518e exercice écriture créative imaginé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat
Exercice d'écriture créative

Racontez une histoire dans laquelle on ne verra jamais le personnage principal.
Il ou elle sera entièrement construit (e) par le récit des autres.


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Chaque exercice créé par Pascal Perrat est un clin d’oeil à notre imagination, l’occasion d’une irrésistible relation avec sa créativité innée.

64 réponses

  1. Maïté P dit :

    Bureau du commandant Alphonse Le Roux, le 13 décembre 2019 10h58. Le téléphone sonne. Alphonse grogne. Il est en plein repas. Le travail l’appel. Il grogne encore une fois, puis laisse son repas, tout couinant, partir. Il grogne de plus belle mais reprend une contenance avant de décrocher le téléphone.

    – Oui hallo, bureau du Gros Vilain Chat Roux. Que puis-je faire pour vous ?
    – Hallo ! Gros Vilain Chat Roux ! Ici, Gros Vilain Chat Gris.
    – Oui, que me voulez-vous Gros Vilain Chat Gris ? J’étais en plein repas et ce dernier vient de s’enfuir. Alors, parlez et vite ? interrogea-t-il avec impatience.
    – Euh… Désolé mon commandant mais je suis devant une situation très délicate. Je faisais ma patrouille sur le territoire 127 lorsque j’ai aperçu une dame d’une grande beauté.
    – Venez-en au fait ! Gros Vilain Chat Gris !
    – Euh… Oui, pardon. Comme vous m’avez demandé ce matin de vous contacter pour chaque suspect potentiel et bien voilà. Je l’ai interceptée. C’est une nouvelle arrivante sur le territoire. Une certaine Madame Micha.
    – Oui et quel est le problème avec cette… Euh…
    – Madame Micha, mon commandant.
    – Oui, Madame Micha ! Vous me faites perdre mon temps, Gros Vilain Chat Gris !
    – Le problème c’est qu’elle n’est pas en possession de son formulaire 3ECB 410 ! Que dois-je faire, mon commandant ?
    – Suivre la procédure ! Expulsion !
    – Entendu chef ! Et ils raccrochèrent.

    Dix minutes plus tard, dans le bureau du commandant Alphonse Le Roux. Le téléphone sonne. Alphonse grogne. Il est en plein repas. Le travail l’appel. Il laisse son repas, tout piaillant, partir. Il grogne de plus belle, puis, reprenant une contenance, il décroche le téléphone.

    – Oui hallo, bureau de Gros Vilain Chat Roux. Que puis-je pour vous ?
    – Hallo ! Gros Vilain Chat Roux ! Ici, Gros Vilain Chat Gris !
    – Grrr ! Pfff ! Que me voulez-vous encore Gros Vilain Chat Gris ? Vous venez encore de faire fuir mon repas ! Vous avez intérêt à ce que ça soit du sérieux cette fois !
    – Monsieur, croyez-le ou non, je n’ai rien pu faire. Au moment où j’ai voulu l’emmener à la frontière du territoire 127, elle s’est mise à hurler. Hurler si fort que j’en ai perdu mes moyens.
    – Et ?
    – J’étais tout déboussolé. Elle en a profité pour fuir. Je lui ai couru après. Elle a couru jusqu’à un portail. Là, elle s’est retrouvée bloquée. Je pense qu’à cause de ses quelques kilos en trop, qui soit dit en passant lui vont à ravir… continua-t-il pensif.
    – Allez ! Embraillez, j’ai faim !
    – … Elle n’a pas réussi à sauter. Je l’ai donc bloquée contre la barrière. J’étais en train de la contenir lorsqu’une énorme chienne blanche et rousse, suivie d’un énorme chien tout jaune se sont précipités sur moi. Je n’ai rien pu faire d’autre que… fuir…
    – Fuir ? Vous n’êtes qu’un bon à rien, un incapable Gros Vilain Chat Gris ! s’énerva le Gros Vilain Chat Roux.
    – Désolé mon commandant… Mais …
    – Et avez-vous pu voir ce qu’a fait cette Madame…
    – Madame Micha, mon commandant.
    – Oui, cette Madame Micha, vous avez où elle est allée ?
    – Je n’en suis pas certain car de là où j’étais réfugié je ne voyais pas tout et cette énorme chienne m’aboyait après comme une enragée.
    – Avez-vous vu où elle est allée ?
    – Oui, je crois, il me semble qu’elle soit rentrée dans cette maison, au numéro 13 ou 19 ou 16. Vous savez comme ma vue me fait parfois défaut.
    – Hmmm. Incapable ! Grommela-t-il. Je vais me renseigner. Ça doit être quelqu’un d’important cette Madame Micha pour être protégée ainsi par deux chiens ! Et il raccrocha.

  2. Gregoriane dit :

    Peu importe les honneurs, elle n’écoute que son cœur.
    Son sourire angélique te fait chavirer
    Elle te câline, te réconforte, t’accompagne
    Elle fait renaitre en toi l’espérance.
    Tu te confies à elle, elle est ta confidente,
    Elle sèche tes larmes, apaise ton cœur,
    Elle éloigne le pire pour te faire sourire
    Tu lui fais confiance, tu en oublies tes maux.
    Au fur et à mesure que tu la côtoies, tu découvres
    Sa fragilité, sa volonté, sa générosité, sa patience.
    Elle ne cesse de veiller sur toi
    Elle panse tes blessures
    Accourt à la moindre alerte
    Guette chacun de de tes tremblements.

    Qui est cette créature ?
    Elle n’est pas une star ni même une vedette,
    Certains hommes fantasment de la savoir nue sous sa blouse blanche
    Mais sa bonté escamote volontiers ces songes érotiques
    Sous sa blouse blanche, elle a son cœur qui soigne, qui aime, qui pleure.
    Juste son cœur.

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Bel hommage rendu aux infirmières mais qui pourrait aussi s’appliquer aux infirmiers (souvent oubliés lorsqu’on évoque cette profession)

      Durant la lecture, je pensais à la mère, à l’amie, à la grand-mère

      • Gregoriane dit :

        Bonjour Françoise et merci pour votre commentaire. Bien entendu, les infirmiers sont autant adulés. Cette « profession » est l’image des gens qui l’exercent. Bonne journée.

  3. pakitapom dit :

    « Madame, je vous ai convoqué parce que Lucas, votre fils, a depuis quelques temps un comportement assez curieux, pour ne pas dire excessif pour un enfant de son age.
    Il y a quinze jours à peine, il a attaché deux de ses petites camarades à un arbre, dans la cour de recréation , prétextant qu’il allait les faire cuire …Sa maîtresse a préféré prendre le parti de l’humour et choisi de s’amuser de tant d’imagination pour un élève de 5 ans.
    Mais hier, à nouveau, il a fait preuve cette fois, de violence physique envers le jeune Aurélien Tigre, un enfant paisible et doux. Il l’ a jeté au sol puis s’est acharné sur lui, tentant de l’étrangler pour « protéger … sa tribu »,nous a t-il confirmé plus tard , sans aucun remord. Nous voudrions nous assurer auprès d’un psychologue scolaire que Lucas n’a pas de problème relationnel… »Voila Maman, ce que m’a dit la directrice de l’école et j’avoue que je ne sais plus quoi faire …

    – Ça, ma fille, il aurai fallu y penser avant . Remarque cela ne m’étonne pas, Lucas se doute de quelque chose, chaque fois qu’il vient à la maison, il me demande de lui parler de son papa et, à chaque fois, je crains que ton père nous refasse une attaque, il devient tout rouge, se met à tousser et disparaît sans la pièce d’à côté pour ne pas exploser, sous le regard toujours étonné de Lucas.
    – qu’est ce qu’il a Pépé?.
    Et moi que veux tu que je lui dise . J’improvise

    – Moi aussi maman , j’improvise , depuis 5 ans je ne fais que cela : improviser…et crois moi ce n’est pas facile .

    – On t’avait bien prévenu. Mais tu n’as voulu en faire qu’à ta tète . Et maintenant, qui c’est qui paye les pots cassés. Tu aurais quand même pu y penser. Entre nous, heureusement qu’il m’obéit encore un peu . Mercredi dernier , j’ai du l’obliger à descendre du cerisier d’où il avait l’intention de jouer les tarzan , comme dans la jungle … Il n’aurai plus manquer qu’il se casse une jambe ou pire peut être. En plus, je ne te l’avais pas dit mais je vais devoir me passer des services d’Yvonne, notre femme de ménage car elle ne veut plus remettre les pieds ici depuis que Lucas lui a fait peur en brandissant sous son nez une couleuvre de belle taille qu’il avait attrapée et en lui demandant de nous la cuisiner pour déjeuner…

    – Arrête Maman, arrête ! Reconnais au moins que tu l’adores, ton petit fils. C’est un gamin plein de qualités, tu ne peux pas le nier. Il est gentil, intelligent…

    – Peut être trop !

    – Il est beau , mon fiston , moi je trouve qu’il a un charme fou . II me fait craquer à chaque fois .

    – Comme son père sans doute. Cela doit être dans les gènes .Enfin, ce que j’en dis…je n’ai jamais eu l’honneur de le rencontrer, ce monsieur.

    – Maman, tu vas pas recommencer, c’est de l’histoire ancienne, du passé !

    – Ça suffit maintenant,Marion ! Assieds toi et écoute moi , au moins pour une fois.Ton père et moi t’avons toujours laissée libre de tes choix même si nous ne les approuvions pas . Mais là, les choses sont allées trop loin . Tu ne peux pas continuer comme ça. Lucas va grandir et,un jour, il te demandera des explications. Il sent déjà qu’il est différent de ses copains d’école et ce héro qu’il imite en tout et porte aux nues, un jour il voudra le connaître .que feras tu alors. ? Tu devras t’expliquer et diras tu ? Que tu lui as menti , que pendant cinq longues années, tu n’as pas arrêté de tricher, inventant un père idéal pour ne pas être confrontée à la réalité .

    – Maman, tu sais bien que si j’ai fait cela , c’était uniquement dans le but de le protéger …Pour qu ‘il soit comme les autres , avec juste un peu de rêve en plus, pour combler le vide, l’absence .

    – Si tu veux le bonheur de ton fils, tu lui dois la vérité pour qu’il puisse se construire sur des bases solides et saines. Arrête tes histoires d’ethnologue au grand cœur, de robin des bois d’Amazonie, de tarzan du 21 eme siècle. Redescends sur terre, ma fille ! On est dans la vraie vie , Marion !
    Pour l’amour de lui

    – Pour l’amour de lui »
    Marion s’est effondrée sur la table, en larmes. Comment pourrait elle dire à son fils, sa joie de vivre, sa raison d’exister que son père n’avait pas voulu de lui, que l‘arrivée d’un enfant non désiré brisait ses rêves d’avenir aventureux et de liberté et qu’il les avait lâchement abandonnés sans plus donner de nouvelles avant même qu’il soit né. Elle avait du surmonter son chagrin, ravaler sa honte et retrousser ses manches pour les faire vivre, tous les deux , même si ses parents l’avaient un peu aidée. Elle, l’étudiante brillante , avait du faire une croix sur ses études supérieures pour trouver un petit boulot. Elle avait jonglé avec les crèches, les nounous, et bien sûr les mensonges…et le silence si douloureux .

    Lucas était devenu un petit garçon plein de joie de vivre, affectueux, gai, très éveillé pour son âge et d’une imagination débordante …

    Jamais elle n’avait pu se résoudre à lui dire la triste vérité , préférant inventer un père merveilleux, extraordinaire explorateur, aventurier célèbre et lointain . A chaque question de l’enfant, elle avait trouvé une parade flamboyante et l’enfant vivait au quotidien les aventures fantasmées de son Indiana Jones de père, qu’elle inventait soir après soir …

    Ce soir là , dans leur petit appartement, Lucas, allongé sur le tapis, est en train de dessiner une carte au trésor au milieu d’une jungle gribouillée en vert fluo quand sa mama l’appelle.Il se lève, la regarde. Elle a l’air triste tout à coup ,elle tient une lettre à la main. Il se précipite dans ses bras…Elle le serre fort , comme pour atténuer la douleur qu’elle va lui infliger .

