488e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat
Lettre à mon « ostéopote »

Cher ami, toi qui est « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.

Rédigez la réponse de l’ostéopote


Ces exercices inédits d’écriture créative n’apprennent pas à écrire, ils enflamment l’imagination. Le but est de vous conduire vers les ressources imaginatives qui somnolent en vous. Après quoi, vous décidez de mener le projet d’écriture qui vous convient : nouvelles, roman, etc.

Appel à textes !

Je suis en train de développer un site internet avec du matériel d’apprentissage du français à destination des professeurs de lycée en Suède. J’aimerais que les lycéens suédois puissent travailler sur des textes de compréhension écrite motivants et à leur niveau. J’ai donc pensé à demander leur aide à des auteurs dans la recherche de ces textes.

Si certaines personnes de votre association seraient intéressées et auraient écrit un texte pas trop compliqué, court de préférence, et qui serait susceptible d’intéresser des lycéens n’hésitez pas à me contacter. Le texte sera publié en mentionnant l’auteur et ils auront la possibilité de le supprimer à tout moment. Malheureusement il n’est pas encore possible d’envisager une rémunération, mais ce n’est pas impossible à terme ! 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le projet, je vous répondrai avec plaisir. 

Bien cordialement, 

Marianne Cocula : mariannecocula@hotmail.fr

28 réponses

  1. oholibama dit :

    Cher ami toi qui est « ostéopote », qu’en penses-tu? Depuis que le printemps est là, j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends le tracteur du vieux Jean, le débroussailleur de Louis, le sécateur ( qui me fait penser à un pic-vert ) de Solange, le motoculteur du gars Dédé, les grognements de la mère à Dédé.

    Le chant des oiseaux( tiens oui dis donc, qu’est ce qu’il y en a!) Le va et vient de la brouette à émilio, charger de tout un tas de bricoles, qui claquebranle à tous va.Les roues du vélo du petit Marcel ( il a encore mis un bout de carton pour faire le bruit pétaradant d’une mobylette).

    Moi-même, je me sent le besoin de faire du jardin. Pourtant, tu sais à quel point je déteste cela. J’ai pas pour un sous la main verte,mon jardiner le déplorera à son retour… Mais là mon vieux, ça me titille sévère à tel point que j’ai emprunté le motoculteur du gars Dédé…même que la vieille, elle m’a souris pour tout dire!

    Et me voila de bon matin, le cerveau en ébullition, le chant des oiseaux l’emplissant de ces cris et piaillements différents qui, s’apparente à la fin à un chant merveilleux.Et voila que je pousse, que je tire, que je passe et plie des manettes que pour sûr hier encore je n connaissais pas pour à la fin de mes deux cent mètres de terrain, avoir les mains et le dos en vrac.

    Là, j’avoue que j’ai bien besoin de tes mains magique, tu viens quand? Je suis fier mon vieux. J’ai bien travaillé,l’odeur de la terre m’a emplit les narines. Mes bottes m’ont donné chaud, j’ai travaillé torse-nu tu te rends compte! J’ai largué la chemise et j’en suis fier, si tu me voyais…tu te dirais que ce n’est pas ton « aristopote » qu’on l’a échangé contre un gars de la campagne. je le transforme peut-être en gentleman fermier qu’en dis-tu?

    J’ai de la terre sus les ongles et j’adore. Tantôt je vais ratissé la terre donner ainsi au jardin une belle ligne puis demain, je sèmerais les graines que j’ai en réserve. Ah quel plaisir de jouir de la terre …Et toi mon « ostéopote » que fais-tu là-bas en ville? Es tu assis sur ton balcon à contempler le ciel sans avions, à écouté les oiseaux des villes? Dis-moi?

    Dis-moi combien en vois-tu? Je penses bien à toi, toi qui a préféré rester dans cette ville ou comme tu l’as si bien expliqué « mes services seront mis en valeurs. On a tant besoin de bras et même si je vide le plat bassin, si je ramasse la pisse ou le vomie sur le sol, si j’essuie les clenches des portes, nettoie les toilettes,les douches, le sol cela en vaudra la peine. Non, je ne me sauverais pas. Fais-le toi, toi qui n’a rien a apporter à la communauté.

    Sévères ont été tes mots, mais je les comprends…et bien volontiers je t’en excuse . Je serais heureux de te retrouver, de savoir que de nouveau je pourrai compter sur tes compétences, j’en aurai bien besoin ce soir, tu peux me croire. Es-tu fatigué? As-tu besoin de réconfort? Est ce que je te manque un peu?

    Sache mon vieil « aristopote », pense bien à toi. l faut que je trouve des pieds de tomates, de courgettes, d’aubergines, de poivrons, de choux, de poireaux et tant de choses encore. Tiens mon vieux, je vais planter un rosier blanc pour tous ceux et celles qui ont et qui continue à œuvrer pour ceux et celles qui en ont tant besoin.

    Tu es bien loin de moi mon ami, tu me manque terriblement. Toi qui aimes tant les pivoines, j’en planterai un ou deux pieds rien que pour t’honorer. Suis-je un affreux égoïste? Oui sans aucun doute. Mon coeur pourtant se tient à l’affût, dans cette attente nouvelle, il frémit quand le téléphone sonne. Je t’en prie…fais attention à toi.

    Le ciel est bleu. Ton ami  » l’aristopote » qui n’aspire qu’à une chose…entendre à nouveau le bruit assourdissant des avions volant très haut dans le ciel. Ce signe sera évident que ce qui nous éloigne sera loin de nous. Je prie pour cela mon cher  » ostéopote » et je m’endors avec à l’esprit le sincère remerciement qu’on se doit de donner aux inconnus qui se donnent pour nous. Sincèrement à vous tous. Te revoir bientôt.y.l.

    Sur une idée de Pascal Perrat.

  2. Mari Lou dit :

    Cher copain,

    Quel chanceux fais-tu ! Quelles ressources incroyables possèdes-tu donc qui te permettent de l’intérieur une évasion au grand air ?

    De mon confinement au 4ème étage d’une maison du centre de Bruxelles, je n’ai de vision que celle d’un béton aux 50 nuances de Grey. Ne retentit que la sonnerie de mon portable pour me ramener à un restant de vie sociale. Ne bêle qu’une marmaille terrifiante d’énergie. Aucun repli sur moi-même ne m’est accordé. La nuit venue, seul un répit abruti m’est octroyé.

