548e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Racontez une étrange histoire dans laquelle on trouvera : une forêt sans lisière,
une dune de miel, l’envers d’un parfum et un verre d’eau bouffante.


De nombreux ateliers tirent parti de mes exercices d’écriture très créative.

Si vous souhaitez paraître dans cette liste d’ateliers d’écriture envoyez-nous
vos coordonnées, une photo portrait, le nom de votre atelier et une courte présentation.

31 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Il était une fois une forêt sans lisière. Vierge depuis la nuit des temps elle avait décidé, à l’automne précédent, alors qu’elle se dénudait, en vain, depuis la 2.589.747e fois, de changer enfin cette situation

    Pourtant elle avait vu le loup bien des fois mais jamais celui-ci ne lui ait fait subir ces outrages que l’on dit galants ni connaître ces plaisirs que l’on dit charnels

    Des ormes ? Elle ne voyait que cela. Des droits et des noueux. Des touffus et des chenus. Des verts et des blets. Des élevés et des vils. Mais jamais elle ne ressentit l’envie de s’épancher auprès de l’un d’eux.

    Elle avait été pénétrée par bien des choses – une conviction, un sentiment, une vague idée, un soupçon , un frisson qui fait bruisser les feuilles, la chaleur d’un feu de camp, et même de son importance – mais jamais par ce qu’elle espérait

    Un jour, elle aperçut, au milieu d’une clairière, un acacia qui, si l’on en croyait la rumeur circulant dans les allées et les fourrés, avait été pollinisé par les abeilles. C’est avec lui, décida-t-elle qu’elle partirait sur la dune de miel

    Elle chercha par tous les subterfuges, ces ruses que l’on prétend féminines, à le séduire  pour l’enserrer dans ses chênes : le charme, l’hêtre et le paraître, s’asperger de l’envers d’un parfum d’humus et de résineux, avouer tous ses pêchers et même le chantage au suicide en menaçant de se noyer

    Et elle réussit. A elle les lauriers !

    Hélas, elle déchanta très vite. Le flamboyant et tonitruant verre d’eau bouffante des premiers temps se transforma rapidement en tiédasse eau plate et en soporifique tisane de tilleul. Une véritable de tête de gland

  2. Maïté P dit :

    Vous êtes vraiment certain de vouloir lire une histoire étrange ?
    Vous êtes vraiment certain de vouloir savoir ce qu’il s’est passé dans la forêt sans lisière ?
    Vous en êtes vraiment certain ?
    Vraiment ?

    Bon entendu, allons-y …
    Dans la forêt sans lisière vivaient des Gères fous et des abeilles géantes. Les Gères se nourrissaient des abeilles géantes et les chassaient sans vergogne. Ces abeilles étaient connues autrefois pour leur production de miel extraordinaire. Partout dans la forêt naissaient des dunes de miel. Ces dernières étaient utilisées par la communauté des ours passifs comme ressource alimentaire. Malheureusement, les abeilles se retrouvèrent toutes en voie de disparition à cause des Gères fous et par voie de conséquence les ours passifs s’éteignaient eux-aussi. Les dunes de miel donnèrent la place à des champs de fougères et la forêt devint impraticable.
    Il fallait agir, mais entre les quelques ours plus que passifs et les dernières abeilles affolées, rien ne leur laissait présager un avenir prospère et heureux.

    Mais un jour, un Gère un peu moins fou que les autres intervint et dit : « que mangerons-nous lorsqu’il n’y aura plus d’abeilles ? ». Les Gères peu habitués à avoir des réflexions, l’exclure de la bande. C’est ainsi que le Gère, nommé Gère se retrouva seul à la merci de la forêt sans lisière. Il fallait qu’il arrête la folie de ses congénères. Ils n’étaient pas comme ça avant. Oui, il s’en rappelait, ils n’étaient pas comme ça … avant !

    Mais que s’était-il passé ? C’est alors, que dans un rêve, il se souvint : le parfum ! C’était le parfum qui les avait rendus fou. Il fallait qu’il trouve l’envers du parfum et ils seraient tous sauvés, lui, les autres Gères, les abeilles et même les ours pour qui il avait peu de sympathie.
    Il réfléchit : seuls les ours avaient suffisamment de sagesse pour savoir où trouver l’envers du parfum.

    Il traversa donc la forêt pour rejoindre la dernière communauté d’ours. Lorsqu’il arriva, il se fit accueillir par un gros patapouf tout mou. Qu’est qu’ils pouvaient l’énerver ces gros mollassons. Il prit sur lui et l’interrogea. L’ours lui dit qu’il fallait interroger l’eau bouffante. Cette dernière était située dans la grotte du ciel.

    La grotte du ciel était loin, en haut de la montagne, là où la forêt disparaît et où seuls les rochers persistent. Gère s’en alla, l’ours mollasson lui souhaita bonne route, Gère était soulagé de quitter ce gros plein de soupe.

    En chemin, il vécu beaucoup d’aventures que je ne vais pas étaler ici, car il faut faire cours. Mais il arriva épuisé en haut de la montagne. Une abeille géante, qui s’était auto-attitrée « fidèle destrier » , l’avait aidé à monter les derniers 1000 m.
    Il arriva donc à la grotte du ciel et y pénétra. Au moment où il entra, il se fit asperger d’eau bouffante. Là, tout lui revint : Il y a des dizaines d’années, lorsqu’il était petit, lui et les autres Gères vivaient paisiblement et avaient les abeilles géantes comme animaux domestiques. Ils s’en nourrissaient raisonnablement mais ne les massacraient pas. De plus, ils offraient du miel aux ours avec qui ils s’entendaient très bien. Mais un jour, un parfum s’était répandu. Ce jour-là, Gère était allé jouer avec son ami l’ours, dont la communauté n’avait pas été parfumée. Lorsqu’il était rentré, tous les Gères étaient devenus complètement fous. Toutes les abeilles du village avaient été tuées. Il était entré dans le village et avait respiré les dernières émanations. Il avait alors senti une odeur étrange, ça ressemblait à une odeur d’herbe coupée mélangée à celle du géranium. Tout devint flou alors ; puis vint cet instant précis où il fut aspergé par l’eau bouffante : l’envers du parfum était l’eau bouffante. Il fallait donc que tous les autres Gères se fassent asperger par cette eau si spéciale. Gère avait trouvé la solution pour sauver tout le peuple de la forêt sans lisière. Ils ne surent jamais qui avait diffuser le parfum qui les avaient rendu fous pendant tant d’années. Mais à partir de ce jour plus aucune odeur ne vint les rendre fou et ils vécurent tous, paisiblement et heureux, au milieu des abeilles géantes et des dunes de miel de cette forêt si spéciale.