    « C’est une lettre de la mission d’exploration pour laquelle travaille ton papa, la bas en Amazonie.
    Ils disent que ton papa s’est battu courageusement jusqu’à la dernière limite contre le terrible monstre qui terrorisait le pays, essayant, au péril de sa propre vie, de sauver femmes et enfants . Mais le grand serpent Tiwanaka, le mangeur de rêves, a été le plus fort …. Ton papa , mon amour,, vient de nous quitter. Il est mort en héro et personne jamais ne l’oubliera …

    Tout en caressant d’une main tendre, la tete de son enfant, secoué de gros sanglots , Marion froisse lentement dans son autre main, comme à regret, la feuille de papier vierge, qu’elle enfouit tout au fond de la poche de sa veste ….

    • Anne Lonjaret dit :

      On devine la chute, mais elle n’apparait pas alors qu’on l’espère.
      Vous inviteriez presque à en inventer un nouvel épisode.

      Merci 🙂

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Texte bouleversant. Une histoire doublement triste : on devine la souffrance latente du petit garçon et celle de sa mère.

      Mais pourquoi ne parle-t-elle pas? La vérité est souvent salutaire
      A un moment, j’ai pensé que le géniteur pouvait être le père de Marion mais rien ne le suggère
      Je suis d’accord avec Anne, j’aimerais beaucoup avoir la suite

      Peut-être dans un autre exercice de Pascal?

  4. Françoise - Gare du Nord dit :

    Dimanche 11h45. Sur le parvis de l’église du village après la messe dominicale. Un groupe de femmes s’attarde pour quelques bavardages dont les absents, et plus précisément les absentes, font les frais.

    – « L’avez-vous vue le dernier vendredi de Pâques ? » entame la veuve Félix Potin

    – « Ce qu’elle peut nous saouler avec sa manie de mettre des mots latins dans chacune de ses phrases. L’écouter est pour moi un vrai pensum » gouaille la patriotique Miss French Cancan

    – « S’il n’y avait que cela. Mais tous ces effets de toilettes, du blanc au pourpre en passant par le parme, elle nous en fait voir de toutes les couleurs. Du tape-à-l’œil » ironise Mme Patati

    – « Et ces bijoux! Avez-vous vu ses bijoux ? Du bling-bling ! » renchérit Mme Patata ne voulant pas être en reste sur sa sœur jumelle en même temps que son ennemie jurée

    – « Du nord au sud et d’est en ouest, elle aurait exploré tous les cardinaux » raille Mme Lafée que ses amies, pourtant peu bienveillantes, surnommaient, derrière son dos, la Fée Médisance

    – « Et sa voiture. N’est-elle pas ridicule ? Elle y fanfaronne pourtant» se gausse Mlle Ragot

    – « Tout cela n’est pas très important. Ce qui compte ce sont ses positions… » charrie la vieille Calomnie

    – « Ses positions ? Vous voulez dire lesquelles ? »

    – « Mesdames, Mesdames. Soyons un peu charitables. Et si Dieu nous entendait, que penserait-il de nous ? » se soucie Mme Qu’en dira-t-on 

    – « C’est une bien étrange créature, reconnaissons-le. N’oublions pas qu’avant son arrivée, sa venue nous a été annoncée dans un écran de fumée. Encore un coup fumeux, je vous le dis » ricane La Débine

    Mais de qui se moque-t-on ?





    De sa Sainteté, le Pape

  5. Véronique dit :

    Son ancienne voisine :
    Elle est née dans notre village meusien dans les années trente. Sa famille était très connue, elle tenait une petite auberge tout près de l’église. C’était la petite dernière, une jolie blondinette très gaie.
    Sa formatrice :
    Comme beaucoup de jeunes de son âge elle a arrêté l’école assez tôt pour apprendre le métier de couturière. Elle était très appliquée et très douée.
    Son mari :
    On s’est rencontrés au bal du village. J’effectuais mon service militaire à Saint-Dizier. A chaque permission j’enfourchais mon vélo et je bravais le froid pour la rejoindre. J’étais motivé… A cette époque les hivers étaient rudes. On s’est mariés très vite. C’est à cette occasion qu’elle a quitté la Lorraine définitivement.
    Ses nièces :
    C’était une chance pour nous de pouvoir passer nos étés à la plage, à Fouras, à Ronces les bains. On a pu apprendre à nager dans la mer ! nous les filles de la campagne.
    Sa voisine de palier :
    On pouvait passer des après-midis à papoter sur le palier pendant que notre progéniture était à l’école. Nos enfants poussaient les murs et passaient d’un appartement à l’autre.
    Son fils :
    Elle était toujours d’humeur égale et cuisinait à merveille. D’ailleurs j’ai joué les Tanguy un certain temps, même si le paternel demandait en retour une petite pension.
    Ses amis :
    On pouvait débarquer à l’improviste, il y avait toujours deux trois bricoles dans le frigo pour nous régaler. Elle insistait toujours pour que l’on reste diner.
    Sa fille :
    C’était une femme d’intérieur discrète mais avec des principes, on ne trainait pas avec n’importe qui…
    Moi :
    Quand je revenais de l’école je la faisais sursauter. Elle était concentrée, penchée sur sa machine à coudre pour nous confectionner des vêtements, pas toujours à notre goût… Elle lâchait tout pour me préparer le goûter : chocolat chaud et pain grillé. Pas question que je rejoigne les copains du quartier avant d’avoir récité mes leçons.
    Son médecin :
    Elle ne jurait que par moi, même aujourd’hui alors que j’ai pris ma retraite il y a plus de 10 ans. J’ai écrit à mon collègue à l’hôpital pour qu’il la reçoive et lui fasse passer les tests.
    Son auxiliaire de vie :
    Il n’y a pas plus gentille. Elle chantonne toute la journée et m’offre toujours un p’tit café et des gâteaux avant la fin de mon travail.
    Sa voisine :
    Je viens la voir tous les jours. On fait des parties de Rummikub. Elle est vive et donne bien le change.
    Son mari :
    Elle m’épuise, je ne retrouve plus mes affaires. Elle ne fait plus rien, mais bon, tant que ce n’est pas plus grave et que l’on reste tous les deux…
    Moi :
    On est venues te voir avec Sylvie la semaine dernière. J’ai préparé des petits plats, Sylvie a rangé les armoires… Le lendemain au téléphone papa m’a dit qu’il ne retrouvait plus ses sous-vêtements et que les carottes râpées avaient disparu.
    On aurait du vous amener voir la mer, il faisait tellement beau.
    Qu’importe, elle a déjà tout oublié, sauf de chantonner à longueur de journée.

    A ma maman, toujours là, mais tellement ailleurs…

    • pakitapom dit :

      tres touchant. merci

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Je suis d’accord avec Pakitapom, c’est un texte très émouvant car il parle, en termes sobres, d’une femme simple, ordinaire, d’une Madame Tout-le-Monde en même temps qu’une femme pétrie de qualités que j’aimerais rencontrer plus souvent

  6. Patricia dit :

    – C’était un jour pas comme les autres, un jour qui sentait bon les épines de pin, la chaleur du soleil qui sèche les feuilles mortes mouillées par la pluie, ça sentait aussi les champignons. Il faisait étrangement chaud, et l’ambiance à la maison était à couper au couteau. Chacun ruminait ses contrariétés, et l’atmosphère était devenue irrespirable. Je me promenais depuis une heure le long de la lisière de la forêt.
    Quand il est apparu.
    -Ici?
    – Oui, c’était tellement inhabituel, lui qui en général était plutôt secret, et taiseux, il semblait différent.
    – Oui c’est vrai que je ne l’entends jamais parler , ni rire bien longtemps. Il est discret, et altruiste.
    – C’est vrai, mais à la maison, quand il n’est pas entouré en société, c’est une vraie teigne. Chaque jour de mauvaise humeur, et quand quelquechose ne lui convient pas, il ne manque pas d’essayer de redresser la situation à son avantage.
    – Je ne l’aurais pas cru comme ça, il semble plutôt ouvert, il est toujours présent quand quelqu’un dans le groupe demande de l’aide, et il va volontiers secourir les plus démunis.
    – c’est vrai, mais je te promets que ca n’est pas toujours le cas. Donc je reprends, là il était là, et il semblait dans son élément, je ne l’avais jamais vu comme ça.
    Il avait un sourire sur le coin des lèvres figure toi, et s’amusait avec son chien. Il regardait le ciel de temps en temps, et semblait être en complicité avec les arbres et la nature.
    – C’est un homme secret.
    – Oui je crois, il n’a jamais montré cette façade de lui à sa famille, malheureusement, et c’est bien regrettable. Je le trouvais tellement vivant. J’aurais aimé le connaître de cette façon bien avant, mais je n’ai pas osé le déranger, pas osé pénétrer dans son domaine. J’ai senti que ce serait comme une violation de son intimité avec la nature.
    – Bigre, et que s’est il passé ensuite? est ce qu’il t’a vue?
    – Oui, à un moment, nos regards se sont croisés et il a fait comme si de rien n’était, comme s’il ne m’avait pas vu. J’ai fait de même.
    – Etrange comme comportement, il est plutôt sociable, mais c’est vrai qu’il a vécu une enfance difficile et je ne suis pas étonnée qu’il ait son jardin secret.
    – Oui, c’est vrai. Depuis tout a changé. Je respecte cette partie de lui, nous n’en n’avons jamais parlé; Ca reste un secret entre nous, notre relation s’est apaisée, il a suffit de cet instant, de ce regard tendre qu’il m’a jeté. Un regard d’un père pour une fille. Enfin, je l’ai vu, une fois.

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Jusqu’à la dernière ligne, je me demandais qui était cet homme sans soupçonner un géniteur, plutôt qu’un père, absent peut-être à plus d’un titre.

