620e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
C’était écrit !
La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules !
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
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C’était écrit !
La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules !
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
ArRêtEz De NoUs PoUrRiR lA vIe !
QuI ?
MaIs VoUs ! LeS mInUsCuLeS !
MaiS nOn ! VoUs LeS MaJuscuLeS !
MaiS qU’eSt-Ce QuE c’EsT qUe Ce CiRqUe ?
C’eSt PaS nOus !
QuI çA, pAs nOuS ?
BeN nOuS ! LeS MaJuScUlEs !
Je N’y CoMpReNdS pLuS rIe!n !
ArRêTeZ çA tOuT dE sUiTe !
D’aCcOrD, mAiS qUi pArLe ?
VoTrE cHeF des MiNiScUlEs !
MaIs NoN, C’eSt MoI, vOtRe cHeF dEs MajUsCuLeS !!
ArRêTez Ce MaUvAiS cheVaL dE tRoIe !
A bEn sI oN nE pEuT pLuS rIgOleR, pOuR uNe FoIs Qu’On JoUaIt A lA bAgArRe …
620 – C’était écrit, la guerre est déclarée entre les minuscules et les majuscules.
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l »ouverture des hostilités.
AH – BON – C’EST – DANS – ENORME – FORTERESSE – GRANDIOSE – HELLICOIDALE – IMPARFAITE – JAUNE – KAKI – LANCINANTE – MECHANTE – NOMADE – OPERATIONNELLE – PACIFIQUE – QUE – RESIDE – SCIENTIFIQUEMENT – TOUT – USTENSILE – VENU – W… – XENOPHILE – SIGNE – YEYE – ZORRO –
Dans sa boîte mails, « que, j’aime à faire connaître un nombre utile aux sages » avait reçu cette lettre ouverte pleine de menaces.
C’est alors que le « s » de sages remonta l’information au « q » qui, en fait était la tête.
– Mon « q », je viens de déceler un message dont je ne saisis pas exactement le sens. Cela paraît incohérent. En même temps, comme il est écrit en lettres CAPITALES, j’en ai déduit logiquement qu’il était capital de vous le transmettre.
– Ne vous inquiétez pas, c’est encore un coup de ces ados attardés, avec leurs acronymes, qui croient encore que le monde doit être à leurs pieds.
– Cependant, je ne suis pas parvenu à identifier le W…J’ai pensé à WPC (WASHINGTON – POST – COMPANY ) ou peut-être WPS ( WEB – PROCESS – SERVICE ).
– Dans les deux cas, nous serons les plus forts, nous avons la lettre pi, nous pourrons les encercler ces minus.
– Ils ont dit à la télé que les lettres minuscules et majuscules se chamaillent de plus en plus et qu’elles n’arriveront jamais à s’entendre. Et que ça va être de plus en plus difficile pour nous, parce que ça va faire que s’aggraver.
– Ah ben oui, c’est sûr.
– Pour les formules de politesse, les noms propres, les noms communs, les noms de personnes qu’étaient propres et qui sont devenus malhonnêtes et complétement pourries, est-ce qu’il faut mettre une minuscule ou une majuscule en premier ? On s’y retrouve plus. C’est devenu un vrai charivari !
– Ah ben oui, c’est évident.
– De nos jours, qui fait attention de savoir si la phrase commence un paragraphe ou pas ? Personne.
Et puis y’a aussi cette histoire de point. Est-ce que je suis avant le point ? Après le point ? Sur la même page que le point ? C’est pas facile.
– Ah ben oui, c’est certain.
– Moi, du coup, j’ai trouvé la solution. J’utilise plus les majuscules.
– Ah bon ?
– Oui monsieur, figurez-vous que j’écris tout en minuscules. Absolument tout. Comme ça, le problème est réglé.
– Et vous arrivez à exprimer ce que vous voulez ?
– Oui, évidemment, c’est juste une habitude à prendre.
– Ben, je m’demande comment vous faites, parce que du coup vous avez beaucoup moins de lettres à votre disposition.
– Comment ça ?
– Oui, vous n’avez plus que six lettres.
– Quoi ? Qu’est-ce que vous racontez ?
– A, e, i, o, u, y : ça fait six. Ça doit sacrément vous limiter. Si vous voulez noter le mot « ornithorynque », par exemple, et ben c’est pas possible. Il vous manque le r, le n, le t, le h et le q. Vous allez me dire que c’est un mot qu’on emploie pas beaucoup. Mais quand même !
– M’enfin, j’vous parle pas des voyelles ! Je vous parle des minuscules !
– Ben, c’est la même chose.
– Non, ça n’a rien à voir ! les voyelles sont une chose et les minuscules en sont une autre !
– Mais bon sang de bonsoir ! J’vous dis que c’est exactement PAREIL ! C’est pourtant pas compliqué. Je l’ai appris avec mon institutrice de CM1, madame Lambrouillet.
– Ah d’accord… Je vois… C’est pour ça qu’à chaque fois que je parle avec vous, vous n’pigez rien
– Non, c’est pas ça.
– Alors c’est quoi ?
– C’est vous qu’expliquez tout de travers comme un nain de jardin !
– Et vous, vous êtes un gros bouffon !
C’était écrit ! La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules !
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
Depuis les premiers temps de l’écriture, ce fut la haine entre ces deux-là. Les Majuscules accusent les minuscules d’avoir déclenché la guerre en refusant l’acte d’allégeance promulgué dans le premier Dictionnaire de l’Académie française. Les minuscules dénoncent chez les Majuscules leur arrogance et leur obscurantisme remis en cause dans l’Encyclopédie
– « Nous sommes la noblesse, nous avons la casse, vous n’êtes que le bas-de-casse, la vulgaire plèbe » apostrophèrent les Majuscules. « Nous sommes capitales, vous n’êtes que secondaires. À nous les noms propres, pour vous les noms communs. Tout commence avec nous… »
– « Et tout se termine avec nous » répartirent les minuscules. « Nous avons la loi du nombre pour nous. Regardez les fourmis. Une fourmi c’est petit, c’est mignon. Nul n’aurait l’idée de lui faire du mal. Mais 200 fourmis sur votre tartine de confiture, tout de suite, vous les voyez autrement. Nous c’est pareil. »
Cela montait jusqu’aux plus hauts sommets de l’État : le président de la République n’admit jamais que sa fonction soit minimisée même devant la République ; de la même façon, son second, le Premier ministre, n’accepta que sa fonction reste minuscule devant un vulgaire adjectif majuscule.
Cela dura des siècles. Puis, il advint ce qu’il arrive dans toutes les guerres : la fin des hostilités. Un traité de paix fut signé Rue de la Paix entre un représentant des 40 immortels – qui n’ont jamais pu obtenir la majuscule tant espérée – et le directeur des Éditions Larousse.
Le texte du traité stipulait que : « Corneille jamais plus ne baiera comme l’a souhaité Corneille
Racine sera prise dans un monde nouveau comme l’a prophétisé Racine
Dard épineux de la jalmince définitivement arraché comme l’a écrit Dard
Renard ne sera plus jamais écorché comme l’avait prédit Renard
Bataille ne sera plus livrée selon les vœux de G.Bataille »
Enfin, pour la première fois, les minuscules se situèrent sur le même plan que les Majuscules. Mieux que cela, elles figuraient devant leurs éternelles rivales dont elles revêtaient la lettre initiale.
Et trouvèrent ainsi leurs lettres de noblesse.
« Mini, mini, mini, tout est mini dans notre vie…. » chantait Jacques Dutronc en 1966. Il y a cinquante-deux ans, cette chanson écrite par un autre Jacques était sur toutes les lèvres, sur les miennes donc et aujourd’hui encore.
Bar, bus, golf, jupe, cassette, voiture, tout était mini, c’était à l’ordre du jour. Le minimum,était devenu vital ; il l’est resté ;
Vous dites que la guerre est déclarée entre les majuscules et les minuscules ? Quelle importance ? Quel est l’intérêt de savoir qui a agressé l’autre en premier ? Il y a au la guerre des Boutons, des Deux Roses, des Étoiles : s’est-on inquiété de l’origine de ces querelles épiques ?
Brassens, lui, celle qu’il préférait était celle de 14-18 .Il y en a tant eu, que chacun peut y puiser … Il y en a eu suffisamment depuis que l’homme est sur la Terre pour ne pas en ajouter une de plus, surtout une de cette envergure-là ! Non, mais vous voyez le tableau ? La masse des minuscules à pied, telles, les légionnaires romains,face aux ennemies montées sur leurs grands chevaux. Les moucherons face aux taons ! Ce n’est qu’une guéguerre, si j’ose dire.
Oui, mais quand même, Pascal a proposé une idée d’écriture qu’il ne faut pas ridiculiser !
Oh ! Pascal accepte tout, le principal étant de faire marcher son imagination. Et moi j’actionne la mienne en écrivant que la guerre entre les majuscules et les minuscules n’est qu’une fausse guerre. Eh quoi ! Doit-on , en plus des mauvaises nouvelles que l’on entend à longueur de journées – qui vont raccourcir bientôt – y ajouter ce conflit qui n’émeut personne ? Non il n’y a pas de belligérance entre les lettres, elles s’accordent, elles se complètent, produisent une harmonie dans l’écriture.
Tiens, cela me fait penser aux idéogrammes chinois ou japonais : ont-ils des majuscules et des minuscules ? Je vous faire des recherches .
C’était écrit !
La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules !
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
Nous sommes en avril 2023 : la physionomie de la Terre a bien changé. Il y a beaucoup moins d’êtres humains, d’animaux et de poissons.
À la place, ce sont des centaines de milliers de lettres géantes d’une cinquantaine de mètres de hauteur, issues des différents alphabets existants qui peuplent le globe.
Un matin ces grosses bêtes qui ont l’habitude de déambuler jour et nuit dans des forêts luxuriantes jaunes et vertes, commencent à se déchirer et s’entretuer.
Les combats sont d’une extrême violence. Bizarrement les lettres plus minuscules sont plus coriaces et sanguinaires que les majuscules.
Ces dernières ont des pertes si conséquentes qu’elles souhaitent cesser les hostilités. Les minuscules refusent les pourparlers ; elles disent que leur objectif est l’élimination des lettres majuscules.
La lune regarde cette tragédie avec une grande tristesse. Oh quelle métamorphose pour la Terre se dit-elle. Il faut absolument que je fasse quelque chose.