  3. oleana dit :

    Une dune de miel, voilà à quoi ressemblaient ses seins… c’est la première fois qu’il en voyait de si beaux, en forme de poire,
    Les jeux sensuels auxquels ils jouaient tous les deux l’avaient amené à laisser couler ce nectar sur sa poitrine voluptueuse.
    Délecté de ce breuvage, il se dirigea vers son épaisse forêt qu’il affectionnait tout particulièrement.
    Les yeux fermés, il ne cherchait pas à en définir les contours, elle lui semblait sans commencement ni fin, c’est ce qu’il aimait chez elle, elle n’était pas ordinaire, tout le surprenait, tout l’émerveillait.
    Même sa fontaine était source d’étonnement, son eau ne tarissait pas, l’envers de son parfum était là, et il n’en n’aurait pas perdu une miette, non même pas pour tout l’or du monde.

  4. Patricia dit :

    Cette histoire n’a ni début ni fin, elle est c’est tout, à un moment, et puis l’instant d’après pfiout, plus rien , mais elle ne se termine ni ne commence.
    Je vous la raconte là ou elle en est.
    ….était là et ça lui allait bien, Elle? l’envers de son parfum révélait sa sensualité, et il aimait ça.
    Elle lui donnait l’eau à la bouche, comme l’eau du thé qu’il venait de boire, une eau suave avec un goût indéfinissable qui lui arrivait par vagues prenait petit à petit tout l’espace, un goût de miel envahissait son palais, il se senti l’élan de…

  5. Michel-denis Robert dit :

    Il m’est arrivé une histoire bizarroïde en ce début d’année. J’ai rencontré un ami que je n’avais pas vu depuis trente ans et vous savez quoi ! Avant qu’il ne me raconte ce qu’il l’avait occupé pendant tout ce temps, il me dit :
    – Je fais pleurer les oignons !
    Le croyant devenu zinzin, j’abondai dans son sens. Il avait peut-être été traumatisé par une rupture. Nous nous étions perdus de vue. Et ce jour-là, nous participions à une remise à niveau en informatique dans le château près duquel nous avions passé notre enfance. Depuis, il avait fait pleurer les oignons, quel magicien ! En parcourant le grand couloir, il me raconta ses péripéties en Australie. Il avait monté un commerce de planches de surf. Puis dans la grande allée, alors que nous venions de sortir du château, il me confia sa recette. Quelle surprise, je ne le savais pas si fin cuisinier ! Pour se venger, il décida, à son tour de les faire pleurer. Il prend la Mona Lisa pas trop ridée, bien costaude qu’il découpe en petits cubes, la jette dans une huile d’olive préalablement chauffée. De même pour un gros oignon jaune, il le ciselle en fines lamelles, une fois que le tubercule est saisi, il le recouvre avec.
    – C’est sublime, dit-il, quand les larmes coulent sur la Mona Lisa ! Hum !
    – C’est une recette de cuisine que tu m’énumères.
    – Pas que. Depuis toujours, j’ai envie de me venger.
    – Contre un oignon, c’est dérisoire.
    Je mijotais pendant un moment. Et je pressentis un de ses tours. C’est lui, en fait qui préparait sa mise en scène. Depuis que je le connaissais, il inventait. C’est comme tromper la solitude, dit-il, de la malice illuminant ses yeux. Quand nous sommes arrivés au pavillon de chasse il s’arrêta. C’était une grande bâtisse aux briques rouges dans laquelle nous venions jouer aux policiers de films noirs lorsque nous avions entre six et quatorze ans. Nos souvenirs semblèrent émerger tout à coup comme d’une BD. A cette époque nous vivions des histoires insolites, mais l’imaginaire se trouvait quelques fois dissout par la réalité. Aussi, nous nous étions débrouillés pour confectionner des costumes de bandits et de policiers américains. Avec les gosses du quartier, c’était la grande époque des foulards rouges et masques noirs, chacun son camp. Un jour, voulant échapper à la Gestapo, dans ce pavillon, je m’en souviens comme si c’était hier, il y était entré en éclaireur la veille. Nous n’avions pas connu cette période mais certaines bribes que nous contaient nos parents étaient restées dans leur mémoire. Et par transmission , nous prolongions leurs aventures. Sur un des murs était accroché un immense standard téléphonique. La notion de portable n’existant pas non plus, mais le mur qui le supportait devait souffrir tellement cette boïte était énorme, comme une grosse malle de voyage prête à décoller sur sa rampe de lancement. Evidemment la tentation de décrocher pour savoir qui était au bout du fil. Il ne m’avait pas prévenu. Il n’avait pas joué son rôle d’estafette. Et ce fut la mienne. De fait, nous n’avions pas réussi à nous évader de cette forêt sans lisières. Il nous fallait trouver une sortie. Je pris le combiné et je fus surpris qu’on me réponde :
    – Allo !
    Je dus inventer une histoire, là, sur le vif.
    – Votre commande de bois vient d’arriver. Les six troncs sont prêts, dépêchez-vous, ils sont pressés.
    – Qu’est-ce que tu as fait, dit mon ami ?
    – J’ai répondu.
    – Fallait pas, tu vas nous faire repérer.
    Fixant un point précis derrère moi, il s’arrêta net et chuchota :
    – Ne bouge pas, une biche !
    – Nous voilà retournés trente ans en arrière.
    – Chut !
    Nous ne bougions plus pour ne pas effrayer l’animal qui broutait des feuilles de noisetier. Soudain nous nous rappellâmes en même temps cette histoire de la guêpe qui volait sur la musique du vol du bourdon. Nous avions créé un jeu de piste, un jour de blues dans cette forêt. Et la petite voisine, nous l’avions chargée de découvrir l’envers d’un parfum. La pauvre, elle avait subtilisé une bouteille d’eau de toilette à sa mère qu’elle avait vidée sur un cactus. Nous rigolions comme des bossus.
    – Chut !
    Nous devions rentrer pour la suite de la formation. Et la biche s’en est allée. Il ne s’y attendait pas. Quand nous sommes revenus au château, un énorme gâteau où un personnage surfait sur une dune de miel. C’était son anniversaire. Chacun des convives avait sa petite coupe de barbe à papa, blanche, blanche.
    – On dirait de l’eau bouffante, dit-il.
    Et tout le monde cria :
    – JOYEUX ANNIVERSAIRE !

  6. Phanie dit :

    LE SECRET

    Lorsque ma mère nous racontait des histoires, nous fermions les yeux tous les deux, mon frère et moi. Elle avait une voix chaude, rassurante, pénétrante ; c’est ainsi que nous nous endormions.

