou éternuement peut le faire fuir jusqu’à la semaine prochaine. Ce serait dommage !
Donc, embusquée, j’attends patiemment. Enfin j’essaie parce que l’excitation monte et que je n’aime pas rentrer bredouille !
Si tout va bien, je vais voir apparaitre un rayon de soleil un peu plus large, un peu plus chaud, quelques nuages blancs peut être, un zéphyr doux et tiède …
Et là, est toute l’expérience du chasseur. Très vite, il faut déployer le filet à papillons que vous n’avez pas manqué d’emporter avec vous … dans un geste large et doux à la fois. Très large, même !
Ensuite, ramenez vers vous le filet en lui parlant doucement, en lui susurrant des mots rassurants pour lui souhaiter la bienvenue. Vous pouvez même fredonner ou chantonner pour lui donner confiance.
Et si, vous avez fait suffisamment attention, il se pourrait que vous vous trouviez face à la première journée de printemps … volée à l’hiver et qui n’en sera que meilleure !
Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été
Excuse l’été
Tant il peut être
Exaspérant avec ses piqûres de moustiques et ses fourmis sur la nappe du pique-nique, ses feux de forêts et ses extinctions de vois, ses canicules du siècle et ses pluviométries de la décennie, ses odeurs de transpiration et ses senteurs de barbecue, ses coups de soleil et ses traces blanches du maillot, ses embouteillages sur l’A6 et ses plages bondées
Honore, comme les plus grands poètes, cette saison
Ingrate :
Verhaeren
Eluard
Richepin
Accepte avec clémence cette saison revêche mais
Unique et universelle
Tendre et tempérée
Ocrée et originale
Mordorée et magistrale
Nuancée et naturelle
Élégante et éblouissante
Pardonne à cette saison
Réputée séduisante et pourtant :
Indécise avec ses hivers qui se prolongent et ses étés précoces
Narcissique avec ses qualificatifs « radieux », « exquis », « impérial »
Traîtresse avec ses matins joyeux suivis d’après-midis chagrins
Menteuse avec son proverbial « En mai fais ce qui te plaît »
Paresseuse qui se lève plus tard que l’hiver et se couche plus tôt que l’été
Sadique qui s ‘amuse de nous voir nous habiller en pelures d’oignons
c’est très gentil à vous Renata. Merci.
Depuis le temps, je pensais avoir apprivoisé à peu près tout de l’automne. J’entendais l’appel des feuilles mortes, à les ramasser. Je compatissais en tas sur cette tournure des événements naturels. Les brouillards tombaient de ma tête et envahissaient le jardin. Le hérisson traçait les plans de sa future cabane léthargique. Je sortais les pantoufles charentaises de mon enfance et triais les marrons de ma vie.
Les journées plus courtes m’évitaient de m’étaler dans la rue. Je restais davantage chez moi, entre moi et moi, ce vieux compagnon de correcte habitude.
Et puis, cette année, tout s’est déréglé. Le climat néo- désertique de cet été a laissé d’énormes traces d’aridité sur mon gazon français, un tout juste bon à accueillir des poules. Ces dames, d’ailleurs, perturbées par les mouvances climatiques se sont mises à creuser des trous là où elles ne mettaient jamais les pattes. Elles m’ont balafré le terrain d’une perspective de guerre ukrainienne, creusé des tranchées car le nouveau combat allait durer.
Au fond, un genêt à balais, un habitué des terrains pauvres, des zones dunaires s’est pris un coup de chaud. Il ressemble de plus en plus à un bête écouvillon grattouillant le cul de bouteille du ciel.
Du coup, une Corrette du Japon que je pensais étouffée a resurgi de toutes ses fleurs et déborde de vivacité friponne. C’est son printemps d’Octobre.
Les fruits, cette année ont été généreux. Mon vénérable prunier a produit de merveilleux petits joufflus que les guêpes n’ont même partagé entre elles. C’était Pearl Harbor et je n’ai sauvé qu’une minuscule barquette de cette attaque sans règles.
