573e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.

Révélez ce mystère


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26 réponses

  1. Anne LE SAUX dit :

    Elle avait mis discrètement son réveil à sonner sous son oreiller en ce dimanche matin. Elle enfila jogging, sweat et baskets et s’harnacha de son anorak, ses gants et son bonnet. Il faisait tout juste jour et la maisonnée était encore silencieuse. A pas de loup elle sortit dans le jardin. Elle serait pile à l’heure pour son rendez-vous avec les « exploratrices délurées ».

    Remontant l’allée du jardin jusqu’au portillon elle s’arrêta net. Une grosse pierre trônait sur la pelouse entre l’olivier et le massif de roses. Son jet impromptu avait creusé un modeste cratère. Elle s’approcha. Un drapeau était grossièrement dessiné sur le dessus : jaune et noir. Les couleurs des « révolutionnaires en herbe». Les concurrents ! Des garçons intrépides, moqueurs, plutôt niais à ses yeux.

    Avec ses acolytes, elle était allée de découverte en découverte dans leurs multiples explorations. Elle croyait avoir tout vu. Mais cette pierre au milieu du jardin était une première. Un défi ? Elle devait au plus vite en référer à sa troupe de copines.

    Elle accéléra le pas pour descendre la rue jusqu’au point de rendez-vous. Son étonnement augmenta quand elle vit une pierre ornée du même drapeau dans le jardin des voisins, les Vigneron. Ils ont 92 et 93 ans. Pourquoi eux ? Elle traversa et ne put que constater le même affront chez le directeur de l’école. Pourquoi ? Pourquoi ? Cette question tournait en boucle dans sa cervelle.

    Son exploration des lieux lui confirma que chaque jardin était affublé de la même verrue siglée du drapeau jaune et noir. Le projectile avait été lancé avec plus ou moins de force et d’adresse. L’un deux était même tombé dans la gamelle du chien !

    L’attroupement était bruyant. Chacune avait observé le même phénomène. Une pierre dans chaque jardin. Une vraie déclaration de guerre ! Au village entier de surcroît !! Ils ne manquaient pas d’air ces chenapans.

    Au réveil, les langues des grandes personnes ont jasé, supputé (une bande de la commune voisine ?), critiqué (quels vauriens !), souri (pour les plus détendus). Les Rossignol et les Violeau ont échangé par-dessus la haie alors qu’ils sont fâchés depuis plusieurs années. Le garde champêtre a enfilé son uniforme pour commencer l’enquête. Le maire a fait du porte à porte. On l’aurait crû en campagne pour sa réélection ! Le branle bas de combat était général.
    Les « exploratrices délurées » se sont abstenues de toute dénonciation. Solidarité oblige entre bandes –même rivales –. C’est Guillaume, le « révolutionnaire » le plus paisible, qui a lâché la vérité. Les pierres ? Prélevées dans le mur quasi écroulé de la vieille demoiselle Loiseau. Elle est quasi aveugle et ne risquait pas de s’en apercevoir. La peinture ? Des restes de pots dans l’atelier du père de Florian. La raison ? Leur nouveau nom : les « Révolutionnaires cœurs de pierre ». Le mouvement s’est durci et il fallait le faire savoir.

    La pierre dans le jardin : le nouveau media de communication. Les agences spécialisées vont pouvoir s’en inspirer…

  2. Urso dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.

    Je fonce je fonce avec ma trottinette à travers la voie lactée.
    Ma mission c’est de trouver cette planète qu’on dit pleine de pierres et de jardins fleuris.
    J’ai un petit souci. Voilà plusieurs jours que je suis parti, je n’ai encore rien trouvé. Bouh, bouh, je commence à être triste, moi le grand explorateur.

    Tiens un petit lapin blanc qui vole à mes côtés.
    – Eh que fais-tu ici ?
    – Moi monsieur l’explorateur, je voyage dans l’univers depuis que je suis né.
    – Je ne te crois pas. Tu es un vrai blagueur toi.

    Le lapin ne réagit pas à cette remarque. Il enchaina : – Et toi l’explorateur paraît-il que tu vas sur cette planète qui serait remplie de pierres et de jardins.
    – Ben oui répondit l’explorateur, qui t’as dit ça ?
    – Ah ah répondit le lapin, moi j’en sais des choses. Sais-tu que moi j’y habite sur cette planète.
    – Hi hi fit l’homme.

    L’explorateur se gratta subitement le crâne, en ayant au préalable retiré son béret vert clair, hérité de son grand-père.
    Le lapin remarqua ce geste et poursuivit : – Eh monsieur je crois que vous avez une question bien précise à me poser.
    – Oui fit l’homme étonné que ce petit animal soit si intelligent et perspicace. Au fait, les pierres qui sont sur ta planète elles viennent d’où, et surtout elles servent à quoi ?
    – Ah ah fit le lapin. Des pierres. Mais non. Ça c’est ce qu’on dit dans les livres d’astronomie et de philosophie, et tutti quanti.
    Ces pierres elles ne sont pas en pierre. Mais en kiwi.
    – Kiwi répéta l’explorateur.
    – Ben oui des fruits, des fruits kiwis, sauf qu’ils sont géants. On en cultive beaucoup chez nous. Ce sont nos dieux, on les vénère du matin au soir. Car ils nous protègent du vent et de la pluie, et de plein d’autres choses.
    – Ah vous n’avez pas de pluie et de vent ?
    – Ben oui on en a, grosse patate.
    L’homme pensait vraiment que ce lapin lui jouait des tours. Alors quelle est l’utilité de ces dieux kiwis lança-t-il.
    – Le lapin, en fixant le monsieur droit dans les yeux, énonça : ils sont là dans tous les jardins de nos habitants pour faire joli et dégager de belles senteurs. Tout simplement.