Elle demande aux chefs des belligérants d’interrompre ce conflit. Au travers de leurs propos, elle se rend compte toutefois qu’il sera difficile d’y mettre fin :
– « … c’est vous qui avez commencé … non c’est vous … » … « nous on n’y est pour rien, nous sommes pacifiques » … « ah non c’est pas nous, c’est vous » … « nous on vivait tranquillement, c’est vous qui êtes à l’origine de cette guerre atroce » …
Elle se sent coupable et tombe dans la mélancolie. D’autres planètes voyant l’état de la lune tentent également d’arrêter le sale massacre.
C’est le premier jour de l’automne 2023. Un petit homme avec une tignasse orange, venu d’ailleurs, débarque sur Terre.
Il tend une baguette magique vers le ciel et dit une prière avec des mots étranges. Instantanément la guerre s’arrête et la vie revient.
Il déclare à la population présente que dorénavant il y aura beaucoup plus d’amour, de fraternité … et surtout que les guerres seront à jamais effacées de la surface du globe … pour « les lettres », « les êtres », et les autres vivants …
« C’était écrit ! La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules. Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités… »
– C’en est assez, tonitrue la fillette debout sur sa chaise. Je suis excédée de vous voir vous invectiver pour ces sottises.
Qu’est ce que cela peut bien faire de savoir qui a commencé. Le résultat est que vous n’êtes plus capables de vous écouter, vous ne pensez plus qu’à en découdre.
Personnellement, je suis persuadée qu’il faut de tout : des Majuscules et des minuscules. Quand vous regardez les écritures de par le monde, vous voyez bien que certaines sont dites bicamérales comme la nôtre ou comme le cyrillique ou le grec ; alors que d’autres utilisent un système unicaméral comme l’arabe ou le chinois. Cela a-t-il une incidence sur la valeur des écrits de leurs utilisateurs ? Cela a-t-il un impact sur la beauté graphique utilisée ?
Pas du tout…
– Tu peux pas nous la faire moins savante, ta démonstration ? Je ne pige rien à ce que tu dis, l’interrompt une adolescente longiligne.
– D’accord. J’essaie simplement de dire que les Majuscules ou les minuscules ne correspondent à aucune échelle de valeur. Elles répondent à une codification reconnue par le groupe qui les utilisent mais que tout autre système a sa valeur.
Si je prends un exemple différent, celui de la codification des notes dans la musique occidentale. Certains pays utilisent la solmisation : do, ré, mi, fa, sol, etc. D’autres la notation anglaise ou allemande A, B ou H, C, D, etc.
Les pratiques sont encore différentes sous d’autres latitudes. Et bien, ce n’est pas parce que la partition fait référence à l’une d’entre elles qu’elle est moins remarquable.
– Tu nous la joues compliquée pour rien. Ton histoire de notes, c’est bidon. Quand tu lis un morceau, ce sont les notes sur la portée qu’on reconnaît et pas le do ou le C, rétorque l’adolescente.
– Bon, j’ai dit ce que j’avais à dire. Je ne comprends pas votre querelle. Pour tout dire, je la trouve grotesque. A ce moment-là, est-ce que la couleur employée dans l’écriture pourrait lui donner une valeur supérieure ?
– Oui, tente d’intervenir une dame aux cheveux blanc. En effet, s’il y a des messages en rouge, ils prennent la valeur d’un avertissement, d’un danger, d’une erreur, etc.
– J’entends bien Madame. Là également, c’est une valeur symbolique dans une culture donnée, pas une valeur intrinsèque.
– Moi, énonce calmement une blonde, je préfère les écritures cursives. Leurs courbes ont beaucoup de charme et de douceur. Alors que l’écriture scripte est anguleuse et moins harmonieuse.
– Et puis, il y a les écritures énigmatiques comme les hiéroglyphes. C’est beau comme du dessin tente, une autre fillette, de faire partager cette idée, dans le brouhaha ambiant.
– Et bien moi, reprend l’adolescente longiligne, ce qui m’intéresse, c’est le contenu. Qu’est ce que le texte veut dire et comment il le dit, sans se préoccuper de Majuscule, de minuscule, de couleur ou de forme des lettres.
Après quelques secondes de silence, l’assemblée applaudit à cette conclusion conciliatrice et repart, sourire aux lèvres, toute querelle oubliée.
C’était écrit ! La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules ! Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
— SORTEZ DE MON TEXTE MISÉRABLES PATTES DE MOUCHES ! MINABLES PETITES TOUCHES !
— que nenni ! j’étais là la première !
— ALORS ÇA C’EST TROP FORT ! AUSSI ÉPAISSE QU’UNE COQUILLETTE, AUSSI PETITE QUE MALHONNÊTE !
— gardez vos métaphores culinaires et lapidaires, fallait arriver la première !
— LA PREMIÈRE ? MAIS VOUS PLAISANTEZ J’ESPÈRE ? C’EST MOI QUI SUIS TOUJOURS LA PREMIÈRE, TOUJOURS À L’HEURE, COMME L’INTERLIGNE RER B !
— ne soyez pas ridicule madame la majuscule…
— MOI RIDICULE ???!!! ALORS QUE C’EST VOUS QUI ÊTES MINUSCULE !
— arf, vous n’aurez donc jamais compris que ce n’est pas la taille qui compte !