    Le lendemain, nous la retrouvions allongée dans le canapé du salon, bouche ouverte et bras ballants.

    Nous avions pris l’habitude de nous réveiller seuls.

    Avant de partir à l’école, nous prenions soin de la recouvrir avec le vieux plaid qui traînait là. Un petit bisou sur le front et nous partions.

    Puis nous avons grandi et nous avons compris qu’elle était alcoolique….

    A aucun moment elle n’a été violente. Avec nous, elle était toujours bienveillante.

    Aucun psychiatre, aucune maison de repos n’est venue à bout de sa maladie. Elle était atteinte d’un mal profond que seul l’alcool pouvait atténuer, du moins c’est ce qu’elle croyait.

    La plupart du temps, le soir au dîner nous restions à parler avec elle jusque tard car devant nous, elle se retenait de boire. C’était notre seul moyen, à nous, de la protéger un peu.

    Et lorsque nous allions nous coucher, nous entendions le placard s’ouvrir…, puis une bouteille, deux bouteilles…

    Pendant mon sommeil, mon imagination s’animait. Je faisais souvent le même rêve que je ne comprenais pas. Je l’avais écrit dans mon journal intime que j’ai retrouvé :

    “dans le lointain une silhouette avance dans un épais brouillard, je veux la suivre mais mon corps reste figé. Je suis là en tant qu’observatrice… La silhouette disparaît puis réapparaît soudainement, surfant sur une vague qui finit son parcours sur une dune. Je suis sur cette dune… une dune au goût de miel… La silhouette a disparu mais je sens sa présence. Un parfum se diffuse autour de moi, un parfum que je connais bien : un mélange d’alcool et de “l’envers du parfum” que j’offre à ma mère tous les ans pour Noël. Sans transition, je me retrouve à nager dans un grand verre d’eau. Je suis apaisée, je fais la planche quand tout à coup l’eau s’ouvre telle une bouche et m’avale sans que je n’aie le temps de réagir. J’ai envie de crier, mais rien ne sort… La chute dure longtemps, très longtemps… puis je me retrouve dans une forêt… je cours, je cours, mais je ne trouve jamais la lisière…”

    Je me réveillais toujours essoufflée, fatiguée, puis je reprenais mes esprits et mes journées commençaient ainsi. D’après l’analyse que j’en ai faite, ce cauchemar reflétait mon impuissance à sauver ma mère de ses démons et ma culpabilité. Ce rêve a disparu en même temps qu’elle, après une chute mortelle…

    Ma mère était alcoolique et personne ne le savait car consciente de sa maladie et honteuse, elle se cachait. C’était notre secret…

  7. Gregoriane dit :

    C’est l’été. La paëlla mijote doucement. « Help » sur les ondes du transistor désuet de ma cuisine, une vieille chanson des Beatles. J’ai du mal à garder les yeux ouverts. Aussi, je décide de me détendre un moment. Bonne blague. Aussitôt allongé, aussitôt endormi. Sommeil profond. Rêve à l’horizon. Me voilà aux portes d’une forêt sans lisière, je me laisse guidé. Havre de paix, de fraîcheur, de nonchalance. Le chant du ruisseau, les couleurs automnales, le bruit du silence invitent à la quiétude. Je prends le rythme. Doucement je me laisse happer par cette nature sauvage, intacte, sans aucun visiteur, jamais. Les habitants du village alentour ne s’y aventurent pas. Ils préfèrent se raconter les ragots du quotidien, solidement accoudés au comptoir du café et à leurs verres d’eau de vie qui devient en peu de temps un verre d’eau bouffante de délires. Dans cet endroit isolé, l’ennui s’oublie avec les affabulations des uns et des autres, l’imagination ne restreint jamais le champ du possible, parfois même une dune de miel se plante en plein milieu du décor. Pendant que la poésie enchante l’histoire, le barman remplit les verres de ces jongleurs de mots qui rentrent chez eux bourrés comme des coings mais heureux d’avoir édifier un monde imaginaire.
    D’ailleurs, certains affabulent avant même l’arrivée des sillons du temps et de l’ennui. C’est pour cette raison que, dans le rêve, j’ai choisi ce village retiré du monde, perché au sommet des plus hautes collines, encerclé de falaises rocheuses, abruptes, incroyablement hallucinantes pour oublier la mythomanie de cette fille que j’ai tant aimé. Son exubérance était telle que j’avais l’impression d’avancer sur un chemin sinueux où broussailles, plantes urticantes, démangeaisons, insectes bourdonnants, piqûres ne faisaient qu’alourdir mon cœur. Et puis, toujours dans le rêve, l’envers d’un parfum m’a redonné confiance : le parfum de l’amour, celui de ma mère. J’ai aussitôt éloigné celui de la manipulation.
    Dans mon sommeil, ma mère disait : ne laisses jamais les méchants abimer ta gentillesse, mon fils, tu …
    Pourquoi le téléphone a-t-il sonné ?
    J’étais si bien.

  8. Urso dit :

    Racontez une étrange histoire dans laquelle on trouvera : une forêt sans lisière,
    une dune de miel, l’envers d’un parfum et un verre d’eau bouffante.
    – Allo la boucherie Soulo.
    – Oui.
    – Je voudrais commander pour samedi une forêt sans visière.
    – Il n’y a pas de ça ici. Désolé monsieur.
    – Mais une forêt sans visière pour faire le tour de France à bicyclette. Allo allo.
    Ah ces bouchers d’aujourd’hui tous les mêmes ! Ils n’écoutent plus les clients.
    Bon pour la forêt sans visière – mince sans lisière, excusez-moi – , je vais voir chez le cordonnier s’il peut m’en trouver une pour ce week-end.
    Ou plutôt, je vais appeler ma copine la grande rousse. Si elle peut m’en faire une belle, toute cuite pour dimanche.
    – Allo Jacqueline. C’est ton Boubou adoré. Allo allo chérie. Réponds moi. Dis quelque chose. Aïe aïe quelle galère. Elle a raccroché.
    Décidément aujourd’hui je n’ai pas de chance avec le téléphone.

    Je crois bien que je vais me servir un verre d’eau bouffante, avant de me mettre à tondre la pelouse orange du jardin.
    Ah j’oubliais. Mon toubib m’a dit de ne pas faire trop d’efforts pour prendre soin de mon pancréas.

    Oh la la que la vie est triste sans ma belle. Tu n’as pas voulu me parler. Pourtant je t’aime très fort ! Sans toi je ne peux pas vivre !

