568e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Repas de famille

Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis…

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32 réponses

  1. Kyoto dit :

    Ce jour-là, au menu, en hors d’œuvre, on eut droit à des baisers distraits.
    Aucune envie.
    Vive les baisers volés.
    Baisers envolés.
    Gobés par les oiseaux,
    Qui en sont friands.
    Friandises divines.
    Rêve éveillé.

    S’ensuivirent les cancans.
    Quand ? Quoi ? Comment ?
    Les qui avec qui !
    Qui c’est celle-là ?
    Qui c’est celui-là ?
    Envie de leur serrer le kiki.
    Envie meurtrière.
    Acte manqué.

    Arrivèrent les rumeurs.
    Les ruminants ruminent.
    Jamais contents.
    Les femmes fulminent.
    Les hommes s’emportent.
    Les enfants s’ennuient.
    Vivement le dessert, leur dis-je.
    Les enfants applaudissent.

    Ils ont bien mangé.
    Ils ont bien bu.
    Le bidon bedonnant.
    Le portefeuille plat.
    Ils ont hâte de se retrouver.
    Je me lève, règle la note.
    Sagesse de la vieillesse.
    Adieu…les « amis ».

  2. Françoise - Gare du Nord dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit aux

    Apéritifs
    Pastis troublé
    Coupe de champagne sablé ou sabré
    Porto allègre
    Martini de toutes les couleurs
    Vins bien crus
    Mise en bière
    Scotch bien frappé

    Mises en bouche
    Amendes salées
    Canapés

    Soupes et potages
    Soupe à la grimace
    Bisque bisque rage
    Bouillon de onze heures
    Consommé sans modération
    Velouté du regard

    Hors d’œuvres
    Baisers distraits et furtifs
    Comment ça va plein les bras ballants
    Belles rumeurs : « On dit que., » « Il paraît que …» « Il se murmure… »
    Beaux cancans
    Amuse gueule de bois
    Langues de vipère

    Entrées
    Deux ronds de flan
    Œufs brouillés à mort
    Bouchées doubles
    Pâté de vieille croûte
    Terrine de maison close
    Crudités Olé-Olé
    Croque-monsieur

    Premier plat – Viandes et volailles
    Côte d’Eve grillée aux herbes
    Gigot doux comme un agneau
    Poulet monté sur ses ergots
    Brochette de culs de poules
    Effilochée de chair de poule

    Second plat – Poissons
    Face de raie
    Morue salée
    Anguille sous roche
    Yeux de merlan frit

    Salades racontées
    Pissenlit par les racines
    Petite Roquette
    Mots mâchés
    Endive effeuillée

    Légumes
    Cœur d’artichaut
    Sang de navet
    Chou blanc

    Fromages

    Desserts et Entremets
    Madeleine toujours en retard
    Éclair toujours en avance
    Clémentine complètement givrée

    Digestifs
    Café du pauvre
    Thé dansant
    Eau-de-vie à trépas
    Pousse-café du Commerce

