617e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat
Racontez ce rêve durant lequel vous avez été plus ou moins malhonnête.
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Racontez ce rêve durant lequel vous avez été plus ou moins malhonnête.
– Eh petite souris où m’amènes-tu par-là ?
– Viens voir monsieur, c’est là sa cachette, au gros vilain chat. Il est en train de dormir.
Chut, avec tes grosses godasses tu fais un bruit énorme !
– Eh petite souris tu es super énervée aujourd’hui.
– Regarde fit-elle. Toutes ces pièces d’or. Avec ton aide je vais les lui voler à ce chat méchant, qui l’autre jour a avalé crues trois de nos consoeurs.
– Ah consoeur, quel beau mot, tu es intelligente toi.
– Arrête de te moquer. Dépêche-toi. Avant que le chat se réveille, commence à remplir tes poches de cet or.
– Je ne suis pas un voleur moi.
Je suis uniquement un pilote d’avion, je vole oui, mais dans les airs et je ne vole pas autrui de son bien.
La souris ne paraissait pas contente. – Allez dit-elle, arrête tes simagrées, cesse de faire le puritain, remplis tes poches et tais-toi !
– Oh comme tu es devenue autoritaire.
– Allez il le faut, c’est un ordre, ça va servir de leçon à ce mauvais chat. Prenons le maximum et fuyons d’ici.
Et voilà comment dans ce rêve que j’ai fait l’autre jour, avec cette souris avec des yeux verts et aussi blanche que la neige – elle est également « ma colocataire » dans le deux pièces où j’habite à Paris 7ème arrondissement -, nous avons dévalisé ce chat.
Dans la vie réelle, je vous le confirme je n’ai jamais dévalisé personne. C’est à cause d’elle, cette satanée souris que j’ai fait ça.
Eh eh ne le croyez pas ! Monsieur est un gros menteur !.
Moi la petite souris, je le dis et je le répète : ce que nous avons fait en cerf-volant ce sale chat ce n’était pas dans un rêve : c’était bien la réalité.
Quoi quoi dit l’homme à la petite souris – regarde le journal télévisé. Ce que nous avons fait cette nuit le journaliste en parle. En plus ils ont nos photos.
… Mister chat a porté plainte … les caméras de la maison ont tout filmé … un homme corpulent et une souris blanche sont activement recherchés …
Mince se dit l’homme, en regardant méchamment la souris, assise tranquillement dans un petit sofa en train de fumer une gitane, avec un verre de whisky à la main – ce n’était pas un rêve.
– Ben non l’ami.
Certainement les flics vont bientôt nous cueillir. Tout n’est pas perdu.
J’ai une « solution ».
Toi tu ne passes pas inaperçu. Lorsque les keufs vont débouler dans l’appart., ils verront forcément ton gros bide et ta bouille hideuse et ils vont te conduire droit au poste.
Moi vu la taille que j’ai, je peux facilement m’enfuir.
Avec cette baguette magique héritée de ma grand-mère je peux te transformer très vite en petite bestiole. Comme ça on se barre d’ici.
– Cette idée à la gomme elle est loufoque. Moi je reste ici.
S’ils viennent j’affronte les flics à main nue.
– Ce que tu peux être marrant.
Voilà je sors ma baguette magique … Dans quelque secondes tu vas devenir un gros éléphanteau ….
– Non non cria l’homme …
cru
617 – Racontez ce rêve pendant lequel vous avez été plus ou moins malhonnête.
Dans l’après-midi du 11 décembre, entre le commissariat et la banque, un fil avait été tendu. Des étoiles brillèrent au-dessus de la rue, pour la venue du Père Noël. C’était bien trop tôt, pour annoncer la fin de l’année, plus tôt que d’habitude, cela me parut bizarre. Mais je n’allais pas m’indigner contre des enluminures annonçant des réjouissances. Ces décorations pourraient me servir.
« Heureusement, un grand acteur, spécialiste des cambriolages m’avait mis au parfum pour ce nouveau coup que j’attendais depuis deux ans. »
– Qu’est-ce qui te prend, tu parles tout seul maintenant ?
Le monstre sacré était derrière moi. Je ne l’avais pas vu. Pour cause, je lui tournais le dos. Il est arrivé sans bruit. Le vent avait couvert ses pas.
– Qu’est-ce que tu fais sur le toit du commissariat ? répondis-je sèchement.
– La même chose que toi Paulo. Je t’ai suivi. Tu ne te souviens pas. On s’était donné rendez-vous.
– Tu devais m’attendre dans la banque.