    Cette nuit j’irai te voir dans ta chambre.
    Mais je deviens amnésique. La g. C’est qu’elle habite dans une grande maison avec des gros chiens qui aboient dès qu’une mouche passe à proximité. Et qui mordent sans raison.
    Non trop risqué. J’abandonne ce plan.

    Je change de programme. Oui j’ai trouvé. Je vais appeler un bon pote, celui qui a un jet. S’il peut me le prêter. J’ai envie d’aller faire un tour dans la dune de miel que j’ai visitée l’année passée. J’en ai bien profité. Du miel de la tête aux pieds du matin au soir. Quel délice. Quel plaisir. Et toutes ces femmes nues. Miam miam que c’est bon le miel …
    Ouais c’est là ma terre promise. J’y file donc à toute vitesse.
    Avant de partir faut pas que j’oublie ma brosse à dents, mon dentifrice et l’envers d’un parfum.
    Ah vous ne connaissez pas. C’est une petite boîte en métal vert, avec des dragées à l’intérieur. Composées d’amandes chinoises et de chocolat noir turque. Avec un zeste de parfum au caramel, cocaïne et citron.
    On en prend un ou deux et on se sent tout de suite bien. Planant comme un aigle au-dessus d’un nid de coucou.

    – Tiens le téléphone qui sonne. Allo.
    – Ici la boucherie Soulo, vous venez d’appeler pour une « forêt sans visière ». Pour la commande, vous n’avez pas précisé le poids.
    – Forêt sans visière. Boucherie Soulo. Ah c’est une blague. Vous n’avez que ça à faire, embêter les gens faisant la grasse matinée.
    – Mais monsieur, vous avez appelé. Combien de kilos vous en voulez de votre forêt …

  9. Avoires dit :

    Depuis l’année mondiale de l’écologie , remontant à des temps immémoriaux, une forêt avait vu le jour.
    La forêt, baptisée Utopia s’étendait depuis le Cap de Bonne Espérance jusqu’à la presqu’île du Kamtchatka, suite à la réunion du continent africain à l’Eurasie. Elle était sans lisière, sans frontière, si ce n’est celles des mers et océans. Utopia comptait une multitude de sources d’eau bouffante aux qualités exceptionnelles et certaines parties de son territoire étaient parsemées de dunes de miel.
    Lors de cette année-là, le célèbre couturier/parfumeur Baldin avait créé le non moins célèbre « jus » L’An Vert. Il avait la particularité d’être porté spécialement par les couples qui venaient de s’unir selon l’hyménée réglementaire. Le parfum les maintenait dans un état d’esprit écologique, comme une sorte de catéchisme .
    De grandes fêtes étaient organisées pour ces nouveaux venus dans la communauté des futurs divorcés. C’est ainsi qu’à chaque nuit de pleine lune, les couples fraîchement amarrés aux chaînes matrimoniales s’en allaient au cœur d’Utopia, escaladaient une des fameuses dunes tout en tenant à la main, une coupe remplie de cette eau bouffante aux vertus extraordinaires (le champagne n’avait plus la cote, car jugé peu écologique). Ces nuits-là, la forêt résonnait de l’entrechoquement des coupes des couples emplies du merveilleux breuvage. L’air embaumait la magique fragrance de L’An Vert. Utopia respirait à pleins poumons.
    Comment se décollèrent les couples des dunes de miel ? On ne le sut jamais.

  10. Kyoto dit :

    Je m’appelle Samuel. Je suis beau, intelligent et surtout sain d’esprit. Ce que je déteste le plus, ce sont les contes. Ceux que ma mère me lisait avant le « gros dodo de la nuit ». Et chaque soir, elle me quittait avec le légendaire « Bonne nuit mon chéri d’amour », et laissait la place aux cauchemars des méchantes et hideuses sorcières.

    Des années plus tard, ce matin-là, au réveil, un étrange pressentiment m’envahit. Autour de moi, les couleurs s’étalaient du blanc au noir, avec toutes les nuances de gris. Je m’habillai de noir, sans passer par la case douche, et me précipitai dehors et constatai avec circonspection les bouleversements.

    La forêt domaniale avait perdu sa lisière, mais aussi ses couleurs. Les arbres étaient nus et leurs racines dressées fièrement vers le ciel gris laiteux. Comme si… ils s’étaient retournés. J’étais surpris de ne pas m’étonner. Comme si c’était la normalité.

    Au détour d’un chemin, je rencontrai mon père. Il marchait sur les mains. D’habitude il marchait plutôt sur mes plates-bandes, et pour un individu presque octogénaire, je ne pouvais que l’admirer.

    – Salut fiston, tu devrais aller faire un tour du côté des ruches. Les abeilles ont l’air d’avoir un petit grain de folie.

    Je continuai donc ma route et croisai deux individus qui se déplaçaient aussi sur les mains. Une nouvelle mode ? Ils sont tombés sur la tête ou quoi ? Si ça les rend heureux, pourquoi pas ? J’en profitai pour vérifier si j’avais bien les pieds sur terre !

    Plus j’approchais des dunes, plus le bourdonnement des abeilles était intense. Comme si les dunes étaient de miel. Dune de miel ? C’est le parfum préféré de mon épouse ! En souvenir de notre lune de miel dans les dunes de l’Amour. Sauf que, maintenant, notre vie est devenue l’envers d’un parfum. La fragrance acide prédomine.

    C’est alors que je l’entendis, au loin, m’appelait. J’aurais dû prendre ma bicyclette, je serais rentré plus vite. Cris. Hurlements ! Elle est tombée dans le puits ou quoi ?

    – Samu ! Samu ! Nom d’un diable ! Tu l’auras cherché !

    Dans la seconde qui suivit, elle me balança un seau d’eau bouffante !

    C’est bluffant comme c’est efficace pour réveiller un homme profondément endormi dans le creux d’un merveilleux conte.

