474e exercice d’écriture créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Racontez ce qu’il est advenu à ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier

23 réponses

  1. oholibama dit :

    Racontez ce qu’il est advenue de ce bébé né avec une moustache bleue.

    Racontez ce qu’il est advenu de ce bébé né un premier janvier avec une moustache bleue.

    Eh voila…il fallait bien que cela arrive. Pourtant on n’était pas en avril que je sache ! Pourquoi donc Nancy-Eléanore-Victoire et Benjamin , ont’ils fait cette blague stupide?Avaient ‘ils l’autorisation des parents pour le faire?
    Je me souviens bien de ça, on était le 31 janvier 84, la salle d’attente était bondée.

    C’était à qui accoucherait pile pour le 1 er, alors…les déconvenues furent nombreuses. Nous étions trop peux pour pouvoir aider, rassurer au mieux toutes ces femmes, jeunes et moins jeunes.
    celles qui avaient déjà eu un enfant, savaient bien que l’attente était le plus difficile à gére…car il fallait rester assises sur des chaises forts peu étudiées pour des femmes venues mettre au monde leur petit trésor.

    Certaines plus sensibles craquaient, criaient, car le travail se faisait en elle. Il fallait attendre point. A peine l’une avait accouchée, qu’une autre prenait sa place.Nous étions fébriles, il ne fallait pas se rater. Les enfants nés avant terme sont ceux qui prirent le plus de temps…c’était intense!

    Je suis infirmière, Benjamin est la sage-femme. Victoire l’urgentiste venait ce soir de réveillon nous donner un coup de main fort apprécier. Nancy et Eléanore sont l’une en deuxième années, l’autre en néonat depuis peu.

    Un peu plus de pression, les naissances s’enchaînaient-nous avions à peine le temps de bien faire notre travail auprès de ces femmes, fatiguées par ces longues heures de contractions douloureuses, alors pour certaines leur parler …de s’occuper de leur enfant n’était pas possible.

    Minuit approchait, la tension retombait, nos patientes et leurs enfants se portaient bien. Il ne nous rester que trois parturientes. On en profita pour refaire un passage auprès des plus jeunes. Elles étaient plus calme depuis l’accouchement et surtout avec la présence de leurs compagnons,époux,petits amis.

    Au détour d’un couloir, je tombe sur une jeune femme qui n’était pas prévue au programme mais, l’urgence était là sous mes yeux. La poche des eaux s’était rompue. La jeune femme tremblait et son visage était crispé par la douleur.Encore dix minutes et minuit sonnerait.

    Tant pis pour la pose. Avec douceur, je l’emmène en salle deux. Nancy tous sourire vint m’aider. La jeune femme est docile, ses beaux yeux gris bleu emplit de larmes pourtant, elle ne poussa aucun cris alors que ces contractions étaient très fortes et rapides. Après l’installation Benjamin arriva.

    Elle tiqua devant cet homme qu’elle ne connaissait pas. Devait’elle écartaient ses cuisses, le laissé voir son intimité? Qu’allait dire Jordan,lui qui est jaloux comme un pou? Souriant Benjamin lui expliqua qu’il était sage-femme depuis plus de sept ans, qu’il venait de mettre au monde quinze bébés en pleine forme et que son propre bébé avait envi de sortir.

    Elle soupira, rougit violemment quand Benjamin se positionna entre ses cuisses. Nancy trouva les mots, Eléanore lui offrit sa main et son sourire de star. La jeune femme sembla oublié Benjamin. Il était moins une.

    En se regardant,on se dit que cette année, il n’y aurai pas de petit naissant pour le 1 er janvier. Puis tout s’accéléra, à minuit et une seconde, Julian vint au monde. Un beau bébé de trois kilos six cent soixante dix pour cinquante cinq centimètres. Benjamin pinça les lèvres, Nancy fit un Oh avec sa bouche, Eléanore poussa un drôle de soupir que se passait’il?

    Nancy s’approcha doucement de moi, la mère semblait dormir. Nancy me fit signe, je haussais les épaules l’air de dire:’Alors quoi? » Elle murmura: » Tu ne vas pas me croire,pourtant c’est vrai, c’est incroyable,un truc de dingue viens, viens!!!!Tu ne ne croiras pas, viens vite avant qu’elle ne se réveille et ne réclame son fils ».

    Pourquoi? Qu’a donc ce petit?
    Viens te dis-je.
    Le coeur serré je me dirige vers le petit berceau transparent. Le petit garçon tète son pouce, un drôle de truc orne sa lèvre supérieure, c’est bleu, on dirait des petits poils…bleus? C’est pas possible! Avec mon petit doigt, je touche cette fine moustache bleue,mes yeux s’écarquillent, mon coeur bat comme un sourd, j’ai des frissons c’est quoi ce délire?

    C’est pas possible, je regarde Benjamin et les filles,ils sont muets. Du coup, je comprends que même eux ne trouvent pas cela drôle, que dire à la jeune mère? Je pose la question à cent mille: »Benjamin est ce qu’on peu raser ces poils? » Il sourit mais fait non de la tête…mince alors, que pouvons nous faire? Pas grand chose répond Benjamin. As tu le téléphone du père?

    Ni une ni deux j’appel Jordan Meyer en lui demandant de passer le plus rapidement possible en néonat. A sa voix je sais qu’il est rond pourtant, il affirme qu’il sera là dans dix minutes. J’ai pas le temps de lui dire d’être prudent que déjà il raccroche.

    Jordan est un beau jeune homme, il a bu certes mais il reste conscient. C’est Benjamin qui lui présente son fils et nous restons ébahis face à son hilarité, son bonheur se lit sur son visage,il embrasse son fils,le berce dans ses bras. Il le caresse et vérifie que tout va bien,il nous dit dans un éclat de rire : » ça c’est vraiment mon fils,je ne peux le renier.

    Ah quel bel amour nous allons lui donner. Ma compagne,ma famille et moi-même, nous sommes comblés. Gardez cela pour vous s’il vous plaît, sa moustache tombera quant il aura six mois. Il sera en parfaite santé, regardez-moi,je suis en pleine forme et mes poils ne sont plus bleu! Chaque fils de ma famille né avec cette petite moustache fine d’autres naissent avec des tâches, des orteils en plus,ou sans ongles. Chez nous, c’est avec cela que nous naissons. Faites une photos et parlez en entre vous plus tard. C’est le petit garçon du 1 er de l’an à la moustache bleue.

    Cela fera une belle histoire à raconter mais pas à tout le monde, regardez comme il est beau. Comment se porte ma compagne? La jeune femme lui répondit elle-même: »déjà debout, habillé,prête à partir ». Souriant, leur bébé dans les bras, ils s’en allèrent sans que l’on puisse d’une façon ou d’une autre les retenir.

    Aucuns de nous n’eut l’idée de faire une photo alors, quand nous sortîmes de cette espèce de léthargie on s’affola mais…ils étaient déjà partis. Que dire, que raconter? C’était le 1 er janvier 85 et dans notre service de néonatale, il n’y eut aucun enfant né le 1 er pourtant…pourtant…

    Six mois plus tard,une jeune femme blonde se présenta ,à croire qu’elle avait étudier le service, car nous étions l’équipe du 31 janvier au complet. Elle nous sourit et nous présenta son fils âgé de six mois et dix jours._Comment le trouvez-vous?
    _C’est un bel enfant, potelé mais pas gros,les yeux gris vert bien ouvert, quelques petits poils au dessus de sa lèvre supérieure nous fit comprendre que notre petit du 1 er janvier était bel et bien en forme et presque sans moustache. Avec un grand rire, la jeune femme s’en alla.