    Si un seul avis, je devais rendre, le voici : au crépuscule du matin, le premier rayon de soleil te réchauffant la chair, les brins d’herbe caressant délicatement tes traits encore fatigués, le spectacle du pollen pailleté d’or virevoltant dans l’air frais avant de se poser sur les pistils multicolores de fleurs épanouies et les mille parfums de la nature généreuse t’enveloppant de leur douceur,

    NE TE REVEILLE PAS !

  3. Jean-Pierre dit :

    Mon pauvre « pote-à-l’os »,

    Je vois que le virus t’a sérieusement frappé, puisque le cerveau est atteint.
    Malheureusement pour toi, je ne suis pas un professionnel de la « potologie » des virus, et encore moins un « ostéopote ».
    Je vais essayer de te remonter le moral, comme autrefois au Club de vacances à Ibiza.
    T’étais très affecté quand ta Paquita t’a quitté.

    Rappelle-toi, mon pote-à-l’os, quand deux mecs bien musclés l’ont embarquée dans leur Ferrari avec sa copine Teresa. Nous l’avions dans l’os, car il devenait difficile de trouver d’autres nanas avant la fin du séjour. J’étais triste de voir partir Teresa, alors que la disparition de Paquita t’avait laissé complètement abattu. Je ne voyais pas comment t’aider à surmonter ton chagrin.

    Alors, j’ai tenté le tout pour le tout. J’ai abordé Lulu, l’imposante infirmière du Club.
    — Si c’est pour me draguer, moucheron, m’a-t-elle fait, tu perds ton temps !
    — C’est pas pour moi. C’est pour mon pote. Il est désespéré.
    — Celui qui était avec Paquita ?
    — Exactement.
    — Je sais. J’ai vu la scène. J’en ai souffert moi aussi, car j’aurais bien aimé me taper au moins un de ces deux mecs, mais ils n’avaient d’yeux que pour Paquita. Je ne peux rien faire pour ton pote, sinon le faire soigner à l’infirmerie.
    — Et pour moi ?
    — À tes risques et périls, mec ! Et c’est par pitié pour ton pote. Un conseil : Branche-le sur la bouffe plutôt que sur les nanas. Les déceptions sont plus rares. Son chagrin ne résistera pas à une côte-à-l’os bien arrosée dans un resto sympa. On parie ?

    Plus tard, c’est toi qui m’a invité quand Lulu m’a largué et que j’en étais désespéré.

    Maintenant, chacun de nous est confiné dans un minuscule appartement. Les bons restaurants sont fermés. Comment te délivrer des vaches qui broutent dans ta tête ?

    Je peux te proposer une spécialité de Lulu : un remède de cheval.
    Par exemple sortir dans la rue en hurlant : « mort aux vaches ! ».
    Si tu vois toujours des quadrupèdes en train de brouter l’herbe, c’est mauvais signe.
    En revanche, si tu vois accourir des bipèdes armés, et si tu es capable de te planquer assez vite, la guérison est proche. Je te garantis l’efficacité de la méthode, mais elle présente des risques et des effets secondaires pouvant être très graves.

    Alors, je te propose une autre solution : fais-toi livrer une bonne côte-à-l’os et un barbecue pour la cuisiner dans ton appartement. N’oublie pas les échalotes, ni le Saint-Émilion grand cru ! Et ouvre en grand les fenêtres pour en faire profiter les voisines. Elles s’en souviendront. J’essaie moi aussi.

    Bien à toi. Ton pote-à-l’os.

  4. Françoise Maddens dit :

    487Cher ami, toi qui es « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.
    Oh tu sais je crois que tu devrais aller voir très rapidement un ostéopathe : L’ostéopathie est une approche thérapeutique non conventionnelle qui repose sur l’idée que des manipulations manuelles du système musculo-squelettique et des techniques de relâchement myofascial permettent d’apporter un soulagement dans le domaine du trouble fonctionnel.
    Tu me fais peur car ces manipulations ne risquent-elles pas d’affoler le troupeau broutant dans ma tête, tranquillement jusqu’ici !
    Et pourquoi pas une psychanalyse .Faire une analyse consiste à découvrir que notre manière de réagir au monde nous est vraiment propre. C’est la seule méthode qui invite à trouver ce qu’il y a de plus personnel et spécifique en nous.

    Et mon troupeau disparaîtrait ? Mais où irait-il ? Quelle responsabilité pour moi !
    Il découvrira le monde, paîtra dans divers pâturages où un solide vacher les emménera .
    Pour t’aider tu pourrais relire les fables de la Fontaine., les apprendre par coeur. Rappelle-toi nous en avons appris beaucoup en classe, dont une qui serait particulièrement appropriée « le berger et son troupeau »
    Et les clochettes qui tintinnabulent ?
    Là je crois que tu dois profiter que le dimanche de Pâques est pour bientôt pour les inciter à faire le voyage à Rome.
    Je n’eus plus de nouvelles de mon ami et toute son histoire m’était sortie de la tête quand un matin fut diffusée à la radio , comme chaque jour ,la messe du Pape à Sainte Marthe et à la fin de celle-ci je crus entendre tintinnabuler les clochettes du troupeau de mon ancien ami…..

  5. Clarines en tête

    J’ai un troupeau de clarines dans la tête
    C ‘est mon osteopote qui me l’a dit
    C ‘est lui qui a constaté le délit
    je les ai attrapées lorsque j’étais au pré
    que j’écoutais les vaches brouter
    Crrrrr, Crrrrr, Crrrr, Crrrr
    et les clarines tintinabuler
    doucement dans l’air du soir

    Il m’a dit de ne pas m’émouvoir
    que c’était passager, que c’était dérisoire
    Entendre sans arrêt tinter, elles en avaient marre
    Il fallait leur laisser un moment de répit
    Vite trouver une solution au conflit
    Qu’elles donnent plus de lait était leur alibi
    Et je passais par là, c’est moi qui ai subi
    jusqu’à qand ? Dieu seul le sait

    Ne t’inquiète pas me dit l’ostéopote
    Je vais faire des passes sur toi
    Avec mon magnétisme
    souffle chaud, souffle froid
    ça devrait passer, devine
    je vais leur rendre, moi, leurs clarines !
    Le mains ouvertes au-dessus de moi
    il commença …. J’eus très chaud, j’eus très froid
    l’Angélus se mit à sonner au clocher
    je me retrouvais parfaitement réveillée
    le troupeau de clarines s’en était allé.