  11. françoise dit :

    548/Racontez une étrange histoire dans laquelle on trouvera : une forêt sans lisière,
    une dune de miel, l’envers d’un parfum et un verre d’eau bouffante.
    Mon copain et moi étions épuisés. Nous décidâmes donc de camper dans la forêt après une longue marche sans trouver sa lisière. Peut-être n’en avait-elle pas nous étions nous dit tout en pensant que toute forêt a forcément une lisière.
    Cà ne nous empêchera pas de dormir.
    Avant d’éteindre notre éclairage de fortune , j’étais allé sur google où j’avais appris que ses 15 millions d’hectares de forêt font de la France le troisième pays le plus boisé d’Europe. Pour protéger cette richesse, les scientifiques du laboratoire Science pour l’environnement, basé en Corse, développent des outils d’aide à la décision pour la lutte contre les incendies.
    Ayant soif et en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller mon copain, j’allai boire un verre d’eau bouffante. Ne me demandez pas le goût que çà a car je ne saurais pas vous le dire : un mélange de Mont Roucou, d’Hépar, de Vittel , de volvic peut-être aussi ?
    Soudain j’entendis un bruit d’insectes ! était-ce des insectes Xylophages ou les mêmes que ceux dans Animal Crossing ? Je plaisante bien sûr.Je m’approchai et vis une dune de miel escaladée par des fourmis. Dommage j’aurais pu en prélever un petit pot pour que ma Grand’Mère me fasse un Gateau magique tout miel.
    Je retournai à la tente pour dormir .Mon copain était assis sur ses genoux et tenait dans ses mains un flacon sur l’étiquette duquel était inscrit « l’envers d’un parfum ». Dès qu’il me vit il cacha ce flacon dans sa poche. Je fis mine de rien et tout en lui souhaitant une bonne nuit j’allai me coucher.Tout en ayant l’impression de sentir une fragrance boisée, je m’endormis dans les bras de Morphée.

  12. camomille dit :

    – Dis maman, c’est quoi une forêt sans lisière ?
    – Ben c’est une forêt qui n’a pas de limite,
    – Dis maman, c’est quoi une dune de miel ?
    – Quoi ? Tu veux dire une lune de miel peut-être ?
    – Non, une dune de miel c’est quoi ?
    – Ben je ne sais pas…ça n’existe pas,
    – Dis maman, c’est quoi l’envers d’un parfum ? Et c’est quoi un verre d’eau bouffante ?
    – Finis ton goûter mon chéri,
    – Georges, Georges, viens vite, faut appeler le docteur, le petit il nous fait des bouffées délirantes
    – J’arrive Jeannine, j’arrive… faut d’abord que j’attrape le chat qui aboie avant que sa gamelle me ruisselle des mains….

  13. iris79 dit :

    Dans cette forêt enchantée, vivaient une faune abondante, s’épanouissait une flore luxuriante.
    Le chant des oiseaux, les couleurs printanières donnaient un parfum d’Eden à ce territoire sans frontière. Cette forêt n’avait ni limite ni lisière. Elle semblait épouser parfaitement les contours de l’océan qui la bordait très loin derrière, devant, sur les côtés très éloignés.
    Il était infiniment difficile de trouver le cœur de la forêt. La plupart des habitants avaient renoncé à l’explorer, craignant ce qu’ils pourraient y trouver. Certains avaient essayé de chercher le centre de ce lieu, beaucoup voulaient en connaître les moindres recoins, les secrets les plus étranges mais nul n’y parvenait. On pouvait s’y perdre sans problème et le seul moyen de retrouver son chemin était d’attendre la nuit et la course des étoiles.
    Certains racontaient, légende ou pas, que des hommes et des femmes avaient trouvé ce centre de la forêt et qu’il s’y passait des choses étranges. Les fleurs exhalaient des odeurs effroyables, l’eau des ruisseaux bouillonnait et ne restait pas dans les verres dans lesquels on voulait la dompter. Elle prenait alors des formes inattendues, des états inconnus, bouffante, foisonnante, de teinte verdâtre, devenue imbuvable, elle signifiait aux occupants qu’ils ne pouvaient rester ici. Ils repartaient alors d’un pas alerte vers les trésors qui peuplaient le reste de la forêt, retrouver les douces saveurs des plantes consommables, des fruits en abondance et des dunes de miel qui comblaient leurs palais en se promettant de ne plus jamais chercher à découvrir l’envers du décor, les frontières de l’autre monde.

  14. Maguelonne dit :

    Je suis une crevette toute petite, transparente, mal fichue. Mais je suis là et bien là.
    Je me la coulais douce quand une violente tempête m’a emportée et ballottée dans ses eaux furieuses. Je me croyais dans un verre d’eau bouffante comme dans un mélange d’eau et d’azote. Et ça bouillonnait, ça bouillonnait… J’ai bien cru ma dernière heure venue. Puis je fus projetée sur une barrique de bière. Je m’accrochais ferme en me disant que j’avais peut être une petite chance.
    Poséidon se calma. Le tonneau et moi échouâmes sur une plage. Arriva un vieux crabe difforme, qui me pinça, me regarda et cracha « Mais qu’est ce que c’est ce truc tout moche ». Il me balança au loin puis libéra Marie. Marie était une belle mère que ses enfants moches et méchants avaient enfermé dans le fût de bière et jeté à la mer.
    Marie, pas le pied marin, avait vomi ses tripes au cours de la tempête. Une odeur pestilentielle se répandit dans l’atmosphère. J’ai cru ma dernière heure venue et me suis dit que c’était peut être bien ça l’envers de Chanel N° 5. Les effluves se sont dissipées. Après ça même les relents de bière semblaient adorables.
    Le vieux crabe craqua pour Marie et m’oublia. J’allais me dessécher sous le soleil. J’ai cru ma dernière heure venue.
    Un albatros aux yeux vert eut pitié. Il me saisit dans son bec :
    « N’aie pas peur, je te ramène chez toi »
    « Même pas peur, monsieur Albatros, allons y ».
    Le voyage fût long, très long. Nous montâmes haut, très haut. Je fus presque congelée dans les nuages. Puis nous avons survolé une forêt immense, énorme. Une forêt sans début, sans fin, sans lisière. Enfin je devinais l’océan.
    Si près du but, Albatros avala une mouche de travers, toussa et me lâcha. Une chute sans parachute, cette fois c’est sûr, c’est la fin.
    Mais j’ai atterri sur un coussin moelleux. C’était une dune de miel. J’ai lâché prise sur ma dune et me suis étirée dans tous les sens, j’ai baillé à n’en plus finir. Le temps a passé. Je voulais rejoindre l’océan. Mais comment se sortir d’une gangue de miel gluant ? On peut bien dire, quand on veut on peut, mais moi je voulais et ne pouvais pas.
    Aie, je suis saisie par une pince à l’odeur de maquereau pas frais.
    « Qu’est ce que c’est ce truc tout moche, cracha le vieux pêcheur, ah ! mariné au miel, c’est bon pour le barbecue mais il m’en faut d’autres ».
    Il me jette dans le fond du panier et continue sa quête. Deux heures plus tard il m’attrape avec ses gros doigts, me regarde
    « Qu’est ce que je vais faire de ce truc tout moche. Vaut pas le coup d’allumer le barbecue »
    Il me jette dans l’océan. Les vagues me lèchent et me libèrent de ce miel qui me paralysait et me donnait mal au cœur.
    Voilà, truc tout moche est toujours là et bien là. J’aimerai bien retrouver Marie. Elle doit être débarrassée de son vieux crabe pas fringant.
    À bientôt pour de nouvelles aventures

  15. Durand JEAN MARC dit :

    La dune de miel avait fondu et envahi la forêt sans lisière. Les hommes, noyés dans un verre d’eau bouffante reniflaient l’envers du parfum du volcan.