    Mais comment était’ elle entrée? Il nous restait tant de questions mais nous n’aurons pas de réponses et après tout, s’il allait bien n’étais’ ce pas le plus important? On ne le revit jamais mais son souvenir resta longtemps en nous.
    Que tous les petits trésors soient aimés par leurs parents c’est ça la plus belle réussite de la vie.y.l.
    sur une idée de Pascal Perrat.

  2. françoise dit :

    Racontez ce qu’il est advenu à ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier.
    C’est une longue histoire, pleine de rebondissements et vicissitudes.
    1) il fut abandonné par son père dès sa venue au monde au prétexte que jamais dans sa famille un enfant était né avec une moustache qui plus est bleue,
    2) puis par sa mère qui était trop pauvre pour faire face aux dépenses de blaireau, mousse à raser, rasoir, etc etc
    3) à l’orphelinat, à peine vêtu, il passait de longues heures seul dans un couloir.Même le jour de Noël il n’avait droit à aucun jouet hormis quelques tubes de mousse à raser avec lesquels le plus sérieusement du monde il faisait des hiéroglyphes sur le carrelage mural de la salle de bains. Un pion qui passait par là lui demanda ce que çà voulait dire. L’enfant lui dit de consulter sur youtube la chaîne officielle de Vikidia.
    Cet intermède valut à l’enfant de poursuivre un meilleur cursus scolaire et il obtint un CAP d’agent de prévention et de sécurite. Il débuta dans un centre commercial de bricolage où il travaillait dans un vestiaire. C’est tout juste si les femmes en leur donnant leurs manteaux et sacs ne lui faisaient pas un peu de gringue. Il lui arrivait aussi de recevoir quelques pourboires lesquels lui permirent de se former pour devenir hôte d’accueil. Et c’est ainsi qu’il travaille depuis quelques années au musée Grévin à Paris. Dans ses rêves le plus fous il s’imagine entre Einstein et Courbet (la science et l’art) et rit ent se disant que la moustache d’Einstein aurait pâle figure à côte de la sienne vigoureuse et bleue….

  3. Nouchka dit :

    Moustache bleue

    Racontez ce qu’il est advenu de ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier

    Magdalena est née le premier janvier 1579 en Italie. Sa naissance, en cette froide et sombre période de l’année ne mit pas en valeur la caractéristique de l’enfant. Néanmoins, sa mère vit rapidement le signe distinctif qui allait amener Magdalena à se singulariser des autres enfants : un duvet prononcé au dessus de la lèvre supérieure.
    Approchant l’enfant du chandelier, il apparut que le duvet avait davantage l’aspect d’une moustache et de surcroit de teinte bleutée en accord avec ses cheveux sombres.
    Tout de suite, la mère considéra la chose, comme un signe maléfique du sort, réservé à la famille.
    Néanmoins, l’enfant grandit avec la complicité de ses parents qui dissimulait cette touffe de poils bleus aux voisins, lui mettant une écharpe sur la bouche en revendiquant sa fragilité bronchique.
    L’époque n’étant pas à l’instruction des filles, Magdalena resta très souvent cantonnée dans la maison familiale. Néanmoins, un jour, un homme du village vint demander sa main aux parents. La panique s’empara de toute la maisonnée. Comment faire ? Dire la vérité ? La camoufler ?
    Le prétendant, Félix de Amici, fils d’une honorable famille, fut invité à passer rencontrer Magdalena qui, pour la circonstance décida elle-même de montrer un visage intégral, soigné et souriant. Ce premier rendez-vous fut plaisant et rapidement, les noces s’organisèrent.
    Les mariés s’aimaient tendrement et décidèrent de ne plus rien caché de leur singularité. En effet, Magdalena, vers trente sept ans, vit sa pilosité également se développer sur le menton. Elle se présenta dorénavant avec une barbe fournie en plus de la moustache qui, avec les années, était devenue brune. Le couple eut trois enfants, sans particularité pileuse, et resta très uni face à l’adversité et, surtout, grâce à l’amour qui les liait.

    Un collectionneur, amateur d’extravagances, passa commande d’un tableau de Magdalena Ventura. Ce dernier fut réalisé alors qu’elle est âgée de cinquante deux ans. Il la met en scène le sein découvert, un nourrisson -sans ombre velue sur le visage- dans les bras, et Félix, le mari, derrière elle.
    La fatigue et la résignation se lit sur les traits de ces êtres vieillissants.
    Le tableau de Ribera, plein d’humanité, est actuellement conservé en Espagne.

  4. stephane dit :

    nous sommes en 2358, les commandes afflux de renouveau des notables se font pressentent en cette fin de dynastie. plus de dix ans que l’on le promets un changement. pourtant les étoiles l’on prédit d’après les sages de la congrégation de genuis.
    toutes les équipes de chercheurs et médecins y sont dessus depuis une décennie, ils ont tout pouvoir pour régénérer la race humaine et répondre à la demande de la bourgeoisie qui sont de plus en plus méfiant sur le pouvoir en place en sa capacité à satisfaire leur intime désir.
    pourtant les médecins sont confiant, ils ont quasiment nourris la moitié de la populace depuis dix ans avec leurs expériences mais pas le moindre poil.
    la rumeur se répand dans toute la galaxie, et la révolution gronde.
    une jeune équipe revenant d’un voyage galactique en apportant des échantillons nouveaux d’une planète appelé terre. vient de se faire dérobée partie de ses échantillons et sont vendus à prix d’or sur le marché parallèle.
    toutes les autres équipes se les approprient pour rester dans la compétition.
    la nouvelle ère approche à grands pas. ils ne leur reste seulement dix jours pour faire naitre ce nouveau prototype et la pression est intense. laquelle gagnera.
    quelques avancées duveteuse sont présentés aux sages, mais rien de vraiment concluant.
    en très peu de temps, des avancées remarquable ont été réalisé, du duvet est arrivé et ensuite quelques poils. à force de persévérances et d’expériences, la jeune équipe réussi le miracle, une découverte fondamentale.
    un bébé avec une moustache bleu est né, au moment même de l’entrée de l’étoile Genuis dans la constellation Vier.
    les sages sont formel un nouveau prince est né , jean vier premier sera roi dès la fin de son éducation.
    les commandes affluent auprès des notables, ils sont interdit de porter la moustache couleur de la royauté durant toute la nouvelle dynastie. la royauté est préservé…
    dorénavant, un autre moyen devra être inventer pour nourrir la populace.