    Voilà on arrive, on arrive bientôt dans ma maison fit le lapin tout joyeux.
    J’espère que tu vas rester quelques jours chez nous. Voire éternellement. Tu es notre invité.
    – C’est gentil de ta part continua l’explorateur, en rajustant son béret, prêt à se poser sur cette planète des pierres et des jardins fleuris.
    – Ah non des kiwis et des jardins fleuris lui souffla le lapin blanc, qui avait lu dans ses pensées …

  3. Avoires dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.
    Il croyait avoir tout vu le baroudeur mais se trouva fort dépourvu lorsqu’il s’aperçut du nombre de pierres jetées dans les jardins. Fort intrigué, il alla quérir une réponse à sa question auprès d’un vieux sage.
    « Comment baroudeur, lui répondit celui-ci, tu te demandes pourquoi chacun a une pierre dans son jardin ? Voyons, réfléchis un peu : le monde à lui seul est un jardin, parsemé de pierres en tous genres . Chaque époque a eu ses pierres.
    – Ah !
    – Déjà dans la Bible, on lapide…
    – Ah ! C’est vrai,ça…
    – Au Mégalithique, ce sont les grosses pierres qui sont à la mode : menhirs, dolmens, ça te dit quelque chose ? Regarde Stonehenge…
    – Stonehenge, c’est au pays des Rolling Stones … se hasarda le baroudeur
    – Je vois que tu commence à piger. Les hommes préhistoriques…
    – Ceux qu’on appelait les Pierrafeu !
    – Si tu veux… Ils passaient leur temps à tailler des pierres qui devenaient des silex, une variété très prisée chez nos ancêtres. Les silex servaient à tout. Qui n’avait pas son silex était un bon à rien. Pour ne pas être en manque, ils interpellaient leur voisin et se les faisaient envoyer par dessus leur clôtures de…pierre. Ça, c’était dans les temps anciens.
    – Donc, après les silex ?..
    – Il y a eu les aqueducs, les arcs de triomphe, les routes, les murs en pierre…
    – Et maintenant ?
    – Maintenant, ça continue : avec les guerres, des tas de monuments se sont élevés pour se les rappeler ; certains se sont même fait la guerre en se lançant des pierres. Il faut que tu parcoures ces grands espaces, qu’on appelle cimetières, et là, des pierres tu en verras à foison. Pour un jardin empierré, il n’y a pas mieux !
    – C’est pas gai …
    – Les hommes aiment tellement les pierres qu’ils en mettent une parfois à la place de leur cœur, et même dans les reins !
    – ???
    – On appelle ça des calculs.
    – C’est pas gai !
    – Ah, rassure-toi, il y a les pierres précieuses dont les hommes, encore eux, aiment à se parer : diamants, rubis, pierre de lune…
    – Je croyais que c’était les femmes
    – Ne cherche pas la petite bête ! Dis-toi que l’homme et la pierre, c’est une vieille histoire ! Voilà, j’espère t’avoir éclairé sur les pierres et les jardins.
    – Merci vieux sage, tes explications m’ont enrichi. Je vais poursuivre mes explorations.
    – Sur quoi, baroudeur ?
    Oh ! Je verrai bien, le monde est si vaste ! »

  4. Dominique dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. il…
    Il avançait dans la rue, toujours plus perplexe. Mais en regardant de tous côtés, il dut se convaincre que c’était bien la réalité.
    Dans cet ensemble de petites maisons entourées de petits jardins, il y avait bien devant chaque entrée, une petite (elle aussi) pierre.
    Mais pas n’importe quelle pierre ! Hou la la, non !
    Des pierres de forme variées, de couleurs différentes avec toutes cependant une tache jaune sur le dessus.
    Cela lui paraissait bien étrange. D’autant qu’à y regarder de plus près, tout était plutôt étrange dans ce hameau.
    Les habitations semblaient d’une architecture datant de plusieurs siècles au moins : de toutes petites ouvertures, pas de carreaux, juste un tissu pour abriter des regards ou se protéger du froid, des toits en chaume mais du vrai chaume pas juste pour faire joli, des portes en gros bois à peine équarri, des murs arrondis … en terre sans doute …
    Et les habitants ? Pas tout jeunes, non plus apparemment. Et puis, vêtus à l’ancienne, portant des sortes de sabots …
    Il lui semblait avoir fait un bond de plusieurs siècles en arrière.
    Que fallait-il comprendre ?
    Parce que, quand même ! Il était explorateur !
    Il avait parcouru le monde à la recherche d’il ne savait plus trop quoi, d’ailleurs. Mais bon ! Il avait du métier, de l’expérience.
    Là, pourtant, ce qu’il voyait ne cadrait pas du tout avec ce qu’il avait attendu. Après tout, ce n’était pas une « expédition » qu’il avait tentée aujourd’hui. Non, non ! Juste une petite balade. Et pas très loin de chez lui !
    Apercevant, une femme penchée sur un carré de légumes … inconnus, il l’interrogea sur ce qui se passait ici. Ou plutôt, ne se passait pas ! Sur la raison de ces pierres devant les maisons …
    Elle parut très étonnée de ses questions et lui expliqua qu’elle les avait toujours connues et qu’il s’agissait de « pierres à lisser le temps » !

  5. Kyoto dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu, cependant il continuait d’explorer. Son instinct le guidait. Mais il n’avait plus dans ses yeux cette petite lueur de plaisir. Jusqu’au jour où il découvrit un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Personnellement, cela ne m’aurait pas intrigué : chacun faisait ce qu’il voulait dans sa propriété. Ça devait être une nouvelle mode, une nouvelle lubie.

