499e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat
Son père les a abandonnés. Sa mère lui a interdit d’écrire pour la fête des pères. Toutefois, l’enfant lui adresse une lettre parsemée du mot « paire« , espérant qu’il comprenne.
Je vous invite à écrire la suite
Son père les a abandonnés. Sa mère lui a interdit d’écrire pour la fête des pères. Toutefois, l’enfant lui adresse une lettre parsemée du mot « paire« , espérant qu’il comprenne.
Il en rêvait depuis sa plus tendre enfance, depuis qu’il en avait vu un chez son meilleur camarade. Gamin plein de malices et d’astuces, il s’était fabriqué un petit cochon tirelire en récupérant des boîtes de conserves.
Des semaines durant, il occupa ses heures de loisir à cisailler, tailler, affûter, ciseler et assembler.
Très fier de son œuvre, il la cacha cependant sous une planche vermoulue au grenier.
Lorsqu’il se promenait, les jours pairs, c’était le nez en l’air. Les jours impairs, le nez par terre.
Et les deux fois, il recueillait quelques piécettes.
En l’air : de la fenêtre d’une vieille dame pour qui il allait chercher du pain, d’une amoureuse pour une lettre postée en catimini.
Par terre, des petits sous-cailloux de Petit Poucet, échappés d’une poche trouée ou d’un porte-monnaie mal refermé.
Son pécule grandissait d’année en année avec les dringuelles récoltées aux étrennes ou à son anniversaire. Une somme rondelette les années fastes quand sa mère faisait beaucoup de ménages, une somme maigrelette quand – même les riches- se serraient la ceinture.
Un jour, sans que personne ne vit rien venir, le père s’en alla. Sans armes ni bagages et surtout, sans crier gare.
La mère accusa le choc et son caractère s’aigrit. Le gamin, bon élève, s’accrocha à son rêve. Continua vaillamment sa scolarité primaire puis entra au Collège grâce à une bourse obtenue haut la main.
Son diplôme en poche, il se jura d’aider sa mère et surtout de réaliser son rêve au plus vite. D’un naturel optimiste, il s’offrit les plaisirs de la vie sociale, en veillant à ne pas débourser un sou. Son plus grand bonheur étant de se nourrir de l’adrénaline des autres. De fil en aiguilles, il devient très observateur. Bon en mathématiques, il se risqua aux jeux des casinos. Pair, impair, mais toujours gagnant !
Son pactole fructifia avec allégresse. Un jour, il franchit les portes d’un hippodrome. Il écouta, observa et joua. La chance fut avec lui. Il empocha une somme coquette. Bingo, s’exclama-t-il ! Cette fois, mon rêve devient réalité. Dans son loft, la place était prête. Il s’offrit ce qu’il y avait de mieux en tout.
Satisfait, il but sa coupe de champagne, debout, devant « son » aquarium de rêve et qui sortait vraiment de l’ordinaire. Il trinqua contre la vitre à la santé de ses nouveaux amis.
Il s’était noué une amitié très particulière entre lui et un adorable couple d’hippocampes. Ils étaient la grâce incarnée, le duo parfait. Cette amitié particulière se mua soudainement en obsession pour le duo de nageurs.
Il les observa des heures entières et s’informa en lisant des revues scientifiques. Lorsqu’il s’intéressa à leur mode de reproduction, il eut un choc.
Lui, le mathématicien, le cartésien sentit monter en lui un sentiment qu’il eut du mal à identifier.
C’était pareil à une vaguelette qui chatouillait sa peau, s’infiltrait là où elle le pouvait, gorgeait ses veines, gonflait son cœur et barbouillait ses entrailles. « Ce serait donc cela, le bonheur ? Le bonheur d’avoir des parents et un père aimant ? Un père qui prend soin de ses petits au point d’en assurer même la gestation ! »
Le jour de la fête des mères, il se décida à affronter ses démons – les siens et ceux de sa mère, démon qui avait pour nom père ou mari, c’est selon. Il écrivit d’abord une longue lettre à son père . (Lettre que je ne retranscrirai pas ici car je pourrais être accusée de porter atteinte à la vie privée. Je peux seulement vous confier qu’elle était criblée d’allusions et de subterfuges par paires regroupées. ) Arrivé chez sa mère, après les formules d’usage, il lui en fit la lecture. La réaction fut rapide et brutale :« Je t’interdis de la lui envoyer pour la fête des pères ! ». La rencontre mère- fils se solda par un échec.