  3. Michel-denis Robert dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’oeuvre, à des baisers distraits et des « comment ça va plein les bras.
    C’était une opportunité pour Madame la comtesse. Alors qu’elle s’était évadée pour une retraite au Mont Athos, les écuries avaient été détruites par le feu. Heureusement, tout allait très bien, les chevaux avaient pu être sauvés. Je m’étais démené toute la nuit pour éteindre cet incendie. Et la comtesse reconnaissante, organisa une cérémonie pour remercier ses gens.
    Au début de la réception, les embrassades furent fébriles. Cela se comprenait. Tout le monde avait de la peine évidemment. Et progressivement, l’atmosphère se réchauffa. Cependant, il fallut rendre les derniers hommages à Monsieur le comte qui, se sentant abandonné, n’avait pas résisté à un mois de solitude. Il s’était signé par un amen et partit dans l’autre monde. Aussi devions-nous réapprendre à nous côtoyer en toute convivialité après cette catastrophe. Madame la comtesse, dans sa grande sagesse, accueillit les invités avec une simplicité remarquable. La bienséance nécessitant de la congratuler et de la réconforter en la circonstance, le plus chaleureusement possible, quelqu’un émit l’idée saugrenue d’allumer un feu pour fêter les retrouvailles.
    – Même pas un barbecue, dit le commissaire, venu enquêter discrètement.
    Que s’était-il passer ? Ce naufrage avait répandu la tristesse à cinquante kilomètres à la ronde. Les habitants n’osèrent y croire, le château en flammes, en pleine nuit, avait embrasé le ciel. Tous les soucis éclipsés, les préoccupations furent dès lors focalisées sur les conséquences de cette tragédie. Puisque j’étais le plus proche, s’ensuivirent de belles rumeurs et des cancans. Les on-dit ayant la particularité d’isoler la cible, je fus mis en détention préventive pendant quarante-huit heures.
    – Alors mon vieux, tu te mets à table, dit le commissaire.
    – Ya pas de fumée sans feu, c’est ça que vous voulez me faire dire commissaire !
    – Tu as tort de plaisanter, mon p’tit gars, les accusations portées contre toi sont sérieuses.
    – Monsieur le commissaire, sur de simples ragots, vous me mettez en prison.
    – Tu es très proche de la comtesse, n’est-ce pas !
    – Comme vous pouvez l’être avec votre supérieur, commissaire. Pour autant vous n’allez pas mettre le feu à votre résidence secondaire.
    – C’est pas le feu qu’on te reproche.
    – Quoi ? C’est la mort du comte !
    – Non. C’est d’avoir la réponse à tout. C’est pour ça que tes petits camarades t’ont accusé.
    – Comme quoi la culpabilité ne tient qu’à un fil commissaire. C’est comme si je vous mettais en prison parce que vous accusez un innocent sans preuves.
    – Eh ! Il me fallait un coupable et tu étais tout désigné !

  4. Urso dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis…

    Puis il ne se passa rien. Tout le monde s’était tu comme par magie. On continua à manger tranquillement ce qu’il restait. Au moment du fromage et du dessert on attendit sagement que les serveuses et les serveurs fassent leur travail et les apportent aux convives.

    Plus tard, on sut que ces personnes avaient été droguées. Pour éviter qu’elles ne parlent trop et disent d’énormes méchancetés. Tard dans la soirée on retira les corps sans vie de la grande salle à manger toujours éclairée par mille feux et au cours de la nuit, sans empressement, on enterra ce beau monde tout au fond du parc du château, à proximité des beaux rosiers jaunes et blancs.

    Il n’y eut plus jamais de festins et de banquets organisés dans ce lieu. Seuls les âmes flottantes et les fantômes de ces misérables se réunissent encore de temps en temps.
    Bizarrement, à cette occasion, ils sont accompagnés de trois loups blancs qui hurlent à la mort. Les défunts se remémorent cette soirée et cette nuit funeste, en ayant à jamais gravé dans leur mémoire ce fameux menu composé en particulier de « tumeurs » et de « french cancan ».

    Beaucoup de ces gens décédés qui s’ennuient à mourir dans leur monde, espèrent, grâce au progrès actuel de la science, revenir un jour sur Terre dans un corps physique. Leur seul désir est de traquer et de tuer, en les torturant un peu, les descendants de ceux qui les ont assassinés. Ça sera leur vengeance. Eux qui tous les jours et toutes les nuits relisent comme des passages sacrées d’un livre religieux, ce fameux point 2 du menu qui fut la cause de leur anéantissement : des tumeurs farcies et marinées au gingembre et des french cancan flambés à la sauce gribiche.

  5. françoise dit :

    568/Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des  » comment ça va ?  » plein les bras. En plat principal, nous eûmes des dés dorés de voyelles, saupoudrés d’accents aigus, accompagnés de métaphores voluptueuses,. Au dessert, des gros câlins . Repus nous nous endormîmes dans les bras de Morphée .

  6. Dominique PORHIEL dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis…
    A peine terminées les entrées, les papillonnages de circonstance et autres salamalecs hypocrites … que VLAN ! Panne de courant !
    Ah le ton a vite changé : plus de je vous en prie ni d’après vous, non ! Chacun pour soi !
    Où est mon sac ? Qui a pris mon téléphone ? Où sont les bougies (ça c’était un peu plus malin comme question ! mais restée sans réponse !)
    C’est la faute du compteur ! De l’installation ! D’EDF ! Des martiens ! Des spoutniks ! Du réchauffement climatique ! Des Américains ! Des Russes !
    Alors, on fait comment maintenant ? Moi, je dois rentrer impérativement, tout de suite ! Moi aussi. J’ai un rendez-vous hyper important ! Et moi donc !
    Et chacun de tenter de s’esbigner en tâtonnant : longeant les murs, agrippant les autres,