— VOUS ÊTES COMPLÈTEMENT DÉLIÉE !
— quand sa majesté des touches est vexée, de fioritures son vocabulaire est lesté…
— SORTEZ DE MON TEXTE TOUT DE SUITE !
— vous ne me chasserez pas, l’énervée du clavier, j’étais là bien avant vous, un point d’exclamation c’est tout !
— FICHEZ-MOI LE CAMP, CECI EST UN ORDRE !
— je m’en contre-poinçonne de vos ordres ! on n’est pas à calame ici !
— À CALAME ??? NON, NON, NON, ALORS LÀ ÇA DÉPASSE TOUT EMPATTEMENT !
— j’étais là avant ! je bougerai pas de mon espace !
— ON VOUS A JAMAIS APPRIS QUE LES PHRASES COMMENÇAIENT TOUJOURS PAR UNE MAJUSCULE ???
— BEN MOI AUSSI JE PEUX HURLER COMME UNE MAJUSCULE !
— MAIS FAITES QUELQUE CHOSE LÀ, APPELEZ LA POLICE C’EST DU DÉNI DE RÉALITÉ !
— faudra d’abord me passer sur le corps !
***
— Non, mais Léon, ce n’est pas possible un texte pareil, le lecteur ne lira jamais cette horreur, ces majuscules, là, ça fait mal aux yeux, ou alors, d’accord, elles font la guerre, mais il faut surtout qu’elles fassent la paix. C’est ce dont on a besoin Léon. Guerre et paix. Surtout paix. Pense à l’humanité quoi.
BrAvO!
La guerre est déclarée
Et sans aucune pitié
Entre les minuscules et les Majuscules
Ridicule !
Rideau levé
Ouverture des hostilités
Les petites se sentent écrasées
Moquées, méprisées, rabaissées
Par leurs aînées qui ont tous les toupets
Prenez, par exemple, le B
On dirait qu’il va éclater
Avec ses deux bulles superposées
Le H se prend pour une échelle
Et veut atteindre le 7ème ciel
Il ne sait pas, l’imbécile,
Que ce n’est pas si facile
Qu’il y a des étapes à franchir
Pour être l’émir d’un empire
Quant à l’X
Il aime tant croiser les fers
Qu’il ne s’épanouit qu’en temps de guerre
Avec ses deux acolytes en queue d’alphabet
L’Y et le Z, ils ont décidé
Cette fois-ci d’être les premiers
A attaquer les petiotes, les minus
Les pas plus grosses qu’une puce
Mais les soi- disantes minuscules
Se sont, sans aucun scrupule,
Acoquinées avec les virgules
Pour former une arrière-garde soudée
Sans armure
Ni fioriture
Juste pour affirmer
Ni moins, ni plus
Un principe d’égalité.
La guerre est déclarée entrer Majuscules et minuscules. Chaque belligérante rejette sur l’autre l’ouverture des hostilités.
C’est au tour de la présidente de l’association des minuscules mais pas ridicules d’être appelée à la barre pour une plaidoirie contre les Majuscules qui ont tenté d’occuper tout le terrain.
Monsieur le procureur, mesdames le juges, je m’adresse à vous au nom de mes soeurs, mes compagnes. Les Majuscules nous accusent de nous hausser du col à leur détriment, de vouloir péter plus haut que notre petit derrière ne nous le permet.
Une mauvaise foi qui me heurte et que je me dois de contrecarrer.
Qui a commencé à nous remplacer dans le dernier programme des concerts affiché devant le théâtre municipal ? Sans bien sûr nous consulter.
L’on aurait dû lire:
Concert Mozart
Petite Musique de Nuit
Mais on a vu:
CONCERT MOZART
PETITE MUSIQUE DE NUIT
ce qui montrait un défi à l’évidence, Petite Musique …..quand même !
En représailles nous avons changé, au fronton de l’école, le JULES FERRY en jules ferry, il n’y a pas de raison que nous nous laissions écraser sans rien dire. Et depuis, c’est la guerre.
J’attends un verdict juste de la part de la cour. Merci de m’avoir entendue.
Le procureur prit la parole:
Je comprends le courroux des deux parties, voilà ce que je vous propose. Désormais ce sera fifty-fifty mesdames, vous partagerez équitablement:
petite musIQUE DE NUIT par exemple ou ECOLE JULes ferry. Cela me semble juste,qu’en pensez vous ?
Au nom de la parité c’est correct dit la présidente des minuscules, à celui de l’absurdité pas vraiment, n’est ce pas madame majuscule ?
Personne ne voulant céder, je crois que nous devons accepter ce JUGEMENT de SALOMON approuva cette dernière.
Le village de Bécherel vécu dorénavant CAHIN caha sans trop en pâtir.
C’était écrit !
Mademoiselle Abécédaire ne sait plus où donner de la lettre.