Le fils rentra chez lui, dépité. Il ouvrit le frigidaire et en sortit une bouteille de champagne. Il se versa une coupe et vida le reste dans l’aquarium. Et l’instant fut magique.
En couples graciles, hippocampes et poissons multicolores frétillèrent délicatement puis se ruèrent vers la vitre et y collèrent leur bouche.
Dans la lumière violette , des milliers de petits cœurs scintillèrent.
Une vague de bonheur le submergea.
Ultime sublimation.
© Clémence.
Son père les a abandonnés. sa mère lui a interdit d’écrire pour la fête des pères. Toutefois, l’enfant lui adresse une lettre parsemées du mot « paire » espérant qu’il comprenne.
A ton avis, quelle « paire » aurions nous fait si, tu étais resté scotché telle une « paire » parfaite avec ma mère?
Je vois mes amis qui jouent avec leur « paire » et je te le dis, je les envi. Moi, je n’aie rien à faire car, j’ai perdu ma « paire ».
Ma mère ne veut pas que je t’écrive, elle me dit souvent que tu n’en as rien à faire de moi…que jamais nous ne serons une « paire » unis dans la vie. Que ton baratin te sert tout comme l’argent du mois que tu lui envoi avec ton petit mot » nous formons toujours une bonne « paire » pour faire de notre fils,un homme »
Pour ça ne faut’ il pas qu’un père soit présent tout comme une bonne « paire » de chaussons bien chaud?
Elle n’en a rien à foutre père de cette « paire » là. Elle aurai voulu que tu l’accompagne, que tu reste son rêve à elle. C’était que celui qu’elle avait choisi soit et reste son compagnon, sa seule et vraie » paire ».
Elle n’avait pas pensée qu’un jour tu nous abandonnerais comme une très vieille « paire » de godasses usagées pour te choisir une « paire » plus jeune, plus dégourdie et surtout sans attache, devenant ainsi ta nouvelle « paire ».
De savoir qu’elle ne veut pas d’enfant, pas de gosse à traîner aux sports, à entraîner les samedis ou dimanches…Tu as trouvé ta vraie « paire » dis moi donc cher Père, te souhaite t’elle ta fête des pères?
Un jour j’aurai des enfants, j’en veux au moins trois et je serais heureux d’être leur « paire » mais surtout si fier quand de leurs jeunes voix pleines d’émotions ils crieront « bonne fête père!
Quelle peine tu nous as fait, cette peine je la porte encore en moi et aujourd’hui jour de la fête des pères, j’aurais aimé que toi mon père, tu sois encore celui que dans mon coeur d’enfant…je voyais comme ma « paire ».
Malgré cela , j’espère pour toi qu’un jour tu te souviennes que moi ton fils…je serais toujours ta meilleurs « paire ». y.l.
sur une idée de Pascal Perrat.
Conte cruel
Le Père Noël est une ordure
Lui et toi font la paire
Abandonner sa progéniture
Cela mérite l’enfer
Papa
Je ne sais pas dire ce mot-là
Et l’écrire je n’y arrivais pas
Petit, la maîtresse me disait
P’tit Louis mais qu’est-ce que tu fais ?
Et moi je bégayais
J’y arrive pas, pas …
Et là je tremblais
Je rougissais
Je pouvais pas, je voulais pas
Pas, pas …
Alors elle insistait
Écris donc maman, papa
Ces deux-là font aussi la paire
Alors moi je criais
Non ! Chez moi c’est impair
Y’a pas d’papa
Y’a pas d’fête des pères
Cela n’existe pas ici
Le Père Noël est une ordure
Mon père aussi.
Dans son vieux pardessus râpé il s’en allait l’hiver, l’été, dans le petit matin frileux, mon vieux.