    Lecrilibriste

  6. Michel-Denis ROBERT dit :

    Cher ami,

    En réponse à votre missive, j’ai bien pris note de tous ces bruits qui courent dans votre cerveau. Auriez-vous une ménagerie dans la tête ? Je plaisante. Mais attention, je n’irais pas par quatre chemins, ces sons virtuels qui utilisent des réseaux souterrains sont parfois subversifs. Ils peuvent avoir une résonnance et se traduire de façon auditive intempestive. Je suppose que ce n’est pas de cela dont vous voulez m’entretenir. Vous m’avez suffisamment informé de me prémunir contre ces manifestations de mauvaise aloi pour ne pas savoir vous en protéger vous-même.
    Notre corps reçoit des dizaines de bizarres informations que nous ne savons pas ou que nous n’avons pas le temps d’interpréter sur le champ, si vous voyez ce que je veux dire. Si vous me parlez de pré que vous n’êtes pas loin de visualiser, peut-être êtes vous dans un état d’âme d’une nature idéale, juste à côté de votre réveil matin, quand il se met à s’agiter frénétiquement.
    Toutes ces clochettes qui tintinnabulent, le mot est très beau, il évoque vraiment ce qu’il veut dire. On sentirait presque les clochettes du muguet tintinnabuler de leur parfum délicat. Un nain de jardin s’émerveillerait de rêver de voir passer le capitaine Hadock : « Tiens ! Tintin a bullé par ici ! Mille millions de mille sabords ! » C’est sans doute mon imaginaire qui leur donne l’aspect du réel. En revanche, si ce sont des sons lointains et que vous avez l’impression de les vivre de près, c’est qu’un drame se déroule dans votre oreille interne. En fait, il faut bien déterminer si ce sont des bruits que tout le monde peut entendre, donc externes ou bien s’ils ne sont entendus que par votre oreille.
    Dans ce cas, ce sont des bruits fantômes à donner des sueurs froides. Il ne faut pas rigoler avec ça, parce que si vous êtes le seul à entendre ces bruits, ils auraient tendance à vous isoler (ce n’est pas le moment), et petit à petit à diminuer votre joie de vivre. Il existe une méthode sophrologique qui permet de maîtriser cet inconvénient. Je vous donne les références de mon sophropote.
    Bien entendu, je suis toujours à votre écoute,
    Amicalement,
    MDR

  7. Maguelonne dit :

    -Cher ami ostéopote, il fallait t’écrire mais j’ai préféré venir te voir. Depuis que le printemps est là, j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête. C’est grave docteur ?
    -Dis comme ça, ça ne semble pas trop méchant. Comment vont vos pieds ?
    -Mes pieds, pourquoi mes pieds ??
    -Tout est lié, tout est en interaction
    -J’ai de l’arthrose qui me déforme les orteils
    -C’est douloureux ?
    -Non, non sauf dans les chaussures. Il me faut soit du cuir très,très souple et je n’ai pas les moyens, soit du textile très lâche pour que les bosses puissent se frayer un passage. Mais moi je trouve ça mémérisant.
    -Vous pouvez marcher pieds nus. Contact direct avec la terre, les racines, et la tête dans les étoiles : vous êtes complet. C’est génial
    -Sauf que je n’ai pas de la corne sous les pieds, alors marcher pieds nus, à part sur la plage ou la moquette…J’habite dans le centre de la France et la plage c’est loin.Quand à la moquette, c’est démodé et pas trop hygiénique. Alors je marche avec des birkenstock et des chaussettes multicolores pour égayer ma vie. Mais toute la ville se moque de moi. Mais, j’ai une idée. Toi qui est célèbre, reconnu, tu pourrais lancer la mode. C’est pas une bonne idée ça ?
    -On verra mais parlons de vous. Vous dites..
    -Tu te défiles. Ami,ami, mais les limites sont vite là. Je suis déçu, déçu. Depuis que je parle avec toi, les petits moutons que j’avais dans la tête se sont barrés. Maintenant j’ai des grosses vaches avec des pis énormes. Elles font des bouses géantes remplies de bulles de gaz carbonique. Ça va exploser, comme dans ma tête et vos étoiles insignifiantes seront phagocytées par mes bulles : aéroportées. Ça me plaît ça ! En tout cas je ne te porte pas dans mon cœur. Me voici méchamment tourneboulé. Tu ne peux pas me laisser comme ça
    -On se calmer.Inspirez en gonflant bien le ventre. Encore, encore, gonflez le ce ventre
    -Tu veux me faire péter le bouton de mon pantalon. Mais ostéopote, pour qui travailles tu ? Je te croyais mon ami et là, tu me démolis!!Qu’est ce que c’est ce bruit ?
    -50 minutes, la consultation est finie. Si urgence, vous pouvez m’écrire. Ça fait soixante euros. Je fais une facture pour la mutuelle.
    -AH, je sens la tornade qui arrive. Elle est là!! CHAUD DEVANT

  8. Avoires dit :

    Cher ami, toi qui est « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.
    Rédigez la réponse de l’ostéopote

    Cher ami,

    puisque vous, non ,puisque tu m’ apostrophes par ce bel adjectif !
    Tu me demandes mon avis sur le pré qui s’est installé dans ton cerveau depuis que le printemps est là. Et pourquoi pas une prairie plutôt  ? Oui, car ton pré et ton printemps m’ont tout de suite fait penser à la chanson de Hugues Aufray « Dès que le printemps revient ». Donc, change ton pré en prairie et tu verras une fille en organdi, c’est quand bien mieux que ton troupeau aux tintinnabulantes clochettes.
    Tu as bien fait de m’écrire et de me demander mon avis : je viens de prendre une décision en te répondant.
    A la rentrée, car nous finirons bien par revenir dans notre vie ordinaire, mes séances d’ostéopotie se feront en chanson.
    Voilà mon pote, j’attends avec impatience notre prochain RDV

  9. Clémence dit :

    Cher ami, toi qui est « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.

    L’hiver avait enfin claqué la porte. Les douceurs du soleil printanier avait eu sa peau.
    Et depuis, chaque matin, Max s’installait sur la terrasse et attendait.
    Il attendait que les rayons du soleil arrivent juste sur la table dressée pour le petit déjeuner.
    Il attendait que le facteur passe et lui lance son journal et un bonjour tonitruant.
    Il attendait que le troupeau de bêtes quitte l’enclos et s’en aille en cortège nonchalant vers les pâturages.
    Alors, Max se sentait vraiment bien. Il avait même trouvé une formule originale pour qualifier ce bien-être régressif. Il se plaisait à la répéter sur tous les tons, à la manière de la tirade du nez de Cyrano :
    – C’est aussi voluptueux que mes doigts plongés dans le pot de confiture aux fraises !