– Depuis quand tu me donnes des ordres ?
– C’est ce qui était convenu.
– Allez roule ma poule, dépêche-toi, dit-il, en montrant le fil.
– Je ne me suis pas suffisamment entraîné.
– Enlève tes lunettes, tu t’en fais un balancier.
– Mais je ne vois plus rien sans mes lunettes.
– T’inquiète, ce sont des Ray Ban, tu ne risques rien.
Effectivement, la star n’avait rien perdu de sa vista. Sur le fil, je me rendis sans difficultés sur le toit de la banque. Alors ! Quelque chose d’extraordinaire se produisit. J’entendis des cliquetis et des voix étouffées. Je chaussai vite mes jumelles spéciales ténèbres. Une quinzaine de flics en armes, casqués jusqu’aux épaules me tenaient en joue.
– Grouille-toi, dit mon assistant, j’ai pris du renfort pour ouvrir les coffres.
– Ca va diminuer notre part, je ne partagerais pas.
Ils avaient tout prévu, même les chaussons anti-alarme, pour descendre à pas feutrés, jusqu’à la salle des coffres. J’étais très concentré sur ce moment féérique. Le commissaire nous reçut à bras ouverts.
– Vous en avez mis du temps, dit-il. Buvez votre thé et on y va.
– C’est lui, répondit mon collègue, en me montrant du doigt, il a pris des succédanés de Ray Ban.
– Quel mouchard ! Je t’en foutrais des succédanés.
Le grand chef fit une moue de réprobation.
– Allons, calmez- vous, dit-il, le travail nous attend.
J’étais quand même étonné que le commissaire soit là, à nous recevoir. Je me suis douté d’un coup fourré. Il me confisqua mes Ray Ban. C’était louche. Il les fixa sur son nez. Il me tapa sur le bras.
– Monsieur Paulo, dit l’infirmière, réveillez-vous, vous avez une prise de sang.
– Ah oui, c’est vrai, je ne m’en souvenais plus. Vous avez eu votre part ?
– Plait-il ? Allez, arrêtez de faire l’enfant, dit-elle.
Racontez ce rêve durant lequel vous avez été plus ou moins malhonnête.
C’est un type malhonnête qui rêve. Eh oui ! Les les tricheurs, les indélicats, les escrocs, ils rêvent aussi. Et celui-ci , il rêve qu’il devient honnête, enfin… presque, un type bien quoi !
Par une nuit profonde donc il fait un songe étrange.
Il marche dans la rue, sur le trottoir, dans l’attente d’un mauvais coup, lorsqu’il voit venir en sens inverse une vielle dame, peinant à transporter ses courses, encombrée de surcroît d’une canne. Elle s’approche de lui, péniblement. Alors qu’ils sont sur le pont de se croiser, il hâte le pas vers elle , l’accoste et lui dit d’une voix amicale :
« Madame, donnez-moi votre panier, il bien trop lourd, je vais vous aider ».
Il prend la panier rempli de provisions.
Surprise, la vieille dame le regarde, interloquée, dubitative, ne sachant si c’est du lard ou du cochon ni sur quel pied danser, elle qui a de la peine à marcher…
Arrivés au domicile, le type malhonnête pose le panier de courses dur l’évier, salue la dame et s’en va. Elle l’interpelle :
« Monsieur, attendez ! Tenez, voici pour vous, vous avez été si aimable et de nos jours, c’est si rare ! » Et elle lui glisse dans la main une petite récompense en espèces.
De retour chez lui, le type malhonnête sort une boîte en fer d’un tiroir, y dépose la petite obole gagnée pour service rendu. Il constate alors que si son magot a augmenté, cette fois-ci c’est par une bonne action…
Il se réveille, court chercher la boîte en fer, l’ouvre, elle est vide !
Serait-il devenu un brave homme en rêve ?
Il retourne se coucher ; la nuit porte conseil…
Malhonnête moi ? Oh, vous exagérez …
C’est juste qu’ayant découvert mes étranges pouvoirs, j’ai eu envie de les utiliser. En outre, mes rêves sont toujours insipides, sans intérêt ; c’est pourquoi l’idée de m’introduire en toute illégalité dans ceux des autres me tenta.Et je le fis…Puisque je peux me brancher télépathiquement sur les personnes qui me sont proches, je réussis sans trop de peine à pénétrer par effraction dans leurs rêves.