Le pugilat se déroule sur le champ Alphabet. Il oppose les minuscules et les Majuscules. Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités. Si bien que les troupes engagées ne savent plus pourquoi elles s’affrontent à grands coups de quolibets, d’hampes et de jambages. En fait tout à commencé lorsque le A qui est en pâmoison de L Majuscule, s’est aperçu qu’L ne rêvait que de b minuscule. Or b minuscule n’avait d’yeux que pour H Majuscule. Hélas, lui-même s’était entiché de D Majuscule au grand dam de r et n minuscules qui se trémoussaient et battaient des cils pour lui. Les bras du A Majuscule lui sont tombés. Il fut imité par son homologue minuscule. La barre du H Majuscule s’est barrée rejoindre le F Majuscule qui lui tendait les bras, avant que celle du T Majuscule ne lui vole la préférence. B Majuscule, qui n’est qu’un lâche s’est déballonné pour fusionner avec les O Majuscule et minuscule. Pour sûr qu’ils ont les boules d’être évincés sur le marché de la séduction. Monsieur U, qu’il soit mini ou super est toujours ouvert, mais peu d’élues voire d’élus pour leur accorder les faveurs, surtout dans cet an pire d’essence. Dans un coin X et Y mini et maxi se chamaillent pour un droit de passage de chromosomes. Sur ce sujet Q et P ont des arguments similaires pour une question de flatulence. . C Majuscule s’est fait culbuter par une attaque de c et d minuscules. L’union fait la force. Heureusement que le Z Majuscule, vengeur masqué est arrivé. Il a mis tout le monde d’accord d’un coup d’épée. Dans l’escarmouche, le R Majuscule a perdu une jambe que son fidèle écuyer, le r minuscule tente de lui repriser. Inquiets, les mots ont entamé une grève de la page blanche. Ils comptent sur les scribouillards et les amateurs d’histoires pour qu’un accord puisse être signé par la plume Sergent Major.
Ah ah Mijo ! On peut dire que cette bataille des minuscules et majuscules t’a inspirée ! J’ai beaucoup aimé, évidemment les jeux de mots (et de lettres) notamment, ne plus savoir où donner de la lettre ! Belle journée à toi !
620/La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules !
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
Une minuscule reproche à une majuscule de prendre trop de place ce qui provoque chez elle des crises de claustrophobie
La majuscule lui rétorque qu’elle respecte les régles grammaticales qui exigent qu’en début de paragraphe, ou après un point, ou au début d’un nom propre on mette une Majuscule.
Je crois que pour ton bien et ton équilibre émotionnel il serait bien que tu consultes
Que je consulte qui, où ?
Un psychanalyste qui te rassurerait car il te ferait comprendre que dans un texte chacune d’entre nous a son importance
Tu en connais un ?
Il paraîtrait que Freud est excellent !
Pour en revenir à notre débat, et nous permettre de faire enfin la paix, je vais te dire que Louis Jouvet
un très grand comédien,a écrit
Les majuscules sont des coups de chapeau calligraphiques.
Amusant !
Oh regarde qui arrive une gomme !
Adieu je t’aimais bien tu sais…
Les minuscules se mirent en grève. Elles voulaient être rémunérées pour leurs heures supplémentaires. Elles estimaient que si les Majuscules faisaient l’ouverture d’une phrase c’étaient toujours les minuscules qui en assuraient la fermeture, quelque soit la longueur de cette phrase. Si l’écrivain était bavard, il leur fallait encore se démultiplier pour clore la journée de travail. Les minuscules réclamaient des pauses plus fréquentes, d’augmenter le nombre de virgules par exemple afin de pouvoir respirer. Elles exigeaient des phrases plus courtes. Les voyelles n’en pouvaient plus. Elles réclamaient une réduction d’horaires car elles devaient attendre qu’on sonne la fin de la phrase pour se reposer enfin. Elles estimaient qu’elles devaient être mieux payées que les consonnes, moins sollicitées qu’elles. Voyelles et consonnes s’unirent toutefois contre les Majuscule. Elles firent front commun contre ces Majuscules qui représentaient le grand capitale. Les Majuscules se pavanaient toujours en capitale sans se préoccuper du ruissellement qui avait été promis aux minuscules. Lorsque les minuscules se mirent en grève les moyens de communications furent grandement paralysés. Plus moyen d’écrire des e-mails. l’adresse était refusée à chaque fois en Majuscule. Les journaux se plaignirent de n’avoir plus assez de place pour la mise en page de leurs articles. Les noms propres étaient furieux, affectés de se voir mis à égalité avec les noms communs. L’Eglise en tant qu’institution se voyait reléguée au même niveau que la petite église d’un village perdu de la Lozère et le Président de la France au même niveau qu’un simple responsable d’association. Les élites firent donc pression sur les Majuscules afin qu’elles acceptent de faire des concessions. Après des jours de pourparlers, les Majuscules acceptèrent de partager leurs avantages pécuniers avec leurs camarades minuscules. Les phrases longues, sans virgules, furent associés avec des primes ou heures supplémentaires. Le point-virgule fut encouragé dans les manuels d’écoliers comme les exercices de phrases courtes. Les voyelles ne furent pas oubliées. Elles obtinrent une reclassification de leur point d’indice et chaque voyelle devant être associée avec un accent ou une cédille obtint une prime qui fut calculée au prorata de leur utilisation. Enfin, la proportion du lettrage changea. La minuscule le fut moins qu’avant. Sa différence de hauteur avec la Majuscule diminua. Elle se sentit plus haute et ainsi mieux considérée. Quelques Majuscules se mirent alors en grève pour retrouver leurs droits. Les noms de pays et leurs habitants se mélangèrent avec leurs adjectifs en minuscule. Malheureusement pour eux, ils ne furent point écoutés. Leur mouvement semblait trop minuscule
🐀 toute ressemblance avec l’actualité serait fortuite ! 🤗
Effroyable de réalité ! Lecture très plaisante, surtout en ce contexte, ça donne de l’espoir à tous ceux qui se sentent… minuscules ! Belle journée,
C’était écrit sur l’écran.