    Et une question, soudain : mais qui a fermé cette porte à clef ?
    Silence ! Nouvelles exclamations : colère et frustration !
    Et puis, une petite voix a fini par se faire entendre … C’est moi ! C’est moi qui ai disjoncté devant tant de stupidités et d’égoïsme ! … Juste pour voir ! (enfin, si je puis dire ! )

  7. Nouchka dit :

    N’habitant pas dans la même région, ils ne se voyaient qu’épisodiquement mais ne manquaient jamais une occasion de se retrouver autour d’une bonne table. Ils partageaient et remettaient alors, à jour, les informations sur leurs voyages, projets et nouvelles d’amis communs.
    Curieusement, au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des  » comment ça va ?  » plein les bras. S’ensuivirent quelques belles rumeurs et quelques cancans sur les nouveautés de la région et les incertitudes du moment en matière de politique locale. Leurs avis étaient, depuis des décennies, assez proches, aussi s’exprimaient-ils sans crainte. Mais, ce jour-là, le couple qui recevait évita de passer trop de temps en badinages divers, occupés à servir les mets silencieusement et avec une tension qui leur étaient inhabituelle.
    Lorsque la sonnette retentit, chacun pensa à l’arrivée tardive de l’un des copains communs. Ils s’apprêtaient à le chambrer mais virent avancer la plus jeune fille de la maison, engoncée sur un fauteuil roulant électrique. Personne n’ayant préalablement évoqué un accident ou un problème de santé la concernant, la stupeur fut à son apogée.
    Voyant les convives consternés, la dernière arrivée éclata de rire : « Vous en faites une tête ! »
    Les parents, hôtes de la soirée, s’éclipsèrent, laissant les convives interrogateurs face à leur fille :
    « Je vois qu’ils ne vous ont pas avertis de mon état actuel ; c’est bien eux, cela ! Toujours prêts à rigoler de tout avec vous mais incapables de vous associer à leur tourment actuel. Et bien, je vous mets au parfum. J’ai subi une intervention de confort et malheureusement, j’ai chopé une infection nosocomiale dont les conséquences sont…, sous vos yeux. Personne ne sait ni quand, ni comment mon état va évoluer. Aussi, je préfère prendre les choses du mieux que je peux et cherche à en faire une expérience inédite. Rien que vos têtes ce soir, c’est pour moi passionnant à analyser. Quand vous venez ici, vous n’imaginez pas que vous pourriez avoir à soutenir, aider, accompagner vos vieux potes dans une quelconque galère. Vous savez que mes parents vous prépareront un bon dîner, que les bouteilles ouvertes seront celles que vous aimez et que les heures de cette soirée passeront tranquillement, en refaisant « légèrement » le monde comme vous l’avez fait depuis cinquante ans que vous vous connaissez. Puis vous rentrerez chez vous jusqu’à la prochaine…
    Et bien, continuez à pratiquer ce nombrilisme ; il vous sied à ravir. Moi, je sais maintenant quels sont ceux qui m’apportent force, amour et amitié. J’espère que mes parents apprendront également de cette expérience ; qu’ils seront dorénavant moins naïfs, plus enclins à partager les failles qui les accablent.
    Cela dit, j’espère ne pas avoir totalement gâché votre soirée et je boirai volontiers une coupe avec vous si vous changez un peu ces bobines lugubres contre quelques sourires ».

  8. Avoires dit :

    Repas de famille – Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis…

    … on passa aux fromages, c’est-à-dire, aux choses sérieuses.
    Le repas avançant, les vins excitant les esprits, la chaleur de la salle à manger incitant aux déboutonnages et mises à l’aise diverses, tout était réuni pour un règlement de compte.
    On entendit des insultes, des grossièretés, des avertissements. On vit des visages déjà rougeauds virer au violacé, des verres de vin renversés sur la nappe, maculant de leur contenu le blanc coton. On sentit la colère monter, l’orage gronder, le manque d’air étouffant et les collisions verbales toucher leur but. Par contre, la dégustation d’un reblochon ou d’un bleu d’Auvergne, choisis avec une quasi dévotion par l’hôtesse, temps religieux du repas, s’était évanouie. L’ambiance était surchauffée à un point tel qu’elle en était presque palpable.
    Quand arriva la tarte aux mirabelles, renommée de la table familiale lors de ses repas, la gourmandise calma un temps les bagouts. La douceur de la pâtisserie sembla édulcorer l’atmosphère. Ce fut comme si un ange passait…On n’entendait que le bruit des couverts. C’était reposant.
    Ce ne fut pourtant que pour reprendre son souffle puisque le café/liqueurs rembobina le film…
    Enfin, on s’aéra un peu ; on fit une promenade aux alentours . Puis, ce fut le moment du départ : on se refit des baisers, mais moins distraits pourtant qu’au matin et les « comment ça va ?»
    se muèrent en « bon retour », sous-entendu « on remet ça une prochaine fois ! »