Tout d’abord, je me contentai de déambuler dans des univers parfois baroques, parfois absurdes. C’était les plus courants, mais je découvris que certains rêves étaient très proches de la réalité éveillée et ceux-ci m’intéressèrent particulièrement. Ainsi, je me retrouvai une nuit dans un rêve de mon amie L. ; nous buvions un thé en papotant. A un moment, j’évoquai un roman que je désirais lire depuis longtemps et, à ma grande surprise, elle s’exclama : « Je l’ai ! ». Elle alla aussitôt me le chercher dans sa bibliothèque et me le tendit avec un grand sourire. Il faut savoir que L. déteste prêter ses livres et si elle n’avait pas été en train de rêver, jamais elle ne m’aurait dit qu’elle possédait celui-là. Dès que je le pus, je me retirai du rêve sur la pointe des pieds. Je tenais bel et bien le roman, que j’ai enfin pu lire et, depuis, je l’ai gardé ! L. ne m’en a jamais parlé, mais peut-être ne s’est-elle pas encore aperçu de sa disparition.
Cette première expérience me donna à réfléchir et je décidai de ne plus seulement visiter les rêves, mais d’y prendre une part active, selon mes intérêts personnels. Il m’a fallu un peu d’entrainement, certes, mais à présent, cela fonctionne très bien. A présent, quand je pénètre dans un rêve, c’est dans un but bien défini et, en général, je parviens à mes fins.
C’est ainsi que j’ai convaincu mon copain G. de me donner son vélo électrique, dont il ne se servait plus, au lieu de le proposer à la vente sur le Bon Coin, comme il en avait l’intention. J’ai persuadé mes filles de partir en vacances avec moi, sans leurs compagnons respectifs. J’ai transformé les rêves de mon ex-mari en cauchemars, ça lui apprendra ! Finalement, c’est assez grisant !
Mais depuis quelques temps, je me méfie. Et si quelqu’un, doté des mêmes pouvoirs que moi, pénétrait dans mes rêves sans que je m’en aperçoive ? Et si, à mon tour, j’étais manipulée ?
D’ailleurs, pourquoi je vous raconte tout ça ? Là, j’ai vraiment peur, je crois que je suis en train de rêver !
617/Racontez ce rêve durant lequel vous avez été plus ou moins malhonnête.
J’avais l’estomac dans les talons et pas le moindre kopeck dans mon portefeuille. J’avais l’impression que j’aurais pu avaler la mer et les poissons mais j’étais place des Vosges à Paris alors…
Après quelques hésitations, entre les quatre fontaines identiques je choisis la plus proche,m’assis et bus tout mon saoul.Près de moi était assise une vieille dame ; elle avait posé son sac ouvert près d’elle et sans le vouloir je vis un billet de 2O E posé là sur le dessus. J’étais tellement affamé que je le pris et courus m’acheter un sandwich jambon beurre. En monnaie on me rendit un billet de 10 E.
Tout en me rassasiant je repris ma place sur la margelle près de la vieille dame. Subrepticement je posai le billet de 10 E dans son sac et très respectueusement je lui conseillai de le fermer car on pourrait la voler.
Elle me remercia, me félicita de mon honnêteté et me promit de suivre mon conseil.
Soudain, pris d’une quinte de toux, je me levai, allumai la lampe posée sur la table de nuit, mis mes lunettes, près desquelles il y avait un billet de 10E que je rangeai dans mon portefeuille…
Racontez ce rêve durant lequel vous avez été plus ou moins malhonnête.
J’ai vu le jour dans une famille protestante rigoriste, austère et peu portée, vous vous en doutez, sur la gaudriole.
Des principes d’éducation stricts – droiture, honnêteté, rectitude morale – nous étaient inculqués avec force châtiments : sourcils froncés, index secoué, regards attristés, soupirs affligés de la part de Maman ; brocolis à l’eau, douche à l’eau glacée, table de multiplication de 7 à l’envers, oreilles tirées de la part de Papa.
Le choix des études puis de la profession obéissait à des règles intangibles. On embrassait la fonction de pasteur luthérien de fils aîné en fils aîné, d’huissier de justice de fils cadet en fils cadet et de fonctionnaire de police de benjamin en benjamin.
Je me dirigeais donc vers cette dernière en raison de mon dossard n° 3 et pris à cœur de mettre en application tous les beaux principes qui avaient régi mon éducation.
Intrépide et consciencieux capitaine de police, je restais insensible aux tentatives de corruption, impassible face aux menaces du milieu et indifférent aux allusions de ma hiérarchie m’invitant à fermer les yeux, rester bouche cousue, me boucher le nez et les oreilles.