      Un couple père-fille mystérieux, peut-être comme tous les couples père-fille, sans doute le plus mystérieux des liens familiaux
      J’aime beaucoup votre début de texte, les sens sont convoqués : l’odeur du pin, des champignons et des feuilles mouillées ; la chaleur d’un soleil automnal, la sensibilité à l’atmosphère tendue et irrespirable

  7. oholibama dit :

    Salut, J’ai un truc à vous dire.
    _Quoi?
    _Racontes!
    Pierre et Suz ( Suzanne) regardèrent Adèle en attente de son histoire.
    Il est passer hier soir, il était si tard que j’ai failli ne pas ouvrir.
    _A quelle heure? Demanda Pierre.
    Presque minuit répondit Adèle.
    _Dis voir ma grande pourquoi lui as tu ouvert ta porte?
    _ Oh Suz toi tu ne l’aurai certainement pas laisser dehors dans l’état ou il était quand même, c’est notre ami!
    _Oui, mais quel genre d’ami est ce là? Clama Suz un peu sur les nerfs. Il ne vient nous voir que lorsque cela l’arrange, pour un prêt d’argent, pour s’empiffrer alors qu’il n’est pas inviter. Il s’insinue aussi quant on est en rendez-vous important, fichant la pagaille dans les dossiers. Ou…oh désespoir quant il a le cafard. Est ce normal ça?
    _Eh bien Suz, si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais qu’il y a de l’eau dans le gaz mais…je te comprends. Avant hier, il m’a surpris en passant au bureau, un poil négliger, ébouriffé, la mine en papier mâcher …un brin encore pompette. Il me réclame un café et sans façon me pique mon fauteuil et là, il me narre avec force ce dont il se souvient. En bref, il a tété invité à une soirée privé dans un tripot. Il a claqué son fric sans s’en rendre compte. Il a payé deux bouteilles de chap, une de vodka, en clair…il est mal. Il m’a demander sans sourcillé de le dépanné pendant au moins trois mois et quant il m’annonce la somme…j’en reste sur le c… trois cent mille balles, vous vous rendez compte!
    _ Tu l’as dépanner?
    _ Et comment que non Suz, je suis pas une banque, me retrouver dans le rouge pour lui! Sûrement pas, alors méfiez-vous les filles, il va venir vous tanner pour que vous l’aidiez à se défaire très vite de sa dette. Les gens dans ce tripot ne rigolent pas.
    _Euh …ben…Pierre, Suz, c’est pour ça qu’il est passer hier soir et…et… j’ai pas pu refuser de l’aider un peu.
    _Un peu! Braille Suz, connaissant Adèle,elle prend peur pour elle. Elle est si craintive, si bonne poire que ce rustre lui a sans aucun doute jouer la comédie du  » Si tu ne m’aide pas, je suis mort, tu ne veux pas qu’ils me tuent hein ma belle Adèle? » Rougissante Adèle précise qu’elle a accepter de le dépanner pour quatre mois.
    _Quelle somme lui as tu donner Adèle? Demande Pierre et Suzanne.
    _ ce qu’il m’a demandé.
    _Oui, mais encore?
    _Oh Suz arrêtes après tout cela ne te regarde pas, c’est mon argent. Il en a besoin, alors je l’aide point.
    _C’est pas vrai grogne Pierre, elle lui a donner ses économies, il ne te les rendra pas Adèle, ce n’est qu’un quémandeur sans honneur, un trouble fête, un manipulateur.
    _Okay,on arrête tout, j’ai sa parole d’honneur. Tout les quinze du mois, il me remboursera…il me remboursera…je…je…oh merde alors, j’ai rien vue venir. Je suis dans la mouise jusqu’au trognon. les larmes et la colère soudaines d’Adèle mirent Pierre et Suz fort mal à l’aise. Allait’elle leur demandé de l’aide? Confuse et irritée Adèle les regarda les yeux embués de larmes.
    _Faites donc pas cette tête là, je vais rien vous demander , car j’ai rien donner à ce mec imbu de lui même. Par contre, il va passer tout à l’heure afin de nous expliqués ce qu’il offre en garantie si on l’aide. Alors les « Ami(s) » restez zen.
    Sous le regard presque glacial d’Adèle, Pierre et Suzanne ne surent comment réagir. Puis…
    _Ahhh! ça rugit Pierre, là encore, il nous manipule. Et si nous tombons dans son piège…il nous laissera sur la paille alors les filles…on le  » blouse » en nous serrant les coudes. Evitons d’êtres les trois petits cochons que le grand méchant loup bouffe en y prenant du plaisir.
    _Et comment on fait ça Pierre? Demandèrent en coeur les filles.
    _ Super les filles, de un on s’en va, de deux on le snob, de trois on fait bloc pas un sous ne sort de notre poche et de quatre, on l’élimine de notre cercle.
    Les filles furent sensibles à ces idées, leur petite guerre allait commencé.
    Quel serait le ou les dindons de cette farce?

  8. Urso dit :

    Racontez une histoire dans laquelle on ne verra jamais le personnage principal.
    Il ou elle sera entièrement construit (e) par le récit des autres.

    – Cool chéri c’est dimanche aujourd’hui, on va rester un peu plus au lit.
    – Oui bonne idée, en plus il fait un temps lamentable.
    Puis sans transition et en couvrant ses seins nus, la femme dit à son mari :
    – Tu sais hier un copain d’université m’a appelée. A l’époque j’étais sortie quelque temps avec lui.
    – Ah bon ! Il voulait quoi ? Se remettre avec toi.
    – Il m’a dit qu’il venait de divorcer. M’a demandée comment j’allais et si j’avais des enfants.
    Il s’appelle Albert. T’as dû le croiser à la fac.
    – Peut-être, je sais pas. 20 ans sont passées … Ah ouui, ça me revient : un grand blond, grande gueule, avec de longs cheveux bouclés, et une moustache à la Dali. Et de surcroît, champion régional du 100 mètres.
    – Oui, c’est ça chéri. Quelle mémoire !
    – A la fac tu étais ma préférée et je ne cessais de te regarder. J’ai donc tout gardé en mémoire.
    – Ah Ah décidément fit l’homme, d’autres souvenirs me reviennent.
    Cet Albert, c’était un gars qui avait des idées sur tout. Parlant avec une grosse voix et beaucoup d’assurance, hi hi.
    – Yes continua Hélène, il m’a précisé que bossant aux États-Unis, il est venu quelques jours en France. Et puis c’est incroyable, il m’a annoncé qu’il est presque milliardaire.
    – Bon chérie c’est quoi cette histoire. Tu veux partir avec lui !
    – Non non, je suis bien avec toi dit Hélène.
    – Mais moi je ne gagne pas autant que ce monsieur !
    – Chéri, son argent, cet homme, ne m’intéressent pas !
    – Aloors, pour quelle raison tu m’en parles !
    – Comme ça. Et puis tu sais il m’a envoyé sa photo.
    Regarde, pour un mec de 45 ans il fait vachement vieux. Tu crois pas. Il n’a plus ses beaux cheveux, il est tout chauve. Et quels cernes.
    – Oui, je le reconnais ce type.
    Il est devenu chauve, par contre il a toujours ses yeux bleus clairs.
    – Oh chéri, tu vas penser quoi là ?
    – Ces yeux, même son regard ; je sais pas ; ça me donne vraiment la trouille. Ça fait biiz..zarre ces yeux bleus clairs.

    Puis le mari eut comme un sursaut dans le lit. A tel point que la femme toucha son bras droit et lui demanda si ça allait bien.
    L’homme ne parut pas entendre la question et poursuivit :
    – Bon, il t’a dit qu’il est presque milliardaire, presque ha ha.
    Je vois qu’il a de l’humour l’américain. C’était pas le cas à 20 ans. Avec ses lunettes rondes, je me souviens il faisait très sérieux. Avec son air hautain, certains l’appellaient monsieur le ministre. En plus, le soir il ne sortait presque jamais et toujours dans ses bouquins, ha ha.
    – Chéri pourquoi tu te moques. Chacun est comme il est, on n’y peut rien.
    – Quuoi, tu défends ton ancien copain, maintenant.Tu l’aimes encore, ton beau Jules.
    – Oh chéri, c’est si loin notre liaison. Tu es jalouux ?
    – Ouui, je sens que ce milliardaire à la noix, il va nous empoisonner la vie !

    Et là le portable de Hélène se mit à sonner.
    – Chéri, chéri c’est pas possible. Albert il me rappelle, et en plus un dimanche matin. Je préfère ne pas répondre.
    J’ai une idée. Je vais lui envoyer ma photo. Une photo que je vais modifier.
    Comme ça, il verra que je ne suis plus la copine de ses 20 ans.

    – Ah ah, firent à l’unisson Hélène et son mari.
    Et puis, comme si le destin avait bien fait les choses, tout à coup, la femme voit un sms sur son téléphone.

    « Au revoir Hélène. Heureux de t’avoir parlé après tant d’années. Je suis dans l’avion, je repars à Los Angeles. »

    – Tout ça c’est de la foutaise. Ça sent la blague lança Hélène.
    Je suis presque certaine que ce type, il vit toujours pas loin de notre université à Lille, et que tout ce qu’il a raconté, c’est que du bobard.
    À la fac, c’était quelqu’un qui faisait sérieux mais il n’arrêtait pas de faire des blagues, aux autres étudiantes et étudiants, voire à certains profs.
    Une fois, une nana ayant mal pris la plaisanterie, lui a asséné un bon coup avec son cartable et lui a cassé le nez.
    – Bon je comprends, le bougre il n’a donc pas changé fit son mari. Toujours aussi bête avec autrui, Ah ah.
    – Attend, on a son nom et prénom, on va regarder s’il est sur Facebook …

  9. Souris verte🐁 dit :

    Merci chère Laurence l’🐻 et 🐁 avons été séduits par votre histoire à tiroirs. Très intéressante.
    Souris verte

  10. Soledad Granger dit :

    Je suis dans sa tête
    Il y a comme un vide,
    Ou un courant d’air
    Parfois c’est un ciel où s’allongent les nuages, parfois ils peuvent aussi prendre des formes d’animaux blancs passant lentement, ou encore il y a un couvercle de gris plombé
    Je sens son cœur, il était rayonnant, ces derniers temps, maintenant il frémit, ou bien un musicien pince des cordes à l’intérieur, il peut aussi en tirer des airs tristes, mélodieux.
    Nous on retient sa robe chapiteau, au sol, avec des câbles, sinon elle s’envolerait. Sa robe à la fois épaisse et soyeuse, au tissu de bandes rouges et jaunes.
    Nous nous sommes assis sur des bancs de bois bruts et inconfortables, l’escalier est étroit et métallique, pas facile de grimper sur ces bancs qui entourent une scène ronde, au sol couvert de sable. Petits et grands, ombres dans l’ombre.
    Nous regardons ces deux clowns, le clown blanc avec une larme noir, son drôle de costume bouffant, son petit chapeau pointu, et l’autre tout coloré, hilare, avec sa fleur en plastique qui fait des petits jets d’eau.
    Nous nous sommes les trapézistes, au dessus de nous un jupon de nuit étoilée, des faisceaux accompagnent chacun de nos sauts, nous allons et venons dansant dans l’ air, sans cesse nos mains se rejoignent, se joignent, puis nous revenons ensemble, à l’unisson au trapèze et glissons jusqu’au sol le long de la corde.
    Moi je suis le filet qui vous protège de la chute de même que de celle qui se balade sur la corde tendue tout la-haut, son pied glisse, elle a une jolie petite ombrelle de dentelle noire, aujourd’hui le vent se déchaîne dehors, la robe chapiteau se gonfle et s’agite un peu tandis que la frêle silhouette se dessine et avance lentement tenant entre ses doigts graciles un long et fin bâton, son corps ondule, s’arqueboute, ses jambes fines dessinent aussi des arabesques lorsq’elle se pose un instant.
    Nous sommes les mains qui emplissent l’espace d’applaudissements, nous sommes les ho et le ha d’émerveillement.
    Le cracheur de feu au chocolat fait des flammes merveilleuses.
    Il y a bien encore quelques numéros.
    Nous redescendons les escaliers branlants et grinçant dont on croirait qu’il menacent de s’effondrer sous le poids.
    Le chapiteau se vide. Les lumières colorées scintillent une dernière fois sur quelques paillettes oubliées.
    Le noir se fait.
    Le silence aussi.
    Tout est éteint.
    Les câbles sont encore arrimés.
    Toute la troupe va casser la groûte, un peu fatiguée, joyeuse fin de soirée.
    Bientôt chacun, chacune, en couple ou solitaire regagnera sa caravane, nid douillet, à la déco chatoyante et chaleureuse.

  11. Blanche dit :

    l était ma foi un fantôme qui n’existait pas, enfin si, sauf dans les yeux d’Adelaïde … et dans son cœur aussi ! Ben OUÏ ( il faut ce qu’il faut non ?)

    Et Dieu sait si elle l’aimait, le vénérait, l’adorait ! Elle l’appellait sur son fixe chaque soir, à la même heure et naturellement „il“ ne répondait jamais et la ghostait tant qu’“il”
    pouvait ! (pour Pascal “il” la fantomait grave)

    Mais Adélaïde ne lâchait pas l‘affaire pour autant
    ELLE LE VOULAIT !
    Corps et âme
    Et là vu le contexte plutôt âme que corps puisque… mais vous savez …

    Donc comment s’emparer d‘une âme aussi volatile sans trop se faire remarquer en plein confinement et autres couvre-feux nationaux ? Comment ?