  5. Avoires dit :

    Racontez ce qu’il est advenu de ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier

    Ce bébé se prénommait Charles, Charly pour les intimes. Sa date de naissance est toujours restée imprécise. Donc, allons-y pour un premier janvier si vous y tenez !
    S’il était né avec une moustache bleue, c’était pour devenir mousquetaire. Et oui dans le temps, c’était comme ça !
    Il faut dire aussi que sa mère était déjà bien pourvue en pilosité sous-nasale.
    La couleur bleue s’expliquait par le fait que le bébé était un garçon. Si il avait été une fille, la moustache aurait été rose et elle ne serait sans doute pas devenue mousquetaire, quoique avec un grand chapeau, un épée et des bottes, elle aurait pu faire illusion.
    Charly fit ses classes de mousquetaire. Il se lia alors d’amitié avec trois compagnons ; ils devinrent inséparables. Leurs exploits ne firent rien pour leur renommée mais deux siècles plus tard, ils furent des héros littéraires,curieusement ramenés au nombre de trois ce qui contribua à les rendre encore plus célèbres.
    Et la moustache bleue, me direz-vous ?
    Ah ! la moustache, c’était l’emblème de Charly. Tous les matins, il la frisait, lui donnant un un air tantôt goguenard, tantôt conquérant, bref, un air à sa mesure. Il l’aimait sa moustache d’un bleu noir rappelant sa noire chevelure !
    A sa naissance, un premier janvier , si vous voulez, la fine parure sur sa lèvre supérieure était bleu ciel mais comme il était né blond, cela passait. Pourtant cette imperfection ayant été remarquée avait été colportée aux alentours et était parvenue aux oreilles toujours bien orientées de la Gitane,laquelle y avait vu un mauvais présage.
    Le bébé grandit, sa moustache s’affirma, aussi son père décida :
    « Tu seras mousquetaire mon fils »
    Il entra au service du roi, sa fine et délicieuse moustache ajoutant à son panache, avait pris la teinte bleu noir de son opulente chevelure. Il guerroya, fonda une famille, mourut assez jeune à l’étranger (la Gitane avait raison),connut une gloire posthume évoquée précédemment. Ses descendants ne furent pas mousquetaires, du moins dans le sens militaire : l’un d’eux se distingua cependant sur les courts de tennis avec trois autres comparses et il était le seul à porter une moustache et le dernier de la lignée de Charly a été le cofondateur d’une grande marque de distribution.
    Pas mal pour un petit moustachu !

  6. Clémence dit :

    Racontez ce qu’il est advenu à ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier .

    Le vieux mas était perdu au milieu d’une garrigue un peu fade en cette fin d’année.
    Alors que les chênes verts avaient perdu de leur lustre, que le thym et le romarin s’affadissaient, les chênes truffiers, dénudés de leur ramure, s’enorgueillissaient secrètement de leurs pépites noires et odorantes.

    Dans la demeure, tout était silencieux.
    Au bout du couloir, la chambre était nimbée d’une douce lumière dorée.
    Tout à coup, un cri. Bref, déchirant.
    Puis, le silence.
    La Petite ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle était clouée sur son lit, le ventre dévoré de mille morsures.
    Elle hurla encore une fois et le monde sembla exploser.
    Une fraction de silence et puis un hoquet prolongé par des pleurs.

    La Petite était affolée. Là, entre ses jambes gesticulait un drôle de poupon. Tout rouge, tout chiffonné, tout rabougri, mais riant déjà aux éclats.
    La Petite le prit doucement et le déposa sur sa poitrine. Diable, ce petit bougre savait vers où tourner ses lèvres goulues ! La Petite ferma les yeux et se dit :
    – Une nouvelle année commence et moi, me voilà devenue P’tite Mère, avec ce drôle de bonhomme !

    A peine avait-elle prononcé ses paroles, que le poupon se décrocha du sein nacré et la regarda fixement de ses grands yeux bleus. P’tite Mère ouvrit sa bouche toute grande et béat de stupeur.
    Au coin de la bouche du bébé, une larme de lait maternel se métamorphosait en une touffe de poils bleus. Elle se développa, glissa sous le nez, s’incrusta dans l’arc de Cupidon et devint moustache.

    D’un doigt délicat, P’tite Mère caressa la moustache et trouva ce signe distinctif très original.
    – Nous ferons de grandes choses, cher petit bonhomme, je te le promets !

    Elle ouvrit sa main et compta sur ses doigts :
    – attraction à la foire du village
    – diseur de bonne aventure,
    – dispenseur de poil porte-bonheur,
    – faiseur de rêves,
    et tant d’autres idées qui me viendront au fil du temps !Et pas de soucis, les pièces d’or trébucheront dans la sébile. Le meilleur, je me le garde pour la fin : je raconterai nos aventures dans un livre magique, ésotérique et surtout, lucratif !

    P’tite Mère se voyait déjà la Perrette des temps modernes !
    Avec le premier pécule, elle et son môme achèteraient une belle bâtisse qui ferait office de maison d’hôte, gérée par un majordome à la moustache bleue.
    L’argent coulant à flot, ils achèteraient alors des thermes où les soins prodigués transformeraient les souffreteux en Mithridate.
    L’or débordant des coffres leur permettrait ensuite d’acheter un château. Plus beau encore que celui de la Belle-au-Bois Dormant.
    – Non, mais, t’as pas le droit, lui cria le bambin en tapant du poing ! C’est de l’exploitation humaine, c’est de l’esclavagisme, ça !
    – Mais non, lui répondit P’tite Mère, c’est juste un mauvais moment à passer… je te promets !

    Et le bambin à la moustache bleue se mua en enfant docile à la moustache bleue puis en ado à la moustache bleue.
    Chaque matin, quand le soleil se levait, il se regardait dans le miroir et demandait :
    – Miroir, gentil miroir, qui a la plus jolie moustache bleue ?
    Et le miroir répondait immuablement et sur un ton enjoué :
    – C’est toi, mon adoré qui a la plus belle moustache bleue !

    Et cela dura des années. Jusqu’au jour où le miroir lui répondit :
    – Mon adoré, tu as la plus belle moustache bleue , mais prends bien garde. Dans les contrées lointaines, il se dit que deux personnages montent en popularité.
    – Mais encore questionna Moustache bleue ?
    – L’un aurait une magnifique barbe bleue et l’autre , une flamboyante barbe rousse…

    Moustache Bleue ne put retenir sa colère. D’un geste rageur, il brisa le miroir qui s’éparpilla en mille paillettes tintinnabulantes sur les tomettes cirées.

    Et c’est alors que le miracle se produisit : P’tite Mère se réveilla. Elle n’était ni Petite, ni Mère et n’avait aucun poupon à la moustache bleue.
    Elle était Elle. Celle qui s’était assoupie en admirant le nouveau-venu dans la crèche provençale. Un adorable Schtroumpf-santon !

    © Clémence.

  7. Fanny Dumond dit :

    Un premier janvier, après lui avoir donné quelques tapes sur les fesses, la sage-femme éberluée qui l’avait mis au monde s’empressa de l’emmener dans la salle attenante. Elle était pourtant aguerrie la matrone, elle en avait vu tant naître de ces petits bouts d’hommes tout fripés, tout rouges ou tout blancs. Après s’être pincée pour vérifier qu’elle était bien réveillée, elle se dit que ce bambin devait être la réincarnation de Dali. Je ne peux pas le présenter comme ça à sa mère, réfléchit elle à la vitesse de l’éclair. Et c’est ainsi, qu’illico presto, elle fit disparaître cet ornement bleu qui l’effrayait tant et ce dans l’espoir qu’il ne repousserait pas trop vite. De retour dans la chambre, elle déposa le bébé dans les bras de sa maman.

    – Comment va-t-il ? s’inquiéta la jeune femme en l’examinant sur toutes les coutures.

    – Il est parfait, ne vous inquiétez pas ma douce, répondit-elle un tantinet mal à l’aise.

    « La malédiction a pris fin », se dit la mère in petto en poussant un « ouf » de soulagement. Il n’a pas de poils indigo entre les orteils comme sa sœur.

    Au nouvel an suivant, les parents stupéfaits, mais guère étonnés, découvrir que leur fils arborait des bacantes rouges et, sans trop se poser de questions, ils entreprirent d’épiler le bambin hurlant et gesticulant. Chaque premier jour de l’année elle prenait, tour à tour, une autre teinte et le supplice recommençait. Lorsqu’il eut quatorze ans, sa moustache définitive avait les sept couleurs de l’arc-en-ciel. Afin de ne pas être la risée de ses camarades d’école, il la faisait disparaitre tous les matins devant la glace en maudissant le gène que lui avait transmis sa maman. Un jour, elle lui avait confié qu’elle était née avec un duvet violet sous les aisselles, que son père avait vu le jour avec une fourrure verte sur les jambes, qu’une orange décorait les bras de son grand-père, que sa grand-mère avait des poils jaunes dans les oreilles, que ce phénomène se reproduisait à chaque anniversaire et qu’avant de recevoir leurs invités pour souffler leurs bougies, ils passaient la matinée à se débarrasser de leurs disgrâces.