    Mais lui, le fouineur chercha à savoir le pourquoi. Il interrogea chaque citoyen. Il eut une réponse unanime : » la pierre était déjà plantée là quand nous avons acheté ce lopin de terre et nous n’avions pas le cœur de l’enlever, mais nous ne savons pas pourquoi »

    L’explorateur pensa que ces habitants étaient superstitieux et idiots. Il lui fallait trouver une personne férue d’Histoire et accéléra le pas. C’est à ce moment précis qu’il entendit une voix digne de Stentor :
    « Où cours-tu donc, vieux fou ? »
    Il stoppa net. Se gratta la tête où il n’y eut jamais un seul cheveu. Il crut rêver et repartit ventre à terre.
    « Eh ! Attends-nous, vieux fou ! »
    Il restoppa net, tétanisé.
    « Nous, on sait ce que sont ces pierres »

    Le silence qui suivit cette dernière déclaration fut long et pesant. Tout ce petit monde attendait avec angoisse la réaction de l’explorateur.
    Celui-ci se retourna et lança un regard noir à ces minuscules individus.
    – Que savez-vous donc que je ne sache pas ?
    – C’est-à-dire… que… ces fameuses pierres…qui te font tant fantasmer…ce sont les cailloux…du Petit Poucet.
    – Et ces cailloux sont devenus de grandes pierres et le Petit Poucet est devenu le Géant !
    – Bien sûr que non. Mais tu as oublié le plus important. Nous ne sommes que des…
    – Des bécasses, oui !
    – Non, seulement…des fourmis !

  6. Dominique PORHIEL dit :

    Il avançait dans la rue, toujours plus perplexe. Mais en regardant de tous côtés, il dut se convaincre que c’était bien la réalité.
    Dans cet ensemble de petites maisons entourées de petits jardins, il y avait bien devant chaque entrée, une petite (elle aussi) pierre.
    Mais pas n’importe quelle pierre ! Hou la la, non !
    Des pierres de forme variées, de couleurs différentes avec toutes cependant une tache jaune sur le dessus.
    Cela lui paraissait bien étrange. D’autant qu’à y regarder de plus près, tout était plutôt étrange dans ce hameau.
    Les habitations semblaient d’une architecture datant de plusieurs siècles au moins : de toutes petites ouvertures, pas de carreaux, juste un tissu pour abriter des regards ou se protéger du froid, des toits en chaume mais du vrai chaume pas juste pour faire joli, des portes en gros bois à peine équarri, des murs arrondis … en terre sans doute …
    Et les habitants ? Pas tout jeunes, non plus apparemment. Et puis, vêtus à l’ancienne, portant des sortes de sabots …
    Il lui semblait avoir fait un bond de plusieurs siècles en arrière.
    Que fallait-il comprendre ?
    Parce que, quand même ! Il était explorateur !
    Il avait parcouru le monde à la recherche d’il ne savait plus trop quoi, d’ailleurs. Mais bon ! Il avait du métier, de l’expérience.
    Là, pourtant, ce qu’il voyait ne cadrait pas du tout avec ce qu’il avait attendu. Après tout, ce n’était pas une « expédition » qu’il avait tentée aujourd’hui. Non, non ! Juste une petite balade. Et pas très loin de chez lui !
    Apercevant, une femme penchée sur un carré de légumes … inconnus, il l’interrogea sur ce qui se passait ici. Ou plutôt, ne se passait pas ! Sur la raison de ces pierres devant les maisons …
    Elle parut très étonnée de ses questions et lui expliqua qu’elle les avait toujours connues et qu’il s’agissait de « pierres à lisser le temps » !

  7. Françoise Rousseaux dit :

    Le commentaire précédent était pour Camomille; je pensais qu’il allait s’afficher sous son texte.
    J’avais pourtant cliqué sur son « répondre ».

  8. Françoise Rousseaux dit :

    Pour faire comme le voisin, n’est-ce pas évident?
    J’aime bien…

  9. Françoise Rousseaux dit :

    Quand l’explorateur regagna la maison familiale en fin de journée, il était tout excité : il venait de découvrir un nouveau monde !
    «  Et vous savez quoi ? Il y a là-bas , plein de jardins et dans chaque jardin, une grosse pierre. Mais pourquoi ? Ça sert à quoi une pierre dans un jardin ?
    – Ce doit être le vieux cimetière suggéra sa grande sœur.
    – Non, dit le père, c’est l’ancien village de potiers, de l’autre côté du bois ; devant chaque maisonnette, il y a un enclos et dans chaque enclos, un gros morceau de granit.. ;
    – Et sur chaque pierre renchérit l’explorateur, des runes elfiques sont gravées !
    – Des quoi ? demanda sa mère.
    L’explorateur et sa sœur échangèrent un regard complice.
    – Laisse tomber maman, tu peux pas comprendre… »
    Maintes fois, l’explorateur retourna au village abandonné et s’attarda auprès des mystérieuses pierres ; avec son petit doigt, il suivait le tracé des runes jusqu’à ce que soudain quelque chose se passe : un pinson posé dans l’arbre le plus proche entonnait un chant strident, un chat blanc traversait le jardin et s’arrêtait un instant pour l’observer, avant de disparaître derrière une haie, un serpent glissait furtivement dans l’herbe ; une fois, il vit même un chevreuil..Il appelait ces gros blocs de granit des « pierres elfiques » et elle enchantèrent toute son enfance.
    Les années passèrent, l’explorateur grandit, se métamorphosa. Il devint un adulte posé, travailla beaucoup, ne rêva plus guère…Un jour, ayant amené une fiancée dans la maison familiale, il voulut lui monter l’ancien village de potiers.Les maisonnettes étaient en ruine, mais les blocs de granit étaient toujours posés dans les jardins. Il se souvint alors des runes elfiques et les chercha mais en vain. Les pierres étaient lisses, sans aucun trace d’écriture .
    -J’aurais dû m’en douter, pensa-t-il, je les imaginais en fait ..
    Ce jour là, aucun pinson ne chanta, aucun chat blanc n’apparut. Un peu déçu, il inventa une histoire pour sa fiancée et ils quittèrent les lieux.
    Les années tourbillonnèrent…
    A la mort de leurs parents, lui et sa sœur décidèrent de garder la maison familiale et de la louer. Plus tard, quand il prit sa retraite, il profita du départ des locataires pour récupérer la maison et y effectuer quelques travaux. Et puis il fut sollicité pour garder ses deux petits-enfants pendant des congés scolaires.Il décidé alors de passer une semaine avec eux dans la maison rénovée. Les petits-enfants étaient d’intrépides explorateurs et ils ne tardèrent pas à découvrir le village abandonné. Les maisonnettes avaient disparu, les jardins étaient complètement ensauvagés, mais les pierres étaient encore là, enfouies sous des hautes herbes et des ronciers.
    – Viens vite Papy, on a trouvé des pierres elfiques !
    Feignant la surprise, il les suivit et les enfants lui montrèrent un des blocs de granit.
    -Regarde, là, des runes elfiques !
    Il sourit.
    – En effet, ce sont des runes elfiques ; si vous passez votre doigt dessus, quelque chose se produira mais chut ! Je m’en vais, ça ne marche qu’avec les enfants.. . »
    Plus tard, sa sœur vint lui rendre visite dans la maison familiale et s’étonna
    – Pourquoi y a-t-il une pierre là, dans le jardin ?
    -Oh ça c’est une des pierres du village abandonné ; on l’a ramenée avec les enfants ; ils voulaient étudier les runes et construire un nouveau monde.
    – ?…
    – Mais tu sais bien ,nous, on ne peut pas comprendre »
    Et le vieil explorateur,en souriant, caressa le chat blanc lové sur ses genoux ; par la fenêtre ouverte, on entendait les trilles des pinsons…