    Suggestion numéro 1 : appeler l‘âme aimée adorée de toutes ses forces
    Ex: âme viens-à-moa ! etc…

    Suggestion numéro 2: appeler TOUS les anges à la rescousse et dire merci avant même qu’ils ne se mettent au boulot
    ( omission de gratitude rédhibitoire)

    Suggestion 3: Demander aux copines vraiment sympas quelques tuyaux zéficaces à 300%

    A Zoé tiens ! oui Zoé elle dit qu’elle se trouve tout le temps des mecs supers et de très bons coups …même si on la voit toujours seule, mais bon !

    S’approprier l’âme d’un fantôme ça vaut le cours de demander de l’aide non ?

    Et Esther ? Alors la çà va le faire car la dernière fois qu’elles se sont vues, Esther se cramponnait au bras d’un sacré beau brun ténébreux entre deux embrassades à pleines bouches en pleine Rue de Rivoli !

    Portable d’Esther : répondeur : bonjour c’est Esther veuillez me laisser-run message-suis très-très-zoccupée- avec Serge hi hi ..(petit rire bête)

    Adélaïde se rabattit sur une vidéo ondes Thêta de 1:17‘ et casque sur les oreilles écouta profondément concentrée ( comme le lait sucré en tube que l’on aime presque toutes et tous et qui remonte grave le moral dès la première succion direct du tube aux lèvres )
    Note de l’auteure: on se calme messieurs les lecteurs ON SE CALME OK !!!

    Et là bingo conscient+inconscient travaillant ensemble -et-dans-l’-amour ( j’ai lu plein de belles choses sur l’amour tôt C’matin et ça redonne encore ) donc là ! bingo ! Adélaïde sait comment capter l’âme de son ghost préféré adoré vénéré sublimé : il suffit (non pas de passer le pont et c’est tout de suite l’aventure …) non! il suffit d’unir son âme à elle soit 26grammes en tout à la sienne fantomatique 26grammes aussi ( si on en croit les experts en poids d’âmes) ce qui donne: 26+26=52=5+2=7’
    7 chiffre chance ! Yes !
    Euh …OUÏ !!! ( pardon Pascal) )
    Ca l‘fait
    Ames unies ! Wao !

    Bon confinement à toutes et à tous et merci Pascal pour ce thème qui m’a bien amusée tout de même …

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Ca y est Blanche , vous êtes parvenue à débloquer (dans les deus sens du terme) pour un texte fantastique, fantomatique et drolatique

      Ceci dit, je croyais que le pois de l’âme était de 21 grammes
      Si vous avez l’occasion de voir « 21 grammes », ne la ratez pas. Superbe film d’ Alejandro González Iñárritu

  12. Maguelonne dit :

    Il est où le bonheur, il est où ?
    Enfant je n’avais pas de papa mais maman m’aimait pour deux. J’étais mal fichu : et dans ma tête et dans mon corps. On disait que j’étais simple d’esprit et les faiblesses de ma colonne vertébrale m’obligeait à porter des « orthèses », instruments de tortures hideux mais qui permettaient à mes jambes de se tenir. Et je marchais, même si c’était de guingois. Maman me disait « accroche toi mon fils, le bonheur est pour tout le monde, il suffit d’aller le chercher ». Ma douce et courageuse maman, rien que du bonheur !
    Maman tenait une pension de famille. Certains pensionnaires m’aimaient bien. Surtout Elvis qui grattait sa guitare pour moi. Ça me donnait des fourmis dans les jambes et je dansais, dansais malgré les appareils. Elvis disait « ton jeu de jambes est génial, je vais m’en inspirer sur scène, c’est un vrai bonheur de jouer pour toi ». C’est vrai il était heureux et moi aussi.
    Il y eu l’école : très dur. Je n’étais pas comme les autres. On me traitait d’idiot, on se moquait de ma démarche, de mes appareillages. Heureusement il y avait Jenny, ma Jenny qui me défendait envers et contre tous. Ma Jenny, mon amie, mon rayon de soleil. Mon bonheur était encore là.
    Un jour j’étais agressé par une bande de harceleurs et Jenny a crié « cours Forrest, cours ». Alors j’ai couru, couru et mes orthèses ont craqué, se sont complètement disloquées et j’ai continué de courir vite, très vite : sentiment d’ivresse, de liberté, bonheur fou…j’ai couru longtemps, très longtemps.
    Grâce à ma vélocité et mon endurance, j’ai pu rentrer à l’université. J’ai rencontré Georges Wallace qui interdisait l’entrée aux deux premiers étudiants noirs : honte, écœurement. Il est où le bonheur ?
    Puis ce fût la guerre : horreur, terreur…mais une belle et grande amitié avec Bubba, mon ami Bubba grâce à qui j’ai pu voler de fugitifs moments de bonheur dans toute cette noirceur. Bonheur aussi d’avoir pu sauver, grâce à mes dons de coureur, quelques soldats pris au piège dans une embuscade mais tellement de tristesse de n’avoir pu sauver Bubba. Et le lieutenant Dan, il a perdu ses jambes et m’en veux de ne pas l’avoir laissé sur place. Il est où le bonheur, il est où ?
    Puis j’ai revu Jenny, Jenny qui est venu à ma rencontre, Jenny qui voulait me voir. Ma Jenny devenue hippie s’est vite envolée : tristesse mais elle ne m’a pas oublié, elle est définitivement dans mon cœur, alors bonheur encore !
    Ensuite je suis devenu célèbre joueur de tennis de table. J’ai rencontré des gens connus mais qu’importe. Par contre, grâce aux sponsors j’ai pu enfin acheter un navire crevettier pour honorer la promesse faite à Bubba. Et ça m’a fait chaud au cœur que le lieutenant Dan, devenu un infirme aigri ait accepté de me rejoindre sur ce bateau.
    L’ouragan Carmen est arrivé. Nous avons été un des rares bateaux épargné par sa fureur. Plus tard nous avons pêché beaucoup, beaucoup de crevettes. Le lieutenant Dan a repris goût à la vie. Quel bonheur de le voir sourire, faire des projets…Il a pris les finances en mains et nous sommes devenus millionnaires. J’ai donné la moitié de ma fortune à la famille de Bubba. Ils étaient heureux, nous avons évoqué plein de souvenirs. Je leur suis tellement reconnaissant de m’avoir donner ce bonheur là.
    Puis je suis revenu près de maman qui se mourrait d’un cancer. Douleur, chagrin mais aussi soulagement amer d’être là, à ses côtés jusqu’au bout. Il est où le bonheur, je suis si seul.
    Ma Jenny est revenu. Elle est en convalescence après une vie de toxicomane et avoir subi des violences domestiques. Ma Jenny fragile. Je l’ai demandé en mariage, elle m’a dit qu’elle m’aimait et nous avons fait l’amour. Au petit matin Jenny s’était enfuie. Alors le cœur brisé, j’ai couru, couru tous les jours pendant trois ans. Il n’y avait plus de bonheur. Puis j’ai reçu une lettre. Elle me demandait de venir la voir. Chez elle, elle m’a présenté son fils de trois ans Forrest Gump Junior. Là mon cœur éclata de joie, de bonheur indescriptible. Nous avons emménagé ensemble mais Jenny était gravement malade. Un an après elle nous quittait.
    Aujourd’hui je suis très fier d’accompagner mon fils au bus scolaire pour sa première journée d’école.
    Il est là le bonheur, il est là, au milieu de toutes les infortunes, les chagrins, les souffrances, il y a toujours un petit bout, un petit coin, un souvenir de bonheur : ne jamais l’oublier.

  13. Kyoto dit :

    – Depuis quand est-il parti ?
    – Je n’ai pas noté.
    – Il ne te manque pas ?
    – Il n’y a pas que lui dans la vie !
    – J’aimerais qu’il revienne.
    – Il te manque ?
    – Il m’est indispensable ! Il guide mes pas, éclaire le chemin de ma vie.
    – Si tu veux, je te donne une lampe-torche.
    – Elle ne le remplacerait pas. Il est unique, inimitable, irremplaçable.
    – Il reviendra.
    – Si tu le dis ! Mais que fais-tu là ?
    – Je tricote.
    – Je vois bien. Mais quoi ? Pour qui ?
    – De gros lainages bien chauds pour tous ceux qui auront bien froid.
    – Tu crois qu’il ne viendra pas nous saluer pendant ce long hiver ?
    – Je ne suis pas devin. Mais souviens-toi, il est parti fâché.
    – Je n’ai jamais entendu dire qu’il était rancunier.
    – Peut-être l’est-il ?
    – Mais moi, je n’ai rien fait !
    – Ne pleure pas, petite fille. Tiens, pour te changer les idées, on va écouter Utopie.

    « Et maintenant, place à Nicoletta, applaudissements ! »

    « Il est mort,
    Il est mort
    Le Soleil… »

  14. RENATA dit :

    Sur la place du village les autorités sont présentes , les fleurs embaument , la musique se fait discrète et les conversations vont bon train . Surtout pour la famille Gardien , un peu concernée par ce rassemblement .
    – Incroyable ce que nous allons vivre aujourd’hui . Elle va être décorée de la plus haute distinction dans son domaine .
    Je suis fière de notre filleule ! Elle est si jeune , c’est magnifique de vivre un tel événement . Qui aurait crût qu’elle soit faite pour ça ? Qu’elle ait ce courage et ce don ?
    – D’autant que c’était plutôt mal parti pour elle . Abandonnée quelques mois après sa naissance , rejetée et placée de famille en famille pour être enfin adoptée par nos charmants amis et voisins , les Coquet .
    Je me souviens encore de la fête de quartier qu’ils ont organisée à son arrivée . Ils étaient si fiers et si heureux qu’ils voulaient la présenter à tout le monde .
    – C’était grandiose ! elle était toute petite et très belle . Mais malgré des pleurs continuels , elle fût aimée au premier regard .
    Pourtant , l’avenir l’a dévoilée aussi terrible que désobéissante . En grandissant elle en a fait voir à tout le village . Qu’est ce qu’elle a pu casser , déchirer , cacher ! tout ce qui était à sa portée finissait souvent en morceaux .
    – Rappelle toi , elle a même fugué . Quelle peur on a eu ce jour là ! pendant des heures on l’a cherchée , on a tout imaginé et c’est toi qui l’a retrouvée cachée sous notre lit !
    – Et oui ! et malgré tout ça , les Coquet n’ont jamais baissé les bras ; avec amour , patience , écoute et éducation , ils en ont fait ce qu’elle est devenue aujourd’hui : Très Importante .
    On la réclame partout : Sur les avalanches , les tremblements de terre , toutes les catastrophes naturelles (où non) .
    Elle a un flair incroyable , elle cherche et trouve , même l’introuvable . Aujourd’hui c’est la meilleure chienne de sauvetage au monde .
    Elle a secouru hier sa 10 000 ème personne , et nous voilà sur cette place pour la célébrer et la remercier .
    -Chut ! Elle arrive , avec ses maitres et ses 4 chiots . Quel bonheur !

  15. Fanny Dumond dit :

    – Ce pitre, qui perturbe toute ma classe, n’a pas été fichu de décrocher son certificat d’études, s’indigne son instituteur.

    – Je me demande ce qu’il va faire dans la vie, se désespère sa mère après qu’il a dérobé le sac d’une vielle dame.

    – Il n’a pas le goût du métier, s’offusque le gérant du restaurant dans lequel il est plongeur.

    – J’ai dû le mettre au trou pour insubordination, se désespère son adjudant.

    – Je l’aide financièrement et je l’héberge, car il a du talent, s’émeut Georges.

    – Il est de notre famille, un ami, un frère, s’ attendrit une femme dans un micro-trottoir.

    – Avant moi la France a été coupée en deux, avec moi elle sera pliée en quatre, s’esclaffe-t-il lors d’une interview.

    – Son César est mérite, jubile un spectateur devant un cinéma.