Il gagnait de quoi payer le loyer pour sa femme en invalidité, et son fils un peu trop peureux, mon vieux.
Il n’en faisait pas trop. Il ne sortait pas du lot. Mais il avait de l’allure lorsqu’il me faisait la lecture.
Dans son vieux pardessus râpé il ne gardait pendant des années que son loisir du dimanche, mon vieux
A la boule lyonnaise il n’était pas un manche, même s’il buvait pour ma mère un peu trop l’apéro, revanche.
C’est comme çà qu’il pensait aller mieux, par manque de gestes affectueux. Il n’était pas assez audacieux, mon vieux
Sa femme ne le regardait plus. Elle allait chercher ailleurs le surplus. Ca le rendait malheureux, mon vieux.
Même sous ses cris et ses reproches, il retournait pour elle ses fonds de poche. Il était trop généreux, mon vieux
Et puis un jour il renonça, la maladie un jour l’emporta. Ses poumons devinrent cancéreux, mon vieux.
Maintenant qu’il est loin d’ici, en pensant à tout ça j’me dis, que je n’ai pas assez profité de lui.
Avec lui je voudrais encore parler littérature et repartir pour de nouvelles aventures
J’aimerais bien qu’il soit près de moi, papa
Comment ne pas penser à la chanson de Daniel Guichard: Mon vieux….
🐀(pour Marianne)
Ça c’est magnifique ! Drôle, toujours sur la tangente, quel humour.
Merci Marianne pour ce bon moment.🐭
Maman est morte ce matin.
Le jour de la fête des Pères.
Cruelle ironie.
Pa…pa.
Un non-souvenir.
J’avais une paire d’années quand tu t’es volatilisé.
Quitter son enfant de deux ans est infâme.
Enorme égocentrisme.
Son ombre doit te cacher du soleil.
Lâcheté et non-amour.
Perfidie nauséeuse.
Je ne t’écris pas pour te souhaiter une belle fête des Pères puisque tu n’en as jamais été un.
Je ne t’écris pas pour te persécuter.
Je t’écris pour te dire que je te hais.
Je t’écris pour te dire que je vais te tuer.
Je vais te perforer le cœur.
Une balle en l’honneur de Maman.
Une balle pour tuer ma haine.
Tu n’étais pas un père.
Tu ne seras plus une personne.
Et tant pis si je prends perpète.
Cher géniteur
J’espère dans cette courte lettre ne pas faire d’impair
Car une paire de jumelles castratrices surveillent mes écrits
Je te parle bien sûr de ces deux gourgandines qui travaillent au pair
Chez les De Rastaquouère !
Ceux là alors, de France, ils se croient pairs
Le mari et la femme, mais les deux font la paire
Avec tous leurs grands airs…
Comme je ne suis pas un poète super (sic)
Bien que comme Verlaine je préfère l’impair
Tu souriras peut être, tout au moins je l’espère
De ton fils mirliton les improbables vers
Et comme tu es un musicien hors pair
Et comme demain 21 juin, tu l’auras remarqué sur le calendrier
C’est la Fête… de la Musique
Je te la souhaite aussi heureuse et harmonieuse
Que tu l’aurais souhaitée.
Le fiston
Son père les a abandonnés. Sa mère lui a interdit d’écrire pour la fête des pères. Toutefois, l’enfant lui adresse une lettre parsemée du mot « paire » espérant qu’il comprenne
l’enfant c’était moi. La lettre m’était revenue avec la mention « parti sans laisser d’adresse » ;
Devenu adulte, je la retrouve au fond d’un tiroir et ris en voyant mes fautes d’orthographe. C’était ma dernière lettre adressée à mon père. Désormais je ne fais plus de faute d’orthographe et je ne lui envoie plus de lettre. Je suis prof de français, un peu pointilleux je l’avoue et lorsque mes cours portent sur les homonymes,je ne peux m’empêcher de penser à mon père, à ma mère qui est maintenant Maire de sa commune à sa grande fierté et à la mienne bien sûr.