Le poirier a plié sous le poids de ses belles de Comices qui ont enchanté mon palais et flatté mon estomac.
Le pommier n’a pas rompu, mais pour la première fois, ces branches les plus chargées, ont touché le sol, comme en Normandie, là où même le camembert a un goût de cidre.
Et puis, des chardons panachés se sont étalés face à mes fenêtres. Mon jardin prenait un air de pampa mexicaine et j’y voyais galoper des papillons, en pleine révolution.
Début Novembre, je le jure, un plan de courgette est apparu, là où je n’ai jamais semé quoi que ce soit, en plein milieu de tout.
Le 8 Novembre, parole de retraité, une primevère s’est pointée, comme ça, avec sa petite fleur de provocation. Un coup de froid, le lendemain lui a fripé l’existence, à cette rebelle.
Et le 11 Novembre, ce jour où l’on tente toujours d’apprivoiser l’inutilité des morts, je fis le tour de mon figuier, ce noueux du temps, le monument de mes espoirs de vie.
Je pensais avoir tout ramassé mais l’arbre s’acharnait à faire encore mûrir les dernières éclosions. Je les cueillais, les coupais en quatre dans un bol. J’y rajoutais une cuillerée à soupe de cassonade et laissais s’humecter l’ensemble au fond du frigo.
Le lendemain, je les dégustais face au renard, dans ma tête. J’avais gagné en naturel, lui peut être envisagé une meilleure humanité.
Ce nouvel automne, aussi, m’avait amadoué.
Quand l’eau tonne autour de moi, je ne me sens pas encore en hiver. C’est une pluie d’automne qui me raconte la fin de l’été, la faim de châtaigne et de champignons. La nature appuie sur le champignon pour conduire les feuilles jusqu’aux feux oranges et puis rouge. Les ramures encore vertes cherchent leur oxygène. Elles retardent le moment de se faire emporter par le vent pour se faire grignoter par les vers. Ces lombrics se frottent le nombril tellement ils sont repus. « N’en jetez plus ! », clament-ils aux arbres qui se dénudent sans pudeur, offrant leurs bras nus à des oiseaux crieurs qui prennent peurs de se faire repérer en absence de camouflage. J’observe le macrocosme du végétal qui se montre fatigué. Il se couche plus tôt car la nuit tombe de bonne heure. Bientôt il hibernera sous une couverture blanche afin de se réparer durant trois mois. J’aime l’automne, c’est un vrai bonheur. Elle m’offre des couleurs qui compensent les froidures par la chaleur de leurs teintes. Elle conserve encore mon bronzage estival avant que sa sœur hiver ne vienne l’estomper sous la multiplication des douches chaudes. Pendant que les feuillages se meurent, la terre Boileau pour renforcer ses Racines. Puis elle rend ses excédent à Lafontaine afin que la fourmi crauonde après la cigale pour qu’elle hiberne, sans toutefois partager avec elle ses petits plats réchauffés. En automne je me replie à l’intérieur. Il me reprend alors l’envie d’écrire au plus prêt d’une cheminée qui crépite, qui se plaind d’une buche un peu trop verte. Je mets quelques pommes de terre sous la braise puis je fais griller quelques marrons sur une poêle ajourée. Dehors la pluie cogne sur le carreau mais je m’en fous. Je suis en sécurité. J’écoute sa musicalité. Elle me suggère quelques mots avant de m’aliter en me berçant de vent. Il me souffle d’autres mots que j’écris parfois dans un petit carnet pour ne pas les oublier lorsque je me lève dans l’aube fraiche. Le matin le beurre se fait un peu plus abondant sur ma tartine. Il graisse mon courage pour enfourcher ma moto lorsque le froid de décembre me suggère plutôt d’en descendre. 22 v’là l’hiver qui est déjà là. Mais apprivoiser l’hiver, c’est une autre histoire.
Bonsoir Pascal
« Mais où allez-vous chercher tout ça ? »
Vous entendre le raconter est un réel plaisir .