    – Je ne suis pas un nouveau riche, mais un ancien pauvre, déclare-t-il lorsqu’il crée son association.

    – « Putain de camion », chantera l’un de ses meilleurs amis.

  16. LURON'OURS dit :

    🐻 UNE GAGEURE
    À la limite du désordre sur la voie publique, deux individus parlaient d’un tiers. L’un prétendait l’avoir bien connu l’autre l’avoir rencontré récemment.
    Convoqués, ils durent en faire le portrait tandis qu’un fonctionnaire reproduisait ses traits avec sa petite machine.
    Femme ou homme, grand, petit, gros ou mince, on approchait.
    Quel mot aurait-il aimé qu’on dise de lui ?
    Moyen ? Certainement pas !
    Qu’aurait-il aimé susciter chez ses spectateurs ?
    Tout, sauf de l’indifférence !
    Mais que faisait-il, s’enquit le policier.
    Le premier affirma qu’il volait des figues de barbarie, l’autre qu’il gardait des moutons, quoi de plus fallacieux ?
    – Ça suffit vous deux, accordez vos violons.
    On va vous boucler, ou alors, vous dîtes qui !
    Ça m’est égal dirent ils ensemble.
    On a arrêté Sam Hétégall, un pauvre gars, Monsieur tout-le-monde, on l’a cuisiné, on a eu du mal, force est restée à la loi. 🐻

  17. Blackrain dit :

    Sa mère disait de lui : il ne pissait « pas au lit » car il était très indépendant. Bien qu’il ne soit pas « l’ainé », il ne suivait jamais ce dernier comme un « mouton », au contraire. Il préférait être le berger qui parcourait le maquis. Ce maquis, il dût le prendre pour fuir son leader indépendantiste. L’indépendance de son île le préoccupait jusqu’à ce que ça se corse entre lui et son idole. Lorsque « l’idole déjeune » avec la perfide Albion, il ne peut le supporter. Ce fut la rupture. Il dut protéger sa famille de la violence de son ennemi. Il dut prendre le large pour ne plus se sentir à l’étroit. Il perdit sa terre pour en gagner une autre, bien plus grande encore. Grace à des complots de « cabinets » il s’assit sur son « trône ». En général, il aimait voyager : l’Italie, l’Egypte. Puis, grâce à son œil d’aigle, il survola bien d’autres contrées. Comme il n’était pas « manchot » il alla jusqu’en Russie à la rencontre d’un autre « empereur ». J’étais fière de lui-même si je n’étais pas présente à son mariage. « Pourvu que ça dure ! » craignais-je pourtant. Et cela ne dura qu’un temps. Il était né sur une île et mourut sur une autre, bien plus loin, bien plus froide, sans farine de châtaigne pour adoucir son estomac fragile.

    Sa femme disait de lui : Je l’ai connu aile de corbeau, ridicule dans son costume à deux sous, puis d’un rouge éclatant dans son habit consulaire, et enfin décoiffant avec son chapeau de petit « caporal ». Je l’ai certes « épinglé » au début de notre mariage, jouant les hypocrites avec un Hyppolite, me gaussant de ses lettres enflammées. Puis, fière de ses succès, j’ai fini par l’aimer au grand dam de sa famille qui me poursuivait de sa haine. Elles avaient la dent dure et moi je les avais cariées. Je devais fermer mon sourire et lui plaire autrement. Il était un vrai père pour ces enfants qui n’étaient point de lui. « J’ai Rome à lui donner » me disait il en parlant de mon fils et il couvrit ma fille « d’hortensias » lorsqu’elle devint sa belle-sœur. Même lorsqu’il divorça de moi je lui gardais mon oreille. Je compris son bonheur d’avoir un fils, même s’il l’eut avec une autrichienne. Et si l’autre tricha en lui volant son enfant, je ne le vit point l’événement car je mourus avant d’un mauvais coup de vent.

    Ses ennemis disaient de lui : Il feintait des colères noires pour vous faire monter le rouge de la honte. Il refusa « l’ouverture » de Toussaint pour l’enchaîner à nouveau au fer des esclavagistes. C’était un ogre qui dévorait ses enfants. Il était un homme « si vil » qu’il ne se complaisait que dans la guerre. Lorsqu’il vous disait bonjour, son « Eylau ! » se transformait en Trafalgar. Il avait un tel appétit de conquête qu’il lui fallait toujours plus de « Raab », q’il lui fallait ajouter un nouvel « Hanau » à son doigt dominateur. Heureusement pour nous que l’hiver russe fut sa « Bérézina ». Il s’en releva toutefois pour venir prier au « Montmirail ». Lorsqu’il s’évada de son île prison pendant que l’on valsait à Vienne, il nous fallut retrousser nos « Quatre-Bras » pour qu’enfin Waterloo nous fasse rentrer en gare de la « salle des fêtes ».

    Ses partisans disaient de lui : Il avait la « Bourse » bien accrochée. Même avant germinal il était suffisamment « franc » pour imposer que la banque, de France reste financeur. Des compétences il fit « feux de croisements » pour instaurer le Code. Même si les révolutionnaires dirent que c’était « pré-fait », il fut révolutionnaire dans de nombreux départements. Grace à lui le matériel et le spirituel se « Concordat » pour instaurer la paix civile. Il a « lissé » l’organisation de l’école afin que les élites sortent le commerce de sa « chambre ». Sur le métier il se mit à tisser pour ne pas être qu’un « bas tisseur », afin de tricoter son image au fil des monuments disséminés dans Paris. Il a gagné le pari de l’image jusque dans la peinture et dans la caricature de « mats aux mets » du menu des journaux britanniques.

    Ceux qui inscriront l’Histoire l’habilleront tour à tour de couleurs sombres ou lumineuses suivant les humeurs et les périodes mais la diagonale de ce fou aura tout de même fait échec au passé simple de l’imparfait.

  18. durand JEAN MARC dit :

    – Vous le connaissiez, vous ??
    Madame Bertin a interpellé la première personne à ses côtés. C’est une voisine, qu’elle ne fréquente pas beaucoup, une certaine Chevrier. C’est bien un nom pour une vieille bique.
    – A première vue, je ne vois pas.
    De toute façon, Madame Chevrier a oublié ses lunettes. Elle est juste sort, parce que ça avait fait un sacré bruit et pas le même que celui du ramassage des poubelles auquel elles est habitué.
    – Ca fait drôle quand même, comme ça, du matin, et juste le premier jour de printemps, reprend Madame Bertin!
    – Oui, répond Madame Chevrier, ça n’a pas l’air de quelqu’un du quartier.
    Madame Bertin glousse dans son écharpe. Forcément, cette vieille bique passe ses journées derrière ses rideaux à espionner tous les passants. Si une personne était apte à identifier l’inconnu, c’était elle. Et bien non, que dalle. Pour cancaner sur les allées et venues de ses voisins, on peut compter sur elle, mais pour une fois qu’il se passe quelque chose d’inattendu dans la ruelle, ya plus personne.
    – Ca va être coton quand même pour l’identifier, philosophe t’elle tout haut!
    – Oui, relance Madame Chevrier, il a l’air tout mélangé avec son vélo.
    – A propos, auriez-vous une idée de ce que faisait ce tracteur dans notre ruelle, si tôt ?
    – Mr Lecouvreur, c’est mardi, et le mardi, Mr Lecouvreur livre toujours le lait frais de sa ferme à sa fille, au 33 bis, parce qu’ensuite sa fille, elle doit accompagner son gamin à l’école avant de monter prendre son service à l’Ehpad.
    – Ah oui, L’Ehpad! Mais, entre nous, comment qu’il a fait pour pas le voir, les rétroviseurs c’est pas fait pour que les chiens admirent le bout de leur queue.
    – J’saurai pas vous dire Madame Bertin. Peut-être bien le coup de l’angle qui porte bien son nom, l’angle mort.
    – C’est triste quand même! Tiens ça me fait penser à une phrase historique à propos d’un roi décédé.: » Il est plus plat mort que vivant ». En tout cas, lui, là, ce ne devait pas être un roi du vélo.
    – Oui, c’est pas la joie….et pis qui c’est qui va devoir nettoyer le trottoir….c’est bibi. Le con, il pouvait pas se faire écraser ailleurs que devant chez moi ?
    – Le con, le con, comme vous y allez….c’était peut être une conne.
    – Ah oui, c’est vrai, avec toutes leurs histoires de parité!

  19. Blanche dit :

    Au secours ! Je n’y arrive pas
    Je bloque grave !

    • Eleonore Gottlieb dit :

      C’est le premier mot qui declanche les autres, laisse venir sans réfléchir tu auras une jolie surprise

    • RENATA dit :

      Sur la droite du blog de Pascal « Laisse ton imagination rêvée , cesse de réfléchir et de raisonner » Ne te censure pas , écris , et vois où ça t’emmène , tout est possible , c’est ça qui est chouette . On a le temps , on est confiné…….

    • Anne Lonjaret dit :

      Moi aussi quand j’ai vu le sujet, j’ai eu un grand moment de solitude.
      Mais j’ai posé un premier mot sans réfléchir . Puis après c’est comme si mes doigts écrivaient tout seuls. Une sorte d’écriture intuitive qui m’arrive parfois. Bon, certes, ce que j’ai écrit n’a pas de prétention. Mais cette expérience d’être un peu extérieure m’est agréable.

  20. françoise dit :

    Racontez une histoire dans laquelle on ne verra jamais le personnage principal.
    Il ou elle sera entièrement construit(e) par le récit des autres.

    – As-tu regardé la télé hier soir
    – non je suis allée au cinéma
    Marie et Louise se regardèrent, un peu interloquées ; comme chacun sait toutes les salles de cinéma sont fermées en ce moment.Bonnes filles et ne voulant pas la mettre dans l’embarras, elles se mirent à parler de la pluie et du beau temps puis du covid.Soudain Lucie leur dit qu’elle devait les quitter car elle avait rendez-vous avec Jean-Charles.
    Depêche-toi alors et passe une bonne soirée.
    Lucie partie, elles éclatèrent de rire ,jaune pour Marie qui avait reçu un mail de ce dernier qui l’informait de son départ pour ….. elle ne savait plus très bien pour où.
    Louise qui en pinçait un peu pour Jean-Charles détourna la conversation. Bras dessus, bras dessous, elles hâtèrent le pas car elles avaient des courses à faire avant le confinement.
    Alors qu’elles s’apprêtaient à entrer aux Galeries Lafayette, elles aperçurent Lucie avec… Jean-Charles ou celui qui se faisait appeler ainsi. Marie n’en croyait ses yeux : elle connaissait cet homme intimement depuis quelques mois. Ironie du sort , elle avait fait sa connaissance en sortant d’un cinéma où était joué « l’homme qui aimait les femmes » de François Truffaut.
    Mais pourquoi cet homme séduisait-il si facilement ? il était petit, chauve et bedonnant. Marie dans sa colère se dit que c’était un vrai « maquereau ».
    À cette pensée elle eut un haut-le-cœur : elle avait mis au au menu du repas du soir « maquereaux en papillotes » 

  21. Pompelair dit :

    Je ne vous dirai pas comment je m’appelle puisque le sujet veut que ce soit quelqu’un d’autre qui parle de moi, ou alors je ne l’ai toujours pas compris. Allons-y quand même, parce que de toute façon vous allez voir que j’appartiens à une catégorie qualifiée de ‘silencieuse’.

    Je ne peux pas prétendre au titre d’agent d’entretien, je travaille chez des particuliers, donc je suis juste ‘la bonne’ ou ‘la femme de ménage’ selon à qui et de quelle manière ma patronne parle de moi. Le ton est toujours le même, pas les mots.

    Quand elle veut se donner un petit air de supériorité devant ses amies, je suis ‘une perle’. Mais ça, elle ne le dit jamais devant moi, je connais trop bien son besoin de paraître. Si c’est pour montrer qu’elle m’a stylée, elle se plaît à répéter qu’au début, je lui a donné bien du mal.