Et j’enquêtais, j’interpellais, j’interrogeais avec rigueur et intégrité les morues de la rue Saint-Denis et leurs maquereaux, les gros requins. Tous restaient muets comme des carpes et glissants comme des anguilles
J’étais heureux comme un poisson dans l’eau. Sûr de la qualité de mon travail et conscient de mes résultats, j’étais sûr d’obtenir l’avancement tant espéré et le grade de commandant.
Hélas mes mérites ne furent pas reconnus. Peut-être en raison de mon caractère rigoriste, psychorigide diront certains. J’en fus très déçu et en conçus une grande amertume dont je pensais ne jamais pouvoir me remettre..
La nuit même, je fis un rêve étrange et pénétrant que je refis maintes fois. Je traversais une rue, qui n’étais jamais ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, en dehors des clous alors que je petit bonhomme était rouge.
Ce fut la première infraction que je commis. J’en tirais un énorme bien-être, un peu comme ces petits-enfants qui rêvent qu’ils sont sur le pot et font pipi dans leur lit.
Ce jour-là, ou plus exactement cette nuit-là, fut un bouleversement. La transgression de l’interdit, le franchissement de l’illégalité décidèrent de ma nouvelle vocation : flic le jour, cambrioleur la nuit.
Détail cocasse et savoureux, je fus parfois conduit à enquêter sur mes propres méfaits.
Par chance, le protestantisme nous dispensant de la confession, personne jamais ne connut mes nouvelles activités
J’aime bien votre texte Françoise ; de jolies pointes d’humour
Je suis obnubilé par ma mort, alors souvent revient ce même rêve, sans crainte car je me suis toujours réveillé à temps.
Je rêve que je suis mort, tout seul, comme j’ai vécu.
Mon docteur auquel je demandais « pourquoi ça ? » m’a tendu ses deux poings et m’a dit « celui-ci ou celui-là ? » Sachant que de deux maux il faut choisir le moindre, j’ai opté pour le plus rapide, celui qui vous tue direct plutôt que celui qui vous laisse vivant mais gaga.
Je pense à cet homme que l’on a retrouvé mort dans son fauteuil depuis 5 ans, les guirlandes de son sapin clignotaient toujours (les enquêteurs ont constaté avec satisfaction qu’elles n’avaient pas été fabriquées en Chine.)
Alors, je me vois me lever tout droit mais tout à fait mort, bien obligé puisqu’aucun de mes voisins ne me fréquente ni ne s’inquiète de moi vu que je suis un malotru. Bien fait pour toi ils pensent, bon débarras.
Je me débrouille tout seul, je préfère, c’est plus sûr. Je me vois allongé dans mon cercueil que j’ai fait capitonner de satin rose pour le chic et le confort. Même virtuel, il fleure bon le sapin.
Maintenant, je vais logiquement passer au four, c’est inscrit dans mes dernières volontés. C’est chaud et agréable. Encore un peu et le fumet du rôti me donnerait de l’appétit.
Après avoir été en sueur, me voici en cendres. Je sors de mon enfer imaginaire et m’envole par la fenêtre.
Je pars en fumée, j’ai foutu le feu à l’immeuble.
Je n’y suis pour rien : un simple rêve, je vous dis.
SANS CHICHIS !
Racontez ce rêve durant lequel vous avez été plus ou moins malhonnête.
Je me demandais ce qui pourrait m’aider en cet instant précis lorsque j’appris que mes congés étaient annulés ! Zut ! J’avais trimé pendant des mois, je ne traînais jamais la patte et là paf ! On me demandait d’enchaîner sans m’arrêter, sans respirer. Aucune reconnaissance, aucune compassion, je saisissais avec effroi qu’aucune discussion n’était possible. J’éprouvais un malaise palpable qui me plongeait dans une solitude douloureuse. J’éprouvais d’abord de la gêne, puis de la honte et enfin un immense sentiment de victoire en tricotant mon énorme mensonge! Je leur expliquai avec moults détails que je devais impérativement me rendre au chevet d’un parent malade et que je ne pourrai donc pas me passer de ce précieux congés. J’eus même peur que cela me porte la poisse et je m’empressai d’aller quérir de ces nouvelles après cet entretien malaisant qui m’avait quelques minutes plus tôt plongé dans un abîme de tristesse, d’injustice et de dépit.
Je sortis de cet entretien troublant, triomphant mais modeste et me torturais encore les méninges une fois sur le trottoir. Je revins troublé jusqu’à ma voiture et une fois assis au volant pris conscience que ce malade méritant que je me rende à son chevet c’était moi. Oui, ce serait moi si je passais à côté du soin le plus élémentaire et le respect que je me devais. Je ne l’étais pas encore et ne comptais pas le devenir ce malade qui ne l’était pas encore. Et cet abus de pouvoir me fit le cadeau de me retrouver sans aucune culpabilité face à mon mensonge certes malhonnête mais salvateur !