    Après avoir terminé ses études, il décida qu’il en avait assez de raser ses guidons de vélo et il partit en quête d’un emploi. Bien sûr, malgré ses diplômes, son look déplaisait aux recruteurs. Mais un matin, il se présenta au directeur d’un magasin de bricolage. Ce dernier, ébahi, se demandait qui était cet olibrius qui ferait fuir sa clientèle. Mais après mûres réflexions il se dit que… et que… Depuis, en se frottant les mains, il ne cesse de se féliciter de son idée de génie.

    Célestin est nuancier au rayon peinture qui ne désemplit pas.

  8. Blackrain dit :

    En ce jour de l’an la cigogne déposa un curieux présent dans le village champignons. Grand Schtroumpf lissa sa barde blanche. Il ne comprenait pas. En voyant la moustache bleue du nourrisson il se dit : « ce ne doit pas être le fils du Schtroumpf buveur de bière car sa mousse tâche et grise ». Il demanda à Schtroumpf Bêta de lui apporter son grimoire. Lorsque ce dernier lui tendit le livre de comptes, Grand Schtroumpf lui dit : « Non, ça c’est pour faire des calculs ». D’un regard incrédule, Schtroumpf Bêta se contenta de répondre : « Ah ? ». La Schtroumpfette partit chercher le bon objet, dévorée elle aussi par la curiosité. Elle revint avec le sourire au bout des yeux en contemplant le bébé : « comme il est beau ! ». « Moi j’aime pas », bougonna Schtroumpf grognon. Et Schtroumpfette de renchérir pendant que Grand Schtroumpf tournait les pages du lourd document : « Je veux bien le schtroumfer s’il est le fils de personne. Je l’appellerai Trinita ». « Et moi je l’appellerai Mario », lui répondit Schtroumpf Plombier, en ajustant sa casquette rouge qui remplaçait chez lui l’éternel bonnet phrygien de ses petits congénères. « Tu peux te brosser, il sera pour moi » s’obstina la jeune blonde. Tout le monde était intrigué, personne n’avait commandé de bébé pour cette période du schtroumpf nouveau. Schtroumpf gourmand prit l’initiative de donner au bébé moustachu un peu de lait avec de la saisepareille, dont il grignota quelques baies, pendant que les pages du grimoire tournaient sans apporter de réponses. Schtroumpf Raiponce raconta un conte à dormir dans la boue afin que l’enfant lui soit confié. Concentré sous son bonnet rouge, Grand Schtroumpf restait indifférent à cette agitation. « Peut-être un coup de Gargamel, une de ses expériences alchimiques ratée », avança le Schtroumpf à lunettes. La Schtroumpfette lui lança des yeux revolvers avant qu’elle ne marque l’avoine de ses coups de pieds. Deux jours plus tard, avec la monté de la température, le bleu de la peau du bébé et de sa moustache avait disparu. Pirlouit arriva en charrette, accompagné de deux individus en casque à ailettes. Il les présenta au Grand Schtroumpf. Il s’agissait d’Astérix et Obélix, deux habitants d’un village d’Armorique. Ils venaient chercher l’enfant. La cigogne s’était trompée. Elle avait déposé le bébé dans ce village d’Ardèche au lieu de leur village breton. En voyant partir l’enfant dans les bras rondouillards d’Obélix, la Schtroumpfette versa une larme toute blues.

  9. iris79 dit :

    Racontez ce qu’il est advenu de ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier

    Après avoir fait la une des journaux scientifiques et laisser sur leurs fins les plus grands noms de la génétique, il continua à vivre tranquillement dans le foyer aimant de ses parents qui virent dans cet attribut bleu un signe du destin. La couleur serait une amie. Ils l’imaginèrent volontiers artiste et dès qu’il put se déplacer et se servir de ses deux mains il eut droit aux anniversaires, à Noël et autres occasions à être choyé par des cadeaux en lien direct avec les couleurs !
    Ses parents l’adoraient, il avait été un bébé souriant, attachant espiègle ! Le bébé rêvé ! Avec une moustache…Ils avaient pris le parti de faire de cette différence uniquement physique, un atout et bien qu’étrange, d’en faire un événement plutôt enthousiasmant. Sa moustache faisait ressortir ses bonnes joues rebondies et soulignaient de façon irrésistible un sourire qui faisait craquer quiconque l’approchait. Son père et sa mère apprirent très vite à leur fils à faire de sa différence une force et l’enfant le comprit très vite. Ils avaient aménagé une grande pièce à l’étage sous les combles rien que pour lui ! Des toiles de toutes les tailles jonchaient le sol et les pots de peinture s’alignaient, se superposaient donnant des aspects de villages miniatures à cet atelier enchanté.
    Plus tard, ses professeurs comprirent tout de suite qu’ils avaient à faire à un artiste en herbe et avec le concours des parents obtinrent une bourse pour qu’une fois adolescent il puisse aller dans les plus grandes écoles d’art et parfaire ses savoirs.
    Quand il fut prêt, il réintégra son atelier à l’étage de sa maison familiale. Ses parents, joyeux et fiers ne manquaient pas de poser avec lui sur les photos de leurs fils qui jalonnaient régulièrement les magazines spécialisés ou les pages de la presse locale qui l’avaient toujours soutenu. Ses toiles rencontraient les gens. Les couleurs chatoyantes et franches explosaient au service d’un monde imaginaire dans lequel chacun aimait se projeter un instant. Comme dans ses toiles ou les maisons volaient, les gens dansaient sur la plage, les peaux des uns et des autres se paraient de toutes les couleurs, Moustache bleue prouvait ainsi à la terre entière que dans la vie tout est possible à qui nait avec un attribut particulier aussi atypique et qu’incongru qu’une moustache bleue* !

    *En préparant ce petit texte, je me suis aperçue que l’artiste Moustache bleue existait vraiment !Il est installé dans le sud de la France et ses toiles sont très réjouissantes. Rendons à César…

  10. AMARYLLIS dit :

    Racontez ce qu’il est advenu de ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier

    En ce premier janvier, après un réveillon un peu arrosé, j’ai préparé mon texte, je l’ai mis dans un joli panier, et patatras, mon panier est tombé par terre. Quel désordre : il faut que je ramasse chaque mot et que je les remette tous en place pour recréer mon texte ! Quel fouillis !……
    « Il y a bleue comme longtemps qui moustache sauver l’attendait. En faisait une parlait, entre aurait distinctif, le monde reconnaissable tous, que je d’Azur. L’information comme poudre. Il était né, le nouveau 2000 ans qu’on messie, longtemps celui allait de surpopulation, fait, ça de misère, et de la. On était déjà vécu de partout monde pour l’honorer moustache l’accueillir. Les 3 plus un le premier grands mages , la famine ayons l’Europe en battre : c’est qui l’ai… il est moi né pays… la découvert même de la … Il semble nous ça »
    Quel boulot de tout remettre dans l’ordre……… Ouf, je crois que j’y suis arrivée :
    « Il y a longtemps qu’on l’attendait. En fait, ça faisait 2000 ans qu’on en parlait, il aurait un signe distinctif, reconnaissable entre tous, une moustache bleue comme le ciel d’Azur. L’information se répandit comme une traînée de poudre. Il était né, le nouveau messie, celui qui allait sauver le monde de la surpopulation, de la misère, et de la famine. On était venus de partout dans le monde pour l’honorer et l’accueillir. Les 3 plus grands mages (L’Amérique, la Chine et l’Europe) en particulier s’étaient même mis d’accord pour venir lui offrir en offrande leurs meilleures promesses de Paix et de Prospérité. Toujours des promesses ! Une nouvelle ère s’offrait à la Terre ! Mais comme toujours, les hommes se mirent à se battre : c’est moi qui l’ai découvert le premier… il est né dans mon pays… il a la moustache de la même couleur que mes yeux etc…» Il semble que nous ayons déjà vécu quelque chose comme ça ?