    Avec tout ça, j’occupe une chambre (assurément de bonne, elle) au 6ème étage, je dois balayer tous les matins l’escalier tournant qui y mène. Il faut qu’il soit impeccable, on le voit quand on utilise l’ascenseur, vous comprenez.

    Je démarre à 7 heures du matin, il y a cet escalier et ensuite l’appartement pour des heures interminables, surtout les jours où Madame reçoit ses relations à l’heure du thé. En fait, moi je sais que du thé c’est pour tromper l’ennemi, je dois beaucoup plus souvent remplir à nouveau la carafe de Porto avant de la ranger que rincer la théière et son pot à lait. Je ne m’en plains pas, ça met la patronne en joie ce qui par contrecoup fait aussi du bien à son mari qui prend garde de lui faire remarquer qu’elle sent un peu l’alcool.

    Lui, il est aimable, enfin surtout poli, c’est bonjour, bonsoir, de temps en temps : merci. Indifférent à tout sauf à sa banque et ce qui tourne autour ou à l’intérieur.

    Au printemps c’est le cauchemar : il faut faire les vitres dont Haussmann n’a pas été avare et cirer les parquets, ce qui veut dire sortir l’escabeau branlant , l’aspirateur et les brosses pour les tapis, la cire pour les bois, les chiffons pour les miroirs, et n’oublions pas les cuivres !

    Encore heureux, la cuisine ne fait pas partie de mes tâches, c’est le domaine de Germaine, impensable de servir ici la rustique cuisine espagnole, donc c’est à elle de passer ses casseroles au Miror, d’ailleurs elle rame autant que moi.

    10 ans que je travaille chez eux. Ça va cahin-caha, la routine. Et puis, voilà que Madame devient de plus en plus susceptible et grincheuse. La concierge, Mme Ramirez, on est amies, nous venons du même village, m’a dit en mettant son doigt sur la bouche que «lassé que sa femme soit autant coincée du cœur que du cul, Monsieur s’est mis à faire des frasques avec sa secrétaire.» C’est vrai qu’il rentre de plus en plus tard, en sifflotant, et même parfois pas du tout. Il me rajoute du travail pour ranger tous les matins oreiller et couverture qu’il déploie pour dormir sur le grand canapé.

    Moi, ça, ça me fait presque plaisir, bien fait pour la pimbêche et ses airs pincés. Là où je m’amuse moins, c’est quand je reçois ma maigre enveloppe de salaire, juste le réglementaire, jamais un sou de plus, même pas pour Noël ou les étrennes.

    Le vase a débordé ce matin, Madame s’est levée mal vissée (trop, c’était trop, elle a entendu Charles-Hubert rentrer aux aurores et ne s’est pas rendormie.) Elle n’ose rien lui dire et se garde bien de lui faire des scènes, de crainte qu’il ne file avec valise et coffre-fort.

    Sur qui c’est retombé ? Je vous le demande. C’est Bibi qui a morflé. Soi-disant je n’avais pas dépoussiéré deux chandeliers de bronze. C’est juste que je ne les avais jamais vus puisqu’elle venait à peine de les sortir du placard des objets décoratifs en surplus.

    J’ai piqué du nez, rien dit, juste pensé : c’est pour aujourd’hui. J’ai attendu qu’elle soit allée chez son coiffeur, que Germaine soit partie au marché, que Mme Ramirez soit dehors à sortir les poubelles et là … j’accomplis ce que je rumine depuis longtemps. J’enfile ma veste, empoigne ma valise, mets mon sac en bandoulière et à mesure que je descends les marches d’escalier, je laisse s’écouler tout doucement le bidon d’essence.

    Arrivée dans le hall, je craque l’allumette et cours dehors, je ne me retourne qu’une fois, super, ça a bien pris, les flammes montent, montent, ce n’est sans doute pas nécessaire mais je ne peux m’empêcher de faire un signe de croix pour qu’elles arrivent tout en haut jusqu’à mon maigre matelas.

    Je trottine du plus vite de mes petites pattes et si je souris si grand en descendant les marches de la station de métro Passy c’est que j’entends pin pon pin pon ….

    • eleonore gottlieb dit :

      et oui on est au moins 2 vu que ce métier je l’ai exercé de nombreuses années , et bien connu ce genre de personnes , mais bon , je n’ai jamais mis le feu ! sinon à mes semelles pour fiche le camp quand cela devenait impossible !

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Eh bien non, Pompelair, vous n’êtes pas con car vous avez écrit un texte que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire.

      On se croirait chez Zola, chez Maupassant. dans un Journal d’une femme de chambre.

      Un texte écrit de manière plutôt légère même s’il décrit une situation très difficile mais qui fait froid dans le dos

  22. Anne Lonjaret dit :

    « Racontez une histoire dans laquelle on ne verra jamais le personnage principal.
    Il ou elle sera entièrement construit(e) par le récit des autres. »

    Pas facile ce sujet, il faut se creuser les méninges…..

    – Tu sais la meilleure ?
    – Non.
    – Il parait que c’était un leur et ils se sont bien faits prendre au jeu.
    – Ah bon, lequel ?
    – Celui du chat et de la souris, mais d’un style totalement inversé.
    – Quoi…. le classique chat noir et la souris grise en somme…
    – Pas tout à fait. Car bizarrement la souris a des écailles sous ses courts poils. Et quant à sa queue l’extrémité en est comme un point d’interrogation.
    – Une sorte de tapir extravagant ?
    – Pourquoi pas un artéfact. Elle ne serait plus à ça près !….
    – Bon , et ton félin ?
    – Lui, marche bien sur ses 4 pattes, mais ses moustaches sont au niveau des omoplates et les oreilles à la place des yeux. Ceci dits, ses derniers sont bien amandes.
    – Ben ça tombe bien c’est tout de même ce qui le caractérise dans la nuit….
    – Et cette histoire , en fait, où souhaites tu en venir.
    – Tu me parlais il y a peu d’artéfact. Ca te sembles si surnaturel ?
    – Oh…. tu sais, à s’étonner de tout, je craints de ne plus te suivre. Et pour dire vrai le sujet d’origine m’en semble bien éloigné.
    – Tu as tout à fait raison. Car de sujet, en fait, il n’y en a pas. (silence). Et pourtant, dieu sait que cet absence de sujet vient de nous faire deviser.

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Texte étrange Anne. J’ai bien peur de ne pas l’avoir compris. Comme le sens du mot « artefact » d’ailleurs que je ne sais toujours pas définir

      Peut-être aurait-il mérité d’être un peu plus long, plus explicite peut-être?

      • Anne Lonjaret dit :

        Dans l’artéfact j’y vois la notion d’humain et de phénomène. Les longues proses ne sont pas mon fort non plus.
        Je suis partie il est vrai assez loin dans l’histoire du chat et de la souris. je n’avais absolument rien en tête au début. les mots se sont alignés créant une histoire extravagante. Pour au bout du compte ne jamais aller sur son épilogue. Sorte de sujet/personnage que l’on ne voit jamais.

  23. eleonore gottlieb dit :

    Racontez une histoire dans laquelle on ne verra jamais le personnage principal.
    Il ou elle sera entièrement construit(e) par le récit des autres.

    -Vous avez vu comme elle avait un regard vide ? non pas vide, mais comme d’habitude étonné,
    Gustave -Etonné ! je t’en fiche idiot plutôt et complètement débile
    – pourquoi dire ça ? elle était triste c’est tout, son chat « minou » est parti hier
    G- bof, laissez-moi rire, être perturbé pour une sale bestiole toute pelée en plus !
    -sans cœur, tu es ignoble
    G- non réaliste c’est tout, je n’aime pas les chats, ça sent mauvais et ça gratte les semis du jardin
    – toi et ton jardin …
    -Vous croyez qu’elle va s’en remettre cette fois encore ? la pauvre.
    Ça fait 3 chats qu’elle perd de cette façon
    G- Elle n’a qu’à élever des poissons rouges Ah ! Ah ! Ah !
    -Vous n’avez pas fini tous les deux de vous disputer pour cette femme et son matou
    G -qu’ est-ce que tu dis, toi, la girouette ?
    – Je n’aime pas que tu m’appelles comme ça, je ne tourne pas avec le vent, mais vous m’exaspérez avec vos commentaires malveillants, je la connais bien Georgette, c’est une sensible et à son âge, vivre seule c’est pas drôle…
    G-Et tu crois qu’un « greffier » peut l’aider ? PFF ! ridicule, elle ferait mieux de regarder la télé, y’a des jeux des téléfilms ça distrait
    – imbécile ! tu vas pas caresser une TV ? elle ne va pas se pelotonner sous ta couette pour ronronner et te tenir chaud
    G- elle n’a qu’à se trouver un mec ! Ah ! Ah ! Ah ! Un qui ronronne Ah ! Ah !
    -Moi, je l’aime Georgette, je lui rapporte son pain tous les matins et on fait la causette, toi tu n’es qu’une brute sans émotion, tu n’es qu’un gros ventre qui se secoue avec tes Ah ! Ah !
    – Tiens Magalie qu’est-ce que tu en pense toi de Georgette et de ses chats ?
    – C’est triste mais, pourquoi ils disparaissent les uns après les autres ?
    G-ne te pose pas la question Magalie c’est une vieille folle mal fagotée et stupide
    Bon, les commères je vous laisse j’ai des choses à faire MOI ! pas comme vous …
    G-J’ai tout le jardin à retourner MOI, la Bourgeoise elle va m’engueuler si je n’ai pas fini à midi
    Puis j’ai trois lapins à zigouiller et deux vielles poules, je bosse MOI ! je nourri la famille MOI !, et je vends sur le marché tous les lundis ! au fait vous ne voulez pas un de mes lapins, bios élever en plein air, que du bon !
    -Dis donc Gustave, ou ils sont tes clapiers, je ne les ai jamais vu dans ton jardin ?
    G-Par-là, au fond ….
    Les femmes restent là sur la place le regard interrogatifs…
    – je vais consoler cette brave Georgette, moi aussi, et moi aussi ajoute Magali,
    Si on lui suggérait de plutôt adopter un petit caniche, je connais le grand Jacques, sa petite Zaza vient de mettre bas et il ne sait que faire des cinq petites boules de poils !

    Racontez une histoire dans laquelle on ne verra jamais le personnage principal.
    Il ou elle sera entièrement construit(e) par le récit des autres.