  9. béatrice dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des  » comment ça va ?  » Plein les bras. S’ensuivirent des bavardages jusqu’au dessert chapeauté d’une cerise noire. Nous ne regardions pas le paysage, nos lèvres savouraient ce moment désireux de nous retrouver.
    Dix ans plus tôt, Martine c’était approché de moi pour me demander comment enregistrer son billet. Elle semblait si perdue dans cette gare immense qu’elle se rapprocha du plus semblable personnage qui puisse prendre le temps de lui répondre. Je la regardais et lui souris, ce qui lui donna confiance pour me demander d’une voix tout hésitante ce qu’elle devait faire avec ce billet, en ajoutant sa condition de première fois, qu’elle voyageait seule. Elle était si rayonnante de naïveté que je ne pus me contenter de la conseiller. Je l’ai prise par le coude et guidé jusqu’à la monter dans son train, je n’ai pas eu beaucoup à faire puisque nous prenions le même.
    Martine se rendait à l’enterrement de sa sœur à Amsterdam. Je devais descendre un peu avant pour me rendre chez une amie. Elle me raconta qu’elle n’avait jamais revu sa sœur depuis leur plus jeune âge, mais qu’elles avaient gardé des liens par écrit depuis 19 ans. Elle ajouta qu’elle pourrait écrire un scénario sur Amsterdam de cette correspondance.
    Et nous en vîmes à parler de film. Une passion réciproque qui enchanta la conversation tout le long de ce voyage, Paris Amsterdam en 1990. Je fis remarquer notre arrivée proche quand je vis les moulins à vent au travers de la vitre. Depuis ce jour, notre passion cinématographique nous relie, cela fait bientôt dix années que l’on s’écrit. On échange sur nos acteurs et nos actrices préférés, une critique assidue sur les films vus et revus, sur les scénarios comme sur les scénaristes. Nous échangeons nos points de vue d’en haut et d’en bas, mais aussi sur notre vie quotidienne.
    Nous n’eûmes jamais le besoin de nous retrouver depuis cette hasardeuse rencontre dans cette gare du Nord, mais une chose est sûre, c’est que nous ne pouvions plus nous passer de cette correspondance.
    Elle a connu François Truffaut pour avoir tourné dans « Baisé volé » avec Antoine Doinel, joué par Jean-Pierre Léaude devenu son amant le temps d’un printemps.
    Nous avons fait couler l’encre de notre stylo lorsque nous avons appris son départ. Un flash-back mémorable en revoyant des films presque oubliés. Il s’agit bien de Jean-Paul Belmando, une icône du cinéma français.
    Puis pour cette dixième année de correspondance, nous voulûmes nous revoir.
    La rencontre s’est faite sur le même Quai et nous prîmes le train pour Amsterdam. Mais cette fois-ci, nous descendîmes ensemble et nous partageâmes la même chambre dans un Hôtel magnifique place du Dam.
    Quand je l’ai aperçu dans la gare, je me suis rapprochée d’elle sans qu’elle ne me voie, puis doucement, j’ai passé mon bras sous le sien. Elle m’a regardé de ce même sourire que j’avais gardé en souvenir. Nous échangeâmes un baiser sur la joue et nous nous sommes dirigées vers le quai.
    Le repas dans le train fut un délice que nous avons pris le temps de savourer.
    Durant ce week-end à Amsterdam, nous avons visionné dans la salle du cinéma of the Dam’d « Double-Take ».
    Nous souhaitons nous revoir, cette fois-ci à Paris, l’année prochaine. Pourquoi attendre autant d’années.