  10. iris79 dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.
    Il s’arrêta donc dans une auberge pour prendre le temps de cartographier les différents villages traversés, vérifia à l’aide de ses notes, qu’effectivement il avait bien vu que devant chaque maison se trouvait une pierre dont la taille et la forme variaient quelque peu.
    Comme il avait pris chacune de celles rencontrées en photo, il avait matière à les comparer et il put observer que ce qui ne changeait pas, en revanche, c’est que chacune d’elle avait sa partie baisse enfouie. Seule prédominait la partie la plus arrondie formant un petit dôme sur le terrain de chaque propriété, achetée ou louée par ailleurs. La taille de la propriété n’avait semble -t-il aucun rapport avec celle de la pierre posée devant. Il balaya donc toute hypothèse corrélant des signes ostentatoires de richesse et l’aspect de cette pierre qui, dans tous les cas, semblait plutôt modeste mais incroyablement belle, discrète, dégageant un certain mystère et aussi bizarre que cela puisse paraitre, dont il émanait une certaine sagesse.
    Il rédigea quelques notes, les questions qu’il souhaitait poser aux habitants et programma sa tournée.
    Avant de quitter l’auberge où il avait séjourné, il prit l’initiative d’aller voir le tenancier. Après tout, peut-être lui savait-il pourquoi chacun avait une pierre dans son jardin ? Il sourit à l’idée de ne pas y avoir pensé plus tôt. Autant demander aux premiers concernés !
    Celui-ci le regarda, avec un air un peu espiègle et lui répondit sur un ton plein de mystère mêlé de malice et d’étonnement :
    -« ah cher ami ! La réponse se trouve en chacun de nous…Vous-même, n’avez-vous pas de pierre dans votre jardin ? »
    L’explorateur lui répondit qu’il n’en avait point, pas de celle qu’il voyait ici en ce pays du moins.
    Il repartit un peu penaud. Il avait bien compris qu’il n’obtiendrait pas plus d’informations à ce sujet. Il continua son chemin et entreprit son périple très balisé, qu’il avait organisé et préparé le plus minutieusement possible. Il se présentait toujours de façon très respectueuse et un peu cérémonieuse quand il voyait quelqu’un dans son jardin. Il sonnait aux portes cochant avec précaution sur son plan les numéros de parcelles visitées.
    Au bout de deux rues écumées, il prit le temps de s’arrêter sur un banc pour réfléchir à ce qui venait de se passer. En effet, derrière chaque porte qui s’était ouverte sur son passage, il avait trouvé, après qu’il eut posé sa question concernant la présence de ces pierres dans les jardins, des mines étonnées, perplexes, bougonnes, interrogatives, agacées, surprises mais aucune personne n’avait pris le temps de lui répondre. Visiblement certains pensaient qu’il se moquait d’eux. Il prenait pourtant bien le temps de se présenter, d’expliquer son travail. En vain.
    Le mystère s’épaississait. Cela ne le découragea pas, bien au contraire. Il se remotiva, se leva et repartit d’un pas décidé. Il continua ainsi jusqu’à la tombée de la nuit essuyant les mêmes réactions, les mêmes refus. Au détour de la dernière rue de ce village décidément atypique, il vit un vieillard assis dans un fauteuil sur sa terrasse. La fumée de sa cigarette dessinait des volutes dans l’air qui commençait à mordre. L’explorateur prit son courage à deux mains, ouvrit le portillon qui menait à la maison, contourna la pierre en lui lançant un regard respectueux et prudent puis vint se poser devant l’homme aux cheveux blancs. L’homme lui demanda ce qu’il voulait alors l’explorateur pour la énième fois, lui expliqua toute l’affaire enrichie des nombreux refus reçus. Le vieil homme l’invita à s’asseoir. Lui ne semblait pas se moquer de cet homme en quête de réponses. Il lui offrit une cigarette que le voyageur refusa trop pressé d’écouter ce que le vieil homme avait à dire:
    « Ces pierres, cher ami, sont une cicatrice que nous possédons tous. Ce sont des reliquats d’attachement de notre maison à notre terre mère. Tout comme votre nombril vous reliait à votre mère, ces pierres sont les petites boursouflures, souvenir du temps où elles ne faisaient qu’un avec la terre. C’est le nombril de notre petit monde, de cet abri qui repose sur elle, construit à l’aide de ses éléments…
    L’explorateur buvait les paroles du vieillard, le crayon en suspens…