« La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules. Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités »
Et Bla…et… bla ! Comme avait dit Antonio, si c’est tout ce qu’ils ont trouvé pour interrompre le direct d’une finale de rugby, pour une édition spéciale, spécialement chiante, alors là, c’est gagné !
Ils avaient encore fait fort, les copains blablateurs de la déforestinformation ! N’importe quoi !
Que de cinémascoop pour si peu.
J’avais pu constater par moi-même la petite mesure des deux gars, les 2 d de mon propre nom. Durand.
Le d minuscule du bout de mon nom s’était réveillé un matin, du mauvais pied, ça l’apprendrait à vouloir tâter de l’antique poésie. Il s’était pris la tête à vouloir devenir une grenouille aussi grosse que le gras de bœuf du D Majuscule. Je l’ai regardé faire. Il a estradé du beau langage diplomasqueur pour entraîner le u, le r, le a et le n dans une manifestation endimanchée. « Sus aux SUPERPROFITS des SOUDOYEURS de SOUBRETTES »….gueulaient ’ils en cadence syndicalme.
Le sort en fut vite cgeté. Le vieux D Majuscule en avait déjà plein la boucle d’ouvrir la route à ce nom tarte pour un mec tarte, incapable de faire du beurre avec ses histoires à la noix, au melon, au concombre, un nanarlphabête, quoi !
Et voilà, rien de bien plus. Le petit d est devenu un grand D à la place du vieux D bientôt décédé.
Antonio a espéré voir la fin du match. Et moi, en signant de mon nom un nouveau chèque pour les impôts, je me suis senti minuscule.
Ahah ! Pas encore une finale mais un Crunch majuscule hier matin qui m’a encore éloigné malheureusement des terrains de jeu de Pascal pour alimenter mes Brèves d’Ovalie qui se sentent bien minuscules à côté de ta créativité, cher JM Durand. Bon dimanche ! 😉
C’était écrit !
La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules !
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
Les minuscules exigent des Majuscules qu’elles soient dénommées lettres de petite taille. Pour elles, minuscule renvoie à une malformation de naissance, objet de moquerie et de dérision qu’elles ne pourraient supporter plus longtemps.
En outre, elle reproche aux Majuscules de truster la une et les gros titres. En conséquence, elles réclament une augmentation.
Et pour bien marquer qu’elles sont loin d’être insignifiantes, elles menacent de devenir microscopiques à un point tel que même le plus puissant télescope aurait du mal à les distinguer.
Au royaume des Majuscules, face à ce péril, La Cour se réunit.
Habitués des grandeurs, les conseillers sont la plupart fort déroutés qu’on puisse brandir à leur encontre l’arme de la petitesse.
Le clan des faucons déclare à grands cris qu’on ne peut pas céder devant les exigences d’une armée de cloportes qui prétend bousculer l’ordre établi.
– Mais que fait la police ? S’emporte un des ultras.
– La police, lui dit un conseiller philosophe, tu sais bien qu’on ne peut pas compter sur elle. Elle manque de caractères.
Le Dauphin soutient la thèse que la minuscule même en grand nombre reste minuscule et que tous les dictionnaires de la création peuvent en témoigner.
Tous les regards se tournent alors vers la Lettrine, monarque des Majuscules.
Après un long moment de réflexion occupé à lustrer ses enluminures, Sa Majesté décide de capituler en prononçant cette sentence pleine de bon sens :
« Nous tous savons bien ici que les minuscules auront le dernier mot. »
Un virulent duel verbal s’établit entre patriciens et plébéiens de notre savante écriture.
Ces deux classes sociales, la majuscule et la minuscule, s’affrontèrent méchamment lors de joutes oratoires qui valurent leur pesant d’or !
Au royaume de la typographie, majuscules et minuscules n’avaient décidément pas le même statut social. En effet, la majuscule était classée « haut de casse » donc haute de classe et la minuscule « bas de casse » par voie de conséquence, basse de classe.
Lors d’un débat littéraire, Majuscule apostropha son adversaire :
– Eh toi, la minus, tu as un sacré caractère ! Pourquoi boudes-tu ?
–
– Je souhaiterais un peu plus de considération et me faire une place honorable dans l’écriture.
– Honorable, rien que cà ! Mais tu viens après moi dans l’ordre typographique !
– Après moi, comment cà ?
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– Bien vois-tu, une majuscule s’écrit toujours en lettres capitales. Les autres lettres minuscules la suivent, c’est la raison pour laquelle je te traite de « minus ». J’ai l’honneur de débuter chaque phrase et c’est très important.
– Il est indéniable que tu es toujours écrite en lettre capitale, personne ne le conteste, mais tu restes seule sur l’autoroute des lettres, alors que je me glisse entre mes copains et copines sans oublier une amie très chère à mon cœur : la ponctuation.
Majuscule accusa le coup et renchérit :
– Ma verticalité dans un texte est le gage de ma supériorité et de mon prestige, alors que toi, tu disparais, accolée à d’autres lettres si bien que finalement, tu sombres dans l’anonymat !