Il n’y a pas longtemps j’ai appris que mon père était atteint de la maladie d’Alzheimer et qu’il ne se souvenait pas qu’il avait un fils. Cà m’indiffère : il n’a plus de fils et moi je n’ai plus de père…..
Depuis que tu as choisi de te faire la paire avec ton compère, je pense chaque jour à toi. Mais jamais avec la même intensité, ni la même émotion que chaque troisième dimanche de juin.
« Les deux font la paire ». «Faire la noce, c’est bien mais travailler et nourrir sa famille, c’est une autre paire de manches ». Maman ne cesse de te dénigrer mais jamais avec la même hargne ni la même aigreur que chaque troisième dimanche de juin.
Je pense qu’elle perd son temps et son énergie et qu’elle a tendance à oublier les paires de bas de soie, les paires de gants de chevreau ou les bouquets de roses que tu lui offrais, toujours en nombre pair, même chaque troisième dimanche de juin.
Moi, je préfère me souvenir. Ta paire de bretelles, constamment baissées sur les coudes. Tes recherches éperdues pour retrouver ta paire de lunettes que tu portais perpétuellement sur le front. Ta paire de charentaises mordillées par le chien Prosper. Ta patience à me faire comprendre les fonctions paires la veille des contrôles d’algèbre. Jamais de paires de baffes de ta part. Et surtout ta paire d’yeux pers, empreins de tendresse et d’indulgence à mon égard, mais jamais autant que chaque troisième dimanche de juin.
Alors, je voulais te dire en ce troisième dimanche de juin que tu as été un papa hors pair et que je n’aspire qu’à une seule chose : être ton pair.
Ce jour de fête sans doute toujours te désespaire
Aussi ai-je souhaité en faire un jour prospaire
De nombreuses attentions et toujours qu’il opaire
Sur toi et pour toi seul, comme un vibrant repaire
Inscrit dans ta mémoire et toujours coopaire
A convier les souvenirs t’associant cher compaire
Aux plaisirs les plus fous qui longtemps occupairent
Notre imagination avec toi comme expaire.
Te souviens-tu combien cette image exaspaire
Toujours au plus haut point notre mère qui se paired
Alors en négation puis enfin obtempaire
A l’évocation de votre union à Quimpaire
L’insouciante gaieté nous manque beaucoup cher paire
Accepte notre tendresse et embrasse bien grand-maire.
Bonjour papa
Dimanche, ce sera la fête des pères. Mais ma mère ne veut pas que je t’écrive.
Je le fais quand même en cachette parce que je suis triste et que j’aimerais bien que tu sois là.
Je sais que même si tu ne viens pas, tu penses à moi.
Ça fait longtemps que je ne crois plus au Père Noël mais quand même, j’aimerais bien de temps en temps qu’il m’écoute un peu et qu’il exauce un ou deux de mes vœux.
J’ai toujours la paire de jumelles que tu m’avais offerte et que tu avais laissé devant la porte pour moi. Je sais bien que c’était toi. Tu savais mieux que personne que je suis très curieux et que j’adore observer les paires d’oiseaux dans le ciel.
Parfois, j’observe autour de moi avec elles. Il m’est même arrivé de croire te voir. J’enfilai alors ma paire de baskets aussi vite que possible et courrait après toi. Mais mes espoirs allaient souvent de pair avec mes déceptions.
J’aimerais tant qu’enfin tu fasses mentir ma mère et ses histoires d’abandon.
J’espère que tu trouveras ma lettre et que cette année sera la bonne.
Celles des retrouvailles d’un fils et de son père.
Ton fils Prosper
Cela fait une paire d’années que j’ai perdu ma paire de chaussettes, la mienne, celle qui m’allait comme une paire de gants, celle qui me portait, me consolait, me chatouillait.
Maman, avec une grosse voix, dit « elle est pourrie ta paire de chaussettes, elle s’est fait la paire avec une paire de donzelles. Je ne veux plus jamais en entendre parler. Tu as bien compris ! ». Alors sa paire de sourcils se rejoint au dessus de son nez. Cela me fait peur. Là je sais qu’elle n’est pas à prendre avec une paire de pincettes. Mais pourtant je sais que parfois, en cachette, elle pleure elle aussi. Elle a usé plus d’une paire de boîtes de kleenex. J’essaie bien de la faire rire mais c’est une autre paire de manches. Elle a perdu le sourire.