Merci et bon dimanche
Cher(e)s abonné(e)s de mon blogue : LA MARCHE A SUIVRE bonjour.
Mille mercis pour votre fidélité. Ma dernière propositions traitait de la marche à suivre pour couper les cheveux en quatre. Cette fois ci, je vous propose la marche à suivre pour apprivoiser une journée.
Etant en novembre je vous suggère de garder un jour d’automne, celui qui vous convient. Pour ma part, j’ai jeté mon dévolu sur le 24, ceci pour des raisons très personnelles.
Réfléchissez y soigneusement, comment la vivre, seul(e), à la campagne, chez vous, au travail c’est votre liberté.
La veille, mangez léger, mettez votre téléphone au repos, vous devrez avoir l’esprit clair, le monde extérieur ne doit pas venir vous parasiter.
Une séance de relaxation avant le coucher peur être nécessaire pour certains, n’hésitez pas.
La grande journée est arrivée. A partir de là vous devez vous tenir à votre programme d’apprivoisement. Restez ferme, faites ce que vous avez prévu, tout devrait se passer au mieux.Si quelqu’un se met en travers de votre chemin, pas de panique, vous expliquez au gêneur qu’il na rien à faire dans votre journée.
Et le soir venu vous serez fier(e) de ce jour vous aura semblé hautement positif.
Voilà amie(e)s abonné(e)s, je vous souhaite bonne chance. Surtout faites moi part de vos expériences, dites moi quels bienfaits vous en avez retirés.
La prochaine MARCHE A SUIVRE concernera …et puis non, je ne dis rien , ce sera une surprise
A bientôt vous tous.
Pascal bonsoir,
Les messages que tu envoies sont importants. Ils permettent de te mieux connaître. Personnellement, je ne les lis pas toujours mais ils existent.
Depuis le 17 mars 2020, je ne cherche plus à apprivoiser les jours et les saisons. En effet, à cette date-là, nous avons été confinés à nos domiciles respectifs. Ce 17 mars, à quelques jours du printemps, nous sommes restés cloitrés, loin de la nature, des espaces verts qui s’ouvraient à la lumière printanière. Ce fut une horrible punition que de ne pouvoir vivre librement cette période très ensoleillée après des semaines de grisaille tout l’hiver précédant. Je pestais de ne pouvoir sortir retrouver les chemins des douaniers bordés de buissons fleuris, de voir mes amis, de voyager….
Depuis, je vis au jour le jour, sans trop me préoccuper de la météo du lendemain, un peu comme la fourmi de la fable qui n’anticipe pas des aléas assez prévisibles.
Et pourtant, cette année 2022, je m’impatiente de voir avancer un chantier qui m’amène à changer de lieu et de cadre de vie.
De même que la pluie, le vent, la tempête ou la canicule ne se contrôlent, de même, initier des travaux une année où les artisans sont submergés de demandes, où la disponibilité des matériaux s’avère aléatoire et où les prix s’envolent, est un contexte plutôt déstabilisant qui laisse peu de temps aux agréables rêveries de voyage, de promenade, de rencontre qui, elles, permettent d’arrêter un instant le temps qui s’enfuit…
Néanmoins, le projet me tient à cœur. Si jamais nous devions vivre une seconde période d’emprisonnement sanitaire, je pourrais regarder pousser les vivaces de mon jardin de poupée et m’en occuper. Grâce à ce nouveau décor, sans doute vais-je reprendre goût et organiser les activités auxquelles je me consacrais avec gourmandise jusque-là.
La conclusion pourrait être que, la marche à suivre pour apprivoiser une journée, quel qu’en soit la saison, serait de se faire plaisir en fonction de ses goûts et motivations et de partager la joie qui s’en dégage.
Bonsoir Pascal
J’aime beaucoup entendre la genèse de vos idées tout simplement parce que c’est déjà une histoire en elle-même.
En ce qui concerne le sujet du jour que j’ai lu avant de vous écouté, je ne voyais pas comment l’aborder mais suite à votre audio, j’ai trouvé un angle à explorer. Alors si cela ne vous coute pas trop, oui, je suis favorable à l’audio!