    Mais ce matin, l’air respirait autre chose. Un petit quelque chose d’étrange, de spécial, de particulier, d’extraordinaire.
    – Incongru serait plus exact, rectifia-t-il. Il me semble que ma tête ne raisonne plus pareil.
    Quelques secondes s’écoulèrent, telles les dernières gouttes d’une averse subite.
    – Non, il me semble que ma tête ne résonne plus pareil. C’est ça. Exactement ça !

    Max soupira. Le soleil avait légèrement avancé dans sa course lente. Les ombres sur la table étaient un rien plus courtes.
    Max chipota avec les miettes de pain. Occuper ses mains lui permettait de mieux réfléchir. Il fallait qu’il trouve les mots, les expressions et les images qui décriraient au plus juste ce qu’il ressentait. Oh, ce n’était pas vraiment pour se rassurer, c’était davantage pour avoir un avis.

    Max se leva et rentra dans la grande pièce aux baies immenses et s’installa devant son PC. Il hésita entre ouvrir un fichier ou sa messagerie. Il se frotta le menton puis cliqua sur l’icône de sa messagerie. D’un seul trait, il écrivit :

    @ ostéopote
    Cher ami, toi qui est « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.

    Quelques minutes plus tard, l’icône clignota.
    @ max
    Je ne peux te répondre, mais je fais suivre ton message à mon confrère le « potologue ». Il te répondra directement. Tiens-moi au courant.

    Une heure passa. Enfin, l’icône clignota.
    @max
    Bien reçu le courriel de mon confrère. Pour ce qui me concerne, les symptômes sont apparus à la fin de l’hiver. N’ayant aucun avis ni information à ce sujet, je fais suivre à mon confrère le « gâteaurologue ».

    Une autre heure passa et l’icône clignota.
    @ max
    Bien reçu le courriel de mon confrère. Etant donné ma spécialité (gastronomie) , je n’ai pas d’avis. Néanmoins, en ce qui me concerne, les symptômes sont identiques, sauf que ce n’est pas un pré, mais la garrigue. Par précaution, je fais suivre l’information à mon confrère le « zieuologue »

    Une autre heure encore s’écoula et l’icône clignota. Max avait eu le temps de se faire une petite idée du contenu du message . Il fut à peine surpris lorsqu’il lut :
    @max
    Bien reçu le courriel de mon confrère. Symptômes presque similaires, si ce n’est que le cerveau n’est pas atteint, mais l’estomac , avec un pic à treize heures. Vu la liste des @destinataires, je fais suivre à mon confrère « tomatologiste ».

    Le temps s’écoulait aussi doucement que le Po dans sa vallée.

    Enfin, l’icône clignota. C’est la réponse du « tomatologue », c’est sûr.
    @max
    En réponse @ ostéopote, @potologue, @gâteaurologue@zieuologue :
    Aucun avis, mêmes symptômes sauf carillon du campanile. Laissez-moi le temps de réfléchir au choix du meilleur confrère spécialiste pour le suivi.
    Confraternellement vôtre, Tomoto Logiste.

    Et le silence fut.
    Il régna une nuit, un matin, un soir, une nuit.

    Le soleil se leva paresseusement. Max aussi.
    Il fit quelques mouvements de stretching sur la terrasse.
    A l’intérieur, l’icône de sa messagerie bipa trois fois puis clignota.

    Max cliqua. Voyant la longueur de la liste des @destinataires, il se dit que la chaîne avait bien fonctionné. Il fut rassuré à la lecture du dernier message . Comme promis, il contacta son pote, l’ostéopote. Celui-ci fut à peine surpris de la spécialité du dernier confrère consulté. Un illustre psychiatre. Ni plus, ni moins.

    @ tous les destinataires précédents :
    Je symptomatise aussi. J’en ai parlé à mon voisin, qui est fermier et dont l’épouse est « infermière ». Dans un éclat de rire, il m’a répondu : « Ne te tracasse pas, mes vaches m’ont dit exactement la même chose ce matin ! »

    © Clémence.

  10. Pakita Pom dit :

    Ne t’inquiète pas mon ami, en homme de science, je peux tout t’expliquer et, en quelques mots, le pot aux roses te dévoiler.

    Ton cas n’est en rien particulier, en ces temps de confinements, l’esprit s’échauffe et chacun y cherche ou y invente ce dont il a besoin .

    Ainsi dans ton cas, je l’entends bien, ce pré fait appel à de grands espaces bucoliques où la généreuse Amalthée, toute tintinnabulante, viendrait brouter et, de ses cornes d’abondance, t’abreuver pour apaiser tes inquiétudes et te donner l’immortalité .

    Je commencerais donc mon exposé par le prétexte , la bonne occasion que tu viens de me donner pour ma plume sur le sujet aiguiser…mais , tout à mon écriture, je ne retiens rien des bruits de la nature qui pourtant tout alentour chante le printemps .

    Mais que dire du pré en bulles , léger aérien ou plutôt protecteur comme carapace translucide pour ces pauvres enfants sans défense contre les virus . Je me demande bien quelle musique à leurs oreilles peut bien résonner

    Et le pré carré , y as tu seulement pensé ? Celui qui ,derrière ses remparts, dans sa ville fortifiée, se croit bien protégé. Celui là, je suis prêt à donner ma main à couper que c’est les trompettes de Jéricho qu’il entends déjà dans sa tète sonner.

    Le précoce profitera du confinement pour coller un préservatif sur son prépuce et découvrir les joies de l’amour avec la petite voisine du dessous.
    « Mais non maman, on n’est pas sortis, on jouait juste au docteur et je faisais de mon mieux guérir la jouvencelle… » Ah pour celui là , des soupirs peut être, encore que …

    Un autre pré – cosse pourrait aussi, dans son jardin confiné, des petits pois planter afin de nous concocter un navarin d’agneau pascal aux petits légumes nouveaux et, là, on n’entendrait plus que mastications, déglutitions et soupirs de satisfaction …

    Caché derrière ou peut être même dans la cocotte, le pré-salé , l’agneau que l’on va sacrifié pour la Pâques célébrer… Celui là ne peut plus bêler, la gorge on lui a tranchée

    Le prélat, à genoux devant l’autel, entonnerait, très las, pour la nie me fois un hallelujah en priant Dieu , que cessent ces cérémonies bâclées, où ,à moins de vingt personnes dans l’église, les oboles se font rares et les missels prennent la poussière dans les placards.