    -Vous avez vu comme elle avait un regard vide ? non pas vide, mais comme d’habitude étonné,
    Gustave -Etonné ! je t’en fiche idiot plutôt et complètement débile
    – pourquoi dire ça ? elle était triste c’est tout, son chat « minou » est parti hier
    G- bof, laissez-moi rire, être perturbé pour une sale bestiole toute pelée en plus !
    -sans cœur, tu es ignoble
    G- non réaliste c’est tout, je n’aime pas les chats, ça sent mauvais et ça gratte les semis du jardin
    – toi et ton jardin …
    -Vous croyez qu’elle va s’en remettre cette fois encore ? la pauvre.
    Ça fait 3 chats qu’elle perd de cette façon
    G- Elle n’a qu’à élever des poissons rouges Ah ! Ah ! Ah !
    -Vous n’avez pas fini tous les deux de vous disputer pour cette femme et son matou
    G-qu’ est-ce que tu dis, toi, la girouette ?
    – Je n’aime pas que tu m’appelles comme ça, je ne tourne pas avec le vent, mais vous m’exaspérez avec vos commentaires malveillants, je la connais bien Georgette, c’est une sensible et à son âge, vivre seule c’est pas drôle…
    G-Et tu crois qu’un « greffier » peut l’aider ? PFF ! ridicule, elle ferait mieux de regarder la télé, y’a des jeux des téléfilms ça distrait
    – imbécile ! tu vas pas caresser une TV ? elle ne va pas se pelotonner sous ta couette pour ronronner et te tenir chaud
    G- elle n’a qu’à se trouver un mec ! Ah ! Ah ! Ah ! Un qui ronronne Ah ! Ah !
    -Moi, je l’aime Georgette, je lui rapporte son pain tous les matins et on fait la causette, toi tu n’es qu’une brute sans émotion, tu n’es qu’un gros ventre qui se secoue avec tes Ah ! Ah !
    – Tiens Magalie qu’est-ce que tu en pense toi de Georgette et de ses chats ?
    – C’est triste mais, pourquoi ils disparaissent les uns après les autres ?
    G-ne te pose pas la question Magalie c’est une vieille folle mal fagotée et stupide
    Bon, les commères je vous laisse j’ai des choses à faire MOI ! pas comme vous …
    G-J’ai tout le jardin à retourner MOI, la Bourgeoise elle va m’engueuler si je n’ai pas fini à midi
    Puis j’ai trois lapins à zigouiller et deux vielles poules, je bosse MOI ! je nourri la famille MOI !, et je vends sur le marché tous les lundis ! au fait vous ne voulez pas un de mes lapins, bios élever en plein air, que du bon !
    -Dis donc Gustave, ou ils sont tes clapiers, je ne les ai jamais vu dans ton jardin ?
    G-Par-là, au fond ….
    Les femmes restent là sur la place le regard interrogatifs…
    – je vais consoler cette brave Georgette, moi aussi, et moi aussi ajoute Magali,
    Si on lui suggérait de plutôt adopter un petit caniche, je connais le grand Jacques, sa petite Zaza vient de mettre bas et il ne sait que faire des cinq petites boules de poils !

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Texte savoureux, truculent d’un côté, mystérieux et inquiétant de l’autre

      je suppose que les lapins de Gustave sont les chats de Georgette, n’est-ce-pas?

      il paraît que ces animaux ont un gout un peu similaire. Mais je ne saurais le dire : je n’aime pas le lapin et ne goûterai jamais du chat (sauf à mon insu), je suis une amie des chats. D’ailleurs, Lily, ma chatte, est en ce moment, près de moi, à demi affalée sur le clavier

      • eleonore gottlieb dit :

        merci Françoise, moi aussi j’aime les chats et ne mange jamais de lapin mais cette histoire est venue à moi comme souvent à mon issue je commence à poser un mot puis le reste suit et au final c’est toujours une surprise et un temps de réflexion , savoir pourquoi j’ai écris ça ? et d’où ça vient ?
        Un fameux bordel dans mon cerveau un fatras dans mon grenier interne , j’aime écrire et ça m’amuse beaucoup , est ce que mes textes sont « des vides greniers? » peur être … merci de me permettre d’en prendre conscience aujourd’hui

  24. Nouchka dit :

    En résidence pour quelques jours dans cette « pensione », Pélagie apprécie le charme de la vieille bâtisse. Le soin apporté à la décoration la rend admirative. Elle se sent bien ici. Un carillon Westminster sonne quelque part dans la bâtisse.
    Où doit-elle se rendre pour les repas ? Les lieux ne lui sont pas familiers ; elle n’est arrivée que la veille. Elle se retrouve dans un hall d’entrée d’où monte un bel escalier. Au hasard, elle pousse la plus grande des portes et entrevoit, au fond de la pièce, ce qui doit être le buffet du petit déjeuner. Poursuivant sa route, elle distingue le dos d’une personne qui prépare quelque met. Pélagie se signale :
    – A qui appartient la pensione ?
    – A Mme Danilo que vous avez vu hier en arrivant. C’est la femme qui était vêtue d’un ensemble de laine gris perle.
    – Effectivement, je l’ai remarqué, elle a une chevelure châtain coupée au carré qui encadre un fin visage.
    Pélagie revoit de longs doigts blancs attrapant un verre de jus de fruit. Les gestes lents, légers et silencieux étaient ceux d’un entomologiste penché sur un infiniment fragile. Les bras de l’inconnue étaient délicats. Pélagie se souvient avoir perçut, au travers de la blouse de laine fine, l’attache de l’épaule lors des déplacements du bras au-dessus du comptoir d’accueil. Quel prénom pourrait bien avoir cette femme ? Elle lui fait penser à un long échassier, tout en grâce. Pélagie lui donnerait bien un prénom étranger : Victoria ? Joy ? Allez, Joy lui va très bien. Ce n’est pas qu’elle exprimait une joie exubérante mais Joy évoque le nom d’un parfum rare. Pélagie a remarqué un léger accent dans le phrasé de Joy :
    – Votre patronne ne semble pas toscane ?
    – Non, en effet ; Milena est ukrainienne, sculptrice, ex danseuse classique et maintenant propriétaire de cet établissement.
    – Quel itinéraire intéressant. Sculpte-t-elle ici ?
    – Oui, elle s’est organisé un petit atelier à l’extrémité du bâtiment du côté de l’étang. Il est toujours ouvert ; vous pouvez vous y rendre si le sujet vous intéresse.
    Pélagie aurait surement de nombreuses questions à poser. Non pas tant sur la région que pour découvrir qui est cette hôtesse si attirante. Néanmoins, elle ne veut se montrer ni trop curieuse ni trop envahissante
    – Organise-t-elle des expositions, s’enquiert Pélagie alors que l’employée s’apprête à quitter la table
    – Non, depuis qu’elle est en France, rien n’a été exposé.
    Elle ajoute après un instant passé à regrouper la vaisselle devant elle :
    – Avant, en Ukraine, elle faisait partie de l’Institut des Beaux-arts de Kiev et a eu l’occasion d’exposer. Mais c’était avant…
    La journée commencera par la visite de l’atelier. Et, si elle a la chance de l’y trouver, peut-être Pélagie pourra-t-elle découvrir quelques autres éléments de la vie de Milena, cette belle libellule.
    Le sol de vieilles tomettes accueille différentes tables sur lesquelles les œuvres sont déposées. L’ocre rouge de l’argile donne aux personnages sculptés un air de famille, comme des membres éloignés de la Tribu Himba.
    Les personnages sculptés touchent beaucoup Pélagie qui n’avait pas pris le temps d’imaginer quel thème de sculpture inspirerait Joy-Miléna.
    – Certaines danseuses en mouvement ressemblent à leur créatrice par ce côté aérien qu’elle suggère quand on la voit se déplacer. Sur une table, ce ne sont pas des danseuses mais des enfants. Sur le thème du jeu de la marelle, Milena a représenté une fillette à divers moments du jeu : lançant le caillou, avançant à cloche-pied, jambes écartés entre les cases quatre et cinq… C’était une série, une progression et non des sculptures isolées.
    Pélagie étrangère à ce monde de l’art et de la sculpture se sent tout à coup déplacée et timide devant ces œuvres. Afin de ne pas succomber à un état d’abattement, elle abandonne le lieu et se réfugie à l’autre bout du parc.

    – Pourriez-vous me dire ce qui se passe. La police est venue me poser des questions. Qu’est-il arrivé ? demande Pélagie.
    – Mme DANILO est à l’hôpital. Quelqu’un est venu voler des objets dans son bureau et l’a agressé.
    – Quelle blessure a-t-elle ?
    – On a cherché à l’étrangler. Elle est partie inconsciente dans l’ambulance.
    – Qui l’a trouvée ou entendue appeler au secours ?
    – C’est moi qui l’ai trouvé ce matin dans le bureau. Elle paraissait morte. Je ne savais pas quoi faire alors j’ai appelé les pompiers.
    – Vous pensez que Madame DANILO a subi cette agression cette nuit ?
    – Je ne sais pas. Je suis rentrée chez moi après avoir débarrassé le salon hier, vers minuit et demi.
    – Mais, Madame DANILO vit seule ici ?
    – Oui, depuis que son ami est parti, il y a environ trois ans.
    – Vous travailliez déjà ici, quand ils se sont séparés ?
    – Oui. Mais, ils ne se sont pas séparés, c’est Monsieur Andriy qui est parti un beau jour.
    – Le couple ne s’entendait pas ?
    – Non, pas du tout. Ils semblaient être très bien ensemble. Il y avait alors une ambiance très joyeuse. il s’y connaissait bien en histoire et en architecture. Il donnait des conseils à Milena qui voulait que chaque détail soit soigné et corresponde au style de la maison. Quelques fois, ils n’étaient pas d’accord, il disait d’elle : « Quelle pinailleuse !».
    – Dites-moi, comment vous appelez-vous ?
    – Eleonora.
    – Merci Eleonora. Moi, c’est Pélagie. Je retourne dans ma chambre. Vous pourrez me tenir informé de l’évolution des évènements, concernant bien sûr, la santé de Mme DANILO et des éléments de l’enquête ?
    – Oui, bien sûr. J’ai vu que Milena vous apprécie ; et je serai soulagée de pouvoir échanger avec quelqu’un.
    – Vous connaissez l’histoire de Mme DANILO, demande Pélagie
    Oui, je sais qu’elle est de l’oblast d’Odessa, près de la mer Noire, du village de Shabo, au sud d’Odessa. C’est là qu’elle a vécu avec son père qui y avait un vignoble. On y trouve des cépages du monde entier et le Telti-kuruk, un cépage autochtone de la région d’Odessa.
    Milena a quitté cette région, enfant, pour intégrer une école de danse à Kiev. En 2000, à vingt ans, la décalcification l’a contraint à abandonner la danse. N’ayant alors aucune intention de revenir à Odessa, elle reste quelques années à Kiev puis part en Italie.
    En 2008, elle, la fille unique, a vingt huit ans quand les vignes familiales sont cédées. Le père de Milena décide de quitter l’Ukraine et vient rejoindre sa fille en Italie. Mais deux ans plus tard, il meurt à Florence. C’est à la suite de ce deuil que Milena décide de rester en Toscane et achète cette propriété. Elle passera beaucoup de temps et dépensera beaucoup d’argent à mettre en valeur son bien. Son compagnon Monsieur Andriy est parti quand l’activité de l’hôtel a commencé à être viable.
    Je regrette les années où elle s’investissait dans l’aménagement de la propriété. Alors, elle avait une énergie fantastique et partait parfois plusieurs jours, à travers le pays avec le pick-up, à la recherche de meuble ou d’objet. Quand elle rentrait avec un truc qui l’avait séduit, elle était rayonnante. Maintenant, elle s’est repliée sur la sculpture. Parfois elle reste si longtemps dans l’atelier que je vais voir si tout va bien ou je lui signale que le repas est prêt.
    – Evoque-t-elle Odessa ou Kiev et des parents ou amis qu’elle a toujours là-bas ?
    – Non. Elle n’en parle pas. Elle se contente de fredonner des chansons du pays.
    – Vous n’avez pas parlé de sa mère ; qu’en savez-vous ?
    – Pas grand-chose. Ses parents se sont séparés quand elle était enfant. Milena est restée avec son père. Je ne sais pas ce que sa mère a fait ni si elle est toujours vivante.
    Et en ce qui concerne les souvenirs, Milena avait ramené d’Ukraine un vase et un tableau. Un portrait d’elle-même fait à Kiev quand elle avait vingt ans. On l’y voit à demi-nue, la tête penchée et les bras levés pour enfiler ou retirer un vêtement d’un blanc lumineux alors que son corps se distingue peu, du fond de la toile. C’est un très beau tableau.
    Dans l’atelier. Milena l’a sous les yeux. Quant au vase, le mouvement de sa forme et son bleu s’accordent à merveille avec la terre rouge qu’elle-même travaille. Elle dit que son vase l’inspire.
    Dans son bureau, elle a mis des porcelaines Venez, je vais vous les montrer.
    – Elles sont très intéressantes ces porcelaines. Venaient-elles d’Ukraine?
    – Ces porcelaines appartenaient à la famille maternelle BABEL, si je me souviens bien. Milena les a gardées à la mort de son père.
    – Le folklore juif qui décore ces pièces, m’étonne. La famille DANILO avait-elle des ascendants juifs ?
    – Je ne crois pas. Les fêtes orthodoxes sont célébrées à Noël et à Pâques par des plats cuisinés, des chants et ce genre de chose. Milena n’a jamais fait allusion à une autre religion dans sa famille..