Pour lui faire plaisir j’ai essayé de chasser de ma mémoire ma vieille paire de chaussettes. Je n’y arrive pas. J’ai une paire d’amies formidables, mes meilleures amies pour la vie. Et bien même avec elles je ne peux pas oublier. Je rêve que ma paire de chaussettes, la seule, l’unique, revient et me réchauffe et ramène le soleil à la maison. Si je l’ aperçois, je l’ attache avec une paire de menottes pour que plus jamais elle ne se fasse la malle.
Faut que tu reviennes ma paire de chaussettes. Tu sais bien qu’à tous les deux on fait la paire. Et qui sait, je voudrais tellement refaire notre trio et reprendre la vie d’avant, est ce possible ?
Au congrès de l’Epeire
Chaque année,
au congrès de l’Epeire
qui a toujours lieu en juin
figurez-vous, frères
que je perds mes moyens
Un de mes pairs
aux magnifiques yeux pers
collectionneur comme moi d’ épeires
avec qui on forme une paire
à chaque mois de juin
perd la paire
de babouches bleu clair
que j’ai achetées en vain
J’espérais qu’ainsi mon compère
se sentirait plus pèpère
et se rendrait au congrès de l’Epeire
pour avec moi faire encore la paire
mais voilà que je désespère
car il forme une paire hors-pair
avec une fille aux yeux pers
comme les siens !
Et je lui crie « Pèpère, tu m’exaspères
j’aimerais encore que l’on coopère
même s’il pleut et s’il faut un imper
et qu’on se retouve dans notre repaire
sans perdre nos repères
au congrès de l’Epeire
ce serait vraiment super !
Lecrilibriste
Salut ! Moi c’est Benoît et j’ai 15 ans. Je vis bien pépère avec ma maman qui s’appelle Ophélie. Je le trouve très beau son prénom parce qu’il va de pair avec sa gentillesse. Pour la fête des mères, je lui ai offert une paire d’inséparables comme nous deux. Il était perfectible qu’elle était très émue, mais je sais qu’elle se désespère depuis qu’elle a perdu son travail d’expert immobilier. Je vais entrer en seconde et j’ai des bonnes notes, surtout en français et un jour ma mère m’a dit que je tenais ça de mon géniteur. Je ne connaissais pas ce mot et comme je suis un perpétuel curieux, j’ai fait des perquisitions dans le dictionnaire. J’espère que vous allez bien en ce jour de lumière et que demain il fera super beau pour les deux compères. Benoit
🐻 FÊTE DES ENFANTS
Ils ne s’entendaient plus, et le père les avait abandonnés. La mère interdit à son enfant de lui écrire. Ce qu’il fait quand même. S’adressant à lui il ne pouvait orthographier que père ‘ paire ‘.
Comme on connaît ses saints on les honore. Maman, une sainte, à coup sûr. Pas comme on l’imagine, icône rayonnante dans un vitrail, ou simple orante, à l’ombre d’une niche. Elle l’était au quotidien, nourrissant nos corps et nos esprits. La morale s’inculquait à la main… Ça fait du bien quand ça fait du mal. Son credo édicté à voix haute, tant qu’enfant, j’y souscrivais. La fête des mères, comme maman était là, elle eut des fleurs. Pour celle des pères, ça serait une lettre ou un poème. Mon premier écrit secret, en langage codé. J’avais ceci en commun que j’aimais les romans d’espionnage. L’un et l’autre et les deux, pour donner le change, ne font pas la paire.
Quoi qu’il fut parti, j’avais toujours redouté ses coups de main, tout en reconnaissant avoir besoin de son autorité. Ce n’était pas un saint, mais lui, je l’aimais. Sachant que mon cryptogramme tomberait inéluctablement sous les yeux de maman, j’écrivis maire et paire en cette période électorale. Mais ne pouvant choisir entre les deux, je ferais apprenti charcutier.