    • 🐀 Souris bleue dit :

      Bonjour Jean-Marc.
      Obsessionnel compulsif ? Ou plus simplement l’esprit d’ escalier… Hélicoïdal ?
      On ne s’en lasse pas… On attend 8h30…34…!
      Tjrs tellement de surpris avec vous… On se régale de tant d’originalité.
      🐀 Souris -Bleue

    • 🐀 Souris bleue dit :

      Merci Jean-Marc
      Maintenant on va beaucoup mieux !!!
      🐀🐀🐀🐀🐀🐀🐀🐀🐀🐀🐀🐀🐀

  16. Jean Marc Durand dit :

    L’envers du parfum est partout , chantait l’abeille, la fleur est une forêt sans lisière, bois leur jus comme un verre d’eau bouffante et tu te rouleras dans les dunes de miel.

  17. Durand JEAN MARC dit :

    Bois donc un verre d’eau bouffante, petit, la forêt sans lisière s’ouvrira, et tu chevaucheras les dunes de miel jusqu’à l’envers du parfum.

  18. Durand JEAN MARC dit :

    Je marchais longtemps. La forêt sans lisière était creuse aux cris des oiseaux. Il me restait à peine de quoi me désaltérer, un minuscule verre d’eau bouffante au fond de ma gourde. Je marchais encore plus longtemps, plus dur, jusqu’à sentir l’envers du parfum de la mort. Au loin se dessinait une dune de miel. Peut être, au delà, une mer allait tanguer ma venue, m’accompagner sur l’autre rive.

  19. Nouchka dit :

    C’est une étrange histoire ou une rêverie d’où émerge ma conscience ce matin.
    Je pense être à Horse Shoe Bay. La musicalité de ce nom et la force de l’image qu’il représente me le fait préférer à une version francophone : la baie du sabot de cheval ! Vraiment ici, l’anglissisme a une classe incomparable, de par la brièveté de l’expression associée à cette sonorité qui nous trace un contours géographique, à main levée et sans fioritures, du lieu abordé.
    D’un côté de la baie, une dune de sable blond, une dune de miel, brillant au soleil de ses myriades de grenats étincelants.
    Au sommet de la dune, une lande mauve, recouverte d’un tapis de petites fleurs roses et d’arbustes bas, sauvages.
    Des effluves inédites sont perceptibles par instant. De quelle plante provient cette attirante senteur corporelle, féminine, sexuelle pour ainsi dire ? Par le passé, j’ai déjà rencontrer ce parfum, lors de randonnée et chercher à en connaître le nom. Une personne avait alors parlé de « guarison ». Ce nom inconnu sert dorénavant à identifier ce parfum si particulier.
    En descendant sur l’autre versant de la baie, une forêt de résineux s’étend sans lisière jusqu’à l’océan. Arrive alors l’envers du parfum précédent; un mélange de résine, de vent iodé et de goémon. Autant le premier parfum était subtil, intime et délicat, autant celui-ci s’avère puissant et imprévisible suivant l’ensoleillement et la force du vent.
    Dans l’anfractuosité du sabot apparaît un gouffre qui plonge dans les vagues bouillonnantes. Une sorte d’immense verre d’eau « bouffante » comme dans le tumbler à cocktails du diable. L’eau, sans fin, masse, fouette la roche, rugit et s’éloigne.
    Retournerai-je dans ces paysages sauvages où les plaintes du vent, le parfum des embruns et des plantes, le cri des oiseaux marins nous rendent humbles.
    Que j’aime rester lovée sur le sol, à l’écoute du vent qui soulève et ébouriffe mes cheveux, réchauffée par le soleil, le nez contre mon bras replié. Ma peau s’est imprégnée des senteurs marines et salées. Le duvet vibre doucement et chatouille ma lèvre. Pourquoi ne puis-je mettre ce parfum en flacon pour les jours gris et froids, quand je serai loin d’ici ?
    Les nuages défilent. Je me sens saoule.
    J’aime ainsi mélanger les lieux, les époques, les sensations que m’ont laissé les souvenirs. C’est si bon de les faire revivre dans la demi-conscience de ce réveil matinal.

  20. Nadine de Bernardy dit :

    Le Nez lui avait dit:
    avant d’espérer être mon élève,tu dois partir à la recherche du Graal :l’Endroit du parfum,le nectar suprême,que je recherche depuis toujours.J’ai l’Envers,ramène moi l’Endroit.
    Va Firmin,ne reviens pas bredouille,tu es mon dernier espoir. D’autres sont partis que l’on n’a jamais revus,ceux qui sont revenus avaient les yeux plein d’épouvante et furent incapable de parler de ce qui c’était passé.
    Pour t’aider dans ta quête,voici trois indications :
    tu devras traverser la forêt sans lisière,contourner la dune de miel.Cette gourde contenant un verre d’eau bouffante pourra t’aider,ne la gaspille pas.
    Le jeune garçon se mit en route,la gourde dans son havresac,l’esprit tranquille.
    D’une lignée de sorciers de talent,il avait plus d’une solution dans ses poches.
    Il arriva devant la forêt sans lisière,après un voyage de trois jours sous le soleil brûlant.
    Dès qu’il s’avança,elle recula.Il se figea sur place,la forêt de même.Alors il prononça trois fois la formule:
    Aboudimen Rectofina Parasensum en crachant par terre.
    Les arbres s’écartèrent pour le laisser entrer.Firmin chemina toute la nuit.Arrivé à l’autre non lisière opposée,il récita la formule à l’envers afin que la forêt retrouve son sortilège.
    Il travers des rivières remplies de chasse marées argentés, bu de l’eau de source à la saporinelle,se gardant bien de toucher à la gourde d’eau bouffante,tua un hypocodendron à fourrure moite pour se nourrir.
    Après avoir gravi une montagne molle,traversé un tunnel de glycine carnivore, il la vit briller au loin,la dune de miel qui semblait l’inviter amoureusement.
    Le jeune homme sorti son avale miel en bois d’ébène,le braqua sur elle en appuyant sur la touche rouge.
    Malgré ses cris de rage,la dune fut aspirée comme un vulgaire tas de poussière.Firmin passa en courant sur la base collante,se retourna en abaissant la touche verte.La dune reprit sa place.
    Notre héro poursuivit son périple,par des déserts sans fin de mordicus desséchés.Enfin arrivé,harassé,en haut d’une colline,il vit ce qu’il espérait : La Table,celle où était posé le Coffre en porphyre contenant la formule de l’Endroit du parfum.
    Il courut à travers un champ de boursouflures à crinoline qu’il se garda bien de frôler.
    Firmin se coucha sous la table pour une bonne nuit de repos.Au matin, le coffre fut ouvert, le parchemin rangé dans la besace. A sa place fut enfermée la gourde d’eau à laquelle il n’avait pas touché .
    Le Nez l’avait pris pour un benêt avec son verre d’eau bouffante. mais lui savait quel danger il recélait.
    Tout guilleret,il suivit le sentier qui se dessinait droit devant lui.Jamais il ne reviendrait vers le vieux filou.Connaissant par coeur la formule de l’Envers du parfum,il n’avait besoin de personne pour reconstituer celui ci dans son entier.
    A lui la gloire,alléluia! Il fit une prière de remerciements à ceux qui lui avaient appris tant de chose et continua son chemin dans la glorieuse lumière matinale.