Merci beaucoup!
Bonne soirée!
D’accord pour savoir comment vous est venue l’idée pourvu que je puisse la détourner.
– Entrant chez le marchand des Quatre Saisons, il dit :
– Bonjour,
– Bonjour, vous désirez ?
– Je voudrais louer une journée d’une saison, l’apprivoiser, voire l’adopter.
– Vous avez raison, Monsieur, de venir la choisir en Europe car ici contrairement à bien d’autres continents, des saisons nous pouvons vous en proposer quatre
– Ah ! Excellent. Mais est-il possible d’apprivoiser quatre journées en même temps ?
– Oh, ça non, il faut respecter le cycle de la nature particulièrement depuis que récemment le monde entier s’est aperçu qu’elle était très fragile.
– Bon. Nous sommes en novembre, alors je vais choisir une journée d’automne à passer dans les bois. Il y a tant à découvrir, à observer en ce moment. Les animaux préparant l’hiver, encore quelques baies à grappiller, des rondes de champignons à étudier, et puis, cette odeur de mousse humide sur les troncs, ces tapis de feuilles mortes dorées et mouillées glissant sous les bottes …
– Parfait, je vois que vous êtes un connaisseur. Tenez voilà la clé de la forêt voisine, à ticket réduit, elle est en promotion en ce moment. Soyez prudent, les animaux n‘aiment guère qu’on les espionne alors qu’ils cachent un peu partout leurs provisions d’hiver, d’ailleurs certains commencent déjà à avoir un peu faim. Et surtout en repartant veillez à bien refermer la porte !
Le lendemain c’est l’ours brun qui revint, comme d’habitude, ramener la clé. Il se frottait le ventre disant « merci vieux, celui-là il avait particulièrement bon goût.»
J’adore! La chute est d’un humour noir qui pourtant fait sourire 🙂
Bonjour cher Pascal. Oups ! désolée, je n’avais pas écouté parce que j’aime bien » faire toute seule » 😉 Et lorsque vous nous expliquez de temps en temps, comment vous est venue votre idée, je vous écoute après ou bien, vous me le dites dans vos sympathiques commentaires. Bon week-end à vous. À bientôt ! Fanny
Quand tout frissonne en ce matin d’hiver qui hâte le pas des hommes, les font claquer des dents et taper des pieds, je suis fascinée par les cristaux étoilés du gel sur la vitre de ma chambre et je pars dans mes rêveries pour adoucir cette journée.
Papa emmitouflé dans sa canadienne bien chaude est allé chercher du bois pour allumer la cheminée ; Maman a fait du gâteau que je trempe dans ma tasse de cacao fumant en rêvant à mes prochaines vacances. Peut-être que le lac sera gelé et que je pourrais chausser mes patins pour glisser jusqu’en Laponie pour surprendre le Père Noël dans ses préparatifs. Et qui sait si je ne pourrais pas découvrir ma surprise avant tous les autres enfants. Je ferai, aussi, un grand bonhomme de neige et j’irai dans le cellier chercher une carotte pour lui faire son nez, dans la cave chiper deux bouts de charbon pour lui permettre de voir le monde, dans la remise dénicher le balai pour l’installer dans ses bras gelés et dans ma chambre trouver ma grosse écharpe pour lui éviter de choper une angine.
Malgré ces prochaines réjouissances, je ne l’aime pas trop cette saison où tout est engourdi, figé dans l’attente de la grâce insouciante des oiseaux gazouillants, des ruisseaux chantants, de l’herbe qui frissonne sous le soleil encore timide.
– Allez, oust ! Il est temps de t’habiller pour partir à l’école, me fait sursauter Maman.
La marche à suivre pour apprivoiser une journée… d’été ?
Et puis quoi encore !
Mettez-vous dans la tête que vous êtes dans le Sud de la France.
Vous ne saviez pas qu’il faisait chaud l’été dans le Sud de la France ? Non… Mais… !