  11. Maguelonne dit :

    Tout ça pour ce mioche que je n’ai jamais voulu . Saleté de moutard qui s’est manifesté trop tard pour que je puisse avorter . Alors je me suis mise à courir comme une dératée, à sauter des marches d’escalier, des tables, porter des charges lourdes, boire des potions sauvages…rien à faire : il est resté bien accroché le gnome.
    Et comme je suis une mère la déveine, l’accouchement était prévu pour le 13 janvier . Vous vous rendez compte le vendredi 13 janvier 2013 . À tous les coups j’accouchais à 13heures13 . Je ne suis pas superstitieuse , mais quand même !! On m’a conseillé l’oignon pour avancer le terme . J’en ai mangé des oignons: cru , cuit , entier , émincé , en julienne , en décoction…petit déjeuner , déjeuner , goûter , souper , bouillon de minuit . J’expire l’oignon, je transpire l’oignon, je vis l’oignon . Mais ça a marché. Il est né le 1er janvier . Au moins une catastrophe d’évitée. Par contre il a une moustache bleue, allez savoir pourquoi? Je n’ai pas rêvé de bleu , pas mangé de bleu , pas eu de peur bleue. Encore une chance qu’elle ne soit pas verte, ça porte malheur.
    Ce morveux est une curiosité dans la clinique . Tout le monde veut le voir . On a même parlé de journalistes . Alors moi, qui ne suis pas la moitié d’une idiote , je fais carburer mes neurones à cent à l’heure . Ce mouflet , unique en son genre , pourrait bien changer ma vie . Je vais le faire sponsoriser: les couches , le lait , les blédines…je les aurai gratos . Je vendrai son image et mes
    interviews très cher . Par contre faut que je me bouge . Imagine qu’à la puberté , quand les poils se mettent à pousser, lui , perde les siens . Ou pire , qu’il tombe la moustache en même temps que les premiers cheveux . Inimaginable
    J’ai une idée de génie . Le bleu c’est le ciel , l’eau , la sérénité , la vie . Je suis sure qu’il y aura plein d’abrutis qui seront prêts à payer pour lui toucher la moustache . J’organiserai des journées
    « touche moustache- porte bonheur ». Je vois des cars entiers devant la maison et moi à la caisse .
    Finalement je l’aime bien ce petit schtroumpf . Tant qu’il gardera la moustache bleue .
    Bon , je vous laisse . J’ai du boulot : facebook , tweeter , instagram , médias , Paris match….

  12. Pompelair dit :

    En bon Gaulois téméraire, il était arrivé, par hasard avec 6 mois d’avance, un premier janvier, avec d’autant plus de félicité qu’à l’époque l’année ne débutait encore que le 1er avril.

    Il n’était pas né coiffé du casque ailé, il aurait alors eu du mal à passer le seuil crucial, cependant la moustache, elle, était bel et bien là. Et quelle présence ! Par Toutatis, elle était bleue : le signe, l’annonce tant attendue que la toute puissance du ciel viendrait aider à notre délivrance, les anciens l’avaient gravé sur le menhir.

    On connaissait la barbe bleue mais s’agissant de moustache, c’était bien la première fois qu’on en voyait une arborée par un nourrisson. Elle reluisait, ses poils étaient si soyeux qu’il fallait résister à l’envie de les lisser sous ses doigts pour leur donner encore plus gracieuse forme.

    Ah ! ce bébé il a charmé tout de suite les belles Gauloises bleues elles aussi, elles se le disputaient, se l’envoyaient de bras en bras comme un ballon, jouet dont pourtant elles ignoraient encore l’existence.

    Les mâles eux auraient bien voulu pouvoir d’ores et déjà le hisser sur le bouclier pour le bercer lorsqu’il pleurait et le promener jusqu’au village romain pour leur montrer à ces soi-disant civilisés, ce que c’était en Gaule qu’un futur chef. Ces dames protégeant le petiot ne le permettant pas, ceux-ci se retranchèrent fumasses dans la grotte pour en griller une.

    Ils y tinrent conseil. Lequel d’entre eux aurait le courage, grâce à ce petit, de faire enfin la nique à César. On tira à la courte paille, vu qu’à l’époque on n’avait rien d’autre sous la sandale. Et comme chaque fois (et pas par hasard) c’est le Druide qui se trouva désigné. Ils savaient tous qu’il avait propension à tricher, on lui pardonnait, après tout ce serait lui qui prendrait le risque d’aller faire face au couronné de laurier sauce.

    La serpette dans la poche, le bébé dans la hotte, il s’achemina, plutôt cahin que caha eu égard à son grand âge, vers le camp romain.

    – Ave Cesar !
    – Ave ! Lui répondit l’empereur. Qu’est ce que tu veux ? Si tu viens provoquer et chercher noise, te voilà prévenu, tu vas être servi.
    – Noise, que non, bien au contraire, notre chef se faisant vieux, je viens vous présenter celui qui lui succédera.
    – Montre-nous ça, déballe, ricane César qui se marre déjà ….

    Le Druide se penche de côté, renverse sa hotte tout comme il en a l’habitude au moment des vendanges. César du haut de sa grandeur regarde interloqué un bébé moustachu rouler par terre, se relever, secouer sa poussière, et lever vers le ciel un index vengeur :
    – Gare à toi et à tes troupes César, le temps est venu puisque voilà que je suis né, moi l’enfant aux moustaches bleues qui déclenchera le feu du ciel et vous le fera tomber sur la tête.

    Alors éclate le pire orage de tous les temps, César trouillard et superstitieux perd ses moyens impériaux, détale au premier éclair qui frappe sa cuirasse suivi de sa troupe carapatée en formation de tortue.

    Et sous la moustache bleue la voix de bébé vibre de ce cri : Gaule outragée, Gaule brisée, mais Gaule libérée !