  10. Françoise Rousseaux dit :

    Au menu aujourd’hui, on a eu droit ,en hors d’oeuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras.
    Et en plat de résistance, des cancans bien croustillants avec un soupçon de perfidie, n’est-ce-pas, Tante Olga ? Ah, elle ne change pas la brave tantine, toujours un peu langue de vipère et fausses rumeurs !
    Les tontons ne sont guère mieux, qui , entre la poire et le fromage, tirent à boulets rouges sur leurs collègues ou leurs voisins ! Heureusement, Papa ne participe pas au massacre, mais son petit sourire complice m’horripile. De toute façon, je le déteste ; m’obliger à participer à ce fichu repas, c’est déjà trop ! Mais en plus, m’interdire mon téléphone, là, c’est vraiment de la maltraitance ! Je ne peux même pas échanger des messages avec Ludo mon meilleur pote, ou avec Lilie, ma super copine . Ça m’aurait aidé à passer le temps, parce que là franchement, je sombre dans un ennui ….abyssal, comme dirait ma prof de français ! Et c’est loin d’être terminé !
    Tante Marine apporte le dessert (un cauchemar de diabétique !) et tandis que Tonton Louis découpe des parts monstrueuses, ( moi, je n’en veux que la moitié , non, même un quart, ça me suffit, non,Tante Olga, je ne suis pas anorexique, c’est juste que je n’ai plus faim!), ma cousine Maëlle fait son cinéma ; non contente d’être la meilleure élève de sa classe, elle écrit des articles géniaux dans le journal du collège , et a été choisie comme soliste à la chorale du conservatoire de musique et gna et gna et gna…
    Quant à mon cousin Jules, il passe le bac cette année et nous snobe sans vergogne (encore ma prof de français!). Et sa mère et ses tantes qui se pâment devant lui, c’est pitoyable !
    Ah , Maman se lève pour aller fumer une cigarette dehors ; en passant, elle me fait un clin d’oeil , mais moi, je reste de marbre. La traîtresse, elle n’a pas pris ma défense quand Papa a exigé que je laisse mon téléphone dans la poche de mon blouson !
    Une main sur mon épaule : c’est Mamie qui se penche vers moi : «  Ma puce tu ne veux pas emmener Luckie faire son petit tour ? » . Luckie, c’est son chien, un gros pépère plein de poils et tout baveux. Mais oui ,Mamie, je vais le sortir, et tout de suite même. J’enfile mon blouson, je tâte mon téléphone (Yes!) j’accroche la laisse de Luckie et nous voilà partis !
    Ça y est , je respire, enfin ! Merci Mamie ! Cette semaine promis, je viendrai goûter avec toi, et ce sera bien mieux qu’aujourd’hui ! Je te raconterai tous les cancans du collège et ça te fera rigoler !

  11. RENATA dit :

    Puis changement d’appui fessier , coudes sur la table ou dos bien droit . On se donne une contenance .
    Le langage corporel s’installe et descend délicatement sous la table .
    Les jambes s’allongent , s’écartent , partent en quête de l’escarpin connu ou de la basket nouvellement venue :
    – Approche ! viens à ma rencontre ! embrasse-moi ! tu m’as tellement manqué !
    – Chut ! je t’ai dis la dernière fois que je ne voulais plus , que c’était terminé .
    – Fais un pas vers moi , tu ne crains rien ! personne ne s’occupe de nous .
    – Non , je planque sous ma chaise et n’en bougerai plus .
    – Coucou la nouvelle , vient tâter mon cuir comme il est velouté .
    – Pas intéressée et je suis végétarienne , allez faire du pied ailleurs ! ……..
    Puis les mains entrent en scène , elles se se faufilent , se rapprochent , s’accrochent et ne se lâchent plus , se glissent et s’installent sur une cuisse en un frisson voluptueux .
    Au dessus de la table rien ne se dévoile , les conversations habituelles s’enchaînent , mais sous la table la communication est autre : passionnée sensuelle , pleine d’espoir et de désirs .
    La température grimpe ….Ce doit être la digestion !
    La proposition de la fameuse partie de pétanque remet chaque membre à sa place , on verra pour des effleurements plus discrets en ramassant le cochonnet .