    Pélagie saura-t-elle un jour qui a agressé la belle Milena et qui a volé certains de ses trésors ?….
    Ce qu’elle sait, par contre, c’est son désir de séjourner ultérieurement dans le décor créé par Milena, dans ce lieu magique.

  25. Souris verte🐁 dit :

    🐁 UNE CORIACE VORACE DU TEMPS QUI PASSE.

    Sur le chemin les chats chuintaient à son passage.
    Son sourire grimaçant faisait grincer des dents.
    Mais si vous demandiez aux fleurs, elles, elles l’adoraient. Séduites par son côté rebelle car comme elle, se battaient pour survivre dans la sécheresse et la pauvreté du sol et toujours sans que ça se voit, se faisant belles pour tromper les apparences.
    – Tiens, voilà la voisine qui passe les pensées ont souri ou, les impatiens se sont courbées pour se faire caresser.
    Ça aussi ça énervait.
    Elle avait un don avec les fleurs et avec les petits aussi. Les bébés cessaient de pleurer en la regardant et tendant leurs minuscules doigts traçaient entre elle et eux un lien invisible de tendresse. Pourtant elle était rien moche avec sa caboche bosselée de naissance… À cause des fers pour l’extraire sans doute. Déjà là, elle avait refusé de sortir. Vous dire si ça l’avait pris tôt son esprit de rébellion.
    Chez le boucher, toujours la même chose : un morceau dans la culotte !
    Il en faisait des gorges chaudes !
    Quelle andouille !
    Mais elle, le qu’en-dira-t-on lui importait peu.
    Ça aussi ça faisait peur.
    Une jeune voisine disait à une autre
    – Elle est coriace la garce ! J’l’ai toujours connue là à rien faire qu’à nous porter la poisse !
    Et l’autre répondait
    – Oh ! Y en plus pour des années !
    Ça fait si longtemps qu’elle est retraitée !
    Oui ! opinaient-elles ensemble d’un air entendu
    – Peu y ont survécu… Ou alors… on l’a pas su. 🐁

  26. camomille dit :

    – Hey Joe, tu vas bien ?
    – Non, j’en ai marre de mariner dans cette histoire depuis deux jours, et toi Josépha où tu en es ?
    – Moi aussi il m’a mise en stand-by, juste au moment où j’allais enfin entrer en action pour découvrir ton meurtre
    – Ouais il exagère, et moi, j’en peux plus de baigner dans mon sang en attendant que tu me découvres !
    – Tu trouves pas qu’il a mauvaise mine ? Il dort pas assez je pense
    – Il dort pas assez et il se fait du souci. Je l’ai entendu parler avec son éditeur au téléphone et il n’arrêtait pas de dire « oui, je sais, oui je sais ». Je pense qu’il se faisait engueuler rapport au roman qui n’avançait pas…. et pour cause !
    – C’est embêtant pour nous tout ça. T’as vu la semaine dernière la crise qu’il nous a fait en découvrant la tache d’encre sur la page ? Il était comme fou et c’est le chat Nestor qui a tout pris.
    – Et en attendant je baigne dans mon sang qui sèche !
    – Et moi je n’interviens toujours pas.
    J’ai remarqué qu’il n’arrosait plus la plante. Et s’il nous fait une déprime on n’est pas prêt à avancer. Quand je pense que l’enquêteur n’est pas encore intervenu et qu’il n’a pas encore parlé de Sofia, ta maîtresse, je me demande comment on va s’en sortir ?
    – En fait, c’est depuis que sa femme l’a quitté qu’il bat de l’aile
    – T’as raison…. depuis il reste deux jours sur la même page pour écrire deux phrases
    – Et puis il picole hein ? Tu t’en es rendu compte toi aussi ?
    – Oui….il picole
    – Et il se rase plus
    – Non… il se rase plus
    – Et il sent mauvais
    – Oui… il sent mauvais
    – Dis Josépha, tu penses pas qu’il va nous abandonner tout de même ?
    – Ne parle pas de malheur Joe… pour une fois que j’avais un beau rôle !
    – C’est mal parti pour que François Busnel parle de nous un jour ! Regardons les choses en face
    – Oui, c’est mal parti…. mais chut ! Taisons-nous je crois qu’il arrive.

    TITRÉ DANS VAR MATIN :
    « Jean DUREUL, célèbre écrivain a mis fin à ses jours »

  27. iris79 dit :

    -Tu lui donnes combien ?
    -D’après sa bio, soixante-quatorze.
    -Tu crois ? Peut-être bien…
    -Oui je suis sûre, j’ai des repères précis dans ma vie. J’ai toujours suivi de près sa carrière, ses frasques, ses albums, ses tournées.
    -Tu vois, je trouve que ces vêtements tombent vraiment bien, cette personne qui a tout osé dans sa vie a de l’allure de la classe, du chien…J’aime bien son côté androgyne, de dos pas évident de savoir qui c’est…
    -C’est vrai, et en plus, c’est quelqu’un d’intelligent, il n’y a pas à dire. La classe intégrale donc.
    -C’est quand même un sacré personnage qui a eu une vie de folie…
    -J’adore son œil qui frise, son regard hypnotisant. Il y a quelque chose de profond qui transcende tout son être.
    -Moi, je craque plutôt pour sa musique. Quand j’entends ses chansons, je fonds complètement, je suis conquise, il y a tout ! De la force, de la subtilité, des sentiments, tout cela tellement bien écrit.
    -Et tu n’as pas lu son dernier livre ?
    -Il est sur ma liste pour Noël ! Je ne sais pas si je vais tenir jusqu’ici !
    Regarde nous, on dirait des gamines, on en est complètement gagas…Et j’aime ses peintures aussi. Tu sais au fait que j’ai réussi à me dégoter une reproduction de ses photos en noir et blanc sur un site spécialisé, j’adore !
    -Bon ce n’est pas tout ça, mais il fait un peu froid quand même et je trouve qu’on n’avance pas vite dans la queue, on était pourtant là hyper tôt pour ne pas rater notre idole…
    -C’est clair…Ah ça y est ! On se rapproche, regarde.
    -Ah mon dieu, mon cœur s’emballe, j’ai les jambes qui flageolent…Passe devant, s’il te plait !
    -Allez, la prochaine, c’est moi.
    -Vas-y, dis-lui bonjour avant de tendre l’album !
    -Évidemment !
    -Hello ! How are you ?
    -Hello Patti Smith, I’m fine, thank you…

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Je me demandais Iris qui pouvait être cet être étrange, cette déesse indienne à 6 ou 8 bras qui cumulait tant de dons : chanter, peindre, écrire, photographier

      Je connais le nom de Patti Smith mais elle ne représentait pour moi qu’une chanteuse
      Merci à vous de m’avoir fait découvrir cette artiste multi-talents

    • iris79 dit :

      Merci Françoise. Pour moi aussi, elle n’était que chanteuse jusqu’à ce que je tombe par hasard sur un de ses livres dans une bibliothèque et que je lise un peu sa biographie afin d’aller un peu plus loin que les vieux clichés.

  28. Pompelair dit :

    Hâte de voir ce qu’écrivent les autres parce que moi, je dois être un peu con, je ne comprends rien au sujet.

  29. Nadine de Bernardy dit :

    – Ca fait un bon bout de temps qu’on n’a pas vu notre diva, constatent deux bavardes sur un trottoir
    – Il parait qu’elle est en tournée au Japon
    – Vous êtes sûre? Je crois l’avoir croisée hier en allant à la poste
    – En tout cas, les volets sont fermés depuis une semaine
    – Tiens, bonjour madame Lemaitre,on parlait de notre  » vedette »
    – Ah! l’arlésienne de la rue des Lilas
    – Oui,bien trouvé,on ne la voit presque jamais,et pas de bonjour,je ne sais pas pour qui elle se prend celle là
    – Oh,vous savez les artistes…
    – Ca empêche pas d’être polie.Si elle en est là c’est qu’elle n’est pas très regardante à ce qu’on dit
    – Ah bon?
    – Il y a eu le chef d’orchestre,le premier violon,un harpiste de 15 ans de moins qu’elle et même le régisseur du théâtre
    – Mais comment vous savez tout ça madame Belvaux ?
    – La nièce de ma cousine par alliance est deuxième aide maquilleuse au théâtre.Si vous saviez ce qui se passe dans les coulisses!
    – En tout cas elle n’hésite pas à mettre ses enfants en pension pour partir en tournée tranquille
    – Et de qui ils sont ces pauvres petits, ricana madame Dumont
    – Oui, ça se croit tout permis parce que c’est célèbre
    – Moi, en tout cas, je la trouve jolie
    – C’est pas difficile avec le maquillage et le coiffeur toutes les semaines,c’est pas mon Georges qui accepterait tout ce tintouin
    – D’autant plus qu’il n’en n’a pas les moyens ,ironise sa voisine
    – Je l’ai entendue à la radio l’autre soir dans Carmen,elle est sublime
    ‘ Sublime,sublime,moi aussi avec tous ces profs et six heures de chant par jour je peux l’être. Et je ne coucherai avec personne vu mon âge »
    Les trois commère éclatent de rire et repartent chez elles en fredonnant
     » l’amour est enfant de bohême,qui n’a jamais jamais connu de loi…. »

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      Ah Nadine ! Les femmes et leur mauvaise langue, leur langue de vipère

      Votre texte savoureux me fait penser à cette histoire : «  Jésus naît à Bethléem. Tout le monde vient admirer le nouveau-né – les villageois, ceux des alentours,  les Rouis Mages.

      Puis, au bout d’un moment, tout le monde part – les Rois Mages, les villageois des alentours puis ceux de Bethléem, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre

      Les hommes parlent : « Notre Messie, celui qui devait nous sauver, nous est enfin arrivé, c’est un grand moment dans l’histoire de l’humanité »
      Les femmes parlent : « Vous avez vu, le gamin était à moitié nu et elle n’avait pas passé le balai »

  30. Laurence Noyer dit :

    Racontez une histoire dans laquelle on ne verra jamais le personnage principal.

    1 – Fable Jaïniste
    Six aveugles se retrouvent pour la première fois devant un éléphant et tentent de deviner ce qu’il est en touchant une des parties de son corps. Le premier lui touche un côté et conclut que c’est un mur. Le second lui attrape la trompe et conclut qu’il s’agit d’un serpent. Le troisième appréhende l’un de ses pieds et affirme que c’est un arbre. Le quatrième palpe une défense et y voit une lance. Le cinquième touche une oreille et pense à un éventail. Enfin, le sixième prend la queue et songe à une corde.
    2 – Doctrine Nayavada
    Il est
    Il n’est pas
    Il est et il n’est pas
    Il est indescriptible
    Il est et c’est indescriptible
    Il n’est pas et c’est indescriptible
    Il est et il n’est pas et c’est indescriptible

    3 – Conception athéiste
    Il n’a pas créée l’homme
    C’est l’homme qui l’a créée

    4 – Perception Gainsbourienne
    C’est un fumeur de Havane

    5 – Pour Nietzsche
    Il est mort !

    • Soledad granger dit :

      J’aime beaucoup ton récit et les différents points de vue des commentaires. Peut-être parce que j’aime bien Ghanesh, et aussi les éléphants, ça me fait aussi penser à ça : “un éléphant ça trompe énormément”

    • Françoise - Gare du Nord dit :

      J’aime beaucoup la fable jaïniste, ma préférée

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