  21. Catherine M.S dit :

    Il était une fois
    Ma foi
    Un étrange petit personnage
    Sans patrie et sans âge
    Tout petit, si petit
    Qui vivait en pays catimini
    Dans une forêt sans lisières
    Bien à l’abri
    Hors barrières et frontières
    Mais seul et sans ami …

    Il a bien essayé autrefois
    Ma foi
    D’aller là-bas, en pays au-delà
    Pour côtoyer les abeilles
    Et autres merveilles
    Mais ça ne lui a pas réussi
    Il a bien tenté d’escalader
    Une dune de miel
    Juste sous un arc-en-ciel
    Mais il s’est vite enfui
    A cause d’une odeur pestilentielle
    Une odeur de « parfum à l’envers »
    Comme lui disait sa grand-mère !

    Il adorait son drôle de vocabulaire
    Haut en couleurs
    Qui mettait chaque instant de la vie
    A l’honneur
    – Tu as soif, mon chéri ?
    Tiens donc ce verre d’eau bouffante
    En lui tendant l’eau pétillante

    Sa mamie n’est plus là
    A lui maintenant, ici-bas
    D’inventer sa nouvelle vie
    Pour la rassurer dans l’au-delà
    Si belle mission, ma foi.

  22. Thiery-Ressmer dit :

    UNE FORET SANS LISIERE,…

    Une forêt sans lisière, une dune de miel, l’envers d’un parfum et un verre d’eau bouffante, voilà où habitait Aerin, princesse elfique du royaume d’Aeramrin.
    En cette belle matinée de printemps où le soleil haut dans le ciel réchauffe les cœurs, où le bleu emplit nos yeux, Aerin s’éveilla, au côté de sa fidèle compagne, Elenna, une libellule aux ailes d’or. Aerin est d’une beauté incroyable, au teint diaphane, aux yeux, couleur du ciel, à la voix et la peau si douce, aux lèvres rosées et charnues, tendres et gourmandes, aux longs cheveux blonds lisses et dorés qui, en ce jour, allait devenir, reine. Reine de son royaume. Pourtant avant d’en arriver là, elle en a mené des combats mais elle les a toujours affrontés, elle a toujours voulu pour elle et son peuple, un monde bon où règnent la paix et le respect.
    Elle étend son corps tout endormi et appelle son fidèle et dévoué servant, Amlach, tout aussi beau. Il entre dans sa chambre où elle s’éveille doucement. Elle le regarde, lui sourit, il lui rend son sourire et lui donne son breuvage quotidien, divin à souhait, à base de miel. Elle en raffolait. Tellement elle aimait le miel que sa chevelure en avait pris la couleur doré. D’ailleurs, elle avait fait construire son royaume sur une dune de miel. Elle vivait là, Aerin, dans un monde où personne ne peut l’atteindre, un monde parallèle, magique, au milieu de nulle part, dans une nature vierge, riche et dense, dans une forêt sans lisière, où vivaient des elfes mais aussi d’étranges êtres, mi hommes mi animaux. En effet il n’était nul besoin de barrières, d’un rideau d’arbres pour se protéger de ses lieux, pas besoin de délimitation, de repères, pas besoin d’attirer le moindre curieux.
    Amlach, sur l’ordre d’Aerin, appela ses servantes afin qu’elle prépare Aerin pour son sacre. Elle avait si peur, assumer la vie d’un peuple et donner l’exemple n’est pas anodin mais après toutes ces batailles, un virus qui l’avait fortement affaiblie, une guerre sans merci contre les elfes sombres, les ténébreux, la perte de sa grand-mère, Elerinna, elle ne pouvait être que fière de ces combats et de son sacrement. Ce qui comptait avant tout pour elle, c’était son peuple, ses valeurs, toujours justes, et la paix qu’elle avait instaurée.
    On la prépara, elle sentait si bon, sortant d’un bain inondé de fleurs, on la sécha, la coiffa, l’habilla, l’envers d’un parfum pour en récupérer le fond était inutile, tant elle laissait derrière son sillage une si douce et agréable odeur.
    Tout se précipita. Tout le monde s’activa. Tout le monde était là, le moment arriva enfin.
    Assise là, devant des centaines et des centaines d’elfes, des serviteurs, des amis, sa famille, ses parents près d’elle, si fiers et sa petite sœur, Wilwarin, tout aussi jolie, dénuée d’ailes, émue, lui souriait tendrement, une lettre à la main. Pour toi lui dit elle. Elle la lit. Profondément touchée, elle communique les écrits à haute voix à son peuple. Chaleureusement, elle leur dit de toujours y croire, de toujours croire en soi.
    Pour toi, Aerin,
    « Je voudrais de belles et grandes ailes pour aller voler tout là haut dans le ciel
    Je voudrais de belles et grandes ailes pour connaitre cette sensation de liberté
    Je voudrais de belles et grandes ailes pour t’admirer à l’inconditionnel
    Je voudrais de belles et grandes ailes pour pouvoir tout emporter
    Je voudrais de belles et grandes ailes pour demeurer dans cet ailleurs où personne n’a peur
    Je voudrais de belles et grandes ailes pour ne vivre avec toi tous ces instants de bonheur »
    Wilwarin

    Vint le temps de le boire, on lui tendit le verre d’eau bouffante, passage obligé pour le sacrement, le Saint Graal de l’éternité. Elle porte délicatement le calice à sa bouche et se délecte de cette eau sacrée à la saveur surprenante. Des cris de joie s’élèvent. Tout le monde est heureux et crie « Vive la reine, vive Aerin ». Elenna virevolte de ses jolies ailes déposant sur chacun de la poudre d’or. Des larmes de joie et de tendresse coulent sur les joues de tous, et après lecture des livres sacrés, elle prête serment de garantir à son peuple, le respect et la sérénité. Aerin devint, à compter de ce jour, la reine des elfes, la reine de son royaume, Aeramrin.