  12. iris79 dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis arrivèrent les sujets de société pour corser le dîner. Accompagnés de bons vins charpentés qui délièrent les langues et affutèrent ou noyèrent toutes sortes d’arguments des clients les plus éloquents.
    Ce moment du repas, s’étira, s’étira…Les serviettes se tachèrent, la nappe avait souffert. Les verres aussi sous les assauts des points sur la table qui ponctuaient les exposés de ces ripailleurs bien avisés.
    Il y eu même des bris de vaisselle sous les « oh » offusqués des dames qui ne savaient plus s’il fallait en rire ou en pleurer.
    Le dessert mit tout le monde d’accord. Les douceurs et sucreries ramenèrent une certaine harmonie.
    Les cris se firent murmures, gémissements et gloussements de satisfaction. Chacun savourait sa gourmandise.
    Au choix en fin de repas, rester sur cette douce note parfumée ou se laisser glisser dans la douce torpeur de l’après-midi sur les volutes de tisanes ou encore se redonner de l’entrain avec le café fumant.
    Les plus acharnés, les querelleurs, les harangueurs ne finiraient pas sans les notes de calva et autres liqueurs pour redonner à tous leurs débats renaissants ce qu’il leur faudrait d’ardeur.

  13. Nadine de Bernardy dit :

    Au menu ce jour là, on eut droit ,en hors d’oeuvre,à des baisers distraits et des  » comment ça va?  » plein les bras .S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans.
    Puis autour de la table on continua à déblatérer sans écouter les autres,le ton montait car tous voulaient se faire entendre.
    Les verres pleins d’évidences et de clichés ne désemplissaient pas.
    – Au fait lança un cousin de Tarascon,en avalant une bouchée de mauvais esprit,vous avez entendu dire que…
    – Mais ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé rétorqua l’oncle Michel, un complotiste, à sa voisine de droite,c’est juste que…
    – Vous n’allez pas me faire croire que les Américains en sont arrivés là,pas eux chevrotait la grand mère indignée.
    Le brouhaha continuait son chemin.On allait arriver au dessert quand le frère aîné, Romain, éleva la voix:
    – Qui veut du rab de cancans,ceux là sont tout frais ,bien croustillants ,d’origine française .
    Le silence se fit,les têtes se tournèrent vers lui,avides .
    Les cancans de Romain étaient connus pour leur saveur mielleuses et leur nappage de méchanceté gratuiite.
    Son épouse se leva en demandant :
    – Pendant ce temps je vais préparer les médisances.Médisances pour tout le monde?

    un complotiste

  14. Souris bleue 🐀 dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis…
    🐀568e/ MOUCHE-THÉ

    Malgré des échanges houleux sur ‘internénette’ Ils décident de se rencontrer. D’un caractère rugueux madame Cœursec -col blanc jupe plissée marine – reçoit un certain monsieur Lafleur chercheur botaniste.
    Sachant cela, elle envahit son salon d’immenses vases d’arums. L’arôme de ces cornets blancs est tel qu’il fait fuir les mouches.
    C’est intenable !
    La Cœursec étant intouchable…Tout est donc prêt !
    Lafleur est salué par un comment-ça-va-bien qui n’attend pas de réponse. Le botaniste biaise en lui baisant distraitement la main, et donne une dionée à son hôtesse : plante sans corolle mais virile et très active aux feuilles poilues. Cœursec, fine mouche, l’éloigna sous la véranda !
    Assis côte à côte sur le sofa ils attaquent les petits fours de controverses, tartines de quolibets, biscuits de billevesées se rencontrent sur le terrain des coquecigrues.
    Sachant qu’on ne les attrape pas avec du vinaigre Lafleur sucre ces escarmouches, Cœursec le touche.
    Le dialogue s’installe à fleuret moucheté. 🐀

  15. Fanny Dumond dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors d’œuvre, à des bisous distraits et des comment ça va plein les bras. Durant le plat de résistance, s’ensuivirent de belles rumeurs et beaucoup de cancans qui faisaient écho dans l’appareil auditif de l’hôtesse. Après le gigot pas cuit, qui eut du mal à se frayer un chemin dans les gosiers, arriva la salade de mâche. On grinça des dents sur quelques graviers et les oreilles s’en prirent plein les écoutilles à cause des cris de la doyenne qui s’emportait sur les gosses voulant sortir de table. L’un d’eux bougonna et lui tira la langue en loucedé. Bien qu’elle fût supposée être comme deux des trois singes, rien ne lui échappa de ses turpitudes. Vinrent les leçons de morale et de maintien à ces gamins tellement mal élevés ! Du coup, le fromage resta sur son plateau. Le clafoutis, plein de noyaux de cerises congelées depuis le printemps, et qui avait pris un sérieux coup de soleil, fut boudé. L’aïeule en profita pour donner un cours magistral sur le gaspillage à l’assemblée ébaubie. Tête baissée, les gosses pris de fous rires, reçurent enfin la permission de s’égailler dans le jardin. Leurs parents restaient pétrifiés sur leur chaise dans l’attente du café qui mettait trois plombes pour passer à travers son filtre. On entendait voler la mouche qui se posait de temps en temps sur la nappe. Ensuite, pour faire style, chacun leva son verre à la « Bonne année ! » et, du bout des lèvres, but le mousseux. Lorsque l’un de ses gendres lui rappela qu’il avait apporté une bonne bouteille, Mamie lui répondit qu’elle la réservait pour le pot dans son bureau. Finalement, l’assemblée se leva comme un seul homme après que les gamins eurent piétiné la rangée de doucettes gelées dans le potager.