    • 🐀 Souris verte dit :

      Pompelair
      👍 Par Toutatis !🐀

      • Pompelair dit :

        Merci la souris, c’est une histoire vraie sauf en ce qui concerne les vendanges : les Gaulois n’avaient jamais fait de vin, ce sont justement les Romains qui ont importé en Gaule sa fabrication, qui a ensuite elle-même amenė les Gaulois, pas cons, à inventer le tonneau, grâce auquel la France produit toujours le meilleur vin du monde. Na ! … on en apprend tous les jours …

  13. 😺 LURON'OURS dit :

    😺 Natif du 1er janvier, l’enfant était nanti de moustaches bleues. Qu’allait-il devenir ? À la maternité de la ville de Fréjus on n’avait jamais vu ça, un enfant avec sous le nez de la moustache.
    C’était le premier-né de l’année, ça augurait mal.
    Ici, nous avons un vieux fond romain, un Janus bifron, une tête accolée à une autre, chacune regardant à l’opposé, c’est un des symboles de la cité.
    Personne ne s’est demandé si le reste allait par deux…
    Alors une moustache à un mioche, on ne va pas en faire un fromage, et la maman était si contente !
    Les sages-femmes guettaient d’autres miracles, mais toutes les naissances s’avérèrent dans la norme. Ceux qui avaient choisi de naître ce jour là étaient déjà bien découplés et bien en ‘ voix ‘, comme le souhaitait le maire. Allait-il adopté l’exceptionnel de l’an 2020, l’enfant aux bacchantes bleues ? Les parents décidèrent de retourner dans leur village de Moustiers sainte Marie. Depuis des siècles les artisans y décorent leurs poteries de scènes champêtres, d’animaux et de figures grotesques. Des ânes jouent de la harpe et des oiseaux chantent à cage ouverte.
    Depuis leur rejeton a repris une fabrique spécialisée dans le bleu Nattier et les chinoiseries. Des bonzes bedonnants aux moustaches fleuves jouent aux cerceaux et à la toupie avec des pouttis. Nus des pieds à la tête. Une année pour attribut ils en ont une en croc la suivante à la Dali et bien d’autres fantaisies, discrètes ou en relief, c’est selon.😺

  14. Antonio dit :

    C’était dans la comté verdoyante d’une terre, pas du Milieu… plutôt du côté du Royaume de Galice, où vivaient de petits hommes… mais qui n’étaient pas des hobbits.

    Un jour, de cette nouvelle année 1135, c’était le premier, naquit Teresa, première fille du comte Alphonse Henriques et de sa femme Elvira. Quelle ne fut pas leur surprise de voir naître, sous le petit nez du nourrisson, une fine moustache blonde. Après quelques jours d’allaitement, elle vira à un bleu paon, rappelant curieusement les azulejos qui ornaient ostentatoirement les murs de la maison, signes extérieurs de finesse et de provocation envers les importateurs de cette pierre polie qui ne pouvait être figurative selon les préceptes de leur religion.

    Alphonse y vit aussitôt un signe du divin qui le missionnait à reprendre la guerre contre ces seigneurs des ténèbres, au sud de la péninsule ibérique, là où le Maure dort. Il demanda au druide gris comment sa fille avait obtenu cette moustache divine. Ce dernier y vit l’effet du dernier elixir de beauté, concentré en phosphates qui agissaient vraisemblablement comme un engrais bleu dans le lait produit par son épouse. Le comte lui ordonna d’en faire une potion en quantité suffisante pour tous ses soldats qui, quelques mois plus tard, arboraient chacun une belle moustache « azuléjée », finement taillée en croc, prête au combat, au nez et à la barbe des Maures désemparés.

    Au retour d’une ultime bataille triomphante, à Ourique, en amont du Tage, le comte se proclama roi de sa comté et démocratisa la consommation de cet élixir, produit alors en abondance sur les rives du Douro.

    C’est ainsi que depuis la naissance de Teresa et le royaume du Portugal, toutes les femmes se mirent à cultiver le port de la moustache, le summum du raffinement féminin, aux éclats « azuléjés » qui vireront, au fil des siècles, au or ambré suite aux modifications vinicoles qui feront la renommée d’un pays de conquérants.

    Vous ne boirez plus un verre de Porto de la même façon, Mesdames 😉

    Vous pouvez retrouver le récit de la communauté de l’Azulejo dans le roman en trois volumes de Joao Ronaldo Raul Tolkinho, aux Editions Lusitanos.

  15. Nadine de Bernardy dit :

    Raconter de ce qu’il est advenu de ce bébé né avec une moustache bleue un 1er janvier

    Depuis deux nuits, monsieur Seguin dormait près de sa chèvre qui devait mettre bas d’un instant à l’autre.On était déjà à la St Sylvestre et toujours rien.
    Il finit par s’endormir.Un bêlement angoissé le tira du sommeil.Il faisait jour,le petit était né,sa mère tournant autour,effrayée.
    Monsieur Seguin vint y voir de plus près.Il n’en crut pas ses yeux:couché sur la paille un petit mâle,parfait,tout blanc,avec une moustache! Une moustache bleu azur! Il se crut encore endormi,victime d’un cauchemar.
    Mais non, le phénomène était là,bien vivant,bêlant de faim et de froid.Son maître le séchât,coupât le cordon et le mit sous sa mère en la rassurant.Elle finit par se laisser téter avec détachement.
    Au fil des ans, monsieur Seguin et son phénomène devinrent célèbres dans la région,on venait de loin pour lorgner le chevreau,s’étonner,se moquer,tenter de tirer un poil de cette moustache comme porte bonheur.
    La bête et l’homme établirent une relation très affectueuse d’autant plus que la mère se désintéressât de son aîné après plusieurs naissances de petits à barbichette blanche qui la rassurèrent sur ses qualités de reproductrice.
    Un beau soir d’été,après que sa mère, excédée de l’entendre lui demander pour la nième fois
    Mais maman pourquoi ?
    et qu’elle lui demandât de lui fiche la paix une bonne fois pour toute,la pauvre bête,désespérée,montât dans les collines.Toute la nuit elle appellât le loup,elle voulait en finir.
    Ce dernier se faisait vieux et n’entendait plus très bien.Il mit du temps à trouver le malheureux
    Quand il vit les moustaches bleues,il partit d’un rire inextinguible si violent qu’il s’étouffât et en mourut sur le champ.
    Le pauvre caprin redescendit,tête basse pour aller chercher du réconfort auprès de son maître.Monsieur Seguin comprit sa souffrance .
    Ils finirent leur existence ensemble, tels deux vieux garçons,ne se montrant plus guère.
    Au village on disait:
     » Le père Seguin il est fada avec son bestiau.Dieu sait ce qu’ils trafiquent ensemble.Il y aurait du Belzébuth là dessous que ce serait point étonnant. « 

  16. Grumpy dit :

    En cette Douce Nuit, Sainte Nuit, du 31 décembre 2040 étaient nés 354.832 nouveaux bébés sur la planète Terre.

    Stupeur et tremblements : Apparemment normaux dans l’ensemble et bien qu’ils présentent toutes les nuances de peau et de cheveux, ils arboraient tous sous leurs minuscules petites narines … une moustache bleue. Et quand je dis bleu, c’est bleu, pas azur, pas marine (là, brrrr, Dieu garde!), mais un bleu roy le plus puissant, le plus vif, le plus brillant.

    Les nurses des maternités étaient selon leur caractère soit consternées et gênées à l’idée de présenter ces bébés à leurs géniteurs, soit cruelles et rigolardes devant cette originalité inédite. Ça faisait parler dans les cliniques où pour une fois les conversations prenaient un tour plus original que de bêtifier comme d’habitude devant les areu areu baveux de ces 2 à 3Kg de viande fraîche.

    Tous ces parents si fiers d’avoir réussi à mettre au monde leur merveille de bébé pile poil au 12ème coup de minuit (au point qu’ils en feraient la citation tout au long de leur vie quitte à gonfler leur entourage) avaient, tant les mamans que les papas, comme on dirait, reçu le coup du lapin.

    Les gynécologues, dans un premier temps accusés comme il se doit d’avoir prescrit quelque nouvelle saleté de médicament, juraient leurs grands Dieux qu’ils n’y étaient pour rien, les plaignants n’ayant qu’à vérifier leurs ordonnances puis s’adresser aux labos.

    Ils en vinrent tous à reculer dans leur mémoire pour constater qu’en effet, ils l’avaient bien courte. Elle l’avait prédit Greta, avec courage et assurance, devant les grands de ce monde, gros, gras, bien nourris, bien vêtus, membres des Nations Unies (unies ? tu parles !)