  11. françoise dit :

    73/L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son
    jardin. Cette pierre était-elle là pour qu’un sans abri la prenne et se construise un abri ? Ce n’était pas impossible.
    Il alla frapper à la première porte et posa la question.
    – « de prime abord non, c’est pour chasser éventuellement des chiens maraudeurs ou un intrus ; mais vous me donnez une idée : nous avons un bout de terrain en copropriété et si un homme sans domicile et avec peu d’argent voulait se construire un abri ou pourquoi pas une maisonnette nous pourrions lui donner nos pierres ». Et tout le monde lui fit la même réponse.
    9 mois après , le miracle eut lieu : une modeste maison pointait son nez et était occupé par un SDF qui avait participé à la construction.
    Le Président de la République, qui avait été mis au courant de cette généreuse action , demanda à Jean Castex que lors de sa prochaine intervention il incite les Français à imiter ses villageois , ils pourraient ainsi participer à la construction de logements dont la France a tant besoin.

  12. Maguelonne dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi. Les quelques personnes rencontrées ne répondaient pas à son salut et regardaient obstinément le trottoir.
    Sur un banc il vit un homme semblant porter toute la misère du monde. Et cet homme accepta de lui parler. Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, il redressait son dos et son regard s’éclairait.
    – Je vous remercie monsieur. Dîtes moi je suis intrigué par la pierre qu’on trouve dans chaque jardin. Y a t’ il une explication ?
    – Ah monsieur ici il y a cinq ans c’était encore la guerre, la guerre des pierres. Et la pierre dans le jardin est le symbole de toutes les pierres que chacun a reçu. Il y a même eu des morts monsieur, des morts. Alors la pierre du jardin nous rappelle à l’ordre chaque fois que nous avons une mauvaise intention.
    – Mais si la paix est faite, pourquoi tout ce silence, cette morosité ?
    – Nous avons tous dans notre cave une pierre, la première pierre que nous avons jeté. Et tous ici nous avons parfois une folle envie de la balancer dans l’enclos du voisin. Pas plus tard qu’hier, l’Ernest m’a regardé d’un sale œil. Et c’est la vue de la pierre de mon jardin qui m’a retenu. Que jamais ça ne recommence !
    – On ne jette des pierres qu’à l’arbre qui porte des fruits..
    – Ça c’est vous qui le dîtes. Mais voyez, nous sommes devenus maladivement méfiants, toujours sur la retenue, c’est épuisant. Et ne plus pouvoir médire c’est d’un ennui mortel.
    – Pourquoi ne partez vous pas ?
    – Pas de sous. Mon seul bien c’est ma maison. Elle pourrait vous plaire. Elle est bien entretenue et je vous fais un bon prix.
    – Je suis explorateur. Faut que je bourlingue, faut que je crapahute, faut que je fouille, que je sonde, que je..
    – Ouais vous vous défilez. Pourtant un sang nouveau ramènerait la vie, la joie dans ce monde. Vous apporteriez votre pierre à l’édifice et passeriez à la postérité, mieux qu’avec vos explorations. Jamais entendu parler de vous.
    – Désolé monsieur ce n’est pas possible. Vous savez bien que pierre qui roule n’amasse pas mousse.
    – Vous avez un cœur de pierre. Dommage ! L’espace d’un court instant j’y ai cru. J’ai cru que cette journée serait à marquer d’une pierre blanche. Je retourne chez moi, malheureux comme les pierres.

  13. Nadine de Bernardy dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu.Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait un pierre dans son jardin.Il chercha à savoir pourquoi.
    C’était en Abracadistan,au fin fond de la steppe aride et battue par les vents.Chaque jardin avait une pierre,semblable aux autres,posée à égale distance de la yourte et du chemin où passaient les caravanes.De forme ronde,lisse,en granit rose,elle semblait monter la garde.
    Au premier village il se dit:
    une demande de l’urbanisme peur être ?
    Mais quand il eût parcouru des centaines de kilomètres,traversé des dizaine de villages tous semblables,sa perplexité crut.Au vingtième village,il se décida à aborder un autochtone qui menait un troupeau de yacks.
    L’homme l’écouta poliment et lui montra l’horizon en souriant,n’ayant manifestement rien compris.Notre explorateur avisa alors une yourte plus imposante,un oriflamme planté devant l’entrée.Sans doute un établissement officiel.
    Il s’annonça,entra et vit un personnage en belle tenue,assis en tailleur,qui sirotait un thé brûlant à la graisse rance reconnaissable à son odeur très particulière.
    L’hospitalité abracadistanaise est légendaire,il fut prié de s’asseoir ,son hôte lui servit un verre de thé C’était sûrement un notable cultivé.Il parlait très bien l’anglais.Après les salutations d’usage,le voyageur expliqua la raison de sa venue.
    Le sage ferma les yeux,joignit les mains en se balançant pour entrer en transe.En face, l’on attendit longtemps et respectueusement qu’il revienne de son voyage spirituel.
    O noble voyageur,entendit il enfin,ne cherchez pas une réponse pour toute chose,ce n’est pas à vous que je vais apprendre que pierre qui roule…..Laissant sa phrase en suspend,il referma les yeux en faisant signe qu’il fallait partir.
    Tout le reste de sa vie le pauvre homme chercha sa réponse, continuant à parcourir la planète.Il y rencontra des mondes où l’on n’ avait qu’une corde à son arc,d’autres qui cherchaient midi à quatorze heures,certains tirant le diable par la queue.
    Mais avec des pierres dans leur jardin plus jamais.