    Vite, on se fit des bisous volatils en se disant « À l’année prochaine ! »

  16. Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis vinrent les à-priori mi-cuit assaisonnés au jus de patates, accompagnées d’une fricassée de clichés. Pause digestive : trou d’anacoluthes
    Après on enchaina sur des puanteurs d’accusations affinées AOP, dénonciations au lait cru, sur lit de salades politiques. Le tout se conclua sur une farandole de bêtises fraîches et d’éclairs de lucidité ! Boissons non comprises.

  17. LURON'OURS🐻 dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis
    LE JOUR D’APRÈS
    Au menu de ce jour, sur l’ardoise, on en est au hors-d’œuvre. Pas de vol-au-vent, ni de pets de nonne. On fait simple, des baisers… Distraite, elle ajoute, de la barbe à papa, de la fleur de câlins, de l’amour succinct ; comment ça va ? Pas mal et toi ! Chaque plat est une question réponse. Alors, pourquoi ces rumeurs qui vous la baillent belle ? Ou encore ces beaux quand-quand, et ces vraies fausses-questions ? Ces fariboles… C’est écrit à la craie donc c’est vrai… Aujourd’hui, pas de plat du jour ni de mironton. Hier, on a fait la course à l’échalote. Ce sera soupe à l’oignon, gare à qui perd ses croûtons. Comme plat de résistance, rutabaga au gras. Fromage ou dessert. Moi, je choisis le ou. Ou je commande ou je prends la porte. À la fin de l’ardoise, l’addition.
    Je file préparer la fête de demain ! 🐻

  18. Jean Marc Durand dit :

    Intéressant! je me demandais justement ce que chaque lectrice et lecteur allait pressentir dans ce « passage »?….Allez y…svp!

  19. Antonio dit :

    Au menu, ce jour-là, on eut droit, en hors-d’œuvre, à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis vint le plat de résistance, face à des estomacs blindés d’attaque.

    — Mettez tout sur la table, dit le maître de conversation à son sujet, chacun va se servir.

    — C’est quoi, demanda un enfant avec une grimace de dégoût ?

    — De la langue, répondit son père, assis à côté.

    — Et française, mon garçon ! ajouta un oncle, salivant à l’idée d’en délier un morceau. De la langue du terroir, du parler vrai.

    — Beurk ! ça pue, lâcha le gosse mal élevé. J’en veux pas !

    — Tu goûteras comme tout le monde, le reprit d’autorité son géniteur. C’est rien que de la vérité, tu verras, ça fond tout seul dans la bouche.

    L’homme tira un couteau et trancha dans le vif le sujet, incitant tous les convives à faire de même, parfois en même temps, jusqu’à s’éclabousser les uns les autres tellement cela devenait saignant autour de la table.

    L’enfant goûta et recracha discrètement le morceau de langue qu’il mit dans sa poche.

    — Alors, fiston, j’avais pas raison ? Ah ! Ce fumet, on a eu leurs peaux à ces putes de gros bœufs !

    Le garçon ne put faire autrement que d’avaler le reste de sa langue alors qu’il l’aurait bien donnée au chat. Les beaufs avinés continuaient à débattre à couteaux tirés, les langues pendues et bien grasses, à l’accent de leur pays qui ne pouvait tolérer plus longtemps cette occupation. Les estomacs blindés se rendirent à l’arrivée du dessert

    — J’en peux plus !

    marquant la fin des débats. Le petit garçon aurait bien voulu partager toute cette douceur au chocolat qui s’invitait enfin à table. Mais aucun adulte ne voulut en entendre parler, lui préférant la bonne poire pour digérer leur conversation.