– Afficher un tel orgueil, est déplorable, honteux ! Au contraire, mon horizontalité me hisse au niveau de mes consoeurs et me fait connaître les joies de la fraternité tandis que toi, tu fais cavalier seul !
– Pas le moins du monde, minuscule ! J’ai un rôle majeur car je donne le tempo de l’écriture. En somme, j’endosse le costume de chef d’orchestre en donnant le « LA» !
– Mais voyez-vous çà, elle est complètement mythomane ! Tu n’es qu’une potiche esseulée dont l’histoire s’écrit en capitale alors que ton existence se résume à faire de l’apparat !
– Apparat dis-tu ? Explique un peu, je ne te suis plus.
– Ne fais pas semblant de ne pas comprendre, Majesté Majuscule, ton rôle n’est que décoratif dans les livres d’enluminure. En un mot, tu es à l’écriture ce qu’un pompon est à son bonnet : une fioriture !
Majuscule vexée et à court d’arguments s’éclipsa pour se réfugier dans le lit des des mots afin d’y trouver le calme et la sérénité.
Nos deux adversaires ne s’étaient-elles pas livrées à une comédie en jouant tout simplement avec les apparences, les identités et les caractères !
Ça y est, longtemps que c’était écrit, qu’elle couvait entre les lignes, la guerre est déclarée entre les MAJ et les MIN.
Les deux clans se font face : d’un côté les Grands Lettrés à Droite Toute, à gauche les petits, bourgeois mais socialistes.
Il est vrai que les Grands Lettrés ont énervé et provoqué les plus petits à force d’imposer par orgueil une Majuscule devant chaque mot.
Les petits les ont jugés prétentieux, arrivistes et arrogants, persuadés que c’était pour flatter le Roi, en obtenir des grâces, des titres et des ducats.
Tandis que les Grands qualifiaient les petits de quasiment illettrés, faisant comme si Charlemagne n’avait pas inventé l’École pour Tous, injonction obligatoire à laquelle les enfants du royaume issus des Grands comme des petits, avaient souscrit.
Les deux clans se haïssaient, les MAJ étant tendance Consonnes, les MIN tendance voyelles. Ce sont ces derniers qui ont attaqué les premiers.
Ils se saisirent de l’Alphabet et en supprimèrent toutes les voyelles, les gardant pour eux car plus jolies que les consonnes et prétextant que c’étaient elles qui faisaient chanter les élégantes phrases du François. Narguant l’ennemi, ils lui firent savoir avec mépris qu’ils pouvait bien garder pour lui l’usage du H, du J, du K, du W, du X, de l’Y, du Z et même du Q (et aussi pendant qu’ils y étaient ils pourraient utiliser à loisirs l’usage de l’écriture inclusive parce qu’eux ne s’en serviraient jamais tant elle était stupide et perverse.)
Ils levèrent une armée de bric et de broc, façon Monty Pythons, qui n’en fut pas moins efficace. C’est vrai qu’en plus de leurs heaumes, hallebardes et oriflammes ils avaient récupéré 2 ou 3 canons Caesar abandonnés par le prénommé quand il retourna à Rome.
La bataille fut un sacré MIN / MAJ.
A la guerre comme à la guerre, sus à l’ennemi et pour une fois grâce à l’opiniâtreté de son petit chef kaki, ce fut le plus faible qui l’emporta, sans haine et sans violence.
Pour assurer la pérennité de leur victoire il lancèrent une cagnotte afin d’obtenir de MINcrosoft la suppression définitive de la touche MAJ sur les ordinateurs.
C’était écrit !
La guerre est déclarée entre une minuscule et une Majuscule ! Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités.
– C’est toi qui as commencé, s’énerve le F. N’est-ce pas toi qui as demandé à Correcteur de m’effacer pour prendre ma place ?
– C’est pas parce que tu te la pètes à vouloir être plus grande que moi que tu as tous les droits. Si j’existe, c’est bien la preuve que je suis utile ! s’écrie petit f.
– Ouais, mais nous les majuscules sommes toujours en début de phrase, ça en jette. Tandis que vous les minus, on ne vous remarque même pas, nananère, rétorque F.
– Pauvre prétentieuse ! s’émeut la minuscule. Au cas où ça t’aurait échappé, le scripteur doit respecter les lois de l’orthographe et de la typographie.
– Les lois, les lois ! Qui les respecte de nos jours, tes lois ? Tu me fais marrer et je me mets là où je veux, là où je suis réglementaire et là, j’y suis bien davantage que toi, ironise F.
– Et moi, je défends mon territoire qui est aussi important que le tien, murmure la minuscule un tantinet effrayée par cette diatribe.
– Je te signale, qu’avant ta torpille, j’avais parfaitement ma place au milieu de cette phrase et je compte bien la reprendre, à coup de missiles s’il le faut. Ton offensive, ces échauffourées, ces affrontements, n’ont pas lieu d’être. Dégage !
– Ah, ah ! T’as même pas remarqué que je suis partout dans ton si riche vocabulaire, se gondole f. qui a repris du courage pour affronter cette mégère.
– Tu veux toujours avoir le dernier mot, toi ! hurle F. Tu peux remballer ton artillerie, car ici, je suis sur mes terres depuis belle lurette.