Cf la question du vosgien
« t’aime mieux ton père ou ta mère ? »
J’aime mieux le lard ! 🐻
🐀 À-MÈRE-TUM
Quand tu nous tiens.
Chez nous, plus de papa, maman, la bonne et moi ! Depuis que tu t’es tiré avec.
Maintenant c’est » papa a épousé la bonne ! J’en suis pas sûr.
‘Perdus’, et ‘amères’ nous le fûmes, enfumés par tes promesses.
Messes basses : elle est plus jeune ! Que qui ! Celle que tu avais choisie pour me faire.
Honte ! Assurément !
‘Ma man’suétude ? Certainement pas ?
Léonie est partie et t’a laissé mon frère ? Dix ans déjà ! Prends une jeune fille au pair ça te fera du changement !
J’entends dire que tes affaires ‘ périclitent ‘ ne compte pas sur nous. Depuis le temps on s’est arrangés autrement.
Maman a pris un bistrot – Au Percolateur – ça marche rudement bien. Au fond ça fait tripot et derrière le rideau… Mais ça !..
Dans un an peut-être, je prendrai la relève.
L’ espoir fait vivre !
Jules.
A toi qui n’es pas à la fête,
Demain dimanche nous fêterons les lunettes, les bretelles et les chaussures.
Ce sera aussi la fête des claques…
Et celle des ciseaux. Ils tombent bien les ciseaux, parce que quelque chose a été définitivement coupé entre nous.
Avec un peu d’imagination on pourrait dire aussi que demain ce sera la fête des jambes de pantalon…
Ce qui est sûr, c’est que ça ne sera pas la tienne, de fête. Parce que toi, contrairement aux jambes de pantalon, tu as choisi de continuer la route tout seul, sans te retourner.
Ta fête à toi ça serait plus tôt la fête des partis parce que les partis, on le sait, ont du mal à considérer les autres, ceux qui n’ont pas adhéré.
Et demain ce n’est pas la fête des partis parce que les partis, c’est tous les jours leur fête, aussi longtemps qu’ils tiennent.
Alors je voulais te dire qu’en cette veille de fête des doubles, maintenant que je suis sûr que toi et moi nous ne ferons jamais la paire, je pense à toi.
Ton ex-fils
🐀(pour Marianne)
Ça c’est magnifique ! Drôle, toujours sur la tangente, quel humour.
Merci Marianne pour ce bon moment.🐭
Merci Souris verte !
Monsieur mon père,
Ça fait un bail que ce mot n’était pas sorti de ma bouche,
Je crois que je l’avais un peu perdu…. et comme on perd sa paire de lunettes, on se met à chercher à tâtons.
Au début on cherche dans tous les sens : « mais où est-elle passée cette paire de lunettes ? »
« que vais-je pouvoir faire sans ma paire de lunettes ? »
– Rien… je suis perdue… désespérée… aveugle…
Sans ma paire de lunettes je suis boiteuse.
Tu vas rire, mais ma paire de lunettes, c’est ma béquille !
Sans elle, je baisse la tête et je ne vois que mon nombril.
Alors qu’avec ma paire de lunettes, je peux marcher droit, et voir loin, de plus en plus loin sans avoir peur. Surtout sans avoir peur.
Tu comprends combien je peux y tenir à ma paire de lunettes n’es-ce-pas ?
Elle me rassure, elle fait partie de moi, impossible de vivre bien sans elle.
Je te prie de croire que dès que je l’aurai retrouvée, j’en prendrai le plus grand soin, je la bichonnerai, je la protégerai tout comme un objet précieux.
Oui, c’est tellement précieux une paire de lunettes, et puis J’ai tellement besoin d’elle.
Parait que ça se retrouve toujours une paire de lunettes ?
Alors, crois-moi, ce jour là, je ferai une grande et belle fête… en son honneur !
Mais ce jour là, j’aurai peut-être grandi ? alors elle ne sera plus tout-à-fait à ma taille ?
Peu importe, nous nous adapterons, l’essentiel étant de se retrouver tôt ou tard.
Oui, parce-que paraît que ça se retrouve toujours une paire de lunettes ?