    As tu vu fleurir , discret mais pugnace, le prémédité. Celui là, en position de lotus sur son tapis de petites fleurs, t’invite, mon frère, à lâcher prise , à accepter et par la méditation, à obtenir ta rédemption . Celui là c’est bien sûr un Ohm qu’il chantera

    Devant sa glace, une paire de ciseaux en mains, le préparatif est sur le point de se couper les tifs, regardant d’un œil la vidéo sur YouTube qui devrait lui permettre de ne pas se faire une coupe au carré genre rubikube. C’est notre Figaro ! L’entends tu chanter ? Mince il vient, en lorgnant sur le clavier, de se couper le bout du nez !

    Il y a aussi le préau, qui passe son temps à regarder la météo , C’est un cyclotomique, des hauts et des bas toujours, « une sécheresse j te dis , une sécheresse, cette saloperie de virus n’y survivrait pas ! » Désolée il ne chante pas ou alors peu être sonne-t-il tout simplement le glas .

    Il y a aussi le préfabriqué qui peste que les magasins de bricolage soient fermés. Pour une fois qu’il avait du temps, c’est Bobonne qu’aurait été contente, un coup de rabot par scie, un coup de perceuse par là … Des clous, rien du tout …. Le silence impressionnant de la boite à outils . « Attends Bobonne et si je passais la tondeuse a gazon , on aurait un joli petit zonzzon … »

    Il y a le précaire , celui dont hélas on ne parle pas assez. J’aurais pu vous emmener sous terre à la recherche d’une nouvelle vallée des rois aux tombeaux encore scellés , mais non , c’est sur le pavé que nous allons le trouver, celui là . Comment pourrait il rester confiné alors qu’il n’a nulle part où aller . Celui là, pardonnez moi mais il non plus ne chante pas ou peut être quand il a trop bu , sa seule planche de salut .

    Le préfixe est au garde à vous, à l’entrée des grandes surfaces prêt à verbaliser si par deux vous vous pointez ou si votre attestation de sortie dûment remplie vous ne pouvez présenter … La facture sera salée . Avec lui, pas question de rigoler et encore moins d’essayer de le faire chanter… Corruption de fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions !

    Celui là, il est plutôt discret mais vous le connaissez . Il monte rarement en première ligne laissant ses ministres patauger dans les contradictions, notre président , peut être trop absent , marionnette bien policée qui, sur des airs de Rouget de Lisle, avec Marianne , continue de valser et sans doute de nous embobiner …S’il n’est pas mon préféré, à son corps défendant, ces prédécesseurs faisaient ils mieux ?

    Voilà, nous pourrions encore à travers les prés longtemps nous balader en compagnie de l’osteopote savant , mais, vous le savez, un kilomètre maximum nous est autorisé , alors mes précieux , continuez de nous régaler de vos écrits et qu’avec vous sans précepte ou préjugé, je puisse continuer à m’amuser .

    Bonne fin de journée

  11. Souris verte dit :

    🐀 LE TRAIN-TRAIN DES ESCARGOTS
    Ça y est c’est le printemps ! S’écria Colin-Colim le chef des escargots qui, après moult efforts, s’était enfin extirpé de sa coquille. Le gazon verdoyant déployait son tapis parsemé de pâquerettes, dentelles blanches légères et de primevères fraîchement écloses. Nos colimaçons, à l’eau de la rosée du matin, firent trempette puis, assoiffés de la liberté retrouvée, commencèrent leur étirements afin de se livrer à quelques roulés-boulés et galipettes.
    Las ! Trop longtemps enroulés par cet hiver prolongé, partout ce ne fut que gémissements de douleur. Colin-Colim décida d’emmener sa tribu consulter Gaston, le grand masseur ‘ gastéropathe’. Par groupes de dix et en rang par deux on vit défiler dans le pré ce petit train de colimaçons, ce tortillard de ‘ petits grise-mine ‘ qui avançait ventre à terre se faire soigner. En route. Ils rencontrèrent plusieurs ‘ gastéropotes ‘ -perclus aussi -qui s’accrochèrent au dernier wagon des éclopés de la mauvaise saison. C’est ainsi qu’ils arrivèrent cahin-caha, harassés, à l’hôpital de campagne des limaces où Gaston avait élu domicile sous un énorme pied de jonquilles. Ces fleurs avaient poussé là, spontanément, juste devant la salle des pas-perdus qui maintenant hébergeait des poules et des chauves-souris.
    La tranquillité fut de courte durée. C’était sans compter sur le nouveau chef de gare Chante-clair ! Ce coq qui l’air de rien et tout en se désaltérant tranquille dans une flaque d’eau, veillait au grain pour nourrir ses filles.

    Gaston comprit trop tard que, sans le vouloir, il avait établi une filière directe soigneur-consommateur.

  12. Fanny Dumond dit :

    Madame ou monsieur,

    N’ayant plus de travail en ce moment et comme ma secrétaire a fui en vacances, je prends le temps de répondre à votre courrier qui m’a à la fois surpris et amusé.

    Tout d’abord, je ne pense pas avoir l’honneur de vous connaître vu que j’ai trouvé votre lettre anonyme dans ma boite à lettres. En temps normal, votre missive aurait atterri directement à la poubelle. Ça me passera un moment, car vous ne pouvez pas savoir comme je trouve le temps long enfermé que je suis dans mon cabinet. Tous mes romans sont chez moi et ici je n’ai que des revues scientifiques que je commence de connaître par cœur. Je vais faire mes courses à la supérette à dix mètres de chez moi et je dors sur la table de consultation. C’est d’un confortable ! À vous lire, j’en déduis que mes soins vous ont apporté un grand soulagement, j’en suis enchanté mais je n’ai pas souvenance d’avoir lié de tels liens de camaraderie avec quiconque de mes estropiés. Je me creuse la cervelle depuis ce matin et rien que pour ça, finalement, je vous remercie de cette occupation.

    Ensuite, que vous répondre ? Je ne suis pas psy, je me suis trompé de filière. Dommage, car je pense que j’aurais fait fortune dans cette profession. Je comprends ô combien, que ce printemps, enfin revenu pour faire pousser les feuilles (vous connaissez la comptine), vous donne des envies de gambader dans les prés, de passer sous les clôtures pour cueillir des narcisses au milieu d’un troupeau de salers. Tiens, au fait, une idée en entraînant une autre, mon dernier patient m’a dit que le les clochettes du muguet seront bien belles cette année.