– Désolé de te contredire, mais je vais m’installer définitivement sur cette page. Elle a consulté l’état-major et c’est bien moi qui suis légitime ici quand elle écrit : hier soir, j’ai regardé un film français.
– Pffff… Si elle aussi se met à respecter tous les articles de loi, on n’est pas sorties de l’auberge, pleurniche F en haussant son épaule. Ciao, je rentre à la casse !
– T’as l’air fin maintenant avec tes deux barres qui se touchent. On dirait un A pas fini, se trémousse la minuscule toute contente d’avoir gagné la guerre.
La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules !
Chaque belligérante rejette sur l’autre l’ouverture des hostilités. Chaque camp s’est préparé. On fourbit les armes. Ce sera une guerre totale. D’autant plus totale que l’on ne sait plus pourquoi on a enterré le calumet de la paix et déterré la hache de guerre. Sur quoi négocierait-on sans base de négociation ?
Cela faisait des décennies que cela couvait. Et voilà, cette fois-ci, c’est parti.
Chez les minuscules, comme chez les Majuscules, toutes les lettres sont égales, mais certaines sont plus égales que d’autres. Et si dans le camp des minuscules ce sont les voyelles qui ont pris le pouvoir et qui mènent les opérations, dans le camp des Majuscules, c’est le contraire. Sauf qu’il y a beaucoup plus de consonnes que de voyelles, autant dire qu’il y a davantage de chefs que d’indiens chez les Majuscules.
Or donc, la guerre a commencé sur le site de la tour de Babel, où la compréhension était censée régner. Symbole fort s’il en est…
Heureusement (ou malheureusement) cette guerre a fait long feu. Après une gabegie sans nom dans laquelle les Majuscules passèrent davantage de temps à tenter de trouver une solution à leurs problèmes internes qu’à affronter leurs ennemies, les minuscules emportèrent largement toutes les batailles et finirent par la gagner, cette fichue guerre.
Le traité de paix fut rédigé par les voyelles minuscules victorieuses et qui avaient définitivement pris le pouvoir chez les minuscules. Il fut placardé sur tous les murs de la tour :
«.e.a.e à .e..i.a.io. .e .ou. :
.ou. a.on. .a..é .a .ue..e !
i. e.. o..i.a.oi.e .e .é.o.e. .e. a..e..
.e .i..a.e e. .a .io.e..e .o.. i..e..i.es.
à .o. e..e..eu., .a.u. ! »
Et c’est là que les ennuis commencèrent vraiment…
Bravo pour la chute ! Texte très bien écrit avec voyelle, consonne, majuscule et minuscule, comme quoi l’harmonie est aussi une autre issue possible ;). Bonne journée,
🐻 ATTENTION ÉCOLE
Le panneau triangulaire historié, deux enfants.
En salle de classe on fait le contraire, on apprend l’écriture avant la lecture. Tout égyptien comprenait les hiéroglyphes, pour nous c’est de l’hébreu, glorifiant pharaon, de la publicité, en somme ! Cette nuit on va éteindre le néon, supprimer la pollution sonore et des gaz d’échappement, bâtir des villes à la campagne. Mais avez-vous lu les petites lettres en bas du contrat ? Les majuscules, effet d’annonce, et ces pattes de fourmis qu’il faut des loupes on y renonce !
À la gare centrale, les panneaux d’affichage déroulent les horaires qui défilent à toute vitesse, retard, arrivées, voies. La grosse horloge, placide, a gardé la grande et la petite aiguille et même la trotteuse ; acte réflexe, regarder, d’un côté ça toquante. Mi,si,do,fa, musique est voix mélodieuse. Où est la fumée sous la verrière, la suie sur laquelle on essaie un message, mon cœur avec deux flèches, et les traces blanches qui se croisent dans le ciel ?
🐻 Luron’Ours
Un conflit de génération
La guerre est déclarée entre les minuscules et les Majuscules
Chaque belligérante rejette sur l’autre, l’ouverture des hostilités…
Chacune y a pourtant sa place
La majuscule dans l’ouverture du bal
Les minuscules en petits rats de l’opéra
Admirons les lettrines médiévales
Le A tour Eiffel, le O admiratif, le T bras ouverts
Encourageons la course des Carolines
Leur m galbé, leurs j musclées
La MERE en nom propre
Les filles en nom commun
Les majuscules justifient les points
Les minuscules légitiment les virgules
BI1TO + 2 M ou de m
2m1 Yora + k des SMS
…
🐀 DES GRANDS ET DES petits
Tous ce qui est petit est gentil !
-Oui mais tout ce qui est grand est charmant dit le D en arrondissant majestueusement son ventre. Vous, les avortons prenez toute la place. Nous les Majuscules nous signalons l’importance d’un début de phrase ou celle du genre, par déférence on écrit Madame Monsieur…
– Ça vous fait une belle jambe car si nous ne suivions pas avec »adame-onsieur » quel intérêt aurait votre M ?
– Peut être mais Monsieur le Prince tout de même… Ça en jette…
-ça en jette… ça en jette rien du tout, qu’un grand P puant d’importance et que nous, les minuscules, on rince.
Trop de divergence qu’en disent les italiques ?
– Alors là, si tu mets les syndicats sur le coup on va en roter…🐀