  20. Laurence Noyer dit :

    PLAIT-IL ?

    — Ditez, damoiselle, parlez a moy. Ditez moy, que est vostre nom ?

    AU MENU, CE JOUR-LA ON EUT DROIT, A DES BAISERS DISTRAITS
    — Damoiselle, vuillez vous aler ovesque moy et vous serrez m’amye ?

    ET DES COMMENT CA VA ?
    — Avez vous esté bien aise, dame ?

    S’ENSUIVIRENT DE BELLES RUMEURS ET DE BEAUX CANCANS
    — Et quelles nouvelles, je te empri ?
    — Ditez, portier, ou est la dame de ciens ?
    — En la sale ou en la chambre.

    PUIS VINRENT LES INSULTES
    — Mauvaise ribaude, vous mentez, voullez estre refete ?
    Je vous ay veu aileurs. Où est le seigneur de ciens ?
    — Alez decy, senglent filz de putaigne.

    INTERROMPUES PAR MAITRE PASCHALIS L’AUBERGISTE
    — Dame, sont vos lis fais !
    — Maistre, pourrons nous estre logez ciens ? vous avrez icy bon hostel
    — Dame la nuyt il est perilleus. Pour ce attendez jusques a demain. Et donques nous dejunerons ensemble. Et quant vous choses seront accompliez, donques vous vous despartirez de moy.
    — Alons dormir donques.

    MEDIEVALEMENT VOTRE

  21. camomille dit :

    Puis, on servit le dessert et ELLE entra, majestueuse.
    Tous se turent.
    Un grand frisson les parcourut.
    Certains baissèrent les yeux,
    D’autres se mirent à trembler,
    Certains restèrent bouche bée.
    L’un d’entre eux murmura à son voisin : « tu la connais ? »
    – Non, jamais vue…
    ELLE s’installa à la table familiale, on la servit avec égard et elle dégusta en souriant.
    Elle les invita à faire de même : déguster et sourire…. Rien d’autre !
    Ne plus médire, ne plus critiquer, ne plus mentir : déguster et sourire ni plus ni moins.
    Les plus jeunes, subjugués par sa beauté, commencèrent à l’imiter, et à sourire,
    Les anciens, plus récalcitrants, hésitèrent puis suivirent : « déguster et sourire ».
    Le silence s’installa,
    Une belle lumière envahit la table familiale.
    ELLE les félicita et les remercia.
    Puis, ELLE les pria de bien vouloir l’excuser car d’autres familles l’attendaient et ELLE prit congé.
    – Mais c’est qui ? Demanda à nouveau l’un d’entre eux.
    ELLE se retourna, toujours radieuse et rajouta :
    – Au fait, je m’appelle BIENVEILLANCE.

  22. Jean Marc Durand dit :

    Au menu, ce jour là, on eut droit, en hors d’oeuvre à des baisers distraits et des comment ça va plein les bras. S’ensuivirent de belles rumeurs et de beaux cancans. Puis revinrent les suppositions osées et les interprétations erronées. Comme à chaque anniversaire, on en reparlait, d’elle, de son hypothétique disparition, de son envolée dans le mystère. Les plus anciens nous proposèrent un bain de terreur, avec des lunes trop pâles et des torrents de sang. Les plus jeunes hoquetaient car cela semblait plus vrai que dans leurs écrans. Chacun, la veille s’était bouclé dans son que chez soi. On avait allumé des feux sur la place pour éloigner les ombres de terreur. Aucun volontaire ne s’était proposé pour filtrer les entrées. Le village était comme mort, les chiens nichés, les ivrognes dans leur jus. Chaque chouette, cette nuit là annoncerait un décès et beaucoup se bouchèrent les oreilles.

    La nuit trépassa. Sortis d’une brume persistante, les premiers habitants se risquèrent au dehors. Les coqs n’avaient pas chanté, paraît t’il. Une pierre était tombé de la falaise et avait roulé jusqu’au milieu de la chaussée. On releva des traces suspectes au bas de certains arbres. On suspecta même les ongles d’un vieux, un qui se permettait encore de griffer le monde. Et puis on oublia, un certain temps, qu’elle était trop souvent passé par chez eux, qu’elle avait fait du dégât, qu’elle les frôlait encore et que si on ne faisait rien pour la maitriser, elle pourrait à nouveau tout emporter.

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