  14. Michele B.Beguin dit :

    Après avoir traversé tous les continents, d’innombrables pays, et les plus grandes villes. Puis étudié l’histoire des endroits rencontrés, il arriva un jour dans un village insolite, composé uniquement de maisonnette isolée avec jardin, avec un petit centre commerçant, mais un village qui brillait de loin.

    Les maisons étaient couleur de lumière, les magasins multicolores, et le sol de la route semblait être en page de verre dont la couleur différait à chaque rue.
    En traversant ce village, l’explorateur ressentait une paix intérieure alors qu’il constatait que dans chaque jardin se trouvait une grosse pierre. Tantôt, mauve, tantôt marron à rayures, tantôt orange, tantôt bleu moiré, tantôt rouge….il y en avait tant de différentes et de plus en plus belles que l’explorateur ne cessait de prendre des photos pour son livre souvenirs.

    Il arpenta le village de long en large et n’arrivait pas à croire tout ce qu’il voyait.
    Puis il lut un avis sur les annonces de la mairie « ce soir, 21h, méditation commune dans la salle des fêtes, comme chaque jeudi »

    Il accosta une jeune femme qui sautillait en riant, mais avant qu’il n’ait pu lui poser la moindre question, elle lui tendit une petite pierre jaune « une citrine, pour vous Monsieur » puis elle repartit en dansant.
    Il s’approcha d’un vieux monsieur assit sur une chaise devant sa maison qui polissait une pierre bleue.
    « Attendez quelques minutes, elle sera pour vous, c’est du lapis lazzuli »
    Merci beaucoup dit l’explorateur qui contemplait le travail méticuleux du vieil homme..
    « Mais que signifie ces énormes et superbes pierres partout dans les jardins ? »
    « Ah mon bon monsieur, c’est une histoire merveilleuse que je vais vous raconter. Asseyez-vous sur ce banc dit l’homme avec un regard tendre. Notre village s’appelle Pierre d’Amour, le saviez vous ? »
    « Ah non «
    « Un jour, il y a très longtemps, une femme est venue ici avec un enfant dans une poussette qui changeait de couleur et de forme à chaque tour de roue »
    « Comment ça, dit l’explorateur ? «
    « C’était une alchimiste, elle avait découvert la pierre philosofolle, la soeur de la pierre philosophale.
    Car si cette dernière peut changer le plomb en or, la sienne peut offrir toute sorte de pierre désirée.
    Comme elle avait fuit sa maison brûlée par les brigands, elle partit pour retrouver un autre lieu de vie, et semble t’il , c’est ici que les villageois l’auraient accueillie avec beaucoup d’amour.
    Elle offrit en remerciement, sa pierre, à la voyante ésotérique du village, à condition qu’elle la fasse fructifier auprès des villageois, et sans en faire commerce.
    Cette voyante a commencé par attirer certains villageois à des séances de méditation, sur les flammes sacrées, la pierre philosofolle entre les mains . Et chaque fois qu’un villageois visualisait une flamme, il se retrouvait avec une pierre de la même couleur dans les mains.
    Vous pensez bien que tous voulaient y assister !
    Il y a eu tant de pierres de toutes sortes, qu’elles ont servi à paver les rues, à agrémenter le village. Et comme ces pierres ont chacune un pouvoir, les villageois pouvaient choisir selon le critère de leur recherche de soi  »
    « Mais pourquoi sont elles si grosses dans les jardins »
    « Les méditations mon cher monsieur, les méditations !
    A chacune d’elle la pierre grossit d’un cm. Et chaque famille a sa pierre. Mais pour que cela se perpétue, il faut transmettre à chaque enfant, et vivre dans l’amour inconditionnel.
    C’est notre village Pierre d’Amour ! »

    L’explorateur comprit pourquoi dans ce village, il se sentait en paix et même plus que ça, comme transporté.
    Il décida de ne partir que le lendemain, pour assister à la méditation hebdomadaire…..

  15. Fanny Dumond dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.
    Fourbu, il demanda l’hospitalité à une femme qui bêchait son potager.

    – Elles me tuent ces pierres, se plaignit-elle en se massant les reins. Je suis obligée de les ôter pour planter mes choux. Y a un truc que je ne comprends pas ; tous les matins, j’en trouve encore et encore.

    Sous les yeux ébahis de l’explorateur, elle se mit à les balancer dans le jardin d’à côté.
     
    – Et pourquoi vous les envoyez chez le voisin ? 

    – Chez la voisine ! s’écria-t-elle. Celle-ci, vous ne savez pas que c’est la gazette du quartier. Elle passe sa vie à critiquer, à déverser son fiel sur tous les villageois, à m’épier derrière sa haie. 

    Soudain, un énorme caillou frappa le tibia de la femme, et ils entendirent :

    – Tiens prends ça dans tes dents ! Tu n’en n’a pas marre de déblatérer à longueur de journée sur mon compte. C’est pas toi qui colportes le bruit que je couche avec le facteur ? Si vous voulez, mon bon monsieur, moi j’ai une très jolie chambre à vous proposer pour vous reposer quelques jours, et en échange vous pourriez m’aider à me débarrasser de toutes ces pierres. 

    – Non merci ! C’est gentil à vous, mais je préfère poursuivre mon chemin, mal pavé, avant la nuit. Il me reste 20 000 lieues à parcourir et il me faudra au moins 80 jours pour explorer la nature humaine. 