Plus ou moins ? Faudrait savoir.
Moi, j’ai du mal avec les approximations.
Hier, Madame, je vous ai raconté que j’avais rêvé de vous et vous l’avez cru.
Ça vous a rempli de bonheur.
J’appelle ça une bonne action et on pouvait en rester là.
Mais cette nuit j’ai encore rêvé de vous. Et vous le croyez…
Vous commencez à me déranger.
Vous vous imposez dans mes rêves et vous m’empêchez de faire d’autres rencontres la nuit.
Vous rendez-vous compte de votre sans-gêne ?
A force de croire tout ce que je vous dis, votre candeur hante mes nuits.
Vous plombez mes rêves.
Faut pas croire Madame, tout ce que l’on vous raconte.
Vous savez, les rêves… les rêves… on en fait un peu ce que l’on en veut
Elle en a rêvé
Si longtemps
De la voler
La machine à remonter le temps !
Mais le hic
Où la trouver ?
Et comment ?
Payer des indics ?
A qui se fier ?
Elle a oui dire
Qu’elle est bien gardée
Dans un local blindé
Mais aussi qu’il est soumis
A un code très très très secret
Et qu’il n’y a que quelques sbires
Qui en ont connaissance
Pas de chance !
Elle en rêve encore aujourd’hui
Pour échapper à sa chienne de vie
Retourner en enfance
Quand tous les espoirs étaient permis
Que le soleil brillait à l’infini
Et qu’elle n’avait pas peur de la nuit
Alors que faire
Sinon continuer à rêver
Qu’un Arsène Lupin
Puisse changer son destin
Et que ce gentleman cambrioleur
Brise à tout jamais ses malheurs.
Très joli Catherine. J’aime beaucoup
Je suis un auteur célèbre en mal d’inspiration. Je sèche devant la page blanche. Alors je fais paraître une petite annonce dans une revue littéraire. Je propose d’écrire les mémoires d’une personne qui aurait un lourd secret. Je suis bientôt contacté par Georges, un homme âgé qui veut laisser une trace avant de mourir. Il est très malade. Son abord est glaçant mais cordiale. Il n’oublie pas les manières civilisées dans sa maison perdue au fond de la campagne. Ses cheveux blancs lui donnent de la prestance. Il avait dû être bel homme. Je place un magnétophone miniature devant lui et je lui demande de se raconter. Au fur et à mesure de sa narration je me retrouve comme envouté par le personnage qu’il décrit ou plutôt par le couple maudit qu’il forme avec Lucie, l’amour de sa vie. Il a un jour défendu contre les deux caïds de l’école cette gamine introvertie qui voyait défiler les hommes sous les jupes de sa mère. Avec lui elle se sentait bien. Une adolescence plus tard, ils se détendent tous les deux sur la plage des vacances. Arès avoir partagé les jeux de deux inconnus qui les ont abordés sur cette plage, elle est violée par le plus âgé d’entre eux. Elle se défend et tue son agresseur. Quant à Georges, il jouait dans les vagues avec le copain du premier. Lorsqu’il découvre le cadavre du violeur il poursuit le copain qui s’enfuie et le noie pour l’empêcher de dénoncer son amoureuse. Les yeux de la fille rousse aux taches de rousseur se troublent. C’est alors qu’ils font l’amour pour la première fois, à proximités des cadavres. Le mécanisme érotique et pervers poursuit alors les jeunes amants. Lucie se fait allumeuse pour susciter le désir d’un homme sur la piste de danse d’un village ou dans la villa d’un photographe excentrique. Si l’homme la force alors qu’elle le repousse Georges intervient pour le tuer à coups de ciseaux. Ensuite leur rituel commence. Ils font l’amour comme des forcenés, leur libido galvanisée par leurs actes et les circonstances. Lorsque je rentre chez moi le soir, la tête emplie de ces horreurs, je retranscris les paroles qui giclent à nouveau depuis le haut parleur de mon magnétophone comme une encre sanglante sur la page de mon ordinateur. Je me glisse dans la peau du personnage. Ca me glace et me grise à la fois. Lorsque je me réveille, quelques petites heures plus tard, je me rends compte que j’avais rêvé ma célébrité. Je m’étais fait passé auprès de Georges Guy pour Gilles Grangié alors que je n’étais qu’Alain Granger, un modeste écrivain en mal d’éditeur. Quelques épisodes plus tard d’une ballade à travers la France et de crime en duo de ces amants pervers, je laisse mon Georges toujours prolixe en chaudes étreintes et anecdotes sanguinolentes pour regagner mon foyer. Je brule de répandre mon ressenti. Après avoir posé mes mots à son récit je m’endors sur les touches de mon clavier. Lorsque je me réveille je me rends compte que je me suis endormi sur un épisode de la nouvelle série de Arte : « Les papillons noirs ».