    Finalement, si vous en trouvez, continuez de manger des laitages et de boire du lait comme je le prescris à tous mes patients.

    Bien à vous et au plaisir de faire votre connaissance, un de ces jours.

    Docteur Lartroz.

    P. S. : Je vous enverrai la présente quand j’aurai déniché des timbres. Et d’ici là, j’espère que vos carillons ne se seront pas métamorphosés en gros bourdon.

    La lettre achevée, passa directement à la broyeuse.

  13. nadine de Bernardy dit :

    Cher ami ,toi qui est ostéopote,qu’en penses tu? Depuis que le printemps est là j’ai comme une prairie dans le cerveau.Dès l’aurore,j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau dans ma tête.
    Tu te souviens que cet hiver, tu m’avais débarrassée de ces guirlandes de Noël qui clignotaient dans mon crâne dès six heures du soir?
    ….bon, et qu’après un répit dont j’étais vachement contente,voilà que j’entendais des sabots de rênes qui auraient oublié des trucs sous le sapin.
    ….absolument
    Mais là ça dépasse les bornes.S’il n’y avait que les tintements ça irait ,en plus il y a ce bruit de rumination que je supporte pas
    ….quoi? tu te demandes si ce ne sont pas des hallucinations.T’es ostéopote ou psychopote?
    ….non ,je ne bois plus tu le sais parfaitement
    ….ah! tu remets ça avec tes entités
    Des entités,tu m’agaces avec tes entités.Il y a longtemps que tu les a envoyées se faire voir ailleurs et je t’en remercie encore.
    Donc, en fait, ce que je te dis ne t’évoque rien
    ….tu te fiches de moi ou quoi,je ne vais pas reprendre des graines d’ellébore,ça me rend zombie ces cochonneries
    ….je me calme si je veux.Ca m’énerve à la fin que tu me répètes toujours la même chose.
    Ah et puis je ne t’ai pas tout dit,en plus des clochettes je les entends parler, tu me crois là?
    ….ben, les bêtes du troupeau
    ….je ne sais pas ,je ne comprend pas cette langue
    ….ok,je vais les enregistrer pour que tu puisses te faire une idée
    ….c’est ça ,réfléchis et tiens moi au courant.
    Je vais me recoucher,j’ai fait la traite ce matin,je ne pensais pas qu’il y en avait tant.Je suis crevée
    ….bises à toi aussi.A bientôt

  14. Blackrain dit :

    Je m’encroûte dans mon appartement. C’est pourquoi je fais appel à toi, mon ami de pain, cet « ami dont » j’ai toujours apprécié l’écoute. Confiné dans ce cocon forcé je plonge ma révolte dans l’enfance. Je me sens comme un petit « bout langé » par celle qui m’accompagne lorsque je rapporte le pain de campagne. Elle s’appelle Micheline. Elle est celle qui me câline, qui dans mes « locaux motivent » mon petit train train. Elle bout, elle bouge, elle enfourne, elle me raille mais ne déraille jamais. Elle est la chef qui me dit « gare ! » si je reste planté dans ma rêverie. Mais moi je reste couché dans le « pré vert » de mon imaginaire, un pré qui caresse ma « peau easy ». Une peau qui « perd ses vers » lorsque les vers dévorent les feuilles mortes jusqu’à plus faim sur les notes de ma partition. Ces notes étaient parfois un accent de Fado, des notes que l’ado Rémy ignorait en caressant sa Lassy dorée. Une chevauchée de Sarrasins envahit ma tête. Elle s’est levée contre ces épeautres du blé, ces adorateurs de l’argent qui ont économisé sur ma liberté en oubliant la prévoyance. Est-ce que je deviens Fou ? Vais-je pouvoir tenir jusqu’au bout ?

  15. iris79 dit :

    « Cher ami, toi qui est « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.

    Tous ces bruits viennent résonner sur les os de mon crâne d’où l’intérêt, mon « cher ami des os » de demander ton point de vue sur cet étrange phénomène !
    A bientôt
    Je t’embrasse et sache que de ne plus pouvoir te voir en ce moment est difficile pour moi. Nos parties de pétanques, nos grandes balades dans la nature et nos longues conversations me manquent terriblement.
    Pierre »

    « Bonjour mon ami

    Heureux d’avoir de tes nouvelles même si je détecte une angoisse et une inquiétude certaines dans ton message. Je n’ai guère le temps de t’appeler en ce moment comme tu le sais. Mes compétences m’appellent ailleurs. Mais j’aurai toujours un moment pour mon vieil ami d’enfance.
    Ce que tu me décris n’est pas bien grave ne t’inquiète pas. Gênant peut-être mais sans danger. Et saches que tu n’es pas le seul à en souffrir. Il s’agit d’une manifestation de stress posttraumatique. Il n’est pas anodin que les bruits qui t’assaillent soient ceux de ta prime jeunesse.
    Tout ton corps veut oublier ce qu’il doit subir et endurer en ce moment avec ce fichu virus qui flanque la trouille à tout le monde alors tout ton être se défend. Il cherche refuge dans ce qui l’a jadis tant construit, tant fait aimer, tant donner de plaisir ; l’ambiance des champs où nous aimions conduire les chèvres au printemps. Quand on se roulait dans l’herbe, qu’on fumait en cachette (de toute façon personne ne nous aurait vu), quand nous goutions la liberté en la savourant pleinement.
    Le corps se souvient de tout et quand il le faut, il sait aller réveiller ce qui peut encore nous sauver. Accueille ses sensations et autres mirages auditifs. Fais-en tes amis en te rappelant tes souvenirs. Et tiens, tu sais ce qui me ferait plaisir ? Que tu les enregistres justement tous ces phénomènes étranges, que tu me les racontes ! Envoie-les-moi, ça me fera des petits voyages dans mon quotidien inquiétant, des petites parenthèses au milieu de cette folle agitation où je me démène.
    Moi aussi j’ai besoin que mon corps se souvienne. J’ai envie de ressentir jusque dans mes os, la rosée du matin qui se dépose sur mes sandales, le bruit des chèvres courant au champ, celui de leurs clochettes s’affolant.
    Ton ami Paul

    PS : quand tout cela sera fini, on se fera une virée dans les prés fleuris et verdoyants… »