Ah ! Il y a chaleur et chaleur (me dites-vous?)
Quel argument je vous jure !….
Mais, regardez-vous : vous transpirez, vous dégoulinez, vous suffoquez !
Vous gémissez à longueur de journée.
Mais c’est ça qui vous donne chaud !
Oui ! Les lamentations entretiennent la chaleur… C’est connu.
Des études sérieuses ont démontré que lorsqu’on est dans l’insatisfaction permanente, le cerveau rumine, il s’échauffe et la température du corps augmente.
La solution ? Ben…Vivez tout nus et arrêtez de râler.
Ah ! Ces gens du Nord… Ces gens du Nord !!!!!
Apprivoiser l’hiver
Qui jette à mon cou des écharpes de laine
Qui ourle de dentelles un monde transi
Qui réunit mes amis devant la cheminée
Qui me fait desirer la saison prochaine
Apprivoiser l’été
Cueillir la douceur de ses fins de journées
Collectionner ses graines et m’en faire un collier
Recevoir sa chaleur et la redistribuer
Accepter son impétuosité
Apprivoiser l’automne
Remercier son feuillage rouillé
Acclamer le discours de la pluie
Assigner un soupçon de soleil
Approuver le vent
Apprivoiser le printemps
Comme l’épiphanie
Comme l’espérance
Comme le fils préféré
Comme l’unique saison
Et se laisser adopter par les autres
Lien audio pour atelier du samedi
Cher Pascal,
Déjà vous une voix qui capte l’auditeur. Alors entendre rapidement quel est le déclic qui a fait naître en vous une consigne propice à nos écritures du samedi pourrait être source d’inspiration pour ceux et elles qui sont à la recherche du quoi écrire. Stimuler l’inspiration, enrichir l’imagination voilà bien deux starters à tout acte d’écriture. C’est la mutualisation de tous ces artifices dans ce que vous impulser et ce que nous proposons qui va enrichir notre pratique d’écrivant.
Comment se préparer à écrire selon les saisons ? Oui écrire étant maintenant l’activité essentielle de la journée.
J’avoue ne pas y faire cas, car j’écris toujours le matin entre 4H30 et 9h30 voire 10H00. Je me sers de cette habitude de lève-tôt acquise depuis de nombreuses années. Tout le monde conviendra qu’une discipline est nécessaire pour des écrits plus ou moins long, et qu’une pratique régulière est de mise. C’est donc un rituel pour moi. La musique classique en fond sonore est un accélérateur d’idées également. Par contre, peu importe la saison, mon cerveau a besoin de rupture telle que la marche ou la natation pour être prolifique dans l’invention ou la création. Curieusement une pluie ou du vent qui me fouette le visage a une vertu stimulatrice au niveau de mes neurones créatrices. La création est une aptitude que je cultive aussi avec la pratique d’enluminures en calligraphie, de réalisation de cartes (surtout de Noël). La seule variation de saison serait alimentaire. Lorsque je suis en phase créative, j’ai en saison fraîche besoin de boissons chaudes à haute dose. Tout y passe, thé, café, chocolat, tisanes. A. J’aime particulièrement le thym et le romarin frais infusé. Alors qu’en saison plus chaude ce sera des glaces. Les crèmes glacées sous toutes les formes. Lorsque toute cette ambiance extérieure est en place, je laisse venir un parfum, un bruit, un mot, une image d’une personne observée en marchant, dans un bus, au marché, à la pharmacie, au café, au restaurant, un titre de chanson ou les paroles, pareil pour un livre, un film. Si rien ne vient, je puise dans le carnet des jolies choses de la journée. J’y note en maxi deux phrases, ce que j’ai retenu de plus beau, de plus doux dans ma journée chaque soir. ( bon parfois le matin, si trop de paresse le soir). exemple : « Sourire du bébé au bonnet jaune dans le bus ». Pour savoir si j’écrirai dans un style narratif, poétique, journalistique, théâtral, biographique, hé bien tout dépend du sujet. Varier la manière d’écrire, participe à une mise en route de journée d’écriture. Je ne saurai explorer des domaines différents si je ne m’astreignais pas à jouer sur différents blogs où des amis virtuels proposent moult exercices et situations d’écritures de façon récurrente. Ces rendez-vous d’écriture eux varient selon les saisons. Entendre le thème du sujet s’y adapte. Il en en est mêmes qui proposent des écritures à quatre voire six mains. Ce type de challenge est particulièrement enrichissant. Voilà le substrat de ma préparation à écrire, j’ai hâte de lire les vôtres.