Je me vêts de ce petit tailleur idéal pour mon entretien d’embauche. Je me regarde dans la glace et, stupéfaction, je suis en robe bain de soleil. Je tourne, je m’agite.
Je me maquille légèrement, puis ma tendre moitié, devant son café dans lequel il trempe son toast beurré, me demande où je compte me rendre peinturlurée de la sorte.
Je tourne, je m’agite.
Je me regarde dans la glace, je ressemble à un clown avec ce rouge à lèvres qui déborde et ce kholl qui me fait des yeux de panda.
Je tourne, je m’agite.
Ma voiture refuse de démarrer et les minutes de ma montre s’affolent tels de derviches tourneurs.
Je tourne, je m’agite.
Je suis devant le recruteur à qui j’affirme être trilingue et être titulaire d’un DEA en comptabilité.
Je tourne, je m’agite.
Je me retrouve devant un Japonais à qui je dois faire signer le contrat du siècle. Constatant que je ne parle un mot de sa langue, il poursuit la conversation en anglais. Et moi de lui répondre Yes quand il faut dire No, et inversement.
Je tourne, je m’agite.
Lorsque l’expert-comptable vient pour clôturer les comptes, je suis incapable de comprendre son jargon : CE, BDE, DDAS…
Je tourne, je m’agite.
J’entends la voix de mon mari et je me réveille en sursaut et en nage dans mon lit.
Il est 2 h 22 et je me demande ce qui m’a pris de faire un tel cauchemar alors que je suis à la retraite depuis 12 ans !
🐻 BERCEUSE PATAPHYSIQUE
Les premières notes avaient fait un bide. La chanson cotonnait sur les ailes d’un hibou calamiteux. On avait couché le petit ange dans un lit cage couvert de gaze, il serrait les poings, vocalisait à s’étouffer. La papavérine à dose infime, issue du compte-goutte par le caoutchouc pressé d’un coup doux, humectait la lèvre, prestement recrachée. Papa n’aurait pas aimé ! Bébé s’assoupit, s’agite. Tel un pétauriste, il déploie son patagium, écureuil pour un sot dans l’inconnu, vole, vole… Il ouvre le placard, en sort tout ce qu’il peut, pêle-mêle. Il farfouille, patouille, patatrac… Où ça est-il passé ? Ça ne peut être lui, si sage bien langer, patati, patata ! Ah, layette, je te plumerai.🐻 Luron’Ours
Dans le journal on demandait un ou une interprète, pour traduire la conférence donnée par un savant croate.
Je me présentais pour la mission, je ne parlais pas cette langue mais avais besoin d’argent.
J’entre dans un amphi. bondé, m’installe près du conférencier, un petit bonhomme très vieux avec une grande barbe. Il s’adresse à moi, sûrement pour me dire bonjour, je lui fais un grand sourire.
Il commence, en parlant très vite avec de grands gestes. Je traduis:
Mes cher amis bonjour, je vais vous parler aujourd’hui des effets de la bombe atomique sur la pédérastie chez les hannetons….
Des rires dans l’assistance, quelques hum, hum, de réprobation.
Le Croate parait étonné, je continue, imperturbable:
Ce phénomène a été observé il y a quelques années par mon maître et confrère ….
Je suis ravie de ma prestation, si bien que lorsqu’il se lève, son exposé terminé, je me lève aussi pour recevoir les applaudissements.
Je suis alors en smoking et l’on me remet l’Oscar de la meilleure interprète de l’année.
Le savant me serre dans ses bras, très ému, je l’embrasse chaleureusement, puis m’enfuie avec mon trophée.
Me voilà à présent en survêtement, courant vers chez moi. Des sirènes de police se font entendre, j’accélère et m’engouffre dans un tunnel très noir et très long.
Mon réveil sonne sûrement depuis un moment, car il est à l’origine des sirènes que je croyais entendre.
Quel rêve… Nadine vous nous avez transportés 🐀
ENVOLÉ OU VOLÉ
Avant de me mettre au lit j’avais couché sur le papier quelques idées…
Oh ! Des pas grand-choses, petits pense-bêtes qui allaient faciliter mon écrit du samedi.