  16. Nouchka dit :

    Lettre à mon « ostéopote » :
    Cher ami,
    Que deviens-tu depuis notre dernière rencontre, à Noël ? As-tu poursuivis ton cursus universitaire en plus de ton exercice professionnel ?
    Ici, nous avons abordé la nouvelle saison avec joie, après tant de semaines de grisaille et de pluie.
    Néanmoins, toi qui es mon « ostéopote », accepterais-tu de me donner un avis ? En effet, depuis que le printemps est là, j’ai comme un pré dans le cerveau. Bon, j’imagine ta tête ! Ne crois pas que je sois devenu cinoque. C’est juste que l’impression ressentie est nouvelle et étrange. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête. Cela a démarré le dix sept mars. J’ai cherché à comprendre ce qui se passait : avais-je trop arrosé mon anniversaire ? Y avait-il quelque chose de nouveau dans le voisinage ? Et bien, je n’ai rien trouvé. Tu sais, nous vivons en ville ; alors les seuls troupeaux que nous puissions entendre sont les cloches de la cathédrale !
    Je dois dire que je commence à m’habituer mais quand même. C’est comme si mon cerveau était une terre grasse d’où émergent de petites pousses d’herbe d’un vert tendre. Je ressens au réveil, cette fraicheur acquise de la nuit qui patiemment attend le lent et progressif réchauffement du labour. Je discerne le frôlement du vent qui ploie les brins d’herbe. Je perçois le frémissement occasionné par les sabots qui font vibrer le sol à proximité. J’entends les mufles qui soufflent à ma surface et m’envoie une douce chaleur. Ce parfum d’herbe coupée m’enivre. L’unique point préoccupant, est la puissance des clarines. Elles sont trop nombreuses et n’ont pas harmonisé leur mélodie. Moi qui suis plus Mozart que Messian, je tente de me former à ces compositions mais j’ai encore du mal. D’autant que ce ne sont que des percussions. J’apprécierais davantage un mixte, avec des cordes par exemple. Il est vrai que le bourdonnement des insectes et le sifflement du vent dans les herbes tentent de modifier la partition des clochettes mais il y a un déséquilibre de puissance entre les uns et les autres, comprends-tu ?
    Ne t’inquiètes-pas trop mon ami, j’aime furieusement cette saison. Les plantes, l’humus, les insectes et les oiseaux s’ouvrent à la vie nouvelle. Moi aussi, d’une certaine manière. Cette année, je vis le printemps de plus près. Ma tête participe totalement au déchaînement de cette renaissance. C’est beau, c’est bon…mais c’est un peu trop sonore !!

  17. ourcqs dit :

    Cher ami, toi qui est « ostéopote », qu’en penses-tu ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends…

    Cher ami et patient,

    Se laisser envahir et perturber par les bruyants troupeaux, implique prudence et réaction.
    D’abord isolement, prendre du recul, se mettre à l’ombre des campanules pour un concert subtil de clochettes, salutation au soleil des boutons d’or pour évacuer tous les bruits parasites, se concentrer sur les bruissements des graminées, murmures du vent, et méditation face aux gouttes de rosée promesses de belle journée…
    Bien à toi,
    Ton ostéopote chuchotant depuis son nuage

  18. 🐻 LURON'OURS dit :

    🐻 ANTISÈCHE

    Ostéopote, vieux frère, sous ton chapeau garni de médailles votives, ton long nez nous flaire. Viendrais- tu sonder le mal dans nos articulations craquantes ?
    Ou préféres-tu rester au ‘pré ‘ de ma blonde d’Aquitaine aux vastes naseaux ?
    Qui que ce soit que tu protéges, tu agites ta marotte qui tintinnabule comme un signe d’agitation, en sons, chassant le mal.
    De quoi ça peut-il prévenir que nous ne ‘savonnions’ déjà : les chemises de l’ archiduchesse séchaient, si sèches, archi-sèches !
    Elle les aura quittées de même que ses culottes fanfreluches sur le fil alignées. Ne pourra les ramasser. Savez-vous pourquoi ? De s’être dénudée, elle s’est enrhumée.
    Beau linge à étendre aussi de Blaise Pascal, l’autre Pascal  » sans divertissement il n’y a point de joie, avec le divertissement, il n’y a point de tristesse’. Et ‘ jamais un jour sans se divertir, c’est le remède’.🐻

  19. Antonio dit :

    Chère Camomille,

    Je me vois obligé, en cette période de confinement, de te faire une réponse de normand.
    Le printemps dans la tête, c’est merveilleux, mais peut vite devenir entêtant, sans mettre le nez dehors, ni l’effleurer du bout des doigts.
    Et je vois que les symptômes te concernant ont grimpé à vive allure au fil de ta lettre, ce qui m’amène à déclencher le plan d’urgence pour une manipulation de ton cerveau à distance.

    Heureusement, la technologie, à dose d’intelligence artificielle, nous le permet sans trop de difficulté, voire même très facilement.

    Depuis l’arrivée du printemps, tes clics sur internet, et particulièrement sur les réseaux sociaux, ont décelé de vives émotions au milieu d’un troupeau de moutons bêlant leurs colères ou irritations, certes, justifiées, mais bonjour le blocage cérébral ! Je vois également, oh la vache !, que tu as suivi au plus près un troupeau d’écrivants en mal de mots escamotant les murs de leur passé pour brouter de fraîches anecdotes sur les hauts plateaux « pascalins » d’entre deux mers. Pour tintinnabuler, ça a tintinnabulé, là-haut !

    Il est bien gentil ce Perrat, mais il faudrait qu’il arrête de te donner tous ces os à ronger, car ça retombe à chaque fois sur mon dos, aussi bon soit-il. Il serait temps de redescendre sur terre ferme et reprendre ton recueil là où nous l’avions laissé, dans le désert de Gaudi, telle une oeuvre inachevée mais dont chaque inspiration est un poème mystique qui le structure, sinon il ne fera pas de vieux os, crois-moi. Alors reprenons :

    « Une araignée au plafond file un mauvais coton et picote sur un mur une anecdote de pain dur. Picoti picota, lève le pied et puis s’en va ! »

    Voilà mon ordonnance, à chanter à tue-tête dehors, sur l’air qui te plaît, sans oublier ton attestation de sortie dérogatoire bien entendu…

    Ton ostéopote, bloqué chez lui, jusqu’à la moelle.