Bonjour Pascal
Étant fascinée par tout processus créatif je suis bien évidemment d’accord pour que vous nous confiiez la genèse de vos idées qui donnent naissance à vos exercices hebdomadaires.
« Donnez-nous la marche à suivre pour apprivoiser une journée d’automne, d’hiver, de printemps ou d’été »
C’est avec le professeur Tournelune, spécialiste en psychologie météo, que nous évoquons cette question qui intéresse tous nos auditeurs, au moins dans nos contrées…
Professeur, la parole est à vous !
– Bon, alors, tout d’abord merci de m’avoir invité. Je vais répondre à votre préoccupation par une question : que voudrait dire pour vous apprivoiser une journée d’une saison ?
– Ben je dirais…trouver comment se sentir mieux, ne pas avoir le moral dans les chaussettes, même si on a regardé la météo et vu qu’il allait faire un froid de canard ou une chaleur d’enfer, par exemple.
– D’accord, mais qu’est-ce qui fait que vous allez justement appréhender une journée d’enfer ou de fricasse ?
– Je vous l’ai dit, c’est parce que j’ai regardé la météo et que j’ai bien vu que le temps était au-delà des normes saisonnières.
– Puis-je en déduire que si vous n’aviez pas regardé les prévisions météo, vous ne vous en feriez pas autant ?
– C’est probable, oui.
– Seriez-vous d’accord de dire que c’est cette anticipation « Oh mon dieu, il va faire un froid de canard ! » qui vous met dans déjà dans un état de frilosité ?
– Euh, oui, on pourrait dire cela.
– Et que se passerait-il si vous décidiez de ne pas regarder la météo, de vous habiller normalement pour la saison (en hiver on peut prévoir des couches supplémentaires, par exemple), et de ne pas anticiper ?
– Euh, vous voulez dire que c’est l’anticipation qui créée le malaise ou les peurs, ou l’anxiété ?
– Bien sûr. Si vous vivez à l’instant présent, vous n’avez aucune peur. Car à l’instant présent, finalement, pour la plupart des gens, tout va bien. Non ?
– Si, vous avez raison. Donc si je vous entends bien et pour répondre à notre question de savoir comment apprivoiser une journée d’hiver, par exemple, il suffirait de ne pas y penser à l’avance, de ne pas se faire des films, quoi ?
– Oui, en effet. Mais c’est valable pour tous les jours, pas seulement au sujet du temps. Mais aussi pour votre travail, vos déplacements, etc. En gros, vivez dans le présent, n’anticipez pas et laisser faire… Vous allez voir, tout se passera bien mieux que vous ne le pensez.
– Merci Professeur, pour cette démonstration éclatante. A tous nos éditeurs : essayez cette nouvelle méthode et donnez-nous des nouvelles ! Nous attendons vos réactions !
Patricia, j’aime beaucoup ce que vous avez écrit, j’adhère tout à fait
Merci beaucoup pour votre message… Cela paraît évident de vivre au présent, mais n’est pas si facile 🙂
C’est une idée intéressante et sympathique. Entendre votre voix et un plus, cela permet de détailler plus la consigne ou donner le contexte.
Je n’ai pas lu les messages avant d’écrire. Je n’aurais sans doute pas écrit le même texte si je l’avais fait. Bien, pas bien, je ne sais pas.
Je propose à Pascal de faire comme “il le sent” suivant le sujet. Pas de systématique qui deviendrait trop contraignant pour lui peut-être.
Bon week-end !