  16. Nouchka dit :

    – John, je vous remercie de cette invitation à déjeuner. Je souhaitais m’entretenir avec vous de la notion de « pierre » dans vos recherches et de son importance.
    En effet, depuis l’âge de pierre, les hommes utilisent la nature qui l’entoure et le monde minéral fut l’un des premiers dans son évolution.
    – Effectivement. C’est passionnant de réaliser combien la pierre, la roche, le caillou, le silex accompagnent les époques et en permettent la distinction. Vous, en tant qu’ethnologue, vous devez tout autant que moi, archéologue, repérer l’importance de la matière organique dans la vie, la culture, l’art, les modes des peuples étudiés.
    – Oui, et c’est en cela que nos deux approches sont complémentaires.
    Personnellement, je cherche à suivre en France, la pierre dans son utilisation symbolique mais aussi quotidienne.
    Je m’explique.
    La pierre est utilisée depuis toujours comme matériau noble. La construction des bâtiments les plus somptueux, les édifices religieux sont en pierre. La roche est également utilisée dans nos cimetières organisés comme nous les voyons actuellement ; alors qu’au cours de l’histoire, lors des guerres de religion, les protestants réfugiés dans des secteurs difficiles d’accès, comme les Cévennes, n’avaient d’autre choix que d’enterrer leurs morts dans leurs jardins et de repérer l’emplacement choisi d’une sobre stèle.
    La roche est l’un des symboles des trois règnes de la nature. Elle représente la solidité, l’éternité, l’élévation. Dans les textes anciens, Dieu est souvent identifié au Rocher, refuge protecteur qui apporte le salut et délivre de tout ennemi.
    – Oui, mais qu’en est-il de la place de la pierre au XXIème siècle dans les foyers modernes ?
    – L’utilisation de la matière minérale est très diversifiée mais toujours présente sous des formes telles que le jardin de rocailles pour ceux qui ont la chance d’avoir un bout de terrain à leur disposition, les allées et le sol des terrasses recouvertes de dalles plates. Les toitures des maisons dans certaines régions sont faites de lauzes ou d’ardoises.
    Dans les appartements, la présence de la roche se verra comme plans de travail avec l’utilisation du granit, comme matériau pour les sols en grès ou pour l’élaboration d’objets décoratifs : pied de lampe, cendrier, etc.
    Même ceux qui ne sont pas portés sur la pierre, la roche, utilisent sans doute une pierre ponce dans leur salle de bain ou porte-t-il une bague rehaussée d’un gemme !
    – Effectivement, la matière organique est partout et souvent symbole d’opulence, de bon goût.
    Comment, analysez-vous l’expression « avoir une pierre dans son jardin ». N’est ce pas en contradiction avec ce que vous venez d’évoquer ?
    – Oui, cette expression a plutôt une valeur négative de dénigrement d’autrui. Sans grand rapport avec ce que nous venons d’échanger, j’espère.
    – Pourrions-nous conclure en disant que chacun a une pierre dans son jardin que ce soit au sens de la matière comme au sens des relations interpersonnelles…
    – Parfaitement.
    Prendrez-vous un café ?
    J’accompagnerai bien le mien d’un rocher….

  17. Laurence Noyer dit :

    DES PIERRES…

    Arrosés de pierre de lune
    Les salades turquoisent
    Les fraisiers s’agatent,
    Les rubis fleurissent
    Et les grenats sont au cordeau..
    Chaque saphir se développe
    Chaque topaze se marcotte
    Chaque émeraude se récolte
    Les jades prospèrent
    Les opales s’épanouissent
    Les petits pois s’émeraudent
    Au pied des tomates cornalines
    Et des pommiers aux fruits d’or

    …DANS MON JARDIN

  18. LURON'OURS dit :

    563e/ L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.

    🐻 PIERRE QUI ROULE N’AMASSE PAS MOUSSE

    Je te donne carte blanche, vas te faire foutre ! Hors d’ici ! Vas voir ailleurs si j’y suis !
    À Clichy-sur-Seine, on s’en bat l’œil. Chacun son jardin et les vaches seront bien gardées. Et surtout, tiens-toi coi. Qui va à la chasse perd sa place.
    Moi, je veux être explorateur, pas implorateur. Des départs, de l’action. Je voudrais voir le monde. J’ai ma petite idée là-dessus. Gravir le massif des écrins, fouler les lithophones au Gerbier de joncs, compter les Moaï, scruter le basalte des têtes Olmèques.
    Eh bien mec ! T’as du pain sur la planche. Fais chauffer ta carte, plus dure sera la croûte.
    Il est parti l’intrépide, cœur vaillant, sans un sou. Bouges-toi de là que je m’y mette.
    Ligne RER B. C’est la grève sur le tas qui l’arrête, tout le monde descend. On revendique « l’être est un, continu, éternel». Nous voulons être divers, divisés, désunis.
    Madame Truisme lui ouvre sa porte. La belle dame descend dans son jardin – prends ma ‘ demoiselle’ et creuse, hie, hie…
    – C’est un pic qu’il me faut et du temps…
    Ô vérité première, ô république : que de morts on a fait en ton nom ! L’ être est un, continu, éternel, mais pour battre le silex, il faut être deux.
    Credo, quia, absurdum.🐻

  19. Souris bleue 🐀 dit :

    563e/L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.