  20. Laurence Noyer dit :

    J’ai tout un pré dans la tête

    Des avalanches cousues de fil blanc
    Une vie en live
    Un bonheur emprunté
    Des images de Dieux enfuis
    Le pouvoir de rêver
    L’inutile indispensable
    Une plaine incessante
    Ouverte à la contemplation
    Une mer artiste
    Ebéniste de flots
    Un cœur en clôture
    Un regard étonné
    Des herbes folles
    Le voyage immobile de la poésie

    J’ai plus qu’un pré dans la tête

  21. camomille dit :

    Lettre à mon « ostéopote »
    Cher ami, toi qui est « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.
    Alors, dans ma pauvre tête vois-tu, ça tinte, ça tinte, ça tinte.
    Mais non voyons, tu ne peux pas voir ce que j’entends.
    Cette expression est insensée.
    A tout bout de champ on dit : « tu vois ? » , « tu vois ?»
    En fait il faudrait dire ; « tu imagines ». Ce serait plus logique et compréhensible.
    C’est comme à tout bout de champ ! Il faudrait dire « sans cesse », ainsi tu comprendrais mieux mon inquiétude l’ami, et tu me prendrais au sérieux.
    Parce que si je te dis : « à tout bout de champ, tu vois, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête », c’est pas très crédible, je l’admets, ça peut te désorienter !
    et en fin de compte tu vas penser que je dis n’importe quoi… que je deviens fada.
    C’est comme « en fin de compte » ? Qu’est ce que viennent faire les comptes dans ma souffrance ? Encore une façon de m’embrouiller et de t’embrouiller.
    Tout ça, j’en suis sûr, c’est pour minimiser mon souci que la langue française se ligue contre moi et qu’ainsi, mon ami, mon pote, mon ostéopote ne peut pas me venir en aide parce que mes explications sont court-circuitées….
    Maintenant je m’étonne moins que tu me dises, et assez souvent d’ailleurs, que j’ai une araignée au plafond… c’est la faute à la langue française tout ça.
    C’est comme une araignée au plafond ? Que vient faire ici une araignée ?
    Et puis moi j’en ai marre que tu me dises que je te raconte des salades ? Tu te rends compte mon ami ce que tu me dis là ?… des salades ? Des salades ? Raconter des salades ? C’est insensé !
    Puisque je te dis depuis le début qu’il s’agit de clochettes qui tintent, et de surcroît dans mon cerveau !
    Tu sais, entre-nous, je trouve que tu files du mauvais coton en ce moment et que tu dis un peu n’importe quoi.
    C’est comme « filer du mauvais coton »…….etc, etc….

  22. durand JEAN MARC dit :

    Lettre à mon « ostéopote »

    Cher ami, toi qui est « ostéopote », quel est ton avis ? Depuis que le printemps est là, j’ai comme un pré dans le cerveau. Dès l’aurore, j’entends tintinnabuler les clochettes d’un troupeau broutant dans ma tête.

    Mon café a une saveur de pâquerettes, mes biscottes ne craquent plus sous mon pied soudain léger. Les bourgeons du prunier sont tellement enthousiastes qu’ils frappent au carreau pour devenir déjà confitures.

    Au loin, entre deux sommets des Hauts de France, les coccinelles regroupent leurs troupeaux de pucerons. D’ici une heure, la grande transhumance prendra son envol vers les pâturages miniers, leurs fraises sauvages et leur vignoble au goût de grisou.

    Les mésanges ont envahi les hlms suisses que je leur ai installés. Le soir, à 20h, elles sortent sur leurs balcons et applaudissent ensemble la saison nouvelle.

    Les chardons repérés sur ma tendre pelouse se sont recroquevillés. Ils ont sauté dans le seau qui passait par là et vont engraisser la symphonie du gros tas de compost. Les graines de potiron y ont déjà germé.Bientôt, les premières citrouilles se laisseront deviner. Dans un mois, elles seront carrossables.

    Au fond du terrain, là où aucun tigre ne se risque vit l’écureuil dans l’arbre planté par ses ancêtres. Il a stocké des millions de noisettes, il en mange, en troque, en place, même pour un intérêt bien maigre. L’essentiel est utilisé pour bombarder les intrus de passage, surtout les chiens, ces pisseurs sur troncs.

    Je suis vraiment épaté par tout ce remue-ménage de printemps.

    Malheureusement, je ne peux pas réellement en profiter. Comme tu pourrai le chanter, mon cher « osteopote »,hélas, c’est là qu’est l’os. Je suis coincé dans une chambre depuis 10 jours. Le robot respirateur s’époumone. Au début, je trouvai leur oxygène très mentholé. Aujourd’hui, je constate que tout cela n’a qu’un goût de chewing-gum, comme la vie, élastique au début, sec à la fin.

    Mais une hirondelle vient d’entamer la construction de son nid sur mon masque. Pourvu qu’il ne craque pas!

    • 🐀 Souris verte dit :

      🐀 cher Jean-Marc. fiction ou réalité ?
      Gardez le moral… 🏵️

      • durand JEAN MARC dit :

        Chère souris verte! Parmi les nombreuses définitions de l’histoire, je retiens d’abord le récit d’événements réels ou imaginaires. Fiction et réalité doivent s’y mélanger tranquillement, naturellement. On doit pouvoir s’y égarer.

        Sinon ,pas d’inquiétude, mon lit est bien dans ma maison, dans un petit village de 100 habitants. Plus d’avions au dessus de la tête, moins de camions sur la rocade…je dors plutôt mieux…en attendant, la suite!

  23. Kyoto dit :

    Cher Patient impatient,

    Ai-je besoin de te rappeler que j’ai horreur que tu me désignes comme ton osteopote ? Je sais que nous sommes amis depuis le collège et que tu manies avec dextérité l’humour, mais je déteste que tu déformes le nom de mon métier. Ostéopathe, mon pote…

    Quant à ton problème…ce que j’en pense…

    D’abord, tu as un cerveau et tu en es conscient. Un premier point positif.

    Le troupeau qui broute ? Cela pourrait être pire. Du moment que les vaches ne te pissent pas dessus et que tu n’as pas besoin de leur pomper le lait, tout va bien. Deuxième point positif.

    Le tintinnabulement des clochettes ? En général, ça apaise. Que dire si tu habitais à proximité d’un aéroport ! Mais, comme apparemment, cela froisse tes pauvres nerfs, mets des bouchons d’oreilles. C’est efficace et pas cher. Troisième point positif.

    J’arrive au quatrième et dernier point. « Depuis que le printemps est là… » m’écris-tu. Tu as raté des épisodes, mon pauvre. Car à ce jour, les troupeaux ont déserté les prés. Eh ! Vieux ! Nous sommes en HIVER !

    Alors, je te conseille vivement d’arrêter immédiatement la cigarette, l’alcool, la drogue, les amphètes… Je suis désolé pour toi. Et tu peux toujours compter sur mon aide, cher ami névropote.

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