    © Marilyn Thiéry
    29 mai 2021

  23. Fanny Dumond dit :

    Cette bande de brigands sans lisière agaçaient les vacanciers du camping « Les flots bleus » jusqu’à l’hystérie collective. Les campeurs avaient beau s’asperger le corps de tout un tas de lotions plus efficaces les unes que les autres, rien ne les soulageait. Ils n’avaient pas assez de leur dix doigts pour se gratter le corps jusqu’au sang. Tout boursouflés, ils menaçaient Momo le gérant de décamper sur le champ et surtout d’être remboursés de leurs inoubliables vacances. Nul ne savait d’où venait cette invasion d’enragés microscopiques et Momo se morfondait à l’accueil sur son confortable fauteuil à roulettes.

    Après avoir fait des recherches sur son Internet, l’idée lui vint de commander un camion citerne de miel « mille fleurs » qu’il déversa à côté de l’aire de jeux. Ni une ni deux, les gosses grimpèrent sur cette dune sous les cris d’orfraie de leur mère. Les gamins étaient tellement englués qu’il fallut les rincer de cette gangue à grands coups de douche. Il en résultat que les sanitaires, qui d’ordinaire ne sentaient déjà pas la rose, dégagèrent l’envers d’un parfum. Pour le coup, les campeurs n’avaient plus assez de doigts pour à la fois s’arracher la peau et se boucher le nez. Néanmoins, il leur restait assez de voix pour fustiger cet abruti de gestionnaire qui n’en menait pas large. Pas bête, il avait remarqué que ces intrépides guerriers se noyaient dans un verre d’eau et que les assoiffés avaient autant à boire qu’à manger. Pour en finir une bonne fois pour toutes et pour sauver sa saison, il se fit livrer cent litres d’un produit miracle dévoreur de toutes sortes de microbes. « Incolore, inodore, sans saveur et sans danger pour les humains » qu’il était écrit sur la notice ! Ainsi, à l’heure du déjeuner, en lieu et place de dix millilitres, il dosa dix centilitres de cette potion magique dans les carafes d’eau et le reste, il le versa dans la piscine.

    Le lendemain, les médias titraient : Étrange affaire « des verres d’eau bouffante »

  24. blackrain dit :

    Dans le pays de mes rêves la rizière est loin de la forêt et la forêt sans lisière aborde une vigne auprès de la rivière. Elle rit hier et se moque d’aujourd’hui. Elle marie la forêt et les vendanges de l’amour pour aller jusqu’aux pieds de la vigne, une vigne qui n’est pas si vierge que ça. Je me rêve en lune de miel avec ma promise, une promise cuité qui s’enivre de mon corps si proche. Avec elle je franchis une dune de miel pour monter jusqu’au ciel de mon lit, un lit Bertin au couleur lie de vin, un lit devin qui se raconte en un futur empli de cris d’enfants. Les effluves de son corps m’emprisonnent jusqu’à sentir l’envers de son parfum, un par feu qu’elle retire pour que je la comprenne enfin. Je m’empoisonne à sa liqueur. Je suis alcoolique. Je suis drogué. J’ai faim de ses caresses qui me laissent attaché à son désir, un désir qui tend sa laisse invisible jusqu’à me faire ressentir le manque. Un père et manque. Le jeu est truqué. J’ai faim de boire à la fontaine de ses fables amoureuses mais elle se veut grossesse dans une irrépressible envie d’enfants. Je ne suis qu’un verre d’eau bouffante qui l’emplit et l’abreuve d’un liquide séminal. Mon rêve pourrait devenir cauchemar. Mais cela n’arrive point. Les poings serrés du nouveau-né ne cherchent guère à me faire la guerre. Je les pose dans les mains de sa mère qui les referme sur les miennes afin que l’amour unisse nos destins pour protéger le sien.

  25. Laurence Noyer dit :

    Visite de l’église souterraine d’Aubeterre

    Creusée au 12ème siècle, elle a été entièrement sculptée de l’intérieur. Ses colonnes octogonales semblent des pieds de verre ciselés. Il faut imaginer son volume, son espace. C’est la forêt sans lisière d’un temple rupestre haut de 17 mètres, dont les parois semblent avoir été érodé par l’amplitude d’une vague d’eau bouffante. Son reliquaire, baptisé Dune de Miel, en raison de sa forme cylindrique qui rappelle une ruche, est un joyau de l’art roman. On y respire encore l’odeur de l’encens, comme si ce lieu saint nous insufflait l’envers d’un parfum. Celui de l’éternité.

  26. LURON'OURS dit :

    EN ÉTÉ, OUVREZ LA LISIÈRE AUX OISEAUX !

    Par milliers les essaims s’échappèrent d’un environnement hostile. Les abeilles n’avaient que trop peu contribué à le créer, espéraient d’autres colonies. À trop polleniser la forêt s’était épaissie.
    Trop drue, très verte, quasi impénétrable, inexfiltrable.
    On avait connu ses sentes, ses feuillées. On savait des sources, des ruisseaux. On guettait l’éclatement du roc pétri par les racines, on y respirait la tourbière insidieuse où s’aventure quelque charbonnier. La demoiselle y frayait, libellait l’envers d’un parfum, bombinant.
    Quand dans les Landes, la dune s’était fixée, l’esprit des lieux loin des feux rêvait d’un verre, d’une eau en bouffées délirantes. On s’en lisait !
    Pas à pas, le promeneur y gravit la dune de miel, trop collante par le soleil de plomb.
    🐻 LURON’OURS.

  27. 🐀 Souris bleue dit :

    🐀DES MOTS MARRE MOTS DE SENS

    Une FORÊT sans arrêt par haies, SANS LIMITE, incite à exciter la lune,
    DUNE noire l’autre dorée du MIEL de nos nuits.
    Nuit enguirlandée du PARFUM d’ivresse doux.
    xoud MUFRAP ENVERS enrubanné des souks à L’EAU de rose BOUFFANTE odorante à la folie sans arrêt sans limite et sans haies.
    🐀 Souris-bleue

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