La nuit, par la fenêtre un coup de vent malin les a envoyés chez quelqu’un ! Mais qui ?
N’ayant plus d’idées je vais surveiller parmi les textes qui me les a chapardés ! 🐀
Enfant, j’étais une sale gosse. Ne pas correspondre aux critères en vigueur de la jolie petite fille sage et proprette m’obligeait à endurer les remarques et punitions de ma mère.
Afin de rendre le tableau encore moins attractif, je portais des lunettes qui me défiguraient.
Mon rêve était d’être libre de vivre des aventures passionnantes comme Claude, l’héroïne du Club des Cinq. Mes aventures quotidiennes se limitaient à m’ébattre dans le Bois de Vincennes, en face du domicile familial, à échafauder des bobards sans aucune raison objective et, à l’occasion, à chaparder des friandises dans les placards accessibles.
Bref, j’avais tout faux et étais tiraillée entre le vice et la vertu.
En revanche, la nuit, tout était permis… ou presque.
J’ai le souvenir d’un rêve dans lequel je tabassais ma mère avec délectation et avec une telle générosité que quelque témoin finissait par intervenir en me disant d’arrêter avant de la tuer !
La malhonnêteté, je ne m’en souviens pas en rêve. Des excès oui, des plaisirs assurément.
Ah si, quand même, dans le travail, où une grande latitude d’organisation, me permettait de prendre des libertés en transformant des démarches professionnelles en activités personnelles, de ne pas m’en venter, puis d’éprouver dans mes rêves un sentiment de crainte d’être démasqué dans ce vol de temps rémunéré.
D’ailleurs, dans les rêves à caractère professionnel, le côté répréhensible concernait surtout le manque d’efficacité, de rendement, d’utilité de mon poste et la crainte de me voir annoncer que ce dernier serait supprimé. La peur du chômage s’immisce dans mes nuits bien trop fréquemment.
Le travail est si prégnant, si indispensable à l’indépendance économique auquel chacun aspire qu’il envahit la vie et les rêves. C’est lui, le malhonnête qui, des années après la cessation d’activité professionnelle, continue de nous poursuivre inexorablement.
Trala la la
Ce rêve bleu
C’est un nouveau monde en couleur
Où personne ne nous dit
C’est interdit
De croire encore au bonheur ( non, non je ne me suis pas trompée de consigne ! Attendez la suite)
Je fredonnais ce refrain du film de Disney « Aladin » que je venais de regarder avec ma voisine de cinq ans. Nous avions auparavant regardé le film des Schtroumpf. Visionner ces longs métrages animés, était une bouée de sauvetage pour moi. Je venais d’être remerciée de mes bons et loyaux service par ce gredin ventripotent, cette charogne sans vergogne de Mônsieur Pesetas. Certes je n’avais pas obtenu la signature du contrat qui aurait dû lui remplir les poches pour plusieurs hivers. J’avais agi avec ma bonne foi et démontrer les risques d’implanter cet hôtel ultra chic près de la station de ski. Une étude passée sous silence par mon patron démontrait que le sol n’était pas fiable. D’ici dix ans, de forts risques d’effondrement étaient à prévoir compte tenu de la fonte de la neige pour cause de réchauffement climatique. Par conséquent un renforcement des fondations était recommandé, toujours selon ce rapport, ce qui bien sûr augmentait considérablement le coût du projet.
Autant dire que j’avais du bleu plein la tête lorsque je l’ai posée sur mon oreiller.
Très vite de me suis retrouvée dans un monde entièrement bleu. Tout ce qui vivait était bleu. Les maisons, les voitures, tout vous dis-je. Jusqu’à la nourriture que les gens avalaient. Tout ce bleu rendait la vie si triste. Ni rire ni folie. Tout se confondait dans ce décor monochrome, le ciel, la mer et même les rêves.
C’est alors que j’aperçus Pesetas à la terrasse à boire un café bleu. Sans doute poussée par ma jumelle maléfique, je lui fis miroiter une manne financière à faire pâlir Harpagon et Picsou réunis. Je lui indiquai une recette arc-en-ciel, un savant mélange de produit vaisselle, de curaçao, de Get 27 sensé apportait joie et mettre de la couleur dans ce monde bleu. Je lui proposais de tester la mixture moyennant une somme substantielle. Il passa effectivement par toutes les couleurs de l’arc en ciel, vert de rage, rouge de colère, gris de douleurs gastriques, blanc comme un linge de nausées, riant jaune pour un foie en souffrance, noir dans ses intentions à mon égard. Pour sûr le canon de son fusil à deux coups ne me promettait pas une vie en rose, je m’enfui ne sachant où aller, car si tout était bleu, moi je ne l’étais pas. J’étais aussi visible qu’un nez au milieu du front ! Je courrai, m’essoufflai Pesetas ayant lâché ses chiens bleus à mes trousses. J’arrivai au bord d’une falaise sans issue. Fichu pour fichu, je sautai dans le vide.