    « Comment osez-vous ? » leur avait-elle jeté au visage. Surpris, déconcertés devant l’aplomb de cette jeunesse pleine de bon sens appuyant leurs gros pifs sur la responsabilité de son futur, ils avaient ri, s’étaient moqués, méprisants l’avaient traitée de méchante Asperger allumée.

    Souviens-toi Greta que celui qui dit la vérité, il doit être exécuté. Ferme-la, fous le camp, dégage, remonte sur ton voilier, t‘occupe de tes études, à nous les affaires du monde.

    Hélas, vingt ans plus tard il ne restait que des regrets, et des bébés moustachus. Que faire pour ramener tous ces petits à la ‘normalité’ si tant est qu’elle existe encore ? Les parents tentèrent le tout pour le tout : aller dans les échoppes de Moustachiers faire raser une fois pour ces maudits poils bleus.

    Ceux-ci eurent beau faire de leur mieux, utiliser toutes les mousses, tous les rasoirs, ils n’en purent mais. Les moustaches étaient en plastique.

    Pas une famille ne souhaitant élever un pareil bébé, une anomalie dans un monde devenu si parfait, se produisit alors une planétaire réplique du massacre des Saints Innocents. Très disciplinés, les parents respectueux du tri sélectif, déposèrent les moustaches plastique dans le conteneur « emballages » et mirent le reste au compost.

  17. Laurence Noyer dit :

    Racontez ce qu’il est advenu de ce bébé né avec une moustache bleue

    En janvier
    Croyant faire preuve d’originalité ses géniteurs l’ont prénommé Turquoise-Obsolète. Dès sa naissance, la tristesse lui donna la main pour traverser la vie et ne la lâcha plus. Une fois, pourtant, cet éclaireur, haut comme trois gommes, écrivit une lettre au Père Lachance :
    « Je vous adresse un souvenir oublié chez moi lors de votre dernier passage : Votre clef des champs, celle qui ne se nourrit pas de trous de serrure, ni de trous d’air ou de cliquetis. Née au printemps, elle passe l’été au milieu d’une ramure, sans jamais être vue, et me demande : Quel est votre plus loin ? »

    En février
    Chaque nuit émeraude, il rêve qu’il a un pied dans la tong. Tourmenté par ce sinistre présage, il consulte une voyante qui lui conseille d’acheter un appareil à moudre le temps. Son canapé éventré reconsidère sa vie et lui propose une méthode d’écriture noctambule : « comment écrire en dormant ».

    En mars
    Un malotru lui a dit qu’il n’a pas froid aux yeux, depuis il voit des ours indigo partout. Subitement, il s’est mis à cligner des yeux, comme sous un soleil trop vif, et son mur aveugle a recouvré la vue.

    En mars-avril
    Jusque-là, entre les Touhaut et les Toubas on s’entendait bien. Il entreprend donc l’ascension mouvementée du mont Ventouse. Ne parvenant pas à atteindre le 7ème ciel marine, il consulte divers spécialistes.

    En avril
    Alors qu’il s’apprête à lui prêter vie une nouvelle fois, le Grand Créateur lui dit : « Comme tu t’es bien comporté lors de ta dernière existence pervenche, tu as le choix : J’ai dans ma mémoire trois tiroirs. Un grand pour le passé, un moyen pour le présent, un petit pour l’avenir.

    En mai
    Un bienheureux pou pond sans retenue dans sa belle forêt de cheveux saphir, jusqu’à ce que survienne un homme au crayon derrière l’oreille avec un sourire rusé. Il a dû donner son avis de consommateur.

    En juin
    Séparés par la vallée des « AUTRES », il s’installe sur un balcon outremer en colocation. Le village des « NOUS » sur un versant, ignore celui des « EUX », sur l’autre. Au supermarché du Printemps la famille Merle s’emerle. Le moucheron est manquant et le bourgeon hors de prix.

    En juillet
    Son aspirateur robot s’entiche d’une lampe de chevet et ne cesse de tourner autour. Depuis qu’un ascenseur s’est installé dans la même cage que la sienne un escalier azur déprime.

    En aout
    Un chuchotis saisi tout à coup d’un grand frisson rentre précipitamment de vacances. Du jour où ce personnage solitaire qu’on trouve habituellement sur les plages, cet être statufié, on lui a dit qu’il était un glaçon cobalt il a commencé à fondre.

    En septembre
    On l’a toujours nommé l’automne lavande. Mais, s’il s’ensoleille un peu, on l’appelle l’été indien. Il est si radin qu’il se dépense peu. C’est à peine s’il respire. Juste un éternuement une ou deux fois par an.

    En octobre
    De son vivant, il sera donc toujours exploité. La famille Alto désaccordée par l’héritage d’un piano l’a testé pendant les vacances, Une fois mort, son fantôme denim a connu le même sort.

    En novembre
    Le coach et la mouche rêvant de faire des ronds dans l’eau, voire de ricocher dans sa vie bleuet, ternissent d’ennui sa sébile de miséreux, et ses déboires d’emprunteur de trottoirs

    En décembre
    Ce bébé fantôme né avec une moustache bleue qui s’est inscrit au cours du soir est activement recherché par toutes les polices. C’est un traitre mot Majorelle !

    Et Merci Pascal de mettre du ciel dans ma vie.

  18. 🐀 Souris verte dit :

    🐀UNE FABLE AUX POILS BLEUS.
    Pour le 1er de l’an on m’offrit un album.
    Fasciné par les livres dessinés en bandes d’histoires, vraies ou inventées, je m’en repaissais au point de m’identifier à tous ces héros sur un trône, à cheval ou même à pied. Je me décidais enfin, et à regret, à quitter cette tribu bossue et bancale où la gentillesse et l’acceptation de soi nous baignaient de douceur et d’encouragements.
    La page tournée je pris de face le portrait du Grand Chef. Éclairé par un regard perçant bleu comme une mer déchaînée, les sourcils froncés azuréens aussi surmontés de deux rides en vagues bordées d’une écume blanche qui frangeait son front bas.
    Le message était clair : soit on se soumettait à sa volonté soit on passait aux pages suivantes.
    Malgré mon jeune âge, j’avais bien compris que de toute façon ce regard impérieux et pénétrant me suivrait jusqu’à la fin du livre, voire même, marquerait à jamais mon esprit. Ce fût en quelque sorte ce chef qui dirigea ma pensée et mes actes.
    Il m’apprit l’obéissance.
    L’obéissance à l’ordre du rangement d’abord puis celui de me forcer à donner toujours mon maximum en tout.
    Mais ce qu’il ne savait pas ce grand gaillard vigoureux et décideur c’est qu’au delà de ce qu’il imposait, il allait devenir ‘ Responsable ‘!
    Je me suis épuisé à obéir à la lettre à toutes ses injonctions. J’ai rangé, et exigé des autres qu’ils en fassent autant. J’étais, sans m’en rendre compte, devenu un tyran. Puis j’ai donné tout, je ne pensais plus qu’à ça. J’ai donné des ordres aussi, certains sortis du contexte étaient discutables certes, mais j’ai obéi. Maintenant j’étais pris et ne pouvais plus tourner la page.
    Me suis-je regardé dans la glace espérant que ma moustache et mes yeux deviendraient bleus de celui des mers du Sud…
    Il n’en fut rien..
    C’est là que je compris que j’avais passé toute ma vie à essayé d’être quelqu’un d’autre…
    Par soumission.
    J’ai réouvert mon livre de chevet et constaté qu’à force d’être lu, admiré, caressé des yeux, il avait perdu ses couleurs.
    Le Chef avait jauni, son bleu blémi, trop de responsabilités sans doute.