    🐀 LAPIDAIRE

    A Vilenie les langues allaient bon train. Chacun avait une pierre dans son jardin. Le quolibet accompagné d’un coup d’oeil assassin, la médisance enguirlandait les conversations.
    Les édiles déstabilisés par les attaques incessantes, décidèrent de faire de cette faiblesse une force et votèrent à l’unanimité une  »action de récompense ».
    Souffla dans le patelin un vent de rébellion car on venait de loin constater que le pierrier de Vilenie continuait de s’étendre. Et tous ces explorateurs, ces couillons curieux qui mesuraient le terrain des outrages en se tapant sur les cuisses en rigolant  » dis donc, ça a pris encore un mètre côté nord ! Ils n’y vont pas de mains mortes les salaupiauds » oui.. tous ces jouisseurs de bas instincts, fallait bien aussi qu’ils mangent. Ils allèrent au bistrot se restaurer de soupes aigre-douces en faisant la grimace… Et après digèrer au jardin des tracasseries. C’était le folklore et la richesse de Vilenie…
    Désormais la donne a changé.
    De bon matin, près du cimetière, chacun apporta sa pierre pour s’y asseoir en cercle autour du cyprès – mais pas trop !- les vilenisants commencèrent à réfléchir en s’agonisant de sottises. Dire du bien ! Faire une bonne action ! C’est quoi exactement ?
    – j’ai une idée !
    – vas-y père Labourrique !
    – on va planter !
    La proposition les laissa sans voix ! Tous se lèvèrent dans le silence et partirent en laissant leur pierre .
    A cet endroit mémorable on planta un panneau : Temple de la Méditation.
    Maintenant les vignes s’étendent en lignes sur les monts doux ensoleillés. Sur l’autre versant ce sont des noyers.
    Depuis, il n’y a plus que le pierrier qui a nom Vilenie.
    A chaque réunion du conseil rebaptiser le pays est évoqué mais on sent bien que les avis diffèrent…
    Marcel fut plébiscité, prénom du maire qui, il y a bien longtemps, a fermé le bureau des pleurs et des grincements de dents.🐀

  20. Alain Granger dit :

    En poursuivant la source d’un fleuve arabe, au travers une cascade, derrière une montagne infranchissable, il découvrit une grande terre arable, un nouveau monde, une autre civilisation. Bien sur, comme chez lui, il y avait en ce monde des voleurs et des bienfaiteurs, des accoucheurs et des affameurs, du menu fretin et les gens du gratin, des palatins et des putains, mais la hiérarchie sociale y était toute autre. Chacun possédait un jardin qui était ouvert sur la rue. Dans cet espace découvert le passant pouvait voir la ou les pierres en ce jardin. Plus la pierre était petite plus la personne qui habitait en ce lieu était considérée, encensée, mise à nue mais reconnue. Cette pierre était plus qu’un caillou dans la chaussure. C’était un problème humain non résolu, un chemin de vie qui marquait les envies parasites ou les désirs inassouvis qui polluaient le comportement. Ce pouvait être l’avis d’un amant qui demeurait l’aimant de comportements asservis. Ce pouvait être l’orgueil d’un père qui ne pardonnait pas les impairs de l’enfant parti de travers, de l’enfant paria qui s’était engagé dans les paras pour prendre un peu de hauteur envers celui qui le regardait de haut. Ce pouvait être le corrupteur qui avait le corps rompu par une culpabilité pas encore résolue. Ce pouvait être le fils qui avait perdu le fil de sa relation parentale, le fils qui avait réussi mais qui avait décousu ses rares visites par an avec des parents trop pauvres dont il avait honte. Dans ce pays jusqu’alors inconnu, l’âme était mise à nue par cette pierre qui servait de miroir comme l’était le portrait de Dorian Gray. De grès ou de force chacun devait s’amender pour ne pas avoir à mendier l’amitié de ceux qui passaient en sa demeure et qui devinaient des mœurs inavoués en découvrant une pierre que les coups de pioche ne parvenaient pas à détruire. L’explorateur fut enchanté de découvrir ce monde enchanteur qui incitait le moindre citoyen à se livrer à l’introspection ou bien à l’inspection d’un thérapeute. Ce n’était plus la terre à pleutres qu’il connaissait, cette terre où chacun cachait ses secrets derrière la façade des apparences. Dans ce nouveau pays Les psychologues étaient les maîtres. Ils écoutaient les monologues pour en déceler les failles. Ils devenaient les archéologues de l’âme chargés de rétablir le dialogue avec le bien être. L’aventurier décida d’abandonner ses botes de sept lieues pour rester en ce lieu et découvrir le caillou qui se cachait surement au fond de cette bote qui était sienne mais qui n’était plus italienne déjà depuis très longtemps.

  21. camomille dit :

    L’explorateur croyait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’il découvre un monde où chacun avait une pierre dans son jardin. Il chercha à savoir pourquoi.

    Super Explorateur connaît et comprend évidemment tous les langages universels.

    – Brave homme, pourquoi cette grosse pierre dans ton jardin ?

    – Rrrr, Rrrr, c’est pour faire comme le voisin

    Super Explorateur va voir le voisin

    – Brave voisin, pourquoi cette grosse pierre dans ton jardin ?

    – Rrrr, Rrrr, c’est pour faire comme le voisin

    L’enquête de Super Explorateur stagne.
    Il se gratte la tête, comme tout homme ordinaire, et réfléchit.

    Il décide alors d’aller un peu plus loin.
    Deux kilomètres après il découvre un autre village.
    Il en fait consciencieusement le tour et il constate à nouveau que chacun a une grosse pierre dans son jardin.

    – Bizarre bizarre ! se dit-il.
    Faut que j’aille questionner le chef du village :

    – Hola ! Super Chef !

    – Rrrr Rrrr, Hola ! Super Explorateur !

    – Peux-tu me dire pourquoi chaque habitant de ton village a une grosse pierre dans son jardin ?

    Super Chef se concentre «  Rrrr Rrrr »
    et au bout d’un certain temps il répond :

    – Rrrr Rrrr c’est pour qu’on la voit bien !

    – Je ne comprends toujours pas Grand Chef, peux-tu m’expliquer ?

    – Rrrr Rrrr, vois-tu Super Explorateur, faut admettre que nous savons évoluer : avant, nos anciens avaient une pierre dans leur jardin mais personne ne la voyait. Elle était trop petite.
    Alors, quand j’ai été élu chef, j’ai suggéré que chacun ait une GROSSE pierre dans son jardin afin que tout le monde puisse la voir, tu comprends Super Explorateur ?

    – Je vois… je vois…Mais pourquoi une pierre dans chaque jardin, Super chef ?

    – Rrrr Rrrr, mais pour faire comme le voisin Super explorateur, pour faire comme le voisin !

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