A cet instant, je me réveillai en sursaut. J’étais en sueur. J’avais eu une peur bleue.
Cette nuit j’ai rêvé plein de trucs foufous. J’avais fait chauffer le thermomètre sur le radiateur pour ne pas aller à l’école. Au début, ma mère ne s’est pas inquiété. Puis à 42°, elle a sorti son cheval pour m’emmener à l’hôpital. Normal, elle n’a pas le permis. Papa, si, avec sa 2cv qui peut transporter dans un champ labouré 2 éléphants sur la banquette arrière sans qu’ils dégueulent partout.
Au grand cirque hospitalier, on a été accueilli par les clowns. J’ai menti sur mon âge à l’infirmière. Elle a souri gentiment car elle a bien vu que je n’avais pas de poils à mon kiki. Le grand docteur m’a visité et il m’a demandé où j’avais mal. Je lui ai dit un peu partout. C’était un tellement grand docteur perfectionné que je n’ai même pas eu à lui tirer la langue pour qu’il comprenne où, pourquoi et comment j’avais mal, le matin, au moment de me lever.
Il m’a prescrit plein de jours de repos et même si ça n’allait pas mieux des jours de vacances, au soleil, avec la mer devant et la montagne derrière. J’ai bien expliqué aux infirmières que je ne supportais ni les suppositoires, ni les piqures. Du coup, elles m’ont envoyé une équipe de fées maison qui ne distribuaient que des bonbons au miel.
Au repas, j’ai refusé la soupe car j’étais assez grand, pour mon âge, et que c’est l’occasion qui fait le lardon évitant la soupe aux pouah! Au dessert, j’ai cru faire un malaise orageux, mais ce n’était que des éclairs au chocolat, à la vanille et à la menthe.
Sinon, j’ai joué toute la nuit avec la veilleuse, aux petits chevaux. On s’est bien couru l’un après l’autre, on s’est mangé, pour rigoler. Et puis, je l’ai laissé gagner, quand même, car elle a un boulot difficile, à réveiller les malades, comme çà, toutes les heures, pour vérifier qu’ils ne soient pas mouru.
Et puis j’ai du m’endormir.
Ma mère m’a réveillé et j’ai revu l’ampoule au plafond, le carrelage à mes pieds et l’avenir trop proche. J’ai bu mon Banania. J’ai fait une double boucle à mes godasses pour éviter de me prendre les pas dans les lacets de la vie.
Et j’ai repris le droit chemin de l’école. Honnêtement, j’étais pas content. J’ai même collé un coup de pied à un marron qui ne m’avait rien fait. C’était le début de l’automne, mais les feuilles des cahiers et des livres accrochaient dans ma tête.
En passant la grille de la boîte au savoir, je me donnais le coup de pied du courage en me projetant dans les flocons des futures nuits de Noël.
C est vrai que la veille, j ‘avais plus ou moins abusé sur la bibine. Peut-être que c’est cela qui a joué en ma faveur, défaveur, enfin bref, toujours utile que la nuit d’après j, ai fait un drôle de rêve. Un rêve où tout était permis où l’ interdit était de mise. Dans cet univers onirique la mal honnêteté était la devise Dans cet univers onirique , chaque fois que l’on volait, usultait, une voix nous encourageait en nous disant bravo. » Vous avez gagnez et le devoir de continuer ». Ici la tromperie est encouragée, félicitée. C’était hyper drôle et très jouissif. Enfin je pouvais me lâcher comme de pisser au nez de mon patron en lui criant d’aller se faire foutre. Je pouvais lui voler tous ces biens, son yacht et son chien.
C’était trop drôle de voir sa tête quand je lui prenais tout ce qu’il possédait en lui chantant cette chanson « Merci patron ». Tellement amusant, existant de lui faire ce pied de nez, de me lâcher.
Et là je sentis quelque chose d’humide. Oh, je vous arrete tout suite, qu’êtes vous entrain d’imaginer ? c’était mon chat, Nougat qui me disait bonjour.
Comme quoi, notre nature est bien faite. Heureusement que le rêve existe et que nos fantasmes peuvent exister.