    Tirons-en la leçon et gaillardement, suivons notre propre chemin.🐀

  19. camomille dit :

    Racontez ce qu’il est advenu de ce bébé né avec une moustache bleue, un 1er janvier
    Mais qu’est-ce-que ça peut vous faire ?
    Vous pouvez pas lui foutre la paix à ce pitchoun ? Non ?
    Déjà que ses parents c’est pas le top… si en plus vous vous y mettez, ce pauvre gosse je le plains !
    Ah ! Ses parents !!!!!
    Je veux bien qu’on soit baba cool, écolo et tout le reste ! Mais tout de même il y a des limites.
    Moi, j’ai vite pressenti le pire lorsque je les ai vus débarquer à Valensole  dans leur camping- car BLEU.
    BLEU LAVANDE ! disent-t-ils
    Ouais…. allons y pour bleu-lavande….
    paraît qu’ils sont artistes peintres tous les deux et qu’ils n’ont jamais vu un aussi beau bleu que le bleu des lavandes de Valensole !
    Alors ils sont dans l’extase en permanence rapport à ce bleu-lavande :
    et je m’habille en bleu-lavande, et j’étends mes draps bleu-lavande- et je te peins des champs de lavandes à tire-larigot…
    Bref : des intoxiqués du bleu-lavande…..
    Je ne savais pas que ça existait ?
    Je les ai toujours observé avec une relative bienveillance malgré tout… ma foi, ils ne faisaient de mal à personne après tout ?
    Mais là où je me suis inquiétée grave c’est quand j’ai vu que la femme était enceinte.
    Mon intuition ne m’a pas trahie malheureusement et Georgette, la sage-femme, m’a tout raconté :
    Lorsque le magnifique bébé est apparu, le père lui a collé immédiatement deux brins de lavande en guise de moustache.
    Puis il s’est mis à chanter : « c’est une maison bleue
    adossée à la colline, on y vient à pied
    on ne frappe pas, ceux qui vivent là
    ont jeté la clé… »
    Alors, Georgette a fait son devoir : elle a alerté les services sociaux qui immédiatement ont pris en charge le bébé à la moustache bleue (lavande).
    Quant aux parents, ils sont en désintoxication…. de bleu (lavande).
    Parait que ça sera long……
    Aussi, je vous le répète, ce petit, laisse-le tranquille.
    Déjà qu’il a les parents qu’il a….. oubliez-le.
    C’est le meilleur service que vous puissiez lui rendre.
    Pauvre pitchoun, va !

  20. Kyoto dit :

    Les vivats de la Nouvelle Année s’estompent. Après cet excès d’exubérance de vœux qui seront vite oubliés, des anges passent. Après l’euphorie, les traînes vaporeuses des alcools et des fumettes ont anesthésié les esprits.

    – Sam, invente un jeu pour les aiguillonner, me susurre ma Samie préférée.

    Ce sont nos surnoms de la soirée, statut de capitaines oblige.

    – Une devinette ? Tu n’aurais pas une question dont la réponse est introuvable ?, insiste-t-elle.

    -Eh, vous tous, Sam veut vous dire quelque chose.

    Un œil s’ouvre. Une oreille s’agite.

    – Eh, devinez ce qu’il est advenu à ce bébé qui, un 1er janvier, est né avec une moustache bleue ?

    – J’aime pas le bleu, dit Grognon.
    – Pauvre bébé, marmonne Cendrillon
    – C’est le bébé de la Schtroumpfette qui a forniqué avec Grandschtroumpf, qu’ils ont caché, mais qui sera le chef de tous les Schtroumpfs quand Grandschtroumpf aura schtroumpfé… s’esclaffe Volubilis.
    – Pauvre bébé, sanglote la sœur de Cendrillon.
    – Moi, je pense que c’est le fils caché de Dali, pense Gaston, l’artiste.
    – J’aime pas Dali, regrogne Grognon.
    – Dali ? Connais pas. Il chante quoi ?, s’interroge Diapason.
    – Une moustache bleue à la naissance, impossible, affirme l’intello de la soirée.
    – Mais si, son père a abusé des petites pilules bleues, rigole Simon qui n’aime pas les intellos.
    – Et depuis il voit la vie en rose, ajoute timidement Rose.
    – Et si on écoutait Edith, piaffe d’impatience Lison.

    Un tsunami de « non » a envahi l’appartement.
    Des bouchons de champagne ont pétaradé.
    C’était reparti !

    Des coups violents à la porte d’entrée.
    La sonnette qui hurle plus fort que les vivats.

    Samie se dévoue. Il faut bien que quelqu’un l’ouvre cette porte.

    – Cool ! Les amis ! C’est le voisin !

    Et entra un homme tout de blanc vêtu.
    A la moustache bleue.
    Vive 2020 !

  21. durand JEAN MARC dit :

    Ce petit Louis là naquit un 1er Janvier, au siècle des Bougies. Il portait une fort belle moustache bleue, une vraie, gauloise, retombant sur sa royale lippe. Ayant donc le sang azuré, on aménagea à son service tout ce qu’il est de mise de mettre en place autour d’un berceau princier.

    Son père, le roi décréta que cela ne pouvait qu’être un signe des dieux et que même si ces derniers abusaient parfois de l’absainte, il fallait respecter et comprendre leurs choix.

    Il engagea donc un barbier italien pour gérer la taille du poil princier. Chaque matin, celui-ci le rasait de si près qu’il montait dans son lit. Et le roi accepta cette promiscuité, bon gré mal gré car la moustache de son fils repoussait sous les 24heures et que le prince ne repoussait pas les avances du Figaro.

    Le bougre se faisait bien payer et les frais de coiffure tendaient à mettre les finances du pays en péril.

    Le roi bannit donc l’enrouleur de frisettes et décréta qu’à partir du 1er Janvier suivant, tout son peuple, hommes, femmes et enfant se devrait de porter une moustache bleue. Ca lui coûtait moins cher et ça préparait la relève.

    Jusqu’à un certain âge, cela se passa plutôt bien. Le peuple, bien dressé arborait quotidiennement sa moustache bleue. Certains l’avaient un peu bricolé, collé des poils de ragondin bleu que la masse s’était mis à élever.

    Le drapeau national avait trouvé son emblème. On y distinguait un fou de bassan aux pieds et à la moustache bleus.

    Mais à l’heure hormonale où la nature envahit tout, les choses se compliquèrent. Le prince se couvrit de poils partout. Le roi ne faiblit pas et le peuple suivit.

    Ainsi se développa le peuple des hommes au poil bleu. Pendant deux ou trois siècles ils vécurent heureux, semble-t-il. Leur civilisation fonctionnait au poil. Ils bâtirent beaucoup. On peut encore admirer au fond de la jungle, les ruines de leur Grande Chevelure, un temple dédié aux Vierges Bacchantes. Et les traditions culinaires ont conservé la fameuse recette du Duvet, ce délicieux beignet à base de blanc d’œuf de Fou de bassan et de crème fouettée du matin.

    Et puis advint le premier réchauffement climatique, celui d’avant les mammouths. Vivant sous les tropiques, tous les membres disparurent par étouffement. Ce fut la première grande catastrophe de l’histoire humaine. Là-haut, restriction de personnel oblige, comme partout, le seul Dieu restant en tira les conséquences pour sa prochaine fournée.

    Certains historiens farfelus ont pu prétendre que certains poilus avaient longtemps survécu et auraient combattu entre 1914 et 1918 dans une zone reculée de la planète. C’est totalement faux et de toute façon, là du coup, il n’en reste pas un seul pour témoigner.

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